Elio laisse échapper un rire en sentant nova se libérer des chaines de son esprit … il semblait retrouver une esquisse plus nette de son ancien mentor. Il ne retrouvait pas encore dans ses traits cette passion qu’il avait connue, mais il sentait que Nova venait d’avoir le déclic. Le simple fait de le voir tirer sur ce pot de peinture lui prouve que Nova veut essayer … Elio, de son cœur pur et doux, sait, sait pertinemment qu’il va réussir, tout du moins il veut y croire de tout son cœur … Nova sans peinture c’était une âme en peine, esseulée … IL faut avouer que les deux comparses ne s’étaient que très rarement empêché sur la vie de l’autre. Non pas qu’ils n’y trouvaient pas là un intérêt commun, mais c’était surtout que la peinture et l’art prenait une place tellement importante dans leur vie que la communion entre les deux était beaucoup plus forte dans l’ignorance. Ils pouvaient alors s’imaginer n’importe quoi, sans ancré la vérité dans une réalité qu’on ne pouvait modifier. Elio se laisse retomber sur le canapé lourdement et lui lance un sourire espiègle et ravi … « je te retrouve … » souffle-t-il avec fierté. Il se laisse faire, docile et rassuré. Il le couve du regard et frémit à son contact, comme une dose de bien-être qu’il ressent dès que les doigts de Nova glisse sur sa peau brûlante. Le plaisir est réel et plus intense qu’un ébat torride. A cet instant en tout cas.

La texture de la peinture sous le toucher de ses doigts lui semble si peu familière, presque l’impression d’en être à sa toute première fois. Il y plonge encore la main et doucement, tout lentement, cette sensation d’étrangeté se dissipe pour ne lui laisser qu’un sentiment bien particulier dans le cœur, le soulagement de se sentir enfin dans son élément, entouré de ce qu’il aime le plus. Il n’a jamais été doué pour quoi que ce soit, la peinture était son seul refuge, mais ça aussi il ne l’avait plus. Pourtant, Elio lui redonne espoir. Il est infime, presque invisible et surement vain, mais il est là. Il le fait trembler tout entier. Nova aimerait tant pouvoir peindre de nouveau, oublier rien que pour quelques heures ses mains tremblantes et sa concentration fragile. Il sait qu’il ne sera plus jamais comme avant et il ne se fera jamais vraiment à cette idée, seulement, aucun autre choix ne s’imposait face à lui. La proximité d’Elio est tout aussi enivrante que l’odeur de peinture qui lui nargue enfin les narines. Ses mais n’ont pas oublié le corps du brun, bien que ce sont ses yeux qui ont tracé ses courbes la plus part du temps avant. Elio est trop proche mais il ne ressent aucune tension en étant ainsi au-dessus de lui. Sa main remonte jusqu’à son visage et en souille les beaux traits de couleur. « Tu as l’air si fier de toi. » Il soupire, faussement agacé mais la lueur dans ses yeux témoigne de son amusement. « Je suis désolé d’avoir coupé les ponts comme ça. » Il le dit enfin, avoue ses fautes. « C’est juste que…c’est difficile d’être avec toi. Ca me rappelle trop de choses. » Des souvenirs supposés être heureux, mais il ne lui rappellent plus que son incompétence d’aujourd’hui.

« Je sais … » évidemment qu’il sait … Parce qu’Elio avait cette faculté agaçante et déconcertante de savoir se mettre à la place des autres. Une empathie naturelle qui lui venait de sa mère et qui rendait tout plus délicat. Il arrivait à comprendre les autres, à ressentir leurs émotions et se mettre à la place, acceptant ainsi de suivre leur logique et de ne pas juger leur faiblesse. Surtout pas juger leur faiblesse. C’était comprendre ce que l’autre peut ressentir et accepter qu’ils puissent avoir peur. Elio ferme les yeux et s’enivre de cette sensation sur sa peau. La peinture, cette main, ces odeurs familières et si lointaines … dieu que ça lui avait manqué. Beaucoup trop pour qu’il puisse l’avouer avec décence. Il rouvre doucement les yeux pour croiser le regard cassé de son ami et souffle « Fuir ne t’aidera plus … tu le fais depuis trop longtemps. » il l’attire à lui et embrasse sa joue qui laisse la trace d’un demi baiser sur la peau blanche du plus vieux. « Continue » susurre-t-il à son oreille. Il caresse ses hanches d’un geste familier qui n’avait pourtant rien de déplacé, pas entre eux. Il bascule la tête en arrière pour que le plus vieux ait le loisir de venir caresser sa gorge et y tracer les courbes qu’il souhaite. « laisse toi aller … » murmure-t-il, t’es fait pour ça.