Yaaah, m’en parles pas ! Ca va faire mal je te dis, très mal. Ne m’en parle pas a-t-elle envie de lui répondre, mais elle n’a le courage que de lever les yeux au ciel déjà épuisé à la simple idée de retourner en cours. « C’est ma dernière année, je vais devoir m’accrocher, j’ai bientôt mon diplôme et à moi la liberté du boulot ! » rit-elle avant d’ajouter « enfin … je ne suis sûre d’être vraiment pressée de passer mes journées à bosser … et puis je dois avouer que les pyo vont me manquer … » dit-elle avec un petit sourire triste. C’est qu’elle y avait presque 8 ans de sa vie … ça ne pouvait pas ne pas compter et même si elle avait déjà vu beaucoup d’ancien partir ça lui faisait étrange de voir que son tour allait bientôt arriver … Mais il lui fallait d’abord pour ça réussir son diplôme et ce n’était certainement pas comme ça qu’elle pourrait y arriver. Elle rit à sa remarque, appréciant son baiser comme à l’accoutumé, et minaude en plantant son menton dans le creux de sa paume, lançant un regard innocent au garçon « Non, mais tu peux le redire » dit-elle d’une voix de crécelle un brin nasillarde et ridicule. « Franchement non c’est une catastrophe … j’arrive à rien. Regarde ca fait une heure que je suis là, j’ai eu le temps de manger, de trainer sur internet, de répondre à mes commentaires sur ma page youtube et … littéralement à glander. Mon cerveau refuse de retenir quoique ce soit. » Soupirais-je surmener par tant de boulot. Les cours, l’assistanat professoral, le boulot au garage de son père, son stage, la présidence de sa fraternité et ce temps qu’elle s’accordait pour la musique … Su Nah n’était pas certaine de pouvoir tenir le coup encore longtemps … avec son sommeil déjà léger et n’avait quasiment plus le temps de rien … elle soupire et se saisit d’une de ses feuilles de notes pour la lire et lui corrige une faute machinalement avant de dire « T’es plus en avance dans tes révisions que moi … je crois que je vais devoir dire à mon père que je dois ralentir sur mon boulot au garage … au moins quelques semaines, ou moi … j’ai trop de pression sur mes épaules là. » souffle-t-elle en grimaçant légèrement. Sans parler que ses pensées sont littéralement tourné vers Carrick à 99% du temps. quelle idée de tomber amoureuse d’un homme marié

J’ai encore du mal à réaliser qu’après cette année tu vas quitter la fac, avais-je dit en soupirant. Dans le fond, ça me rendait plus nostalgique que je voulais vraiment l’accepter. Ca serait toujours un peu bizarre de ne plus la croiser, qu’elle ne me donne plus ces fameux cours de japonais. Puis pour tous ces autres bons moments qu’on avait passé elle et moi. Elle avait un sourire triste sur ces dernière paroles, mais je ne pu m’empêcher de rajouter avec un air taquin. Tu sais, tu peux l’avouer que la personne qui va le plus te manquer, c’est moi, taquin je lui fis un petit clin d’oeil.  Quoi que j’avouais que c’était à moitié vrai, je savais très bien que le jour où Su Nah partirai de la fac, elle me manquerait, pas seulement parce qu’elle était mon ex, mais parce que c’était une amie qui m'était chère et qu’elle était adorable comme tout. Preuve étant, elle m’avait même apporté un cookie et ça, c’était incroyable. Venant planter une bise sur sa joue pour la remercier, je ne pus m’empêcher de remarquer cet air innocent qu’elle arborait. Tu es extra Su Nah. En fait on aurait du rester ensemble, avais-je dit en poussant la taquinerie encore plus loin. Vraiment taquin, parce que cette possibilité je ne pouvais pas l’envisager sérieusement, nous étions quittés d’un commun accord après tout, mais j’étais moi-même et il fallait toujours que je pousse la taquinerie de plus en plus loin. Tout en sortant mes cours je mangeais la pâtisserie, un peu de sucre, rien de mieux pour les neurones après tout. Mais clairement, mon cerveau n’était pas franchement coopérant ces derniers temps. Probablement parce que j’avais quelqu’un qui me trottait dans la tête. Je souris doucement alors que Su Nah m’expliqua que son cas n’était pas mieux en ce moment. Nos cerveaux sont vraiment pas sympas je trouve, avais-je répondu du tac-au-tac en soupirant à mon tour. J’attrapai mon téléphone rapidement histoire de voir si j’avais reçu un message. Oui, c’était devenu maladif en ce moment, depuis que j’étais rentré de Hawaii, je le regardais tout le temps, espérant un message, mais que dalle. Je finis par le poser sur la table avant reporter mon attention sur Su Nah qui zieutait mes notes. Faut dire qu’avec un colloc de dortoir japonais, ça aide bien. Puis en échange, je l’aide avec son coréen. mais je vais lui demander de me parler plus qu’en japonais, histoire de m’exercer à la compréhension orale. Stressée ? Il n’y avait que ça ? Non parce que sur son visage j’avais le sentiment qu’il y avait plus que du stress et du surmenage. Naturellement je m’étais levé, je passais dans le dos de mon amie et glissa doucement mes pouces sur ses épaules pour lui faire un petit “massage”. Hey, faut que tu penses à toi aussi ma belle. Je continuais doucement de glisser mes doigts au niveau de sa nuque. Je me penchai doucement avant de rajouter. Et tu comptes me parler de ce qui te tracasse vraiment ou pas ? Avais-je demandé sur un ton empli de douceur. Je finis mon massage et posa une bise au sommet de son crâne et pour retourner à ses côtés, un fin sourire sur les lèvres, je m’étais tourné complètement vers elle, la joue posée mon poing attendant qu’elle me disait ce qui lui passait par la tête.

Rester ensemble ? L’idée l’amusait. Elle avait beaucoup de respect pour Kwan Sun et l’adorait. Cela lui avait fait vraiment beaucoup de peine de voir qu’elle n’avait su tomber amoureuse de lui. C’était un gentil garçon, de ceux qui font des maris parfait et des pères formidables … la personne qui aurait le plaisir de partager sa vie sera plus que chanceuse … en attendant Su Nah, répétait inlassablement les mêmes erreurs. Elle n’arrivait ni à trouver de relations amoureuses stables, ni de mec pas déjà amoureux d’une autres ou pris … C’en était pathétique, d’avantage depuis l’histoire avec son ex qui l’avait littéralement mise à genoux. Elle n’avait plus envie de souffrir comme ça, pas pour un gars … et la voilà à craquer pour son maître de stage, bien plus vieux qu’elle et marié. Elle aurait dû s’arrêter là. Elle aurait dû rester sage, se contenter de cette amitié étrange qu’il avait, mais il avait fallu qu’elle fasse plus. Comme toujours elle n’avait écouté que son cœur, ou sa libido, et avait foncé avec son grand sourire juste pour savoir. Juste pour savoir si ce qu’elle ressentait était partagé, si cette attirance entre eux était réelle ou si ce n’était que du vent … Elle avait discuté avec lui, une chose en entrainant une autre il lui avait parlé de ce mariage de convenance, de ce mariage sans amour dans lequel il s’ennuyait … elle n’avait pu résister et s’était approchée, et Carrick … Carrick n’avait pu résister à son tour et l’avait embrassé. Embrassé à en perdre le souffle, à faire naitre du désir entre eux … un désir si fort qu’elle avait fini assise sur son bureau la jupe relevée … ils avaient rapidement stoppé cette folie mais leur attirance enfin mise à nue ne pouvait être aussi facilement oublié. Alors Su Nah ne cessait de lui envoyer des sms, et lui l’appelait chaque fois qu’il le pouvait mais ils avaient cessé de se voir aussi régulièrement, la crainte de ne céder … Carrick était un homme si droit, qu’il refusait de tromper sa femme, quand bien même il ne l’aimait pas … il avait des valeurs si poussé qu’il se maudissait même d’avoir embrassé Su Nah, et plus encore de la désirer encore sans regretter quoique ce soit … elle était son exutoire, sa faiblesse … et malgré une part d’elle qui aimait les voir si attachés, elle savait qu’ils finiraient de toute évidence par en souffrir. « Oh c’est une bonne idée ! » dit-elle en sortant quelque peu de ses pensées. « Au moins tu seras totalement immergé dans cette langue. Je devrais demander pareil à Nora tiens … » sourit-elle avant de soupire d’aise sous les attentions du garçon. Dieu que ça lui faisait du bien.  C’était parfois douloureux quand il passait sur un nœud mais c’était aussi agréable. Elle se replongeait dans ses pensées en mordillant sa lèvre avant de rougir à al remarque de son ami. «  De quoi tu parles … » marmonne-t-elle avant de soupire en s’extirpant de ses mains pour venir s’affaler sur la table théâtralement attirant quelques regards courroucés. Elle colle son front à son cahier … et gémit plus doucement pour ne plus attirer l’attention. « J’ai rencontré quelqu’un à mon stage … » amorce-t-elle en se redressant, posant sa tempe sur sa main d’un air triste « et je crois que je suis en train de tomber amoureuse de lui … » et ce qui était censée être une bonne nouvelle ne l’était finalement plus tant que ça « et je pense que lui aussi … mais … » Mais avait toute sa place ici. « Mais il est déjà marié et c’est le PDG de la boite. » dit comme ça c’était digne d’un roman de bas étage de romance populaire cliché et ridicule. La jeune femme grimace en laissant sa tête retomber sur la table. « Ma vie est nulle putain. » dramatise-t-elle pour faire un brin d’humour bien qu’il y ait un fond de vérité agaçant.