ça chauffe dans ton pantalon

Feat Olympe

Le métier d'idole n'était clairement pas facile. Chaque métier était difficile et présentait ses propres contraintes, mais idole était un métier bien connu pour être dur. Il fallait toujours avoir un sourire aux lèvres face aux caméras, se cacher du monde lorsque l'on sortait, accepter de ne pas avoir de nuits complètes, s'entraîner jusqu'à trois heures du matin, être patient, et surtout, courageux. C'était un métier que beaucoup ne pouvaient pas espérer exercer. La plupart des trainees finissaient par quitter les agences avant d'avoir débuté, car c'était trop difficile, ou qu'elles attendaient de débuter depuis bien trop longtemps. Cependant, les seuls qui réussissaient à faire leurs débuts étaient ceux qui étaient restés et qui avaient tenu bon, dont moi. Et même ainsi, parfois, on pouvait ne jamais faire ses débuts. Avec le scandale actuel, je n'étais pas sûr de savoir si l'on pourrait débuter. Je devrais peut-être même recommencer à zéro en allant dans une autre agence. Mais tant pis. Ça ne me dérangeait pas. Je ferais tout pour vivre de ma passion, sans regrets. J'avais déjà tant sacrifié et dédié ma vie à la musique, je ne l'abandonnerai jamais. Même en étant sourd, je continuerais à voir ces notes de musiques, à les entendre dans ma tête, à les chanter. J'étais passionné de toutes ces mélodies. La musique était mon tout, mon âme, et ça m'importait peu d'avoir un emploi du temps difficile si je pouvais chanter face à un public. C'était ce qui me motivait dans la vie de tous les jours. Je souris à la jeune femme. « Sûrement, je n'ai même pas encore débuté. Mais merci. » Je lui souris à nouveau. Lorsqu'elle me révéla son âge, je fis une mine surprise en lui disant qu'elle ne faisait pas son âge. Elle se mit à rire, et je souris aussi. Tout simplement car le sourire était contagieux. J'acquiesçai à sa phrase. Comme nous avions le même âge, nous tutoyer était parfaitement normal. Je lui demandai ensuite si elle savait nous différencier, et étonnamment, elle sut le faire. Enfin, rien qu'en voyant mon caractère, on pourrait certainement savoir que c'était moi, et non mon jumeau. Mon jumeau était bien plus agité que moi, il n'aurait pas été aussi gentil avec elle, bien au contraire. Il essayait bien de se contrôler en public, mais c'était toujours difficile... Il aurait juré en constatant que du café était allé sur son pantalon, et ne lui aurait jamais pardonné. En pensant à lui, il me manquait vraiment... Je le balayai de mon esprit quand elle éleva à nouveau la voix, me remerciant discrètement. Je me mis à rire, amusé par sa discrétion. Personne ne nous écoutait, et je doutai que quelqu'un m'ait reconnu, donc même s'ils nous entendaient, ça ne leur apporterait pas grand chose. « Avec plaisir. » répondis-je en souriant doucement. A son aveu, je lui retournai le compliment sincèrement. Elle était une sublime jeune femme, les personnes avec tant de générosité étaient rares. Elle avait l'air de bien profiter de sa vie, je trouvais qu'elle brillait de mille feux. « Ah oui ? Je me demande à quoi tu ressembles réellement alors. » Je souris, puis éclatai de rire à sa menace de mort envers les personnes qui risquaient de dire du mal de moi. « Tu en as du travail alors, ça en pleut sur Internet ! » Les gens avaient tendance à penser que tout ce qui passait sur Internet était éphémère et que personne ne voyait ce qu'ils écrivaient, or, ce n'était pas le cas. Je voyais bien les réactions des gens sur la toile, et bien que certains commentaires faisaient vraiment plaisir, d'autres... nous crachaient simplement dessus. A force, je m'y étais fait, les critiques inutiles ne m'atteignaient plus. Mais je devais l'avouer, c'était bien difficile au début. « Oh ! » laissai-je échapper quand elle annonça qu'elle était en retard. Je regardai l'heure. Le temps passait si vite ! « Je suis désolé de t'avoir mis en retard ! Je n'aurais pas dû te proposer de boire quelque chose, ça t'a finalement mise en retard... » Elle se mit à écrire quelque chose sur un mouchoir, et je me demandai ce qu'elle faisait. Oh, c'était son numéro. Je souris légèrement en la regardant. « C'est pas grave, j'enfreindrai bien les règles pour t'envoyer un message. » dis-je alors que je pouvais très bien avoir des amis extérieurs. Je secouai de la tête à ses compliments, puis la saluai en bougeant ma main. « Passe une bonne journée ! J'espère pour toi que ton professeur ne te fâchera pas. » Une fois qu'elle était partie, je regardai le numéro avant de l'enregistrer, puis de lui envoyer un message. Elle était sympathique, je voulais bien la garder dans mon carnet d'adresses. Peut-être qu'un jour, on se rencontrera à nouveau ? J'espérai d'une autre manière, je n'avais pas envie de me faire renverser du café sur le pantalon à chaque fois, tout de même ! Je finis rapidement ma boisson, puis partis aussi. Il fallait que je rentre rapidement pour me changer !