Min Ah regarda son téléphone pour voir l’heure : dix-huit heure vingt-sept. Elle était en retard, c’était certain – pourtant elle avait fait de son mieux pour arriver à dix-huit heure trente. Quand elle était sortie de chez elle, il était dix-sept heure trente… une heure, c’était normalement suffisant pour passer de Séoul à la Digital City. Sauf que bien sûr, il y avait des bouchons. Un samedi soir, c’était presque normal, mais ces bouchons la prenaient toujours au dépourvu. Le pire dans l’histoire, c’était qu’elle était juste à côté – le prochain arrêt serait le sien. Et pourtant… c’était tellement bouché que ça prendrait au moins dix minutes pour aller jusqu’à l’arrêt. Min Ah savait que Tae Woo n’aimait pas les retards et jusqu’à là, elle avait fait de son mieux pour les éviter. Seulement, chassez la nature et elle revient au galop : Min Ah arrivait toujours en retard, c’était comme une sorte de malédiction des cieux. La ponctualité, c’était vraiment pas son truc. Elle se rappelait encore des pompes qu’elle avait dû faire durant sa scolarité au lycée à cause de ses retards répétés. Est-ce que c’était encore légal de donner ce genre de punitions aux élèves ? Elle qui étudiait le droit, il fallait qu’elle se renseigne.

Elle eut un soupir. Est-ce que c’était mieux de prévenir Tae Woo ou non ? Min Ah était quelqu’un d’assez optimiste – et si en l’espace de trente secondes tous les bouchons disparaissent, le bus roule vite et elle arrive pile à l’heure ? Alors elle aurait prévenu Tae Woo pour rien et l’aurait inquiété en vain. Des espoirs inutiles mais c’était Min Ah, elle n’était pas toujours très réaliste dans sa façon de voir les choses. Tae Woo et elle… c’était devenu tellement improbable. Enfin, ça l’avait toujours été. Tout avait toujours opposé Tae Woo et elle. Ils ne partageaient aucun trait de caractère ; la seule chose que Min Ah et Tae Woo avaient en commun, c’était un passé douloureux avec une perte. Mais ça, Tae Woo n’en avait encore aucune idée car elle ne le lui avait pas confié. Lui dire que ses parents étaient décédés, c’était trahir son grand-frère qui affirmait à tout le monde avec assurance que son oncle et sa tante riches étaient ses parents. Est-ce qu’elle devrait le dire ? Elle ne l’avait jamais avoué, du moins pas délibérément, mais Tae Woo était devenu différent.

Son téléphone vibrant dans ses mains, Min Ah jeta un coup d’œil et eut un grand sourire à la vision du message de Tae Woo. Dix-huit heure trente et une, et il avait déjà envoyé un message. Sans doute aurait-il été inquiet de cette façon pour n’importe qui, il détestait le retard en général – mais Min Ah ne pouvait pas contenir cette petite satisfaction. Elle envoya un rapide message pour lui affirmer qu’elle allait bien et que son bus était juste dans les bouchons. Elle serait sans doute là dans cinq minutes maintenant.

Au début, Tae Woo était juste un garçon étrange qui avait attisé la curiosité, et sans doute la compassion aussi, de Min Ah. Puis ils s’étaient rapprochés et il était devenu quelqu’un, sans jamais être un ami. La relation entre elle et lui avait débuté étrangement et avait toujours continué sur cette ligne improbable. Ça l’était devenu encore plus au fur-et-à-mesure de leur rapprochement – qui aurait prévu que Tae Woo avait tant de côtés mignons ? Pas Min Ah. Elle le voyait quand même comme un garçon qui avait besoin d’aide, mais elle pensait d’abord que c’était quand même un garçon un peu ennuyant, qui ne disait jamais ce qu’il pensait, qui n’était pas très bavard et beaucoup trop froid. Sauf que c’était bien plus que ça et quand elle a commencé à le découvrir, c’est toute sa vision de lui qui a changé, c’est un amour grandissant qui a commencé. Un sentiment amoureux qui avait surpris Min Ah mais qu’elle ne niait pas non plus. Pourtant, c’était étrange. C’était improbable. Elle et Tae Woo, c’était presque impossible. Alors elle ne l’avait pas encore confié, ni au principal concerné, ni à ses amis.

Le bus s’arrêta soudainement et Min Ah bouscula tous les imbéciles qui ne la laissaient pas passer pour s’empresser de descendre. Elle trottina presque jusqu’au restaurant pour minimiser son temps de retard et juste avant de rentrer dedans, elle vérifia le nombre de minutes de retard : dix-huit heure trente huit. Ça allait. Elle pénétra dedans et remarqua immédiatement Tae Woo, qu’elle rejoint. « Désolée pour le retard, mais c’est samedi soir » dit-elle en souriant. Samedi soir, celui qui précédait le dimanche de l’anniversaire de Tae Woo.

Elle fit une moue quand elle releva qu’elle avait toujours une excuse : ce n’était pas faux et pourtant, c’était la réalité ! Là, elle était vraiment partie avec une heure d’avance ! Elle n’aurait jamais pris la peine de partir avec tant d’avance si elle ne trouvait pas Tae Woo important. Elle l’avait fait parce qu’elle savait qu’il détestait les retards, parce que c’était son anniversaire et qu’elle voulait lui faire plaisir. Sauf que ça avait loupé et même si elle était, pour une fois, totalement innocente elle accepterait les critiques. C’était son anniversaire, c’était un jour spécial alors aujourd’hui, elle ne râlerait pas et ne se plaindrai pas – et ce même si l’envie de relever qu’elle était arrivée à l’heure lors de leur première sortie était présente. « C’est vrai, désolée. Je ne voulais vraiment pas que ça se passe comme ça », se contenta t-elle de répondre honnêtement. Au fond, ça l’embêtait profondément parce qu’elle savait qu’il avait dû être anxieux à l’idée de son retard. Elle s’en doutait, elle savait ce que c’était les traumatismes. Elle n’en avait pas de telle sorte, mais elle avait peur de perdre son grand-frère comme elle avait perdu ses parents. Si avec le temps, cette angoisse avait diminué et s’était transformée en « simple » jalousie, fut un temps où la simple idée de l’imaginer loin d’elle un long moment la rendait vraiment anxieuse. Elle savait mieux que quiconque ce que c’était. « Quoi qu’il en soit, j’espère que l’ambiance du restaurant te va ? », demanda t-elle en souriant après s’être assise. C’était un restaurant classe, tout le monde n’appréciait pas forcément – mais c’était pour une occasion particulière, alors elle avait sorti le grand jeu.

Elle fixa Tae Woo durant quelques secondes sans rien dire. Le simple fait d’être assis, l’un en face de l’autre, dans un tel restaurant semblait irréel. Une éternité semblait être passée depuis qu’il la rejetait sans cesse et pourtant, elle s’en rappelait comme si c’était hier. Sans doute donnait-elle un peu trop d’importance à cela, mais c’était indéniable : en un an, Tae Woo avait fait de grands progrès. Pour un garçon qui n’approchait pas les filles, pour un garçon qui la détestait parce qu’elle était trop enfantine, ils avaient appris à s’apprécier avec le temps. « J’espère que ça te va de passer la veille de ton anniversaire avec moi, quand même. », affirma t-elle. Ce n’était pas réellement une question, parce que de toute façon c’était trop tard, il était là, avec elle et elle ne le laisserai pas partir. Pourtant, elle ne pouvait nier que ça l’embêtait de s’imaginer qu’il était là de force et par crainte plus que par envie. Ils s’étaient rapprochés et pourtant, Min Ah nourrissait cette inquiétude que ce soit à sens unique. Sans doute parce qu’elle l’aimait, sans doute parce que l’amour la rendait parano. Elle jeta un coup d’oeil à la carte quand il lui demanda qu’est-ce qu’elle prendra et hésita quelques secondes, un sourire sur les lèvres. « Tu veux que je te conseille des plats, c’est ça ? » Son sourire s’agrandit ; elle voulait le taquiner, un peu. « Je te conseille le steak, c’est très simple mais si tu aimes la viande, c’est très bon. On ne cuisine pas trop la viande de cette façon, en Asie. Et puis le bœuf, c’est pas n’importe quelle viande ! » Elle rigola légèrement, plus par réflexe que parce qu’elle avait dit quelque chose de drôle. « Mh… sinon il y a les pâtes cuisinées à l’italienne. Sauce tomate, ça s'appelle bolo…. Bolo… bref, c'est des pâtes avec de la sauce tomate et de la viande. »  

S’il disait que ce n’était pas grave, alors elle préférait le croire. Après tout ça n’était pas le première fois et malheureusement pas non plus la dernière qu’elle arrivait en retard. Si elle l’avait forcé à aller vers les filles malgré ses craintes, si elle avait affirmé qu’il fallait se faire un minimum violence pour réussir à se remettre de ses traumatismes, elle ne pensait pas de cette façon pour le retard. Ou plutôt, oui, sans doute qu’à force d’être accompagné de quelqu’un qui arrive toujours en retard, il paniquera de moins en moins. Mais ce n’était pas dans ce but-là qu’elle arrivait en retard. Elle aurait vraiment préféré être à l’heure afin de s’assurer que la soirée de l’anniversaire de Tae Woo ne débute pas en panique. Cela dit, à quoi bon s’attarder là-dessus ? C’était déjà trop tard, c’était déjà fini. Il valait mieux changer de sujet.

Elle sourit légèrement. « Ce n’est pas non plus le genre de lieu que je fréquente la plupart du temps. J’ai de l’argent mais je ne viens dans de tels endroits que pour les événements particuliers, et ton anniversaire en est un. » , expliqua t-elle en souriant. Elle qui aimait manger, heureusement qu’elle n’allait pas toujours dans restaurants gastronomiques. Elle adorait la nourriture coréenne simple, elle adorait les trucs qu’on trouvait dans la rue, elle aimait aussi les ramyeons. En fait, elle était riche mais elle ne se comportait pas toujours comme tel – elle n’avait pas été habitué à la richesse durant ses premières années. Elle l’était simplement devenue, du jour au lendemain. Et encore maintenant, si on lui demandait de choisir entre ses parents et la richesse, elle préférerait grandir dans la pauvreté avec ses deux parents à ses côtés. Bien qu’elle était devenue assez matérialiste pour combler ses manques, elle le savait : l’argent ne remplissait pas. Ce n’était qu’une illusion.

« Tant mieux, alors », se contenta t-elle de répondre. Oui, tant mieux si ça lui plaisait. Tant mieux s’il ne venait pas de force ; il n’y avait pas grand-chose de plus à dire à ce propos. « Tu fêtes tes vingt-trois ans, n’est-ce pas ? » demanda t-elle. Elle en était presque certaine. Elle qui ne retenait presque jamais les dates d’anniversaire ou les âges, celui de Tae Woo était bien ancré dans sa mémoire – et le formuler de cette façon lui rappela qu’ils avaient tout-de-même quatre ans de différence. C’était peu et c’était beaucoup en même temps. Il était encore étudiant alors qu’elle avait quitté l’université… ça lui manquait, de ne plus le croiser dans l’université pour l’embêter. Mais au final, ils s’étaient plus rapprochés depuis qu’elle n’était plus à la Yonsei que quand ils y étaient tous les deux.

Elle le fixa curieusement quelques secondes. Quelle était sa question, déjà ? Elle n’avait vu que la demande de recommandations dans ce qu’il avait dit, elle ne se rappelait plus vraiment du sens premier de sa question. Elle réfléchit quelques instants, le regard dans le vide et s’exclama avec un « Ah ! » lorsqu’elle se rappela. « Je pense que je vais prendre des pâtes, moi », répondit-elle en souriant. « Je n’ai pas envie d’un grooos morceau de viande dans mon assiette. Pourtant j’adore la viande… mais bon, j’en ai juste pas envie. » Ça n’avait sans doute pas été nécessaire de se justifier. Il n’était probablement pas curieux de pourquoi elle prenait des pâtes. C’était surtout pour meubler qu’elle l’avait précisé.  

Min Ah sourit. « Ce n’est pas non plus dramatique de ne pas y aller du tout. C’est vrai que le service est rapide et que la nourriture est de bonne qualité mais je suis sûre que d’autres restaurants, pas forcément aussi chers, ont une aussi bonne qualité d’aliments ». C’était bien, de temps en temps, de manger ici mais elle passait clairement plus de temps dans les petits restaurants, au service très douteux et aux repas bien moins onéreux. La nourriture était aussi bonne, traditionnelle, telle qu’on pouvait manger les plats de ses parents. Ça n’était pas de la nourriture servie dans une assiette, avec une belle apparence et des couverts au lieu de baguettes. Pourtant c’était aussi bien et dans le fond, c’était le goût qui comptait. Elle venait dans les grands restaurants uniquement pour se dire que pour une occasion particulière, elle était allé dans un lieu particulier. Au final elle savait que ça n’avait pas plus de sens que cela et elle pouvait très bien vivre en n’allant jamais que dans les restaurants les plus basiques. « Si ça t’intéresse de manger dans ce genre d’endroits, je pourrais t’y amener si tu veux ! Franchement, ils n’ont rien de particulier, sauf si on est accompagné d’une personne particulière. », confia Min Ah ; et à ses yeux, Tae Woo était particulier. Bien plus qu’elle ne l’aurait jamais cru.

Vingt-trois ans… Au final, la Min Ah des vingt-trois ans et celle des vingt-sept n’avait pas réellement changé. Oui, les années passant, elle avait appris plus de choses, elle avait quitté l’université et elle avait grandi intérieurement. Pourtant si on la regardait, seulement en surface, Min Ah était aussi immature qu’une gamine de quinze ans. Elle aimait cette image et elle l’entretenait – agir comme une enfant ne la dérangeait pas et au contraire, elle rattrapait de cette façon l’enfance que les drames lui avaient volée. Seulement, intérieurement, Min Ah n’était pas que cette enfant. Elle savait analyser les gens et les situations, elle savait juger les choses par elle-même et savait conseiller les autres pour des choses très importants. Elle avait plus de recul qu’on ne pouvait le croire. « J’aimerais pouvoir te taquiner sur ton âge mais je suis assez mal placée, du coup ! » s’exclama t-elle, en riant.

Elle leva le bras pour faire venir le serveur et commanda les deux plats, celui de Tae Woo et le sien, afin qu’ils viennent le plus vite possible. « Ne t’en fais pas, il y a quand même un peu de viande dans mon plat ! Puis c’est ton anniv’ c’est toi qui doit profiter. Par contre toi si tu veux goûter mon plat, je t’en prie ! » Elle ne donnait pas sa nourriture à n’importe qui, bien au contraire. Elle était le genre de personne qui considérait la nourriture comme plus précieuse que la majorité des personnes et pourtant, Tae Woo c’était différent. Tae Woo était rentré dans le cercle des rares personnes qui pouvaient piquer la nourriture de Min Ah sans se faire incendier, et ce n’était pas dénué de sens. « Ah d’ailleurs… j’ai commandé sans boisson parce que c’est pas le meilleur des lieux pour boire, mais du coup ça te dit d’aller boire un coup après ? » Pour Min Ah, qui disait anniversaire, disait alcool. Ce n’était pas une étape obligatoire mais elle trouvait amusant de boire.  

Min Ah fixa Tae Woo quelques secondes sans rien dire. « Je comprends. » répondit-elle simplement, ignorant ce qu’elle aurait pu dire d’autre de toute façon. Oui, elle comprenait. Elle aussi, elle préférait les restaurants simples, alors elle ne pouvait que comprendre. Alors quel était ce sentiment ? Sans doute une légère déception. Petite, oui, de toute façon elle n’avait pas réellement espéré quoi que ce soit ; pourtant elle aurait préféré l’entendre dire, ne serait-ce que sous entendre, qu’elle était une personne particulière. Avait-il seulement compris que ce qu’elle avait dit indirectement ? Ou bien faisait-il semblant de ne pas avoir compris ? Elle le regardait droit dans les yeux, comme si le regard du jeune garçon pouvait lui répondre. Mais ça ne servait à rien – dans tous les cas, Tae Woo n’était pas le genre d’homme à comprendre les choses sous-entendues ou, s’il les comprenait, à le montrer. Elle non plus n’était pas subtile, normalement. « Si j’avais su que tu n’aimais vraiment pas ces restaurants, je ne t’y aurais pas traîné… C’est ton anniversaire après tout, tu aurais dû me dire ! » dit-elle, en souriant. Elle sourit mais au final ça la frustre un peu. Elle s’était donnée du mal à chercher un bon restaurant qui aurait pu lui plaire, alors s’il n’aimait vraiment pas ce genre de restaurants et ne leur trouvait aucun charme, ça aurait été plus simple de le dire. C’était pour lui plus que pour elle qu’elle était venue ici, après tout.

Elle sourit à la réponse de Tae Woo. « Oh, tu peux me taquiner sur mon âge tu sais… je m’en fiche pas mal. Tu peux même me dire que je suis une vraie gamine pour mon âge, ça ne va pas me vexer le moins du monde, puisque c’est vrai. » répondit-elle en haussant les épaules. Elle se fichait de vieillir Min Ah, parce que de toute façon, intérieurement, elle resterait la gamine qu’elle avait toujours été. « Cela dit, comme tu le mérites quand même, je complimente ton tact et ta gentillesse. En échange, même quand tu seras vieux, je ne dirai rien sur ton âge. », affirma t-elle, oubliant presque que même quand il sera vieux, elle sera toujours plus âgée que lui.

« C’est vrai que j’aime la nourriture… » Mais elle préférait quand même Tae Woo. Ce qu’elle n’aurait pas pu dire à haute voix. Enfin, rien ne l’empêchait de le faire mais elle n’avait pas la confiance nécessaire pour le dire si directement. « C’est gentil de penser à ça, mais si je te propose d’en prendre c’est que ça ne me dérange pas. Enfin je ne vais pas t’obliger. » Après tout, c’était possible qu’il ne soit juste pas tenté par son plat. Après qu’il ait accepté pour aller boire avec elle, elle réfléchit quelques secondes. « Je ne t’ai pas acheté de cadeau d’anniversaire parce que je ne sais pas ce que tu veux. J’ai pensé à t’acheter un nouvel appareil photo mais pour ça, il faudrait que je sache quel est ton modèle pour que j’en achète un encore mieux. Mais avant tout, tu veux quelque chose ? Je t’offre tout ce que tu veux ! » Puisque de toute façon, le restaurant ne lui plaisait pas tant que ça, elle voulait acheter des choses qui lui plairaient vraiment – qui lui feraient plaisir et qu’il chérirait un long moment. Une chose de réellement significatif. « Enfin dans tous les cas je pourrais pas te l’offrir ce soir alors tu as le temps d’y réfléchir ! Mais pense à me le dire. Je refuse que tu me dises rien ! » Il aurait dû s’en douter de toute façon, qu’elle n’accepterait pas qu’il réponde rien.

La serveuse vint apporter leurs plats et Min Ah regarda Tae Woo. « Bon appétit ! », s’exclama t-elle… ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas mangé des pâtes ici. Ça ne faisait pas aussi longtemps qu’elle avait mangé des ramyeon, ce plat qu’elle ne cessait de se préparer ces derniers jours, par flemme de sortir.