Il avait beau me faire des compliments, je remarquais toujours la lueur moqueuse dans son regard. Je n’avais pas beaucoup de déguisement et je savais qu’à côté de lui je ne faisais clairement pas le poids. Je frissonnais, son souffle frôlant mon oreille. Je le détestais pour me faire autant d’effet. J’étais incapable de rester en colère contre lui.  « T’as intérêt à te faire pardonner quand on sera rentré !» Je me collais à lui alors que son bras autour de mon cou me rassurait. Dans ces moment-là, je sais que je lui appartenais. Il avait dit qu’il m’aimait. Alors tout allait bien. Damon ne parlait pas de ce qu’il ressentait à la légère. Il était sincère avec moi et je n’avais plus de raison d’avoir peur. Il était mon petit ami. C’était officiel. Je regardais autour de moi, il faisait sombre et les décorations étaient un peu trop réaliste. Je m’agrippais à lui sans même m’en rendre compte. Il allait me faire peur à un moment ou un autre. J’en étais persuadé. Je le connaissais par cœur mon prince charmant.  « T’es sûr que je peux boire ça ? » Bébé. Ce surnom me faisait toujours autant d’effet. Je haussais les épaules et terminais mon verre. Je grimaçais, le gout n’était pas bon.  « Y’a des peluches à gagner ??? » Ce n’était pas la fête foraine. Dommage. Mais j’avais envie d’y croire. Le stand n’était pas très loin et je tirais légèrement sur le col de mon costume, alors qu’il me tranait par la queue.  « Il fait un peu chaud non ? » Je me raclais la gorge. Il y avait sûrement de l’alcool dans ce verre et je ne supportais pas ça. Je m’accrochais à son bras, l’empêchant de tirer correctement. Parce qu’il était un mauvais perdant et que j’avais envie de me venger.

Damon riait amusé de la situation, évidemment qu’il se fera pardonner une fois rentrée et même avant … Il aimait voir le rouge sur les joues de son petit ami et ça lui plaisait encore plus de le voir outré et boudeur, parce qu’il savait que dès l’instant où il viendra l’embrasser tout sera oublié et qu’Indiana se montrant affectueux avec lui … Il le connaissait assez maintenant pour savoir qu’un sourire et un baiser pouvait lui faire oublier ses taquineries et que son air boudeur et vexé ne ferait jamais long feu face à son charisme et ses attentions … « Bois, arrêt de t’inquiéter de tout. » sourit Damon bien que le plus jeune avait de bonnes raisons de se méfier, mais Damon avait l’impression que le monde lui appartenait alors qu’il pouvait tout contrôler. Quel doux mensonge. Il l’entraine en le tirant par la queue vers un stand de tire, il était assez bon à ce genre d’épreuve pour réussir à lui avoir la peluche qu’il voulait. Il le connaissait pour savoir qu’il voulait avoir la plus grosse et la plus douce. Il avait alors repéré un genre de gros mouton plutôt adorable qui n’attendait qu’eux. Il se concentre et tente de viser la cible à abattre mais Indiana jugea bon de la faire bouger et de se venger de ses taquineries. Damon lève un sourcil et baisse sa carabine avant de souffler au plus jeune d’une voix aussi taquine que menaçante « tu la veux ta peluche ou pas ? » il ne lui suffisait que d’un regard pour remettre le gosse en place alors qu’il remonte la carabine et qu’il abat toutes les cibles une à une sauf la dernière qui lui résiste. Il fronce les sourcils, agacé de ce trucage constant des machines … mais il joue le jeune et file l’équivalent de 20$ au gars qui tenait le stand et tira autant de fois que nécessaire pour abattre la dernière cible. Il tourne son visage vers Indiana et souffle tout bas « je crois que j’ai besoin d’un petit encouragement. » murmure-t-il alors qu’il attire le plus jeune contre lui. Il tire sur la capuche d’Indiana pour les cacher alors qu’il vient lui voler un baiser. Le genre d’exploit que Damon ne faisait jamais en général. Il glisse indiana entre ses bras et lève la carabine pour le faire tirer, il place la réplique contre l’épaule de son petit ami et embrasse sa nuque au passage. « Appuie sur la détente quand je te le dis. » murmure-t-il alors qu’il lui place correctement. « Voilà … un peu plus haut et … tire … » sourit-il. Damon redresse le visage pour voir si la cible tombait ou non … il n’était qu’à ça de pouvoir obtenir la plus grosse et la plus belle des peluches …

J’étais complètement à ses pieds et il le savait très bien. Il adorait ça. Avoir ce pouvoir sur moi. Et je le laissais faire, parce que j’aimais voir son sourire satisfait et son air fier. Fier que je lui appartienne. Alors je buvais ce verre en lui faisant aveuglément confiance. Il avait l’air heureux, alors je l’étais aussi. Damon faisait mon bonheur, est-ce qu’il s’en rendait compte ? Que ma vie était bien plus belle ? Je le regardais toujours tendrement, même lorsqu’il me mettait hors de moi. J’avais repéré le mouton à peine arrivé devant le stand. La plus grosse des peluches et il me connaissait par cœur. Il n’avait même pas besoin de me demander. Je le voyais déjà concentré et j’avais une folle envie de l’emmerder. Je faisais bouger son bras, juste pour voir son air grognon. Il ne me fallait pas longtemps pour qu’il me le montre.  « Je la veux mais... je te veux encore plus...»  Je haussais les épaules et le lâchais. Difficile de lui tenir tête. Et puis dans le fond, je voulais vraiment rentrer avec ce mouton. Pour les nuits où il ne serait pas avec moi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi têtu, mais je le laissais continuer. Il le faisait pour moi. Pour son égo aussi. Je sursautais alors qu’il tirait sur ma capuche. Je rougissais immédiatement. Cette tendresse. Elle me coupait le souffle à chaque fois. Je l’embrassais à l’abris des regards. Et j’avais chaud. Tellement chaud. Je me retrouvais entre ses bras et je fixais la cible. Je ne voyais pas très bien. Juste un peu trouble. L’alcool ? Je me figeais alors que ses lèvres se posaient contre ma nuque. Il allait me tuer et je n’allais clairement pas tirer où il le fallait. Je me concentrais, ma langue sortie pour ne plus bouger. Mais son parfum me rendait dingue. Je me cambrais légèrement, mes fesses contre son bassin. Cette peluche commençait à me sortir de la tête. J’appuyais sur la détente sans regarder si je faisais tomber la cible et je me retournais, partant à l’assaut de ses lèvres. Un baiser brouillon alors que je m’agrippais à sa nuque pour qu’il m’en donne plus. Je me foutais du regard des autres, je le voulais tout de suite. Et ce n’était pas négociable.

Il jouait avec les nerfs du plus vieux, avec cette assurance que Damon commençait à lui connaitre … c’était si grisant et aussi interdit. Damon n’avait pas pour habitude de s’afficher en publique et si quelques baisers et caresses discrètes avaient été échangé jusque-là il ne s’attendait pas à plus. Il aurait même détesté l’idée, tout du moins c’était ce qu’il se persuadait alors quand son petit ami se tourne vers lui pour venir l’embrasser avec une impudeur nouvelle Damon vacille. L’intensité du baiser que lui donne Indiana l’aide difficilement à se calmer et à le repousser. Au contraire il le serre contre lui oubliant jusqu’à l’endroit où ils se trouvaient. D’avantage qu’un public c’était le regard des autres qui le bloquaient mais loin de chez lui Damon se contre foutait de ce qui pouvait se passer … à bout de souffle il repousse Indiana avec un petit rire « Easy boy … » souffle-t-il de sa voix rocailleuse,  il lui caresse la hanche et le galbe des fesses en le tirant avec face au stand « take your plush babe. » rit-il en massant sa nuque encore troublé de ce baiser. Une fois leur due en main, il sourit et sort son tel « Should we take a selfie together with your new friend ? » il le serre contre lui et prends une photo, même si le souris de son petit ami est différent par rapport à d’habitude ... mais qu’est-ce qu’il fou … ? Damon venait même à se demander si tout ça n’était pas à cause du verre qu’il a bu à l’entrée ? N’était-il légèrement bourré ? En tout cas son euphorie faisait pour l’instant rire Damon même s’il veillait sur lui. Il l’entraine vers d’autre attraction en portant la peluche qui paraissait géante dans les bras d’Indiana et petite dans les siennes.