Khaliyan malgré son jeune âge et son parcours chaotique avait réussis à garder cette part d’innocence qui pouvait se lire dans son regard. Elle n’était ni naïve, ni idiote, mais laissait briller une aura encore enfantine et rassurante. Ce genre d’aura qui vous donne encore foi en l’humanité et que son oncle comptait bien choyer. Il n’a jamais eu de filles, ni officieusement, ni officiellement et Khaliyan ressemblait tellement à son frère qu’il était troublant pour l’homme de croiser son regard. Elle avait la même fougue et la même témérité que son défunt frère. Il appréciait ça. Il savait ce que représentait Khaliyan, autant pour le clan que pour sa famille, et il savait aussi que ce petit joyau n’était pas seul … mais il lui faudra plus de temps pour retrouver les deux autres. Jusque-là il se garderait bien de lui dire la vérité. Il n’y avait aucun intérêt à déterrer de vieux secrets qui la pousseront dans une quête impossible à réaliser … Quand Yohan arrive il acquiesce de son air toujours sérieux, seuls les quelques rides qui se plissent au coin de ses yeux témoignent de son affection pour le garçon. Sérieux et promis à un grand avenir, il ne doute pas qu’il fera un frère responsable pour Khaliyan, tout comme il l’était avec Il Kwon. Il savait à qui il confiait sa princesse et si certaines jalousies et bruit de couloir soufflait sur la cadette l’oncle les balayait d’un revers d’une main. Il ne laisserait personne gâcher l’existence de la jeune enfant qui se voulait déjà femme. Ça le fait d’ailleurs doucement rire, de ce rire toujours malicieux et tendre. Difficile de l’imaginer comme une machine à tuer qui a plus de sang sur les mains que n’importe qui ici … pourtant Srey lui confiait sa vie sans hésiter. Heureuse et presqu’insouciante à cet instant elle embrasse la joue de son oncle en soufflant « Promis j’apprends le protocole rapidement et arrête avec mes bisous. Mais je suis tellement heureuse de vous revoir mon oncle … » dit-elle avait une sincérité désarmante pour l’homme. Il acquiesce sans rien ajouté, n’étant pas un homme très bavard. Il ne parlait que lorsque cela était important, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il arrête discrètement Yohan et qu’il lui souffle d’un ton impérieux « prends soin d’elle » avant d’ajouter avec plus de douceur « je te fais confiance fiston. » il acquiesce comme s’ils s’étaient entendu sans attendre la réponse du garçon et s’éloigne déjà remontant ses manches. L’amour que lui portait Srey n’avait pas de limite, il était son seul lien familial encore en vie et il l’aimait autant qu’elle pouvait l’aimer en tant que père. Elle se disait, à cet instant, qu’elle avait de la chance. Elle se saisit de sa valise, désireuse de montrer à Yohan qu’elle n’avait pas besoin d’hommes, avant de se tourner vers lui « Nos chambres sont loin l’une de l’autre ? » parce qu’à cet instant elle n’avait que cette idée saugrenue de fixée en tête. Elle ne voulait pas qu’il soit trop loin, cet inconnu. Elle qui avait passé la majeure partie de sa vie à les fuir, les inconnus, s’entichait facilement de l’un d’eux. Quelle magie faisait-il là ? elle plisse ses yeux en amandes vers le garçon, laissant son regard percer sous ses cils noirs, avec malice et complicité. Il lui avait attribué, il devenait donc son repère. Ainsi Yohan était entré dans sa vie et dans son cœur.

Le respect, pour être véritable, ne doit être mêlé d'aucune crainte. L'homme même ne respecte pas un autre homme, quelque puissant qu'il soit, s'il le craint. il y avait bien longtemps que le jeune adolescent avait cessé de respecter autrui par crainte, cela relevait des ordres de son père adoptif. Le respect était une chose qui se gagnait et qui était indépendant de l’âge et du statut social. bien trop simple que d’espérer le respect d’une personne que l’on bafouait. et si il avait été dur de jongler de la sorte entre ces aînés, yohan avait rapidement appris à ne respecter que les personnes que son propre père respectait et qui savait faire preuve d’un minimum d’estime à son égard. si il ne respectait que trop peu de personne, son respect lui, était à la hauteur de sa détermination, sans faille. en l’occurence et malgré sa réticence à jouer les nounous, l’oncle de la jeune fille, était l’un des hommes que le jeune adolescent respectait, l’un de ceux qui savait le conseiller lorsque de besoin et n’hésitait pas à s’interposer quand le jeune téméraire s’attirer les foudres d’autres aînés. « bien entendu mon oncle. » prononçait-il poliment tout en s’inclinant alors qu’il entrainait d’hors et déjà la jeune femme derrière lui, grimpant les escaliers qui les mèneraient à leur étage. il prendrait cela pour une mission, un devoir, c’était bien le moins qu’il puisse faire. yohan n’était que trop peu apprécié, un branleur qui usait de la réputation de son père. de par la jalousie, l’on venait constamment déterminer soit même les raisons d’un tel comportement. mais yohan n’était qu’un branleur que parce qu’il fonctionnait ainsi et en aucun cas ne cherchait-il à se cacher derrière son père, celui-ci n’hésiterait d’ailleurs guère à lui en retournait une si son fils, quand bien même adopté, tentait de l’utiliser comme bouclier pour contrer ses tords. « mmh non, elles sont très proches l’une de l’autre. » cet étage était réservé aux enfants des dirigeants, ceux qui préféraient vivre au QG plutôt que dans un appartement personnel voir une maison. peut-être se sentaient-ils plus en sécurité, protégé par les leurs. « ta chambre est en face de celle de ilkwon et de la mienne, en gros ta chambre c’est le sommet d’un triangle. » il n’était pas sur d’être bien clair ni même si sa métaphore faisait sens mais soit il avait essayé. l’entrainant devant la porte de celle-ci, il finit par baisser la tête sur sa main qui maintenait le poignet de la jeune enfant. « on y est. » il relâche son poignet avant de placer ses bras derrière son dos, un air faussement nonchalant dessiné sur son visage. « là c’est ma chambre, t’y es en deux pas, enfin peut-être six vu que t’as des petites jambes. » lâche t-il se moquant ouvertement de la jeune femme alors qu’il déverrouille la porte de sa chambre. « toujours fermé à clés! et pas de visite nocturne. que je ne te vois pas t’immiscer dans la chambre d’ilkwon je te préviens. » il la fixe en coin, son regard sombre s’attardant sur son visage de poupée alors qu’il lui fait signe de pénétrer dans sa nouvelle chambre. « après vous ! » lui fait-il signe d’un geste de la main, l’invitant à pénétrer dans les lieux. il n’y avait aucune raison pour qu’elle quitte celle-ci durant la nuit, elle possédait sa propre salle de bain, un mini frigo et une télé, aucune raison donc qu’elle ne l’inquiète en se faufilant dans la chambre de son frère. yohan savait très bien comment ce genre d’histoire finirait, il en avait suffisamment vu pour savoir qu’un jour elle deviendrait une femme. une femme convoitée.