UN. une famille : jasun, sana, kwansun, toi, eunae, sangae et sunmi. une famille unie, malgré quelques désaccords. c'est tout ce dont tu as toujours rêvé. une famille qui t'aime pour ce que tu es et pas pour ce que tu fais. et tu l'as trouvé chez les yu. bien que tu ne sois pas le mec le plus chaleureux du monde, t'es heureux avec eux, plus que tu ne le seras jamais. tu as passé les meilleurs moments de ta vie avec eux. tu leur en es reconnaissant de vous avoir bien accueilli sana et toi dans cette famille qui n'était pas la votre au début. pour rien au monde tu ne changerais même si tu ne montres pas spécialement que tu les aimes. ta famille c'est ce qui compte le plus pour toi. qu'on les touche et le mec passif et pas vraiment charismatique que tu es changes du tout au tout. t'es peut-être qu'une asperge et tu ferras pas bien mal, mais tu seras là pour ta famille quoiqu'il arrive. c'est les yu contre le reste du monde.

DEUX. le nombre d'années que tu as passé à l'armée, plus exactement vingt-six mois parce que tu étais dans l'armée de l'air. tu y es entré en septembre 2015 et tu as quitté en novembre 2017. c'était compliqué, éprouvant mentalement comme physiquement, mais tu as réussi. c'était la seule solution pour que tu arrêtes tes conneries après ton overdose médicamenteuse. là aussi, comme au lycée, tu as été harcelé, frappé, moqué. mais t'étais habitué. alors, t'as juste baissé la tête et accepté le traitement, sans broncher. vingt-six mois c'était long, très long et chaque fois que tu avais une permission, la première personne que tu allais voir c'était sana. pendant ton temps à l'armée c'est elle qui t'a manqué le plus, parce que c'est ta sœur, la première femme de ta vie. ça a beau être les yu contre le reste du monde, c'est souvent et surtout sana et toi contre le reste du monde. tu lui as caché, comme à chaque membre de ta famille ton overdose médicamenteuse. pas la peine de les alarmer, encore maintenant, presque cinq ans après, ils ne le savent pas.

TROIS. ça fait maintenant presque trois mois que tu es dans une association pour aider les jeunes victimes de harcèlement scolaire. tu veux être là pour eux et les aider à s'ouvrir au monde et ne pas faire comme toi. parce que se taire c'est comme si tu avais accepté ce traitement. et les autres, ceux qui ne t'ont pas aidé malgré qu'ils avaient vu que tu te faisais bully et qui se sont tus sont aussi responsables. alors, tu essaies de faire en sorte que les étudiants parlent et ne se laissent pas faire. ça te demande un courage immense, parce que tu n'es pas du genre à te mettre en avant et encore moins à te sociabiliser, mais tu ne veux pas que d'autres personnes se retrouvent aussi mal que toi. alors, tu mets de côté ta timidité et tu prends ton courage à deux mains pour parce que ce qui s'est passé à des inconnus. tu ne prétends pas pouvoir changer le monde, t'as pas de slip au dessus ton pantalon et une cape qui flotte sans vent, mais à petite échelle tu te dis que ça pourrait le faire. après tout, qui ne tente rien n'a rien.

QUATRE. le temps passé par ta grande sœur sana en prison. quatre longues années. quatre années où tu te languissais de la voir. heureusement, tu avais le droit d'aller au parloir pour la voir et lui parler. tu as très mal vécu son emprisonnement parce que tu n'avais plus personne sur qui t'appuyer. certes y avait toujours tes grands frères, mais ils n'étaient pas sana, ils ne le seraient jamais. alors, tu t'es enfermé dans un mutisme et tu ne parlais réellement qu'en présence de la jeune femme. sauf que tout ce qu'elle demandait c'était jasun, comme s'il n'y avait que lui qui comptait à ses yeux. est-ce que tu as été jaloux à cette époque ? oui sûrement qui ne l'aurait pas été ? mais surtout c'est là que tu as compris... il y avait bien plus que de l'amour fraternel entre eux. est-ce que ça t'a choqué ? hmm difficile à dire. plus que choqué, tu en es devenu méfiant parce que l'ex de sana était un connard et que tu ne voulais pas que ça recommence avec jasun. ce que tu regrettes le plus de cette période, c'est la dispute que tu as eu avec ton grand frère. c'était son choix de ne pas aller voir sana au parloir, mais toi à l'époque, tu ne l'as pas vu comme ça. c'était d'ailleurs la première fois que tu t'es mis en colère. mais l'emprisonnement de sana, les brimades à l'école, le fait qu'elle ne demandait qu'après lui et que lui n'allait pas la voir alors qu'elle avait besoin de lui, ça a fait péter quelque chose dans ton cerveau. et tu as complètement disjoncté. tu as levé la main sur jasun et tu l'as frappé. tu le regrettes maintenant profondément, même si tu as du mal à accepter sa relation avec sana.

CINQ. c'était il y a presque cinq ans que tu as fait ton overdose médicamenteuse. t'étais dépressif et tu n'en as parlé à personne mais t'avais besoin d'aller mieux. alors t'as fait la chose la plus stupide de ta vie, tu as acheté des médicaments à un mec de ta classe qui revendait ceux de sa mère. le soucis ? tu n'avais pas de prescription et aucune idée de ce que tu prenais ni même du dosage. alors, tu prenais sans t'en soucier parce que t'avais l'impression que pendant quelques heures tout allait bien. et puis quand ça retombait, tu recommençais, augmentant petit à petit les doses sans prendre conscience du danger. mais tu allais bien mieux avec et t'es devenu accroc, en voulant toujours plus sur des durées de plus en plus courtes. et ce qui devait arriver, fini par arriver. tu t'es réveillé à l'hôpital, ta mère pleurant à tes côtés en te tenant la main pendant qu'un médecin te faisait un compte rendu de ce qui t'étais arrivé. overdose... t'étais un putain de junkie. ça t'a fait rire, l'ironie de la vie. tu as passé quelques semaines dans cette chambre, pour te sevrer officiellement, mais surtout pour garder un œil sur toi. tu as fait promettre à tes parents de ne rien dire à tes frères et sœurs. tu n'avais pas envie qu'ils te regardent avec pitié. t'avais beau être faible, tu n'étais pas à l'article de la mort. alors, t'as tu cette overdose... et cinq ans après, c'est toujours le cas.

SIX. six mois que tu fais le mannequin pour une agence. six mois c'est court t'en as conscience, mais ça te plait bien pour le moment. ce n'est pas compliqué de poser devant un photographe. le plus compliqué pour toi c'est de montrer tes expressions. oh tu en as, mais disons que ce n'est jamais celles qu'ils veulent. comment t'es censé flirter avec l'objectif alors que tu n'as eu que quatre petites amies et que ce sont elles qui sont venues se confesser parce que toi, t'aurais jamais eu les couilles, bien qu'elles soient bien accrochées à ton corps, d'aller les voir et de leur demander de sortir avec toi. comment t'es censé sourire sincèrement alors que les seules personnes qui arrivent à te faire sourire comme ça, sont ta famille ? pour les autres, tu leur donnes un sourire commercial, quelque chose de faux parce que les gens sont faux pas vrai. après tout, c'est comme ça qu'ils ont fait avec toi à l'école. ils t'ont servi un sourire faux pour que tu ne te méfies pas et par derrière ils t'ont poignardé dans le dos. alors, c'est facile tant que tu n'as pas besoin de faire des expressions compliquées...

SEPT. comme le nombre d'enfants de la famille recomposée yu. de papa yu il y a jasun et kwansun. tu n'as aucun lien de sang avec eux et ça se ressent avec jasun. tu l'aimes, c'est ton grand frère, mais tu n'es pas réellement proche de lui. tu te méfies de trop parce qu'il est avec sana. cependant, tu sais que si jamais tu as un soucis, il serait le premier à se déplacer pour toi, comme tu le ferais pour lui. kwansun, votre relation est plus simple moins compliqué que celle avec jasun. vous passez votre temps à vous chamailler comme chien et chat. c'est votre façon de vous dire je t'aime. vous vous emmerdez mutuellement mais y a de l'affection, de l'amour entre vous. de ta mère, il y a sana et toi, tous les deux japonais, tous les deux nés là-bas. sana c'est la première femme de ta vie, celle qui compte le plus à tes yeux. c'est une deuxième maman. votre relation est très fusionnel c'est pour cette raison que tu as très mal vécu son emprisonnement. bien que tu n'étais pas seul, c'est comme ça que tu l'as vécu, tu as été abandonné. tu lui en as voulu, mais c'est du passé maintenant. tu l'aimes plus que tout au monde. de l'union papa yu et ta mère, il y a eux les jumeaux : eunae et sangae, la queen et le king. eunae c'est ta princesse, ta reine. tu lui cèdes tout parce que tu n'as aucun charisme et qu'elle peut faire de toi ce qu'elle veut. enfin, dans la limite du raisonnable, elle sait qu'un simple regard noir veut dire que tu n'es pas d'humeur et qu'il ne faut pas te chercher. tu es très proche d'elle, tu la gâtes même un peu trop. mais tu le ferais encore plus si derrière, il n'y avait pas sangae pour te freiner. ta relation avec lui te rappelle un peu celle avec jasun. vous êtes plus proches qu'avec ton grand frère mais pas aussi proche que tu l'es de eunae. il essaie de te freiner quand tu fais passer la queen de la famille en premier, mais ça fonctionne pas très bien. et pour finir la petite dernière, sunmi, une pièce rapportée comme toi dans cette famille. sa mère est la mère de jasun et kwansun, celle qui a été affreuse avec ses enfants. elle est morte et c'est papa yu qui a décidé de récupérer sunmi. et elle c'est le bébé de la famille, elle aussi tu la protégeras contre vents et marées. c'est celle qui a réussi le plus vite à briser ta carapace lors de vos longues nuits à discuter à cause de tes insomnies. malgré vos différences, l'union de votre famille fait sa force.

HUIT. il y a huit ans c'était la fin de ton collège et le début de ton lycée et c'est là que les ennuis ont commencé. tu as grandi d'un coup mais tu n'as pas grossi ou pris de muscles. tu étais une asperge, un coton tige, une grande tige. et les adolescents autour de toi, ont pensé que ce serait bien de faire de ta vie un enfer. au début, ils étaient adorables avec toi, souriant avenant et puis d'un coup ils ont changé de comportement. ils t'ont foutu la tête dans les toilettes, ils ont fait en sorte de t'isoler de tout le monde, de te bousculer, de te faire faire leurs devoir te remerciant pas des coups. les professeurs l'ont vu, les autres étudiants l'ont vu. mais tous ont fermé les yeux face à ta détresse. alors, tu as aussi fermé les yeux. tu encaissais sans rien dire, sans rien faire parce que tu pensais que ça passerait avec le temps, qu'ils se lasseraient. mais c'était faux. ça continuait, encore et encore. et comme tu ne répondais pas, ça les mettait dans une colère noire. tu revenais avec des bleus, mentant sur la raison, une chute dans les escaliers, un ballon que tu as pris au cours de sport... tu devenais inventif et de plus en plus doué en matière de mensonges. et c'est là que tu as commencé à apprendre le codage derrière l'écran de ton ordinateur. c'est là que tu as décidé de trouver un échappatoire à cette vie que tu menais. tu as appris tout seul à coder seul, trouvant des tutos sur internet, expérimentant les choses. et puis tu as finis par en faire tes études parce que ça te passionne toujours autant.