Burning up

I need you baby

Stupide Alec.
Samran siffle entre ses dents, alors qu’il avalait le liquide brûlant pour la troisième fois de la soirée. Trois shots de vodka pure n’était pas grand chose pour le jeune homme qui l’accompagnait, pour lui, c’était plus d’alcool qu’il n’en avait avalé dans toute l’année réunie. Son compagnon, un jeune étudiant en psychologie, lui lache un regard inquiet.
“Ne me regardes pas comme ça” grommelle le jeune homme. “Arrêtes Taepyung-ah”
Le jeune homme lève les yeux au ciel, et...oh, ses cheveux étaient actuellement verts ?
“C’est Taehyung, hyung. C’était peut être une mauvaise idée cette sortie tu étais…”
“Shhhhh…”
Samran lui plaque la main sur la bouche. Il n’avait strictement aucune envie de rentrer chez lui pour se mettre au lit bien sagement.
Il avait passé les dernières semaines à penser à Alexander, retourner l’idée du jeune homme dans sa tête, et se rejouer la scène de leur dernière rencontre dans sa tête. Le papier donné par le jeune homme trônait encore fièrement sur son réfrigérateur, le narguant à chaque fois qu’il quitter les chambres de la fraternité et retournait près de chez sa grand mère.
A chaque fois, le papier le faisait grogner. Qu’est ce qu’il croyait être pour...pour lui avoir glissé son numéro dans sa poche, et avoir disparu ? Il n’avait même pas daigné essayer de le contacter lui même.

Si il était beaucoup de choses, Samran n’était certainement pas un homme facile. Il n’allait certainement pas faire exactement ce que le jeune homme désirer et l’appeler.
Qu’il aille se faire voir.
Que Hwang Alexander aille se faire voir, avec ses beaux yeux et sa fossette ridicule.
Le jeune homme était habillé pour l’occasion. Il avait trouvé sa plus belle paire de jeans, le genre qui avait rendu des hommes complètements fous avant, une chemise et sa veste en jean préférée. Tout en lui respirait la disponibilité, et il ne fallut pas plus de vingt minutes pour qu’il se retrouve pressé entre deux hommes sur la piste de danse.
Alors pourquoi, sérieusement, avait t’il repoussé ce très beau jeune homme quand celui ci lui avait proposé de venir chez lui ? Pourquoi est ce qu’il avait l’impression de voir Alec dans tous les visages pressés les uns contre les autres dans cette boite de nuit ? Pourquoi est ce qu’il s’était débattu pour atterrir dans l’air frais de la soirée, les jambes en coton et un bourdonnement étrange dans les oreilles.
Sortir son portable dans cette ruelle sombre et presser sur le nom d’Alexander dans ses contacts lui sembla être l’idée du siècle, honnêtement.
Jusqu’à ce que la voix grave au bout du fil le fasse sursauter.
“Euh..hum. C’est Sam...Samran.”
Il fronce les sourcils, plissant les lèvres légèrement, les joues rosies.
“Je t’appelle pour te dire que t’es un...un idiot ! T’es un idiot ! Je te déteste ! Je peux même plus essayer de prendre du bon temps sans te voir partout..Pourquoi...pourquoi tu me tortures comme ca ?”
Il fait la moue, s’appuyant contre le mur un peu trop mouillé et un peu trop froid.
“Viens me chercher...j’ai besoin de toi.” Il se mord l’intérieur de la joue. “Alec. s’il te plait.”

   

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Lâche de Samran.
Il peste Alexander. Il a beau tenté de se concentrer sur sa chorégraphie il manque cruellement d’attention. Depuis qu’il avait donné son numéro à Samran il avait attendu accroché à son téléphone que ce dernier lui envoie un message, le contact, l’appelle … Mais rien, silence radio. Rien en plusieurs jours et c’était devenu une torture pour Alexander. Il avait même tenté de monter tout un plan stupide pour tomber sur Samran de façon inattendu mais sa fierté l’empêchait de le mettre en place. Pourquoi devrait-il lui courir après ? Il avait assez donné ! Pensait-il amèrement alors qu’une petite voix en lui lui soufflait qu’il ne donnerait jamais suffisamment pour Samran et que ses sentiments pour lui le pousserait toujours à plus … évidemment qu’il en ferait toujours plus … surtout si le thaïlandais lui donnait une chance d’approcher. Mais pour l’instant Alexander se convainquait du contraire. Il n’avait toujours pas donné signe de vie, ce n’était pas normal. Il avait conscience que d’avoir ainsi laissé Samran alors qu’il était sous le coup de l’émotion n’avait pas été des plus … gentleman mais Alexander n’avait pas su gérer mieux. C’était tout ce qu’il avait pu faire ce jour-là et avec le recul il se maudissait d’avoir agi ainsi. Il aurait au moins pu avoir la décence de le ramener chez lui, mais il n’aurait pas supporté de continuer la conversation. Finalement il avait encore agi comme bon lui semblait, fuyant quand il avait envie de fuir, laissant encore Samran dévasté. C’était presque devenu une habitude. Une mauvaise habitude malsaine et lâche.
 
Il en payait aujourd’hui les frais. Il soufflait en tombant au sol, la respiration courte et douloureuse. Il se butait plus que d’habitude aux entrainements, dormant à peine. De toute façon il en était incapable. Il ne cessait de penser à Samran, encore et toujours … C’était un mélange de colère et de manque. Il avait l’impression d’avoir raté son cou mais d’un autre côté savait parfaitement qu’il devait agir ainsi pour son propre bien … Il n’en pouvait plus d’essayer d’attirer l’attention de Samran. Pas comme ça … Il ne voulait plus être cet ado amoureux et malheureux qui voyait l’objet de ses rêves aux bras de son frère. C’était une torture qu’il ne pouvait plus supporter, encore moins maintenant que son frère était devenu un fantôme du passé … Pourtant il le sentait encore et toujours là.  Caden lui lance un regard qui veut tout dire et Alexander grimace « la ferme. » Ce n’était pas encore ce soir que Samran l’appellerait, au vu de l’heure il devait déjà dormir. Caden soupire et lui donne un petit coup sur l’épaule en quittant la pièce.
 
Alexander était épuisé, il fixait le plafond aveuglé par les néons, pourtant il ne fermait pas les yeux. Au contraire. Il se brûlait les rétines à s’en faire mal. Il n’est arraché à sa contemplation que par l’appel vibrant incessant de son téléphone. Il pense à Caden et ses yeux encore flou n’arrivent pas à lire le nom sur l’écran. Il décroche sans grande conviction « Hum ? » mais la voix qui lui répond lui fait manquer un battement. Il tente de se reprendre mais sa gorge est nouée de surprise. Samran le supplie de venir le rejoindre, de venir le chercher … troublé il ne sait comment réagir et souffle après quelques secondes de silence. « Tu es où … ? » Il pourrait perdre sa place dans le groupe à faire ce choix … mais il fallait croire que Samran passait même avant son rêve … Il prenait un risque inconsidéré mais n’hésita pas une seconde. Il récupère ses affaires et court dans le couloir en écoutant Samran. Il croise Caden et lui souffle tout bas « Couvre-moi frère. » il quitte le bâtiment rapidement pour rejoindre l’endroit en se couvrant le visage. Il prend sa voiture et rejoint le club en quelques minutes. Il le cherche de longues minutes avant de le trouver dans la ruelle … Il marche doucement jusqu’à lui et souffle « Qu’est-ce que tu fou Samran putain … » il semblait complètement ivre. Il craignait même qu’un homme est tenté quelque chose avec lui …
 
Il repensait encore aux paroles remplie de colère et de tristesse du garçon … Il ne pouvait s’empêcher de sourire en coin, ravalant sa fierté de voir qu’il l’obsédait autant que le thaïlandais hantait ses pensées … Il s’agenouille à sa hauteur et relève son visage qu’il caresse d’une main chaude. Il déglutit «  je vais te ramener … » souffle-t-il. On ne pouvait voir que ses yeux sous sa casquette et son masque qu’il portait comme d’habitude une fois dehors. 

   

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Samran savait qu’il aurait du avaler sa fierté. Faire autrement, pour une fois. Rappeler Alexander et lui donner sa chance. Et en même temps, quelque chose dans son comportement… dans sa façon de disparaitre à nouveau alors qu’ils venaient juste de se retrouver, lui avait fait vivre les pires moments de sa vie. Et puis au bout de quelques jours, ce n’était plus de la triste, mais un drôle de mélange de frustration et d’obstination qui l’avait empêché de l’appeler.
Sa grand mère le lui disait toujours. Il méritait qu’on lui offre tout et qu’on lui fasse la cour. Bien évidemment, il ne demandait pas des roses et du champagne, mais il demandait simplement que le jeune homme duquel il pourrait bel et bien être attiré ne le laisse pas soudainement en plan après lui avoir annoncé qu’il était amoureux de lui depuis des années.

Qu’est ce que ca voulait dire, hein ? Il n’avait strictement rien à se reprocher. Il avait essayé de refaire sa vie, ces sept dernières années. Il n’allait pas courir après un souvenir si celui ci ne voulait pas faire un petit effort.

Une petite voix, une autre petite voix répondait à la première qu’il ne pouvait pas simplement ignorer tout ça. Qu’il ne pouvait pas ignorer son coeur qui s’était serré en voyant Alec dans son studio, avec ses grands yeux, ses fossettes et ses membres bien trop longs et peu coordonnés.
Il devait savoir si sa ressemblance avec Yoonjoon n’était pas finalement ce qui l’attirait chez lui. Et plus il y réfléchissait plus il savait. Il savait qu’au fond de lui, quelque chose l’avait attiré chez Alec bien avant que toute cette tragédie ne se déroule.

Parce qu’aimer Yoonjoon était facile...confortable. Aimer Alec...Yoonjae, c’était comme s’amouracher d’une tornade.

« Hum ? » Le jeune homme laisse échapper un juron dans sa langue natale. Même sa voix était capable de lui faire ressentir des émotions qu’il ne s’était plus pensé capable de ressentir depuis de longues années. Elle avait perdu de sa qualité enfantine. Elle était grave et posée. Il était foutu.
« Tu es où … ? » Jin pousse une canette du pied en gromellant, puis finit par répondre doucement. “Rainbow Road, à Itaewon.” souffle t’il avant de raccrocher. Quelques personnes passent devant lui sans lui prêter réellement attention. De toute manière, il avait perdu toute envie de se faire draguer et d’avoir une relation sexuelle rapide dans les toilettes d’une boite de nuit. Il voulait simplement voir le stupide visage d’Alexander...et peut être aller se coucher.

Finalement, au bout d’un temps, des pas se rapprochent de lui et s’arrêtent. Il s’apprête à lancer une réplique cinglante à la personne venue l’importuner, quand ses yeux se posent dans des prunelles en amande, et il sourit largement, un peu bêtement. “Tiens, Yoonjae-ah~!” Comme si il avait oublié sa colère contre lui...Comme si il avait oublié pourquoi il l’avait fait venir jusqu’ici.
« Qu’est-ce que tu fou Samran putain … » Samran plisse le nez. Même avec un peu trop d’alcool dans le sang, il réussit l’exploit de ressentir à une princesse de jeu vidéo, avec ses longs cils, son nez retroussé et ses lèvres pleines qui se plissent légèrement. “Et bien tu vois, j’avais l’intention de boire, de me détendre un peu et de flirter avec des garçons.” dit t’il sur le ton de la conversation. “Et ca allait bien jusqu’à … jusqu’à ce que tu me gâches la soirée, avec tes yeux...et...et...ta bouche et ...ta furieuse façon de me sourire quand je suis en colère...je suis en colère contre toi, idiot !”

Il grommelle quelque chose sous sa barbe. Il n’était en réalité pas aussi saoul que ça. Pas saoul au point de ne pas pouvoir marcher, mais juste assez pour perdre son inhibition.
« je vais te ramener … » Samran fait la moue, hésitant. Il finit par se relever, et vacille légèrement, tombant contre le torse de son compagnon. “Oops.” Il lui donne une tape. “Ramènes moi chez moi.”

   

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Alec le regarde, son air boudeur ne le rend que plus attirant. Il esquisse un sourire en coin derrière son masque et tente de le relever bien que Samran ne semble pas y mettre beaucoup du sien. Etait-ce une technique pour qu’Alexander soit obligé de le prendre à bras le corps ? Il se demande si le jeune homme n’était pas trop ivre pour ça … Il l’attrape par les hanches et le soulève pour le mettre sur ses deux pieds. Il vacille doucement mais le plus jeune se charge bien de le garder contre lui. Il tire doucement sur son masque pour dévoiler sa bouche et son sourire en soufflant « Quel sourire ? » il ricane doucement pour taquiner Samran en presse ses doigts sur sa hanche en frôlant son nez du sien. Chacun de ses gestes visaient à le déstabiliser pour qu’il perde ses moyens. Alexander ne pouvait s’empêcher de le trouver craquant, davantage quand ce dernier affichait une mine contrariée. Il tiqua bien évidemment quand Samran lui parla de ses hommes, la jalousie prenant possession de son cœur lentement, mais il était tout aussi satisfait de voir qu’il arrivait à déjouer ses plans même sans être là … Alors il avait pensé à lui ? Samran avait dû passer des nuits entières à se demander quoi faire, à être tiraillé entre l’envie de lui faire la gueule, lui faire payer, et celle de le retrouver … Alexander le serre contre lui et le fait reculer jusqu’à buter contre un mur et encadre son visage de ses deux mains. « T’as pas le droit de danser contre d’autres mecs pour m’oublier Kim Samran. » Souffle-t-il de sa voix grave et de ses yeux perçants, semblant regarder l’âme du thaïlandais.
 
Il remonte doucement son masque comme s’il coupait court à la discussion avant de tirer Samran de ce mur surement froid et l’entraine vers sa voiture en gardant la mine basse, sa casquette sur le visage pour qu’on ne puisse pas le reconnaitre, tout du moins pas aussi facilement. Il ouvre la portière à Samran et l’aide à s’y installer avant de contourner rapidement sa voiture, discrète et se fondant facilement dans le flot de voiture. Il soupire une fois à l’intérieure et se pense vers le thaïlandais pour lui attacher sa ceinture. Il retire son masque en croisant son regard et souffle contre le bas de son visage de façon intentionnelle. « Tu crois que ça vaut le coup de te retourner la tête comme ça … ce n’était pas plus simple de m’appeler ? » Il esquisse un petit sourire victorieux, de ceux qui énerveront surement Samran mais qui n’avait rien de méchant. Au contraire … ce n’était qu’un jeu entre. Un jeu qui visait à attiser les émotions de Samran, pour attiser ses sens et lui donné envie de l’approcher encore plus … approche moi Samran … Finalement on ne savait pas vraiment qui de l’autre était censé faire le premier pas … Mais Samran ce soir avait avancé son pion. Alexander savait bien qu’il fallait maintenant qu’il marque son coup à son tour. IL mordille sa lèvre en croisant les yeux si luisants de Samran. Il aurait été bien incapable de savoir pourquoi ce soir il lui paraissait si brillant. Etait-ce parce qu’il était là ? Ou parce que le plus vieux avait tout simplement trop  bu ? Alexander aimait à croire qu’il était celui qui lui faisait briller les yeux à ce point … Il se met alors à conduire en se tournant vers lui « Tu me donne ton adresse ? » sourit-il en coin. Il lui montre l’écran du GPS devant lui pour que Samran puisse noter, il cherchait surtout à voir son degré d’ébriété. Il esquisse un sourire un peu plus froid en roulant au hasard des routes pour lui laisser le temps d’écrire ou tout du moins de lui dire …
 
Alexander repensait à cette soirée. Il savait que Samran était dans son droit de fréquenter qui il voulait, et même d’avoir autant d’amants qu’il le désirait … Mais c’était trop dur pour lui de se l’imaginer et de le supporter. Il s’était en partie noyé dans la musique et dans son envie de devenir connu pour éviter son esprit de sombrer dans l’essence de ce garçon qu’il n’a jamais su oublier. Alexander n’avait jamais eu à faire face à son attirance pour les hommes car le seul qu’il n’ait jamais compté c’était Samran. Il n’avait connu que quelques filles ici et là … rien qui ne puisse lui donner un palmarès glorieux ni de quoi être fier. La vérité c’est qu’il avait cherché à oublier Samran mais n’avait rencontré que son fantôme ici et là. Il avait fini par se convaincre qu’il avait abandonné et qu’il avait tourné la page. Pourtant sa présence ici ce soir prouvait le contraire. Il ne pourrait jamais oublie Samran, le mettre de côté, tourner la page. Parce que Samran n’était pas un chapitre de son histoire, il était son histoire. Il était son héros, sa fin heureuse, sa fin déchirante. Il ne pouvait être heureux et libre qu’avec lui. Il n’avait pourtant jamais été aussi prisonnier de quelqu’un …
 
Il le tourne vers lui et l’observe un instant avant de souffler « Je sais que t’es fâché … » murmure-t-il de sa voix grave en plissant des yeux. Il le rapproche de lui et seul son masque le prive de pouvoir l’embrasser. Ils avaient l’air de deux gosses abîmés par la vie. Ils pouvaient bien se débattre et s’apprivoiser comme ennemi, ils avaient le même combat à mener. A le voir ainsi Alexander mordille sa lèvre et a soudain l’idée de l’emmener chez ses parents. Peut-être que finalement cette histoire devait repartir à 0 là où tout avait commencé. Peut-être que c’était dans leur passé qu’il fallait chercher les réponses. Mais il n’était pas certain que Samran supporte de retourner dans la maison où vivait, enfin avait vécu, YoonJoon … mais Alexander était persuadé qu’ils en avaient besoin tous les deux. Ils avaient besoin tous les deux de tirer un trait sur le passé, sans avoir à tirer un trait sur son petit frère … Il avait repris sa route et fini par tourner son visage vers Samran avant de venir caresser sa nuque d’un geste tendre et inhabituel. « Pourquoi t’as pas appelé … ? » murmure t il meme si dans le fond il connaissait déjà la réponse. Il n’avait pas envie de brusquer Samran, mais il n’allait jamais à la bonne vitesse. Trop lent quand il devait agir, et trop rapide quand il aurait du lui laisser du temps … a croire que Yoon Jae n’avait jamais su s’accorder … il glisse sa main sur le siège et cherche celle du garçon pour venir délicatement attraper son petit doigt … doucement mais sûrement pas vrai … ? Il mordille sa lèvre et retire enfin son masque qu’il jette à l’arrière et garde sa casquette sur la tête. Il lève ses yeux vers lui en tirant doucement sur la main de la panthère pour entrelacer leur doigt. 

   

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Samran n’irait évidemment pas inventer un statagème pour que le jeune homme le prenne dans ses bras, évidemment que non. Ce n’était pas son genre, et il n’était certainement pas assez désespéré pour ça. “Oops !” laissa t’il échapper en se collant tout de même littéralement à lui.
Alec avait décidément plus changé qu’il ne le pensait, se dit t’il en posant ses mains sur son torse. Il avait toujours été grand, mais quand il était au lycée, il ressemblait surtout à un adorable bébé giraffe, alors que maintenant, il avait pris du muscle. Beaucoup de muscle, pensa t’il en grognant.

Il n’était certainement pas sensé craquer pour lui mais lui faire passer un sale quart d'heure. « Quel sourire ? » Samran le fusille du regard, sa moue ne quittant pas son doux visage, même si il gigota en sentant ses doigts sur ses hanches. Le jeune homme lui donne un coup sur le torse, peu effectif, évidemment, parce que Alexander a tot fait de le pousser contre un mur et Samran oublie totalement ce qu’il voulait dire.
« T’as pas le droit de danser contre d’autres mecs pour m’oublier Kim Samran. »
Samran reste sans voix pendant quelques secondes. Peut être parce qu’il s’imaginait des choses ? Peut être parce qu’il avait espéré que le plus jeune  arrête de jouer avec lui et qu’il finisse par l’embrasser ?
Il plisse les yeux. “J’ai tous les droits, monsieur ! Tu n’es pas mon petit ami, à ce que je sache ! Tu aurais pu pourtant, mais tu as préféré jouer les ...hip !”
Le jeune homme est coupé dans son élan alors qu’il est glissé dans la voiture de son compagnon. Aussi énervé qu’il soit, il lui avait bel et bien demandé de le ramener, donc il se laisse faire, essayant d’ignorer son parfum.

Samran laise un regard noir et un peu enfantin au jeune homme, qui s’amuse de toute évidence de la situation.. « Tu crois que ça vaut le coup de te retourner la tête comme ça … ce n’était pas plus simple de m’appeler ? » Samran approche son visage de celui d’Alexander, l’air si concentré que pendant quelques secondes, on aurait pu le croire sur le point de l’embrasser. Finalement, il lève sa main et la plaque fermement sur son visage. “Espège de gou-goujat ! Tu me pelotes et tu me laisses ton numéro en espérant que je te rappelle ?” Il se laisse retomber sur son siège et laisse son compagnon se glisser derrière le volant, alors que Samran était déjà entrain de choisir une station de radio, en regardant l’autoradio comme si il l’avait personnellement offensé.

« Tu me donne ton adresse ? » Samran se penche sur le GPS. Il n’est pas si saoul que ca, évidemment, et il ne tarde pas à entrer l’adresse de son appartement luxueux à Itaewon. Il n’avait aucune envie de rentrer aux dortoirs et d’essayer d’expliquer à son colocataire son état.
Il se masse légèrement le front, posant la tête sur la fenêtre pleine de buée, et, plus doucement qu’il ne parlait auparavant, le jeune homme finit par murmurer doucement.
“Merci...d’être venu me chercher.”
Samran n’était pas fier. Ce n’était pas son truc, les soirées. Il n’était pas le genre de personne à sortir pour s’enivrer et tester ses charmes auprès d’inconnus, et encore moins à avoir des relations d’une nuit. Peut être qu’au fond de lui, il avait eu envie de se prouver quelque chose. De se prouver qu’il pouvait faire sans Alexander. Que celui ci était en tort de l’avoir traité comme ça, comme si aller dans les bras d’un autre qui ne ferait sans aucun doute que profiter de lui lui ferait du bien, alors qu’il savait que tout ce qu’il gagnerait, c’est de la honte et une horrible gueule de bois.
Appeler Alec lui avait au moins évité la première conséquence. Il n’était pas bien sur pour la deuxième, encore. Il avait trop bu, trop vite, en particulier quand on sait qu’il était plutot lait fraise que shots de vodka.

« Je sais que t’es fâché … » Samran laisse échapper un couinement de surprise en le voyant si proche. Il se serait frappé, frappé de réagir aussi intensément à sa simple présence, lui qui se targuait d’être fort et de n’avoir besoin de personne. Pourtant, assis dans la même voiture que le jeune homme, il se sentait terriblement vulnérable. Il avait envie de se jeter dans ses bras, et simplement d’oublier quelques secondes sa fierté ou des fantômes à fossettes.
« Pourquoi t’as pas appelé … ? » Samran n’était plus sur de pourquoi. Pourquoi il n’avait pas pu simplement ravaler sa fierté. Il suit le trajet de sa main, bêtement, simplement pour ne pas avoir à regarder son stupide visage si adorable. Il est incapable de repousser sa main pour autant, même si son froncement de sourcil est éloquent.
“Parce que….Parce que j’ai attendu presque dix ans pour que tu daignes revenir, Yoonjae-ah. Tu me dis toutes ces choses et tu t’en vas ? Non, je mérites mieux que ça, je mérites que tu prennes ton courage à deux mains et que tu fasses plus !”

   

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« J’ai fait le premier pas, à toi de faire le reste non ? Je suis venue jusqu’à toi Samran … » Samran soupire, frustré. Il n’était pas certain d’avoir envie d’en vouloir plus longtemps à Young Jae. Oui, il s’était comporté comme un doujat en le plantant devant le café ce jour là, mais…. Il avait toujours été comme ça. Un peu perdu, un peu maladroit. Yoon Joon avait toujours été plutôt sur de lui. C’était différent. Alexander lui donnait plus envie de l’embrasser et de le tenir contre lui, de le rassurer et de lui dire à quel point il pouvait être adorable que de le plaquer contre un mur quelque part entre le bar et sa voiture.
Il sait qu’il ne fera ni l’un ni l’autre, cependant. Il est juste plus qu’alcoolisé et frustré. Il ne savait plus quel genre de signe il pouvait lui faire pour qu’il comprenne, enfin. « C’pas moi que t’attendais. »
Samran fronce les sourcils et le nez. “Bien sur que c’est toi, idiot.”

Comme si c’était aussi facile. Comme si son affirmation pouvait mettre fin aux questionnements d’Alexander. Au lieu de cela, il semble plonger à nouveau en plein conflit. Il faut dire que Samran lui même ne savait pas exactement ce qu’il voulait de Young Jae. Il voulait peut être tenir sa main. Pouvoir enfouir son visage dans son cou et lui parler de toutes les choses qui l’avaient hanté, ces dernières années. Il avait envie que Alec lui demande de faire une sortie, et qu’ils aillent voir un film. Il avait envie de l’embrasser. Et c’est idiot bien sur parce qu’Alec n’est plus le même qu’il y a des années.

Il est coupé dans ses pensées par la voiture pilant violemment à un feu rouge. Il laisse échapper un couinement de surprise, et attrape la première chose qu’il trouve, c’est à dire la main du jeune homme, pressée contre son torse. Sa tête lui tournait. « tu vas bien ?! » Samran a envie de raler. De lui dire qu’il doit regarder la route avant de se préoccuper du reste. Sérieusement, Alec conduisait depuis combien de temps ? “Ca va...je vais bien.” souffla t’il finalement, la voix tremblante et la joue cherchant presque instinctivement le contact des doigts brûlants d’Alec. « Désolé … » Et aussitôt, ils sont partis. Samran se fait plus petit dans son siège. « j’te ramène … » Ils filent plus rapidement qu’il ne l’avait imaginé jusque chez lui, à Itaewon. Il se félicite d’avoir choisi un week end ou sa grand mère n’était pas là pour sortir. Il savait qu’il aurait eut le droit à un véritable savon. « Je suppose que … tu veux de l’aide pour monter … ? » Jin lui lance un regard noir et une moue, qui disaient que c’était évident. Et qu’il voulait que Alec prenne son courage à deux mains et l’aide à recouvrer son appartement en veillant à ce qu’il ne reste pas coincé dans l’ascenceur. Il humma confortablement en sentant l’air froid sur son visage, et tenta de sortir du véhicule.
La terre se mit à rouler si vite hors de son axe qu’il trébucha et s’affala droit dans un torse brulant. Il ne l’avait pas réalisé maintenant, mais il était frigorifié et épuisé. “Jae-ah… Portes. Portes moi.” Il fait la plus belle moue du siècle, celle qui lui valait du rab à l’épicerie, et qui rendait complètement fou les hommes autour de lui. Il l’utilise sur Alec, et il devrait se sentir honteux, mais pas du tout, quand il passe ses bras autour de son torse et inspire.

   

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De toute évidence, Alexander était en plein conflit intérieur, et Samran était partagé entre l’envie de rire et de lui pardonner les quelques semaines qu’il avait vécu simplement parce qu’il était adorable et qu’il était…. Lui, simplement.
Samran devrait s’en vouloir d’user aussi franchement de son pouvoir sur lui, mais si il ne pouvait pas être un peu égoïste de temps en temps, il savait que ça n’avancerait jamais. Au lieu de ça, il se sentit soudainement soulevé dans les airs avec un hoquet de surprise, comme si il ne s’était pas attendu à ce que le jeune homme ne cède a son caprice. Il passa immédiatement ses bras autour de son cou, riant légèrement pour cacher l’effet que ça pouvait bien lui faire. Il sait quoi il n'était pas non plus un poids plume. “On dirait… on dirait que tu as pris du muscle.” marmonne rêveusement le jeune homme de son perchoir. Il ne leur faut pas longtemps pour se glisser à l’intérieur de l’immeuble et devant l’ascenseur après que Samran eut chantonné “Bonjour monsieur Ahn !” au portier. « tu te sens comment … ? » Samran pose sa tête contre son épaule, un peu trop lourdement, et il s’excuse rapidement avant de répondre. “J’ai l’impression d’avoir la tête dans du coton… mais je me sens bien. Tu es là.” et il le pensait, ce n’était pas seulement l’alcool qui parlait, pensa t’il avec affection en voyant le jeune homme retirer son masque. Il ferme les yeux doucement en le laisser poser son front contre le sien. « C’est trop dur … » Le jeune homme se demande ce qu’il veut dire, exactement, jusqu’à ce qu’il se sente posé sans cérémonie dans l’ascenseur. Il est sonné, et il ne comprend pas. “Alec ? Alec ! Qu’est ce que tu fais ?!” Il n’allait pas sérieusement le laisser à nouveau en plan ?! Heureusement, quelques secondes plus tard, Alec sembla changer d’avis et fourra comme il put son grand corps dans l’ouverture, avant que l’ascenseur ne se referme sur lui. Sa m'y éclata de rire et se laissa attirer contre lui, l’observant les yeux mi clos. « Redis-moi que c’est moi que t’attendais … » Samran sourit avec tendresse, mais ce fut à son tour de s’impatienter. Il plaqua gentiment son compagnon contre le mur de l’ascenseur. “Si je le dis, tu me promets de ne plus disparaître ?” Les lèvres terriblement proches des siennes, il murmure. “C’est toi que j’attendais, Alexander.” souffle t’il avant de l’embrasser.
Il n’avait aucune intention de le lâcher à nouveau aussi décida t’il de poser ses mains sur son visage.
L’ascenceur entama sa montée.

   

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I need you baby

Il en oublia tout Alexander. Les risques qu’il prenait, le lieu, le fait que n’importe qui pouvait débarquer ici sans prévenir … Il n’avait qu’une seule envie, fondre sur cette bouche et ne plus jamais la quitter. Il avait tellement rêvé de ce jour ... il n’aurait jamais pensé que ce soit ici, dans cette ascenseur, avec un Samran ivre … mais l’émotion qui lui éclate le cœur à cet instant est si forte qu’il n’a envie de penser à rien d’autre, rien d’autre si ce n’est lui. Ses lèvres s’écrasent contre les siennes et cédant à plus de 15 ans d’envie Alexander inverse rapidement les rôles en le plaquant contre la paroi à son tour. Et dire que Samran était incapable de tenir debout il y a quelques minutes, le voilà fort en forme. Ou bien était-ce l’étreinte du plus jeune qui le faisait tenir debout. Il soupire, gémit même tant les sensations qui perlent sous sa peau son intense. C’est par vague, ça le possède autant que ça l’affaiblit, mais bon sang qu’il aime ça ; il se perd dans le baiser. Attrape le visage de Samran et lie sa langue à le sienne sans aucune retenu. C’est beaucoup trop bon pour lui … quand les portes de l’ascenseur s’ouvre, ça le sort à peine de sa transe. Il attrape l’arrière des cuisses de Samran et le soulève pour les lui enrouler sur ses hanches. Il traverse le couloir et l’embrasse à en perdre le souffle. Il laisse son amant le guider jusqu’à son appartement et le repose à peine le temps qu’il leur ouvre la porte. Portée par son élan il se glisse dans le dos de Samran pour lui dévorer la nuque et le cou alors qu’il tente d’ouvrir la porte vainement … Alexander rit contre sa peau et l’enlace en venant lui faire un suçon sur un coup de tête. Marquant ce corps, ce cœur, qui lui appartenait depuis bien trop longtemps.
 
Quand la porte s’ouvre et cède enfin Alexander le fait entrer en refermant derrière lui d’un coup de pied bien placé. Il retire casque, masque, veste … laissant le tout tomber au sol.  Il rattrape Samran qu’il n’avait laissé que quelques secondes et l’attire à lui à nouveau en tirant déjà sur son haut pour lui retirer. Il reprenait à peine son souffle quand il vint l’embrasser à nouveau. Il le plaque au mur du couloir avant de détacher ses lèvres des siennes pour venir croiser son regard pétillant. « Attends … » parce que mine de rien, dans son euphorie, il savait que ça allait trop vite … Il y a encore dix minutes il s’angoissait de savoir si c’était lui que Samran attendait ou son jumeau, son fantôme … il colle son front au sien et aspire le souffle de Samran en frissonnant «  tu … tu es … » tu m’enivres, laisse-moi reprendre contenance … il ne peut retenir son sourire alors qu’il revient goûter plus chastement les lèvres du garçon … « tu devrais aller dormir … » il n’était pas certain que continuer ainsi soit une bonne idée … après tout Samran était ivre et ce n’était pas comme ça qu’il s’imaginait coucher avec lui … « je t’aide si tu veux … » murmure t il