J’aimais qu’il soit jaloux, qu’il le montre ouvertement, mais je ne cherchais jamais à le provoquer. Je n’imaginais même pas qu’un autre homme que lui puisse poser son regard sur moi. J’étais à lui. Il le savait. Et je tombais à chaque fois un peu plus amoureux de lui quand je croisais son regard inquiet, ou possessif. Il était beau. Beaucoup trop. J’avais l’audace de croire qu’il ne partirait jamais. Qu’il continuerait à tenir ma main, pour le reste de ma vie. Mais on ne venait pas du même monde. Je n’avais rien. Il avait le monde à ses pieds. Je touchais mes joues, elles n’étaient même pas chaudes, alors je ne comprenais pas d’où me venait cette sensation de brulure.  « Genre comme dans les boites de nuit ? On veut me violer ?» Je fronçais les sourcils, pas vraiment ravi à cette idée.  « Je sais pas... Je me sens bizarre ! Je suis content d’être à avec toi ! Mais je meurs de chaud...» Je le regardais, en face de moi, subjugué par ses lèvres. J’entendais à peine ce qu’il était en train de me dire, je lui coupais même la parole pour l’embrasser. Avec envie. Je ne voulais rien d’autre que lui.  « Pas faim ! Enfin si... mais d’autre chose... » J’appuyais ma joue contre sa main. J’adorais sentir sa peau contre la mienne.  « Je peux pas ou sinon je vais fondre... » Je chouinais légèrement. J’obéissais toujours, mais ce soir, je me sentais l’âme d’un rebel. Che Gevarra n’avait qu’à bien se tenir.  « Sinon je pourrais m’acheter un long T-shirt !» Je me redressais d’un seul coup, avant de soupirer.  « Mais j’ai pas de boxer et après on va voir mes fesses...» Je faisais la moue, le nez plissé, plongeant mon regard dans le sien.  « Je t’aime !»