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This Christmas #HaRa ♥

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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Sam 4 Avr - 22:19
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This Christmas
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« I want to remember
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Me concentrer sur mes pas, les uns après les autres, une façon d’éviter de glisser. Une façon d’éviter de penser. Que chaque voiture à l’éclat des phares rebondissant sur mes rétines ne me provoque une sueur froide. Ne me rappelle cette scène trop rapide pour que mon cerveau eut véritablement le temps de l’analyser mais néanmoins profondément incrustée dans ma mémoire désormais. Une scène qui longtemps me hanterait, assurément… Néanmoins, pour le moment, le regard droit, j’allais de l’avant. Lentement. Je me concentrais tant et si bien qu’aux premiers temps, j’en oubliais le froid qui sévissait. Celui que je ressentais, je l’ignorais. Alors, les assauts que tu endurais… Comment pouvais-je être si égoïste ? Je l’avais toujours été depuis ma naissance jusqu’au terme de l’adolescence. Ce ne fut qu’après quelques mois passés à la Yonsei que j’avais progressivement appris à changer. Mais, sans doute, ne me corrigerais-je pleinement. C’était une nature nouvelle pour moi que celle de penser à autrui. Je réservais encore cette attention à une poignée de privilégiés. Renard tu étais, alors je devrais te l’accorder, et pourtant… Je ne pensais  qu’à moi, n’est-ce pas ? Même lorsque finalement, au bout d’un temps que je ne saurais mesurer, je m’arrêtais, ce n’était pas tant pour toi que pour moi. Parce que ma force me faisait défaut et que la lutte j’allais finir par perdre à ce rythme. Est-ce que j’abandonnais ? Peut-être, pas tout à fait, d’un point de vue rationnel, ne pourrais-je revendiquer opter pour une meilleure stratégie afin d’atteindre l’objectif visé ? Celui de rentrer à la maison. À la maison tous les trois, là où Mingyun nous attendait. Et je me rappelais de cette toute première fois à l’idée d’un nous m’avait traversé. Toi, Jethro et moi, lorsque des vestiaires nous nous éloignions en direction du dortoir de la fraternité.  Il neigeait déjà ce jour-là.

De timides premiers flocons devenus tempête en cette nuit de décembre, si en cette capitale de Corée du Sud, seul un épais matelas en résultait, à l’autre bout du monde, elle sévissait en intempérie. Celle qui ne m’avait permis de rejoindre ma famille. Celle par la faute de laquelle je me retrouvais ici avec… Toi, mais n’étais-tu pas le plus à plaindre ? Maintenant qu’enfin sur ta silhouette mes yeux se posaient. Qu’à ton teint blanc et bleuté, je remarquais à quel point le froid te mordait. Plus encore que la neige ayant perturbée la mienne, n’étais-je la tempête ayant chamboulé ta soirée ? Comme tu devais le regretter que je sois soudainement apparu alors qu’à cette heure, tu aurais pu être encore un train de te prélasser tranquillement sur le canapé dans un salon bien chauffé. Et pourtant, tu avais accouru. Peut-être était-ce normal, peut-être était-ce banal, mais ce n’était pas moins touchant. Dans la détresse, tu étais celui à mes côtés, encore une fois. De cette gentillesse, j’abusais. De ta bonté j’escomptais encore profiter. Qui de ma confuse timidité ou de ma culpabilité tentais-je le plus de masquer derrière cette fausse excuse de te faire office de couverture ? Je ne mentais pas totalement non plus. D’ailleurs, tu approuvais. À mon grand étonnement, de mes yeux s’entrouvrant grands, je te fixais alors que tu plaisantais. Où étais-tu sérieux ? Je ne parvenais à trancher. Quoi qu’il en fut, tu consentais, allant jusqu’à prétendre y avoir penser bien avant. Un affront qui m’amena tout de même à détourner la tête sur le côté, signe que je te boudais. Si tu l’avais formulé ainsi dès le début alors peut-être que je serais grimpée sur ton dos au départ de l’ambulance ! Ou peut-être pas. Sans doute t’aurais-je simplement rendue ton manteau, trop fière. Fière à le regretter rapidement après. Néanmoins, puisque tu voulais jouer à ce jeu là, alors moi aussi, je te contrariais. Alors qu’en position devant moi prêt à me recevoir sur ton dos, je pris le temps de regarder à droite et à gauche comme si je cherchais quelque chose : « Je ne vois pas de Oppa dans les parages… » Je t’avais dit que jamais tu n’en serais un, rien y changerait ! Puis, je déglutis. Doucement, je me levais du banc, posant une main puis l’autre sur tes épaules. « Je vais devoir me contenter de Mingyun Appa, » soufflais-je soudainement intimidée par la situation.

Ce fut bien penaude que les instants suivants, je me retrouvais portée sur ton dos. À la sensation de tes mains sous mes cuisses, outre un léger embarras, je ressentis un nouveau regain de culpabilité. N’allais-tu pas davantage te blesser ? Même si tu souffrais, tu ne me le dirais ? Alors mes muscles je contractais. Un peu, dans une vaine tentative d’alléger le poids de cette jambe là. Je ne pouvais non plus l’agripper davantage à ta taille au risque d’entraver tes mouvements. Face à cette impuissance, je pinçais mes lèvres tandis que mes mains toujours en appui sur tes épaules, je t’observais depuis mon promontoire. Non pas que je te toisais, juste… je t’observais, incapable de définir ce que je ressentais… Jusqu’à remarquer tes oreilles rougies par le froid, mauvaise couverture que j’étais… Un instant j’hésitais, puis lentement, timidement, doucement, je me rapprochais, entourant ton cou de mes bras. Rapprochant en conséquence, mon visage un peu plus à hauteur du tien. Peut-être qu’ainsi, la chaleur t’atteindrait un peu plus. En tout cas, moi, je ne tardais à bien vite la ressentir, ce feu pâmant mes joues de pourpre. De mes yeux fuyants, trouvant refuge sur la silhouette de Jethro te devançant légèrement, j’évitais tout contact visuel éventuel avec ta personne. Sur un morceau du trajet, nous nous retrouvâmes bien silencieux, pour ma part incapable de parler. Incapable de penser correctement. Tu fus celui qui dissipa finalement cette étrange ambiance. Si intérieurement, je t’en remerciais, en apparence, rien n’y paraissait et je rétorquais : « Yah, crois-tu que la situation soit propice à trainer ? » Autrement formuler : ma réponse était négative. Nous imaginais-tu faire la queue ainsi ? Ne serait-ce que nous y engager avant que je ne descende mais après que nous ayons attirer toutes les intentions ? « Si tu veux une boisson chaude, tu pourras en boire à la maison. » Parce que peut-être n’osais-tu tout simplement pas exprimer ton envie de te réchauffer par ce biais. Que la gourmandise te taraudait. « Elle sera bien meilleure en plus. » Je te la préparerais si tu y tenais et tu verrais comme je n’exagérais. Mes grands-parents disposaient d’une machine digne des professionnels afin de satisfaire leurs goûts aussi exigeants que raffinés. Et aussi pour impressionner les invités.

À la force de tes bras et de tes jambes – auxquels je devrais certainement reconnaitre le mérite de l’entrainement si un jour j’obtempérais à te témoigner un peu de bonne foi –, tu nous menas jusqu’au quartier où mes grands-parents résidaient. À plusieurs dizaines de mètres de leur demeure, je me redressais néanmoins, comme si je me servais de mon poids comme frein. « Dépose-moi ici, je n’ai pas envie que les voisins risquent de m’apercevoir rentrant ainsi, » t’ordonnais-je en veillant cependant à ne pas me montrer trop sévère. Est-ce que mes mots te blesseraient ? Je ne le souhaitais, mais je ne transigerais et tu me déposerais quitte à ce que j’insiste si tu ne comprenais. Mais tu comprendrais, n’est-ce pas ? Le poids du voisinage et des ragots qui s’y colportait ? Tu connaissais un peu mes grands-parents et pouvais te douter qu’en aucune façon, je ne voudrais qu’ils apprennent pour les évènements de cette nuit. Alors, je finissais par remettre pied à terre. Si de ta couverture humaine je te privais, ce ne serait pour autant que je t’abandonnerais à nouveau aux agressions du froid. La fermeture éclaire de ton manteau je descendais et ôtais le vêtement. « Reprends-le, il ne fait pas si froid. » Je te le tendis, un premier instant avant de me douter que tu refuserais alors, tout simplement, je te le jetais sur la tête, ainsi tu n’aurais d’autre choix que de t’en emparer sans pourtant qu’il risque de tomber dans la neige. « Et puis, il ne me va tellement pas, heureusement que personne ne m’a reconnu sortant habillée ainsi ! » lançais-je en profitant de mon regain de vitalité, tant pour claironner que pour avancer. Que tu ne tentes de me retenir. Nous ne ferions qu’y perdre davantage de temps dans le froid à camper obstinément sur nos positions si celles-ci s’opposaient. Une petite longueur d’avance que j’entretenais d’autant que possible jusqu’à atteindre le portail. Enfin ! Dans une poignée d’instant à présent, nous serons bien au chaud et en sécurité à la maison ! Sourire de soulagement s’étirant sur mes lèvres, je me tournais dans ta direction après avoir pressé deux doigts sur le digicode à reconnaissance d’empreintes digitales que seuls les membres de ma famille pouvaient utiliser – pour les employés, vous disposiez de badges magnétiques. Sous le clignotement de l’ampoule prévenant de l’ouverture en cours de l’imposant portail, mes yeux se posaient sur tes traits. Spontanément, inconsciemment, quelque chose en moi s’adoucissait. « Rentrons… » te dis-je, suivi de mes doigts se saisissait timidement du tissu de ta manche. Je te tirais ainsi doucement à ma suite, effectuant quelque pas à reculons, à l’intérieur de la propriété. « Je dois examiner ton bras, » ajoutais-je, un soupçon pensive, un soupçon inquiète, couvant celui-ci de mes iris. « Tu n’as déjà que trop tiré dessus à cause de moi… » Tu n’avais que trop enduré ce soir par ma faute. Je le savais, je ne pourrais indéfiniment continuer à te prendre de haut et te sermonner. La distance imposée entre nous dans le quartier, je souhaitais l’effacer si en une quelconque façon elle t’avait heurté. Après tout ce que tu avais fait, ce soir, tu ne le méritais…


 
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Sam 2 Mai - 13:06
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Sous mes pas, à chacun d’entre eux, l’épaisse et compacte couverture neigeuse craquait. Mes lèvres entrouvertes laissaient passer, à chaque expiration, une brume blanchâtre qui s’envolait pour disparaître au gré du vent hivernal qui nous couvait. Depuis combien de temps étais-je dehors ainsi peu vêtu exactement? En parfaite proie vulnérable à la morsure du froid qui se régalait de mes chairs, j’espérais que notre retour ne tarderait. Qu’à défaut de parvenir à franchir le seuil de ta porte rapidement, au moins, une source de chaleur réconfortante je parvienne à trouver. La première fut ta personne. Ainsi blottie le long de mon dos, si aux premiers instants le manteau gelé te couvrant avait su faire naître un tremblement désagréable, à présent naissait une fine mais persistante source chaleureuse. Celle-ci n’arrivait néanmoins à réchauffer mes chairs toutes entières. Mon visage, mon torse mais également mes jambes et mes pieds, tous pris d’assaut par les températures belliqueuses il semblerait qu’une bonne moitié de mon corps serait condamné ainsi à souffrir. Au fil de notre avancée, tu étais même venue plus proche. Geste destiné à mieux t'agripper à ma personne en sentant tes forces se faire discrètes ou désir de me savoir couvert depuis la base de mon cou, je ne savais. Cependant, de ce geste naissait une barrière que je savais apprécier sans jamais t’en remercier verbalement. Seul un sourire prenait place afin de l’exprimer, mes joues elles n’étaient déjà trop rougies pour se teinter davantage. La seconde était celle qui pourrait raviver un mécanisme obsolète de mon corps: cette boisson chaude que je te proposais d’acheter. Si devant un café nous passions, pourquoi ne pas effectuer une courte halte? Tout juste le temps d’acheter à emporter avant de reprendre la route. Pourtant tu refusais. Catégoriquement. Une fraction de seconde mes lèvres se pinçaient sous la déception mais je comprenais bien comme tu devais désirer rentrer chez tes grands-parents. Tu avais besoin de te sentir en sécurité après ce qu’il s’était passé, quoi de mieux qu’une maison que tu ne connaissais que trop bien pour cela? Les lumières folles des phares de voitures, le bruit singulier de leur frein à chaque virage ou feu tricolore ou bien celui de leur accélération, après un tel accident, à l’instar de Jethro, tu aurais certainement besoin d’un petit temps pour te remettre. A cette pensée, ma marche se pressait. Sans jamais courir, je prenais bien moins mon temps afin que, rapidement, nous puissions mettre un terme à cette escapade morbide que tu avais esquivé. N’oublions la morsure qui assaillait mon bras sans répit et le chauffait sous l’effort disproportionné que je lui demandais. Je ne te le montrais, tout comme je ne te le dirais certainement, mais j’avais sincèrement mal.

Plusieurs minutes passèrent avant qu’enfin sur mes rétines ne se dessine le quartier tant attendu. Si j’appréciais la position dans laquelle nous nous trouvions, mon muscle, lui, me faisait signe que la fin de course serait la plus compliquée à effectuer. A partir de cet instant et sans que je ne puisse le contrôler, mon mental faiblissait. A présent vulnérable, l’aigu de la blessure savait faire entendre ses cris à une conscience qui n’avait que trop décidée d’en faire qu’à sa tête. Toutefois, ma détermination, elle, ne courbait l’échine. C’était à elle que je devais les pas présents et suivants, c’était elle qui nous permettrait d’arriver à bon port. Si tu le permettais. Soudainement, sur mon dos tu te mis à bouger mais je ne compris qu’à tes paroles quel était ton désir. Dès lors, je me stoppais dans un dernier craquement neigeux, hésitant à t’écouter puisque de toute façon bercés dans la pénombre qui pourrait nous reconnaître? Mais y avait-il nombre personnes pouvant rentrer chez tes grands-parents si ce n’étaient ta famille et les domestiques? C’était impensable. Et alors, mon emprise se défaisait progressivement. Je ne voulais causer d’ennuis. Après tout, si ton fiancé avait vent de la façon dont tu avais été ramenée; il n’apprécierait, n’est-ce pas? Plus encore s’il apprenait que cet homme avait passer la nuit dans la demeure où tu te trouvais... J’obtempérais alors, bien qu’à contre coeur. Tes pieds renouaient contact avec le sol l’un après l’autre, le froid venait de plus belle à l’assaut de mon corps à présent libre de toute défense et moi je m’inquiétais quant à tes forces à te mouvoir indépendamment. Ma main libre se tendait vers ton bras, prêt à l’enserrer si tu étais soumise à quelques difficultés. « ça va aller pour rentrer? » m'enquis-je avant que le noir ne s’abatte sur ma personne brusquement. De mon manteau tu t’étais défaite avec agilité pour le jeter à mon visage en constatant que je ne le prenais. Je ne désirais l’avoir de nouveau sur moi, tu étais celle qui avait le plus besoin d’être couverte présentement. « Yah. A t’entendre mon manteau paraît hideux, il est très bien comme manteau! » clamais-je en ta direction tandis que ma main libre ôtait l’épais vêtement de mon faciès pour le déposer sur mes épaules simplement. Mais à t’entendre, n’avais-tu recouvrer ton entrain naturel? C’était un constat qui ne pouvait passer inaperçu. A ta voix, à tes mots, à tes pas; tu allais bien mieux présentement. Pour combien de temps je ne savais exactement, néanmoins, tu semblais sur la bonne voie.

Quant à moi, c’était celle menant à l’immense portail que je suivais. A présent que mon manteau j’avais retrouvé, bien que toujours proie du froid, mes couleurs sortaient de leur cachette pour prendre place nouvelle sur ma peau. Mes lèvres asséchées par les courses effectuées et la brise rèche regagnaient de leur rose quant à mes joues, elles rougissaient avec bien plus de délicatesse que précédemment. La chaleur faisait place nouvelle en mon être; bien que frêle et fragile, elle était promesse de retour à la normale incessamment sous peu. A peine avais-je approcher que, déjà, de ma manche tu te saisissais du bout des doigts. Nouvelle surprise de ta part, mes iris s’orientaient en direction de ces timides doigts qui furent précédés d’un timide ordre. Rentrons.. J’étais également de cet avis. Mingyun devait s’inquiéter lui aussi, abandonné seul dans une immense maison après mon départ précipité, nous aurons certainement à le rassurer une fois l’entrée foulée. Car jamais nous ne pourrions l’abandonner, mais le savait-il? Ainsi maintenu par mon vêtement, je te suivais au sein de la propriété désormais accessible, mes pas calquant leur mouvement et leur vitesse aux tiens quand bien même, il me semblait là être un jeu dangereux avec lequel tu jouais. Marcher à reculon après tout ceci était-il conseillé? Et je m’inquiétais. Et tu t’inquiétais. Un sourire fendait mes lèvres avant qu’un air plus désinvolte ne prenne place sur mon visage. « J’ai pas mal. Je sens rien.. Je t’ai porté? » Mes sourcils se fronçaient dès lors, dans le refus d’admettre qu’une telle chose était arrivée. Ma tête, elle, effectuait un mouvement linéaire de droite à gauche pendant quelques brefs instants, juste le temps que tu y vois la négation. « Je me souviens de rien… Rentrons. » Ta main détenant le tissu j’amenais à lâcher afin de me saisir, non pas de celle-ci, mais du poignet qui la surmontait. Je n’étais autorisé à prendre ta main..

A présent guide c’était vers la porte d’entrée que je nous conduisait tous trois. Sur le chemin nous séparant de celle-ci, un détail me vint à l’esprit et un rapide regard je jetais en ta direction. Ou plus exactement, je profitais de ma connaissance des lieux pour n’avoir à regarder en face de moi alors que je désirais m’assurer d’une chose. « Mais même si je sens rien tu pourras regarder ma blessure. C’est ton cadeau de Noël après tout… » Étrange cadeau mais une promesse était une promesse. Ma blessure tu avais réclamé en présent pour cette nuit de réveillon que nous passerions ensemble, ma blessure tu aurais telle que tu le souhaitais. Ton poignet je lâchais arrivé aux derniers mètres nous séparant de notre destination et, de ma main droite, je tatais poches de pantalons puis celles de manteau à la recherche des clefs. « Tu voudrais que j’installe un petit noeud dessus pour te donner le sentiment de déballer un cadeau? » Toutefois, cette blague ne saurait trouver l’expression l’accompagnant lorsque je me rendis compte de la situation. Sur la poignée mes doigts je déposais dans l’espoir vain que celle-ci s’ouvrirait. Comme prévu: espoir vain. Dos à toi, lèvres mordues, je ne savais de quelle façon je devais annoncer cette nouvelle pour le moins… délicate. N’allais-tu mettre fin à mes jours ici même une fois la vérité formulée? Glissant le long de ma trachée, ma salive issue d’une déglutition avant, qu’enfin, je ne décide à affronter mon destin. Tu ne serais pire que ces esprits malins rencontrés lors de notre excursion d’Octobre… « T’étais heureuse que je vienne aussi vite après l’accident pas vrai? » Si tous mes doigts se repliaient, mon index, lui, pointait en ta direction afin de démontrer qu’elle était la vérité cachée au plus profond de ton être. J’espérais que tu étais reconnaissante du déplacement effectué bien que, pour moi, c’était naturel d’avoir réagi ainsi. Avant même d’avoir réfléchi, je me trouvais déjà dehors à courir.. « Et… Je t’ai porté jusqu’ici aussi… Cette pensée te rend heureuse? Elle te touche un peu? » Pendant quelques secondes, je gardais le silence. Ta réponse j’attendais, d’une façon ou d’une autre, je patientais après celle-ci que ce fut d’un regard, d’un mouvement de tête ou, plus explicitement, avec l’utilisation de mots. Quel qu’était la façon dont tu désirais communiquer, celle-ci je serais apte à percevoir. Ce n’était qu’après un bref instant de blanc que je décidais de t’éclairer sur la situation: « Je suis parti un peu vite et j’ai oublié les clefs dans la maison...  » Exprimé ainsi, comprendrais-tu où le principal problème résultait? Déjà, mon manteau j’ôtais avec précaution pour te le tendre, signe que nous allions devoir endurer le gel un peu plus longtemps encore…. puisque nous étions enfermés dehors.
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Sam 9 Mai - 12:08
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Aussitôt enlevé, aussitôt il me manquait, ce manteau que je t’avais redonné. Ce manteau que j’avais rabroué et dont je m’étais moquée car bien incapable de dire les choses correctement, gentiment et sincèrement dès lors que mon coeur était à ce point fragilisé. À moins qu’en vérité, il n’était réchauffé d’une chaleur qu’il ne savait accepté. D’une confusion qu’il ne savait ni assumer ni gérer, alors tout n’était que rejet et moquerie. Quand bien même, je veillais à ne pas paraitre trop vindicatif, à ce que la situation ne trouve pas davantage de parallèle avec une certaine altercation que nous avions le mois précédent lorsqu’en panique j’avais accouru jusqu’au cabinet vétérinaire. Ce jour là aussi, j’avais rejeté ton vêtement. Je n’en voulais. Je ne voulais rien de toi, que ce soit matériellement ou une simple attention en guise de pardon. J’avais juste souhaité que tu disparaisses de ma vie. Que jamais tu n’y aies fait irruption. J’étais dure et injuste, n’est-ce pas ? Ce soir, si tu n’avais pas été là… Je n’aurais eu de raison de sortir de la maison non plus. Alors peut-être qu’au fond, je ne me trompais, tu étais bien un fauteur de trouble. La cause originelle à tous mes récents ennuis. Si tu n’étais pas loin pour certains, tu ne pouvais être tenu responsable de tous pour autant. Et ce soir, ce n’était pas volonté de te tenir éloigné, encore moins pas ressentiment que ton manteau j’avais ôté. Tu le comprendrais, n’est-ce pas ? Alors que je m’avançais déjà, te précédant de quelques pas, pouvais-je croire en ce timbre de voix que tu usais pour rétorquer avec un fond de légèreté derrière ton air froissé ? Je l’espérais…

Emplie de ce même sentiment que par ma désinvolture à ton égard, mon souhait de ne laisser transparaitre aucune proximité entre nous, je te tirais à présent à ma suite à l’intérieur de cette vaste propriété. Une fois derrière les murs, je n’avais plus tant à me cacher. Sur ta manche mes doigts étaient en droit de s’agripper. Sous ce tissu se dissimulait une blessure qui me préoccupait. Je m’inquiétais, il était vrai, mais il était aussi plus aisé de prétexter préférer n’avoir en rien à t’être redevable. Cette plaie représentait une dette. Si je la pansais, je l’effacerais ? Mais plus encore, en mon for intérieur que ma voix refuserait certainement d’avouer, c’était ta douleur que j’aspirais à estomper. Je ne saurais la faire disparaître, n’étant dotée de la magie des fées sous ses doigts qui pourraient leur être comparés. En réponse à ma sincérité, fidèle à ta personnalité, tu mentais. C’était si exagéré que je n’avais même pas à douter. Prétendre ne pas même te souvenir que tu m’avais porté… Comment étais-je censé croire ensuite que tu n’avais point mal comme tu l’annonçais ? Tout au contraire, ce déni criait ta douleur. Combien de fois devrais-je te répéter qu’il était inutile de jouer les héros et les durs à cuire ? Face à ce constat, je secouais la tête, lasse face à ton obstination presque aussi prononcée que la mienne. Tu étais fatigant. Fatiguant et insolent, toi qui prenait le pas sur notre marche. Peut-être essayais-tu simplement d’esquiver le sujet tout comme ton bras se défila d’entre mes doigts. Pourtant, loin de fuir, tu t’en saisis en retour. La chaleur de ton emprise bienveillante se fit ressentir autour de mon poignet. Quel besoin avais-tu de me guider ainsi ? Je connaissais le chemin.

Étrangement, j’obtempérais cependant. Je te suivais sans résister. Sans doute n’avais-je tant l’âme à batailler. Plus vite nous serions rentrés, mieux ce serait. Je m’en convainquais afin d’expliquer mon inhabituelle coopération. Tu n’avais à me tenir par le poignet, mais après m’avoir porté sur ton dos, toute remarque à ce sujet prenait-elle encore effet ? Pour cette soirée, exceptionnellement, je laisserais passer. Je me laisserais entrainée, et parce que ta silhouette ainsi vu de dos me rassurait. Ta présence m’apaisait. Paradoxalement, toi le parasite souvent synonyme de mes ennuis, à ta personne je commençais à m’habituer. À m’attacher… Une pensée qu’aussitôt profondément j’enterrais et de laquelle tu m’étais à me détourner en te remettant à parler. Tu te laisserais soigner ? C’était inespéré ! Un bien étrange présent pour une nuit de Noël, mais il était tel que je l’avais réclamé. Et de ta part, je ne souhaitais autre chose. Réciproquement ? Pourtant, je me contractais soudainement lorsque tu ajoutais la précision d’un noeud pour donner l’impression d’un cadeau à déballer… Tes propos précédents raisonnaient en écho. Ta notion des jolies filles à déballer… Cherchais-tu à faire un sous-entendu ? Me taquinais-tu ou tâtais-tu le terrain pour vérifier si une brèche s’était ouverte ? Ton bras j’avais réclamé pour présent, tu y concédais, mais me demanderais-tu quelque chose en retour ? Pour avoir jouer au preux chevalier, jugerais-tu implicite d’obtenir récompense ? Je l’appréhendais soudainement. Ne jamais oublier qui tu étais. Un séducteur, profiteur sans grande morale ni conscience. Essaierais-tu de profiter de la situation pour me prendre dans tes filets ?

Arrivés sur le perron de la maison, ce doute qui me taraudait prenait le chemin d’une vague confirmation. Qu’attendais-tu pour ouvrir la porte ? Pourquoi t’agitais-tu soudainement avec un malaise palpable ? Avais-tu choisi ce moment pour formuler ta requête ? En la mettant sous condition de bien vouloir me laisser enfin rentrer me réchauffer, tu devais penser t’assurer plus aisément mon consentement. Néanmoins, j’espérais encore après un autre cheminement. Un espoir qui s’atténuait chaque fois qu’un peu plus tu parlais. Ce besoin de me rappeler – ou de chercher à me faire l’exprimer, je ne savais –, la joie ou plutôt satisfaction voire seulement soulagement ressenti lorsqu’à mes côtés tu étais apparu… Je me méfiais. Mes sourcils se fronçaient, et profondément je t’en voudrais si tu tentais véritablement de tourner la situation ainsi au service de tes vils désirs. Je t’avais accordé un fragment de confiance, à nouveau, j’avais commencé à t’apprécier. Briserais-tu encore toute illusion du bon que je pensais trouver en toi ? Tu insistais. Je me renfermais. Tu ne semblais savoir comme j’avais horreur que l’on me rappelle des moments de faiblesse, voire ce soir de détresse, que j’avais pu montré contre ma volonté. Vraiment, de ta stratégie, tu n’obtiendrais guère que ma colère. Un agacement croissant tandis que le froid me saisissait d’autant plus. Idiote que j’avais été de te rendre ton manteau ! À présent, tu jouissais de sa chaleur et me tenait en otage sous la morsure du froid devant cette porte que pour une raison encore inconnue tu m’empêchais de franchir. Franchement, ne pouvions pas avoir cette conversation une fois à l’intérieur ? À moins qu’effectivement, tu avais pour volonté de me faire céder par cet infâme procédé.

Dans ma tête, je dressais un tel plan machiavélique de ta part que finalement, lorsqu’enfin tu crachais le morceau, sur l’instant je fus… Soulagée ? « Hein ? »  m’étonnais-je, le cerveau court-circuité. Ce n’était que cela ? Tu avais oublié les clés ? « HEIN ?! »  Et je réalisais soudainement ce qu’il en découlait. « Nous sommes enfermés dehors ? »  fulminais-je soudainement. Comment avais-tu pu… « Quel genre d’imbécile es-tu ? »  Ton foutu manteau je rejetais. Le dérobant de ta main tendue je le jetais ensuite pour décharger ma colère. Une colère qui n’avait de véritablement raison d’être, mais sinon, quelle autre option aurais-je que de pleurer face à une telle situation ? J’étais fatiguée, exténuée même. Depuis le début de cette soirée à partir du retour de l’aéroport, je n’avais eu plus que pour seule envie de me morfondre dans mon lit, cachée sous une couette trop épaisse qui me tiendrait bien au chaud pendant qu’à l’abri de tous regards, je laisserais libre cours à mes larmes. À cause de toi, je ne l’avais fait. Et maintenant, à cause de toi, je me retrouvais gelée juste devant ma maison sans pouvoir y entrer ? Bien évidemment, je n’avais rien sur moi non plus, puisque tu étais censé rester à l’intérieur ! Certes, tu avais accouru pour venir m’aider mais… Je ne t’avais rien demandé ! « Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? »  J’interrogeais mais n’attendais nulle réponse de ta part. « Ce n’est pas comme s’il y avait le moindre espoir d’une fenêtre restée ouverte en cette saison, »  pestais-je tout en réfléchissant à une solution. Mes yeux se posèrent sur notre compagnon à quatre pattes. « Si seulement tu étais encore à l’intérieur… »  La porte n’étant pas verrouillée de ce côté, il nous aurait suffi de l’exciter à travers la porte pour que Jethro s’attaque à la poignée. Il savait parfaitement le faire et l’avait à mainte reprise prouver. Sauf qu’il était avec nous, ne craignant cependant pas le froid, lui. « Pauvre Mingyun… » soupirais-je en pensant au chaton qui peut-être se sentait présentement à nouveau abandonné. « Je ne vois pas d’autre solution… »  Une résignation soufflée avant que mon regard ne vienne se planter avec fermeté dans le tien. « Appelle le majordome pour lui dire de venir t’ouvrir parce que tu as été stupidement enfermé dehors ! »  Le pauvre devrait se déplacer, mais son domicile était toujours plus proche que mes aïeuls envolés pour le Canada. En espérant qu’il pourrait se déplacer ou transmettre l’urgence à un autre employé possédant une clé. « S’il refuse, tu lui diras que je suis là. »  Ainsi, l’homme mettrait assurément tout en oeuvre pour que nous trouvions moyen de rentrer au plus vite.

Sur ces ordres, je te laissais faire. Ramassant ton manteau, je prenais tout d’abord celui-ci entre mes bras croisés devant moi. Quelques pas, et je m’asseyais sur la plus haute des marches du perron malgré la sensation glacée qui s’infiltrait à travers mes vêtements jusqu’à la peau de mes fesses et mes cuisses. Sans un mot, j’entendis que tu eus fini. Dès lors que tu semblais avoir raccroché, je m’en retournais à demi. Un signe je t’adressais. Celui de mon rejoindre malgré tout. Plus qu’une invitation, c’était une obligation, à l’expression sur mon visage tu le comprendrais. Je te fis place pour t’asseoir à mes côtés. Mon buste tourné dans ta direction, j’ouvrais mes bras, les levais afin de passer le manteau par-dessus nos épaules dans notre dos. Si nous ne voulions finir congelé dans l’attente inévitable, nous n’avions d’autre choix que de le partager. Nous rapprocher et nous tenir assez serrés afin que chacune des deux manches retombent sur nos épaules opposés respectives. Me saisissant délicatement de ton bras gauche, le plus éloigné, le blessé, je t’incitais d’ailleurs à t’orienter encore un peu plus vers moi bien que tel n’était l’objet initial de mon intention. Maintenant ton membre encore légèrement en suspend au-dessus de nos cuisses, nos genoux au contact, d’un doux ordre, j’appelais notre ami le chien : « Jethro, viens… »  Je lui fis signe de venir s’installer sur nous. Un devoir de couverture auquel il se prêtait bien volontiers. En guise de remerciement, nos doigts nous pourrons glisser dans son épais pelage le gratifiant ainsi de quelques caresses dont il était si friand. Sur ce corps chaud, je guidais ensuite ton bras meurtri à se poser. Sur la morsure recouverte de pansement et vêtement, je déposais délicatement et soigneusement ma paume. Nous n’avions plus qu’à attendre de toute façon. « Cette soirée aura au moins le mérite de rester gravé comme le pire de tous les réveillons de Noël… »  soupirais-je, les yeux toujours rivés sur ce bras blessé qu’inconsciemment, je couvais des caresses infimes en sillon de mes doigts. Malgré tout, il semblerait que je ne parvenais à m’ôter de la tête que tu avais été blessé à cause de moi. Ou peut-être, que j’étais triste au constat que le seul homme à mes côtés, celui qui avait foncé tête baissé n’était que toi… « Il doit être en train de bien manger au chaud… »  Je ne voulais l’imaginer en train de s’amuser, pourtant c’était un sourire bien insolent à mon goût présentement que je le visualisais. « Au moins, il doit être heureux… » C’était le plus important, non… ?

 
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Re: This Christmas #HaRa ♥ | Dim 7 Juin - 3:02
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This Christmas
I hope you come to me
like destiny filling us up
Perfect HaRa :heart:

« I want to remember
Your especially warm hands
Melted my frozen heart
Feels like it is only you »
Le loup affamé du froid, sous cette lune pour laquelle il n’avait intérêt, mordait nos chairs de ses crocs acérés. Sous les rayons argentés dansants, ma main droite tendue t’offrait barrière de tissu à ses assauts; tout juste assez pour te préserver - une fois de plus - le temps de trouver voie vers laquelle nous enfuir. La principale étant condamnée par mon incompétence - ou était-ce une insouciante et irresponsable habitude? Moi qui, jamais, ne prenait la peine de refermer à mon passage; aujourd’hui j’en payais le prix. Et dans cette punition je t'entrainais malencontreusement... -, à une secondaire je me mis en quête de trouver ainsi statique sur le perron de la porte. Un claquement sec résonnait brutalement à mes tympans, suivi d’un bruit de tissu flottant dans l’air avant de choir sur le sol. Cette protection tu refusais. La pierre tu me jetais en toute légitimité tandis qu’en mon fond intérieur, je blâmais cette spontanéité qui me caractérisait si bien pour cet oubli. Si tu t’en énervais, de mon côté, cette situation m’apparaissait presque prévisible malheureusement. J’étais ce genre d’Homme, je le savais. Quant à toi, tu l’apprenais à tes dépends. Les chairs asséchées par les assauts répétés, la pulpe de mes lèvres se pinçait néanmoins l’une contre l’autre face à la tempête qui sévissait et dont son oeil se trouvait être ta personne. Vers mon épais vêtement je n’effectuais gestes, bien que gelé, il me semblait que tu ne l’étais que plus encore; alors si de sa chaleur tu désirais malgré tout t’envelopper, celui-ci se devrait d’être à disposition le moment venu. Mon premier mouvement fut un petit pas sur le côté, preuve de ma dévotion à trouver une voie afin de pénétrer en cette demeure. Comme tu l’avais si bien souligné, les fenêtres devaient toutes être closes à cette période de l’année, quant à l’espoir de trouver porte accessible sans la moindre clef, elle s’avérait inexistante; pas vrai? La frontière de mes lèvres précédemment étroitement close laissait à présent un fin filet d’air s’échapper dans une brume opaque sous mes yeux. La nouvelle solution se dessinant était celle de faire appel à un serrurier, quand bien même je devais admettre que deux problèmes se posaient. Le premier était de trouver un professionnel apte à se déplacer ce jour à cette heure. Le second était la rémunération de ce dit professionnel; je doutais d’avoir assez de liquide dans mes affaires pour cela tout comme je doutais - en admettant que tu parvienne à me convaincre de te laisser payer cette bêtise - que tu en ais assez de ton côté également. L’ultime serait alors celle que tu énonçais bien promptement: appeler le majordome. En ce jour de réveillon où, enfin, il n’avait à s’occuper de ta famille; par ma faute il devrait faire le déplacement sur son lieu de travail. Je me saisissais cependant du téléphone jusqu’alors logé dans ma poche pour trouver son numéro dans le répertoire, conscient que par ce geste je m’incombais d’une dette envers ce vieil homme dont je devrais bien vite me défaire pour soulager ma conscience. De tous ici, il semblait faire parti des plus sympathiques depuis mon arrivée à peine trois mois auparavant; en tout cas, il m’était bien plus agréable de lui faire face qu’à ta Grand-Mère… Après quelques sonneries qui me poussèrent à espérer après sa disponibilité à nous répondre, la voix de l’homme s’élevait enfin jusqu’à mon oreille. Tout d’abord sérieux, dès lors qu’une explication de notre situation était partagée - ainsi que ta présence sans que ça ne soit un moyen de pression quelconque pour le pousser à accepter -, je fus surpris d’entendre un rire résonner. Un instant, j’eus presque l’envie de supplier le vieil homme de venir nous aider, quitte à appuyer jusqu’à l’utilisation d’un « ajusshi » dont il n’avait plus dû entendre les syllabes depuis bien longtemps; mais avant que cette demande ne soit formulée, il m’assura qu’il arriverait au plus vite avant de raccrocher. Je décollais le téléphone de mon oreille afin de baisser les yeux vers celui-ci, reconnaissant envers cet aîné que je ne manquerais de remercier chaleureusement à son arrivée.

Mobile entre mes doigts, triturant les recoins de celui-ci un instant; vers toi je m’en retournais. Et tu fis de même dès le silence retombé. En un geste tu m’intimais de te rejoindre sans te questionner sur ce que le vieil homme avait pu me dire. Tu le savais. Il ferait tout pour nous aider puisque tu étais là. Quelques pas j’effectuais jusqu’à l’endroit où tu avais élu domicile et m’asseyais sur cette même marche tout en maintenant une certaine distance de prime abord. Je ne désirais après une sensation d’éloignement entre nous mais m’installer trop près, n’était-il étrange? En toute réponse, tu me fis comprendre la nécessité d’un rapprochement de part ce vêtement duquel tu nous couvrais dès les fesses posées sur la surface gelée. Pourquoi ne l’utilisais-tu pas pour toi seule? Semblerait-il que tu n’étais assez contrariée pour me voir devenir statue de glace jusqu’au printemps prochain… Naturellement, je fis alors un geste destiné à réduire cette courte distance imposée par mes soins. Épaule contre épaule, nos genoux se touchaient sans qu’un regard je n’effectue en ta direction. Si mon visage je détournais, l’ambiance ne deviendrait-elle malaisante? Bien que fiancée de ton côté, du mien, je peinais à imaginer garder un calme serein face à une telle proximité de nos visages. De plus si le majordome arrivait à cet instant, n’aurait-il questions à se poser? Ne soufflons sur un feu déjà dangereux au vu de notre installation, ce brasier je ne désirais le voir s’étendre et nous brûler les doigts. Les tiens seraient pansés assurément, mais c’était les miens qui souffriraient des retombées à venir. Je n’étais joueur de la sorte et ce travail je l’aimais bien trop pour m’en voir renvoyé. Mais y prêtais-tu même attention? Bien que totalement à ton opposé, de mon bras meurtri tu te saisissais avec une douceur qui m’échappait. Vers toi, progressivement, je fus contraint de me tourner; alors bien entendu, mes iris s’aventuraient sur tes traits non sans un éclat de curiosité quant à tes intentions premières. Pendant ce temps, obéissant à ton ordre, Jethro venait prendre place sur nos jambes et partageait de sa chaleur avec nos corps endoloris par le gel. Ma main droite encore occupée par le téléphone se reculait pour éviter de se retrouver coincée sous ce corps velu encore en croissance; de l’objet elle se déchargeait afin de gratifier l’animal de quelques caresses à hauteur de son flanc le plus orienté en notre direction. De ton côté, tu préféras porter ton attention sur ma blessure, non seulement ton attention mais également l’une de tes mains puisque tu la déposais à hauteur du bandage. Sans jamais appuyé sur la plaie, à croire que tu désirais la protéger d’une quelconque façon de par ce geste. Tu étais inquiète, pas vrai? Cette plaie t’embêtait, n’est-ce pas? Si je n’en saisissais la raison exacte, tes gestes et tes propos, ils m’orientaient en cette direction, assurément. Mais pourquoi? Pourquoi t’en souciais-tu? Tu étais en un seul morceau après l’accident, à cause de moi nous étions enfermé dehors, comment trouvais-tu encore moyen de te soucier d’une plaie si superficielle? Tu n’avais à le faire… Et je manquais de m’échapper de ces attentions qui me troublaient en un geste lent. Ce qui m’empêcha d’agir furent tes mots, ce commentaire auquel j’étais prêt à affirmer le contraire. Mais encore une fois je ne le fis. Dans quelques années, j’étais certain de pouvoir trouver un tel souvenir divertissant si j’en oubliais l’accident auquel tu avais échappé. Mais de ton côté… Ton avion avait été annulé, tu partageais ta soirée avec un type que tu détestais, ton fiancé n’était présent, tu avais échappé à un accident aux conséquences dramatiques pour certains et, à présent, te voilà enfermée dehors dans le froid. Comment pouvais-tu trouver un amusement à ce souvenir? Pour toi, il s’agissait bien du pire réveillon imaginable. Un réveillon que tu souhaiterais effacé de ta mémoire et, certainement, que tu finirais par véritablement oublié au gré des aléas de la vie. « ça aurait pu être bien pire.. » te soufflais-je en esquivant ton regard pour orienter le mien vers cette masse neigeuse gisante au sol. Toute cette soirée aurait pu revêtir un spectre bien plus sombre si les événements s’étaient déroulés différemment; je n’y avais repensé depuis que nous avions quitté les lieux de l’accident; mais à présent tout me revenait en tête une nouvelle fois. L’odeur de caoutchouc brûlé, le bruit des carcasses de voiture que l’on éventraient, les gyrophares cinglants et assourdissants, les voix de ceux qui avaient échappés à la mort, la vue de ceux qui n’avaient pu s’extraire de ces griffes et ceux pour qui le temps était compté… La scène se redessinait devant mes yeux, à croire que la nuit devenait écran sur lequel peindre ces images. Mais tu y avais échapper. Aussi atroce ces souvenirs pouvaient être, tu avais survécu; y avait-il seulement quelque chose de plus important que ce seul fait? Une fois de plus, mon attention s’offrait à toi; aurais-je pu que ma main aurait trouvé point d’ancrage sur ton genou en guise de réconfort - un geste que tu aurais certainement repoussé venant de ma personne -; mais puisque Jethro siégeait sur ce dernier, ce fut mon seul regard qui essayait de t’en convaincre. Toute cette soirée, elle aurait pu mal se terminer…

Suivant ton regard vague, je constatais avec surprise ces gestes que tu effectuais par delà le tissu protecteur de ma plaie. Des caresses qui me désarçonnaient une fois de plus… Des attentions auxquelles je n’étais habitué et que je n’espérais de ta part. A tout hasard… Aurais-tu été frappé à la tête? Toute cette douceur n’était naturelle. Pas envers moi. Pas venant de toi. Serait-ce insultant de te demander ce qui te prenait d’agir de la sorte? D’une certaine façon, j’appréciais. J’appréciais ces caresses que tu m’offrais. D’une autre, je me savais aussi dans l’impossibilité de les espérer de nouveau. Tu n’étais ainsi en temps normal, tu étais fiancée à un autre et tu ne manquais de le rappeler, comme si déjà cette bague à ton annulaire ne suffisait à faire mémo à tous les imprudents espérant plus de ta personne… A tes traits j’offrais nouvelle observation tandis que tu paraissais perdue en de bien déprimantes pensées. « Tu dois lui manquer. » Du tac-o-tac, sans prendre la peine de réfléchir plus longuement, ces paroles m’échappaient. A ma place, combien auraient essayé de profiter d’une telle faiblesse émanant de ta personne? Aussi surprenant cela pouvait-il te paraître, je n’étais de ceux-ci. A l’instant présent, ne souffrais-tu de cette distance avec celui que tu aimais? Abuser de ta vulnérabilité n’était la solution adéquate… « Les hommes aussi peuvent ressentir ce genre de chose... » Sur le pelage de notre ami canin je posais mon regard; dans celui-ci mes doigts s’aventuraient inlassablement. Fusse là un besoin de m’occuper pour ne penser à la situation dans laquelle je me trouvais? Cet homme aurait au moins pu t’envoyer un message… Après tout, si tu avais de telles pensées, c’est qu’il n’avait pris la peine de communiquer avec toi pas vrai? Pourquoi c’était à un autre de réparer ses bourdes? Foutu bourgeois incompétent… « Comment il pourrait passer un bon réveillon sans avoir sa fiancée avec lui? Il est tout seul au Canada avec ta famille, ça a de quoi faire mourir d’angoisse un homme... » Connaissant ta Grand-Mère, j’osais espérer après son approbation quant à vos fiançailles… Sans quoi, je peinais imaginer l’état dans lequel tu retrouverais ton cher et tendre après plusieurs jours en sa compagnie sans avoir soutien quelconque de ta part. Tout comme j’osais espérer que ce type n’était un connard sans sentiment, sans quoi c’était te donner espoir vainement en formulant de telles idées. Mais qui pouvait mieux parler d’un homme que l’un d’entre eux? A sa place, tu me manquerais. Mais à sa place, j’aurais également envoyé un message ou, mieux encore, passer un appel pour rien qu’entendre ta voix… Rien d’étonnant à ce que tes sentiments se détériorent si c’était dans ses habitudes d’agir de la sorte!

S’infiltrant à travers mes lèvres, un nouveau soupir. A ce même instant, le portable jusqu’alors déposé sur le sol se mit à vibrer bruyamment. Etait-ce le majordome? De ma main droite je m’en saisissais pour répondre sans regarder au préalable mon destinataire. Grossière erreur. De mon oreille je décollais l’appareil bien rapidement et de celui-ci tu devais pouvoir l’entendre: la voix d’une femme vraisemblablement mécontente. « Yah! Si tu peux répondre à l’appel, tu peux répondre aux messages! C’est comme ça qu’on t’a éduqué?! Réponds! » A présent silencieuse, je me permettais de récupérer l’appel contre mon oreille afin de répondre en chinois avec un air désolé sur mes traits. Il n’était tant destiné à accompagner mes propos mais plutôt à te faire comprendre que je m’excusais pour l'interruption de notre précédente discussion qui, pour se poursuivre, devrait attendre que la furie à l’autre bout du fil ne se calme. « Désolé~ Il s’est passé quelques trucs de mon côté, je pouvais pas répondre… » De l’autre côté, la femme qui n’était autre que ma mère semblait quelque peu soulagé d’entendre ma voix. Pour preuve, elle ne criait désormais plus bien que son timbre naturellement enjoué résonnait fortement à mes tympans. Peut-être plus qu’à l’accoutumé? Avait-elle bu?! « Tu vas bien? T’as rien fait qui t’as envoyé à l’hôpital encore une fois hm?! » Vers les cieux mes iris s’élevaient en guise de réponse qu’elle ne pouvait percevoir bien évidemment. A croire que j’étais abonné aux hôpitaux… « Mais non, je vais bien. Je dois retourner travailler, je t’enverrais des messages plus tard. » Prêt à raccrocher, c’était sans compter sur la langue bien pendue de ma génitrice qui, vraisemblablement n’était prête à laisser filer son cher fils pour le moment… « Attends! Fei a prévu un cadeau de Noël pour toi. On était sûres que tu reviendrais pour les vacances, il faudra que tu m’envoie l’adresse à laquelle envoyer le paquet pour que tu puisse l’avoir. Tu penseras à la remercier! Je te connais comme si je t’avais fait, je sais que tu serais capable de l’oublier… Ah aussi, ne m’envoie pas de messages trop tard, on va aller s’amuser dans un club avec Fei et sa fille; ça fait tellement longtemps que je suis pas sortie dans ce genre d’endroit, ce sera un joli cadeau pas vrai? » Au gré de son récit qui n’en finissait dès lors plus, mes lèvres se pinçaient et je me contentais d’écouter. Bien qu’interloqué par le cadeau qu’elle s’offrait, je savais également comme ma génitrice avait toujours eu cette jeunesse fougueuse en elle… Une jeunesse dont elle n’avait pleinement profiter à cause d’un mariage précoce à ses 19 ans, s’en était suivi deux grossesses, des déménagements puis un troisième enfant… Et encore des déménagements. A présent qu’une vie stable elle avait, que des amies elle s’était faite, ne pouvait-elle profiter de ces clubs tant aimé par la folle jeunesse? En cette soirée festive où ni son mari, ni son fils ni sa famille elle n’avait, ne pouvait-elle s’offrir un moment hors de son quotidien bien routinier?
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