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un bout d'Irlande que je t'apporte. ft Suck ♥

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un bout d'Irlande que je t'apporte. ft Suck ♥ | Sam 17 Mar - 11:47

Su Nah avait hésité longuement à faire ce qu’elle avait prévu. Elle avait peur de dépasser les limites et de ne pas garder cette place qu’elle était censé avoir dans la vie du plus vieux. Pouvait-elle prétendre être son ami … ? Avait-elle envie d’être son ami ? Très certainement non … Mais il y avait toujours cette affection qui la poussait à vouloir être auprès de lui, même pour simplement travailler. Depuis qu’elle avait décroché ce stage dans son entreprise elle ne comptait plus ses heures et il lui avait semblé que le terrain neutre du bureau de Carrick était devenu un refuge secret. Ils n’y faisaient rien de plus que travailler mais la quiétude qui se dégageait de leur simple présence suffisait à donner à ce bureau des airs de bulles à l’abri du monde. C’était en regardant un film qu’elle avait connu cette fête et en réalisant que c’était bientôt elle avait décidé de lui faire une surprise. Là encore elle se demandait si elle en avait le droit ? Mais la vie était faite pour être vécue pas vrai ? Elle toque à son bureau, lissant sa tenue en poussant un petit souffle. Elle déglutit et pousse la porte avec un sourire. Dans son sac se trouvait des bières irlandaises noires, dit Stout qu’elle avait trouvé en traversant toute la ville. Elle avait vraiment eu du mal à en trouver ainsi elle espérait que ça lui plairait. Dans un carton qui ne laissait supposer aucun doute sur son contenu, elle avait aligné des cupcakes de la saint Patrick qu’elle avait commandé spécialement pour ce jour. Dont Un cupcake à elle qu’elle avait tenté de faire tant bien que mal… Il avait mauvaise mine à côté des cupcake d’Andrew, mais au moins c’était du fait maison, et d’une façon que Su Nah ne saurait expliquer, c’était important pour elle. « Je te dérange pas ? » demande-t-elle de son sourire malicieux et farceur. Il fallait l’avouer, elle était fière de sa surprise. « Joyeuse Saint Patrick ! » lance-t-elle joyeusement en déposant ses présents sur le bureau de son patron …

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Re: un bout d'Irlande que je t'apporte. ft Suck ♥ | Sam 17 Mar - 13:57

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Pour le commun des mortels cette journée était tout à fait banale, mais Carrick, toi, t’adorais cette journée. Tu l’adorais, car ça te rappelais des souvenirs de jeunesse, surtout des souvenirs de beuveries et de soirée bien trop arrosées, mais de bons souvenirs quand même. Tu étais persuadé que cette fête presque nationale allait passer inaperçue ici, en Corée, malgré la fête organisée par l’entreprise. Tu avais tout de même mis son caleçon préféré, vert évidemment et une cravate que tout le monde pouvait admirer d’un joli vert profond qu’on pourrait confondre avec du noir. C’est assit, presque allongé, à son bureau les pieds posés dessus, les jambes tendues, la chaise penchée en arrière, les mains posées sur son ventre, que tu rêvasses. Aujourd’hui est une bonne journée, tu le sens c’est tout. Quelqu’un toque à ta porte et toi tu soupires las qu’on te dérange constamment. < Entrez… >

Une petite silhouette se faufile à l’intérieur. Ton regard se lève et tu oublies ta volonté de solitude. Tu te redresses rapidement, reposant tes pieds par terre et t’appuyant sur tes avants bras comme si tu voulais te rapprocher d’elle. Tu la reluques de haut en bas. Vraiment pas gentleman de ta part mais t’as pas pu te retenir. Elle était canon dans cette petite tenue. < Oh non… Je, hum, je réfléchissais… > ~ Tu ne me déranges jamais. ~ Voilà ce que t’arrivais pas à lui dire. Si ça avait été quelqu’un d’autre tu l’aurais réduit en morceau comme si tu l’avais passé dans une déchiqueteuse, mais elle… Elle pourrait même arriver t’annonçant la faillite de ta boîte que tout ce que t’arriverais à faire ce serait lui sourire béatement.

Tu zieutes sur les bières et la boites qu’elle a dans les mains. Des gâteaux et de la bière irlandaise. Tu écarquillais les yeux. < Comment t’as trouvé çaaaa ?! > dis-tu tel un enfant qui reçoit sa voiture téléguidée à Noël. Tu te lèves si rapidement que tu fais presque tomber ta chaise à la renverse. Tu t’approches d’elle. Tu restes tout de même suffisant loin pour maintenir une certaine bienséance. Tu la regardes droit dans les yeux et tu lui dis gentiment < Joyeuse St Patrick à toi aussi. > A ce moment tu te rendais pas compte mais elle tenait à toi autant que moi.

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Re: un bout d'Irlande que je t'apporte. ft Suck ♥ | Sam 17 Mar - 14:25

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Elle doit avouer qu’elle adore voir sa réaction, cette façon qu’il a de se redresser quand elle entre, de voir son visage si las s’afficher d’un beau sourire. Elle ne saurait dire si c’était sa simple présence qui le rendait ainsi ou si de voir ses bières qu’elle avait passé un après-midi entier à chercher. « Si tu savais tout ce que j’ai du faire pour la dégoter … je crois que cette bière est encore plus dure à trouver que de l’or ! » rit-elle en plaisantant avant de lui agiter une bouteille sous le nez. « Si tu veux je t’emmènerais à l’adresse où j’ai pu en trouver. » souffle-t-elle naturellement alors qu’elle aurait très bien pu simplement la lui donner, lui indiquer, lui montrer l’adresse sur un plan … Mais si elle pouvait se trouver des excuses pour passer un peu de temps avec lui, elle n’hésiterait pas. Elle craignait malgré tout de toujours la voir la repousser et lui dire qu’il n’avait pas d’elle pour aller s’acheter des bières mais Su Nah avait décidé d’oser. De tenter … Elle n’a pas été certaine que le regard qu’elle a vu lui jeter était appréciateur ou non, mais elle avait passé tellement de temps à choisir sa tenue qu’elle aimait l’idée qu’elle puisse lui plaire … « J’espère que je suis dans le thème je me suis rendue compte que je n’avais pas beaucoup de vert dans mon placard ! » sourit-elle en tournant sur elle-même pour faire voleter sa jupette et lisse son gros pull vert malicieusement. Elle remonte l’air de rien ses chaussettes montantes sans réaliser quel effet ça avait sur l’homme à ses côtés. Elle finit par se pencher légèrement en avant pour ouvrir la boite de cupcake délicatement craignant de les avoir abîmés pendant qu’elle les transportait et glisse une de ses mèches de cheveux derrières son oreille pour ne pas être gênée. Elle se redresse finalement en lui tends la boite ouverte. « Tada ! » lance-t-elle joyeuse devant la jolie fournée de cupcake. « Devine lequel est le mien ! » Rit-elle amusé devant le seul cupcake un peu bancale qui trainait dans un coin de la boite.

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Re: un bout d'Irlande que je t'apporte. ft Suck ♥ | Sam 17 Mar - 15:39

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Tu ris. Tu savais à quel point elle avait dû galérer pour trouver ces bières, pour t’apporter toutes ces bonnes choses, les efforts qu’elle avait fournis pour, tout simplement, te faire plaisir. Ca te touchait profondément. Tes yeux pétillaient d’émotion. Tu restais sans voix. Tu n’arrivais mais surtout, ne voulais pas croire que c’était parce qu’elle tenait sincèrement à toi. Tu avais peur. Peur d’ouvrir ton cœur à quelqu’un qui pourrait te le briser, peur d’être abandonné, peur de connaitre à nouveau la solitude. Si personne ne t’approchais, tu ne perdrais personne. < Avec plaisir ! Je ne connais pas du tout Séoul donc je dis pas non à un > « Si joli » tu penses, retenant difficilement ces mots dans ta bouche < guide. > Si frustrant de voir à quel point tu t’entêtais dans ta connerie. Tu ne pouvais pas lui parler franchement ? Lui dire ce qu’elle voulait elle aussi entendre ?! Non. C’était tellement plus simple de te taire et de tout garder pour toi. Elle était irrésistible dans sa tenue toute verte. Tes yeux criaient « wow » mais ta bouche filtrait tes pensées < C’est parfait ! > Tu vois à sa tête qu’elle s’attendait à une autre réponse donc tu ajoutes légèrement hésitant. < T-Tu es très jolie. > Tu baisses la tête, regardant les pâtisseries, pour ne pas qu’elle remarque tes joues rougies. Lorsqu’elle ouvre la boite et que tu aperçois les cupcakes, tu ricanes ç la vue du petit gâteau difforme placé à coté des autres. Au moment où elle dit « Devine lequel est le mien ! » tu dis en rigolant < Regardes celui-là il a déjà trop bu >. Quand tu comprends que Sunah l’a fait elle-même, tu tentes désespérément de te rattraper. < Oh j-je le trouve… Très appétissant ! Tiens > Tu glisses ta main dans la boîte et prend le cupcake que tu croques à pleine dents. < Mmmmm ! Délicieuxx > Tu ajoutes la bouche pleine et du glaçage tout autour de la bouche.

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Re: un bout d'Irlande que je t'apporte. ft Suck ♥ | Sam 17 Mar - 16:25

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Jolie ? Elle rougit avec un petit sourire et passe une main dans ses cheveux souriant à pleine dent. Ça se voyait qu’elle était satisfaite et le rouge de ses joues soulignait son contentement. Elle pince ses lèvres quand il se moque de son cupcake mais loin de se vexer elle éclate de rire en fermant les yeux. Son rire remplie le bureau et résonne jusque dans le couloir. Elle mord sa lèvre pour se faire moins bruyante et secoue la tête amusée en le regardant manger son pauvre gâteau qui avait bien mauvaise mine. « Tu es bien moqueur Carrick … » le taquine-t-elle avant de le voir s’en mettre partout. C’est dingue, c’est si cliché, si évident, mais là elle n’était pas dans un film ou un roman d’amour … c’était sa vie et la relation qui la nouait à Carrick elle ne pouvait pas la contrôler comme elle le voulait … elle lève sa main pour venir lui essuyer les lèvres de son pouce mais avant de pouvoir réaliser son geste, elle se stoppe. Surprise de son audace. Mais la vérité c’est qu’elle la voit. Cette bague. Cette alliance à son doigt. Parce que ça l’éblouirais presque alors qu’il porte ce gâteau à sa bouche. Il est marié et de toute évidence ce qu’elle faisait allait contre tous ses principes. Et ça l’énervait au plus haut point Su Nah de ne pas réussir à lutter, de ne pas avoir envie de résister. Parce qu’elle n’a même pas envie de rester sage. Elle veut lui retirer cette crème et elle veut le faire en l’embrassant, et se plaquant contre son torse et s’il ne devait la prendre dans ses bras qu’une fois, ça serait à cet instant. Mais elle réalise son horreur, son erreur. Carrick est un homme bien, un homme droit et d’ainsi jouer avec le feu ne la rend que plus garce et mauvaise. Elle s’était promis d’en finir avec les histoires d’amours foireuses et il a fallu qu’elle oublie son ex en posant son regard sur Carrick. Un coup de foudre à sens unique. Comment pourrait-il vouloir d’elle ?

Elle représentait peut-être la jeunesse et la beauté mais sa femme … dieu, chaque fois qu’elle franchissait les portes de l’entreprise tout le monde ne parlait d’elle. Et pour cause. La vérité c’est que Su Nah n’aurait rien à lui offrir pour rivaliser. Ni patrimoine, ni nom, ni enfant … Alors à quoi jouait-elle … ? Elle s’excuse soudain un peu distante et attrape un mouchoir pour le lui tendre. « Tu en as … sur la bouche. » elle détourne les yeux de peur qu’il ne remarque qu’elle a furieusement envie de l’embrasser. Elle pince ses lèvres et pose son poing sur sa poitrine. « Je sais que c’est une fête importante pour ton pays … du coup je me suis dit que le fêter … enfin fêter c’est un bien grand mot, mais que de marquer le coup avec de petits gâteaux et de la bière ça te changerais les idées … » Elle dépose la boite sur le bureau, de profil afin de pouvoir regarder ailleurs que vers lui, et ajoute dans un souffle « J’ai bien vu que tu étais soucieux ces derniers temps … Je n’ai pas tout compris mais en traduisant le contrat je pense avoir un peu saisie l’ampleur de ta dernière transaction et … » elle était maladroite, elle se voulait encourageante sans savoir « Ne t’en fais pas … je suis sûre que tu vas pouvoir avoir ce que tu veux ! Tu le mérites avec tous les efforts que tu fournies … » assure-t-elle sincère. Elle attrape une bière et lui ouvre pour trinquer avec lui. « Alors efface cette ride de ton front et dis-toi que ce contrat et déjà dans ta poche. » elle affiche un sourire doux en lissant de son pouce la ride de contrariété qu’elle voyait souvent sur le front de carrick. Elle s’écarte doucement en lui laissant sa bière dans les mains. « C’est vrai que vous devez pincer les gens qui ne portent pas de vert le jour de la saint Patrick ? » s’amuse t elle en s’asseyant sur le bord du bureau, croisant ses jambes.

Tu peux pas la regarder, tu sais pas si t’arriverais à te contrôler. Ca faisait très, trop longtemps que tu t’étais pas rapproché d’une femme. Elle te désirait, tu la voulais mais vous étiez les deux seuls à pas vous en rendre compte. Certaines rumeurs couraient déjà dans les locaux, même dans l’université de Sunah… Elle te faisait tout remettre en question. Alors que, depuis une décennie, tu n’avais jamais envisagé à modifier ton style de vie, aujourd’hui tu doutais. Et si tu t’étais engouffré sur la mauvaise voie ? Mal conseillé ? Est-ce que tu pouvais changer les choses ? Elle approche sa main de toi. Instinctivement tu te lèches les babines, pour simplement nettoyer le glaçage ou pour avoir un contact plus intime avec elle ? Toi-même t’en as aucune idée. De toute façon elle se rétracte. Tu doutes pour une fille qui ne veut peut être même pas de toi. Est-ce que tu serais prêt à tout quitter sur un éventuel quiproquo. J’entends déjà l’autre vieux grincheux te dire mais c’est impossible, tu vas provoquer la ruine de ta famille, et penses à ta petite sœur et blah et blah et blah. Tous des rabas joie ! Les seuls bons conseils que t’as jamais reçu proviennent de moi. Et de deux étudiants animant une radio locale. Franchement tu trouves pas ça pathétique ?! Si seulement tu pouvais être différent, les envoyer se faire foutre. Mais impossible, t’es trop obéissant. Si tu pouvais être un peu moins… Toi… Mais c’est toi que Sunah et moi aimons et pas quelqu’un qui est un peu moins toi. Tu prends une serviette qui était dans la boite pour t’essuyer la bouche en un passage. Tu lui fais un grand sourire montrant toutes tes dents pleines de gâteau. Quel crétin, c’est pas possible ! Elle te regarde pas. Ton sourire s’éteint comme une flamme sur laquelle on vient de souffler. C’est peut être celle qui allumait ton cœur parce que tu sens la joie te quitter. Soucieux toi ? Oui probablement mais pas pour les raison qu’elle imagine. Elle ne pourrait pas les connaitre. Tu n’oseras pas lu avouer. Ce serait avouer que tu as de sentiments, que tu es « amoureux » comme avaient dit Jun et Inha. Tu voudrais réprimer ce sentiment. Tu n’as pas le droit d’être amoureux d’elle. Ce qui te tracasse c’est qu’elle chamboule ton monde. Tout d’abord tu ne savais pas si tu pouvais quitter ta femme. Qu’est ce que ça allait engendrer ? Sur tant de vies, sur ta multinationale… C’est sûr que toi et elle vous seriez moins malheureux. Et puis, tu la quitterais pour qui, Sunah ? Tu n’avais aucune idée des sentiments qu’elle avait envers toi. Mais la seule raison qui comptait réellement pour toi, tu l’ignorais, tu la cachais, tu ne voulais pas la voir. Comme quand on veut dire quelque chose mais qu’on oublie. Ce sentiment de vouloir se souvenir sans vraiment réussir à le faire. Tu avais fait trop de conneries quand t’étais jeune. Tu voulais te rattraper. Te rattraper envers les parents. Leur prouver que tu pouvais être quelqu’un de bien. Sans eux pour te le dire t’étais coincé dans ta boucle. « Carrick... Qui que l'on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d'après nos actes. » Tu voulais que les parents soient fiers de tes actes. Sunah te rassures. Elle t’apaise. Son geste… c’était celui dont t’avais besoin mais que personne d’autre pouvait te procurer. Tu ne lui réponds rien. Quand elle enlève son pouce de ton front, il tombe comme si son support l’avait lâché.

Tu souris. Penser à la Saint Patrick te rendait le sourire. Elle te rendait le sourire. < Ca arrive… C’est pour ça que j’en porte toujours ! > Tu penses à ton caleçon mais tu ne peux pas lui montrer. Tu soulèves sagement ta cravate. Ton regard s’attarde sur ses jambes pendant qu’elle s’assoit sur ton bureau. < J’ai été traumatisé quand j’étais petit. > Ricanes-tu. Elle t’as ouvert ta bière. T’apprécies son geste. C’est pas le genre de nana a pleurer parce qu’elle s’est cassé un ongle en essayant de l’ouvrir en vain. Tu t’approches d’elle. T’es juste en face. La bienséance est partie se cacher sous ses draps. Tu tends ta bouteille pour trinquer. Tu regardes sa bouteille d’un air joueur. Quel boulet, c’est vraiment trop tentant et tu peux pas t’en empêcher. Tu soulèves ta bière juste au dessus de celle de Sunah. Tu tapes le fond de ta bouteille sur le goulot de la sienne qui provoque une montée de mousse. T’as réussi… Grâce à toi elle a de la bière sur sa jolie jupe… ! < Oh mince désolé… Je voulais pas te salir > Tu reposes ta bouteille sur ton bureau, t’éloignant de Sunah, et attrapes une serviette en papier. Tu lui donnes, n’osant pas l’essuyer toi-même. Un petit silence s’installe. Tu ne peux pas t’empêcher de lui demander. < Tu viens à la fête ce soir ? Ou tu as réservé ta soirée à ton petit ami ? > Nice Kick, c’était smooth comme approche.

Quand tu vois ses cheveux si brillants, si soyeux ils paraissent si doux, tu rêves de passer tes mains dedans, de les perdre dans sa chevelure, de les sentir, de les caresser. C’en est presque du fétichisme, même quand elle est pas avec toi c’est la première chose que tu te souviens d’elle. Debout en face d’elle, elle paraissait encore plus menue. < T’es jamais allée en Irlande ?! Tu te fiches de moi ?! Alors comme ça tu fais le tour du monde mais t’exclues mon pays… Je sais pas trop comment je dois le prendre… ! > dis-tu faussement vexé faisant un petit sourire malicieux. En réalité ça pourrait être une bonne occasion de l’y emmener, lui faire découvrir d’où tu viens. Ou peut être pas… Pour le moment c’est impossible. Ce sera toujours impossible. Suite à cette pensée, tu inspires longuement.

Quand tu tends ta bouteille pour trinquer, elle s’attendait probablement à tout sauf à ce que tu la mouilles. Tu t’arrêtes de rire quand elle s’excuse ne comprenant pas ton jeu puéril. Tu fixes silencieusement sa jupe pendant qu’elle la nettoie.

D’un coup, tu relèves la tête vers elle. Elle a donc quelqu’un. Fallait s’y attendre, une fille comme elle ne pouvait plus être disponible. De toute façon rappelles-toi, toi non plus t’es pas dispo. Tu sens une gêne à ton doigt. Ton alliance… Tu la fais tourner sur elle-même. Même à des milliers de kilomètres, fallait qu’elle te bloque. Bloquer dans quoi, de toute façon elle avait probablement un petit ami qui lui offrait des roses toutes les semaines, qui l’aimait comme personne d’autre, qui prenait soin d’elle. Durant une seconde tu mords ta lèvre inférieure. < Ah tu vas… > Elle t’interrompt. Eh oui, une blagueuse comme toi. T’as l’impression de respirer à nouveau. Tu n’avais pas remarqué que ton souffle s’était coupé. « Je suis mariée » Décidément, elle te laisse aucun répit. Elle était mariée… « disparu de la circulation » est ce que c’était une métaphore, ou tu devais le prendre littéralement ? Tu ne sais pas si tu as le droit de poser des questions sur son mari. Tu ne veux pas la froisser, mais elle t’en avait parlé en premier. Elle frotte à nouveau sa jupe. Tu prends un ton sérieux < Je suis vraiment désolé, je croyais que tu connaissais… En cognant les bouteilles comme ça, ça fait monter la mousse. > L’image de Sunah enroulant ses lèvres autour du goulot de la bouteille pour boire le liquide monter pop up dans ton cerveau. Tu rougis en réalisant les sous-entendus de tes propres pensées. Tu te racles la gorge. < Et… Tu sais pourquoi il partit ? Parce que… Enfin je veux pas être indiscret mais, franchement j’avoue que je comprends vraiment pas. >

« Non je ne connaissais pas … » avoue-t-elle dans un petit rire gênée. Paraissait-elle enfantine à ses yeux ? Elle rougit légèrement en ajoutant « Mais maintenant je saurais ! » Elle était un peu mal à l’aise de ne pas avoir su comprendre son intention mais n’eut pas le temps de réellement s’en inquiéter maintenant qu’elle lui avait parlé de son mari. Elle n’était pas certaine de savoir comment aborder la situation, si elle pouvait être totalement sincère, ou si … elle devait arrondir les angles, au moins pour le début ? Mais Su Nah était le genre de fille beaucoup trop sincère, beaucoup trop vraie, elle n’était pas certaine de pouvoir arrondir les angles sans donner l’impression de mentir … Elle sourit, de son sourire naturelle qu’elle ne force même plus – surtout pas en présence de cet homme – en finissant d’éponger sa jupe. Elle relève les yeux vers lui, peu certaine de comprendre ce qu’il voulait dire … il ne comprenait pas quoi ? Qu’on puisse la quitter ? Est-ce que ça sous entendait ce qu’elle … comprenait ? Elle ne peut retenir un petit rire timide qui se transforma en un gloussement ridicule. Elle avait honte de sa réaction mais n’avait su la retenir. Elle passe une main dans ses cheveux ayant soudainement chaud et porta sa bière à ses lèvres pour se donner contenance rien qu’un instant. Elle déglutit et fini par lui répondre « Oh si c’est plutôt facile de quitter une personne comme moi … » mais ne voulant pas se dénigrer devant le bel irlandais marié elle ajouta rapidement en croisant les jambes. « Et disons que si je peux être sincère … Je n’ai jamais vu de réel mariage qui … tienne le coup. » Elle réalisait à l’instant où elle prononça ses mots qu’elle pouvait donner l’impression de juger le mariage de Carrick. C’était loin d’être son idée et elle n’était que plus maladroite dans sa façon de faire. Tentant de voulant rattraper le coup elle précise d’un regard entendu « Tout du moins dans ma famille … » elle rabat ses cheveux d’un côté de son visage dans un geste qui vise à lui donner contenance. « C’était un homme avec qui j’ai eu une histoire mais avec qui ça n’aurait jamais pu marcher. Je n’ai pas su tomber amoureuse de lui … et c’est la base de toutes les jolies histoires de contes de fée pas vraie … ? » Elle esquisse un sourire un peu gêné avant d’ajouter « Il avait besoin d’un mariage pour débloquer un héritage, je dois avouer qu’à l’époque je n’y voyais là qu’un moyen d’aider un ami … » Elle affiche une petite moue contrite avant d’ajouter « Mais je suppose que j’avais tort, quand je te vois aujourd’hui je réalise à quel point le mariage est censé être sacré … et fait avec la personne qu’on a réellement choisie … » Elle ne cherchait pas à donner d’explication sur ce qu’elle venait de dire, lui laissant comprendre ce qu’il voulait comprendre de ses sous-entendues. Etait-ce réellement mal d’agir ainsi ? Su Nah était-elle arrivée à un point de non-retour à vouloir briser un mariage pour un coup de cœur ? Bon sang qu’elle avait envie de lui dire carrick tu me plais … tu me plais tellement que je n’arrête pas de penser à toi. Dis-moi ce que je dois faire, dis-moi que je me trompe quand j’ai l’impression que c’est réciproque. Dis-moi de laisser tomber, j’y arriverais pas si ça vient pas de toi. Elle baisse les yeux un instant et fixe cette bière. Elle avait besoin de savoir ce qu’il en pensait, comme si son avis importait plus que tous les autres … « Tu trouves ça bizarre … ? Que je me sois mariée pour cette raison ? Un mariage sans amour pour les autres … quelle idée pas vrai … » souffle-t-elle avec un petit air gêné. Il fallait l’avouer, elle redoutait sa réponse, mais dans le fond elle ne réalisait pas à quel point ils étaient pareil ….

Tu t’en voulais d’avoir fait ta stupide blague. Tu ne voulais pas la gêner mais c’était pourtant ce qui était arrivé. Tu ne réfléchissais que rarement aux conséquences de tes actes, c’est pourquoi, en général, tu t’interdisais toute impulsivité. De toute façon, l’impulsivité ne faisait pas partie de ton quotidien. Tous les jours se ressemblaient et quoiqu’il en soit on t’interdisait toutes fantaisies de ta part, comme le grand enfant que tu es dans ta société. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle te plaisait autant. Sunah apportait de la gaité dans ta vie. Son enthousiasme, sa simple présence, elle t’apaisait. Elle t’apportait, ce que personne d’autre ne t’avait jamais apporté. Elle te procurait la même sensation que l’on a quand entre dans un bain bien chaude. Sa douce voix parlant de son mari te brisait le cœur. Cet homme, indigne d’elle, l’avait abandonné. Mais égoïstement, tu rageais surtout à l’idée qu’elle appartenait déjà à quelqu’un d’autre. Tu regrettes qu’elle pense qu’on puisse la quitter facilement. Si toi tu pouvais l’avoir, tu la garderais pour toujours. C’était terrible qu’elle ne remarque pas tout ce qu’elle pouvait apporter à quelqu’un. En effet, depuis quelques mois tu avais retrouvé ton sourire perdu depuis trop longtemps. Elle te l’avait rendu. Tout en l’écoutant, tu t’assoies à coté d’elle. Tu te penches un peu en arrière posant l’une de tes mains derrière elle. Ton bras effleure le sien. Toi non plus t’avais jamais vu un mariage qui tenait bon. Pas de divorces, dans ton monde on préfère les faux semblants, mais ça voulait pas dire que les couples qui t’entouraient allaient bien. Tromperies, disputes, mépris. C’était, malheureusement, tout ce que connaissaient les gens autour de toi. Toi-même, tu n’y échappais pas. Tu te demandes si tes parents étaient encore en vie, si eux aussi en seraient arrivés là. Son mouvement de cheveux te déconcentre quelques secondes. Tu regardes sa bouche, mouillant tes lèvres avec ta langue. Vous aviez beaucoup de points communs, mais il est vrai que tu n’imaginais pas qu’un mariage caduc en ferait parti. « Su tomber amoureuse » Ces mots résonnent dans ta tête faisant écho à ta propre histoire. Pouvait-on se forcer à tomber amoureux ? Probablement pas. C’était certainement pour ça que tous les deux vous n’étiez jamais parvenus à aimer vos conjoints. < Hum. > Acquiesces-tu secouant la tête de haut en bas et te pinçant les lèvres. Tu es soulagé d’entendre que finalement, elle ne l’avait jamais aimé. Un simple ami, c’était bien suffisant pour toi. Tu portes ta bière à ta bouche, prenant une gorgée. « Sacré ». Tu manques de t’étouffer. Tu tousses, la gorge te piquant. Tu essayes de te calmer, buvant une autre gorgée. Tu te racles la gorge une dernière fois avant de la regarder à nouveau. Pouvais-tu lui dire ? Lui avouer que toi non plus tu n’avais jamais voulu de ce mariage… Que si tu pouvais remonter le temps, tu le ferais. Elle t’avait été honnête, le moins que tu puisses faire c’était de lui rendre la pareille. < Hum… > D’une voix douce et rauque tu formules ta réponse. < Bizarre ? Nan. Ca arrive plus souvent que ce que l’on pense… > Tu ébouriffes tes cheveux. Ta tête est baissée parce que tu n’oses pas la regarder. Tu ne savais pas comment l’annoncer. < Je trouve que c’était généreux de ta part. > Tu soupires. < Moi je peux en dire de même… Je me suis marié ni par bonté d’âme, ni par amour… Mais par cupidité… > T’avais honte. Tu finis ta bière d’une traite. Tu frottes ton nez avant de reprendre. < Je me suis marié pour agrandir mon entreprise. Finalement ça devrait pas m’étonner que ça me soit retombé dessus. On a beau paraître heureux ensembles, mais c’est que du cinéma. Elle et moi on se parle à peine. On est mariés, mais on est des étrangers l’un pour l’autres. > Tu scrutais sa réaction, craignant de la décevoir.

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