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monster ♣ yuuran

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monster ♣ yuuran | Mer 13 Juin - 17:32
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choi hwa ran & fujioka yuuma

Toi qui pleures, toi qui souris, toi qui ris, toi qui as peur, tu es humain... Et moi qui ne pleure pas, moi qui ne souris pas, moi qui ne ris pas, moi qui n'as pas peur, je suis un monstre.
La sonnerie venait de retentir pour nous signaler la fin des cours. C'était déjà le soir, mais comme nous étions en été, le soleil brillait encore assez pour ne pas laisser la lune s'installer dans le ciel. En temps normal, je me serais directement dirigée vers la bibliothèque pour aller étudier, mais étrangement, je n'avais pas tant la tête à ça en ce moment. Cela ne me ressemblait absolument pas. C'était même bien étrange de ma part, moi qui étudiais toujours en n'importe quelle situation. Cependant, j'avais bien remarqué que je n'étais plus si efficace pour étudier ces derniers temps. Depuis que j'avais amené Yuuma à la patinoire et que nous nous parlions de temps en temps, je me sentais de moins en moins d'humeur à étudier. Quelque chose m'en empêchait. C'était en côtoyant Yuuma que je m'en apercevais de plus en plus. Je n'avais pas arrêté de faire des erreurs parce que j'avais mal compris ses intentions, ses phrases ou ses sentiments. Je n'arrivais pas à le comprendre comme je réussissais à comprendre des livres. Soupirant, je marchais dans les couloirs sans avoir vraiment de but. Ce n'était clairement pas dans mes habitudes, je ne savais pas ce que je faisais. Je ferais mieux de retourner à la bibliothèque pour travailler, c'était une vraie perte de temps. Justement, c'était ce genre de pensées qui me pesaient de plus en plus lourd dans mon cœur. Comme si je m'apercevais que j'étais un vrai robot. Est-ce que j'étais vraiment née de parents humains ? Avais-je été conçue par un quelconque professeur en laboratoire ? Étais-je munie d'un cœur ? Je me le demandais bien, parce que toutes mes actions jusqu'à présent me montraient que je n'avais pas le cœur d'une humaine. J'étais incapable de pleurer et je continuais à vouloir étudier à tout prix. Je n'avais qu'un seul but, comme une machine à laquelle on avait attribué une seule mission. J'étais trop droite pour être vraiment humaine. Je n'avais pas pleuré quand ma mère était partie, je n'avais pas versé une seule larme quand mon père était parti. Je n'avais pas pleuré pour leurs morts. Je n'avais jamais pleuré pour quelqu'un tout court. Alors méritais-je d'être considérée comme une humaine quand je n'avais pas le cœur d'une humaine ? Qu'est-ce que j'étais ? Qu'est-ce que je pouvais bien être ? Comparée à Yuuma, j'étais si froide et si dure. Lui était si humain. Lui pleurait, lui riait. Pas moi. C'était nos différences qui faisait que lui était un humain alors que moi, j'étais un monstre, une statue, un robot. Mes pas s'arrêtèrent finalement loin de mon bâtiment, et ce fut là que mon énergie entière me lâcha. Je m'assis dans un coin silencieux où nul ne passait, au coin d'un couloir lorsque tout le monde était déjà parti. Je ne savais même pas où je m'étais perdue. Je ne reconnaissais pas ces environs. Je n'étais jamais venue ici. Je ramenai mes jambes vers moi et croisai les bras pour enfouir ma tête à l'intérieur. Je n'avais plus envie de rien faire. Je voulais juste rester ici, dans cette position, sans que personne ne vienne me déranger. Après tout, je n'étais qu'un monstre.
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Re: monster ♣ yuuran | Lun 18 Juin - 16:36
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Je souris pour un rien, je pleure pour un rien, j'ai peur pour un rien. Je suis naïf, beaucoup trop candide, un vrai enfant. Toi, tu es si forte.  
Je t'admire tu sais.
Yuuma se sentait particulièrement bien ces derniers jours. Il avait beau être d’un naturel joyeux, c’était encore plus frappant depuis cette après-midi à la patinoire. Bien évidemment, lui pensait que c’était dû au fait qu’avoir rechausser des patins, et d’avoir eut de nouveau la sensation du froid de l’endroit lui caresser les joues. Cette sensation de glisse et de légèreté qui lui avait tant manqué. Mais la réalité était tout autre. Bien plus dissimulée, presque secrète. Quelque chose avait changé, entre lui et Hwa Ran. Il avait réussit à franchir une porte dans son univers pourtant si bien fermé, si bien protégé. Il ne savait pourquoi, ni comment il avait réussit. Mais cela le rendait extrêmement heureux. Elle lui avait enfin accordé sa confiance en le laissant lui apprendre à patiner. Mais surtout, elle avait pensé à lui. À son bonheur. Au plaisir qu’il aurait en retournant à cet endroit, alors que le nippon était persuadé qu’elle n’avait écouté son histoire que d’une oreille. Ce jour là encore, Yuuma avait été sur son petit nuage, à écouter certes attentivement ses cours, mais aussi à rêvasser durant les pauses. C’est d’ailleurs ce qu’il fit lorsque la sonnerie de son dernier cours retentit. Ses affaires rangées dans son sac, il quitta sa salle de cours en chantonnant, ne prenant pas de suite le chemin du dortoir sango. Non, il voulait regarder le panneau d’affichage, puisqu’il avait remit une petite annonce pour les cours particuliers de japonais qu’il donnait. Et c’est ainsi qu’il vit, sur le chemin, quelqu’un recroquevillé dans un coin. Visiblement mal en point. Intrigué, il s’en approcha discrètement, avant de finir par reconnaître l’individue, bien que son visage était caché dans ses bras. « Hwaran… ? ». Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Ce n’était pas du tout son bâtiment ! Posant son sac contre le mur, Yuuma s’accroupit en face d’elle, et posa délicatement sa main sur sa tête. « Qu’est-ce que tu fais ici ? ». Elle était à la fac depuis plus longtemps que lui, se perdre n’était donc pas une option envisageable. « … Tu t’es blessée ?! ». Ouvrant grand les yeux, il commença à observer la demoiselle, se disant qu’une blessure à la cheville par exemple pourrait être ma raison de sa présence ici.
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Re: monster ♣ yuuran | Lun 18 Juin - 17:11
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Toi qui pleures, toi qui souris, toi qui ris, toi qui as peur, tu es humain... Et moi qui ne pleure pas, moi qui ne souris pas, moi qui ne ris pas, moi qui n'as pas peur, je suis un monstre.
Je me sentais terriblement mal. Pourquoi n'avais-je pas de cœur ? Si j'avais été conçue par des humains, alors pourquoi n'étais-je pas humaine moi-même ? Avec ce genre de pensées dans la tête, je restais recroquevillée dans un coin de l'université, à attendre que le temps passe. Ce n'était pas dans mes habitudes. Je considérais cela comme une perte de temps. Je savais d'ailleurs que c'était une perte de temps. Mais au final, les humains considéraient-ils cela comme une perte de temps ? Peut-être était-ce un temps essentiel pour eux. Se remettre en question, sentir son cœur se serrer était peut-être une nécessité à leurs yeux. Je n'avais jamais eu ce genre de sentiments. Je ne comprenais pas les humains. Si je ne les comprenais pas, je n'étais définitivement pas une humaine. J'étais bel et bien un monstre. Perdue dans mes pensées, une voix me réveilla cependant de mon cauchemar. Je reconnus mon nom, et surtout, la voix de Yuuma. Relevant légèrement ma tête pour le voir, je me demandais ce qu'il faisait là. M'étais-je perdue dans son bâtiment ? Probablement. Il ne serait pas là, autrement. Un détail qui me choqua fut cependant sa chevelure qui n'était plus couleur châtain, mais blanche. Cela me déstabilisa alors qu'il s'approcha de moi pour me demander ce que je faisais ici tout en posant une main sur ma tête. Je ne compris pas pourquoi il avait fait ce geste jusqu'à ce que je me souvienne de mon propre geste à la patinoire. Il avait eu besoin de réconfort, j'avais donc caressé sa tête. A ses yeux, j'avais donc aussi besoin de réconfort. Je ne savais pas si c'était vrai, comme j'étais un monstre. Et qu'un monstre ne méritait pas de réconfort. Après sa question, je secouai la tête, ne faisant rien pour dégager sa main de ma tête – curieusement, c'était agréable. « Je ne me suis pas blessée. Je n'ai rien, je me suis juste perdue dans les couloirs, et j'étais un peu fatiguée. » mentis-je délibérément. Je n'avais pas envie de l'inquiéter. Je le regardai ensuite, mon regard se perdant sur ses cheveux. Sa nouvelle couleur me perturbait toujours. Mais je ne fis aucune remarque dessus, me perdant à nouveau dans mes pensées. Yuuma devrait vite rentrer chez lui pour me laisser ici seule. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour quelqu'un comme moi. Il ferait mieux de rester avec des gens comme lui, qui riaient, qui pleuraient... pas comme moi.
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Re: monster ♣ yuuran | Lun 18 Juin - 20:10
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Je souris pour un rien, je pleure pour un rien, j'ai peur pour un rien. Je suis naïf, beaucoup trop candide, un vrai enfant. Toi, tu es si forte.  
Je t'admire tu sais.
Yuuma était souvent qualifié de très bon remède contre le coup de blues. Il faut dire qu’entre son côté ultra bavard au débit de parole incroyable, sa bouille adorable pleine de mimiques, et sa bonne humeur permanente, il était difficile de rester de marbre ou triste lorsqu’on l’avait à ses côtés. Pourtant, lui ne se trouvait pas très bon. Voir les gens, qu’ils lui soient proches ou inconnus, aller mal lui plombait le moral. Le nippon était empathique, peut-être trop même. Cela lui avait déjà valu des heures de perdues, des rendez-vous ratés, tout ça pour redonner le sourire à d’autres. C’est pourquoi, lorsqu’il reconnu la silhouette de Hwa Ran, ainsi postée au sol, son cœur se serra, tel un petit coup de poignard. Elle d’habitude si froide, si indifférente, pourquoi donc se retrouvait-elle par terre ? Sans perdre une seconde, Yuuma vint à sa rencontre, pour prendre de ses nouvelles tout en posant une main chaleureuse et réconfortante sur la tête. La demoiselle ne la repoussa pas -étrangement-, et le rassura quant à une possible blessure. Mais pour la raison de sa présence dans ce bâtiment, elle lui offrit un petit mensonge, que le désormais argenté comprit. Si elle ne voulait pas en parler, alors il ne la forcerait pas. Ses doigts se mettant à bouger légèrement, pour lui offrir de timides caresses, le garçon voulut lui proposer de la raccompagner a l’arrêt de bus, mais le regard de Hwa Ran l’intrigua. Qu’était-elle donc en train de regarder comme ça ? Clignant des yeux, il finit par comprendre, et un immense sourire se dessina sur son visage. « Tu aimes ma nouvelle couleur ? Bon, là on voit mal, mais au soleil il y a des reflets un peu violet ! Je l’ai faite en début de semaine ! ». C’était donc tout frais, et Yuuma était complètement fan ! Cependant, là n’était pas le soucis. Finissant par s’asseoir aux côtés de son amie, il ouvrit son sac et en sortit une boîte de pocky au chocolat, qu’il ouvrit avant de les tendre à la demoiselle. « Tiens ! Le chocolat, c’est le meilleur médicament quand on ne va pas bien ! ». Car oui, Hwa Ran ne pouvait le nier : cela se voyait à son visage, à ses traits, qu’elle n’était pas en forme.
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Re: monster ♣ yuuran | Lun 18 Juin - 23:30
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Toi qui pleures, toi qui souris, toi qui ris, toi qui as peur, tu es humain... Et moi qui ne pleure pas, moi qui ne souris pas, moi qui ne ris pas, moi qui n'as pas peur, je suis un monstre.
J'avais l'air pathétique. J'étais en train de me recroqueviller dans un coin de l'université, à perdre du temps, seule, dans mes pensées. Même les humains trouveraient cela pathétique. Eux non plus ne faisaient pas ça ici. S'ils le faisaient, c'était chez eux. Pas en public où tout le monde pouvait les voir. Ils avaient toujours été doués pour cacher leurs vrais sentiments, pour pleurer quand ils étaient chez eux et revêtir un grand sourire devant les autres. Dire de bon de quelqu'un face à cette personne, l'insulter quand cette personne n'était plus là. Ils avaient toujours été doués pour mentir. Je ne l'étais pas. Je ne l'avais jamais été. Je n'avais jamais accepté de faire partie d'une telle société. Alors j'avais été mise à l'écart. C'était normal, c'était moi qui avais voulu de cet isolement. Et puis, je n'étais pas faite pour vivre avec eux. Eux riaient et pleuraient, ils avaient beau être des hypocrites, ils ressentaient des sentiments. A côté d'eux, je n'étais qu'un monstre. Je n'avais que l'apparence d'une humaine. Je n'avais pas l'impression d'être humaine. A côté de Yuuma, je ne l'étais vraiment pas. Lui était si jovial, enjoué, bavard... Il était toujours plein de vie. Il était le plus humain de mon petit entourage. Et me comparer à lui était douloureux. Cela me rappelait encore plus à quel point je n'étais pas vivante. C'était pour cela que je n'étais pas d'humeur à étudier ce soir. Que je m'étais perdue dans ces couloirs, et que Yuuma m'avait trouvée ici. Je n'avais pas envie qu'il sache la raison de ma présence dans ce bâtiment. Il serait forcément inquiet, et me dirait sûrement que j'étais bien humaine. Mais je ne le croirais pas. Je savais déjà que j'étais un monstre, une statue, un robot. Il n'y avait pas besoin de me le dire, ou de me mentir. Je le savais déjà. Yuuma ne releva pas mon mensonge, et je me surpris à fixer sa nouvelle chevelure blanche qui me dérangeait. Je pensais le revoir châtain, pas... blanc. C'était comme s'il avait pris des dizaines d'années en ayant ses cheveux blanchis, sans pour autant que ses traits changent. C'était assez déstabilisant. Yuuma sembla le remarquer puisqu'il souleva la couleur de ses cheveux. « Oh... Je vois. » Je devais admettre que sa couleur était belle bien qu'elle me rendait légèrement perplexe, mais je ne dis rien à ce propos. Il s'assit à côté de moi, et me tendit une boîte de pocky. J'en avais déjà vu dans les magasins ou à la télévision, mais je devais avouer que je n'en avais jamais mangé. Ce n'était pas le genre de choses que je mangeais, chez moi... « Est-ce que c'est bon ? » demandai-je, un peu méfiante. Les gens disaient que le chocolat était le meilleur remède, mais je n'en étais pas certaine. Les desserts au chocolat que je mangeais ne guérissaient en rien le monstre qui était en moi. Je pris un pocky d'un geste assez lent, le bout où il n'y avait pas de chocolat dessus. C'était un concept vraiment étrange... Je regardai Yuuma, pas très certaine de si je devais vraiment le manger.
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Re: monster ♣ yuuran | Mar 19 Juin - 14:20
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Je souris pour un rien, je pleure pour un rien, j'ai peur pour un rien. Je suis naïf, beaucoup trop candide, un vrai enfant. Toi, tu es si forte.  
Je t'admire tu sais.
Yuuma savait que son amitié avec son aînée en étonnait plus d’un. Ce qu’il comprenait parfaitement. Ces deux là, ils étaient de véritables opposés. Lui ressemblait à un petit soleil, le sourire toujours accroché au visage, à papillonner joyeusement. Elle ressemblait à la lune, toujours semblable et froide, bien que fascinante. Mais finalement, cela fonctionnait. Elle le recadrait quand sa naïveté prenait le dessus, et lui ensoleillait ses journées si mornes. C’était bien ça, le secret de leur relation. Et cette fois-ci encore, en voyant Hwa Ran ainsi recroquevillée et le regard brillant d’une lueur nouvelle qu’il ne saurait définir, le japonais comprit qu’elle avait de lui. Pas besoin de mots pour le dire. Alors, tout comme elle l’avait fait pour lui à la patinoire quand il s’était mit à pleurer, Yuuma posa sa main sur sa tête, pour y faire de maladroites mais sincères caresses. Puis il finit par s’installer à ses côtés, et même lui proposer des pockys que sa mère lui avait envoyé dans son dernier colis. Et la jeune femme le surprit avec une questions des plus inattendues, qui valut au plus jeune un petit moment de blanc. « Bah… évidemment que c’est bon ! Il existe plein de goût ! Chocolat, fraise -mes préférés-, matcha, mangue, myrtille… ! Vas y, goûte ! ». Pourquoi ne serait-ce pas bon ? Du biscuit et du chocolat, pas de quoi avoir peur ! Observant donc Hwa Ran, il en glissa un dans sa propre bouche, faisant rapidement disparaître le bâtonnet, faute de sa gourmandise. « Mh, tu sais... ». Yuuma baissa la tête, se mordillant la lèvre inférieure. Comment bien dire les choses… « Si tu as envie de parler, je t’écoute. ». Voilà. Simple, clair, précis. Il ne la forçait pas. De toute façon, il doutait qu’elle lui parle de ce qu’il n’allait pas. Mais il voulait qu’elle sache qu’il était là, présent pour elle, et que jamais il ne se permettrait de la juger, de lui faire la morale, ou quoi que ce soit. Il tourna de nouveau la tête vers elle, et lui adressa un sourire d’une tendresse infinie. Il désirait simplement soulager Hwa Ran, quelque soit le moyen. Car la voir ainsi lui faisait mal au cœur.
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Re: monster ♣ yuuran | Mar 19 Juin - 15:20
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Toi qui pleures, toi qui souris, toi qui ris, toi qui as peur, tu es humain... Et moi qui ne pleure pas, moi qui ne souris pas, moi qui ne ris pas, moi qui n'as pas peur, je suis un monstre.
Si on me demandait de définir ma relation avec Yuuma, je ne saurais répondre. Il n'était pas un inconnu. Ni quelqu'un que je n'aimais pas. Cela ne voulait pas dire que je l'aimais non plus. Je n'étais pas son amie. Du moins, je n'en avais pas l'impression. Qu'est-ce que ça voulait dire, être « amis » ? Peut-être étais-je l'amie de Yuuma, mais je n'en avais pas conscience, car je n'avais jamais eu d'ami. Mais de ce que j'entendais, les amis traînaient ensemble et riaient ensemble. Ce n'était pas la relation que j'avais avec Yuuma. Je n'étais pas son amie. Qu'est-ce que j'étais pour lui ? C'était difficile à définir. Pourquoi ? Normalement, il était facile de définir ses relations avec les autres. Pourquoi est-ce que je n'y arrivais pas, alors ? Ah. C'était parce que je n'étais pas humaine. C'était vrai. Comment pourrais-je me dire que je pouvais être une amie de Yuuma si je n'étais pas humaine ? Un monstre et un humain ne pouvaient jamais être amis. C'était une évidence. Malgré tout, je le laissai s'approcher de moi pour essayer de me réconforter à sa manière. Me caresser la tête et me proposer un pocky. Je n'en avais jamais mangé auparavant. Je n'en avais pas éprouvé le besoin et ce n'était pas de mon niveau, il fallait le dire. Je voyais d'autres personnes en manger, et j'étais curieuse du goût. Mais je n'avais jamais osé sauter le pas. Yuuma m'en proposait un, et j'étais tout de même un peu méfiante. C'était de la nourriture bas de gamme tout de même... Il m'apprit qu'il existait plein de goûts qui me laissaient sceptique. Pocky à la mangue ? A la myrtille ? Je n'osais pas imaginer le goût que ça pouvait avoir. Me poussant à goûter alors que lui mangeait déjà sa part, je croquai lentement un bout pour enfin savoir le goût que cela avait. Ce n'était pas mal. Ce n'était pas la meilleure chose que je n'avais jamais mangé, mais ce n'était pas mauvais non plus. Alors que je m'apprêtai à reprendre une bouchée, Yuuma m'arrêta. Il était là pour m'écouter. Le regardant d'un air un peu surpris, il m'offrit un sourire tendre. Comme s'il savait que quelque chose n'allait pas. Je me mordis la lèvre, mon regard retombant sur le sol. Je ne savais pas si je devrais lui dire. Même s'il m'écoutait, il me dirait forcément que je n'étais pas un monstre. Et s'il le confirmait, il ne m'annoncerait rien de nouveau. Lui dire était inutile. Inutile, certes... Cependant, il semblait plein de bonnes attentions. Peut-être devrais-je lui dire. J'avais lu quelque part que se confier aidait à se sentir mieux. Je n'étais pas sûre que ce soit efficace pour quelqu'un comme moi... mais je pouvais toujours essayer. « Je... Je ne suis pas humaine. » dis-je alors que je tenais toujours le pocky dans la main. « Je suis peut-être née de parents humains, mais je ne suis pas humaine. Je suis un robot, un monstre. Je ne vis pas. » Ce que je disais n'avait sûrement aucun sens aux yeux de Yuuma, mais c'était ce que je ressentais. Je n'étais pas vivante...
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Re: monster ♣ yuuran | Mar 19 Juin - 16:40
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Je souris pour un rien, je pleure pour un rien, j'ai peur pour un rien. Je suis naïf, beaucoup trop candide, un vrai enfant. Toi, tu es si forte.  
Je t'admire tu sais.
Yuuma avait toujours peur de mal s’exprimer, faute de ne maîtriser encore qu’un vocabulaire simple dans cette langue qui lui était encore inconnue il y a plus d’un an. En effet, plus d’une fois les mots qu’il employait ne correspondaient pas vraiment aux réels sentiments qu’il voulait exprimer. C’était bien là l’aspect qui le frustrait le plus. C’était à la fois énervant et source de motivation, pour continuer à progresser. Alors la plupart du temps, il n’entrait pas dans le vif du sujet. Le japonais préférait parler d’autres choses, ou bien amuser l’autre pour lui redonner le sourire. Sauf que là, il s’agissait de Hwa Ran. Et avec elle, les grimaces, les aegyos et autres ne fonctionnaient pas. De plus, il voulait réellement lui faire comprendre qu’il était là, qu’elle ne risquait rien à ouvrir son cœur, qu’il serait aussi muet qu’une tombe. C’est pourquoi, après avoir fait disparaître le pocky dans sa bouche, Yuuma lui affirma que si l’envie était présente, alors il l’écouterait parler. Et à sa grande surprise, c’est ce qu’elle fit. Oui oui, elle, qui d’habitude ouvre la bouche uniquement pour critiquer ou lancer des pics plus ou moins innocemment, prit la parole pour révéler ce qui n’allait pas. Sauf que les mots qu’elle employa fit froncer les sourcils au plus jeune. Pas humaine ? Un monstre ? What the… Clignant des yeux, il se tourna face à Hwa Ran, l’incompréhension la plus totale se lisant clairement sur son visage. « C-Comment ça.. ?! ». Lui qui avait été élevé dans ce pays aux milles yokai et autres personnages de folklore commençait à s’imaginer maintes scénarios dignes de grands chefs d’œuvre de la science fiction. Wait. Lorsqu’il était avec elle, il ne pleuvait pas : elle n’était donc pas une fille de la pluie. Elle n’avait pas non plus de romance avec des hommes : kitsune non plus. C’est ainsi que tout en fixant la demoiselle, Yuuma passa en revue plusieurs monstres japonais. Mais rien. Rien ne coïncidait. « N-Non ! Les monstres, ça n’existe pas ! Et les robots… J’en ai déjà vu dans des expos, et ils ne sont pas aussi puissants ! ». Retroussant alors le bout de son nez, dans une moue qui se voulait presque boudeuse, il agita un nouveau pocky chocolaté sous le nez de Hwa Ran. « Tu es humaine ! Tu es comme moi ! Tu dis n’importe quoi ! ».
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Re: monster ♣ yuuran | Mar 19 Juin - 17:05
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Toi qui pleures, toi qui souris, toi qui ris, toi qui as peur, tu es humain... Et moi qui ne pleure pas, moi qui ne souris pas, moi qui ne ris pas, moi qui n'as pas peur, je suis un monstre.
Il n'y avait pas besoin de me le dire pour que je le sache. Je n'étais qu'un robot. Qu'une statue. Quelque chose de pas humain. Un monstre. On me le répétait souvent. Comment faisais-je pour travailler aussi longtemps ? Comment faisais-je pour ne jamais rire ? Comment faisais-je pour être toujours concentrée, toujours neutre, toujours silencieuse ? Je n'avais jamais su quoi répondre, répliquant simplement avec des mots secs et durs. Mais en réalité, je me cachais la vérité. Je n'étais pas vivante. C'était pour cela que j'arrivais si bien à faire ce que les autres n'arrivaient pas. C'était logique. Après réflexion, je fis part de mes pensées à Yuuma. Il n'avait sûrement pas dû comprendre. Je ne demandais pas à ce qu'il comprenne, en même temps. Lui et moi étions dans deux mondes différents. S'il ne me comprenait pas, c'était normal. Il n'était pas comme moi, et je souhaitais qu'il ne devienne jamais comme moi. Qu'il reste toujours humain, toujours plus humain. Aussi vivant qu'il le pouvait. Alors que je venais de me confier, Yuuma avait l'air bien surpris. C'était bien cela. Il n'avait pas compris. Il avait l'air même plutôt paniqué. Je comprenais. M'imaginait-il en tant que robot ou monstre ? C'était totalement de son genre. Il était trop naïf pour savoir que je ne parlais pas de mon physique. Physiquement, j'étais consciente d'être humaine, le sang qui coulait dans mes veines était rouge et appartenait à celui d'un humain. Mais mentalement, je n'en étais pas certaine. On m'avait peut-être donné le corps d'un humain alors que mon cerveau était un programme. Je n'en avais pas idée. Je secouai de la tête, impassible. « Je ne ris jamais, et je ne pleure jamais. Je n'ai jamais pleuré devant un film, une série, une histoire. Je n'ai même pas pleuré quand mon père est mort. Je ne me suis jamais sentie triste, et je ne me sens toujours pas triste. Pourtant il reste mon père, j'ai passé dix-sept années de ma vie avec lui. Les humains devraient être tristes quand un membre de leur famille part, alors pourquoi je ne le suis pas ? » Je mettais à voix haute mes sentiments. C'était la première fois que je le faisais. Mais ça faisait du bien. « J'ai toujours eu un seul but dans ma vie : les études. Si les gens s'amusaient, moi je ne trouvais pas ça intéressant. Ce n'est pas normal, non ? Pourquoi est-ce que je suis incapable de m'amuser ? Ça prouve bien que je suis un robot. J'ai peut-être l'apparence et le physique d'un humain mais je n'en suis pas une. » Le pocky était toujours dans ma main. Je sentais ma gorge me serrer. Je n'avais plus faim.
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Re: monster ♣ yuuran | Lun 25 Juin - 15:35
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Je souris pour un rien, je pleure pour un rien, j'ai peur pour un rien. Je suis naïf, beaucoup trop candide, un vrai enfant. Toi, tu es si forte.  
Je t'admire tu sais.
Yuuma était un optimiste. Il voyait le bien partout, et croyait en la beauté de l’être humain. La vie, c’est quelque chose de compliqué, et d’imprévu. Il en était la preuve vivante. Son histoire l’a fait mûrir, et réfléchir à des biens des choses. C’est pourquoi il voulait rendre les gens heureux. Leur montrer que malgré les épreuves et les passages maussades, on peut toujours réussir à profiter, à avoir du bon temps. Sourire n’est pas chose difficile, il suffit juste de s’en donner les moyens. C’est pourquoi il ne baissait jamais les bras face au mur de glace qu’était Hwa Ran. Elle était son plus beau challenge. Il voulait connaître le son de sa voix lorsqu’elle riait. Les expressions de son visage lorsqu’elle souriait. Et pour une raison qui lui échappait, il sentait qu’il n’en était plus si loin. Enfin, tout du moins par rapport aux débuts de la relation. Alors, la voir ainsi mal en point, ce qui était une première, lui créa une sensation encore inconnue. Un étrange mélange qu’il ne saurait définir. Yuuma commença donc son enquête, mais son aînée lui fit une drôle de révélation. Comment pouvait-on ne pas être humain ?! N’y croyant pas un traître mot, il défia presque Hwa Ran à l’aide son bâtonnet chocolaté, lui affirmant qu’ils étaient semblables. Et sans prévenir, la demoiselle ouvrit d’elle-même une porte qu’il aurait pensé fermée pendant encore très, très longtemps. Alors, sans un mot, le japonais écouta cette histoire, sans jamais l’interrompre. Son visage était toujours aussi doux, mais concentré, et sérieux. Et au fils des mots, il eut la confirmation de ce qu’il avait affirmé : elle n’était pas heureuse avec sa vie actuelle. Tel un oiseau en cage, elle rêvait de cet immense ciel bleu se trouvant sous ses yeux. Et lui, il voulait posséder la clé de cette cage. « Personne n’est pareil, et c’est ça qui nous rend humain. ». Sa voix, d’habitude si guillerette, se trouvait d’un calme olympien. Yuuma semblait différent. Comme plus mature tout d’un coup. « Tu dis ne pas rire, ne pas pleurer, et être un robot. Mais tu sais, les robots, ils ne parleraient pas comme tu viens de le faire. Ils ne se sentiraient pas mal en ce moment. Tu vois, tu as des sentiments. Car moi j’en connais, des personnes qui rient pour des blagues, qui pleurent devant des films tristes, mais qui ne se remettraient jamais en question comme tu le fais. ». Il tourna alors sa tête vers Hwa Ran. « Pour ton père, on dit dans mon pays que si l’on ne pleure pas un mort, c’est le plus beau cadeau qu’on leur fait. Car ça veut dire qu’on les a aimé de tout notre cœur, et qu’on est heureux de les savoir en paix. ». Et enfin, un tendre sourire retrouva place sur son visage étrangement adulte. « Tu es une humaine Hwa Ran. Une très belle humaine. ». Dans ce sens que son âme l’est – bien que, elle aussi, et ça, il ne pouvait le nier...
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Re: monster ♣ yuuran | 
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