Elle aimait se convaincre qu'il n'était qu'un divertissement, un amusement, un jeu pour passer le temps, les jours qui la séparaient de son but. quitter la Corée, quitter sa famille, ceux qui avaient fait de sa vie un enfer parsemé de dettes. ne plus se retourner, tout oublier pour mieux reconstruire. repartir à zéro, sans plus aucune attache dans son pays d'origine. elle aimait se convaincre en se disant qu'elle ne fréquentait bomchan que dans l'optique de rendre ses derniers instants au pays plus agréable, plus plaisant et plus jovial. ce qu'elle n'aimait pas au contraire de tout cela c'était le fait de l'imaginer devenir bien plus qu'un passe temps, les sensations qui parcouraient son corps lorsqu'il lui parlait, qu'il la regardait ou plus encore qu'il la touchait. c'était envisager qu'ils puissent être bien plus que deux personnes attiraient physiquement l'une par l'autre; bien plus que deux jeunes adultes à la recherche d'un amusement temporaire. elle voulait croire aveuglement en ces mots, se persuader qu'elle était unique tout comme l'était leur relation qu'importe si il ne l'avait guère définis par un mot, un terme. alors elle tenté de trouver le parfait milieu, celui qui lui permettait de profiter aveuglement de sa compagnie sans pour autant s'imaginer plus que ce qu'ils n'étaient à présent. ils étaient unique à leur manière quand bien même cela n'était que temporaire. pourquoi gâcher un tel plaisir pour la simple et bonne raison que celui-ci aurait une fin? non, quand bien même elle savait qu'elle finirait par en souffrir, la jeune livreuse voulait profiter au maximum de ce que l'enseignant était prêt à lui offrir. elle n'aurait ainsi aucun regret, ne se reprocherait guère de ne pas avoir succombé à cette tentation qui la rongeait de l'intérieur et de ne guère s'être plié aux grès d'un homme sur lequel elle fantasmait bien plus qu'il n'aurait du lui être offert de se le permettre. plantant ses crocs une énième fois dans le hot dog, elle s'essuie délicatement les lèvres à l'aide d'une serviette en papier avant de ne sourire à sa remarque. il ne la percevait pas comme étant son étudiante ce qui en soit était un fait qu'elle ne pouvait renier. ce qu'il ne pouvait renier toutefois c'était son âge à elle, le même que celui des étudiants à qui il apprenait l'anglais. étudiante ou non, la différence d'âge était un fait, et quand bien même danah ne désirait guère se prendre la tête et se moquait royalement des rumeurs qui pouvaient tourner à son propos, elle ne voulait clairement pas que cela entache la réputation de son aîné. " je n'ai jamais aimé les enseignants coincés du cul. les rumeurs ne m'atteignent pas, une livreuse n'a jamais perdu son job pour avoir fréquenté un enseignant. par contre un enseignant fréquentant une jeune femme ayant l'âge de ses étudiantes ..." elle plisse les lèvres tout en venant passer une mèche de ses cheveux rouge feu derrière son oreille droite." mais puisque tu es prêt à en prendre le risque, je ne vais pas m'en plaindre." elle n'était pas là pour constamment le mettre en garde sur les conséquences d'une quelconque relation avec elle. après tout n'était-il pas cette homme que l'on disait avoir fréquenté plus d'une fois ces étudiantes ? que pouvait-il bien avoir à faire que l'on parle à présent de sa relation avec une livreuse ? peut-être irait-on dire qu'il avait régressé mais encore une fois, c'était chose dont se moquait royalement danah. " tu sais pourtant que je n'aime pas les surprises. " elle s'empare du reste de son hot dog qu'elle enfourne dans sa bouche, ses joues enflées alors qu'elle mâche tel un hamster. danah n'avait jamais été de ses filles qui mangeait à la fourchette face à l'homme qui leur plaisait, elle n'avait que faire des faux semblants et ce quand bien même elle aimait s'apprêter un peu plus pour lui plaire. " je veux bien m'exhiber à ton bras mais je me moque bien de rendre jalouse tes étudiantes. tout ce qui m'importe c'est de pouvoir réduire cette vilaine distance qui nous sépare. " à quoi bon feindre de ne guère être en manque de ses contacts tactiles lorsque son corps tout entier criait de pouvoir à nouveau savourer les caresses de ses mains sur sa peau laiteuse. pencher au dessus de la table, elle rigole légèrement face à son énième remarque, ses yeux plongés dans les siens et ce sans un seul regard pour ce vendeur de hot dog dont elle n'avait que faire. " seulement ce soir ? " pourquoi était-ce si difficile pour la jeune femme de se convaincre qu'elle n'était guère sienne et ne le serait éventuellement jamais si ce n'est peut-être le temps d'un soir, d'une nuit et d'une matinée. plissant le nez, boudeuse, elle se penche un peu plus juste assez pour venir écraser tendrement ses lèvres pulpeuses contre les siennes dans un baiser chaste et pourtant empli de sous-entendu. dans sa respiration l'on pouvait percevoir un brin de soulagement, de satisfaction et de plénitude, tel une droguée en manque de sa dose qu'un simple baiser suffisait à combler.

« Je serais toujours prêt à prendre le risque. » Bom Chan affiche un sourire en coin et boit une gorgée. Que voulait-il dire par là ? Comme d’habitude il n’allait pas au fond de sa pensée et laissait planer un doute souvent bien torturant pour son prochain. Il s’amusait toujours de voir cette lueur dans le regard de son amante – bien qu’ils n’aient encore partagés le plaisir de la chaire – et cherchait toujours à jouer un peu plus son petit jeu. Se trouvant malin, mais résolument agaçant. Il rit de la voir ainsi pour sa surprise et il sait pertinemment que le cadeau pourrait lui plaire, il l’avait choisi exprès pour elle et il voulait lui faire plaisir. Il voulait se faire plaisir aussi … Il sourit, appréciant les mots de la jeune femme, y trouvant un certain réconfort qui gonflait son égo. Il aime la façon qu’elle a de le regarder, il aime la façon qu’elle a de s’approcher de lui, d’ignorer le reste du monde pour ne se focaliser sur lui … Etait-ce de la tendresse qu’il pouvait percevoir dans son baiser ? Cette même tendresse avec laquelle il lui caressait la joue. Il sourit en se détachant doucement, croisant son regard avant de revenir l’embrasser dans un petit rire. Evidemment qu’elle lui avait manqué, il manquait d’audace pour lui dire … il préférait lui faire comprendre. Il la rapproche de lui et glisse comme à son habitude ses cheveux dans sa nuque. « Comment tu fais pour être aussi belle ? » demande-t-il sincère en venant picorer son cou chastement. IL pique une frite et redresse son visage d’un sourire malicieux avant de repousser leur papier vide pour pouvoir se lever. « Je n’ai pas envie de trainer ici plus longtemps. Permettez-moi de vous kidnapper princesse. » Rit-il en l’attirant à elle glissant ses mains sur ses hanches. « Comment on fait pour rentrer, je te suis en voiture jusqu’à ton restau ? » souffle-t-il le ton de sa voix soudain chargé d’impatience.