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This Christmas #HaRa ♥
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Jeu 14 Mar - 19:46 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
I hope you come to me
like destiny filling us up
Perfect HaRa
« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Une porte qui s’ouvre, le vent qui s’engouffre, invité non désiré qui patientait prêt à se glisser dans le moindre interstice. Celle-ci je lui ouvris en grand. Déposant quelques flocons sur le seuil de marbre, le manteau neigeux tenta d’étendre son territoire au-delà de la conquête du perron déjà difficilement accessible à cause de ce porche le recouvrant. Le protégeant. Une protection dont je ne voulais guère non plus. Dans la fraicheur, je cherchais à me plonger, à l’instar de mes pieds descendants les quelques marches et s’aventurant sur le revêtement blanc qui remplaçait à présent le sol de la cour. Sous les lumières du soir, le jardin de mes grands parents se revêtait de blanc. Le spectacle était beau, mais il ne fut la raison de ma respiration saccadée, entrecoupée, douloureuse à en étouffer. Furieuse, inexplicablement blessée, je suffoquais. Cet air si glacé, j’inspirais. Ma gorge il agressait mais qu’importait, mes bronches ne réclamaient qu’à s’en abreuver toujours plus. Les yeux vers le ciel, mon esprit appelait à sa fraicheur pour le soulager. Pourquoi fuir une maison qui était la mienne ? Pourquoi te fuir ? Pourquoi m’énerver face à toi au point que seul le froid de décembre et sa douce pluie de neige semblaient à être même de m’apaiser ? Je pourrais t’ignorer. Mon chemin j’aurais pu continuer, comme mon intention première était. Puisque je ne voulais te voir alors m’enfermer dans ma chambre me l’aurait permis. Par fierté ? Qu’avais-je à gagner à te laisser la maison en m’enfuyant dehors ? Mais surtout, pourquoi ne parvenais-je à passer outre ? Pourquoi te laissais-je toujours tant m’atteindre ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi… Tant de questions à chaque fois. Chaque fois que tu étais là. À commencer par la première d’entre elle : pourquoi l’étais-tu ? Pourquoi toi ?
Sur mes épaules, soudainement le poids de la neige y tombant s’alourdit. Dans un sursaut, tu me surprenais y déposant soudainement un manteau. Occupée par mes pensées, où tu ne cessais de t’immiscer, peu à peu t’y imposais, je ne t’avais entendu approcher malgré la neige froissée sous tes pas. Dans un tressaillement, je me figeais. L’oreille je tendais tandis que je comprenais que tu reculais. Au son de ta voix, sans doute aurais-je dû me retourner. Pourtant, je ne le fis. La respiration presque aussi saccadée que les battements de mon coeur, je fixais un point au loin. Je cherchais une étoile sur laquelle trouver ancrage. Tes mots, m’énervaient-ils ou me déstabilisaient-ils ? Je ne savais. Tu me perdais. Tu ne parlais d’autre chose que du ski. Vérité ou pirouette, l’évidence me pousserait à pencher pour la seconde, parce que les circonstances ne se prêtaient vraiment pas à démontrer ta dextérité sur des skis. Cependant, c’était toi. En tout honnêteté, je devrais te reconnaitre l’originalité d’être capable d’essayer. Si mon humeur n’avait été telle sans doute même aurais-je été curieuse de te voir à l’oeuvre. Te mettre à l’épreuve de démontrer ton aisance à ski, ici à Séoul, dans la maison et jardin de mes grands-parents. Impossible tout simplement. Alors, inéluctablement, comment aurais-je pu entendre ta suggestion autrement ? À croire que tu me prenais vraiment pour une idiote en cherchant à te rattraper. Tu ne cherchais à me faire des avances… Ces mots me froissèrent, tout autant que je te revendiquerais bien qu’il valait mieux pour toi ! Que tout serait vain ! Parce que jamais tu ne m’intéresserais. Parce que comme tu le disais… J’allais me marier.
Et là, tout s’arrêta. Les battements en bataille se figèrent. Un poids si lourd accablait brusquement mon coeur. Je n’en connaissais la raison. Je n’en connaissais que l’origine présentement évidente : toi ! Alors, la machine se remit en marche et prestement, je me retournais. Je te fixais de mes yeux grands ouverts pour découvrir comme les tiens vagabondaient sur la neige. Je ne comprenais cette logique que tu m’expliquais. En vérité, je ne l’écoutais qu’à peine. Mon esprit était demeuré figé sur tes paroles précédentes. Ainsi, même lorsque tu proposais ton départ, que ton programme du soir, tu remettais à mon bon vouloir et qu’enfin tes yeux tu relevais, je ne t’y répondais. Timides prunelles qui tentaient une percée dans ma direction, elles rencontrèrent mon regard qui ne s’en détachait dès lors plus. D’un pas déterminé, je franchissais la distance qui nous séparait et ses yeux capturés, j’y plongeais les miens avec intensité. « Redis-le. » Que j’étais fiancée. Que j’allais me marier. J’avais besoin que tu me le répètes. D’un pas ferme sur le tapis neigeux recouvrant le sol, je te rejoignis. Face à toi je me dressais. Parfaitement campée sur mes deux pieds, mon regard je relevais. Je l’ancrais dans le tien. « Ce que tu as dis, répète-le en me regardant dans les yeux. » Parce que j’avais besoin de me l’entendre dire. Que quelqu’un me mette face à cette réalité. Réalité qui ressemblait plus à une chimère. M’aiderais-tu à réaliser ? À me projeter dans cet avenir si évident qui pourtant, au fil du temps, s’estompait au gré des mois passants. J’avais besoin que tu me le répètes. Je ressentais la nécessité d’être frappée par cette réalité de plein fouet. Mais avec ton regard pour filet… Mais tu ne comprendrais. De tous ces mots prononcés, comment saurais-tu déceler ceux que je voulais entendre répéter ? Alors, j’abandonnais. Mon regard s’abaissait. Je soupirais. Je murmurais dans un souffle brumeux porté par l’air glacé de cette nuit enneigée : « Laisse tomber… » D’un pas je reculais. Une masse mouvante attira mon attention par-dessus ton épaule. J’aperçus un Jethro curieux qui nous observait depuis les quelques marches de l’escalier. Un sourire éphémère naquit, et je m’en retournais…
Quelques pas incrustés dans le revêtement blanc, mes empreintes témoignaient de mon passage. Quelques mètres à peine, et je m’arrêtais. Mes yeux se perdaient, cherchant réponse, tantôt dans les étoiles, tantôt dans les arbres. À moins que ce ne fut-elle qui les détiennent : la neige. Les yeux rivés sur la belle, je m’accroupissais. Mais avant de trouver réponse, ne me fallait-il pas cerner les véritables questions ? Et de mon doigt s’égarant à l’effleurer, puis la profaner afin d’y dessiner, il sembla que la poudre de glace éclaira mon esprit sur la voie : « Pourquoi ? » Ce mot, ainsi que ceux qui suivirent : « Si je suis fiancée alors pourquoi je me suis là avec toi ? » J’ignorais si tu les entendis. Peut-être que oui, peut-être n’écoutais-tu pas ? Ma voix parvenait-elle jusqu’à toi ou une fois encore la neige t’obnubilait plus que moi ? Toi aussi, tu avais mieux à faire que de te préoccuper de moi. Tu avais plus important, que de penser à moi. Mais pour ta part, c’était normal. Tu n’avais aucune raison de le faire. Et pourtant… « Pourquoi est-ce que je serais seule sans toi ? » Une énième question et ce coeur que plus ou moins consciemment je dessinais dans la neige du bout de mon index, je l’agrémentais d’une fissure. Mon coeur qui se brisait… Sur ma joue, à défaut de larmes que ma fierté froissée refusait de verser, un flocon de neige se déposa et lentement, il se liquéfia, ruisselant le long de mon visage… Et soudain, je tombais.
Dans ma chute, une plainte de surprise quelque peu aiguë m’échappa. Les fesses dans la neige, voilà qu’un certain polisson particulièrement poilu s’en était empressé de venir panser ma peine. Avec toute cette délicatesse qui le caractérisait. Si Jethro ne m’avait sauté brutalement dessus, sa masse n’en était pas moins venue s’imposer contre moi avec un certain excès de vigueur terrassant instantanément mon équilibre, tandis que de ses pattes, il effaçait toute trace de ce coeur éploré dessiné. Une légère réprimande que le canidé ne sembla même pas remarquer et puis, je me laissais aller à le câliner, jouer avec lui à cette bataille d’affection qu’il aimait tant. Bien que certainement se montrait-il plus doux et prévenant avec moi qu’avec toi lorsque vous vous adonniez à ce jeu. Au bout de quelques instants, de mes mains j’entourais sa belle frimousse et la fixais, une poignée de seconde. Aussi longtemps que la capacité d’immobilité de Jethro me le permit avant qu’il ne lance un nouvel assaut. Cette fois, je me retrouvais littéralement allongée dans la neige avec pour seul échappatoire de rouler sur le côté avant de me redresser. Ton manteau tombé dans la manoeuvre, je le ramassais et vers toi je me tournais sans pour autant te le rendre. Au contraire, je comptais bien le garder. « Tu as raison, j’ai besoin de prendre l’air, » annonçais-je en l’enfilant. Mes yeux effectuèrent ensuite un allé et venu entre le chien et toi, puis, j’étayais mon intention : « Je vais promener Jethro, garde la maison en mon absence et quand je reviendrais, tu pourras rentrer chez… » Mais avant que ma phrase ne se termine, une pensée me frappa : tu n’avais de chez toi. De ce que je connaissais de ta personne, tes parents vivaient en Chine. Si cette soirée de réveillon tu ne la passais ici alors, tu la passerais sans doute au dortoir, seul… Dans cette chambre que tu avais à peine eu le temps de t’approprier d’un point de vue affectif. Alors cette sentence je laissais en suspend. « Nous verrons à mon retour. » Je n’avais envie de te voir, encore moins de te supporter. Mais je ne te souhaitais de te retrouver en proie à une terrible solitude. Et je ne voulais être seule non plus…
Sur ces mots, je m’accordais néanmoins un petit moment de solitude. Une solitude nuancée par la présence de mon fidèle compagnon. À celui-ci je fis signe de me suivre et aussitôt, il s’enthousiasma d’aboiements impatients, bondissant dans la neige en se dirigeant vers le bout de l’allée menant au portail. Comme en ce mois d’octobre des laisses pour le sortir y étaient suspendue, toutes prêtes à l’usage. De ce moment seule loin de toi j’avais besoin notamment pour réfléchir à mon verdict. Si je préférais te garder ou te renvoyer. Et j’avais d’autres choses à penser aussi, quand bien même il s’avérait presque impossible que tu ne viennes parasiter la moindre de mes réflexions….
Sur mes épaules, soudainement le poids de la neige y tombant s’alourdit. Dans un sursaut, tu me surprenais y déposant soudainement un manteau. Occupée par mes pensées, où tu ne cessais de t’immiscer, peu à peu t’y imposais, je ne t’avais entendu approcher malgré la neige froissée sous tes pas. Dans un tressaillement, je me figeais. L’oreille je tendais tandis que je comprenais que tu reculais. Au son de ta voix, sans doute aurais-je dû me retourner. Pourtant, je ne le fis. La respiration presque aussi saccadée que les battements de mon coeur, je fixais un point au loin. Je cherchais une étoile sur laquelle trouver ancrage. Tes mots, m’énervaient-ils ou me déstabilisaient-ils ? Je ne savais. Tu me perdais. Tu ne parlais d’autre chose que du ski. Vérité ou pirouette, l’évidence me pousserait à pencher pour la seconde, parce que les circonstances ne se prêtaient vraiment pas à démontrer ta dextérité sur des skis. Cependant, c’était toi. En tout honnêteté, je devrais te reconnaitre l’originalité d’être capable d’essayer. Si mon humeur n’avait été telle sans doute même aurais-je été curieuse de te voir à l’oeuvre. Te mettre à l’épreuve de démontrer ton aisance à ski, ici à Séoul, dans la maison et jardin de mes grands-parents. Impossible tout simplement. Alors, inéluctablement, comment aurais-je pu entendre ta suggestion autrement ? À croire que tu me prenais vraiment pour une idiote en cherchant à te rattraper. Tu ne cherchais à me faire des avances… Ces mots me froissèrent, tout autant que je te revendiquerais bien qu’il valait mieux pour toi ! Que tout serait vain ! Parce que jamais tu ne m’intéresserais. Parce que comme tu le disais… J’allais me marier.
Et là, tout s’arrêta. Les battements en bataille se figèrent. Un poids si lourd accablait brusquement mon coeur. Je n’en connaissais la raison. Je n’en connaissais que l’origine présentement évidente : toi ! Alors, la machine se remit en marche et prestement, je me retournais. Je te fixais de mes yeux grands ouverts pour découvrir comme les tiens vagabondaient sur la neige. Je ne comprenais cette logique que tu m’expliquais. En vérité, je ne l’écoutais qu’à peine. Mon esprit était demeuré figé sur tes paroles précédentes. Ainsi, même lorsque tu proposais ton départ, que ton programme du soir, tu remettais à mon bon vouloir et qu’enfin tes yeux tu relevais, je ne t’y répondais. Timides prunelles qui tentaient une percée dans ma direction, elles rencontrèrent mon regard qui ne s’en détachait dès lors plus. D’un pas déterminé, je franchissais la distance qui nous séparait et ses yeux capturés, j’y plongeais les miens avec intensité. « Redis-le. » Que j’étais fiancée. Que j’allais me marier. J’avais besoin que tu me le répètes. D’un pas ferme sur le tapis neigeux recouvrant le sol, je te rejoignis. Face à toi je me dressais. Parfaitement campée sur mes deux pieds, mon regard je relevais. Je l’ancrais dans le tien. « Ce que tu as dis, répète-le en me regardant dans les yeux. » Parce que j’avais besoin de me l’entendre dire. Que quelqu’un me mette face à cette réalité. Réalité qui ressemblait plus à une chimère. M’aiderais-tu à réaliser ? À me projeter dans cet avenir si évident qui pourtant, au fil du temps, s’estompait au gré des mois passants. J’avais besoin que tu me le répètes. Je ressentais la nécessité d’être frappée par cette réalité de plein fouet. Mais avec ton regard pour filet… Mais tu ne comprendrais. De tous ces mots prononcés, comment saurais-tu déceler ceux que je voulais entendre répéter ? Alors, j’abandonnais. Mon regard s’abaissait. Je soupirais. Je murmurais dans un souffle brumeux porté par l’air glacé de cette nuit enneigée : « Laisse tomber… » D’un pas je reculais. Une masse mouvante attira mon attention par-dessus ton épaule. J’aperçus un Jethro curieux qui nous observait depuis les quelques marches de l’escalier. Un sourire éphémère naquit, et je m’en retournais…
Quelques pas incrustés dans le revêtement blanc, mes empreintes témoignaient de mon passage. Quelques mètres à peine, et je m’arrêtais. Mes yeux se perdaient, cherchant réponse, tantôt dans les étoiles, tantôt dans les arbres. À moins que ce ne fut-elle qui les détiennent : la neige. Les yeux rivés sur la belle, je m’accroupissais. Mais avant de trouver réponse, ne me fallait-il pas cerner les véritables questions ? Et de mon doigt s’égarant à l’effleurer, puis la profaner afin d’y dessiner, il sembla que la poudre de glace éclaira mon esprit sur la voie : « Pourquoi ? » Ce mot, ainsi que ceux qui suivirent : « Si je suis fiancée alors pourquoi je me suis là avec toi ? » J’ignorais si tu les entendis. Peut-être que oui, peut-être n’écoutais-tu pas ? Ma voix parvenait-elle jusqu’à toi ou une fois encore la neige t’obnubilait plus que moi ? Toi aussi, tu avais mieux à faire que de te préoccuper de moi. Tu avais plus important, que de penser à moi. Mais pour ta part, c’était normal. Tu n’avais aucune raison de le faire. Et pourtant… « Pourquoi est-ce que je serais seule sans toi ? » Une énième question et ce coeur que plus ou moins consciemment je dessinais dans la neige du bout de mon index, je l’agrémentais d’une fissure. Mon coeur qui se brisait… Sur ma joue, à défaut de larmes que ma fierté froissée refusait de verser, un flocon de neige se déposa et lentement, il se liquéfia, ruisselant le long de mon visage… Et soudain, je tombais.
Dans ma chute, une plainte de surprise quelque peu aiguë m’échappa. Les fesses dans la neige, voilà qu’un certain polisson particulièrement poilu s’en était empressé de venir panser ma peine. Avec toute cette délicatesse qui le caractérisait. Si Jethro ne m’avait sauté brutalement dessus, sa masse n’en était pas moins venue s’imposer contre moi avec un certain excès de vigueur terrassant instantanément mon équilibre, tandis que de ses pattes, il effaçait toute trace de ce coeur éploré dessiné. Une légère réprimande que le canidé ne sembla même pas remarquer et puis, je me laissais aller à le câliner, jouer avec lui à cette bataille d’affection qu’il aimait tant. Bien que certainement se montrait-il plus doux et prévenant avec moi qu’avec toi lorsque vous vous adonniez à ce jeu. Au bout de quelques instants, de mes mains j’entourais sa belle frimousse et la fixais, une poignée de seconde. Aussi longtemps que la capacité d’immobilité de Jethro me le permit avant qu’il ne lance un nouvel assaut. Cette fois, je me retrouvais littéralement allongée dans la neige avec pour seul échappatoire de rouler sur le côté avant de me redresser. Ton manteau tombé dans la manoeuvre, je le ramassais et vers toi je me tournais sans pour autant te le rendre. Au contraire, je comptais bien le garder. « Tu as raison, j’ai besoin de prendre l’air, » annonçais-je en l’enfilant. Mes yeux effectuèrent ensuite un allé et venu entre le chien et toi, puis, j’étayais mon intention : « Je vais promener Jethro, garde la maison en mon absence et quand je reviendrais, tu pourras rentrer chez… » Mais avant que ma phrase ne se termine, une pensée me frappa : tu n’avais de chez toi. De ce que je connaissais de ta personne, tes parents vivaient en Chine. Si cette soirée de réveillon tu ne la passais ici alors, tu la passerais sans doute au dortoir, seul… Dans cette chambre que tu avais à peine eu le temps de t’approprier d’un point de vue affectif. Alors cette sentence je laissais en suspend. « Nous verrons à mon retour. » Je n’avais envie de te voir, encore moins de te supporter. Mais je ne te souhaitais de te retrouver en proie à une terrible solitude. Et je ne voulais être seule non plus…
Sur ces mots, je m’accordais néanmoins un petit moment de solitude. Une solitude nuancée par la présence de mon fidèle compagnon. À celui-ci je fis signe de me suivre et aussitôt, il s’enthousiasma d’aboiements impatients, bondissant dans la neige en se dirigeant vers le bout de l’allée menant au portail. Comme en ce mois d’octobre des laisses pour le sortir y étaient suspendue, toutes prêtes à l’usage. De ce moment seule loin de toi j’avais besoin notamment pour réfléchir à mon verdict. Si je préférais te garder ou te renvoyer. Et j’avais d’autres choses à penser aussi, quand bien même il s’avérait presque impossible que tu ne viennes parasiter la moindre de mes réflexions….
(c) DΛNDELION
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Mer 24 Avr - 16:20 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
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Feels like it is only you »
Tu allais te marier. A la formulation, je ne savais si j’aspirais à te faire parvenir l’évidence que cette information n’était que trop ancrée dans mon esprit ou si, au contraire, je tachais de la graver dans ma mémoire comme un mémo à ne jamais effacer. Je ne pouvais me permettre d’oublier un détail aussi crucial de ta vie. Pourtant, au souvenir de ce début de soirée passée en ta compagnie, je pouvais rapidement me surprendre à omettre ce fait. Tantôt dans la cuisine où mes pensées s’étaient plu à créer diverses images qui outrepassaient déjà de loin tout ce que je pouvais me permettre sur une femme même célibataire. Tantôt au fil de notre discussion où un climat particulier tendait à se profiler malgré moi. Malgré nous. Car il n’était que trop certain qu’une telle atmosphère ne te plairait, assurément celle-ci tu ne cherchais donc à créer. Quant à la réflexion, je ne savais si te le rappeler était chose adéquate et raisonnable... La rencontre d’un homme que tu détestais avait eu lieu ce soir et c’était déjà amplement suffisant pour gâcher un réveillon, mais pour ajouter une pointe d’ironie à cette soirée que tu voudrais déjà oublier: ton fiancé n’était avec toi. Il ne le pouvait. Des suites de ce vol annulé, tu n’avais pu retrouver ta famille, c’était certain, mais parmi eux, n’y avait-il également ton fiancé? De tous ceux présent à Whistler ce soir-même, n’était-il celui pour qui ton coeur se languissait le plus? Dans ma défense, je ne faisais qu’agiter qu’une douleur déjà trop fraîche pour passer inaperçue. Ce n’était qu’à la croisée de nos regards que je compris avoir fauté. Faible éclat du mien, voilé d’une timidité exacerbé, couvert des nuages de l’appréhension; fierté du tien tenant en otage mes iris, brillant de vivacité, autoritaire par détermination. Alors que tes pas se rapprochaient de ma personne, de mon mètre quatre-vingt trois je me parait afin de n’être bousculer à nouveau à ton passage. Si telle était l’envie qui t’habitait et je n’en avais l’impression à constater comme tu préférais te planter face à moi. Prunelles incapables de rompre contact, si mes lèvres se pinçaient je n’avouerais l’attente d’une gifle de ta part mais offrirait exceptionnellement au froid une opportunité d’enfin admettre ma faiblesse face à lui. Pourtant, les instants se succédant, nulle main ne prenait son envol en direction de ma peau mordue par la fraîcheur d’une nuit hivernale. Seule ta voix s’élevait dans une demande, un ordre, qui n’amenait que confusion avec lui. A moins qu’il ne s’agissait là que d’une menace, celle de répéter une offense que tu n’accepterais lâchement d’un regard détourné. Mes mots je devrais alors assumer afin de les reformuler face à toi, yeux dans les yeux, sans détour, sans peur ou lâcheté. Ces mots dont j’ignorais lesquels te furent si insultants… Libérant ma bouche de ce sceau qui la retenait jusqu’à présent tu, de l’entrebaillement de mes lèvres ne passait pourtant nul son encore. Actuellement, c’était bien de compréhension que je tâchais de me parer, une fois de plus; alors la formulation d’une phrase ou même d’un mot ne serait évidemment parmi mes priorités. Avais-je… T’avais-je offensée en annonçant que je ne comptais te draguer même bourré excepté ivre mort à ne me rappeler de rien? A même n’être capable de rien, car à ce compte, c’était bien toi qui risquait de devoir faire tout le travail si dans un lit nous finissions… Je savais certaines femmes se plaisant à avoir les faveurs des hommes sans foncièrement y répondre, étais-tu ainsi? C’était bien la seule raison qui naissait dans mon esprit… Mais non. Non, non, non. Tu n’étais ce genre de femme. Si tel était le cas, tu ne dirais si vigoureusement de ma personne que j’étais un pervers, un obsédé et Dieu seul savait ce qui se tramait en plus dans ton esprit en me voyant. Probablement le dirais-tu en m’offrant un petit coup timide dans le bras tandis que ton regard brillant trahirait combien tu appréciais effectivement ce genre de comportement. Mais c’était là une image que je n’arrivais à t’associer. Tu étais différente de toutes ces filles qui m’appelaient Oppa si aisément en me sachant coréen d’origine… Tu étais impossible à comprendre. Toi-même semblait prendre conscience de ma peine à savoir le sujet de ton intérêt puisque tu me sommais d’abandonner en reculant d’un pas. A ta mine déçue, devais-je y voir une tristesse? Avais-je dit quelque chose de gratifiant tantôt? Un compliment? Je ne comprenais.. Tu semblais si remontée l’instant précédent mais à présent, tu semblais si déçue. Ton humeur était-elle une montagne russe?! Sur quel pied devais-je danser? Bien que cette expression était à présent à bannir sous peine de raviver quelques souvenirs laissés de côté volontairement.
Couverte par l’épais vêtement qu’était mon manteau, tu reculas à nouveau sans te soucier du froid un seul instant. Sous mes yeux, te voilà à présent accroupie afin que neige se fasse page témoin d’un coeur que tu ne semblais parvenir à réchauffer. Profitant d’un instant d’inattention de ta part, sur mon torse mes bras se croisaient, de mes paumes asséchées par le froid et glissantes le long de mes biceps je tentais pourtant de trouver une source de chaleur. Malgré les températures négatives, je ne bougeais de l’endroit où je me trouvais, attentif à tes propos, désireux d’apprendre un peu mieux à te comprendre.Alors qu’à aucun moment je n’avais de raisons d’agir ainsi. Tout comme tu n’avais de raisons de te sentir ainsi. Tu n’étais seule. Bien que ta famille était loin, tu étais fiancée, à Séoul tu avais mis les pieds il y avait bien longtemps alors, assurément, des relations tu avais dû tisser avec bien des personnes. Comment pourrais-tu te sentir seule si je venais à repartir ce soir? Peu à peu, mes mains stoppaient leur effort vain afin de reposer juste au-dessus de mes coudes. « Tu... » dois avoir pleins de gens qui aimeraient passer la soirée avec toi ce soir. Telle étaient les mots que je m'apprêtais à formuler. Mais Jethro semblait préféré sa tactique de réconfort à la mienne alors cette phrase restait en suspens, perdue dans la brise glaciale qui nous berçait. Bien que vos échanges je couvais du regard, mon esprit préférait courir après tes propos précédemment formulés. Simple tristesse d’un Noël éloigné de ta famille ou réelle solitude te pesant au quotidien? Je ne te connaissais suffisamment pour apporter réponse à cette question. Qu’importait combien je tentais de départager, je ne le pouvais. Mais si cette nuit, de ma seule présence tu savais te satisfaire, alors je tâcherais de ne commettre les mêmes erreurs.
Jeu terminé, à présent sur tes deux pieds et mon manteau entre tes doigts je te fixais avec curiosité. J’étais surpris de te voir le revêtir en fin de compte. Allais-tu vraiment partir? Commencais-tu à sentir le froid s’immiscer sous tes vêtements bien trop léger à mon sens pour cette saison? Comment les femmes pouvaient porter jupes, shorts et robes sous ces flocons d’un blanc immaculés alors que je peinais à me réchauffer avec un épais manteau sur le dos? Vous êtes des êtres extraordinairement coriaces… Tandis que votre endurance m’épatait, tu décidais de me partager ta décision: aller prendre l’air. J’accueillais alors d’un léger sourire ces propos, persuadé qu’une balade te ferait le plus grand bien malgré les températures en probable chute pour les heures à venir. « D’accord... » soufflais-je avant que tu ne précises ta pensée, hésite, puis te ravise. Il était vrai que précédemment, j’avais émis l’idée de partir si ma présence t’importunait, mais comment le pouvais-je encore après ce que tu m’avais partagé? Ordre ou non, je ne te laisserais seule. T’énerver pour t’énerver, autant le faire pour une bonne cause n’est-ce pas? « Je t’attendrais sagement à l’intérieur, faites attention à vous dehors. » Ces mots formulés, un premier pas en arrière j’effectuais. Volte-face je n’effectuais encore, incapable de vous tourner le dos alors que vous vous dirigiez vers le portail.A nouveau, mes mains s'affairaient à fournir une source de chaleur à mes bras le temps que vous éloigniez. « Et fouilles pas dans mes poches! » Ordonnais-je soudainement à haute voix, prouvant que mes poumons s’avéraient très efficaces malgré la morsure du froid à chaque inspiration. Oh je n’avais rien à cacher bien entendu, mais voir mes affaires s’enfuir sans moi n’était dans mes habitudes.
Une fois vos silhouettes hors de vue, je me décidais enfin à rentrer dans la demeure afin de rencontrer cette charmante, adorable, aimante, réconfortante chaleur que j’aimais tant. Le changement de température s’avérait quelque peu rude de prime abord mais bien rapidement je m’en accommodait. Quant à mes chaussettes mouillées, elles me rappelaient à l’ordre bien rapidement. J’aurais au moins pu mettre mes chaussures pour sortir… Du tissu humide je me débarrassais alors pour les reposer sur mes chaussures avant de me diriger pieds nus au salon où, comme tout à l’heure, Mingyun se trouvait face à l’écran. Ce chaton était aussi amoureux des pixels que moi. Tel père tel fils probablement. Avançant dans la pièce, pieds traînant au sol, je me rendais seulement compte alors de combien, par ta seule présence, tu étais parvenue à remplir le vide cette immense demeure. Exceptée la télévision, nul bruit ne me parvenait. Exceptée cette petite queue velue se mouvant de droite à gauche, nul mouvement. Je comprenais ta peur de me voir partir tandis que tu resterais ici, seule. Cet endroit était si vide sans toi.
Couverte par l’épais vêtement qu’était mon manteau, tu reculas à nouveau sans te soucier du froid un seul instant. Sous mes yeux, te voilà à présent accroupie afin que neige se fasse page témoin d’un coeur que tu ne semblais parvenir à réchauffer. Profitant d’un instant d’inattention de ta part, sur mon torse mes bras se croisaient, de mes paumes asséchées par le froid et glissantes le long de mes biceps je tentais pourtant de trouver une source de chaleur. Malgré les températures négatives, je ne bougeais de l’endroit où je me trouvais, attentif à tes propos, désireux d’apprendre un peu mieux à te comprendre.
Jeu terminé, à présent sur tes deux pieds et mon manteau entre tes doigts je te fixais avec curiosité. J’étais surpris de te voir le revêtir en fin de compte. Allais-tu vraiment partir? Commencais-tu à sentir le froid s’immiscer sous tes vêtements bien trop léger à mon sens pour cette saison? Comment les femmes pouvaient porter jupes, shorts et robes sous ces flocons d’un blanc immaculés alors que je peinais à me réchauffer avec un épais manteau sur le dos? Vous êtes des êtres extraordinairement coriaces… Tandis que votre endurance m’épatait, tu décidais de me partager ta décision: aller prendre l’air. J’accueillais alors d’un léger sourire ces propos, persuadé qu’une balade te ferait le plus grand bien malgré les températures en probable chute pour les heures à venir. « D’accord... » soufflais-je avant que tu ne précises ta pensée, hésite, puis te ravise. Il était vrai que précédemment, j’avais émis l’idée de partir si ma présence t’importunait, mais comment le pouvais-je encore après ce que tu m’avais partagé? Ordre ou non, je ne te laisserais seule. T’énerver pour t’énerver, autant le faire pour une bonne cause n’est-ce pas? « Je t’attendrais sagement à l’intérieur, faites attention à vous dehors. » Ces mots formulés, un premier pas en arrière j’effectuais. Volte-face je n’effectuais encore, incapable de vous tourner le dos alors que vous vous dirigiez vers le portail.A nouveau, mes mains s'affairaient à fournir une source de chaleur à mes bras le temps que vous éloigniez. « Et fouilles pas dans mes poches! » Ordonnais-je soudainement à haute voix, prouvant que mes poumons s’avéraient très efficaces malgré la morsure du froid à chaque inspiration. Oh je n’avais rien à cacher bien entendu, mais voir mes affaires s’enfuir sans moi n’était dans mes habitudes.
Une fois vos silhouettes hors de vue, je me décidais enfin à rentrer dans la demeure afin de rencontrer cette charmante, adorable, aimante, réconfortante chaleur que j’aimais tant. Le changement de température s’avérait quelque peu rude de prime abord mais bien rapidement je m’en accommodait. Quant à mes chaussettes mouillées, elles me rappelaient à l’ordre bien rapidement. J’aurais au moins pu mettre mes chaussures pour sortir… Du tissu humide je me débarrassais alors pour les reposer sur mes chaussures avant de me diriger pieds nus au salon où, comme tout à l’heure, Mingyun se trouvait face à l’écran. Ce chaton était aussi amoureux des pixels que moi. Tel père tel fils probablement. Avançant dans la pièce, pieds traînant au sol, je me rendais seulement compte alors de combien, par ta seule présence, tu étais parvenue à remplir le vide cette immense demeure. Exceptée la télévision, nul bruit ne me parvenait. Exceptée cette petite queue velue se mouvant de droite à gauche, nul mouvement. Je comprenais ta peur de me voir partir tandis que tu resterais ici, seule. Cet endroit était si vide sans toi.
(c) DΛNDELION
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Mer 29 Mai - 20:56 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
I hope you come to me
like destiny filling us up
Perfect HaRa
« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
De ses empreintes de coussinets incrustées dans la neige, Jethro me précédait avec entrain. Régulièrement, il se retournait en chemin pour me jeter un regard, s’assurer que je le suivais, qu’il ne s’était trompé dans la conclusion que du son de mes mots il avait pu tirer. Son assurance ne l’avait induit en erreur. Jusqu’au grand portail au bout de l’allée, je l’accompagnais bien. Sur celui-ci, il se dressait, s’agitant avec impatience de ses pattes griffues et se confondant en aboiement d’empressement. Ce ne fut qu’une fois rejoint par ma personne que d’un simple ordre, il s’assit. De son regard attentif rivé sur le moindre de mes mouvements, il attendit que cette laisse désormais entre mes mains j’accroche à la boucle de son collier. Si son corps ne se mouvait, l’animal ne pouvait ni réprimer les battements de sa queue balayant la poudre blanche recouvrant le sol, ni les tremblements agitants ses muscles. Une balade improvisée le ravissait assurément, d’autant que nos sorties en tête à tête ne s’avéraient que trop rares. J’aimais à croire que s’il appréciait ses promenades en toute compagnie, en ta compagnie, la mienne représentait quelque chose de particulier dans son organe palpitant. Le doigt pressant le bouton sur le boitier d’ouverture du portail, j’entendis ta voix nous rappeler. Si Jethro n’y prêta attention, trop absorbé par l’attente de l’ouverture aussi imminente que trop lente de cette large porte par laquelle il trépignait de s’engouffrer, pour ma part, je m’en retournais. Si tes mots me parvinrent nettement, sur l’instant, je n’en compris la raison. Et puis, je pris conscience de ce manteau que je portais. Manteau qui était tien. En tout point ma tenue ne correspondait guère à une balade dans les rues enneigées, à l’exception de ce vêtement que je veillais alors à refermer correctement. Non, cette fois je ne le rejetterais parce qu’il t’appartenait, trop consciente de sa nécessité. En revanche, je réfutais toute curiosité dont tu semblais m’affubler. « Comme si j’en avais quelque chose à faire du contenu de tes poches ! » rétorquais-je en poussant sur ma voix afin qu’elle t’atteigne malgré la distance qui nous séparait dans cette propriété à la surface indécente. De quoi m’accusais-tu ainsi ? Je n’étais une enfant ! Je n’étais comme toi !
Mon indignation je n’eus guère le temps de ruminer, rapidement évincer par un élan vigoureux tirant sur mon bras. La voie était ouverte et Jethro bondissait sur le trottoir. Ne l’avais-tu donc pas mieux éduquer depuis le temps que tu t’en occupais ? Cependant, au fil des pas, des mètres et des minutes, je fus bien forcée de constater quelques progrès. Au gré que l’exaltation et l’impatience que trop contenues s’amenuisaient, le chien se tempérait. Il ne tirait plus. Il ne manquait plus de bousculer d’autres passants, voire de leur sauter dessus ou encore de réclamer à courir après tout et rien, s’emporter au gré des effluves portés par le vent. Fut un temps où si la neige avait été de saison, certainement n’aurait-il cessé de vouloir en attraper les flocons tombant du ciel. Je l’admettais Jethro avait bien changé. Il s’était assagi et au bout d’une dizaine de minutes même, je m’étonnais de le voir se poster si naturellement dans une marche au pied. Physiquement, je n’aurais à peiner pour le contrôler. Et c’était probablement bien la seule note positive de cette promenade nocturne. Quelle idée avais-je eu ?! Pourquoi diable avais-je cru pouvoir me changer les idées en me promenant la nuit de Noël dans les rues illuminées de Séoul ? Et toi, pourquoi ne m’avais-tu pas dissuadé ? Sans doute parce qu’au fond, nous restions tous deux des étrangers dans ce pays. Que toutes les coutumes et habitudes, nous échappaient pour partie. Même à moi. Et ce soir, je découvrais sous mes yeux ce rituel : celui de se promener en amoureux dans les rues de la ville en cette soirée de Réveillon. Je l’ignorais. De lui, j’aurais dû l’apprendre, mais il avait mieux à faire. Plus important à retrouver. Mon coeur se mit à saigner. À chacun de ses couples rencontrés, l’emprise des ronces qui l’enlaçaient se resserrait. Au point que ma main libre, j’en vins à porter à sa hauteur. Vain espoir de posséder de le don d’en apaiser sa douleur. Par ma solitude, j’attirais les regards. La pitié aussi. Moi, la célibataire condamnée à me promener non pas avec un homme détenant mon coeur, mais avec un chien, aussi fidèle compagnon s’avérait-il. Mais le pire, célibataire je n’étais : une fiancée esseulée pour une soirée que les sud coréens privilégiaient de passer avec leur moitié.
Morsure de la solitude qui meurtrissait mon organe, morsure du froid qui sévissait sur mes doigts. Afin de les en protéger, mes mains se glissèrent dans les poches de ce manteau. Tes poches. Mes doigts engouffrés y rencontrèrent matières entreposées, vraisemblablement des morceaux de papiers, papiers cartonnés… Alors, je n’étais une enfant mais la curiosité me poussait à en extraire quelques échantillons, afin d’analyser rien que de visu ce contenu. Toi qui m’avait expressément formuler de ne point fouiller, qu’avais-tu donc à cacher ? Ma précédente curiosité avortée par la vigueur de Jethro se ravivait à l’instar d’un feu de cheminé aux bûches chatouillées au tison. Qui étais-tu pour te permettre de me formuler des interdictions ? Si tu n’avais rien dit, l’idée ne m’aurait même pas effleurée. À présent, mon impétuosité me dictait de creuser. Quand bien même les tickets de caisse, je ne faisais guère qu’effleurer du regard le nom l’enseigne, parfois peut-être le montant de la note. Les pièces, je ne sortis, certaine de reconnaitre leur nature au seul touché. Les mots qui me paraissaient trop intimes, je… ne pouvais résister à l’envie de les lire. Pour en constater essentiellement l’écriture chinoise de ce qui s’avérerait probablement être ta mère. Et enfin des numéros… Etait-ce ceux de tes conquêtes passées et à venir ? Sans doute détenais-je là, la raison de ton interdiction. Redoutais-tu que je tombe dessus ? Et après, me connaissais-tu au point de deviner que… Oui, ces morceaux de papiers sur lesquels des numéros de téléphone figuraient, je délestais tes poches en les jetant dans la première poubelle rencontrant mon chemin. Bien fait pour toi ! Bien fait pour elles, si elles attendent désespérément tes appels, et pour les plus innocentes d’entre elles, alors s’était un service que je leur rendais. Dans mes fouilles bienfaisantes, je découvrais également des cartes de visites, de personnes de différents horizons et surtout d’autres à ton nom. Je tiquais à la lecture de ces dernières. Continuais-tu de postuler pour des gardes d’animaux alors que tu avais Jethro ? Mon chien n’était-il donc pas le seul et unique ? Irritée par cet affront et ce manque de considération pour mon précieux compagnon, ces cartes à ton nom trouvaient leur place dans la poubelle suivante. Cela t’apprendrait à être aussi indélicat !
Mon ouvrage achevé, de cette courte halte je me remettais en marche. Trois pas et un crissement de pneu. À plusieurs mètres de là, un impact retentit. Je n’eus que le temps de relever les yeux pour constater une voiture arrêtée sans doute brutalement au milieu de la voie, entendre les cris des passants et voire cet autre véhicule donner un violent coup de volant afin d’éviter le carambolage. Quelques fractions de secondes, tout contrôle semblait lui échapper à cause de la route glissante et gelée. Voiture qui se dirigeait tout droit sur la chaussée. Tout droit sur nous. De mes yeux écarquillées, je la vis s’approcher, se diriger sur Jethro, et je n’eus que le temps de laisser mon instinct dicter mes mouvements. Tout se produisit si vite. Si des images avaient eu le temps de s’incruster sur mes rétines, le sens de la scène m’échappait. Mes paupières closes, je n’entendais que les voix, les cris et le chaos qui s’amassaient aux alentours. De mes doigts tremblants, je pus sentir peu à peu la chaleur émanant de l’épaisse fourrure du husky que je tenais fermement contre moi. Cette chaleur que l’animal me procurait contrastait avec le froid gagnant progressivement mes jambes à même la neige, genoux au sol. Les muscles contractés, pétrifiés, je ne relâchais mon étreinte sur l’animal faisant gronder à présent sa voix. À ses grognements et aboiements menaçants, je ne réagissais. Mes yeux ouverts, seulement je constatais. À peine, je réalisais. Ce véhicule monter sur le trottoir, embouti contre un réverbère qui se trouvait à seulement quelques centimètres de nous. Près, si près que le voile de la mort semblait se plaire à me faire frissonner de son dépôt sur mes épaules. Non, je ne réalisais. Je demeurais pétrifiée, les pensées annihilées face à l'amas de ferraille froissée juste devant moi. Ce ne fut qu’au bout de plusieurs instants qu’une voix me parvint peu à peu distinctement parmi les aboiements d’avertissement de Jethro. Un homme me parlait, difficilement je comprenais. Des questions il me posait. Ma voix refusait de lui donner répondre. Gorge nouée à la fin, la seule chose que je fus capable de prononcer ce fut un « I-Ici… » tandis que de mon index tremblant, péniblement tendu, je tentais de désigner la dernière rescapée de tes cartes visites, certainement tombée dans la panique qui venait de se produire. La personne sembla comprendre. Elle dû faire preuve de vivacité pour la ramasser sans recevoir d’assaut mordant de la part de Jethro. L’emprise de mes bras autour de lui s’était relâchée au fil que mes forces me quittaient. Je demeurais abasourdie. J’avais l’impression d’être témoin d’un spectacle auquel j’étais étrangère tout en me trouvant sur la scène. Je voyais mais je ne pensais. J’entendais mais ne réagissais. L’homme j’observais accompagné d’une femme qui s’empara de son téléphone. Je crois qu’ils t’appelèrent par deux fois avant que tu ne décroches. « Allô ? Woo Haneul ? Votre amie, il y a eu un accident. Les secours sont en route, mais le chien ne laisse approcher personne. Venez vite ! » Elle t’indiqua ensuite le croisement des rues où nous nous trouvions. Peut-être même t’ont-ils transmis les coordonnées GPS. Je ne savais. Mon corps ne répondait tandis que mon cerveau semblait nier encore ce qui venait de se passer. Il cherchait un point d’ancrage dans le néant, vainement.
Mon indignation je n’eus guère le temps de ruminer, rapidement évincer par un élan vigoureux tirant sur mon bras. La voie était ouverte et Jethro bondissait sur le trottoir. Ne l’avais-tu donc pas mieux éduquer depuis le temps que tu t’en occupais ? Cependant, au fil des pas, des mètres et des minutes, je fus bien forcée de constater quelques progrès. Au gré que l’exaltation et l’impatience que trop contenues s’amenuisaient, le chien se tempérait. Il ne tirait plus. Il ne manquait plus de bousculer d’autres passants, voire de leur sauter dessus ou encore de réclamer à courir après tout et rien, s’emporter au gré des effluves portés par le vent. Fut un temps où si la neige avait été de saison, certainement n’aurait-il cessé de vouloir en attraper les flocons tombant du ciel. Je l’admettais Jethro avait bien changé. Il s’était assagi et au bout d’une dizaine de minutes même, je m’étonnais de le voir se poster si naturellement dans une marche au pied. Physiquement, je n’aurais à peiner pour le contrôler. Et c’était probablement bien la seule note positive de cette promenade nocturne. Quelle idée avais-je eu ?! Pourquoi diable avais-je cru pouvoir me changer les idées en me promenant la nuit de Noël dans les rues illuminées de Séoul ? Et toi, pourquoi ne m’avais-tu pas dissuadé ? Sans doute parce qu’au fond, nous restions tous deux des étrangers dans ce pays. Que toutes les coutumes et habitudes, nous échappaient pour partie. Même à moi. Et ce soir, je découvrais sous mes yeux ce rituel : celui de se promener en amoureux dans les rues de la ville en cette soirée de Réveillon. Je l’ignorais. De lui, j’aurais dû l’apprendre, mais il avait mieux à faire. Plus important à retrouver. Mon coeur se mit à saigner. À chacun de ses couples rencontrés, l’emprise des ronces qui l’enlaçaient se resserrait. Au point que ma main libre, j’en vins à porter à sa hauteur. Vain espoir de posséder de le don d’en apaiser sa douleur. Par ma solitude, j’attirais les regards. La pitié aussi. Moi, la célibataire condamnée à me promener non pas avec un homme détenant mon coeur, mais avec un chien, aussi fidèle compagnon s’avérait-il. Mais le pire, célibataire je n’étais : une fiancée esseulée pour une soirée que les sud coréens privilégiaient de passer avec leur moitié.
Morsure de la solitude qui meurtrissait mon organe, morsure du froid qui sévissait sur mes doigts. Afin de les en protéger, mes mains se glissèrent dans les poches de ce manteau. Tes poches. Mes doigts engouffrés y rencontrèrent matières entreposées, vraisemblablement des morceaux de papiers, papiers cartonnés… Alors, je n’étais une enfant mais la curiosité me poussait à en extraire quelques échantillons, afin d’analyser rien que de visu ce contenu. Toi qui m’avait expressément formuler de ne point fouiller, qu’avais-tu donc à cacher ? Ma précédente curiosité avortée par la vigueur de Jethro se ravivait à l’instar d’un feu de cheminé aux bûches chatouillées au tison. Qui étais-tu pour te permettre de me formuler des interdictions ? Si tu n’avais rien dit, l’idée ne m’aurait même pas effleurée. À présent, mon impétuosité me dictait de creuser. Quand bien même les tickets de caisse, je ne faisais guère qu’effleurer du regard le nom l’enseigne, parfois peut-être le montant de la note. Les pièces, je ne sortis, certaine de reconnaitre leur nature au seul touché. Les mots qui me paraissaient trop intimes, je… ne pouvais résister à l’envie de les lire. Pour en constater essentiellement l’écriture chinoise de ce qui s’avérerait probablement être ta mère. Et enfin des numéros… Etait-ce ceux de tes conquêtes passées et à venir ? Sans doute détenais-je là, la raison de ton interdiction. Redoutais-tu que je tombe dessus ? Et après, me connaissais-tu au point de deviner que… Oui, ces morceaux de papiers sur lesquels des numéros de téléphone figuraient, je délestais tes poches en les jetant dans la première poubelle rencontrant mon chemin. Bien fait pour toi ! Bien fait pour elles, si elles attendent désespérément tes appels, et pour les plus innocentes d’entre elles, alors s’était un service que je leur rendais. Dans mes fouilles bienfaisantes, je découvrais également des cartes de visites, de personnes de différents horizons et surtout d’autres à ton nom. Je tiquais à la lecture de ces dernières. Continuais-tu de postuler pour des gardes d’animaux alors que tu avais Jethro ? Mon chien n’était-il donc pas le seul et unique ? Irritée par cet affront et ce manque de considération pour mon précieux compagnon, ces cartes à ton nom trouvaient leur place dans la poubelle suivante. Cela t’apprendrait à être aussi indélicat !
Mon ouvrage achevé, de cette courte halte je me remettais en marche. Trois pas et un crissement de pneu. À plusieurs mètres de là, un impact retentit. Je n’eus que le temps de relever les yeux pour constater une voiture arrêtée sans doute brutalement au milieu de la voie, entendre les cris des passants et voire cet autre véhicule donner un violent coup de volant afin d’éviter le carambolage. Quelques fractions de secondes, tout contrôle semblait lui échapper à cause de la route glissante et gelée. Voiture qui se dirigeait tout droit sur la chaussée. Tout droit sur nous. De mes yeux écarquillées, je la vis s’approcher, se diriger sur Jethro, et je n’eus que le temps de laisser mon instinct dicter mes mouvements. Tout se produisit si vite. Si des images avaient eu le temps de s’incruster sur mes rétines, le sens de la scène m’échappait. Mes paupières closes, je n’entendais que les voix, les cris et le chaos qui s’amassaient aux alentours. De mes doigts tremblants, je pus sentir peu à peu la chaleur émanant de l’épaisse fourrure du husky que je tenais fermement contre moi. Cette chaleur que l’animal me procurait contrastait avec le froid gagnant progressivement mes jambes à même la neige, genoux au sol. Les muscles contractés, pétrifiés, je ne relâchais mon étreinte sur l’animal faisant gronder à présent sa voix. À ses grognements et aboiements menaçants, je ne réagissais. Mes yeux ouverts, seulement je constatais. À peine, je réalisais. Ce véhicule monter sur le trottoir, embouti contre un réverbère qui se trouvait à seulement quelques centimètres de nous. Près, si près que le voile de la mort semblait se plaire à me faire frissonner de son dépôt sur mes épaules. Non, je ne réalisais. Je demeurais pétrifiée, les pensées annihilées face à l'amas de ferraille froissée juste devant moi. Ce ne fut qu’au bout de plusieurs instants qu’une voix me parvint peu à peu distinctement parmi les aboiements d’avertissement de Jethro. Un homme me parlait, difficilement je comprenais. Des questions il me posait. Ma voix refusait de lui donner répondre. Gorge nouée à la fin, la seule chose que je fus capable de prononcer ce fut un « I-Ici… » tandis que de mon index tremblant, péniblement tendu, je tentais de désigner la dernière rescapée de tes cartes visites, certainement tombée dans la panique qui venait de se produire. La personne sembla comprendre. Elle dû faire preuve de vivacité pour la ramasser sans recevoir d’assaut mordant de la part de Jethro. L’emprise de mes bras autour de lui s’était relâchée au fil que mes forces me quittaient. Je demeurais abasourdie. J’avais l’impression d’être témoin d’un spectacle auquel j’étais étrangère tout en me trouvant sur la scène. Je voyais mais je ne pensais. J’entendais mais ne réagissais. L’homme j’observais accompagné d’une femme qui s’empara de son téléphone. Je crois qu’ils t’appelèrent par deux fois avant que tu ne décroches. « Allô ? Woo Haneul ? Votre amie, il y a eu un accident. Les secours sont en route, mais le chien ne laisse approcher personne. Venez vite ! » Elle t’indiqua ensuite le croisement des rues où nous nous trouvions. Peut-être même t’ont-ils transmis les coordonnées GPS. Je ne savais. Mon corps ne répondait tandis que mon cerveau semblait nier encore ce qui venait de se passer. Il cherchait un point d’ancrage dans le néant, vainement.
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Dim 30 Juin - 21:12 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
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Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
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Installé sur l’un des canapés présent dans ce vaste salon, dans un premier temps, ce fut vers ce chaton concentré que mes iris s’ancraient. Seul être vivant dans cette demeure excepté ma propre personne, je n’arrivais pourtant à le contraindre de me rejoindre afin de combler une solitude qui n’avait, jusqu’à ton arrivée, fait acte de présence. N’était-ce incroyable? L’humain avait une telle faculté dès lors qu’il s’agissait de sociabilité qu’à peine tu étais partie qu’un vide prenait progressivement place dans un lieu pourtant, quelques dizaines de minutes auparavant, parfaitement anodin. Sur le tissu vraisemblablement hors de prix du canapé l’un de mes pieds venait à se déposer, l’articulation de mon genou repliée devenant alors accoudoir modeste comparé au luxe dans lequel j’étais plongé. Tel était le monde dans lequel tu avais grandis. Quittant le félin c’était à présent sur le mobilier et les décorations de cet immense salon que mon attention se portait, cherchant immanquablement à quantifier la valeur d’un tel arrangement. Avais-je affaire à des mobiliers de designers? Si à l’affirmative se trouvait être la réponse, étaient-ils coréens ou étrangers? Là où le premier serait plus aisé d’accès dans ce pays, le second revêtait d’une éventualité toutefois tout aussi envisageable afin de se démarquer. Cet univers dans lequel tu avais grandi m’était inconnu, totalement étranger. Pourtant, je n’arrivais à m'ôter cette interrogation de la tête, l’assimilant à toute cette richesse expressément mise en avant: pourquoi serais-tu seule sans moi. Je ne concevais être le seul idiot issu de la classe moyenne qui acceptait de te côtoyer tout en parvenant assez mal à imaginer toute personne t’approchant étant aussi désintéressée par ton argent que je pouvais l’être. Nombreux étaient les opportunistes dehors qui n’attendaient qu’à trouver un aussi bon parti à épouser que toi ou, dans le meilleur des cas, avec qui se lier d’amitié. En avais-tu été victime? En avais-tu conscience pour ainsi te sentir seule? Toi qui présidait une assemblée de fou, ne parvenais-tu à t’y fondre afin de créer de nouveaux liens extérieurs à cette prison dorée dans laquelle tu avais été enfermée? Des gumiho je n’avais encore assez de connaissances pour m’aventurer en extrapolation de leur habitude ou de leur coutume, tout autant que je ne pouvais foncièrement juger leur façon de pensée trop rapidement. Trop d’élément manquaient à l’appel pour qu’une véritable réflexion et compréhension puisse s’opérer. N’oublions également la particularité de cette soirée… Tous deux étions étrangers en Corée, nos familles vivaient en extérieur de ces terres et seules les périodes de vacances nous permettaient de les revoir. N’était-ce naturel d’être déprimé si tu te voyais couper dans ton élan afin de les rejoindre pour cause d’intempéries?
Un soupir s’évadait et sur notre boule de poil immobile - à l’exception de ses pattes agitées au fil des vidéos du zap - mes pupilles se reposaient. Cette soirée était spéciale. A cette pensée, je me redressais alors, prêt à fouiller dans le sac à dos où se trouvaient quelques unes de mes affaires, mais c'était à cet instant précis que je voyais le bazar provoqué par mon empressement précédent. Ici et là nourriture gisait à même le sol sans que, vraisemblablement, Jethro n’y ai touché après mon départ précipité. Dans la quête de mon téléphone portable je me stoppais alors afin de nettoyer le bazar provoqué un peu plus tôt, effectuant plusieurs vas et vient dans la cuisine sans arrêter de me demander si tu finirais en colère d’apprendre pour cette nourriture gaspillée.. Enfin gaspillée pour nous, car de toute évidence, si notre fidèle aspirateur canin ne pouvait tout engloutir à lui seul pour des raisons évidentes de foie à garder sain, il ne fallait pas moins oublier les autres animaux de la ferme qui, eux aussi, seraient ravis de pouvoir fêter Noël dignement. Alors la nourriture je plaçais dans une boite que je refermais afin de la ranger dans un compartiment vide du frigo. Ainsi, il était impossible de la confondre ou l’oublier lors de mon départ. De retour dans le salon, un coup d’oeil à Mingyun suivi d’une caresse à laquelle il répondait par les griffes - trop excité par les pixels qui défilaient sous ses yeux pour accepter des attentions de ma part - et ce fut une nouvelle fois vers mon portable que je m’orientais. Je ne comptais souhaiter à tous mes contacts un bon réveillon, bien que certains de mes amis en Chine y avaient, quant à eux, pensé; seulement… Je m’inquiétais de celui de ma mère. Mon père était-il venu? Avait-elle trouvé des amies avec qui passer la soirée? Sur Kakaotalk je filais alors rapidement pour lui envoyer un premier message, espérant tout autant avoir une réponse rapidement que tardivement. L’un dans l’autre, je ne pouvais savoir quel serait le contenu de sa soirée… Me répondrait-elle rapidement car patientant pour un message malgré la présence de ses amies? Mettrait-elle du temps car occupée à déprimer de sa soirée toute seule? Nombreuses étaient les possibilités et je connaissais ma mère comme étant capable de jouer de nombreux tours pour cacher ce qu’elle ne voulait me montrer. Si d’un appel je devais la gratifier afin de m’assurer de son état, alors celui-ci je finirais par lancer…
Mais bien avant que je ne doives en venir à de tels extrêmes, c’était par messages que je décidais d’attaquer la pêche aux informations. De nous deux, j’étais le plus doué et imprévisible bien que ma génitrice n’avait foncièrement rien à envier à cette partie de ma personnalité… Elle aussi savait se montrer tout aussi surprenante lorsqu’elle le désirait, à croire que c’était là un trait héréditaire qu’elle m’avait transmis à la naissance. Néanmoins, de la vidéo qu’elle m’envoyait au fil de notre conversation, je ne trouvais failles afin d’y apercevoir un mensonge de sa part. Sur l’horloge était bien indiquée la minute précédant l’envoi et la réception de sa vidéo, à la télévision semblait passer une émission de Noël et la fille de son amie semblait un peu trop bien habillée pour une simple visite de courtoisie. Moi qui m’inquiétait pour elle… De nous deux, j’étais bien le plus seul finalement. A cette pensée, un sourire naquit sur mes lèvres, à la fois rassuré de la voir heureuse et attristé face à ce constat sur ma propre situation. « Hm? » soufflais-je à l’affichage d’un appel soudain et au numéro totalement inconnu alors que réponse j’étais en train de formuler à ma génitrice. Le soir de Noël aussi? Sous la surprise, mes sourcils se fronçaient très légèrement; conscient qu’un tel geste n’apporterait avec lui que rides précoces; et la décision de ne répondre à l’appel je prenais bien rapidement. Rares étaient les fois où je décidais de répondre face à un appel au numéro inconnu, n’ayant déjà que trop vécu ce moment où à l’autre bout du fil, un cri - ou tout autre signe d’euphorie trop intense - se faisait entendre à cause d’une fan qui n’espérait tomber sur moi… tout en sachant que c’était le cas au préalable. Plutôt que de répondre ou raccrocher, je préférais alors laisser le téléphone vibrer entre mes doigts tandis que de ma main libre, je me saisissais d’un des verres présents sur la table pour me délecter d’une gorgée de vin. Cristal contre mes lèvres, un instant je stoppais net tout mouvement, pensif. Etait-ce ton verre ou le mien? Je ne me souvenais de l’endroit où j’eus posé le mien tantôt alors que nous discutions quant au tien… C’était un mystère également. Sur la table j’analysais l’arrangement, alors convaincu que celui dont j’avais la prise était bel et bien le mien. J’en finissais alors le contenu d’une traite avant de revenir plonger mon nez dans les pixels de mon téléphone. Tout juste le temps de finir ma réponse et de l’envoyer qu’une nouvelle fois, le même numéro s’affichait à l’écran. Je n’avais besoin de vérifier la correspondance entre les deux appels, en si peu de temps, comment pouvais-je oublier une simple série de chiffres comme celle-ci? Et face à ce constat, j’hésitais quelques secondes.
Enfin, je prenais ma décision et à l’appel je décrochais en conséquence, préférant parer à tout incident possible si celui-ci s’avérait d’une importance quelconque. « Oui? … Oui c’est moi. » confirmais-je dès que la question de mon identité était formulée. Au timbre de voix que la femme empruntait à l’autre bout du fil, je comprenais sans peine qu’un incident s’était produit sans avoir encore pleine connaissance de la situation. Ni pleine compréhension à vrai dire… Qui aurait mon numéro pré-enregistré en cas d’urgence? Si certains noms me venaient en tête, peu vivaient en Corée du Sud, et encore bien moindre étaient ceux ayant un chien en leur possession. Tandis que de l’adresse ma supposée noona me faisait part,du canapé je me relevais pour constater comme le lieu de l’accident n’était si éloigné d’ici. D’orientation je n’étais grandement doté, mais au fil de mes balades avec Jethro j’avais fini par me familiariser avec le quartier et ses alentours. Seulement alors, je prenais conscience de qui était mon « ami/e » et pourquoi diable le chien ne laissait personne approcher! « J’arrive! » lançais-je promptement, sauvagement, ne laissant le temps à la femme de me donner les coordonnées GPS de l’endroit où vous vous trouviez. S’il y avait eu un accident dans les environs, le lieu exact ne serait bien compliqué à retrouver… Entre police et ambulance, il était inimaginable de passer à côté sans en prendre connaissance. A la porte je courais, pressé par le temps, poussé par l’angoisse. Chaussures revêtues à même mes pieds nus, portable en main, il ne fallait bien longtemps pour que la morsure du froid je n’affronte à nouveau bien que, sur l’instant, celle-ci semblait disparaître. Le corps gagné par l’adrénaline, je m’en dépêchais sur le chemin menant jusqu’à ce que ma réflexion avait conclu comme étant ta personne. Moi qui d’ordinaire regardait où mes pieds s’aventuraient dans cette masse blanchâtre glissante, il semblerait qu’une plaque de verglas aussi grande que la Russie pouvait me passer sous le nez que je n’y prêterais attention. Alors évidemment, cela ne manquait. Une chute et encore une autre. Si de ski je n’avais jamais fait, probablement que quelques cours n‘auraient été de trop pour parer à mon manque d’équilibre ce soir... Je détestais tellement la neige.
Vêtements humides par et là, talons égratignés par la rugueuse matière de mes chaussures, après quelques instants de courses, je voyais enfin au loin le lieu de l’incident. Une ambulance semblait déjà être arrivée pourtant, je ne m’y précipitais. Jethro ne laisserait personne, pas même un ambulancier s’approcher de toi, c‘était alors après sa voix que je m’orientais. Sous mes yeux, de fins nuages s’envolaient à chaque bouffée d’air expirée. Devant moi, de nombreuses personnes qui refusaient de laisser place pour se frayer un chemin. Trop curieuses. Trop choquées probablement. Je ne voulais voir ça… Dans ma poitrine mon coeur s’agitait, se tordait, mordu par l’angoisse. L’appréhension. D’un côté puis de l’autre de ma personne, poussant tantôt des mains, tantôt des épaules, je me frayais un chemin au bout duquel j’espérais te voir saine et sauve. Peu à peu, la voix du husky se faisait de plus en plus forte, ses grognements de plus en plus distincts jusqu’à ce qu’enfin, cette foule de curieux maladifs je parvienne à percer. Sous mes yeux, enfin, tu apparaissais. A cet instant je me figeais, effrayé par ce que je pourrais voir. Pourtant tu te tenais là. Assise. Les mains autour du husky sans véritablement l’étreindre. Les joues roses. Le regard perdu.. Tu allais bien. Tu étais vivante. Peut-être étais-je négligeant d’ainsi accourir vers vous. La peur de Jethro j’aurais du prendre en considération, la tienne également. Pourtant, je ne pouvais me résoudre mais avancer vers vous à vive allure pour tomber dans la neige à tes côtés. Sans préavis, ce fut dans mes bras que tu étais kidnappée, tête contre ma clavicule. Sans prévention, c’était dans l’un d’eux que Jethro plantait ses crocs, sur le quivive mais bien décidé à ne me laisser partir. Une de mes mains j’amenais sur le crâne de l’animal avec prudence et lenteur après une plainte de douleur ayant passé mes lèvres. « Jethro. Tout va bien. C’est moi mon beau, c’est Haneul. Tout va bien. Tu peux lâcher.. » De l’autre bien que meurtrie par le canidé, mes doigts glissaient sur ta chevelure parsemée ici et là de cristaux s’y étant déposés dans ton immobilité. A cet instant, je ne savais où donner de la tête. Devais-je faire lâcher Jethro pour pouvoir m’assurer que tu allais véritablement bien? Ou devais-je m’occuper de toi en priorité malgré mon handicap d’un bras? Incertain, je m’en retournais vers toi l’instant suivant, cherchant après ton regard du mien. « Tu vas bien? T’es blessée? Dis quelque chose, tout et n’importe quoi.. » Et je n’en démordais. Ton regard j’essayais de capter du mien et si je n’y parvenais, alors ce serait sur ton corps que mes iris jetteraient leur dévolu, à la recherche, cette fois, de la plus petite infime trace de sang. Je ne savais si le véhicule t’avais percuté à le voir si proche alors bien naturellement, je venais à chercher la trace d’une blessure sur toi par tous les moyens. Même si cela signifiait te poser la question encore et encore quant à des blessures ou à soulever un pan du manteau sans accord préalable de ta part.
Un soupir s’évadait et sur notre boule de poil immobile - à l’exception de ses pattes agitées au fil des vidéos du zap - mes pupilles se reposaient. Cette soirée était spéciale. A cette pensée, je me redressais alors, prêt à fouiller dans le sac à dos où se trouvaient quelques unes de mes affaires, mais c'était à cet instant précis que je voyais le bazar provoqué par mon empressement précédent. Ici et là nourriture gisait à même le sol sans que, vraisemblablement, Jethro n’y ai touché après mon départ précipité. Dans la quête de mon téléphone portable je me stoppais alors afin de nettoyer le bazar provoqué un peu plus tôt, effectuant plusieurs vas et vient dans la cuisine sans arrêter de me demander si tu finirais en colère d’apprendre pour cette nourriture gaspillée.. Enfin gaspillée pour nous, car de toute évidence, si notre fidèle aspirateur canin ne pouvait tout engloutir à lui seul pour des raisons évidentes de foie à garder sain, il ne fallait pas moins oublier les autres animaux de la ferme qui, eux aussi, seraient ravis de pouvoir fêter Noël dignement. Alors la nourriture je plaçais dans une boite que je refermais afin de la ranger dans un compartiment vide du frigo. Ainsi, il était impossible de la confondre ou l’oublier lors de mon départ. De retour dans le salon, un coup d’oeil à Mingyun suivi d’une caresse à laquelle il répondait par les griffes - trop excité par les pixels qui défilaient sous ses yeux pour accepter des attentions de ma part - et ce fut une nouvelle fois vers mon portable que je m’orientais. Je ne comptais souhaiter à tous mes contacts un bon réveillon, bien que certains de mes amis en Chine y avaient, quant à eux, pensé; seulement… Je m’inquiétais de celui de ma mère. Mon père était-il venu? Avait-elle trouvé des amies avec qui passer la soirée? Sur Kakaotalk je filais alors rapidement pour lui envoyer un premier message, espérant tout autant avoir une réponse rapidement que tardivement. L’un dans l’autre, je ne pouvais savoir quel serait le contenu de sa soirée… Me répondrait-elle rapidement car patientant pour un message malgré la présence de ses amies? Mettrait-elle du temps car occupée à déprimer de sa soirée toute seule? Nombreuses étaient les possibilités et je connaissais ma mère comme étant capable de jouer de nombreux tours pour cacher ce qu’elle ne voulait me montrer. Si d’un appel je devais la gratifier afin de m’assurer de son état, alors celui-ci je finirais par lancer…
Mais bien avant que je ne doives en venir à de tels extrêmes, c’était par messages que je décidais d’attaquer la pêche aux informations. De nous deux, j’étais le plus doué et imprévisible bien que ma génitrice n’avait foncièrement rien à envier à cette partie de ma personnalité… Elle aussi savait se montrer tout aussi surprenante lorsqu’elle le désirait, à croire que c’était là un trait héréditaire qu’elle m’avait transmis à la naissance. Néanmoins, de la vidéo qu’elle m’envoyait au fil de notre conversation, je ne trouvais failles afin d’y apercevoir un mensonge de sa part. Sur l’horloge était bien indiquée la minute précédant l’envoi et la réception de sa vidéo, à la télévision semblait passer une émission de Noël et la fille de son amie semblait un peu trop bien habillée pour une simple visite de courtoisie. Moi qui m’inquiétait pour elle… De nous deux, j’étais bien le plus seul finalement. A cette pensée, un sourire naquit sur mes lèvres, à la fois rassuré de la voir heureuse et attristé face à ce constat sur ma propre situation. « Hm? » soufflais-je à l’affichage d’un appel soudain et au numéro totalement inconnu alors que réponse j’étais en train de formuler à ma génitrice. Le soir de Noël aussi? Sous la surprise, mes sourcils se fronçaient très légèrement; conscient qu’un tel geste n’apporterait avec lui que rides précoces; et la décision de ne répondre à l’appel je prenais bien rapidement. Rares étaient les fois où je décidais de répondre face à un appel au numéro inconnu, n’ayant déjà que trop vécu ce moment où à l’autre bout du fil, un cri - ou tout autre signe d’euphorie trop intense - se faisait entendre à cause d’une fan qui n’espérait tomber sur moi… tout en sachant que c’était le cas au préalable. Plutôt que de répondre ou raccrocher, je préférais alors laisser le téléphone vibrer entre mes doigts tandis que de ma main libre, je me saisissais d’un des verres présents sur la table pour me délecter d’une gorgée de vin. Cristal contre mes lèvres, un instant je stoppais net tout mouvement, pensif. Etait-ce ton verre ou le mien? Je ne me souvenais de l’endroit où j’eus posé le mien tantôt alors que nous discutions quant au tien… C’était un mystère également. Sur la table j’analysais l’arrangement, alors convaincu que celui dont j’avais la prise était bel et bien le mien. J’en finissais alors le contenu d’une traite avant de revenir plonger mon nez dans les pixels de mon téléphone. Tout juste le temps de finir ma réponse et de l’envoyer qu’une nouvelle fois, le même numéro s’affichait à l’écran. Je n’avais besoin de vérifier la correspondance entre les deux appels, en si peu de temps, comment pouvais-je oublier une simple série de chiffres comme celle-ci? Et face à ce constat, j’hésitais quelques secondes.
Enfin, je prenais ma décision et à l’appel je décrochais en conséquence, préférant parer à tout incident possible si celui-ci s’avérait d’une importance quelconque. « Oui? … Oui c’est moi. » confirmais-je dès que la question de mon identité était formulée. Au timbre de voix que la femme empruntait à l’autre bout du fil, je comprenais sans peine qu’un incident s’était produit sans avoir encore pleine connaissance de la situation. Ni pleine compréhension à vrai dire… Qui aurait mon numéro pré-enregistré en cas d’urgence? Si certains noms me venaient en tête, peu vivaient en Corée du Sud, et encore bien moindre étaient ceux ayant un chien en leur possession. Tandis que de l’adresse ma supposée noona me faisait part,du canapé je me relevais pour constater comme le lieu de l’accident n’était si éloigné d’ici. D’orientation je n’étais grandement doté, mais au fil de mes balades avec Jethro j’avais fini par me familiariser avec le quartier et ses alentours. Seulement alors, je prenais conscience de qui était mon « ami/e » et pourquoi diable le chien ne laissait personne approcher! « J’arrive! » lançais-je promptement, sauvagement, ne laissant le temps à la femme de me donner les coordonnées GPS de l’endroit où vous vous trouviez. S’il y avait eu un accident dans les environs, le lieu exact ne serait bien compliqué à retrouver… Entre police et ambulance, il était inimaginable de passer à côté sans en prendre connaissance. A la porte je courais, pressé par le temps, poussé par l’angoisse. Chaussures revêtues à même mes pieds nus, portable en main, il ne fallait bien longtemps pour que la morsure du froid je n’affronte à nouveau bien que, sur l’instant, celle-ci semblait disparaître. Le corps gagné par l’adrénaline, je m’en dépêchais sur le chemin menant jusqu’à ce que ma réflexion avait conclu comme étant ta personne. Moi qui d’ordinaire regardait où mes pieds s’aventuraient dans cette masse blanchâtre glissante, il semblerait qu’une plaque de verglas aussi grande que la Russie pouvait me passer sous le nez que je n’y prêterais attention. Alors évidemment, cela ne manquait. Une chute et encore une autre. Si de ski je n’avais jamais fait, probablement que quelques cours n‘auraient été de trop pour parer à mon manque d’équilibre ce soir... Je détestais tellement la neige.
Vêtements humides par et là, talons égratignés par la rugueuse matière de mes chaussures, après quelques instants de courses, je voyais enfin au loin le lieu de l’incident. Une ambulance semblait déjà être arrivée pourtant, je ne m’y précipitais. Jethro ne laisserait personne, pas même un ambulancier s’approcher de toi, c‘était alors après sa voix que je m’orientais. Sous mes yeux, de fins nuages s’envolaient à chaque bouffée d’air expirée. Devant moi, de nombreuses personnes qui refusaient de laisser place pour se frayer un chemin. Trop curieuses. Trop choquées probablement. Je ne voulais voir ça… Dans ma poitrine mon coeur s’agitait, se tordait, mordu par l’angoisse. L’appréhension. D’un côté puis de l’autre de ma personne, poussant tantôt des mains, tantôt des épaules, je me frayais un chemin au bout duquel j’espérais te voir saine et sauve. Peu à peu, la voix du husky se faisait de plus en plus forte, ses grognements de plus en plus distincts jusqu’à ce qu’enfin, cette foule de curieux maladifs je parvienne à percer. Sous mes yeux, enfin, tu apparaissais. A cet instant je me figeais, effrayé par ce que je pourrais voir. Pourtant tu te tenais là. Assise. Les mains autour du husky sans véritablement l’étreindre. Les joues roses. Le regard perdu.. Tu allais bien. Tu étais vivante. Peut-être étais-je négligeant d’ainsi accourir vers vous. La peur de Jethro j’aurais du prendre en considération, la tienne également. Pourtant, je ne pouvais me résoudre mais avancer vers vous à vive allure pour tomber dans la neige à tes côtés. Sans préavis, ce fut dans mes bras que tu étais kidnappée, tête contre ma clavicule. Sans prévention, c’était dans l’un d’eux que Jethro plantait ses crocs, sur le quivive mais bien décidé à ne me laisser partir. Une de mes mains j’amenais sur le crâne de l’animal avec prudence et lenteur après une plainte de douleur ayant passé mes lèvres. « Jethro. Tout va bien. C’est moi mon beau, c’est Haneul. Tout va bien. Tu peux lâcher.. » De l’autre bien que meurtrie par le canidé, mes doigts glissaient sur ta chevelure parsemée ici et là de cristaux s’y étant déposés dans ton immobilité. A cet instant, je ne savais où donner de la tête. Devais-je faire lâcher Jethro pour pouvoir m’assurer que tu allais véritablement bien? Ou devais-je m’occuper de toi en priorité malgré mon handicap d’un bras? Incertain, je m’en retournais vers toi l’instant suivant, cherchant après ton regard du mien. « Tu vas bien? T’es blessée? Dis quelque chose, tout et n’importe quoi.. » Et je n’en démordais. Ton regard j’essayais de capter du mien et si je n’y parvenais, alors ce serait sur ton corps que mes iris jetteraient leur dévolu, à la recherche, cette fois, de la plus petite infime trace de sang. Je ne savais si le véhicule t’avais percuté à le voir si proche alors bien naturellement, je venais à chercher la trace d’une blessure sur toi par tous les moyens. Même si cela signifiait te poser la question encore et encore quant à des blessures ou à soulever un pan du manteau sans accord préalable de ta part.
(c) DΛNDELION
Invité
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Jeu 29 Aoû - 21:36 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
I hope you come to me
like destiny filling us up
Perfect HaRa
« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Les lumières qui dansaient, farandoles folles, effrénées et sans fin, je les voyais. Les sirènes qui claironnaient tout d’abord au loin, et à présent, si près, je les entendais. Les éclats de voix, les cris, les aboiements, ils me parvenaient. La morsure du froid, je la ressentais, à peine. J’étais là et absente à la fois. Dans un brouillard opaque, je sombrais, sans batailler, comme si tout ceci m’était étranger. Comme si je n’étais en réalité qu’assise dans mon canapé, enveloppée par une torpeur ensommeillée devant la télé. De tout ceci, j’étais bien témoin. Mais de loin, de très loin. Je n’appartenais à ce spectacle. Je n’avais la force de comprendre la scène. Le temps s’était figé. La bande du film se remontait, défilait, et rembobinait encore et encore. Ces cartes à la poubelle je jetais. Ces quelques secondes que je perdais, ou plutôt tout le temps à venir que je gagnais. Cette carcasse de métal juste sous mes yeux, je la voyais. Et pourtant, je m’en persuadais, elle n’était réelle. Tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. Un film en 3D un peu trop bien réalisé. Si mes doigts je tendais, que je l’effleurais, elle disparaitrait. Si mes yeux, je fermais puis rouvrais, tout disparaitrait, jusqu’à la neige qui me recouvrait, flocons après flocons. Pourtant, ni mes doigts, ni mes paupières ne se mouvaient. Aucun de mes muscles ne répondait. Je voulais me réveiller de ce songe refusant de s’effacer. Et le froid m’emplissait. De toute chaleur mon corps se vidait, absorbée par l’hiver, dérobée par la neige. Si celle-ci ne fondait, je me transformais, en statut de glace…
Une statue sur laquelle, un voile fut soudainement déposé sur les épaules. Une couverture dont on la réchaufferait afin qu’elle ne perde son humanité. Une chaleur qui renaissait. Mes épaules, mes bras et mon dos, elle prenait d’assaut, s’infiltrant plus encore qu’à travers la vibre de mes vêtements, atteignant peu à peu jusqu’aux pores de ma peau. À mon corps, elle lui apportait ce qui lui faisait terriblement défaut. À mon buste était offert le soutien dont il avait besoin. Les muscles pouvaient, lentement, progressivement, se détendre, ne serait-ce qu’un petit peu. Ils avaient désormais un pilier sur lequel s’appuyer. Pour les aider à ne pas tomber quand bien même, la prise ils relâchaient. Car elle était là. Cette chaleur, une personne, était là pour me tenir dans ses bras. Je n’étais seule, il y avait quelqu’un. Et lentement, péniblement, inconsciemment, fruit de mon seul instinct, encore déconnectée de l’ensemble de la réalité, à celle-ci de mes petits doigts fébriles, je me raccrochais. Ma main, doucement, aux muscles tremblant nerveusement, était venue se poser jusque sur ton bras. Au tissu de ton vêtement, mes doigts s’agrippaient, afin que tu ne t’en ailles. Que tu sois bien réel. Toi, dont la voix me parvenait avec peine. Je l’entendais, mais les mots s’embrouillaient. Et si je la connaissais, je ne la reconnaissais. Ce ne fut qu’à nos regards croisés que tu me ramenas un premier pied dans la réalité. Ces iris, je les connaissais. Je m’y plongeais, noyais et paradoxalement m’y raccrochais. Tu étais là, au plus près de moi. Tu…
Pourquoi toi ?
Tandis que je te fixais, que le monde encore j’ignorais, ne résonnant qu’en lointain brouhaha, dans mes pensées, la question s’imposait. De tous les visages, ce fut le tien qui m’apparaissait, reconnaissante et troublée à la fois que ce fut celui-là. En avais-je attendu un autre ? Certainement. Mais en cet instant, si la logique ne m’avait fait défaut, ta présence ne m’aurait-elle apparue comme une évidence ? Celle répondant aux critères de la cohérence… Quoique… D’entre vous deux, lequel aurait dû être à mes côtés, dès le commencement ? Si tel en avait été, pareil incident ne serait arrivé. Je ne me serais tenue là. Je n’aurais eu besoin de me promener afin de me changer les idées. Et cette voiture, n’aurait manqué de nous écraser, Jethro et moi. De mon autre main, je couvais encore son épaisse fourrure gagnée par l’humidité malgré la chaleur. Je pouvais sentir le rythme de sa respiration. Mes iris se remirent en mouvement, très légèrement, sans quitter ton regard pour autant tout d’abord. Puis, ils s’aventurèrent un peu plus loin, sur tes traits. Ceux-ci qui me rassuraient tandis que le fond sonore s’intensifiait, en chemin pour un retour à la conscience. Si les voix, les exclamations et les cris m’assourdissaient, mon attention demeurait néanmoins concentrée sur la vision. Cette dernière ne se laissait troubler par les gyrophares clignotant sur le côté, à quelques mètres de là. Elle redessinait tes traits sans vraiment penser. Elle continuait de glisser, se détachant progressivement de toi en se préparant à faire le grand saut : celui d’affronter le monde.
Un retour qui après une telle latence se révéla des plus soudains et brutal. Un déclic engendré par cette tâche maculant la toison poudreuse : du sang. Et dans mon esprit pétrifié, alors je ne crus plus entendre que le compte-goutte qui tombait, l’une après l’autre sur le sol blanc, que toute autre chose. Pourquoi ce sang ? Qui était blessé ? Je ne ressentais telle lésion sur ma chair, et du regard, je remontais la piste de ces traces de pourpre. En quête de leur origine, mes yeux se portèrent sur l’épaisse fourrure de mon compagnon. Ils longèrent son poitrail jusqu’à sa gorge où son pelage s’imprégnait toujours plus du liquide saillant avec la blancheur du décor. Sa mâchoire inférieure en était recouverte aussi. Impossible… Avait-il été blessé ? Pourquoi ? Comment ? N’avais-je pas eu réflexe assez rapide pour empêcher un tel drame d’arriver ? Et puis, mes iris continuèrent leur ascension pour découvrir cette chair prisonnière de sa mâchoire. Celle-là même qui alors se révélait comme la véritable source de ce sang versé. Qui ? Quoi ? Comment ? Un instant et je prenais conscience qu’il s’agissait de ton bras. Effarée, décontenancée et incrédule, à plusieurs brèves et rapides reprises, je clignais des yeux. Mes lèvres entrouvertes d’où s’échappait jusqu’alors qu’un fin nuage brumeux, je parvins enfin à émettre un son : « Ha… Haneul… » Une syllabe, puis ton prénom, abasourdie par la suite. Je ne comprenais comment une telle agression de Jethro à ton encontre avait pu se produire. Pas plus que je ne savais ce que tu faisais là. Pourquoi étais-tu là et qu’est-ce qui me valait de me trouver dans tes bras ? Mais toutes ces interrogations n’avaient lieu de faire momentanément objet de tergiversions. Un courant électrique relançait finalement mes neurones et le premier ordre qui me vint d’instinct fut de te faire libérer. « Jethro ! Lâche-le ! » Aussitôt ma voix retentit malgré sa fébrilité, le canidé s’exécutait, lentement comme timidement, conscient de sa méprise et d’une attaque qu’il n’aurait dû. Un couinement, la queue basse et les oreilles couchées dans un air penaud, voilà qu’il exécutait quelques esquisses de pas en arrière et le museau à hauteur de ma jambe sur laquelle il reposait, le husky se tapit dans la neige. Conscient et culpabilisant de son erreur, il n’en restait pas moins présent à mes côtés, prêt à me protéger derechef si nécessité.
« Est-ce que vous allez bien ? » Dès l’instant où le chien eut montré signe d’obéissance et de soumission, une voix portée dans notre direction se détacha du flot des murmures ambiants incessants. Fébriles, mes doigts s’étaient alors portés à ton bras ensanglanté où plus encore que tes vêtements, les crocs de notre ami avait perforé ta chair. Cette blessure que je fixais et observais par le son de cette voix, je m’en détournais. Sans l’oublier, juste pour écouter, pour raccrocher un peu plus encore à la réalité qui nous entourait. Un secouriste. À la vue de sa tenue, je sus qu’en la situation présente, il serait assurément bien plus à même de te soigner que je ne l’étais. De réponse, je parvins à lui donner. Cet homme campé sur ses jambes de façon prudente, hésitant encore à s’approcher, gardant un oeil sur le canidé dont certainement il se méfiait, mes yeux eux se détachèrent quelques instants. Le temps d’observer, brièvement, cet étrange chaos qui nous entourait. Toutes ces lumières, tous ces gens, tout ce bruit… Quelle était la véritable ampleur de l’accident pour provoquer un tel attroupement ? Distraite par cet égarement, je te sentis commencer à mettre ôter. Aussitôt, je me retournais dans ta direction pour voir une seconde secouriste t’aider, t’inciter, voire t’obliger à te relever. Elle avait raison. Ton bras devait être soigné, alors de toute prise persistante de mes doigts je te libérais. De toute façon, tu n’avais à t’inquiéter, puisqu’une main je posais sur le front de Jethro, celui-ci laissait désormais approcher l’inconnu sans broncher. Son seul geste fut celui de se relever en synchronisation avec mon corps soutenu par l’homme après qu’il m’eut posé quelques questions pour savoir si j’étais en condition de me mouvoir. Oui et non, je ne présentais aucun signe de blessure nécessitant une immobilité mais mes muscles ne s’étaient remis de l’émotion alors, ils n’obtempéraient pour me porter. Ce fut dans les bras de cet ambulancier que je fus amener à l’arrière de l’un de leur véhicule.
Assise sur le rebord de l’ambulance aux portes ouvertes, Jethro couché au pied de celle-ci, je constatais le nombre inquiétant de celles-ci. Alors que l’individu cherchait dans son matériel les accessoires pour m’ausculter, je lui demandais. « Il y a beaucoup de blessés ? » Le revoilà face à moi qui aux premières secondes m’adressa un léger sourire, mal à l’aise qui se voulut rassurant. Quoique sa voix froide ne coïncidait. « Plusieurs voitures ont été impliquées. » Peut-être eut-il conscience, assis entre la chaise du sérieux et celle de la bienveillance. « Vous avez eu de la chance… » prononça-t-il cette fois d’un ton plus doux et chaud tandis qu’il entreprenait son travail. Mes pupilles, mon rythme cardiaque, la raideur de mon cou, la sensibilité de mes jambes, il passa tout en revue selon un protocole bien précis que je ne connaissais que trop. Alors l’esprit regagnant quelque peu en vivacité, je m’amusais – presque – à le devancer quant aux questions à poser. Un brin de sourire sur les lèvres, je finis par lâcher : « Je suis étudiante en médecine. » Loin de la lueur d’étonnement à laquelle j’aurais pu m’attendre, je crus l’apercevoir réprimer un sourire léger avant de me répondre : « Je sais, » dans un souffle chaud et paisible. « Nous sommes à l’abri des regards ici, vous devriez pouvoir être tranquille, » ajouta-t-il même ensuite. Interloquée, je ne fus certaine de comprendre bien qu’une hypothèse ne tardait à pointer dans mes pensées. En effet, là où les badauds s’amassaient, nombre photographiait les lieux de l’incident. Réflexe sordide. Les forces de l’ordre semblaient même par moment peiner à retenir les curieux éloignés de la voiture qui avait manqué de peu de me percuter. À la scène qui se dessinait là-bas, je pensais croire que le chauffeur se trouvait toujours à l’intérieur, probablement coincé par le métal déformé suite à l’impact contre l’obstacle ayant interrompu sa trajectoire. Son état physique devait ne pas être très beau à voir non plus… « Et votre petit ami ira bien, ma collègue s’en occupe. Votre chien a dû être choqué lui aussi. » De nouveau cette voix m’extirpa de mes pensées. Au fil de ses mots, l’homme s’était baissé, un genou au sol pour caresser la tête de Jethro toujours fort penaud. Il avait raison. Cette frayeur et son instinct protecteur avaient dû causer la morsure qu’il t’avait infligé. Sans relever, ni même remarquer l’erreur de déduction du secouriste, je me mis en quête du regard de ta silhouette. Je te trouvais toujours assis à l’arrière du véhicule de secours voisin où une femme soignait ton bras. Et je te fixais, ainsi au loin, incapable de me détacher. L’envie ne me traversait même. Pourquoi idiot t’étais-tu approché si imprudemment ? N’étais-tu pas censé savoir t’y prendre avec les chiens ?
Je devais te rejoindre. Je devais te voir de plus près. Pour te réprimander, te dire encore une fois à quel point tu avais été stupide et inconscient. Pour te demander ce que tu faisais là. Te dire que je n’avais pas besoin de toi. Mais surtout pour m’assurer de comment tu allais. Cette femme était-elle compétente ? Soignait-elle sa morsure correctement ? Doucement pour ne pas que tu souffres davantage ? À quel point les plaies étaient-elles profondes ? Avais-tu besoin de point de suture ? Dans le torrent de mes questions, mon corps avait entreprit de lui même de se mettre en mouvement. De mon perchoir je descendais, un saut qui n’aurait eu être qu’une dizaine de centimètres si mes jambes avaient daigné me porter. Qu’en l’absence du secouriste pour me rattraper tandis que Jethro bondissait sur ses pattes dans un aboiement, je serais tombée.
Une statue sur laquelle, un voile fut soudainement déposé sur les épaules. Une couverture dont on la réchaufferait afin qu’elle ne perde son humanité. Une chaleur qui renaissait. Mes épaules, mes bras et mon dos, elle prenait d’assaut, s’infiltrant plus encore qu’à travers la vibre de mes vêtements, atteignant peu à peu jusqu’aux pores de ma peau. À mon corps, elle lui apportait ce qui lui faisait terriblement défaut. À mon buste était offert le soutien dont il avait besoin. Les muscles pouvaient, lentement, progressivement, se détendre, ne serait-ce qu’un petit peu. Ils avaient désormais un pilier sur lequel s’appuyer. Pour les aider à ne pas tomber quand bien même, la prise ils relâchaient. Car elle était là. Cette chaleur, une personne, était là pour me tenir dans ses bras. Je n’étais seule, il y avait quelqu’un. Et lentement, péniblement, inconsciemment, fruit de mon seul instinct, encore déconnectée de l’ensemble de la réalité, à celle-ci de mes petits doigts fébriles, je me raccrochais. Ma main, doucement, aux muscles tremblant nerveusement, était venue se poser jusque sur ton bras. Au tissu de ton vêtement, mes doigts s’agrippaient, afin que tu ne t’en ailles. Que tu sois bien réel. Toi, dont la voix me parvenait avec peine. Je l’entendais, mais les mots s’embrouillaient. Et si je la connaissais, je ne la reconnaissais. Ce ne fut qu’à nos regards croisés que tu me ramenas un premier pied dans la réalité. Ces iris, je les connaissais. Je m’y plongeais, noyais et paradoxalement m’y raccrochais. Tu étais là, au plus près de moi. Tu…
Pourquoi toi ?
Tandis que je te fixais, que le monde encore j’ignorais, ne résonnant qu’en lointain brouhaha, dans mes pensées, la question s’imposait. De tous les visages, ce fut le tien qui m’apparaissait, reconnaissante et troublée à la fois que ce fut celui-là. En avais-je attendu un autre ? Certainement. Mais en cet instant, si la logique ne m’avait fait défaut, ta présence ne m’aurait-elle apparue comme une évidence ? Celle répondant aux critères de la cohérence… Quoique… D’entre vous deux, lequel aurait dû être à mes côtés, dès le commencement ? Si tel en avait été, pareil incident ne serait arrivé. Je ne me serais tenue là. Je n’aurais eu besoin de me promener afin de me changer les idées. Et cette voiture, n’aurait manqué de nous écraser, Jethro et moi. De mon autre main, je couvais encore son épaisse fourrure gagnée par l’humidité malgré la chaleur. Je pouvais sentir le rythme de sa respiration. Mes iris se remirent en mouvement, très légèrement, sans quitter ton regard pour autant tout d’abord. Puis, ils s’aventurèrent un peu plus loin, sur tes traits. Ceux-ci qui me rassuraient tandis que le fond sonore s’intensifiait, en chemin pour un retour à la conscience. Si les voix, les exclamations et les cris m’assourdissaient, mon attention demeurait néanmoins concentrée sur la vision. Cette dernière ne se laissait troubler par les gyrophares clignotant sur le côté, à quelques mètres de là. Elle redessinait tes traits sans vraiment penser. Elle continuait de glisser, se détachant progressivement de toi en se préparant à faire le grand saut : celui d’affronter le monde.
Un retour qui après une telle latence se révéla des plus soudains et brutal. Un déclic engendré par cette tâche maculant la toison poudreuse : du sang. Et dans mon esprit pétrifié, alors je ne crus plus entendre que le compte-goutte qui tombait, l’une après l’autre sur le sol blanc, que toute autre chose. Pourquoi ce sang ? Qui était blessé ? Je ne ressentais telle lésion sur ma chair, et du regard, je remontais la piste de ces traces de pourpre. En quête de leur origine, mes yeux se portèrent sur l’épaisse fourrure de mon compagnon. Ils longèrent son poitrail jusqu’à sa gorge où son pelage s’imprégnait toujours plus du liquide saillant avec la blancheur du décor. Sa mâchoire inférieure en était recouverte aussi. Impossible… Avait-il été blessé ? Pourquoi ? Comment ? N’avais-je pas eu réflexe assez rapide pour empêcher un tel drame d’arriver ? Et puis, mes iris continuèrent leur ascension pour découvrir cette chair prisonnière de sa mâchoire. Celle-là même qui alors se révélait comme la véritable source de ce sang versé. Qui ? Quoi ? Comment ? Un instant et je prenais conscience qu’il s’agissait de ton bras. Effarée, décontenancée et incrédule, à plusieurs brèves et rapides reprises, je clignais des yeux. Mes lèvres entrouvertes d’où s’échappait jusqu’alors qu’un fin nuage brumeux, je parvins enfin à émettre un son : « Ha… Haneul… » Une syllabe, puis ton prénom, abasourdie par la suite. Je ne comprenais comment une telle agression de Jethro à ton encontre avait pu se produire. Pas plus que je ne savais ce que tu faisais là. Pourquoi étais-tu là et qu’est-ce qui me valait de me trouver dans tes bras ? Mais toutes ces interrogations n’avaient lieu de faire momentanément objet de tergiversions. Un courant électrique relançait finalement mes neurones et le premier ordre qui me vint d’instinct fut de te faire libérer. « Jethro ! Lâche-le ! » Aussitôt ma voix retentit malgré sa fébrilité, le canidé s’exécutait, lentement comme timidement, conscient de sa méprise et d’une attaque qu’il n’aurait dû. Un couinement, la queue basse et les oreilles couchées dans un air penaud, voilà qu’il exécutait quelques esquisses de pas en arrière et le museau à hauteur de ma jambe sur laquelle il reposait, le husky se tapit dans la neige. Conscient et culpabilisant de son erreur, il n’en restait pas moins présent à mes côtés, prêt à me protéger derechef si nécessité.
« Est-ce que vous allez bien ? » Dès l’instant où le chien eut montré signe d’obéissance et de soumission, une voix portée dans notre direction se détacha du flot des murmures ambiants incessants. Fébriles, mes doigts s’étaient alors portés à ton bras ensanglanté où plus encore que tes vêtements, les crocs de notre ami avait perforé ta chair. Cette blessure que je fixais et observais par le son de cette voix, je m’en détournais. Sans l’oublier, juste pour écouter, pour raccrocher un peu plus encore à la réalité qui nous entourait. Un secouriste. À la vue de sa tenue, je sus qu’en la situation présente, il serait assurément bien plus à même de te soigner que je ne l’étais. De réponse, je parvins à lui donner. Cet homme campé sur ses jambes de façon prudente, hésitant encore à s’approcher, gardant un oeil sur le canidé dont certainement il se méfiait, mes yeux eux se détachèrent quelques instants. Le temps d’observer, brièvement, cet étrange chaos qui nous entourait. Toutes ces lumières, tous ces gens, tout ce bruit… Quelle était la véritable ampleur de l’accident pour provoquer un tel attroupement ? Distraite par cet égarement, je te sentis commencer à mettre ôter. Aussitôt, je me retournais dans ta direction pour voir une seconde secouriste t’aider, t’inciter, voire t’obliger à te relever. Elle avait raison. Ton bras devait être soigné, alors de toute prise persistante de mes doigts je te libérais. De toute façon, tu n’avais à t’inquiéter, puisqu’une main je posais sur le front de Jethro, celui-ci laissait désormais approcher l’inconnu sans broncher. Son seul geste fut celui de se relever en synchronisation avec mon corps soutenu par l’homme après qu’il m’eut posé quelques questions pour savoir si j’étais en condition de me mouvoir. Oui et non, je ne présentais aucun signe de blessure nécessitant une immobilité mais mes muscles ne s’étaient remis de l’émotion alors, ils n’obtempéraient pour me porter. Ce fut dans les bras de cet ambulancier que je fus amener à l’arrière de l’un de leur véhicule.
Assise sur le rebord de l’ambulance aux portes ouvertes, Jethro couché au pied de celle-ci, je constatais le nombre inquiétant de celles-ci. Alors que l’individu cherchait dans son matériel les accessoires pour m’ausculter, je lui demandais. « Il y a beaucoup de blessés ? » Le revoilà face à moi qui aux premières secondes m’adressa un léger sourire, mal à l’aise qui se voulut rassurant. Quoique sa voix froide ne coïncidait. « Plusieurs voitures ont été impliquées. » Peut-être eut-il conscience, assis entre la chaise du sérieux et celle de la bienveillance. « Vous avez eu de la chance… » prononça-t-il cette fois d’un ton plus doux et chaud tandis qu’il entreprenait son travail. Mes pupilles, mon rythme cardiaque, la raideur de mon cou, la sensibilité de mes jambes, il passa tout en revue selon un protocole bien précis que je ne connaissais que trop. Alors l’esprit regagnant quelque peu en vivacité, je m’amusais – presque – à le devancer quant aux questions à poser. Un brin de sourire sur les lèvres, je finis par lâcher : « Je suis étudiante en médecine. » Loin de la lueur d’étonnement à laquelle j’aurais pu m’attendre, je crus l’apercevoir réprimer un sourire léger avant de me répondre : « Je sais, » dans un souffle chaud et paisible. « Nous sommes à l’abri des regards ici, vous devriez pouvoir être tranquille, » ajouta-t-il même ensuite. Interloquée, je ne fus certaine de comprendre bien qu’une hypothèse ne tardait à pointer dans mes pensées. En effet, là où les badauds s’amassaient, nombre photographiait les lieux de l’incident. Réflexe sordide. Les forces de l’ordre semblaient même par moment peiner à retenir les curieux éloignés de la voiture qui avait manqué de peu de me percuter. À la scène qui se dessinait là-bas, je pensais croire que le chauffeur se trouvait toujours à l’intérieur, probablement coincé par le métal déformé suite à l’impact contre l’obstacle ayant interrompu sa trajectoire. Son état physique devait ne pas être très beau à voir non plus… « Et votre petit ami ira bien, ma collègue s’en occupe. Votre chien a dû être choqué lui aussi. » De nouveau cette voix m’extirpa de mes pensées. Au fil de ses mots, l’homme s’était baissé, un genou au sol pour caresser la tête de Jethro toujours fort penaud. Il avait raison. Cette frayeur et son instinct protecteur avaient dû causer la morsure qu’il t’avait infligé. Sans relever, ni même remarquer l’erreur de déduction du secouriste, je me mis en quête du regard de ta silhouette. Je te trouvais toujours assis à l’arrière du véhicule de secours voisin où une femme soignait ton bras. Et je te fixais, ainsi au loin, incapable de me détacher. L’envie ne me traversait même. Pourquoi idiot t’étais-tu approché si imprudemment ? N’étais-tu pas censé savoir t’y prendre avec les chiens ?
Je devais te rejoindre. Je devais te voir de plus près. Pour te réprimander, te dire encore une fois à quel point tu avais été stupide et inconscient. Pour te demander ce que tu faisais là. Te dire que je n’avais pas besoin de toi. Mais surtout pour m’assurer de comment tu allais. Cette femme était-elle compétente ? Soignait-elle sa morsure correctement ? Doucement pour ne pas que tu souffres davantage ? À quel point les plaies étaient-elles profondes ? Avais-tu besoin de point de suture ? Dans le torrent de mes questions, mon corps avait entreprit de lui même de se mettre en mouvement. De mon perchoir je descendais, un saut qui n’aurait eu être qu’une dizaine de centimètres si mes jambes avaient daigné me porter. Qu’en l’absence du secouriste pour me rattraper tandis que Jethro bondissait sur ses pattes dans un aboiement, je serais tombée.
(c) DΛNDELION
Invité
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Mar 17 Sep - 16:18 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
I hope you come to me
like destiny filling us up
Perfect HaRa
« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Par combien aurions-nous à lui faire face? Précipice mortel creusé par l’impétueuse faucheuse, au pourtour de ce gouffre, de ses griffes avides, nous avions arraché âme innocente quelques dizaines de jours auparavant. Aujourd’hui, toujours plus assoiffée, avait-elle pour dessein de récupérer son dû farouchement volé? Quand bien même, nombreuses étaient les opportunités ci-présente pour ravir son appétit; quand bien même, l’oppressante aura morbide rôdait autour de bien d’autres; mes iris ne trouvaient ancrage qu’en ta personne. A quel point le choc fut-il violent pour qu’en un tel état j’en vienne à te retrouver? Genoux et tibias à même le sol gelé, celui-ci trouvait satisfaction à humidifier l’épais vêtement te couvrant, s’infiltrant sans préavis à travers cette frontière dressée entre toi et froid. Tes mains, tremblantes, gelées et faibles s’accrochaient ci et là au fin tissu couvrant mes bras mais de toute évidence pas assez pour empêcher le vent d’hiver de s’y faufiler au gré de ses désirs. Alors ma peau tressaillaient, mes poils s’hérissaient au seul et simple contact de tes doigts sur la manche de ma chemise. Un frisson longeait mon membre supérieur et se mourrait à la naissance de ma nuque pourtant je n’en dérogeait et support docile je me faisais dans l’attente de te voir recouvrer tes esprits. De secondes en secondes, ton regard se faisait moins timide, moins perdu dans le vague, et entamait une découverte progressive de mes traits dont je n’étais ignare. Qu’ils se posèrent sur mes pommettes, mes joues, mon nez ou mes lèvres, tes iris vagabondes n’échappaient à ma vigilance un seul instant jusqu’au grand saut que moi-même n’avait encore entamé: ce qui nous entourait. Or, je n’escomptais m’y essayer. Pas tant que sur ton état de santé je n’ai pu avoir quelques renseignements. Qu’importaient le brouhaha autour de nous mêlant voix parlée et criées, pleurs et suppliques. Qu’importait le bruit des flash que l’on ne tentaient de dissimuler d’aucune façon malgré l’aspect sordide qu’ils revêtaient et ces pas s’affolant tout autour de nous avec l’espoir de parvenir à sauver à temps ceux dont la vie ne tenait plus qu’à un fil s’amenuisant de secondes en secondes. Qu’importait également la compression de mon muscle par la mâchoire de notre ami canidé, une emprise de laquelle un filet brûlant s’écoulait en comparaison au gel qui nous enveloppait. Une fine source qui, loin d’être timide, trouvait chemin jusqu’à mon coude où elle se plaisait à teindre un tissu antérieurement blanc en une vive couleur topaze. A la douleur je n’étais insensible évidemment, celle-ci commençait à naître de plus en plus dans mon organisme, comme s’il fallait un instant à mes cellules grises pour prendre conscience des événements se déroulant. Néanmoins, comparé à toi qui avait frôlé la mort une fois de plus, avais-je possibilité de m’inquiéter pour si peu? Une morsure n’était rien. Ce n’était là ni la première, ni la dernière assurément; bien qu’elle n’était la plus anodine de toute…
Enfin ta voix s’élevait à travers la morsure du froid. Mon seul nom dans un premier temps et, bien que faible, j’étais sincèrement heureux que tu parvienne à t’exprimer; que dans un mutisme que toi seule pouvait combattre tu ne te plonge en réaction à ces événements traumatisant dont tu fus victime. Alors malgré la douleur, malgré l’inquiétude, un sourire fleurissait à même mes lèvres. Des tiennes, un ordre qui ne tardait à être écouter par son destinataire. De ma peau perforée Jethro retirait ses crocs, désagréable sensation ôtant toute trace d’un sourire pour le remplacer par une grimace irrépressible lorsqu’il était fait constat de sa timidité à s'exécuter et qui induisait alors une certain lenteur. Un tressaillement avant le frisson d’alarme. De ma plaie à présent libre de toute pression, le liquide rougeoyant ne tardait à se manifester plus abondamment, noyant mon vêtement qui devenait seconde peau secondes après secondes. Ce fut à ce même instant qu’un homme se postait face à nous, m'interpellant, sur le quivive à l’instar de Jethro précédemment mais à sa tenue, à sa question, il ne fallut bien longtemps pour comprendre la raison de son entreprise. De réponse tu n’apportais alors le nez je relevais vers lui tout en ôtant progressivement ma main de ta personne sans jamais repousser les tiennes. « Je crois pas qu’elle soit blessée, mais vous pouvez l’examiner? Afin d’être sûr… » Si entre l’homme et nous même, c’était bien de mon sang qu’il s’agissait, je n’oubliais le risque d’une blessure interne ou d’une fracture invisible à l’oeil nu. Tous deux pouvaient s’avérer bien plus grave qu’une plaie ouverte comme la mienne mais également bien plus difficile à déceler. Trop difficile pour un homme n’ayant fait médecine. C’était alors au secouriste je te confiais non sans une boule d’inquiétude au ventre, tandis qu’une autre forçait mes pas en direction d’une toute autre ambulance afin de panser une plaie qui, déjà, se plaisait à dévaler mon avant bras maintenant à disposition.
Assis au bord de l’ambulance tandis que la jeune femme s’afférait à chercher le nécessaire dans le camion, je jetais enfin un vague coup d’oeil autour de moi. Nombreuses étaient les ambulances et les policiers présents, mais ce qui m’interpelait le plus était l’état des véhicules endommagés. « Ôtez votre chemise si vous le pouvez. » Vers l’ambulancière je tournais alors mon attention, étonné un bref instant, seulement quelques secondes avant de m’exécuter afin de laisser la plaie à disposition. Sur celle-ci je portais mon attention tant qu’elle n’était couverte afin d’y voir à la perfection l'empreinte de dents de notre ami canin. Des deux principaux orifices visibles s’écoulait paisiblement le liquide rougeâtre dans un contraste indéniable avec mon épiderme. De retour à mes côtés, la professionnelle nettoyait habilement la plaie afin de l’examiner plus aisément par la suite. « Vous pouvez bouger vos doigts? » J’hochais brièvement la tête à la question avant qu’une autre arrive bien rapidement sur la sensibilité au froid et au touché, me rappelant cette escapade d’Octobre. Une nouvelle fois, j’hochais la tête pour affirmer que tout allait bien, non sans un sourire qui, une fois encore, fut bien vite réprimé. « Vous avez fait vos vaccins contre la rage et le tétanos? » demandait-elle avant de se lever pour fouiller dans ses nombreuses affaires. Un instant, je dus réfléchir à la question, me remémorant toutes les piqûres que j’avais pu avoir avant mon arrivée en Corée. « J’ai refait tout mes vaccins avant de venir en Corée en octobre. » affirmais-je en tournant la tête vers elle qui, à son tour, me lançait un regard vraisemblablement étonné. « Vous n’êtes pas coréen? » Si mon nom elle devait certainement ignoré, il semblerait que mes traits à eux seuls permettaient d’affirmer mes origines sud-coréennes. « Je suis né en Chine. » Son étonnement ne fut que plus grand avant qu’elle ne fouille une nouvelle fois pour revenir les mains chargées de divers choses et bandes précautionneusement emballées. « C’était des vaccins étrangers ou chinois? ça risque de piquer, je dois regarder les plaies. » Seule la première partie de ses propos me parvenait, essayant une nouvelle fois de faire appel à ma mémoire. C’était sans compter sur la douleur lacérante qui naissait brusquement dans mon biceps et poussait mes poumons à s’emplir pour ne pousser de plaintes criantes de ma douleur. « Je sais pas, j’ai pas fait attention. » Étais-je arrivé à l’armée sans le savoir? Dos parfaitement droit; propos tenu de la façon la plus formelle, crachés le plus rapidement possibles et poings serrés, j’aspirais à la voir finir son examen le plus rapidement possible avant de ne voir quelques perles salées glisser aux coins de mes yeux. « On va le refaire par précaution alors. Pensez à aller voir un médecin rapidement avec tous les vaccins que vous avez fait, certains vaccins chinois ne sont pas conformes. » Seulement alors je tournais mon regard vers la femme, les yeux arrondis par ses propos. Non seulement j’allais avoir le bras engourdis pour les prochains jours, mais en plus j’apprenais que, peut-être, depuis ma tendre enfance, je n’étais en réalité pas vacciner correctement contre des maladies graves?! Je voyais la secouriste partir sans prêter attention à mon étonnement alors que je m’interrogeais sur mon karma réel pour avoir la chance de n’être jamais tombé malade en vingt et un ans d’existence… Ce n’était qu’à son retour qu’elle m’offrait un sourire en réponse à cette expression. « Tous ne le sont pas, certains marchent très bien.. » Une nouvelle fois, j’hochais la tête alors que j’avais droit, une fois de plus, à un vaccin dans mon bras dominant. A croire que l’idée qu’un gaucher puisse existé ne leur venait à l’esprit…
« Le chien a été vacciné contre la rage lui aussi? » Mes dents se serraient brusquement et je me trouvais muet pendant quelques secondes, touché de plein fouet par la bétadine dont elle noyait ma plaie. J’avais presque oublié combien ça faisait mal de désinfecter une plaie… « Tout est à jour chez lui. On lui brosse les dents comme il faut aussi. » A ce détail, la femme rigolait et levait le nez vers moi, m’affligeant d’un regard qui trahissait son amusement. « C’est une bonne chose, ça limite le nombre de bactéries. Mais si un staphylocoque à décidé d’être transmis dans la morsure, il le sera quand même, qu’importe le nombre de fois que vous allez lui brosser les dents. » Un staphylocoque… Sourcils haussés, incapable de répondre une fois de plus, je ne savais trop si j’étais satisfait de tomber sur une femme aussi honnête comme médecin ou si j’aurais préféré rester dans l’ignorance pour le restant de mes jours. « Je vais vous prescrire pour des antibiotiques et des anti-douleurs. Vous devrez changer le bandages deux fois par jour et suivre rigoureusement la prise des médicaments. » J’hochais la tête à ses conseils bien que certain que ce bandage ne serait changé deux fois par jour et cela dès demain. A présent couverte d’un bandage, j’étais autorisé à remettre mon vêtement bien que trempé par tout le sang que j’avais perdu. Sur mes deux pieds je me dressais, mains sur les boutons de ma chemise pour la refermer alors que j’étais dardé d’un regard noir par l’infirmière. « Je dois vous examiner après l’accident, rasseyez-vous. » La jeune femme se rapprochait du bord de l’ambulance, papier en main qu’elle me tendait, alors que je précisais ma provenance exacte pour être exempt de cet examen… en vain. A choisir entre l’hôpital toute une nuit ou un examen rapide dans une ambulance, il était certain que je préférais le second. Pendant ce temps, je lisais ce qui était écrit sur le papier, m’étonnant de voir non pas quatre mais cinq éléments prescrits. Si je comprenais assez rapidement que deux d’entre eux se trouvaient être les bandages et le désinfectant et deux autres les antibiotiques et les anti-douleurs, je ne comprenais néanmoins la présence du tout dernier. « Pourquoi il y a cinq choses? » m’interrogeais-je tel un enfant curieux d’en savoir plus sur ce qu’on lui réservait. Bien qu’en réalité, j’aurais pu m’en tourner vers toi pour avoir réponse dans les temps à venir. « Il y a des bandages, du désinfectant, les antibiotiques et les anti-douleurs, le dernier c’est une crème cicatrisante. » annonçait-elle au cours du dernier test psychomoteur avant d’offrir son attention à mon visage, sourire délicatement fixé sur ses lèvres. « Vous ne pouvez pas avoir un beau visage mais un corps marqué par des cicatrices. » Lèvres entrouvertes par ses propos, décontenancé de savoir que même une femme de son âge - bien qu’elle n’était si âgée en réalité mais bien plus que celles que j’avais l’habitude d’entendre complimenter mes traits - était sensible à mes charmes, je finis néanmoins par esquisser un sourire maladroit, mal à l’aise.
Enfin libre de mes mouvements et surtout libre de partir, j’en venais à détailler le véhicule dans lequel une personne était toujours coincée. Sa voiture dans un piteux état, tôle froissée, traces de caoutchouc dans le sol gelé, il semblait évident que sa survie s’avérait mince… pour ne pas dire égale à zéro. Pourtant je m’en retournais vers la secouriste qui, à présent, se préparait à continuer son travail de terrain. « Faites de votre mieux pour les sauver.. » Une phrase, presque une demande, qui l’étonnait au plus au point bien que je pouvais voir comme elle était peinée que cette situation soit arrivée en réalité. « Vous connaissez une victime? » Pour une fois, c’était à la négative que ma tête se mouvait, assuré d’un vague sourire empreint d’une tristesse plus humaine que les chacals cherchant après des photos à posté sur leurs réseaux sociaux. « Non, je trouve simplement ça triste que des gens meurt.. Surtout un soir où ils devraient être avec leurs familles. » Sur ces mots j’effectuais quelques pas en arrière, lèvres pincées. Ces gens… Rentraient-ils chez eux après une journée beaucoup trop longue de travail? Allaient-ils acheter un met manquant à leur table de réveillon? Peut-être, s’étaient-ils dévoués pour trouver des piles dans un magasin afin que leurs enfants puissent jouer avec leurs cadeaux dès ce soir? Ou, pour les plus irresponsables, allaient-ils acheter un cadeau de dernière minute à offrir? Les possibilités étaient bien nombreuses, beaucoup trop pour toutes les penser, mais aucune ne parvenait à effacer la gêne trouvant refuge dans ma poitrine. Je saluait poliment la secouriste avant de faire volte face et me diriger vers l’ambulance où tu te trouvais. Du papier présentement en main je me délestais en le plongeant dans une poche avant de mon jeans et, arrivé à l’ambulance, c’était vers l’urgentiste que je m’en retournais promptement. « Comment elle va? Elle est blessée? » En attendant la réponse de l’homme, je me baissais pour offrir quelques caresses remplie d’affection à notre fidèle canin, certain qu’il devait s’en vouloir d’avoir réagi de la sorte envers moi. Je me permettais même quelques baisers sur son crâne afin de lui montrer comme je ne lui en voulais, que je comprenais sans peine sa réaction et ne lui en tenait rigueur d’aucune façon.
Enfin ta voix s’élevait à travers la morsure du froid. Mon seul nom dans un premier temps et, bien que faible, j’étais sincèrement heureux que tu parvienne à t’exprimer; que dans un mutisme que toi seule pouvait combattre tu ne te plonge en réaction à ces événements traumatisant dont tu fus victime. Alors malgré la douleur, malgré l’inquiétude, un sourire fleurissait à même mes lèvres. Des tiennes, un ordre qui ne tardait à être écouter par son destinataire. De ma peau perforée Jethro retirait ses crocs, désagréable sensation ôtant toute trace d’un sourire pour le remplacer par une grimace irrépressible lorsqu’il était fait constat de sa timidité à s'exécuter et qui induisait alors une certain lenteur. Un tressaillement avant le frisson d’alarme. De ma plaie à présent libre de toute pression, le liquide rougeoyant ne tardait à se manifester plus abondamment, noyant mon vêtement qui devenait seconde peau secondes après secondes. Ce fut à ce même instant qu’un homme se postait face à nous, m'interpellant, sur le quivive à l’instar de Jethro précédemment mais à sa tenue, à sa question, il ne fallut bien longtemps pour comprendre la raison de son entreprise. De réponse tu n’apportais alors le nez je relevais vers lui tout en ôtant progressivement ma main de ta personne sans jamais repousser les tiennes. « Je crois pas qu’elle soit blessée, mais vous pouvez l’examiner? Afin d’être sûr… » Si entre l’homme et nous même, c’était bien de mon sang qu’il s’agissait, je n’oubliais le risque d’une blessure interne ou d’une fracture invisible à l’oeil nu. Tous deux pouvaient s’avérer bien plus grave qu’une plaie ouverte comme la mienne mais également bien plus difficile à déceler. Trop difficile pour un homme n’ayant fait médecine. C’était alors au secouriste je te confiais non sans une boule d’inquiétude au ventre, tandis qu’une autre forçait mes pas en direction d’une toute autre ambulance afin de panser une plaie qui, déjà, se plaisait à dévaler mon avant bras maintenant à disposition.
Assis au bord de l’ambulance tandis que la jeune femme s’afférait à chercher le nécessaire dans le camion, je jetais enfin un vague coup d’oeil autour de moi. Nombreuses étaient les ambulances et les policiers présents, mais ce qui m’interpelait le plus était l’état des véhicules endommagés. « Ôtez votre chemise si vous le pouvez. » Vers l’ambulancière je tournais alors mon attention, étonné un bref instant, seulement quelques secondes avant de m’exécuter afin de laisser la plaie à disposition. Sur celle-ci je portais mon attention tant qu’elle n’était couverte afin d’y voir à la perfection l'empreinte de dents de notre ami canin. Des deux principaux orifices visibles s’écoulait paisiblement le liquide rougeâtre dans un contraste indéniable avec mon épiderme. De retour à mes côtés, la professionnelle nettoyait habilement la plaie afin de l’examiner plus aisément par la suite. « Vous pouvez bouger vos doigts? » J’hochais brièvement la tête à la question avant qu’une autre arrive bien rapidement sur la sensibilité au froid et au touché, me rappelant cette escapade d’Octobre. Une nouvelle fois, j’hochais la tête pour affirmer que tout allait bien, non sans un sourire qui, une fois encore, fut bien vite réprimé. « Vous avez fait vos vaccins contre la rage et le tétanos? » demandait-elle avant de se lever pour fouiller dans ses nombreuses affaires. Un instant, je dus réfléchir à la question, me remémorant toutes les piqûres que j’avais pu avoir avant mon arrivée en Corée. « J’ai refait tout mes vaccins avant de venir en Corée en octobre. » affirmais-je en tournant la tête vers elle qui, à son tour, me lançait un regard vraisemblablement étonné. « Vous n’êtes pas coréen? » Si mon nom elle devait certainement ignoré, il semblerait que mes traits à eux seuls permettaient d’affirmer mes origines sud-coréennes. « Je suis né en Chine. » Son étonnement ne fut que plus grand avant qu’elle ne fouille une nouvelle fois pour revenir les mains chargées de divers choses et bandes précautionneusement emballées. « C’était des vaccins étrangers ou chinois? ça risque de piquer, je dois regarder les plaies. » Seule la première partie de ses propos me parvenait, essayant une nouvelle fois de faire appel à ma mémoire. C’était sans compter sur la douleur lacérante qui naissait brusquement dans mon biceps et poussait mes poumons à s’emplir pour ne pousser de plaintes criantes de ma douleur. « Je sais pas, j’ai pas fait attention. » Étais-je arrivé à l’armée sans le savoir? Dos parfaitement droit; propos tenu de la façon la plus formelle, crachés le plus rapidement possibles et poings serrés, j’aspirais à la voir finir son examen le plus rapidement possible avant de ne voir quelques perles salées glisser aux coins de mes yeux. « On va le refaire par précaution alors. Pensez à aller voir un médecin rapidement avec tous les vaccins que vous avez fait, certains vaccins chinois ne sont pas conformes. » Seulement alors je tournais mon regard vers la femme, les yeux arrondis par ses propos. Non seulement j’allais avoir le bras engourdis pour les prochains jours, mais en plus j’apprenais que, peut-être, depuis ma tendre enfance, je n’étais en réalité pas vacciner correctement contre des maladies graves?! Je voyais la secouriste partir sans prêter attention à mon étonnement alors que je m’interrogeais sur mon karma réel pour avoir la chance de n’être jamais tombé malade en vingt et un ans d’existence… Ce n’était qu’à son retour qu’elle m’offrait un sourire en réponse à cette expression. « Tous ne le sont pas, certains marchent très bien.. » Une nouvelle fois, j’hochais la tête alors que j’avais droit, une fois de plus, à un vaccin dans mon bras dominant. A croire que l’idée qu’un gaucher puisse existé ne leur venait à l’esprit…
« Le chien a été vacciné contre la rage lui aussi? » Mes dents se serraient brusquement et je me trouvais muet pendant quelques secondes, touché de plein fouet par la bétadine dont elle noyait ma plaie. J’avais presque oublié combien ça faisait mal de désinfecter une plaie… « Tout est à jour chez lui. On lui brosse les dents comme il faut aussi. » A ce détail, la femme rigolait et levait le nez vers moi, m’affligeant d’un regard qui trahissait son amusement. « C’est une bonne chose, ça limite le nombre de bactéries. Mais si un staphylocoque à décidé d’être transmis dans la morsure, il le sera quand même, qu’importe le nombre de fois que vous allez lui brosser les dents. » Un staphylocoque… Sourcils haussés, incapable de répondre une fois de plus, je ne savais trop si j’étais satisfait de tomber sur une femme aussi honnête comme médecin ou si j’aurais préféré rester dans l’ignorance pour le restant de mes jours. « Je vais vous prescrire pour des antibiotiques et des anti-douleurs. Vous devrez changer le bandages deux fois par jour et suivre rigoureusement la prise des médicaments. » J’hochais la tête à ses conseils bien que certain que ce bandage ne serait changé deux fois par jour et cela dès demain. A présent couverte d’un bandage, j’étais autorisé à remettre mon vêtement bien que trempé par tout le sang que j’avais perdu. Sur mes deux pieds je me dressais, mains sur les boutons de ma chemise pour la refermer alors que j’étais dardé d’un regard noir par l’infirmière. « Je dois vous examiner après l’accident, rasseyez-vous. » La jeune femme se rapprochait du bord de l’ambulance, papier en main qu’elle me tendait, alors que je précisais ma provenance exacte pour être exempt de cet examen… en vain. A choisir entre l’hôpital toute une nuit ou un examen rapide dans une ambulance, il était certain que je préférais le second. Pendant ce temps, je lisais ce qui était écrit sur le papier, m’étonnant de voir non pas quatre mais cinq éléments prescrits. Si je comprenais assez rapidement que deux d’entre eux se trouvaient être les bandages et le désinfectant et deux autres les antibiotiques et les anti-douleurs, je ne comprenais néanmoins la présence du tout dernier. « Pourquoi il y a cinq choses? » m’interrogeais-je tel un enfant curieux d’en savoir plus sur ce qu’on lui réservait. Bien qu’en réalité, j’aurais pu m’en tourner vers toi pour avoir réponse dans les temps à venir. « Il y a des bandages, du désinfectant, les antibiotiques et les anti-douleurs, le dernier c’est une crème cicatrisante. » annonçait-elle au cours du dernier test psychomoteur avant d’offrir son attention à mon visage, sourire délicatement fixé sur ses lèvres. « Vous ne pouvez pas avoir un beau visage mais un corps marqué par des cicatrices. » Lèvres entrouvertes par ses propos, décontenancé de savoir que même une femme de son âge - bien qu’elle n’était si âgée en réalité mais bien plus que celles que j’avais l’habitude d’entendre complimenter mes traits - était sensible à mes charmes, je finis néanmoins par esquisser un sourire maladroit, mal à l’aise.
Enfin libre de mes mouvements et surtout libre de partir, j’en venais à détailler le véhicule dans lequel une personne était toujours coincée. Sa voiture dans un piteux état, tôle froissée, traces de caoutchouc dans le sol gelé, il semblait évident que sa survie s’avérait mince… pour ne pas dire égale à zéro. Pourtant je m’en retournais vers la secouriste qui, à présent, se préparait à continuer son travail de terrain. « Faites de votre mieux pour les sauver.. » Une phrase, presque une demande, qui l’étonnait au plus au point bien que je pouvais voir comme elle était peinée que cette situation soit arrivée en réalité. « Vous connaissez une victime? » Pour une fois, c’était à la négative que ma tête se mouvait, assuré d’un vague sourire empreint d’une tristesse plus humaine que les chacals cherchant après des photos à posté sur leurs réseaux sociaux. « Non, je trouve simplement ça triste que des gens meurt.. Surtout un soir où ils devraient être avec leurs familles. » Sur ces mots j’effectuais quelques pas en arrière, lèvres pincées. Ces gens… Rentraient-ils chez eux après une journée beaucoup trop longue de travail? Allaient-ils acheter un met manquant à leur table de réveillon? Peut-être, s’étaient-ils dévoués pour trouver des piles dans un magasin afin que leurs enfants puissent jouer avec leurs cadeaux dès ce soir? Ou, pour les plus irresponsables, allaient-ils acheter un cadeau de dernière minute à offrir? Les possibilités étaient bien nombreuses, beaucoup trop pour toutes les penser, mais aucune ne parvenait à effacer la gêne trouvant refuge dans ma poitrine. Je saluait poliment la secouriste avant de faire volte face et me diriger vers l’ambulance où tu te trouvais. Du papier présentement en main je me délestais en le plongeant dans une poche avant de mon jeans et, arrivé à l’ambulance, c’était vers l’urgentiste que je m’en retournais promptement. « Comment elle va? Elle est blessée? » En attendant la réponse de l’homme, je me baissais pour offrir quelques caresses remplie d’affection à notre fidèle canin, certain qu’il devait s’en vouloir d’avoir réagi de la sorte envers moi. Je me permettais même quelques baisers sur son crâne afin de lui montrer comme je ne lui en voulais, que je comprenais sans peine sa réaction et ne lui en tenait rigueur d’aucune façon.
(c) DΛNDELION
Invité
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Jeu 7 Nov - 20:57 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
I hope you come to me
like destiny filling us up
Perfect HaRa
« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Guidé par l’instinct, celui de m’enquérir de ton état, sans réfléchir, mon cerveau avait commandité des ordres à tes muscles n’étant pourtant pas encore près à les exécuter. Dociles et aveuglément obéissants, ceux-ci avaient suivi son commandement. Aucune sonnette d’alarme ne s’était activée pour tenter d’en dissuader l’un des deux partis. Tous deux semblaient n’avoir plus qu’un seul sujet en tête : toi. Hantée par le souvenir de cette image improbable, impensable, je me devais de te rejoindre, de prendre connaissance de l’ampleur de ta morsure, m’assurer que la personne en charge de te soigner s’avérait vraiment compétente. Après tout, elle n’était pas médecin mais que secouriste. Elle ne devrait t’apporter que les premiers soins et t’adressait ensuite à l’hôpital où quelqu’un de vraiment habilité pourrait prendre le relais. Te faudrait-il des points de suture ? La taille et la puissance de la mâchoire de Jethro n’était pas à négliger quand bien même désormais à mes pieds, l’animal se parait à nouveau de son faciès le plus inoffensif. Inoffensif mais toujours vif, de ma chute je n’avais eu à peine le temps de prendre conscience que déjà le son de son aboiement résonnait à mes tympans. Quant à mon corps lui, au lieu se s’échouer une nouvelle fois dans la neige, il avait été recueilli par des bras. « Attention… » prononça doucement le secouriste m’ayant prestement rattrapé. Ses réflexes avaient le mérite d’être efficaces. Mes pieds touchant à présent le sol, il continuait néanmoins de me soutenir jusqu’à ce que je fus de retour à ma position assise à l’arrière de son ambulance. « Vous devriez rester tranquille le temps que vos forces vous reviennent. » Si d’un vague mouvement de tête j’acquiesçai, je ne pouvais m’empêcher de l’observer avec une certaine curiosité. Pour ainsi dire, je me permettais de le dévisager. Il y avait quelque chose en lui qui m’intriguait un soupçon. Fut-ce à cause de son visage ou de son attitude qu’il m’apparaissait peu à peu relativement familier ? Alors, la question finit par tomber : « Est-ce que nous nous connaissons ? » Lui vraisemblablement, il m’avait reconnu mais fut-ce seulement Hera l’égérie ou Zhang Hera, la personne ?
Une poignée de minutes s’écoula, tandis que finalement, je discutais avec le jeune homme de peu nôtre ainé. Jethro avait adopté une position assise, les oreilles aux aguets. Si son attention je captivais jusqu’alors, ses oreilles se pointèrent soudainement en avant. De la queue il se mit à remuer en émettant quelques jappements, à la fois plaintif et impatient. Après quelques instants à trépigner sur place, redressé sur ses quatre membres, il s’osa enfin à faire deux trois pas en avant. Timides foulées, la queue agitée mais basse, à l’instar de ses oreilles et de son museau qu’il orientait en avant avec incertitude. Interrompus dans notre conversation sur l’incident, les circonstances et les victimes impliquées, bien que mes yeux avaient suivi la direction de ce qu’il avait attiré à ce point son attention, je savais d’ores et déjà qu’il ne pouvait s’agir que de toi. Et à l’instar du canidé, j’aurais eu la volonté de me lever et de m’élancer – sans être trop démonstrative non plus – à ta rencontre. Chien et maitresse se sentaient bien désolés à ton égard, même si indéniablement, je ne réclamerais jamais ton pardon de la même façon que notre compagnon. Jethro devait vraiment t’aimer pour que cette morsure l’ait tant marqué. Mais, tu ne le lui en voudrais, n’est-ce pas ? Sans doute en cet instant, ce regard que je levais dans ta direction ne devait être bien différent de celui de Jethro. Non pas que j’attendais après un pardon à mon égard mais bien de la compassion quant à sa réaction, légitime. Sa fidélité, sa loyauté et sa dévotion vis à vis de cette maitresse que j’incarnais pour lui, le husky n’avait fait que les prouver ce soir. Et si ce n’avait été sur ta chair que ses crocs s’étaient refermés sans doute aurait-ce pu être pire. Sans doute n’avait-il pris conscience que trop tard et encore sous l’effet de sa frayeur, le chien n’avait su comme corriger son erreur. Il n’était pas le seul en tort, tu en avais commise une toi aussi, celle de t’approcher si imprudent. Même si l’inconscience te ressemblait, je ne comprenais. Ton geste, je ne le comprenais…
Ce geste que je me rappelais, nimbant alors mon regard d’un tout autre voile, trouble. Ce geste me rappelant la sensation de chaleur faisant désormais défaut à mon dos et mes épaules, mon corps tout entier. Celui de m’avoir pris dans tes bras. Ce n’était pas vraiment la première fois, et pourtant… c’était différent. À cause des circonstances évidemment, mais indéniablement, l’empreinte de ton étreinte persistait. Alors que tu te tenais devant moi, sans pourtant me regarder, moi je t’observais. Ce n’était de la gêne ou timidité que j’éprouvais à ce souvenir, seulement, une vague sensation de trouble. Et une question s’imposait dans mon esprit : pourquoi étais-tu là ? Pourquoi toi ? Pourquoi n’était-ce sa silhouette qui se dressait momentanément face à moi ? Pourquoi n’était-ce dans ses bras que j’eus retrouvé un soupçon de conscience, de réconfort ? Devrais-je l’appeler ? À cette pensée, je me m’étais sitôt mise à tapoter sur les poches de mon manteau avant de me rappeler qu’il n’était mien. Mon portable je n’avais pris sur moi. Mes iris se levèrent de nouveau vers toi, hésitant à te demander le tien pour le contacter. Pour lui dire quoi ? Lui gâcher sa soirée en famille en lui réclamant d’être à mes côtés comme j’aurais aimé qu’il en soit dès le début ? Un soupir et je pus remercier tes mots de m’aider à évincer ses pensées. « Elle est devant toi, alors tu pourrais t’adresser à elle directement ! » sifflais-je avec toute la véhémence que mes faiblesses forces me dotait. Franchement, c’était quoi ces manières ? « Je crois qu’elle va mieux… » souffla le secouriste un soupçon amusé, trahi par ses lèvres pincées. Son sérieux il ne tarda cependant à reprendre pour m’adresser encore quelques mots. « Reposez-vous bien et ne restez pas seule cette nuit. » Ses yeux glissèrent assez promptement dans ta direction et celle de Jethro avant de reprendre à mon intention. « Après un tel trauma, vous n’êtes pas à l’abri de crises nocturnes, alors… » Cette fois, ce fut définitivement vers toi qu’il se tourna : « C’est mieux de ne pas avoir à les affronter seule. » Dans son regard et l’orientation de son visage, il cherchait manifestement à obtenir une approbation assurée de ta part. Certainement se méprenait-il sur ton idée, mais je n’avais momentanément le coeur à défendre la vérité. Et puis, il ne se trompait probablement pas sur le point que cette nuit, tu serais le seul sur lequel je pourrais compter…
Terrible et bien triste réalité qui en un instant m’achevait. Le coeur si lourd, tandis que le secouriste s’excusait de devoir prendre congé : « Je dois y aller, mais vous pouvez rester encore un peu jusqu’à ce que vous sentiez la force de marcher, » je ne pus lui accorder qu’un morne mouvement de tête. À en croire la truffe de Jethro que je sentis venir exercer une légère pression contre ma jambe, certainement le husky avait-il ressenti ma peine. « Et surtout, au moindre symptôme suspect, ne tardez pas à vous rendre à l’hôpital, » ajouta-t-il avant de s’éloigner pour retourner là où le devoir l’appeler, prêter main forte si possible était afin de sauver quelques vies mises en péril par cet incident. De ce que le jeune homme m’avait appris, à traverser sans faire attention. Certains témoins le qualifiaient d’ivre, parfois même de suicidaire mais rien n’était certain. La première voiture ne l’avait vu à tant. Un couple avec leur enfant à l’arrière, heureusement pour eux, les airbag avaient joué leur rôle et ils n’avaient que d’éventuelles blessures superficielles. En revanche, le traumatisme mental ne s’effacerait pas si facilement. Le piéton aurait été tué par l’impact. Quant à la seconde voiture, les secours essayaient toujours de le dégager. Il avait sans doute peu d’espoir pour lui. Une troisième voiture avait percuté la première, des blessés à déplorer, et encore deux autres véhiculent avaient été impliqué, emporté par le verglas tandis qu’ils tentaient d’esquiver ses obstacles. La voiture encastrée dans un réverbère n’était la seule à être montée sur le trottoir. Un peu plus loin, une autre y avait fini sa course aussi. Véhicule et passagers avaient été plus épargné que le premier, en revanche… Il semblerait que quelqu’un là-bas n’eut pas eu ma chance….
À cette pensée, la vue de mon oeil droit s’embrouilla. Une perle salée s’y forma avant de rouler. Un frisson de froid, sans doute autant que d’effroi me saisit lentement. Mes yeux se reposèrent sur toi. Tu devais frissonner aussi, vêtu ainsi. « Ne tardons pas, tu dois être mort de froid, » dis-je en essayant de me montrer détachée. Détachée de ton attention à ton égard, détachée de cet horrible accident qui venait de se passer. « Viens Jethro, on rentre à la maison, » m’adressais-je à l’attention de notre compagnon, d’un ton s’essayant cette fois plus léger en me penchant légèrement dans sa direction. Son enthousiasme il manifesta aussitôt bien que moins flagrant et renversant que d’accoutumé. Mes jambes je tendais alors, pieds touchant le sol prête à me redresser. « Aide-moi, » ordonnais-je sur l’instant en tendant une main vers toi avant de reprendre celle-ci et de me corriger. « S’il te plait… » ajoutais-je avec plus de douceur. Je te devais trop pour te traiter ainsi. Tu avais souffert à cause de moi. Et tu étais venue jusqu’ici. Debout sur mes jambes fébriles, je m’appuyais sur la porte de l’ambulance dans l’attente et ma quête d’un peu plus de stabilité. « Comment va ton bras ? Tu n’as pas trop mal ? » m’enquerrais-je enfin, sans plus oser ni te regarder, ni réclamer après ton soutien. Avec un peu de patience et de persévérance, en prenant sur moi je parviendrais à marcher sans personne sur qui m’appuyer. « Si tu es là, je suppose que ce n’est pas trop grave… À moins que tu ne doives te rendre à l’hôpital ? » Mon regard te revenait finalement, inexorablement, tantôt à hauteur de ton visage, tantôt à hauteur de ton bras. Finalement, vers celui-ci je tendais une main. Je tentais un pas pour me rapprocher, de toi et de cette blessure que j’aurais voulu vérifier par moi-même.
Une poignée de minutes s’écoula, tandis que finalement, je discutais avec le jeune homme de peu nôtre ainé. Jethro avait adopté une position assise, les oreilles aux aguets. Si son attention je captivais jusqu’alors, ses oreilles se pointèrent soudainement en avant. De la queue il se mit à remuer en émettant quelques jappements, à la fois plaintif et impatient. Après quelques instants à trépigner sur place, redressé sur ses quatre membres, il s’osa enfin à faire deux trois pas en avant. Timides foulées, la queue agitée mais basse, à l’instar de ses oreilles et de son museau qu’il orientait en avant avec incertitude. Interrompus dans notre conversation sur l’incident, les circonstances et les victimes impliquées, bien que mes yeux avaient suivi la direction de ce qu’il avait attiré à ce point son attention, je savais d’ores et déjà qu’il ne pouvait s’agir que de toi. Et à l’instar du canidé, j’aurais eu la volonté de me lever et de m’élancer – sans être trop démonstrative non plus – à ta rencontre. Chien et maitresse se sentaient bien désolés à ton égard, même si indéniablement, je ne réclamerais jamais ton pardon de la même façon que notre compagnon. Jethro devait vraiment t’aimer pour que cette morsure l’ait tant marqué. Mais, tu ne le lui en voudrais, n’est-ce pas ? Sans doute en cet instant, ce regard que je levais dans ta direction ne devait être bien différent de celui de Jethro. Non pas que j’attendais après un pardon à mon égard mais bien de la compassion quant à sa réaction, légitime. Sa fidélité, sa loyauté et sa dévotion vis à vis de cette maitresse que j’incarnais pour lui, le husky n’avait fait que les prouver ce soir. Et si ce n’avait été sur ta chair que ses crocs s’étaient refermés sans doute aurait-ce pu être pire. Sans doute n’avait-il pris conscience que trop tard et encore sous l’effet de sa frayeur, le chien n’avait su comme corriger son erreur. Il n’était pas le seul en tort, tu en avais commise une toi aussi, celle de t’approcher si imprudent. Même si l’inconscience te ressemblait, je ne comprenais. Ton geste, je ne le comprenais…
Ce geste que je me rappelais, nimbant alors mon regard d’un tout autre voile, trouble. Ce geste me rappelant la sensation de chaleur faisant désormais défaut à mon dos et mes épaules, mon corps tout entier. Celui de m’avoir pris dans tes bras. Ce n’était pas vraiment la première fois, et pourtant… c’était différent. À cause des circonstances évidemment, mais indéniablement, l’empreinte de ton étreinte persistait. Alors que tu te tenais devant moi, sans pourtant me regarder, moi je t’observais. Ce n’était de la gêne ou timidité que j’éprouvais à ce souvenir, seulement, une vague sensation de trouble. Et une question s’imposait dans mon esprit : pourquoi étais-tu là ? Pourquoi toi ? Pourquoi n’était-ce sa silhouette qui se dressait momentanément face à moi ? Pourquoi n’était-ce dans ses bras que j’eus retrouvé un soupçon de conscience, de réconfort ? Devrais-je l’appeler ? À cette pensée, je me m’étais sitôt mise à tapoter sur les poches de mon manteau avant de me rappeler qu’il n’était mien. Mon portable je n’avais pris sur moi. Mes iris se levèrent de nouveau vers toi, hésitant à te demander le tien pour le contacter. Pour lui dire quoi ? Lui gâcher sa soirée en famille en lui réclamant d’être à mes côtés comme j’aurais aimé qu’il en soit dès le début ? Un soupir et je pus remercier tes mots de m’aider à évincer ses pensées. « Elle est devant toi, alors tu pourrais t’adresser à elle directement ! » sifflais-je avec toute la véhémence que mes faiblesses forces me dotait. Franchement, c’était quoi ces manières ? « Je crois qu’elle va mieux… » souffla le secouriste un soupçon amusé, trahi par ses lèvres pincées. Son sérieux il ne tarda cependant à reprendre pour m’adresser encore quelques mots. « Reposez-vous bien et ne restez pas seule cette nuit. » Ses yeux glissèrent assez promptement dans ta direction et celle de Jethro avant de reprendre à mon intention. « Après un tel trauma, vous n’êtes pas à l’abri de crises nocturnes, alors… » Cette fois, ce fut définitivement vers toi qu’il se tourna : « C’est mieux de ne pas avoir à les affronter seule. » Dans son regard et l’orientation de son visage, il cherchait manifestement à obtenir une approbation assurée de ta part. Certainement se méprenait-il sur ton idée, mais je n’avais momentanément le coeur à défendre la vérité. Et puis, il ne se trompait probablement pas sur le point que cette nuit, tu serais le seul sur lequel je pourrais compter…
Terrible et bien triste réalité qui en un instant m’achevait. Le coeur si lourd, tandis que le secouriste s’excusait de devoir prendre congé : « Je dois y aller, mais vous pouvez rester encore un peu jusqu’à ce que vous sentiez la force de marcher, » je ne pus lui accorder qu’un morne mouvement de tête. À en croire la truffe de Jethro que je sentis venir exercer une légère pression contre ma jambe, certainement le husky avait-il ressenti ma peine. « Et surtout, au moindre symptôme suspect, ne tardez pas à vous rendre à l’hôpital, » ajouta-t-il avant de s’éloigner pour retourner là où le devoir l’appeler, prêter main forte si possible était afin de sauver quelques vies mises en péril par cet incident. De ce que le jeune homme m’avait appris, à traverser sans faire attention. Certains témoins le qualifiaient d’ivre, parfois même de suicidaire mais rien n’était certain. La première voiture ne l’avait vu à tant. Un couple avec leur enfant à l’arrière, heureusement pour eux, les airbag avaient joué leur rôle et ils n’avaient que d’éventuelles blessures superficielles. En revanche, le traumatisme mental ne s’effacerait pas si facilement. Le piéton aurait été tué par l’impact. Quant à la seconde voiture, les secours essayaient toujours de le dégager. Il avait sans doute peu d’espoir pour lui. Une troisième voiture avait percuté la première, des blessés à déplorer, et encore deux autres véhiculent avaient été impliqué, emporté par le verglas tandis qu’ils tentaient d’esquiver ses obstacles. La voiture encastrée dans un réverbère n’était la seule à être montée sur le trottoir. Un peu plus loin, une autre y avait fini sa course aussi. Véhicule et passagers avaient été plus épargné que le premier, en revanche… Il semblerait que quelqu’un là-bas n’eut pas eu ma chance….
À cette pensée, la vue de mon oeil droit s’embrouilla. Une perle salée s’y forma avant de rouler. Un frisson de froid, sans doute autant que d’effroi me saisit lentement. Mes yeux se reposèrent sur toi. Tu devais frissonner aussi, vêtu ainsi. « Ne tardons pas, tu dois être mort de froid, » dis-je en essayant de me montrer détachée. Détachée de ton attention à ton égard, détachée de cet horrible accident qui venait de se passer. « Viens Jethro, on rentre à la maison, » m’adressais-je à l’attention de notre compagnon, d’un ton s’essayant cette fois plus léger en me penchant légèrement dans sa direction. Son enthousiasme il manifesta aussitôt bien que moins flagrant et renversant que d’accoutumé. Mes jambes je tendais alors, pieds touchant le sol prête à me redresser. « Aide-moi, » ordonnais-je sur l’instant en tendant une main vers toi avant de reprendre celle-ci et de me corriger. « S’il te plait… » ajoutais-je avec plus de douceur. Je te devais trop pour te traiter ainsi. Tu avais souffert à cause de moi. Et tu étais venue jusqu’ici. Debout sur mes jambes fébriles, je m’appuyais sur la porte de l’ambulance dans l’attente et ma quête d’un peu plus de stabilité. « Comment va ton bras ? Tu n’as pas trop mal ? » m’enquerrais-je enfin, sans plus oser ni te regarder, ni réclamer après ton soutien. Avec un peu de patience et de persévérance, en prenant sur moi je parviendrais à marcher sans personne sur qui m’appuyer. « Si tu es là, je suppose que ce n’est pas trop grave… À moins que tu ne doives te rendre à l’hôpital ? » Mon regard te revenait finalement, inexorablement, tantôt à hauteur de ton visage, tantôt à hauteur de ton bras. Finalement, vers celui-ci je tendais une main. Je tentais un pas pour me rapprocher, de toi et de cette blessure que j’aurais voulu vérifier par moi-même.
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Mer 27 Nov - 15:14 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
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like destiny filling us up
Perfect HaRa
« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Neige tassée sur laquelle l’un de mes genoux reposait, si je n’étais insensible au gel s’insinuant à traver le textile de mon vêtement, il n’en était pas moins contrasté par la chaleur que dégageait la blessure à mon biceps. Inflammation ou réaction à un trop plein d’attention de la part du secouriste? Je ne savais et conclurait simplement que je me sentais en parfaite santé jusque là. Demain était un autre jour… Bien que frileux et le corps parcouru de quelques frissons, dès ma question sur ton état posé, je prenais le temps d’offrir attentions et baisers à notre ami canin qui semblait s’en vouloir plus que de raison. Si je ne pouvais qu’attendre le secouriste pour être rassuré alors Jethro, lui, ne pouvait attendre qu’après moi pour cesser d’avoir peur. Cependant, à peine les mots m’avaient échappés que dans l’air, c’était ta langue qui claquait sa véhémence. Mon attention t’était offerte avec surprise dès lors bien que je fis le même constat que notre aîné: tu allais mieux. Indéniablement. « On dirait bien.. » soufflais-je en réponse à l’homme, tout aussi amusé qu’il l’était. Mes traits s’osaient même en un sourire pour témoins de ma bien meilleure humeur et je ne les en empêchait, préférant porter mon attention sur les propos du secouriste. Alors que mes deux oreilles enregistraient les informations et recommandations te concernant, ma main gauche s’assurait que la laisse de Jethro trouvait place autour de mon poignet pour l’heure où nous devrions rentrer. Tantôt sur ta personne, tantôt sur notre aîné, mon regard naviguait pour finalement s’ancrer dans les pupilles du professionnel dès lors qu’il cherchait assurance de ma présence à tes côtés. D’un mouvement de la tête je confirmais: je ne te laisserais seule, au moins cette nuit puisqu’incapable de pouvoir veiller sur les prochaines. C’était à ton fiancé que revenait ce rôle pour les jours à venir, à défaut de pouvoir te rejoindre ce soir même. J’étais alors convaincu que dès demain, il serait partenaire de tes nuits afin d’éviter et atténuer toutes angoisses nocturnes après un tel traumatisme…
« Je veillerais sur elle. Merci! » lançais-je au secouriste sur le départ, m’inclinant avec politesse malgré son dos tourné bien rapidement. Des yeux je le suivais quelques instants, juste assez pour remarquer combien de victimes avaient été faites dans l’accident, combien de véhicules étaient endommagés après un choc d’une telle violence. Tu avais eu de la chance. Tel était le constat auquel je parvenais en voyant nombres blessés et, même, plus loin un corps que les ambulanciers n’avaient tarder à couvrir d’un drap. Lèvres pincées, je ne désirais imaginer qu’un tel sort aurait pu t’attendre si les choses s’étaient passées autrement tout en ne pouvant stopper la scène d’être dépeinte dans mon esprit. Ces quelques innocents instants durant lesquels j’avais laissé mes iris s’égaraient se prolongeaient malgré moi, sur la laisse mes doigts se serraient avant le sursaut. Face je te faisais à nouveau maintenant que ta voix coupait court à la scène morbide se déroulant dans mon esprit. Tu étais en vie, c’était inutile d’imaginer ce qui aurait pu se produire. Ce n’était arrivé… Un soupir glissait par delà la frontière de mes lèvres mordues par le froid alors que tu semblais vouloir déjà te mettre en route pour le retour. Pouvais-tu marcher? Tes pieds touchant sol, un pas j’effectuais vers toi, main droite tendue avant même que tu ne demande après mon aide. Ou plutôt ordonne.. Ou plutôt demande? Formule de politesse ajoutée avec timidité, je ne cachais mon étonnement premier face à celle-ci, peu habitué à entendre ces mots sortir de ta bouche. La distance entre nous je brisais dès alors, posant ma main précédemment tendue sur ton bras afin d’évaluer ta stabilité. « T’as pas froid? » De nous deux, j’étais le plus à même d’avoir froid. Pourtant avec la peur, l’effroi, ta stature fixe dans la neige avant mon arrivée et, à présent, ce manteau ouvert; je jugeais que tu étais celle étant la plus fragile. Des signes je guettais alors, tant de ta faiblesse musculaire que celle de ton organisme peinant à te réchauffer. « Je vais bien. » Tentais-je de te rassurer une première fois mais tu ne semblais y croire un seul instant. Te paraissais-je mentir? Ma capacité à marcher, ma vivacité, mon énergie, tout fonctionnait correctement chez moi! Malgré une légère douleur dans le biceps qui, je le pré-sentais, allait faire des siennes dans les heures à venir - au mieux à partir de demain -, j’étais en pleine forme.
Face à tes inquiétudes, au constat de ce pas en avant que tu effectuais main tendue vers mon bras, je ne parvenais à rester de marbre. Devrais-je m’énerver car de nous deux tu étais celle ayant été traumatisé? Ou devrais-je me sentir touché que tu prenne ainsi considération de mes plaies malgré tout? Ton inquiétude pouvait également s’avérer fruit d’attention pour esquiver les maux de ton esprit. Ma poigne sur ton bras je gardais avec précaution afin de t’amener à t’appuyer une fois de plus contre l’ambulance. « J’ai pas besoin d’aller à l’hôpital, je dois seulement prendre des médicaments et nettoyer la plaie.. » Pendant que je tâchais de te soulager d’une peur inutile, mes mains s'affairaient quand à elles à refermer le vêtement sans coincé ni vêtement ni cheveux dans la manoeuvre. De tes hanches à ton menton se dressait à présent une épaisse barrière empêchant le froid de t’atteindre. Ma main à présent libre se posait sur ton épaule et mon regard s’attardait à hauteur de tes jambes dans un premier temps avant de remonter à hauteur de ton visage. « Tu peux marcher? Je peux te porter si besoin… sur mon dos cette fois, je peux pas te porter comme une princesse avec mon bras.. » De toutes les situations possibles, exceptée celle où tu marcherais correctement, te porter sur mon dos s’avérait la mieux. Si tu décidais de marcher mais manquait de tomber, de ma main droite, je ne saurais garantir une stabilité de réception malgré mes réflexes, dans le meilleur des cas, je tomberais avec toi et servirais de coussin afin de parer à toute blessure, dans le pire nous finirons blessés tous deux… Or si de la gauche je tentais de te rattraper, n’allais-je rouvrir une plaie qui n’avait que trop saigné déjà? Alors tu finirais par t’inquiéter une fois de plus - par culpabiliser ? - et arrivé chez toi, plutôt que de te reposer, tu me ferais toute une scène pour vérifier que la blessure allait parfaitement bien. Les deux scénarios j’avais à coeur d’éviter, alors, dès à présent, j’évaluais ta véritable capacité à te déplacer indépendamment sans tenir compte de tes propos qui, pour bien des raisons, pouvaient déformer la réalité.
« Je veillerais sur elle. Merci! » lançais-je au secouriste sur le départ, m’inclinant avec politesse malgré son dos tourné bien rapidement. Des yeux je le suivais quelques instants, juste assez pour remarquer combien de victimes avaient été faites dans l’accident, combien de véhicules étaient endommagés après un choc d’une telle violence. Tu avais eu de la chance. Tel était le constat auquel je parvenais en voyant nombres blessés et, même, plus loin un corps que les ambulanciers n’avaient tarder à couvrir d’un drap. Lèvres pincées, je ne désirais imaginer qu’un tel sort aurait pu t’attendre si les choses s’étaient passées autrement tout en ne pouvant stopper la scène d’être dépeinte dans mon esprit. Ces quelques innocents instants durant lesquels j’avais laissé mes iris s’égaraient se prolongeaient malgré moi, sur la laisse mes doigts se serraient avant le sursaut. Face je te faisais à nouveau maintenant que ta voix coupait court à la scène morbide se déroulant dans mon esprit. Tu étais en vie, c’était inutile d’imaginer ce qui aurait pu se produire. Ce n’était arrivé… Un soupir glissait par delà la frontière de mes lèvres mordues par le froid alors que tu semblais vouloir déjà te mettre en route pour le retour. Pouvais-tu marcher? Tes pieds touchant sol, un pas j’effectuais vers toi, main droite tendue avant même que tu ne demande après mon aide. Ou plutôt ordonne.. Ou plutôt demande? Formule de politesse ajoutée avec timidité, je ne cachais mon étonnement premier face à celle-ci, peu habitué à entendre ces mots sortir de ta bouche. La distance entre nous je brisais dès alors, posant ma main précédemment tendue sur ton bras afin d’évaluer ta stabilité. « T’as pas froid? » De nous deux, j’étais le plus à même d’avoir froid. Pourtant avec la peur, l’effroi, ta stature fixe dans la neige avant mon arrivée et, à présent, ce manteau ouvert; je jugeais que tu étais celle étant la plus fragile. Des signes je guettais alors, tant de ta faiblesse musculaire que celle de ton organisme peinant à te réchauffer. « Je vais bien. » Tentais-je de te rassurer une première fois mais tu ne semblais y croire un seul instant. Te paraissais-je mentir? Ma capacité à marcher, ma vivacité, mon énergie, tout fonctionnait correctement chez moi! Malgré une légère douleur dans le biceps qui, je le pré-sentais, allait faire des siennes dans les heures à venir - au mieux à partir de demain -, j’étais en pleine forme.
Face à tes inquiétudes, au constat de ce pas en avant que tu effectuais main tendue vers mon bras, je ne parvenais à rester de marbre. Devrais-je m’énerver car de nous deux tu étais celle ayant été traumatisé? Ou devrais-je me sentir touché que tu prenne ainsi considération de mes plaies malgré tout? Ton inquiétude pouvait également s’avérer fruit d’attention pour esquiver les maux de ton esprit. Ma poigne sur ton bras je gardais avec précaution afin de t’amener à t’appuyer une fois de plus contre l’ambulance. « J’ai pas besoin d’aller à l’hôpital, je dois seulement prendre des médicaments et nettoyer la plaie.. » Pendant que je tâchais de te soulager d’une peur inutile, mes mains s'affairaient quand à elles à refermer le vêtement sans coincé ni vêtement ni cheveux dans la manoeuvre. De tes hanches à ton menton se dressait à présent une épaisse barrière empêchant le froid de t’atteindre. Ma main à présent libre se posait sur ton épaule et mon regard s’attardait à hauteur de tes jambes dans un premier temps avant de remonter à hauteur de ton visage. « Tu peux marcher? Je peux te porter si besoin… sur mon dos cette fois, je peux pas te porter comme une princesse avec mon bras.. » De toutes les situations possibles, exceptée celle où tu marcherais correctement, te porter sur mon dos s’avérait la mieux. Si tu décidais de marcher mais manquait de tomber, de ma main droite, je ne saurais garantir une stabilité de réception malgré mes réflexes, dans le meilleur des cas, je tomberais avec toi et servirais de coussin afin de parer à toute blessure, dans le pire nous finirons blessés tous deux… Or si de la gauche je tentais de te rattraper, n’allais-je rouvrir une plaie qui n’avait que trop saigné déjà? Alors tu finirais par t’inquiéter une fois de plus - par culpabiliser ? - et arrivé chez toi, plutôt que de te reposer, tu me ferais toute une scène pour vérifier que la blessure allait parfaitement bien. Les deux scénarios j’avais à coeur d’éviter, alors, dès à présent, j’évaluais ta véritable capacité à te déplacer indépendamment sans tenir compte de tes propos qui, pour bien des raisons, pouvaient déformer la réalité.
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Mer 29 Jan - 22:05 Citer EditerSupprimer
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Nuit de Noël, sous le voile du ciel enchanteur, ce n’était joyeusement les guirlandes de festives qui scintillaient et clignotaient ici, mais de bien sinistres gyrophares accompagnés du glas des sirènes. La magie avait quitté ce lieu, et cette nuit si chaleureuse dans les esprits se rêveraient soudainement du spectre glacé de la mort. À tous les témoins dont la soirée de fête s’avéraient certainement gâchée, imprégnée d’un parfum morbide pour cette année, il n’en serait de comparable aux familles des victimes. Cet homme qui n’avait survécu, celui qui avait traversé, ou encore celui dont le corps bien que vivant semblait condamné, encastré dans la ferraille, combien de personnes les attendaient ? Combien de famille ou de personne aimante les attendaient gaiement, avec une impatience certaine et dont la seule nouvelle qui leur parviendrait serait un appel les informant du drame de l’accident ? Je n’osais m’imagine à la place de l’un de leurs enfants. Sans doute n’en admirais-je que d’autant plus mon père. Lui qui avait eu à affronter maintes fois mes questions quant à pourquoi je n’ai pas de grand-parents de ton côté à toi Papa ? Certes les années avaient passés et son deuil était fait, mais de mon innocente et capricieuse curiosité, je ne faisais que remuer le couteau dans la plaie. Aurais-je pu me relever si à sa place, j’avais perdu mes deux parents à l’âge de quinze ans ? Je n’y croyais pas un seul instant. Mais ce soir, certainement des enfants ou adolescents se verraient confronter à la terrible épreuve de la perte d’un parent…
Sans doute était-ce, bien plus que ma fierté à prôner la bonne santé, ce spectre de la mort planant sur les lieux qui me poussa à vouloir m’en aller. Je souhaitais m’éloigner de cet endroit, l’effacer si possible était, au plus vite. Si ton état te le permettait alors le mien s’adapterait. Ma volonté saurait insuffler à mon corps les forces qui lui faisaient encore défaut. Deux forces qui me poussaient à me tenir sur mes pieds, à tenter d’effectuer un premier pas. La deuxième, c’était toi. Un pas vers ton bras, cette blessure qui n’aurait jamais dû se produire, encore une fois. À croire que ta persévérance à te tenir dans mon sillage s’avérait tout aussi mise à mal que mes nerfs en ta présence. Un instant, je me dotais de l’humour d’appeler ce retour le karma. Quand bien même, tu ne méritais pas cela. Alors cette esquisse de sourire avorta tandis que je me concentrais sur cette blessure et ta réponse à son sujet. Ou plutôt… conséquence de ta poigne se raffermissant dessus, je prenais conscience de ce soutien que tu m’accordais déjà. Je voulais, ne voulais pas, mais surtout je ne pouvais pas. Te repousser, je ne le pouvais. Et si m’appuyer sur toi était le prix pour m’en aller d’ici, alors je m’y plierais. À condition que tu ailles bien. Tu me l’affirmais, une énième fois, et pourtant, je ne parvenais encore à être convaincue. « J’y jetterais un oeil quand nous serons rentrés, » dis-je d’un ton ne laissant place à la discussion, en effleurant ton bras du bout des doigts, sans le toucher afin de ne pas attiser la douleur. Après tout, cette femme n’était que secouriste et pas médecin, nous étions sûrs de rien quant à la qualité de tes soins ! « Et si tu as l’intention de refuser, alors considère-le comme mon cadeau de Noël pour élève studieuse qui cherche à s’entrainer. » Cette nuit quand nous serons rentrés, tu me servirais de cobaye si telle était la seule solution pour que tu obtempères. Peut-être qu’un caprice n’était adapté à la situation, mais par ce vague humour j’avais besoin de dissiper le poids de l’atmosphère pesant sur ces lieux…
Mais avant d’en venir à ce moment où je prendrais soin de toi, c’était toi qui le faisait, dans un geste infantilisant et pour lequel je pus pourtant incapable de m’énerver. Comme une enfant, tu me rhabillais en refermant mon manteau, précautionneusement, tel un parent, ou un petit ami aimant. Tu ne l’étais. Néanmoins, ton geste me touchait. Demain, je mettrais ma passivité sur le fait de l’état de choc, mais en vrai… j’appréciais. C’était agréable, un peu, parfois, de se sentir couver, surtout lorsqu’on en avait vraiment besoin. Ce soir j’en avais besoin. Depuis le début de la soirée, et encore plus maintenant, j’avais besoin de quelqu’un. Évidemment, si j’avais eu à l’imaginer, jamais ton portrait je n’aurais dessiné pour m’accompagner, mais dans l’instant présent, c’était bien toi qui se tenait face à moi. Et, une poignée de secondes, je luttais contre l’envie de me blottir contre toi. D’aller à la source de ce réconfort dans tes bras. Je ne le pouvais pas et ne me le permettait pas. Une pensée dont tu parus me surprendre lorsque ton visage remontait à hauteur du mien, que nos regards se croisaient. Pourtant tes mots furent différents. J’avais sursauté inutilement. Mes joues rougissaient stupidement. Je dénoncerais le froid pour coupable si quelque remarque tu faisais à ce sujet. Quoique… Non, certainement ne pourrais-je cacher la cause qui accrut ensuite le feu embrasant mon visage. Si tout d’abord, machinalement, à ta première question j’avais hoché de la tête, ce fut sans attendre après tes mots suivants. Me porter ? Sur ton dos ? Comme une princesse ? Tu ravivais là des images que je préférais oublié comme en esquissais de nouvelles que je ne souhaitais pas entrevoir non plus. C’était trop… Nous n’étions pas assez… « Je peux marcher ! » m’empressais-je finalement d’affirmer en ôtant simultanément mes mains de tout support, quand bien même, mon bras s’était toi qui le tenait. Et je n’étais la seule dont tu avais entrepris de t’encombrer. « Tu es sûr de pouvoir tenir la laisse ? » Te sachant un bras blessé, je m’étonnais de te voir t’obstiner à vouloir me porter tout en subissant les possibles tensions que Jethro pourrait t’infliger au bout de cette laisse. Néanmoins, je doutais ma question vaine, alors à peine attendais-je de réponse que déjà je capitulais. Je n’avais véritablement la force de lutter avec toi sur la durée pour le moment. Si tu jugeais de ton devoir te garder la laisse du chien dont tu étais le gardien, eh bien soit. Mes forces j’avais besoin de garder et de concentrer pour marcher…
Un effort que lentement et prudemment j’entrepris. De mes jambes au début fébriles, je sentis leur stabilité s’affirmer progressivement. Je ne marchais vite et ne le cherchais non plus. Pour autant que j’aspirais à m’en aller, je savais que tomber ne ferait que nous retarder. Ma force, je la puisais aussi à regarder Jethro, attentifs à nos gestes, ainsi qu’à ce qui nous entourait pour que plus rien ne nous prenne par surprise. Lui aussi avait sûrement hâte de retourner se lover dans son panier, gratifié d’un massage dont seul les pattes de Mingyun avaient le secret. Oui, nous devions rentrés. Alors, doucement, nous entreprîmes le chemin du retour. Au bout de quelques mètres seulement, je te montrais ma volonté d’être lâchée. J’étais en mesure de me mouvoir sans ton soutien. Mais au fur et à mesure que nous nous éloignions de l’accident, la circulation reprenait. Malgré un trafic moindre, je me raidissais nerveusement à chaque phares que nous croisions, longeant l’avenue sur ce pourtant large trottoir, pas assez. Naturellement, tu t’étais placé entre moi et la chaussée, mais si la peur me tenaillait, elle ne se concentrait pas sur ma seule personne : sur Jethro évidemment qui de son côté, réagissait en aboyant après tout véhicule que nous rencontrions, même avec quelques mètres de distance ; et puis sur toi aussi. J’aurais aimé nous savoir en sécurité, tous les trois. Alors, afin de trouver bouclier pour que ma peur soit chassée, discrètement, timidement, ta main je venais chercher. Le regard droit devant moi afin de paraître détachée, cette main qui tenait la laisse, j’étais venue la couver de la mienne. « Je… Je ne voudrais pas que tu le lâches et qu’il se sauve… Il a eu suffisamment d’émotions pour aujourd’hui… » Une excuse maladroitement prononcé, je ne parvenais à avouer que j’avais tout simplement besoin d’un soutien, de la chaleur de ta main, pour apaiser cette angoisse qui me taraudait.
À celle-ci, mêlé au contre-coup, malgré mon impatience de rentrer à la maison, au bout d’une petite dizaine de minutes peut-être – la notion du temps m’échappait – je fus néanmoins obligée de constater comme mes présumées forces n’étaient qu’éphémères. Celles-ci s’amenuisaient à chacun de mes pas. Bientôt, aux légers tremblements que je ressentais succèderaient les vacillements. Bornée mais pas insensée – pas toujours –, je ne tenterais le diable jusqu’à tomber. Ma prise sur ta main se raffermit doucement. « A… Attends, » te demandais-je te ralentir. De t’arrêter même : « Faisons une pause, s’il plait… » Cette politesse que je ne forçais en rien, j’ignorais si elle me venait de ma vulnérabilité, d’un sentiment de dépendance ou bien… de ma sincère reconnaissance et mon profond désir que tu ne m’abandonnes pas. Les deux premières semblaient contraire à mon tempérament habituel… Sur ces mots portés par un souffle embué en cette nuit glaciale, je te conduisais à ma suite. Quelques petits derniers pas avant d’atteindre un banc où s’asseoir. Si dès lors que mes jambes n’eurent plus à me porter j’éprouvais un grand soulagement, celui-ci ne fut que de bien courte durée. Il s’éteignait dès l’instant où ma main avait quitté la tienne et que j’osais à nouveau te regarder. « Tu as l’air gelé… » Les couleurs de ton visage le trahissait et la légèreté de tes vêtements le confirmait sans que tu n’aies mot à prononcer. Un dilemme se présentait. Malgré toute ma volonté, je ne me sentais l’ardeur de continuer sans me reposer. Une pause d’un temps indéterminé avant que mes muscles ne soient à nouveau apte à me porter jusqu’à la maison. Sauf qu’indéniablement, et quoi que tu en dirais, toi tu ne pouvais te permettre le luxe d’attendre plus longuement dans le froid. La date de ce jour et la neige limitait le nombre de taxi en circulation, surtout à cette heure-ci. De surcroit, je n’avais guère envie non plus de monter dans une voiture sur les routes verglacées après ce qui venait de se passer là-bas. Alors, une solution m’apparaissait peu à peu, bien que je me sentais honteuse de l’envisager. L’envisager au point de la suggérer : « Au moins, si tu me portais sur ton dos, tu pourrais avoir plus chaud… » Suggérer sans l’assumer, je cherchais tout prétexte pour la justifier, cette idée bien égoïste que de t’infliger mon poids en plus de tout ce que tu subissais déjà : « Comme une couverture sur tes épaules… » Honteuse aussi d’imaginer la scène, que ma faiblesse avait pourtant fini par rendre séduisante, plus que de demeurer immobiles encore un temps dans le froid…
Sans doute était-ce, bien plus que ma fierté à prôner la bonne santé, ce spectre de la mort planant sur les lieux qui me poussa à vouloir m’en aller. Je souhaitais m’éloigner de cet endroit, l’effacer si possible était, au plus vite. Si ton état te le permettait alors le mien s’adapterait. Ma volonté saurait insuffler à mon corps les forces qui lui faisaient encore défaut. Deux forces qui me poussaient à me tenir sur mes pieds, à tenter d’effectuer un premier pas. La deuxième, c’était toi. Un pas vers ton bras, cette blessure qui n’aurait jamais dû se produire, encore une fois. À croire que ta persévérance à te tenir dans mon sillage s’avérait tout aussi mise à mal que mes nerfs en ta présence. Un instant, je me dotais de l’humour d’appeler ce retour le karma. Quand bien même, tu ne méritais pas cela. Alors cette esquisse de sourire avorta tandis que je me concentrais sur cette blessure et ta réponse à son sujet. Ou plutôt… conséquence de ta poigne se raffermissant dessus, je prenais conscience de ce soutien que tu m’accordais déjà. Je voulais, ne voulais pas, mais surtout je ne pouvais pas. Te repousser, je ne le pouvais. Et si m’appuyer sur toi était le prix pour m’en aller d’ici, alors je m’y plierais. À condition que tu ailles bien. Tu me l’affirmais, une énième fois, et pourtant, je ne parvenais encore à être convaincue. « J’y jetterais un oeil quand nous serons rentrés, » dis-je d’un ton ne laissant place à la discussion, en effleurant ton bras du bout des doigts, sans le toucher afin de ne pas attiser la douleur. Après tout, cette femme n’était que secouriste et pas médecin, nous étions sûrs de rien quant à la qualité de tes soins ! « Et si tu as l’intention de refuser, alors considère-le comme mon cadeau de Noël pour élève studieuse qui cherche à s’entrainer. » Cette nuit quand nous serons rentrés, tu me servirais de cobaye si telle était la seule solution pour que tu obtempères. Peut-être qu’un caprice n’était adapté à la situation, mais par ce vague humour j’avais besoin de dissiper le poids de l’atmosphère pesant sur ces lieux…
Mais avant d’en venir à ce moment où je prendrais soin de toi, c’était toi qui le faisait, dans un geste infantilisant et pour lequel je pus pourtant incapable de m’énerver. Comme une enfant, tu me rhabillais en refermant mon manteau, précautionneusement, tel un parent, ou un petit ami aimant. Tu ne l’étais. Néanmoins, ton geste me touchait. Demain, je mettrais ma passivité sur le fait de l’état de choc, mais en vrai… j’appréciais. C’était agréable, un peu, parfois, de se sentir couver, surtout lorsqu’on en avait vraiment besoin. Ce soir j’en avais besoin. Depuis le début de la soirée, et encore plus maintenant, j’avais besoin de quelqu’un. Évidemment, si j’avais eu à l’imaginer, jamais ton portrait je n’aurais dessiné pour m’accompagner, mais dans l’instant présent, c’était bien toi qui se tenait face à moi. Et, une poignée de secondes, je luttais contre l’envie de me blottir contre toi. D’aller à la source de ce réconfort dans tes bras. Je ne le pouvais pas et ne me le permettait pas. Une pensée dont tu parus me surprendre lorsque ton visage remontait à hauteur du mien, que nos regards se croisaient. Pourtant tes mots furent différents. J’avais sursauté inutilement. Mes joues rougissaient stupidement. Je dénoncerais le froid pour coupable si quelque remarque tu faisais à ce sujet. Quoique… Non, certainement ne pourrais-je cacher la cause qui accrut ensuite le feu embrasant mon visage. Si tout d’abord, machinalement, à ta première question j’avais hoché de la tête, ce fut sans attendre après tes mots suivants. Me porter ? Sur ton dos ? Comme une princesse ? Tu ravivais là des images que je préférais oublié comme en esquissais de nouvelles que je ne souhaitais pas entrevoir non plus. C’était trop… Nous n’étions pas assez… « Je peux marcher ! » m’empressais-je finalement d’affirmer en ôtant simultanément mes mains de tout support, quand bien même, mon bras s’était toi qui le tenait. Et je n’étais la seule dont tu avais entrepris de t’encombrer. « Tu es sûr de pouvoir tenir la laisse ? » Te sachant un bras blessé, je m’étonnais de te voir t’obstiner à vouloir me porter tout en subissant les possibles tensions que Jethro pourrait t’infliger au bout de cette laisse. Néanmoins, je doutais ma question vaine, alors à peine attendais-je de réponse que déjà je capitulais. Je n’avais véritablement la force de lutter avec toi sur la durée pour le moment. Si tu jugeais de ton devoir te garder la laisse du chien dont tu étais le gardien, eh bien soit. Mes forces j’avais besoin de garder et de concentrer pour marcher…
Un effort que lentement et prudemment j’entrepris. De mes jambes au début fébriles, je sentis leur stabilité s’affirmer progressivement. Je ne marchais vite et ne le cherchais non plus. Pour autant que j’aspirais à m’en aller, je savais que tomber ne ferait que nous retarder. Ma force, je la puisais aussi à regarder Jethro, attentifs à nos gestes, ainsi qu’à ce qui nous entourait pour que plus rien ne nous prenne par surprise. Lui aussi avait sûrement hâte de retourner se lover dans son panier, gratifié d’un massage dont seul les pattes de Mingyun avaient le secret. Oui, nous devions rentrés. Alors, doucement, nous entreprîmes le chemin du retour. Au bout de quelques mètres seulement, je te montrais ma volonté d’être lâchée. J’étais en mesure de me mouvoir sans ton soutien. Mais au fur et à mesure que nous nous éloignions de l’accident, la circulation reprenait. Malgré un trafic moindre, je me raidissais nerveusement à chaque phares que nous croisions, longeant l’avenue sur ce pourtant large trottoir, pas assez. Naturellement, tu t’étais placé entre moi et la chaussée, mais si la peur me tenaillait, elle ne se concentrait pas sur ma seule personne : sur Jethro évidemment qui de son côté, réagissait en aboyant après tout véhicule que nous rencontrions, même avec quelques mètres de distance ; et puis sur toi aussi. J’aurais aimé nous savoir en sécurité, tous les trois. Alors, afin de trouver bouclier pour que ma peur soit chassée, discrètement, timidement, ta main je venais chercher. Le regard droit devant moi afin de paraître détachée, cette main qui tenait la laisse, j’étais venue la couver de la mienne. « Je… Je ne voudrais pas que tu le lâches et qu’il se sauve… Il a eu suffisamment d’émotions pour aujourd’hui… » Une excuse maladroitement prononcé, je ne parvenais à avouer que j’avais tout simplement besoin d’un soutien, de la chaleur de ta main, pour apaiser cette angoisse qui me taraudait.
À celle-ci, mêlé au contre-coup, malgré mon impatience de rentrer à la maison, au bout d’une petite dizaine de minutes peut-être – la notion du temps m’échappait – je fus néanmoins obligée de constater comme mes présumées forces n’étaient qu’éphémères. Celles-ci s’amenuisaient à chacun de mes pas. Bientôt, aux légers tremblements que je ressentais succèderaient les vacillements. Bornée mais pas insensée – pas toujours –, je ne tenterais le diable jusqu’à tomber. Ma prise sur ta main se raffermit doucement. « A… Attends, » te demandais-je te ralentir. De t’arrêter même : « Faisons une pause, s’il plait… » Cette politesse que je ne forçais en rien, j’ignorais si elle me venait de ma vulnérabilité, d’un sentiment de dépendance ou bien… de ma sincère reconnaissance et mon profond désir que tu ne m’abandonnes pas. Les deux premières semblaient contraire à mon tempérament habituel… Sur ces mots portés par un souffle embué en cette nuit glaciale, je te conduisais à ma suite. Quelques petits derniers pas avant d’atteindre un banc où s’asseoir. Si dès lors que mes jambes n’eurent plus à me porter j’éprouvais un grand soulagement, celui-ci ne fut que de bien courte durée. Il s’éteignait dès l’instant où ma main avait quitté la tienne et que j’osais à nouveau te regarder. « Tu as l’air gelé… » Les couleurs de ton visage le trahissait et la légèreté de tes vêtements le confirmait sans que tu n’aies mot à prononcer. Un dilemme se présentait. Malgré toute ma volonté, je ne me sentais l’ardeur de continuer sans me reposer. Une pause d’un temps indéterminé avant que mes muscles ne soient à nouveau apte à me porter jusqu’à la maison. Sauf qu’indéniablement, et quoi que tu en dirais, toi tu ne pouvais te permettre le luxe d’attendre plus longuement dans le froid. La date de ce jour et la neige limitait le nombre de taxi en circulation, surtout à cette heure-ci. De surcroit, je n’avais guère envie non plus de monter dans une voiture sur les routes verglacées après ce qui venait de se passer là-bas. Alors, une solution m’apparaissait peu à peu, bien que je me sentais honteuse de l’envisager. L’envisager au point de la suggérer : « Au moins, si tu me portais sur ton dos, tu pourrais avoir plus chaud… » Suggérer sans l’assumer, je cherchais tout prétexte pour la justifier, cette idée bien égoïste que de t’infliger mon poids en plus de tout ce que tu subissais déjà : « Comme une couverture sur tes épaules… » Honteuse aussi d’imaginer la scène, que ma faiblesse avait pourtant fini par rendre séduisante, plus que de demeurer immobiles encore un temps dans le froid…
(c) DΛNDELION
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Dim 2 Fév - 20:29 Citer EditerSupprimer
This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
I hope you come to me
like destiny filling us up
Perfect HaRa
« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Mètre après mètre, lentement, nos pas nous guidaient loin de l’accident. L’aigu des sirènes s’amenuisaient. Le roulement des brancards disparaissait. Circulation reprenait et la foule tantôt si dense semblait à présent bien pauvre. Ci et là quelques couples longeaient ce même trottoir que nous, certains n’hésitaient à lancer un regard vers notre duo tantôt envieux, tantôt curieux. Un instant, je crus même sentir ceux de deux adolescents dans notre dos, probablement avide de quelques secondes d’observation supplémentaire avant les messes-basses… Néanmoins, tout ceci, tu ne le percevais pas vrai? Concentrée sur tes propres pas tu ne remarquais même comme les miens se calquaient à ton rythme tel un militaire dans ses rangs, comment pouvais-tu dès alors porter attention à tous ces autres que tu ne connaissais? La mienne se portait bien plus sur ta personne, pensant aux obstacles que tu pourrais rencontrer, aux glissades qui pourraient survenir, à tes forces qui pourraient fondre brusquement. Bien que je devrais me montrer rassuré que ton indépendance tu réclame pour te déplacer, je ne pouvais en réalité que m’en inquiéter davantage. Que ferais-je si tu avais sur-estimée tes propres forces afin de n’apparaître comme encombrante? Pourtant, au fil de notre avancée, tu sus me démontrer comme ta stabilité tu parvenais à conserver. Ton équilibre tu conservais malgré la neige. Tes jambes ne tremblaient. De soutien tu n’avais besoin… Esquisse de sourire, apaisement au coeur, mes iris quittaient la partie inférieure de ton corps qu’ils n’avaient que trop observé déjà pour s’aventurer un instant sur ce minois difficilement observable ainsi protégé. Bien rapidement, il ‘en détourna néanmoins pour détailler l’horizon et ses lumières folles. Illuminations colorées des fêtes éclairant les trottoirs de part et d’autres, phares des voitures s’éloignant ou se rapprochant pour disparaître à toute allure mais également vitrines de quelques boutiques ouvertes en ce soir de réveillon. Malgré la nuit d’hiver, l’obscurité ne s’abattait un seul instant sur Séoul; quant au froid, lui, il ne savait pourtant se faire dissiper. A l’exception près de cette douce chaleur recouvrant à présent ma main gauche comme pour l’en chasser. De mon avant-bras naissait un agréable frisson qui remontait le long de mon biceps meurtri. Dans sa course, il passa par le creux de ma colonne vertébrale avant de mourir à même la naissance de ma chevelure, à hauteur de ma nuque. Fût-il également responsable du soubresaut effectué par mon coeur? Celui-ci, un bref instant, cessait tout mouvement pour entamer un sprint étonnant. Surprenant. C’était d’ailleurs de cette façon que ton geste se décrivait dans mon esprit, forçant mon regard à s’attarder sur ces doigts que tu couvrais des fins tiens dans une excuse révoltante… mais que j’acceptais. Evidemment, je l’acceptais. Il n’y avait de raison à une telle étreinte de ta part si ce n’était un soutien ou, dans le cas présent, l’assurance que Jethro ne nous échapperait. « J’ai pris de la masse comparé à la dernière fois, il pourra pas s’enfuir même s’il le voulait.. » t’assurais-je non sans une pointe légère d’amertume dans la voix, preuve de ma fierté piquée à vif. Après deux mois passés à ses côtés, ne pouvais-tu avoir confiance? L’animal, bien qu’agité par les précédents événements, ne dérogeait d’ailleurs à la marche au pied que je lui avais appris non sans peine. Avec patience et tendresse, même le plus sauvage des animaux pouvait être apprivoisé; Jethro était la preuve canine de cette affirmation.
La voix grave de l’animal s’élevait une nouvelle fois à la croisée d’un énième véhicule me faisait néanmoins comprendre comme les prochaines sessions avec lui promettait en difficultés. Je n’arrivais pourtant à m’en attrister ou m’en agacer, comment le pouvais-je après un tel accident? Une sensation de tristesse m’habitait bien entendu mais couvert d’une bien plus grande tendresse au constat de son traumatisme. Tel un reflet sur un cours d’eau paisible, de tes pas ralentissants la cadence à tes demandes formulées avec plus de politesse qu’à ton habitude, je ne parvenais à m’agacer. Malgré le froid mordant ma chair sans répit à en engourdir mes articulations, vers le banc je te suivais bien que je ne m’y asseyais comme tu le faisais. Afin que Jethro puisse retrouver sa paix intérieure il faudrait un moment, mais ce soir, afin que nous rentrions chez tes grands-parents, c’était à toi qu’il fallait l’accorder, ce précieux temps. « Prends ton temps. » Une phrase que je formulais à ton égard alors que mes yeux étaient captés par le canidé. Baissé à ses côtés, en équilibre sur la pointe des pieds afin que genou ne touche le sol, une multitude de caresses je lui offrais afin d’apaiser toute angoisse possible. Son pelage je scrutais un instant afin de m’assurer que ce sang le recouvrant partiellement s’avérait être le mien et seulement le mien. « C’est supportable t’en fais pas... » soufflais-je distraitement après quelques secondes de battements quant à ton observation. Seulement lors je m’en retournais vers toi, main gauche sur la cuisse, la droite dans la fourrure du canidé; voyais-tu au faible sourire ornant mes lèvres comme je ne désirais t’entendre et te savoir t’inquiéter de mon état? De nous deux, tu étais la plus faible et la plus à même de susciter inquiétude et angoisse. N’avais-tu assez à faire avec ta propre personne cette nuit? Il fallut pourtant que tu poursuives dans ce qui semblait être une proposition… Ou du moins, une reformulation de mes propos précédents lorsque nous étions encore accolés à l’ambulance: te porter. Ainsi l’idée avait finalement traversé ton esprit? Non celle d’être portée sur mon dos, mais celle de me réchauffer par cette proximité étroite qu’une telle situation entraînait. « Il t’aura fallu un peu de temps pour le réaliser dis-moi.. » De ma voix chantonnante, tu ne pouvais passer à côté du divertissement que tu me procurait. Faible et doux divertissement mais qui, en cette discussion, s’avérait quelque peu nécessaire pour ne sombrer en reproches et malentendus. Maladroitement, du côté du canidé je m’ôtais promptement, toujours accroupi, pour me placer dos à toi. Signe que l’offre tenait toujours. Cette fois-ci je n’hésitais à placer un genou dans la neige afin de pallier à la perte d’équilibre qui se profilait tandis que simultanément ma main droite tapotait l’épaule du même côté. « Grimpe, Oppa va te porter jusqu’à la maison. » Intérieurement, je doutais qu’une telle appellation de ma personne vis-à-vis de toi soit apprécié d’une quelconque façon… Tout comme je doutais qu’il était véritablement recommandé de porter une femme adulte après s’être fait mordre par un husky, mais qu’importait. Ce n’était si peu qui m’empêcherait de faire ce qui me plaisait!
Dès lors que tu fus installée et prête pour le départ, à l’aide du genou reposant au sol, en une pression de celui-ci j’entamais un mouvement afin de me redresser. Perchée à plus d’un mètre quatre-vingt, le monde était-il différent que ce à quoi tu était habituée? Cette fois, tu avais l’occasion de le voir et d’en profiter longuement! Mains sous tes cuisses afin d’apporter stabilité et soutien, dans les premières secondes une grimace de douleur déformait mes traits et je saluais avec bonté ta personnalité bornée pour avoir envie de vérifier ma plaie en rentrant. Seul, je n’aurais été capable de prendre conscience si une telle balade aurait pu aggraver la blessure déjà existante… « T’es bien installée? » te demandais-je en tournant la tête sur le côté, espérant pouvoir capter ton regard.. avant de m’en détourner bien vite - d’autant plus vite si face à ton visage je m’en étais retrouvé -. Nous étions véritablement… très proche. Vaguement intimidé par ce constat, mes premiers pas j’effectuais sans grand empressement. Plus que la rapidité je préférais la stabilité, celle qui m’avait fait défaut lorsque j’eus reçu cet appel plus tôt même si, probablement, tu ne pouvais le percevoir. De notre différence de taille naissait une différence de perception, ce qui était une marche lente pour moi s’avérait en réalité être plus rapide que celle que nous avions effectuée avant notre halte. D’ailleurs, à une bien plus utilitaire je pensais soudainement. « Tu veux boire quelque chose de chaud le temps qu’on arrive? Il y a un café sur la route, on peut prendre à emporter. » Tout autant que la boisson te réchaufferait physiquement, mentalement elle pourrait avoir le don d’apaiser et de reposer toutes tensions persistantes. Je mentirais si je n’avouerais avoir un faible pour cette idée également. La seule perspective de pouvoir avaler un latte bien chaud provoquait d'irrémédiables frissons et hérissait les poils de mes bras.. Le cas échéant, tes mains pourraient parfaitement faire l’affaire, posées contre mes joues pour leur insuffler une chaleur qui leur faisait défaut. L’idée était bien plus grisante et attirante que la caféine en réalité… même si moins probable dans sa réalisation, pas vrai?
La voix grave de l’animal s’élevait une nouvelle fois à la croisée d’un énième véhicule me faisait néanmoins comprendre comme les prochaines sessions avec lui promettait en difficultés. Je n’arrivais pourtant à m’en attrister ou m’en agacer, comment le pouvais-je après un tel accident? Une sensation de tristesse m’habitait bien entendu mais couvert d’une bien plus grande tendresse au constat de son traumatisme. Tel un reflet sur un cours d’eau paisible, de tes pas ralentissants la cadence à tes demandes formulées avec plus de politesse qu’à ton habitude, je ne parvenais à m’agacer. Malgré le froid mordant ma chair sans répit à en engourdir mes articulations, vers le banc je te suivais bien que je ne m’y asseyais comme tu le faisais. Afin que Jethro puisse retrouver sa paix intérieure il faudrait un moment, mais ce soir, afin que nous rentrions chez tes grands-parents, c’était à toi qu’il fallait l’accorder, ce précieux temps. « Prends ton temps. » Une phrase que je formulais à ton égard alors que mes yeux étaient captés par le canidé. Baissé à ses côtés, en équilibre sur la pointe des pieds afin que genou ne touche le sol, une multitude de caresses je lui offrais afin d’apaiser toute angoisse possible. Son pelage je scrutais un instant afin de m’assurer que ce sang le recouvrant partiellement s’avérait être le mien et seulement le mien. « C’est supportable t’en fais pas... » soufflais-je distraitement après quelques secondes de battements quant à ton observation. Seulement lors je m’en retournais vers toi, main gauche sur la cuisse, la droite dans la fourrure du canidé; voyais-tu au faible sourire ornant mes lèvres comme je ne désirais t’entendre et te savoir t’inquiéter de mon état? De nous deux, tu étais la plus faible et la plus à même de susciter inquiétude et angoisse. N’avais-tu assez à faire avec ta propre personne cette nuit? Il fallut pourtant que tu poursuives dans ce qui semblait être une proposition… Ou du moins, une reformulation de mes propos précédents lorsque nous étions encore accolés à l’ambulance: te porter. Ainsi l’idée avait finalement traversé ton esprit? Non celle d’être portée sur mon dos, mais celle de me réchauffer par cette proximité étroite qu’une telle situation entraînait. « Il t’aura fallu un peu de temps pour le réaliser dis-moi.. » De ma voix chantonnante, tu ne pouvais passer à côté du divertissement que tu me procurait. Faible et doux divertissement mais qui, en cette discussion, s’avérait quelque peu nécessaire pour ne sombrer en reproches et malentendus. Maladroitement, du côté du canidé je m’ôtais promptement, toujours accroupi, pour me placer dos à toi. Signe que l’offre tenait toujours. Cette fois-ci je n’hésitais à placer un genou dans la neige afin de pallier à la perte d’équilibre qui se profilait tandis que simultanément ma main droite tapotait l’épaule du même côté. « Grimpe, Oppa va te porter jusqu’à la maison. » Intérieurement, je doutais qu’une telle appellation de ma personne vis-à-vis de toi soit apprécié d’une quelconque façon… Tout comme je doutais qu’il était véritablement recommandé de porter une femme adulte après s’être fait mordre par un husky, mais qu’importait. Ce n’était si peu qui m’empêcherait de faire ce qui me plaisait!
Dès lors que tu fus installée et prête pour le départ, à l’aide du genou reposant au sol, en une pression de celui-ci j’entamais un mouvement afin de me redresser. Perchée à plus d’un mètre quatre-vingt, le monde était-il différent que ce à quoi tu était habituée? Cette fois, tu avais l’occasion de le voir et d’en profiter longuement! Mains sous tes cuisses afin d’apporter stabilité et soutien, dans les premières secondes une grimace de douleur déformait mes traits et je saluais avec bonté ta personnalité bornée pour avoir envie de vérifier ma plaie en rentrant. Seul, je n’aurais été capable de prendre conscience si une telle balade aurait pu aggraver la blessure déjà existante… « T’es bien installée? » te demandais-je en tournant la tête sur le côté, espérant pouvoir capter ton regard.. avant de m’en détourner bien vite - d’autant plus vite si face à ton visage je m’en étais retrouvé -. Nous étions véritablement… très proche. Vaguement intimidé par ce constat, mes premiers pas j’effectuais sans grand empressement. Plus que la rapidité je préférais la stabilité, celle qui m’avait fait défaut lorsque j’eus reçu cet appel plus tôt même si, probablement, tu ne pouvais le percevoir. De notre différence de taille naissait une différence de perception, ce qui était une marche lente pour moi s’avérait en réalité être plus rapide que celle que nous avions effectuée avant notre halte. D’ailleurs, à une bien plus utilitaire je pensais soudainement. « Tu veux boire quelque chose de chaud le temps qu’on arrive? Il y a un café sur la route, on peut prendre à emporter. » Tout autant que la boisson te réchaufferait physiquement, mentalement elle pourrait avoir le don d’apaiser et de reposer toutes tensions persistantes. Je mentirais si je n’avouerais avoir un faible pour cette idée également. La seule perspective de pouvoir avaler un latte bien chaud provoquait d'irrémédiables frissons et hérissait les poils de mes bras.. Le cas échéant, tes mains pourraient parfaitement faire l’affaire, posées contre mes joues pour leur insuffler une chaleur qui leur faisait défaut. L’idée était bien plus grisante et attirante que la caféine en réalité… même si moins probable dans sa réalisation, pas vrai?
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