Ton sourire est mon trésor

La dernière réunion de la journée à Busan a eu la bonne idée de s'éterniser mais au moins, je suis dans la voiture pour rentrer à Séoul. C'est là que je décide d'ouvrir mon téléphone et la voiture automatique me lit le dernier message de Mi Ran. Juste penser à elle, je me sens sourire comme un idiot. Dire qu'il y a un mois d'ici, je lui ai avoué mes sentiments et elle m'a laissé l'embrasser plusieurs fois. C'était comme un rêve d'adolescent qui se réalisait. Bon, c'est un rêve d'ado qui se réalise. J'ai rêvé de l'embrasser depuis la première fois qu'elle m'a mise à terre avec le bâton du balaye du réfectoire du lycée. J'ai cru que je serai le premier à lui voler un baiser mais non, il a fallut que la bouteille tombe sur mon meilleur ami. Et là, pendant un petit temps j'ai cru qu'ils allaient se mettre ensemble. Là, encore une fois mes déductions étaient fausses. Et après sept ans, je lui ai dit ce que je ressentais pour elle. Sauf que ... Le lendemain, un coup de fil, ma soeur et moi, avons dû rentrer à Busan. Et là, on m'a mit au pied du mur. Je savais que la société avait des soucis. Je le savais et je travaillais à trouver une solution avec Nonna. Elle est fiancée depuis longtemps mais moi, mes parents ne m'avaient pas encore vendu. C'est chose faite. Deux jours après mon arrivé, j'ai rencontré celle qui ne deviendra jamais ma femme. Quoi que rencontrer, rencontrer, c'est un grand mot. Vu qu'on se connait depuis l'enfance. Mais jamais j'aurai pensé que me vendrait à sa famille pour tirer du profit.

La musique à fond, je conduis en essayant de trouver ce que je vais pouvoir dire à Mi Ran. A part lui demander de m'excuser pour avoir jouer aux abandonner absents ce dernier mois. Il faut que je lui dise que je suis fiancé. Il faut que je trouve le courage de le lui dire. C'est pour ça que je veux passer ma soirée de retour avec elle dans un lieu où il y a du monde. Hum! Qu'est-ce que je racconte. Je veux juste passer du temps près d'elle, faire comme si tout allait bien dans ma vie. Oublier le mois qui vient de passer, ses réunions interminables, le déficit de la société, le fait qu'on est pratiquement au bord de la faillite. J'étais tellement pressé de rentrer à Séoul que je n'ai même pas prit la peine de me changer, portant toujours mon costume qui me donne un air plus sérieux, surtout avec mes lunettes de vue sur le nez. Oh! Bah, elle m'a déjà vu ainsi, je n'ai pas la force de passer jusqu'à l'appartement pour me changer. Ce serait un détour, un énorme détour.

A Séoul, je bifurque vers le quartier où se trouve les Sango. Je m'arrête juste en chemin pour acheter une peluche, une rose et une tablette de chocolat goût framboise. Avec ça, j'espère éviter d'avoir trop de coup. Quelques minutes après, je me gare un peu plus bas que le dortoir, et envoit un message à celle pour qui mon coeur bat depuis plus de sept ans pour la prévenir que je suis là. Un coup d'oeil à l'horloge et je constate que je suis même en avance. Pour une fois...

Adosé contre la carroserie, la rose dans une main et le chocolat dans l'autre. J'attends qu'elle sorte me rejoindre. Quand est-ce que je vais lui dire que je suis fiancée ? Vais-je réussir? Et si elle me dit ce qu'elle ressent ce soir ? Je veux juste passer du temps avec ma meilleure amie, l'entendre rire. Voir son regard pétiller devant les attractions. Sentir sa main attraper la mienne pour me tirer vers l'une de ses attractions que je n'aime pas. Je lève les yeux et lui sourit quand elle arrive. Je ne fais pas attention à la manière dont elle est habillée pour le moment. Je dépose les cadeaux que je lui ai acheté un peu plutôt. Je m'avance juste vers elle, et la serre contre moi. Ma tête dans son cou, je respire son parfum. Mes bras font le tour de sa taille, mes mains se posent dans le bas de son dos. " Tu m'as manqué Mi. Vraiment manqué. "

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Elle marche les cent pas d'un bout à l'autre de la pièce. Jini a beau lui dire qu'elle va lui refiler le tournis ou le mal des transports à force de s'agiter dans tous les sens. Mais elle réfléchit à tellement de trucs à la fois qu'elle ne l'entend même pas.

Depuis hier, elle n'a qu'une seule chose en tête, une seule question qui ne la quitte pas et qui lui prend la tête... Il Ho Chull, qu'est-ce que tu vas encore m'annoncer ? Faut croire que ce n'était pas assez de l'embrasser devant l'université toute entière à la dernière soirée, puis de lui avouer ses sentiments refoulés pendant près de sept années où bêtement, mais vraiment bêtement, elle n'avait jamais eu la décence d'y voir le moindre indice. A présent qu'il était porté disparu depuis plus d'un mois, il avait trouvé son jour pour revenir et la faire s'inquiéter deux fois plus en une nuit qu'elle ne l'avait jamais été dans toute une vie.

Elle termine de se préparer et applique sur ses lèvres le nouveau rouge à lèvres que Woori Unnie lui a conseillé avant d'entendre son nom crié à travers le dortoir. « Miran-ssi ! Tu as un rendez-vous ? » Elle attrape son sac et repousse une mèche de cheveux derrière son oreille. Il est avance, ça ne lui ressemble tellement pas ! Inconsciemment, elle ne peut s'empêcher de se dire que tout ça, c'est vraiment étrange, trop formel et trop solennel. Comme un mauvais présage de ce que l'avenir leur réserve. « Ani. C'est Ho Chull. J'y vais ! A ce soir. » Elle se hâte d'en finir et de sortir de là, avant qu'on ne l'attrape et qu'on la torture pour répondre à un million de questions... des questions auxquelles elle n'aurait même pas la réponse.


Il fait si bon en ce moment qu'en profiter pour sortir avant que la chaleur, l'humidité et la mousson n'arrivent, c'est idéal. Mais elle ne s'attend pas à trouver son meilleur ami en costume, si ce n'est qu'il en a retiré la cravate et détaché un bouton pour paraître décontracté.

Une rose. Une peluche. Du chocolat.
Ce n'est pas son anniversaire alors elle sent que quelque chose ne va pas. Elle s'approche suffisamment de lui, surprise lorsqu'il l'étreint dans un câlin tendre et doux, qui fait battre son cœur si fort qu'elle se demande encore comment elle n'y a pas succombé jusqu'aujourd'hui.

Mais elle garde les bras contre son corps et au bout d'un petit moment, tire sur la manche de sa veste pour le faire lâcher prise et lui faire face avec son célèbre regard... à la fois sauvage, boudeur et pourtant terriblement adorable. Elle n'est pas dupe. Elle n'est pas bête. Et elle ne prend même pas la peine de récupérer les ~cadeaux~ qu'elle devine être pour elle parce qu'elle sait qu'en les acceptant, elle risque de se couper l'herbe sous le pied et de le laisser penser qu'elle lui pardonnera ce qu'il a fait.

Elle n'est pas forcément agressive, simplement sur la défensive et ses sourcils froncés, lorsqu'elle pointe son index sur les présents qu'il aurait voulu lui offrir, montre bien que non, elle ne se fera pas avoir aussi facilement ! « Je te connais Chu. Bon sang mais j'te connais tellement, tellement bien ! » Trente millions de scénarios font la course dans les circuits interminables de son imagination.

Et finalement, c'est droit sur lui qu'elle pointe son index, suspicieuse comme toujours depuis maintenant près de huit ans. Elle flaire la bêtise, c'est ça son sixième sens. « Qu'est-ce que t'as fait encore ? »

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La serrer contre moi, est la chose à cet instant la plus importante du monde. Un besoin de me ressourcer, de la sentir gigoter contre moi. De m'abandonner pour chasser le mauvais rêve dans lequel je suis depuis un mois. Remonter le temps, ce serait bien. Que cette soirée où je l'ai embrassé devant tout le monde, et ce jour où je lui ai avoué mes sentiments, soient rejoués en enlevant l'appel de mon père et la détresse de ma mère. Alors je me déplace, ne dis aucun mot pour la serrer dans mes bras. Perdre ma tête dans le creux de son cou. Comme si j'allais me réveiller d'un cauchemar.

Mi Ran ne répond pas à mon étreinte, mais je m'en moque. Faites que le temps s'arrête. Ses bras ne me serrent pas contre elle. Rien. Mais je suis si bien avec elle contre moi et mon nez perdu dans ses cheveux. L'odeur de son shampoing m'a manqué, durant le mois qui s'est écoulé. Mais elle me fait comprendre que je dois la lâcher. Sa main sur ma manche, son regard dans le mien. Son index vers moi. C'est à cet instant, juste pour la protéger, pour qu'elle reste elle-même que je décide de me taire sur mes prétendus fiançailles. Jamais elle doit le savoir, vu que la seule avec qui je compte me marier est en face de moi.

Alors, je passe une main dans mes cheveux pour les décoiffer. Je souris avant de rigoler. " J'ai rien fait . " Mes mains se posent sur ses épaules pour la diriger vers le coffre de la voiture. D'une simple pression sur la télécommande il s'ouvre. Devant ses yeux se trouvent mes affaires. " J'ai été accepté chez les sangos. " Oh! Je sais qu'elle va me taper, raison qui me pousse à m'éloigner de ses poings et de ses pieds. " Je voulais te l'annoncer après notre sortie. Mais vu que pour toi, je manigance encore quelque chose. " Mes bras se croisent, et je marmonne. " Vive la confiance hein "

Ca me fait mal de lui mentir, j'ai peur qu'elle l'apprenne. Mais personne ne sait que je suis fiancé, sauf noona mais elle ne dira rien et cette fille que je n'avais pas revu depuis que je suis rentré au pays. Je réfléchis à toutes vitesses, évitant un coup de la part de mon ninja d'amour. " Mi ! Ca suffit ! On peut juste passer une soirée où l'on s'amuse ? " Ma main attrape la sienne, je la tire vers moi. Relève sa tête pour planter mon regard dans le sien et lui embrasse le front. Sinon, je vais regretter d'avoir demander mon acceptation dans ta frat. " Jamais, je vais regretter cette décision. " Allez mon petit ninja. Oppa t'a promit de la barbe à papa. " Bon, si j'en rajoute une couche aussi, c'est logique qu'elle me tape.

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Elle aimerait lui dire comme il lui a manqué à elle aussi. Mais un peu rancunière, un peu timide aussi de lui faire des confessions qu'elle n'est pas sûre qu'il mérite, elle garde tout ça pour elle et fronce les sourcils d'un air sceptique. Elle avance à reculons jusqu'au coffre de la voiture, refusant de s'y laisser guider et gesticulant dans tous les sens pour lui faire lâcher prise sur ses épaules. Et le temps qu'elle comprenne ce que la montagne de valises dans le coffre de sa voiture implique, la mâchoire lui en tomba grande ouverte. « C'est ça que tu voulais me dire hier soir ? » Elle semble calme avec sa petite voix toute douce. Puis elle pivote face à lui avec les poings serrés le long de son corps. « Tu m'as fait peur et j'ai pas dormi de la nuit ! Je pensais que t'avais fait une connerie ! Que t'étais recherché par Interpol, que j'te verrais plus jamais ! » Elle explose en lui jetant ses poings au torse et à l'épaule. Et voyant qu'il avait bien anticipé sa réaction, elle envoie sa basket taper contre sa cuisse sans prévenir. « T'es vraiment qu'un idiot ! Tu vois mes cernes à cause de tes messages d'hier ? Mais je vais te tuer ! »

Elle manque de lui envoyer un nouveau coup mais il emprisonne ses poignets dans une main et elle se sent projetée vers lui, s'imaginant l'espace d'une seconde, que ses lèvres viendront à nouveau effleurer les siennes. Sauf qu'il dépose un baiser sur son front et ça lui fait tout bizarre à Mi Ran. Elle boude un peu puis le menace en grommelant adorable. « Je vais te faire regretter ton acceptation moi. » Son poignet échappe à la surveillance du garçon et rapidement, mais pas avec tant de force que ça au final, elle vient écraser son poing contre son épaule avec une moue froissée. « Je veux une barbe à papa ET » elle laisse traîner sa phrase pour bien marquer qu'elle ne se contentera pas que de ça « Des bonbons. Je veux aussi faire le nouveau rollercoaster qui met la tête à l'envers... CHULLI-AH. » Elle insiste bien, penchée à l'avant comme une provocation juste sous son nez. Parce que non, malgré tous ses efforts, elle ne l'appellera jamais oppa~.

Elle lève les mains en l'air, presque sur la pointe des pieds pour attraper le haut du coffre et le refermer. A nouveau elle pivote sur ses talons, adossé au coffre de la voiture et les yeux légèrement plissés à cause du soleil, un adorable sourire plaqué sur ses lèvres. « Pour la peine, je peux conduire ? » Y'a pas deux minutes elle le frappait et maintenant elle lui fait les yeux doux comme si ses menaces n'avaient jamais existé. Normal.

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Je le jure, monsieur le juge, ce n'est pas un mensonge. Juste que la vérité n'a pas voulu sortir de ma gorge. La voir à cet instant précis, devant moi. Je n'ai pas su lui dire que j'étais fiancé depuis peu. C'est comme si je la trahissais, même si nous savons, qu'un jour ou l'autre, je me serai retrouvé vendu par mes parents pour le bien de la société. Avant, j'aurai pu lui dire mais maintenant, maintenant... Ca voudrait dire que ce que je lui ai avoué y a moins d'un mois, serait faux. Et ça, monsieur le juge, c'est archi faux. Mi Ran, est celle qui deviendra ma femme. Je me le suis juré ce samedi matin lors de notre première retenue. Elle tenant le balai, son regard était brillant, de colère peut être, mais elle dégageait un je ne sais quoi qui m'a de suite plus. Et apprendre à la connaître, m'a renforcé dans mon idée qu'elle portera mon nom un jour. Donc devant le coffre de la voiture, je sais très bien comment elle va réagir. Je sais, je la connais, à force de l'observer. Sa voix douce m'annonce qu'il va falloir que je me bouge un peu, si je ne veux pas me retrouver au sol en quelques secondes. Et le pire, c'est que j'ose sourire car elle ne changera pas. Mi Ran est une constance dans ma vie. Un pas sur le côté pour éviter un pied en direction de mon tibia, un autre de l'autre. Les yeux fermés je pourrai savoir où elle va frapper. Et ça m'amuse.

Puis au bout d'un moment, je lui attrape les poignets. Mon regard fixe ses yeux, cherchant après les cernes en question. " Avec ou sans cernes, tu es toujours aussi belle pour moi. " Et pour être certaine qu'elle ne réplique pas ou juste car j'en ai besoin, mes lèvres se posent sur son front. Oh! J'aurai pu l'embrasser, j'ai faillit même. Mais un peu trop tôt, puis je veux qu'elle me le fasse comprendre qu'elle souhaite aussi que je l'embrasse.

Son poignet m'échappe, je la regarde faire et grimace pour de faux sous le coup dans l'épaule. Ok! Je l'ai cherché. " Et un baiser ? " dis-je dans un murmure tout en hochant la tête pour accepter toutes ses demandes. C'est pas comme si, nous ne mangions jamais de barbe à papa et de bonbons dans ce genre de soirée. Et non, je n'ai pas roulé des yeux en comprenant qu'elle ne m’appellera pas Oppa. Et pourtant, si elle le ferai même juste une fois, je serai l'homme le plus heureux du monde vu que mes sentiments seraient partagés. Et là, Mi Ran ne comprend pas ou fait semblant de ne pas comprendre que je veux juste un signe de sa part.

Je n'ai toujours pas bougé, faisant juste semblant de me masser l'épaule qu'elle a tapé. Un sourire au coin sur mes lèvres alors qu'elle se met sur la pointe des pieds pour réussir à fermer le coffre de la voiture. Je ne la quitte pas des yeux, comme toujours, savourant ses mimiques. Même son petit sourire qui m'annonce qu'elle a une idée en tête. Sa demande me fait rire mais je ne montre rien. Tapant mon front d'une main, avant de secouer négativement la tête. " Non " et je tourne les talons pour lui faire comprendre qu'on y va. " Pas à Séoul. Mais quand on descendera à Busan, si tu es sage, je te laisserai conduire. " Parfois, je devrai me taire à la place de parler. Je la regarde même pas en disant ça, rentrant dans la voiture.

" J'ai dit si tu es sage, Mi. " Je parle tout en me penchant vers elle pour lui mettre sa ceinture. C'est con, d'accord. Mais j'ai besoin d'un contacte avec elle. Ca fait un mois que j'attends sa réponse. Je me redresse, arrêtant mon visage à quelques centimètres du sien. " Donc tu ne me tapes plus jusqu'à la pause d'été et tu conduiras dès qu'on aura quitté l'autoroute jusqu'à chez toi. " Ses lèvres sont là, proche, si proche. Il suffirait juste que je me penche encore un peu plus. Je m'approche doucement avant de me reculer et de démarrer la voiture.

" Je " Avant que je parle, il faisait silencieux dans la voiture. " suis désolé, Mi ". Plus de quinze minutes de silence, chose impossible avant. " J'ai réussi à ne pas être renvoyer aux Etats Unis. " Vu que ma fiancée est à Séoul depuis peu. " Et je ne partirai plus jamais. " Au feu rouge, je tourne la tête vers elle. Lâche le volant d'une main pour remettre une de ses mèches derrière l'oreille. " Je ne te quitterai plus jamais, Mi. " Et elle ne saura jamais que je suis fiancé. Je me le promet.

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Son cœur flanche. Ce n'est pas normal. Elle fuit son regard et lève les yeux au ciel comme s'il n'était qu'un imbécile manquant d'un peu de jugeote. « Paboya~ » Mais alors pourquoi ça lui fait un petit truc lorsqu'il lui dit qu'elle est belle ? Elle mord discrètement dans sa lèvre, elle s'empêche d'y faire apparaître un sourire satisfait. Ce sont toutes ces petites choses qu'elle n'avait jamais remarqué avant, dont elle se fichait éperdument. Toutes ces petites choses qui la rendent dingue à présent et auxquelles elle pourrait s'habituer rapidement. Et un baiser ? Elle soutient son regard, la gorge serrée mais le regard qui ne faiblit pas face au sien. « Ce n'était pas dans les propositions. » Elle lui tire la langue et tourne les talons fièrement dans sa façon plutôt amusante de le rembarrer. Elle semble insensible et pourtant, ça lui coûte énormément d'écouter sa raison plutôt que de laisser parler son cœur.

Elle s'élance jusqu'à la voiture et la revoilà qui fait demi-tour avec un adorable sourire qui en tromperait plus d'un. « Pourquoi non ? » Elle s'insurge ! Les sourcils froncés et les joues gonflées, son moyen de pression pacifiste le plus efficace et pourtant, il ne flanche pas au contraire. Il la nargue. Elle en est certaine. Elle le regarder lui passer devant et le suit bêtement, pressant le pas derrière lui avant qu'il n'entre le premier dans la voiture. Et le temps qu'elle comprenne ce qu'il se passe, il a déjà refermé la portière. « C'est pas cool ! Ya !  Ya ! » Elle se penche à l'avant, venant plaquer sa bouille pas très contente derrière sa vitre avant de le voir sourire depuis l'intérieur et de se résigner.

« Dictateur. Je descendrai en train à Busan si c'est comme ça ! Tu seras tout seul dans ta voiture. » Elle marmonne en prenant place sur le siège passager, davantage vexée que ses yeux doux n'aient eut aucun effet plutôt que de ne pas conduire pour cette fois-ci (encore).

Sa main effleure la sienne au moment où elle tire sur la sangle de la ceinture. Alors elle lâche tout et le laisse faire, observant ses gestes doux et sa façon de l'attacher pour s'assurer qu'elle soit en sécurité. Elle prétend que ça ne lui fait rien Mi, mais lorsque son visage s'arrête à quelques centimètres du sien, elle retient son souffle un court instant avant qu'un petit rire moqueur ne quitte ses lèvres. « Je rêve. C'est toi qui me demande d'être sage ? N'importe quoi ! Tsss... » Elle croise les bras contre sa poitrine et tourne légèrement le visage sur la droite pour observer par la fenêtre. Les lèvres poussées à l'avant, la moue boudeuse, elle fait mine de réfléchir juste pour le principe (et aussi un peu pour se racheter une conduite parce que oui, elle veut conduire bon sang !) « Hm... j'y réfléchirai. »

Au final, son silence pèse et lorsqu'il reprend enfin la parole, Mi Ran relève subitement la tête de son téléphone. « J'avais remarqué. » Elle lève les yeux au ciel, sans doute un peu violente dans sa façon d'aborder les choses. Pourtant, elle est rassurée de savoir qu'il ne partira pas et qu'il est toujours là. EN n'entendant plus parler de lui pendant presque un mois, parmi les scénarios les plus catastrophiques qu'elle avait eu le temps d'imaginer, celui-là avait été le plus réel, le plus probable et le plus prenant. Rien que d'y penser, elle sentait son estomac se nouer et son cœur se serrer. Et l'entendre lui dire qu'il ne partirait pas, qu'il ne la quitterait plus, ça lui faisait un bien fou. « Je sais. Je te l'ai interdit. Tu te souviens ? » Elle est rapide à suivre ses mouvements pour remettre en place cette petite mèche de cheveux rebelle. Un sourire glisse au coin de ses lèvres avant qu'elle ne range son téléphone et que la conversation reprenne de plus belle sur un fond de musique.


« Hmm... là ! là ! non ! tu l'as dépassée, reviens en arrière... encore... encore... stop ! » Elle pointe du doigt une place libre dans le parking plein à craquer. « Tadam~ » Ceinture relâchée, elle ne fait pas vraiment attention en descendant de la voiture. Mais c'est un peu devenu une habitude que d'attendre Chu qui met toujours des heures pour touuuut.

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Dans la voiture, y a un silence qui est là, ce genre de silence qui me dérange. Elle joue sur son téléphone et moi, j'ai un million de pensés en tête. Sauf qu'il y a aucun mot qui veut sortir de ma bouche. Je ferme les yeux un instant à un feu rouge. Et j'ai l'impression de ressentir ses lèvres contre les miennes le jour de la soirée. Ce qui me fait ouvrir les yeux d'un coup. Je tourne la tête vers elle, pour lui dire que je ne la quitterai plus jamais. C'est pas un mensonge, l'histoire des fiançailles, je vais l'effacer en trouvant à cette fille un petit copain ou quelqu'un de plus riche. Et là, elle me rappelle qu'elle m'a interdit de partir. Durant une fraction de seconde, je la regarde surpris avant d'éclater de rire. Je sais. Ma main quitte ses cheveux, je me penche encore plus pour poser mes lèvres sur sa joue. Je te fais juste la promesse que je serai toujours près de toi, Lee Mi Ran. ma voix est rogue, j'ai envie d'arrêter la voiture sur le bas côté, pour juste l'embrasser et gouter à ses lèvres de nouveaux. Lui dire que je ne veux qu'elle et personne d'autre. Sauf qu'un klaxon se fait entendre derrière-nous. Je lui souris encore une fois, avant de démarrer.

On aurait pu se garer à la place à l'entrée du parking. , non je ne bougonne pas pour les places qu'elle m'a fait rater car on était pas assez près de l'entrée. Tu es certaine qu'on est assez proche ? Trop tard, je fais la manœuvre et elle est déjà dehors de la voiture. Je jette un regard dans le rétroviseur pour voir si je suis toujours bien coiffé. Je me penche vers la boite à gant pour prendre un bonbon à la menthe pour l'haleine. Avant de sortir à mon tour, et faire le tour de la voiture pour la rejoindre.

Mes bras se placent autour de sa taille, mon torse contre son dos. Je murmure à son oreille T'ai-je déjà dit que tu étais jolie aujourd'hui ? même avec un sac poubelle, elle sera jolie pour moi. Mes bras glissent le long de son corps, l'une de mes mains attrapent l'une des siennes, je la tire vers l'entrée. On commence par quoi ? et là, j'entrelace nos doigts. Tu veux tes bonbons maintenant où on fait un tour de manège avant ? on avance vers l'acceuil et je paye les billets d'entrée. Je te laisse choisir Mi. Je tourne la tête vers elle, la trouvant silencieuse, chose qui annonce le plus souvent que je vais me faire taper. Mi Ran ? Tu m'écoutes ?

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Elle n'avait pas l'intention de se montrer si distante, lui qui faisait toujours n'importe quoi, elle avait toujours trouvé la force de lui pardonner rapidement et de passer à autre chose. Mais là c'était juste un peu trop. Ses gestes tendres et ses mots doux. Toutes ces petites choses auxquelles elle n'est pas habituée, auxquelles sa main répondait par une gifle avant mais pour lesquelles son coeur prend le temps maintenant d'apprécier. Lorsqu'elle le sent glisser dans son dos, ses muscles se tendent et ses poings se serrent. Elle lutte contre un vieux réflexe, celui de l'attraper par le col de sa chemise et l'envoyer bouler au sol quelques mètres plus loin. Quelque chose a changé. Son mauvais caractère fond au contact de Chu, un peu résistant mais les faits sont là. Tsundere Complex.

« Je... » Il ne lui laisse pas le temps d'en finir qu'il l'attrape par le bras et sa main glisse dans la sienne, Mi ne s'était même pas rendue compte que ses doigts s'étaient entrelacés aux siens, comme si ça avait toujours été quelque chose de naturel. Elle le suit en silence, traînant des pieds derrière lui, observant avec quelle assurance il les guidait jusqu'à l'entrée du parc sans jamais la laisser filer. Jolie. C'est la première fois qu'elle rougit à son compliment. C'est la première fois que ça lui fait quelque chose, qu'elle ne lève pas les yeux au ciel et qu'elle ne proteste pas en lui refilant un coup brusque plutôt qu'un adorable "merci".

Elle est complètement perdue lorsqu'elle le voit apparaître comme une fenêtre pop-up dans son champ de vision. « Hein ? Euh, oui. Celui-ci ? » Elle pointe littéralement le premier manège qui lui tombe sous la main. Un genre de rollercoaster absolument terrible et le visage de Chu blêmit dans l'instant, si vite et si fort que ça la fait sourire. « Oui. Non. Mauvaise idée. » Entre deux rires amusés, elle lui cache les yeux pour lui éviter la syncope et le tire un peu plus loin pour en choisir un autre sur le plan à l'entrée. « Lui ? Il est nouveau, pas vrai ? Et il n'y a pas de loopings. Promis juré ! »

Et c'est parti pour un peu moins d'une heure de queue à jouer à des jeux stupides, à prendre des photos avec des filtres ridicules et se faire de l'air avec des mini-ventilateurs pour espérer ne pas fondre sous ce soleil d'été.

Attention, prêt au départ. Piouuuuuuuuuu~ c'est vrai qu'il n'y avait pas de loopings. Mais ça allait si vite, en gondolant et en secouant dans tous les sens que c'était presque tout comme et lorsque le train s'arrête, que les cris se calment et que tout le monde descend, Mi pince ses lèvres en se levant la première. Elle-même à un peu la tête qui tournent et les idées dans tous les sens (ce qui n'est pas plus mal, peut-être que ça lui remettra le cerveau dans le bon sens.) Et directement elle se tourne vers Chu. « Ya, Chulli-ah ! Tu vas bien ? » Elle mord dans sa lèvre parce qu'elle sait qu'il n'aime pas trop ça, puis sa main vient gentiment remettre quelques épis trop mignons mais vraiment indisciplinés en place sur le haut de son crâne. « Si ça peut te rassurer, tes cheveux sont très bien ! » Hop, hop, les deux pouces en l'air et un colgate smile, ultra doux, ultra innocent, non non, c'est pas moi qui ai eu l'idée de cette attraction satanique, ahem... puis c'est à son tour de le prendre par la manche pour laisser le passage aux prochains arrivants.

« Ok ! Pause ! » Elle s'arrête en plein milieu du chemin devant lui pour le stopper de ses deux mains. « On prend les bonbons maintenant alors. » Bah ouais encore heureux, sinon il va lui clamser dans les bras sur le carrousel des petits chevaux à ce rythme-là. « On ira au palais des miroirs après... d'acc ? » C'est bien le palais des miroirs ça. 100% de chance de rester en vie ! Youpie !

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Ai-je déjà dit qu'elle était mignonne perdue dans ses pensés ? Car elle l'est vraiment. Les billets en main, je me retourne vers elle pour savoir ce qu'elle veut faire en premier mais il faut que je me répète plusieurs fois. Beaucoup penserait que ça peut m'agacer, au faite, c'est un comportement qui m'agace, mais venant de Mi Ran, je trouve ça mignon. Je lui attrape la main de nouveau pour la tirer à l'intérieur du parc et laisser la place à d'autres de pouvoir acheter les tickets. Et c'est là, qu'elle se met à parler tout en me montrant une attraction du doigt. Un looping, deux looping, trois looping. Elle est folle ma parole ! Je suis déjà malade rien que penser qu'elle veut me faire monter la dedans. Ok! Je ferai tout pour elle mais pas ça. Et elle rigole de moi tout en me cachant l'attraction d'une main devant mes yeux. Je soupire soulager avant de tourner la tête vers ce qu'elle veut faire.

"Tu es certaine que c'est pas trop rappide ?" C'est la sixième fois que je lui demande en moins d'une heure. Sur les photos qu'elle s'est amusée à prendre, je suis certain qu'il y en a beaucoup où je sers les dents. Disons que les cries de ceux qui sont dans l'attraction me fait un peu (beaucoup) flippé. Puis c'est notre tour. Je sens que je vais pas du tout aimer l'attraction. Mi, elle rigole quand on s'installe. La ceinture mise, je m'accroche aux bras de mon siège et là. Je hurle. Ca va trop vite, j'ai envie de vomir. Elle sait que je supporte pas ce genre d'attraction. Elle le sait pourtant.

Cinq minutes après, on est sur la terre ferme. Et j'essaye de reprendre des couleurs. Ca allait trop vite. Ils peuvent pas faire une attraction qui fonctionne lentement pour une fois ? Je parle et elle passe sa main dans mes cheveux. C'est la que je tilte qu'il y a un soucis. Mes cheveux sont toujours très bien. Mais j'ai un énorme doute là. Et si avec la vitesse le gèle était parti et que mes épis s'étaient de nouveaux mit à piquer vers le ciel. J'ai pas de miroir pour vérifier. Et pour une fois, je vais pas la croire. Je sais qu'elle aime quand je laisse mes cheveux aux naturels mais j'y arrive pas. J'ai besoin qu'ils soient parfait et pas dans tout les sens.

On se promène sur le chemin entre les attractions, et j'essaye de trouver du courage et le moment propice pour l'embrasser. Oui, je sais, j'ai dit que ce soir, c'était une sortie avec ma meilleure amie. Mais elle n'a pas repoussé ma main plutôt, donc j'ai toutes mes chances, non? Sauf qu'elle s'arrête et se place devant moi. " Des bonbons maintenant ? Ok. " Je lui souris avant de lui montrer un banc d'un coup de tête. " Va m'attendre là-bas, je vais te chercher tout ce que tu aimes. " Je lui souris avant de faire demi-tour et me mettre à courir en direction d'une roulotte qui vend des bonbons et mêmes des ballons.

Quinze minutes, je l'ai laissé seule quinze minutes tout ça a cause de la file devant moi. J'espère qu'elle a soif, car je nous ai prit de quoi boire et de quoi manger aussi. Et un ballon pour elle en forme de pikachu. " Mi ? " Elle est là sur le banc et elle a l'air perdue dans ses pensées. " J'ai les bonbons. C'est qui le meilleur ? "

ton sourire est mon trésor
#michu

Elle se sentait tellement désolée, de le voir si pâle et proche de la syncope à cause d'un trop-plein de vitesse, c'était à la fois terrifiant et un peu marrant... mais seulement parce qu'il faisait une tête drôle ! C'est là que Mi pouvait distinguer le vrai du faux. Quand il boudait pour de faux et qu'il n'était pas bien pour de vrai. « Pardon ! Pardon ! Je savais pas que ça allait si vite, ils disent sur le papier que même les enfants peuvent le faire ! » Elle réalise un peu trop tard que ce n'est pas le genre de remarque qui le fera se sentir mieux. « Ok. Ok. Oublions, d'accord ? On va aller faire autre chose. Apparemment ils ont des petites barques super sympathiques et même un petit train avec une peluche qui se balade dans les airs. Vu que t'es grand, tu pourras nous l'attraper sans soucis, pas vrai ? » Elle pince ses lèvres pour ne pas éclater de rire devant sa tête absolument décomposée. Mais de toute façon Mi elle peut tout se permettre, parce que c'est pas demain la veille que Chu la clouera au sol pour lui faire passer l'envie de se moquer. « Oui oui ils sont très bien. » Elle ouvre de grands yeux et affirme sans sourciller. Elle n'allait quand même pas lui dire qu'il avait un ou deux épis qui pointaient vers le soleil... déjà parce que ça donnait un effet coiffé-décoiffé vraiment bien (mais il ne la croirait pas) et ensuite parce que si elle le lui disait alors... ils étaient bons pour passer le reste de l'après-midi devant le miroir à sculpter tout ça façon Rodin.

Elle avait retrouvé son sourire et sa bonne humeur. Plus le temps passait et plus les choses redevenaient normales entre elle et lui, preuve que certaines choses ayant changé, rien n'avait vraiment changé dans le fond. « Pourquoi j'ai pas le droit de venir ? » Elle fronce les sourcils, prête à en découdre. C'est que la dernière fois qu'elle était entrée dans un magasin de bonbons, elle en avait rempli deux gros paquets pleins à craquer qu'elle avait mangé en moins de deux jours. L'ingestion de bonbons était totale. Et c'est exactement ce souvenir qu'elle put lire dans les yeux de Chu sans même qu'il ne lui dise un seul mot. « Okéééééé. J'ai compris. » Elle leva les yeux au ciel, roulant dramatiquement des yeux avant d'aller s'installer sur un petit banc libre, les bras croisés et les jambes tendues devant elle pour admirer le bout de ses chaussures.

Et le temps passant, d'ailleurs elle voyait la queue de la boutique de bonbons qui n'en finissait pas de s'allonger au point que le vendeur de ballons avait réussi à refiler un Pikachu à son meilleur ami, Mi fut sortie de sa torpeur par le voyant de son téléphone qui s'était allumé, rapidement suivi d'une mélodie. « Hmmmm. Eomma ? » Après tout le temps passerait plus vite.

(...)

Plus de quinze minutes sont passées lorsqu'il revient un sourire aux lèvres. Mi Ran a perdu le sien. Les yeux dans le vague, ses doigts glissent nerveusement sur l'ourlet de sa jupe courte. Le paquet de bonbons doit s'agiter sous ses yeux pour qu'elle daigne faire l'effort de lever son visage vers le garçon. « Oh. » Elle tend les deux mains bien à plat et capture le sachet, mais elle n'arrive pas à se réjouir. « Merci. » Elle observe ses choix. Tous les bonbons qu'elle aime, pleins de bonbons acidulés et toujours pleins de bonbons rouges. Il a tout bon. Il a tout bon et elle le déteste. « C'est quoi ? » Elle pointe le ballon du bout de son index. Tous ces cadeaux, toutes ces petites attentions pour en arriver là. Elle se lève d'un coup, bien plus froide qu'il y a quinze minutes. « La queue a diminué. On devrait se dépêcher d'y aller. » Elle ne prend pas le ballon. Elle ne l'attend pas pour se mettre en chemin. Elle n'a même plus envie de manger ces bonbons. Elle se sent juste mal. Elle se sent idiote. Elle se sent utilisée.