cette incompréhension restait figée sur son visage, lui qui pensait terminer la soirée simplement. mais un rien était devenu prétexte à une dispute entre eux. et il avait du mal à le supporter ilkwon. comme si, chaque altercation était plus difficile à encaisser, à comprendre, assimiler. il lui était parfois même plus compliqué de se calmer sans pouvoir l'expliquer. pourtant, malgré l'alcool dans ses veines, il était parti, sûrement le geste d'un homme qui souhaitait éviter l'affrontement, mais il s'en foutait, voulant simplement aller se coucher, oublier. mais les mots de miso l'avaient arrêté dans son élan. des excuses rapides qui le firent se retourner vers la demoiselle, les sourcils froncés sans qu'il n'arrive à comprendre exactement ce qu'il se passait, une fois de plus. son regard restait posé sur la demoiselle sans qu'il ne dise un mot, préférant la laisser parler, l'écouter. certainement parce qu'il comprenait sa peine, ce coeur brisé qu'on ne saurait réparer, il baissa simplement la tête, n'osant rien dire. jusqu'à ce qu'elle ne pose cette question. il l'avait aidée en sachant qu'elle était sans papiers, et malgré tout, il n'avait jamais rien demandé. ce n'était pas ses affaires après tout. sans un mot, il était parti récupérer un chiffon, venant essuyer la crème qu'elle avait déposé sur son front, ses mains. cette colère en lui était toujours bien présente, mais il se canalisait, comme il pouvait, se décidant finalement à la tirer avec lui vers le canapé. "t'es pas obligée d'me parler d'tout ça." soufflait-il, son regard plongé dans celui de la demoiselle. "t'es pas obligée d'parler d'ton ex et c'qu'il t'a fait. c'est pas ça qui compte." ce qui comptait, en fin de compte, c'était ce qu'il ressentait lorsqu'elle était là. autant la haine que la tendresse. autant les disputes et les réconciliations. parce que finalement, c'était comme ça qu'ils se soutenaient, c'était comme ça qu'ils s'étaient attachés l'un à l'autre. c'était peut être comme ça aussi, qu'ils réussiraient à se reconstruire.

Qu’il se stoppe, qu’il revienne était un soulagement pour Miso … elle frémit en baissant les yeux. Elle apprécie qu’il puisse revenir sur ses pas, lui prendre les mains pour les essuyer. Elle ferme les yeux quand il passe le torchon sur son front et grimace douloureusement à ses mots. Si elle a besoin de lui dire tout ça, parce qu’elle a besoin d’avancer … elle attrape doucement sa main, elle peut sentir qu’il est encore en colère contre elle mais il se contient, l’alcool n’aidant sûrement pas … et elle voit, elle voit combien il fait des efforts pour elle, combien à chaque fois elle gâche tout … Elle tombe doucement dans le canapé en essuyant ses joues de sa manche, baignées de larmes elle déglutit en levant son regard vers lui. Elle se décide à finalement se blottir contre lui dans un soupire en fermant les yeux. « Il m’a juste aimé et il est juste parti … parce que j’étais pas sa priorité. Il a rien fait de mal si ce n’est pas m’aimer assez. » Souffle-t-elle. Et c’est vrai. Chu Jung n’avait rien fait de mal, rien du tout … mais il lui avait brisé le cœur en brisant ses espoirs et ses rêves d’avenir. Elle avait fait confiance et au final … il avait tout détruit. Qu’est-ce qui se passera quand Il Kwon fera pareil ? « Même quand on aime quelqu’un on lui fait mal. » murmure-t-elle les yeux dans le vague et elle avait conscience de trop lui en demander, de trop compter sur lui … alors prenant son courage à deux mains elle souffle « J’ai peur de te perdre … alors que tu me dois rien … » et surtout, elle avait conscience qu’en agissant comme ça il finirait par partir. Comment pourrait-il supporter de la voir ainsi … à toujours lui faire un million de reproche et de ne pas comprendre ce qu’elle-même ne comprenait pas ressentir. Elle serre ses mains contre les siennes et souffle à nouveau, épuisée « Pardon Il Kwon … c’pas c’que j’voulais … » gémit-elle, l’air si désolée qu’elle en devenait fragile. « La vérité … » tente-t-elle de lui dire alors que sa gorge se noue et que les mots peines à sortir. « C’est que je suis morte de trouille. » lâche-t-elle enfin comme un secret inavouable qu’elle venait enfin de confier. Son regard terrifié qu’elle lui lance et remplie de larmes et souffle « Je suis fatiguée de faire semblant … » souffle-t-elle dans un murmure que sa voix lui permettait d’avoir. Elle n’était pas certaine qu’il puisse la comprendre mais en croisant son regard elle savait … Elle savait que lui aussi avait déjà ressenti ça … porter un masque, en permanence pouvait être si … épuisant. Elle cache son visage contre son torse et se tourne vers lui pour se blottir contre lui. « J’ai peur de ce que je ressens pour toi Il Kwon … mais j’ai encore plus peur que tout ça s’arrête demain … » dit-elle d’un ton triste mais si calme … le garçon ne le voit pas mais peut sentir cette larme qui roule sur sa peau.

de ses muscles crispés par la colère il était malgré tout resté à ses côtés. parce qu'elle avait cette force sur lui miso, cette attraction encore méconnue quelques mois plus tôt qui faisait qu'il tentait, d'être différent, d'être moins impulsif. mais ce n'était jamais facile, avec ces altercations et ces réconciliations qui animaient ces journées. pourtant, il avait appris à vivre avec, à tel point qu'il aurait du mal à imaginer que tout ça disparaisse de son quotidien. c'était étrange comme sensation, il ne le comprenait pas réellement, mais il s'y était fait, d'une certaine manière. sentir la jeune femme conte lui était devenu apaisant, l'aidait même à calmer ces nerfs bien trop souvent à vif. et il ne disait rien, restant silencieux encore et encore, laissant miso avouer ce qu'elle avait sur le coeur. sa joue posée sur le sommet du crâne de la demoiselle, il était devenu attentif, le regard dans le vide. et il réfléchissait. à sa propre vie, ses propres sentiments qu'il n'expliquait pas toujours. même quand on aime quelqu'un on lui fait mal. ces mots résonnaient dans son esprit comme une vérité absolue qu'il s'efforçait de nier. "je sais." avait-il simplement répondu, comme s'il savait exactement de quoi il s'agissait. de la douleur que cela pouvait provoquer alors qu'il avait détruit beaucoup trop de choses dans sa vie par amour pour quelqu'un qui ne l'aimait pas. alors qui de mieux pour le comprendre que la demoiselle dans ses bras ? sans même le calculer, sa main caressait lentement la chevelure de la jeune femme, alors qu'il restait quelque peu perdu, dans ses pensées, dans les paroles de miso. et ce masque qu'elle semblait porter faisait écho à ce qu'il vivait depuis trop longtemps. cette facette qu'on offrait au monde pour cacher la peine et la douleur. cette larme qu'il ressentait sur sa peau n'était qu'une souffrance de plus face à ce qui les liait. un sentiment que ni l'un ni l'autre n'était capable d'expliquer, des mots qu'ils ne sauraient se dire malgré tout ce temps passé ensemble. "tu sais que j'suis pas quelqu'un qui promet l'impossible miso." dans un souffle, il terminait sa phrase en déposant un baiser chaste sur sa tête. "j'ai pas envie d'te voir partir mais j'peut pas promettre quelque chose que j'suis pas certain d'tenir." avait-il finalement avoué, malgré ces cris, malgré ces pleurs et ces peurs. malgré ce coeur qui battait toujours plus fort lorsqu'elle était là. "mais j'arrive pas à savoir c'qui s'passe, et j'veux pas t'donner d'faux espoirs." j'veux pas t'faire souffrir comme on t'a fait souffrir auparavant. sentiments cachés, enfouis sous le tumulte d'une vie noirâtre. qu'il aurait voulu s'efforcer à rendre meilleure, sans savoir comment faire. autant pour lui, que pour elle.

Elle le comprenait, partageait ses craintes, ses tumultes d’émotions soudaines. Elle aimerait pouvoir entendre des mensonges gracieux mais elle sait que ça finirait de l’achever. Elle aimerait qu’Il Kwon puisse lui dire où ils vont, s’ils sont tous les deux sur la même longueur d’onde … après tout elle ne sait même pas ce qu’il veut d’elle. Dis-moi ce que tu veux que je sois Il Kwon, dis-moi où on va et ce qu’on va devenir tous les deux … je te demande pas des mots d’amours et des promesses d’éternité mais dis-moi au moins que je ne suis pas juste une serveuse que tu sautes quand tu vas mal … elle avait besoin de sentir qu’elle comptait, rien qu’un peu, et que ça suffirait pour avoir des envies de lendemain … Elle reste blottit contre lui et approuvait ses paroles jusqu’à la dernière phrase qui la fait se relever tristement. « Tu crois que tu vas me donner de faux espoirs … ? » pourquoi ? Pourquoi des faux espoirs. Elle pense directement à Srey. Après tout Chujung vivait loin désormais elle n’avait plus besoin de le voir, elle l’avait arraché de sa vie comme on arrache un pansement. D’un coup rapide et avec douleur. Maintenant elle était seule, livré à elle-même tentant vainement de tenir son cœur brisé dans ses mains en coupes. Elle renifle doucement, elle avait passé une partie de son après-midi à lire des articles et des commentaires pour savoir à quel moment l’homme tombait amoureux. Comment savoir quand on était finalement amoureux ? Quand on s’attachait … ? Elle avait retenu une liste de questions qu’elle avait terriblement envie de poser à Il Kwon, parce qu’elle avait répondu oui à tout elle … et le résultat l’effrayait. Elle n’avait pas envie d’être la seule à tomber dans cette spiral stupide. S’ils n’étaient fait que pour coucher ensemble elle préférait le savoir tout de suite … elle mordille sa lèvre et souffle alors … « Attends … avant de répondre est-ce que tu peux … juste … répondre à quelques questions … » Elle se sentait presque stupide d’en arriver là. « Est-ce que je te manque quand je suis pas là … ? Est-ce que tu penses à moi ? Est-ce que … toi aussi tu as hâte de rentrer à la maison ... ?  Enfin chez toi j’veux dire … quand je suis là … » On ne pouvait pas résumer une relation à ces trois questions … mais au moins Miso saurait s’il pensait comme elle ou s’il était encore plus réticent qu’elle … elle osait à peine le regarder, elle s’était redressé et se retrouvait assise de son côté du canapé, ses jambes contre elle. Pourquoi fallait-il que les relations soient toujours aussi compliquées … ? Après tout ne serait-ce pas plus simple qu’il lui dise Miso je veux de toi essayons ! Plutôt que de se faire douter, encore et encore à ne plus savoir ce qu’on veut vraiment …. Dis-moi ce que tu veux de moi Il Kwon …