Il veut fuir les filles, la boite de nuit mais surtout Junji. Junji qui semble si à l’aise avec son entourage quel qu’il soit, ses sourires charmeurs et nombreux, il le fait se sentir moins spécial. Il se rend compte qu’il n’est pas le seul à qui il peut ainsi sourire. Il est trop aveuglé pour se rendre compte que les sourires de Junji sont différent de ceux qu’il lui offre à lui seul, il ne porte aucune attention à sa main ou son regard qui le cherchent, non, Nao ne voit que la fuite, aussi vite que possible. Il a fui la boite de nuit et la musique assourdissante, mais pas la présence de Junji, celle-ci, il la sent de plus en plus alors que le plus vieux est proche de lui. Il sent son souffle, son parfum qu’il aime tant. Il lui a toujours été difficile de demeurer concentré quand l’autre n’est qu’à quelques centimètres de lui. Il sait que Junji le rend fou, il ne pourra jamais rien y faire. Du premier regard, avant même que les souvenirs passés ne lui reviennent, il s’est retrouvé attiré vers lui comme à un aimant. Un désir impétueux qui a progressivement viré vers quelque chose de différent, de plus intense et profond. Il ne sait pas y poser de mots (surement par peur), mais ce soir Junji semble décidé à le faire. Un couple, il réprime un rire tant cela lui semble niais et absurde. Si éloigné d’eux. « Peut-être. » souffle-t-il, il donne l’air d’être détaché, le regard éteint sous ses paupières closes.

« Je veux être le seul. » qu’il rétorque capricieux, un léger sourire sur les commissures de ses lèvres, il ne désire pas le montrer, mais la réponse de Junji lui convient, pour le moment. Son corps cherche le sien, il en va de même pour son regard, ses iris éclairés. Ils s’embrassent enfin, cette fois Nao se laisse faire et prend part au baiser, sa main retrouve sa place contre le bras de Junji. Ils rentrent à l’intérieur, c’est toujours la même musique, la foule autour d’eux, mais il ne ressent plus la même suffocation. Junji envoie les filles au loin et Nao ne s’amuse pas vraiment de leurs traits qui se déforment dans l’incompréhension et l’amertume, il est juste heureux d’être enfin seul avec lui. Il attrape la coupe de champagne entre ses longs doigts, son regard jamais loin de celui sur l’ainé. « Surprends-moi. » Il se penche vers lui et laisse glisser ses lèvres humides contre la joue de Junji. Il rit durant cet acte, un peu enfantinement tandis que sa main recouvre celle du brun et l’invite à resserrer sa prise sur sa cuisse. « Donc…on est ensemble, là ? » Il sourit encore, refrène l’étrange sensation de son organe vital qui accélère.