Si je voulais continuer à l’emmerde, je savais exactement où taper. Il n’aurait jamais dû me montrer aussi ouvertement cette faiblesse. J’allais m’en servir, et sûrement trop souvent. C’était idiot, mais j’aimais cette ambiance entre nous, cette façon qu’on avait de se chamailler comme si on se connaissait depuis toujours. C’était effrayant aussi. Cette complicité s’était installée entre nous sans même que je m’en rende compte. Je ne l’imaginais pourtant pas aussi porté sur son physique. J’avais du mal à garder mon sérieux face à son air de gamin fâché. Je levais les yeux au ciel en riant. « Diff…Diffamation parce que je dis que tu n’es pas tout à fait à mon goût ?? Je ne suis pas sûre que ça tienne devant un juge ! » Je me rasseyais en me mordant la lèvre, me rendant compte de la situation. Au lieu de s’éloigner, on ne faisait que se rapprocher. Je n’avais pas envie de me retrouver dans un placard pour bosser parce qu’il estimait que ce n’était pas une bonne chose de rester dans la même pièce ensemble. « Pardon pour ? Pour m’avoir forcé à toucher tes abdos absolument parfaits ? » J’étais sur une pente glissante et je n’étais pas certaine de pouvoir me rattraper. Je ne devais pas jouer avec le feu, mais quand mon regard croisait le sien, je ne pouvais pas m’en empêcher. « Tu l’as su la première fois que tu m’as vu. Que j’étais une chieuse. Je ne m’en suis jamais caché. » Pas dégueu. Je crois que je m’en souviendrais un long moment de cette phrase. Je le voyais mal à l’aise et je me concentrais sur le clavier de l’ordinateur pour ne pas le rendre plus mal à l’aise. Je détachais mes cheveux en soupirant d’aise. Je ne supportais plus cette queue de cheval qui m’arrachait le crâne. Maintenant j’étais prête pour l’écouter. Je terminais le compte rendu dans un long soupire et faisait craquer ma nuque. « Je me fais vraiment exploiter ! »