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Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre...

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Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Lun 5 Nov - 0:16
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Si seulement les choses étaient aussi claires que l'alcool dans mon verre.

Jang Min Woo & Lee Jae Hyuk


Il pleut. Le temps est maussade comme mon humeur ce soir. J’aimerais sortir, aller à cette rencontre, mais est-ce une bonne idée ? J’ai un peu du mal à comprendre mes sentiments dernièrement. Difficile d’accepter ce que je ressens. Je reste terré dans mon lit, celui du haut de la chambre 13, terrifié. La lumière est restée éteinte, les cours dans le sac, le téléphone éloigné. Mes yeux fixent le plafond, je n’ai pas envie de penser. Ressasser, encore et toujours, tourner en rond parce que, au fond de moi je le sais, j’ai trop peur de moi ces temps-ci. Ce serait arrivé à un autre, je n’en aurais même pas fait la remarque. Parce qu’il n’y au fond aucun problème avec ça. Mais voilà, cet autre n’est pas moi. Cet autre n’a pas vécu dans l’éducation stricte et pro-coréenne des Chaebols. Dans mon monde à moi, celui dont j’essaye désespérément de me détacher, ce n’est même pas imaginable. On se fait interné pour moins que ça. Et puis j’ai peur de la suite aussi. De devoir le cacher, de devoir décevoir, de ne jamais être accepté totalement, des gens qui essayeront de me changer, qui me regarderont différemment. Je ne serais plus le Petit Prince parfait. Ironique, non ? Ce personnage que je hais tellement parfois, j’aurais enfin un moyen de m’en débarrasser. Il faut croire que j’y suis plus attaché que je le pense, il faut croire que j’ai plus d’égo que ce que les gens pensent. Bon. A quoi ça sert que je sois là à rien faire et à m’insulter ? Ça ne changera rien. Alors je sors la tête de mes bras. Je descend à tâtons, j’allume, j’enfile une chemise au prix à quatre chiffres, je passe par la salle de bain pour remettre mes cheveux en place, un peu de gel, avoir l’air de quelque chose quoi. Je check l’heure, il est encore tôt ! J’en profite pour faire un masque, travailler un peu plus ma tenue : ajouter un manteau d’hiver long et noir, des chaussures pointus, des boucles d’oreilles argentés et une grosse bague argenté offerte par une ex. Ma chère Rolex au poignet… Non ça fait un peu trop. J’opte pour une montre, qui reste certes cher, mais qui a un look plus sobre, plus simple, moins « fancy ». Et puis je prends le temps. Je me vide la tête, enfonçant ma tête dans mon col, mes mains dans mes poches. L’air frais qui me glace le visage me fait du bien, me vide. J’ai froid.

Je rentre dans la pièce surchauffée, mes oreilles sont rouges. Je m’approche de cette table atypique dans ce restaurant traditionnel, tout sourire.
« Bonsoir ! Je m’appelle Jae Hyuk Lee, enchanté ! » m’exclame-je à tout va dans un français laissant transparaître un léger accent coréen (ces foutus R et autre sons imprononçables!), serrant les mains qui se tendent vers moi. Le groupe est composé d’une dizaine de français de tout âge, étudiant ou senior, fraîchement débarqué ou installé depuis la séparation des deux Corées. Il y a un peu moins de coréens, six à tout casser mais la table est déjà bien rempli. On discute, on boit, on apprend les manières et les coutumes de chacun. Je reçois pas mal de compliments sur mon français. « Tu y as habité ? » Non, mais je l’apprends depuis l’enfance. Rien qu’avec des livres et internet, j’avais du temps à tuer. Pas de télévision chez les Lee, pas d’activités non-intelectostimulante. Les questions fusent, fils de chaebol ? Qui est ton père ? J’ai l’impression d’être une bête de foire. Cette discussion sur mon passé me rend mal à l’aise. J’enfile les verres, je ne les compte plus. J’arrête de répondre aux questions, j’en pose d’autres, j’évite. Après l’excuse de l’envie pressante, j’en profite pour me réinstaller au bout de la table, en face d’un autre coréen. Je ne parle plus. Les français se lèvent un à un pour rentrer chez eux, on rigole encore un peu et on se jure de rester en contact via les conversations de groupe mais aussi par quelques numéros qui s’échangent. Je m’énerve. Pourquoi je suis obligée de les regarder comme si j’allais les dévorer tous ces grands français. Je peux pas m’en empêcher hein ? C’est une maladie ou quoi… Le mec en face de moi est bizarre aussi, un français voulait lui faire un accolade et il s’est écarté comme s’il avait la peste. C’est quoi son problème ? J’en sais rien...J’ai trop bu, je m’en veux mais pourtant je continue. Il n’y a presque plus personne. Je soupire, pose ma tête contre la table. Le monde tourne. Comment je vais faire pour rentrer à la maison…


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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Sam 10 Nov - 0:02
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Une soirée de libre, une soirée organisée depuis quelque temps déjà. En plus ça me permettrai de travailler un peu mon français, une langue que je ne pratique pas très souvent depuis que je suis arrivé ici, heureusement je n’ai pas vraiment perdu quoi que ce soit de cette langue. C’est sympa ce genre d’échange de langage, même si on se retrouvait souvent avec trop de monde, et avec deux trois qui venaient chercher un « oppa ». Je les remet vite en place celles-là ! De toute façon je ne suis pas du genre à mâcher mes mots quand on me saoul.

Service au cyber-café terminé, j’ai eu le temps de rapidement passer chez moi prendre une douche et me changer avant de rejoindre le lieu de rendez-vous. A peine la moitié des personnes qui avaient répondu présentes sont déjà arrivées quand je passe la porte du restaurait traditionnel que l’on a tous choisi pour se retrouver. Je me pose à la table et commande à boire avant de me présenter.

« Salut, je suis Jung Min Woo, mais appelez-moi Min c’est plus court »

Je vous explique pas leur tête en m’entendant parler, non pas parce que mon français avait un bon niveau, mais plutôt que, c’était pas l’accent auquel ils devaient s’attendre. Mon accent australien ressort dès que je parle une autre langue que le coréen. D’ailleurs le gars assis à côté de moi en profite pour me poser plein de question sur mon accent, pendant que le reste du groupe arrive.
Tout le monde est sympa, les verres se succèdent au fil des discussions. Ce sont tous des gens vraiment intéressé par la culture alors c’est cool. Après je ne suis pas le mieux placé pour parler de la culture coréenne, mais j’en apprends sur celle française et on me pose des questions sur la vie en Australie. J’entends des bribes de ce que disent les autres, un fils de chaebol ? Curieux je lève la tête, me concentrant un peu plus sur ce qu’il se dit. Il se fait assaillir de question, le pauvre il n’a pas l’air à l’aise. Ce ne sont pas mes affaires, alors je reprends ma propre discussion. Ils partent tous petit à petit. Je recule brusquement quand l’un d’eux tente une accolade, merde j’ai l’air de quoi? Je le salue timidement.  Reposant mes yeux sur la table je vois qu’il ne reste qu’une seule personne, le gars mal à l’aise de tout à l’heure. Je n’avais même pas vu qu’il avait changé de place. La tête posée contre la table et le verre toujours dans la main. Je viens me poser sur le siège à côté de lui et pousse le verre pas vide un peu plus loin.

«  ça va aller ? »

Il a probablement bien trop bu, je n’allais tout de même pas le laisser comme ça, seul et bourré.


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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Lun 12 Nov - 23:03
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Ma tête se relève vers mon interlocuteur. Un coréen, plutôt mignon, celui qui était en face de moi et qui avait un drôle d’accent. J’ai décroché depuis longtemps alors je n’ai pas vraiment suivi pourquoi. Le même qui s’est étrangement écarté d’un gars tout à l’heure. Si ça se trouve, il a peur des français disons trop… « ouvert ». Il ne faut pas que tu t’approches de moi alors. Oui, je suis coréen et apparemment, je suis plus « ouvert » que ces étrangers. Aurais-tu honte de moi ? Vas tu me frapper si je te le dis ? Pour la plupart, je suis confus, pervertis, monstrueux. Ainsi, je commence à le penser aussi.

« Non. Ça va pas aller. » je murmure.

Non. Ça ne va pas. Si tu me laisses là, je vomis sur les chaussures du premier passant et je finis par dormir au bord de la rivière Han. Ne pars pas. Reste. Qu’est-ce que je raconte ? Casse toi. Le plus loin possible et en courant. Ne m’aide pas, je pourrais tomber sous ton charme ! N’est-ce pas ce que je fais en ce moment ? Je pensais avoir des valeurs, de grandes idées de l’amour et de tout ce que ça implique. Les autres font ce qu’ils veulent de leur vie mais pour ma part, je suis quelqu’un qui prend son temps. Qui agit en mêlant réflexion et émotions. Ce n’est plus vraiment le cas. J’ai l’impression de vouloir me donner au premier mec qui passe et ça me dégoûte. Je ne suis pas réellement comme ça ? Si ? Je ne peux plus le supporter. Des mois, des années que je garde ça au fond de moi. Que je le réprime. Parce que chez les autres, ça me va. Je n’ai aucun problème avec eux. Je les trouve même courageux de vivre comme ça. Ils sont l’avenir. Ceux qui permettront aux gens de mieux comprendre ce qu’est la paix et l’amour. Mais quand on a vécu dans mon monde, celui de l’argent, de la tradition, du pouvoir, ce rêve utopiste paraît bien loin. J’ai comme l’impression de me répéter… Oui, il y a quelques heures, avant que je vienne ici, je ruminais toujours et encore les mêmes choses. Quelle soirée gâchée! J’étais sorti pour me changer les idées, rencontrer des gens, être moi-même pour une fois, retrouver Lee Jae Hyuk. Mais celui là, il n’existe plus hein ? Il faut que j’apprenne à vivre avec le nouveau : celui qui se découvre. J’ai tout fait pour changer et j’étais fier de ce que j’étais devenu même si j’ai travaillé pour m’accepter, pour me pardonner. Me voilà incapable d’arrêter ma propre évolution, je dois maintenant douloureusement m’observer devenir différent du Lee Jae Hyuk dont j’avais rêvé. Mais qu’est-ce que je fais ici ? Si c’était pour avoir des pensées noires, j’aurai mieux fait de rester chez moi, dans la sécurité du dortoir de ma fraternité. Pas dans un lieu inconnu, beaucoup trop alcoolisé pour pouvoir rentrer chez moi, ne sachant pas comment je vais terminer ma nuit et… J’ai peur. Mes mains attrapent mon visage, me cache dans leur pénombre un instant avant de glisser dans mes cheveux. Je dois pas ressembler à grand-chose là. Un soupir m’échappe. Essayons de se relever. Ma tête ne comprend pas très bien les intentions de mon corps et après m’être soulevé de deux trois centimètres, je me laisse retomber lourdement. Inspiration. Je me tourne vers mon interlocuteur. Je suis sûr qu’on a mentionné son prénom au cours de la conversation… Heureusement, ma bonne mémoire fonctionne encore. Je me tourne vers lui.

« Dit moi Min. Ça te dérangerait de rester un peu avec moi le temps que je me remettes en état de rentrer par mes propres moyens  ? On peut discuter en attendant, on ne s’est pas beaucoup parlé pendant la soirée… Mais je ne voudrais pas te déranger, pardon ! Il est tard, tu dois sûrement rentrer ! »

Mais mes yeux de chien battu disent : Reste. Reste. Reste. Reste.


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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Lun 12 Nov - 23:37
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Je suis plus que surpris par sa réponse. Les gens ont tendance à dire que oui, ça irait, avec une voix plus ou moins convaincante, mais pas lui, il avait purement et simplement avouer que non, ça n’irait pas. Et je ne sais pas si c’est à cause de l’alcool ou simplement dans sa nature, mais j’ai toujours trouver qu’il fallait un certain courage pour avouer que ça n’allait pas. Et pour le coup, il a vraiment l’air mal, cachant son visage dans ses mains, puis il tente de se lever, un échec. Je voulais dire quelque chose, mais il pris la paroles avant moi. Il avait retenu mon nom et me suppliait presque de rester avec lui, de ne pas le laisser seul, ici dans ce bar, dans cet état. Qui laisserait quelqu’un dans un état pareil seul? Je me le demande. Il s’excuse, il a l’air tellement perdu.

« Hey calme toi, Je ne vais pas te laisser seul, t’inquiète pas. J’ai rien à faire chez moi de toute façon. Mais je crois qu’on ferais mieux de sortir d’ici d’abord »


Rester ici, dans ce bar, au milieu du bruit, pas la meilleure idée, il faut qu’il prenne un peu l’air.

« Attend bouge pas, je reviens »

Je m’absente à peine quelques minutes, le temps d’acheter une bouteille d’eau et de revenir vers lui.  Je la range dans mon sac et passe son bras autour de mes épaules.

« Allez viens, lève-toi, on va aller prendre un peu l’air »


Loin du gros bruit et de la chaleur étouffante d’un bar, ça lui fera du bien. De toute façon ils n’avaient aucune raison de rester ici. Je le traine jusqu’à l’extérieur alors qu’il tient à peine debout et trouve un banc pas trop loin où l’asseoir.

« Tiens bois un peu d’eau »


Je lui tend la bouteille achetée plus tôt, il a vraiment l’air loin, pas sûre qu’il ai compris comment il était sorti du bar. Au moins c’était plus calme ici et l’air frais lui fera du bien. Je m’assieds à côté de lui, utilisant mon épaule gauche comme appui pour ne pas qu’il s’écroule.

« Dis moi, pourquoi tu t’es mis dans cet état? »

A force on comprend vite que personne ne boit autant juste pour faire joli. C’est un moyen de se vider la tête, d’oublier un truc, d’oser dépasser ses limites, il y a toujours une raison, aussi simple et futile qu’elle soit.


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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Mar 13 Nov - 23:27
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Si j’avais été lui, moi aussi j’aurais été surpris de ma propre réponse. D’ailleurs j’étais surpris de ma propre réponse ! Je n’avaiis pas l’habitude d’agir comme ça, même si je le voulais. Encore la faute à cette fichu étiquette de « chaebol » qu’on me collerait à vie. Comme si j’avais encore des privilèges, de l’argent. J’étais le Prince qui se déguisait en Pauvre. Alors parfois, la boisson aidant, je devenais un peu plus honnête. Parce que j’avais d’autres valeurs, celles que j’avais construit seul, celles que je défendrais toute ma vie. Je ne comprend pas bien pourquoi les gens ont du mal à dire que ça ne va pas quand on leur pose la question trente fois par jour. Sur ces trente fois, la plupart sont par pure formalité, politesse. Mais de toutes ces fois, n’y a t-il pas un ami, un proche, un inconnu qui ne pose la question sincèrement ? Et si la réponse est non, alors je pense que nous vivons dans un monde bien égoïste. Dire que je n’allais pas bien quand Min s’inquiétait de mon état était sage. La question derrière était : peux tu te prendre en charge tout seul ou es tu en danger ? Si j’avais répondu que tout allait bien et qu’il ne devait pas s’inquiéter, alors j’aurais pu avoir bien des ennuis jusqu’au petit matin. La partie que je n’attendais pas c’est qu’il s’occupe si bien de moi, au lieu de me jeter dans le premier taxi venu. La première fois qu’il était parti… j’avais pensé un instant qu’il allait m’abandonner à cette table. Mais non, il était revenu et il m’avait aidé à sortir de l’atmosphère oppressante du bar. Je lui en suis reconnaissant. L’air frais sur mon visage m’aide à éclaircir mes idées. J’ai bien cru que sur le chemin j’allais tomber, je me suis même pris dans mes propres pieds, mais ses bras puissants n’ont pas eu vraisemblablement beaucoup de mal à me tirer jusqu’à ce banc. Comme un idiot, je cligne des paupières dans le noir. Mes yeux auraient ils un si grand pouvoir ? Est-ce que si je clignais des yeux devant Min Sang il resterait auprès de moi pour toujours ? Un sourire stupide se dessine sur mon visage. Tiens, j’essayerais la prochaine fois. Je tangue légèrement en essayant un peu trop de ressembler à Bambi. Soudainement, un corps contre le mien. Une main qui se tend vers moi. Je l’attrape un instant. Soupire. Ce n’est pas pareil. Je retire la bouteille d’eau pour boire un peu (en en faisant couler malencontreusement sur ma chemise bien sûr, je ne suis même plus capable de boire proprement ?). Je me penche en avant et lance un  »Merci ». Je me rattrape bien vite à la manche de mon sauveur. Le sol était si près que ça ?

« Dis moi, pourquoi tu t’es mis dans cet état? »

Je regarde Min bien plus qu’un instant dans les yeux, interloqué. Merde. Il me demande ça sérieusement et je trouve ça si touchant. Je n’avais jamais croisé aucun connu aussi concerné que lui pour moi. Mais la question me fait franchement rire. Alors je ris. J’ai chaud. Je déboutonne le haut de ma chemise (n’est ce pas trop sexy?). Comment pourrais je même l’avouer à un inconnu ? Mais lui… lui… Il me semble un peu différent n’est-ce pas ? Oserais-je ? Non.

« Pardon, c’est pas souvent qu’on me pose ce genre de question… Ah ah. Pourquoi me suis-je mis dans cet état ?

Et me voilà à vraiment réfléchir intensément à cette question.Comme si la réponse n’était pas évidente. Comme si j’avais encore besoin de me cacher la vérité, juste un peu plus, vivre dans le confort du mensonge.

« Parce que… parce que je crois que j’ai le béguin pour quelqu’un. Mais… c’est pas juste un simple béguin c’est... » je bégaye comme un idiot, la face cramoisie. Je ne peux même pas le regarder dans les yeux car j’ai trop honte. Je sens mes yeux s’humidifier légèrement.

« C’est vraiment un gros problème. Pour moi, pour les autres... » finis je par articuler. Je ne peux pas en dire plus. Je suis littéralement paralysé. Pourquoi ais-je parlé de ça ? J’aurais dû sortir une excuse lambda. Ce n’est même pas quelqu’un en qui je peux avoir confiance !

Toute cette histoire me fait bien trop peur à présent.



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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Mer 14 Nov - 22:52
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Il n’arrive même pas à boire sans en verser la moitié sur sa chemise et même assis il manque de s’écraser, se retenant à ma manche. J’ai bien fait de ne pas le laisser seul, il est vraiment dans un sale état. Il me fixe un bon moment, ne semblant pas vraiment capter ce que je venais de lui demander et commence à déboutonner sa chemise, je le regarde, me demandant ce qu’il fout. Bon il s’arrête après quelques boutons, heureusement, j’ai pas la fois de gérer un mec qui à les hormones en feu parce qu’il a bu.
On ne lui pose pas souvent la question! J’en suis presque choqué, personne ne se soucie de lui, pas assez pour lui demander ce qui ne va pas?! Et il semble vraiment réfléchir à sa réponse, avant de reprendre la parole.
Tout ça pour un crush? Mais il semble y avoir plus, ça s’entend à sa façon de parler, ça se voit à son visage rougit et pas uniquement par l’alcool et ses yeux qui brille bien plus que la normale à la lueur du lampadaire. Il ajoute que c’est un gros problème, pas que pour lui, avant de se bloquer totalement. J’essaie de comprendre la logique dans tout ça, mais moi aussi j’ai un peu bu et puis de toute façon, je ne lis pas dans les pensées. Je passe, avec précaution, un bras autour de ses épaules. Je ne le connais pas, je ne sais pas comment il va réagir, mais j’en déduis qu’il a besoin d’un peu de contact. Je fini par resserrer mon bras autour de ses épaules, ne voyant aucun mouvement de recul de sa part.

« Je vois bien que, c’est quelque chose qui à l’air de peser lourd sur ta conscience. Je me doute que tu veux pas forcément te confier, encore moins à un inconnu, mais, si t’as besoin d’en parler, peut importe ce que ça implique, je veux bien t’écouter et je ne jugerai pas, c’est promis »

Il semblait vraiment avoir besoin de le dire, comme s’il portait un lourd secret, seul et depuis trop longtemps. Et le peu d’aveux qu’il avait fait jusqu’à maintenant semblaient un essai de se confier, il l’avait dit comme une tentative de se libérer un peu.  De plus se confier à un inconnu, c’est pas toujours rassurant, ça dépend de la personne, de la situation. Parfois, en parler à quelqu’un d’extérieur c’est plus simple. Dans tout les cas, c’était à lui de choisir, de m’en dire plus ou non, je ne le forcerai pas, je me contente de l’encourager.

« ça fait du bien parfois, de parler »


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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Jeu 20 Déc - 19:53
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Deux larmes tombent directement de mes yeux pour venir s’écraser sur mon pantalon sans ruisseler sur mes joues rougies. Je les regarde un moment, un peu étonné. Je pleure très peu. C’est l’effet que ça me donne ce contact autour de mes épaules. Une sensation rassurante bien plus que paniquante. Moi qui pensais ne plus pouvoir approcher des garçons sans m’affoler. J’ai du mal à formuler des phrases, à lui répondre.

« Pardon, je suis pas mal stressé en ce moment. » expliquais-je en essuyant mes yeux humides du revers de ma main.

Je lui sors un sourire. Après tout ce n’est qu’un inconnu, je ne voudrais pas l’inquiéter inutilement. C’est sûrement pour ça que je m’autorise à être aussi ému, parce que c’est un étranger. Devant mon père, les larmes n’ont jamais été permises. Devant les autres non plus, il fallait que j’ai une image irréprochable. Devant mon frère, je ne veux pas paraître faible, je ne veux pas l’inquiéter. Je pleurais parfois devant Eun Ki mais la fin de notre amitié remonte à des années maintenant et nos moments privilégiés me manquent. Je souffre de l’absence d’une épaule sur laquelle me reposer, voilà que celle de Min, un garçon que j’ai rencontré ce soir-même, se propose. Je le sais, je garde bien trop de choses pour moi. Un jour ou l’autre je devais craquer. Je devrais me confier. Et ces mots qu’il prononce « je ne jugerais pas, c’’est promis ». Parce que moi, je passe mon temps à juger chaque aspect de ma personnalité. Chaque minuscule erreur que je peux faire me hante. Parce que je veux constamment donner le meilleur de moi-même, je veux aller loin. Et accepter ses sentiments ne feraient qu’entraver mon ascension dans cette société conservatrice, en rien ça fera de moi un meilleur homme. On me jugera, on me critiquera violemment, on me brutalisera, on m’empêchera, on s’en servira pour me descendre. Les accepter ces émotions contradictoires, ces envies différentes, pourquoi le ferais-je ? Il serait bien plus simple de les refréner. Ce n’est qu’une passade non ? C’est parce que je suis seul depuis longtemps. Non, Jae Hyuk. Ils ne passeront pas, ils ne s’effaceront pas, ils reviendront, comme ils l’ont toujours fait pendant toutes ces années. Jusqu’à ce que j’en arrive là. A boire beaucoup trop et à pleurer lamentablement dans les bras d’un inconnu. Moi qui déteste déranger les autres. Je suis désolé mais le petit Prince n’aime pas que les princesses. L’accepter ne me rapprochera pas de l’image du Lee Jae Hyuk que j’ai toujours eu dans un coin de ma tête, celui auquel je veux tant ressembler. C’est une équation inconnu, bien que plus assez surprenante avec les années, qui vient se greffer à cettereprésentation là. Bizarrement, elle ne la ternit pas. Ne l’améliore pas. Peut être n’en serais-je pas meilleur, mais tout simplement un peu plus moi-même ? J’ai pourtant toujours eu beaucoup de force mentale, pourquoi était-ce si dur hein ? Si compliqué de finir par comprendre cela. Je suis content d’être sorti ce soir. Un accord tacite vient d’être signé en moi-même. Celui de ne plus me mentir. Maintenant, il s’agirait de ne pas avoir honte, honte de moi, de tout ça. J’y ai toujours cru : l’Amour rendra le monde plus beau. L’Amour ne peut être jugé, c’est la plus belle émotion, la plus sincère qu’il existe en ce monde. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Lee Jae Hyuk aime aussi les garçons. Il n’y a aucun mal à cela et j’aurais dû l’accepter bien plus tôt. C’est idiot, de se faire autant souffrir quand les autres ont déjà ce pouvoir là. Je prends une décision, j’ouvre la bouche. Je ne suis pas rassuré. Si c’est un peu plus clair en moi, est-ce que ça le sera pour le monde ?

« Mon problème… c’est que je suis tombé amoureux d’un garçon. Et que, dans le milieu où j’ai grandi, même si je n’en partage pas les valeurs, c’est considéré comme un grand péché. Une perversion.  » finis-je par lâcher.

Je me recule légèrement. J’attends une réaction violente. Je suis à la fois complètement soulagé d’enfin avoir sorti ces mots, à la fois complètement terrifié par l’impact qu’ils ont. Est-ce réel ? Ce son qui s’échappe de mes lèvres ? Oui, je l’ai dit. Et je ne sais pas encore quel bien ou quel mal ça me fait. Les mots qui ricochaient depuis tant d’années dans ma tête, se faisant plus lourd et plus douloureux à chaque impact, ils s’envolent désormais dans la nuit, traversent le ciel séoulite, les oreilles de Min. C’est si violent, comme un poing qui s’enfoncerait dans mes tripes. Pourtant, ce coup si attendu n’est qu’imaginaire. Je suis étonné et observe le visage de mon interlocuteur. Quel est cet émotion qui le traverse et que je n’arrive pas à déchiffrer ?



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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Ven 28 Déc - 19:55
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Aussitôt que mon bras avait entourer ses épaules, deux larmes avaient coulés pour venir s’écraser sur son pantalon, y laissant deux petites traces humides qu’il fixait. Ses yeux humides qu’il essuie ensuite rapidement en s’excusant.

« C’est rien, le stresse ça atteint tout le monde »

Et puis l’accumulation fini par nous faire craquer un jour ou l’autre, ça nous arrive à tous, pour des raisons diverses et variées, alors non, il n’y avait pas de raisons de s’excuser. On ne peut pas accumuler tout pour toujours, on fini, à un moment ou un autre par craquer et il n’y avait aucun mal à ça.

Je l’écoute attentivement alors qu’il met des mots sur son problème. Mot qui semble peser si lourd lorsqu’il sortent de sa bouche. Et je me dis que j’ai de la chance, que pour lui ce n’est pas juste, parce que juste et bien ça ne l’est pas quand on en viens à se dire que notre problème c’est d’aimer. Je ne suis pas croyant, mais Dieu disait: aime ton prochain non? Dieu est amour, alors pourquoi tant de gens s’obstinaient encore à dire qu’aimer quelqu’un de même sexe pouvait être un pêcher. C’était ridicule, le vrai pêcher, la vrai souffrance c’est de passer sa vie à être quelqu’un qu’on est pas et ça simplement pour le plaisir des personnes autour de nous. Je trouve ça aussi illogique que d’en venir à dire que c’est un pêcher de porter tel couleur. Je veux dire, que ton voisin porte un pull violet alors que t’aime pas cette couleur tu t’en fou? Alors pourquoi ça importe tant les gens que la personne d’à côté puisse aimer un autre homme alors que c’est un homme? C’est pas sa vie … c’est ridicule. Mais malheureusement ici c’est encore très fermé sur le sujet.
Il avait un peu reculer en finissant son explication, fixant mon visage, en attente de ma réaction j’imagine. A quoi pouvait-il bien s’attendre?

« Pourtant ce n’en est pas un »

Et je tenais à le dire, parce que non je n’ai pas lu la bible ou quelconque ouvrage religieux, mais je suis convaincu que personne ne déciderais de dire qu’aimer était un pêcher.

« Le vrai problème, ce n’est pas le tiens c’est celui des autres et …. Je ne trouve pas sa juste »

Je le prend un peu mieux dans mes bras.

« Ce n’est pas juste de forcer quelqu’un être ce qu’il n’est pas parce qu’on n’aime pas ses choix. Aimer c’est quelque chose de beau … et ça ne devrais pas être entacher par d’autre qui décide si un amour et bien ou mal. »

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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Mer 30 Jan - 19:33
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Si seulement les choses étaient aussi claires que l'alcool dans mon verre.

Jang Min Woo & Lee Jae Hyuk



Il s’attendait à de la violence, un rejet, un poing dans sa figure, des insultes crachés à sa gueule. Sûrement pas à la réaction que eu Min Woo et qu’il trouva extraordinaire. Pouvait-il vraiment espérer autant de compréhension, de compassion de la part de quelqu’un ? Il ne s’en sentait pas méritant. Il en restait figé, laissant le jeune homme parler. Ses mots perçaient au travers de la muraille d’imbécilité qu’il s’était construit ces dernières années et qu’il avait barricadé depuis qu’il avait rencontré Min Sang. Un mur d’ignorance, il ne voulait pas savoir. Il préférait fuir que de laisser la vérité lui exploser à la figure. Et pourtant, il aurait bien mieux vécu s’il n’avait pas tant lutter contre lui-même. Ce n’était pas tellement par lâcheté qu’il bandait ses yeux et son cœur depuis si longtemps. Car son attraction envers son genre remontait à bien plus loin mais l’avait-il toujours dissimulé sous des excuses et raisonnements puérils qu’il trouvait lui-même risible mais ne pouvait s’empêcher de se les instaurer comme réalité. Il avait changé, il avait pris des claques, il s’était perdu. Depuis le départ de son grand-frère du noyau familial, combien de fois s’était-il redécouvert, remis en cause, efforcé de changer pour devenir une meilleure version de lui-même. Il avait rejeté sa sexualité ambiguë car elle ne faisait pas partie du Jae Hyuk qu’il s’était imaginé, même si elle n’en dérangeait pas la vision non plus. Mais pour pouvoir être lui-même et libre, aimant la personne qu’il désirait, il aurait du ajouter un nombre incalculable de nouveaux combats, sûrement les plus durs de tous. Et l’ex-héritier était fatigué de se battre. Il avait passé son adolescence à le faire, à entrer en conflit contre son père, son monde, pour devenir la personne qui semblait le plus en adéquation avec sa propre âme. Il s’était battu dans sa vie personnelle avec tant de conviction car il souhaitait se battre pour les autres avec d’autant plus de force. Il ne pouvait être lâche, mais il était humain. Il s’épuisait à ses batailles sans fin. En arrivant à la Yonsei et en concluant les relations avec sa famille chaebol, en renouant avec son frère il avait trouvé une paix intérieure. Enfin, on le laisserait tranquille, libre, lui-même. Serait-ce encore le cas quand il révélerait ses désirs homosexuels et les sentiments qu’il pouvait partager avec un homme ? Non. Il pensait avoir signé le traité de paix mais n’avait en réalité négocié qu’un statut quo.

C’était la raison de ces pleurs tandis que Min Woo lui disait les mots qu’il avait tant de fois rêvé d’entendre. Le jeune homme, incapable d’affronter le monde qui le rejetterait pour un amour qu’il n’avait pas choisi, endurait depuis si longtemps les émotions, l’éros, les tentations, les sentiments, les envies, les sensations qu’il s’efforçait de réfréner. Ce n’était pas si difficile au début, il se concentrait sur ses études, se contentait de l’attention qu’on lui donnait en se prévenant d’en donner en retour. Il s’était plutôt bien convaincu que dans la carrière politique qu’il souhaitait mener, l’amour, le couple ne seraient que des freins, des sources d’émotions inutiles et embarrassantes. Le détournant de son véritable but. Mais il avait grandi, vieilli, mûri. Il était assez sage et intelligent pour savoir qu’une vie ne se limitait pas qu’à une carrière professionnelle contrairement aux valeurs que lui avait insufflé le monde si aseptisé des chaebols. Il les critiquait tellement mais était-il différent ? Son humanisme ne pourrait se construire sans amour. Il manquait déjà d’amour parental même si il possédait celui fraternel et amical. Il était en grand manque d’amour et d’affection dans sa vie. Il ne cessait de repousser l’amour et il avait peur de finir par se dessécher. De devenir un cœur froid et dur. Pour être humain, il fallait savoir souffrir mais également être heureux. S’il ne trouvait personne tant pis, tant qu’il continuait son bout de chemin en restant fidèle à lui-même. Il ne pouvait décemment plus se cacher, il allait imploser. Ce n’était pas forcément du jour au lendemain faire un grand communiqué de presse pour expliquer au monde qu’il n’était pas si hétéro que ça. C’était dans un premier temps, tout en continuant à se cacher, ne plus se le dissimuler à soi-même.

Le contact physique de son partenaire de beuverie le rassura. Il avait beau lentement prendre la décision d’enfin se dévoiler, et ceci grâce à l’aide extraordinaire de Min Woo, il restait pleins de doutes et d’angoisses quant au chemin qu’il allait emprunter.

« Tu as vécu à l’étranger n’est-ce pas ? Honnêtement je suis étonné de ta réaction et elle me fait un bien fou je… Merci. » commença t-il par exprimer. « Mais tu vois le truc c’est que tout ce que tu dit, je suis entièrement d’accord avec toi. J’ai ainsi toujours raisonné. Seulement... Il soupira et essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux du bord de sa manche. C’est moins facile à se dire quand on est soi-même la cible de ses jugements. Pour être honnête, tu es la première personne à qui j’en parle… Sûrement parce que j’ai trop bu. Il rigola un instant. T’entendre dire ça, j’ai juste envie de me battre pour ses vérités si simple que tu déclares mais pas sur un plan personnel. Puisque ça m’arrive, j’ai juste envie de fuir, de partir loin, de refouler tous ses sentiments que je ne peux faire accepter aux autres parce qu’on vit dans un monde qui tourne putain d’à l’envers. »

Sur ces mots amplis d’une certaine rancœur contre sa position il se remit à pleurer et tourna légèrement sa tête en s’inclinant en répétant plusieurs fois pardon à son interlocuteur pour l’affliger d’un tel spectacle qu’était ses larmes.


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Re: Si c'était aussi clair que l'alcool dans mon verre... | Mar 9 Avr - 13:45
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Si seulement les choses étaient aussi claires que l'alcool dans mon verre.

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Le jeune homme était resté figé entre mes bras alors que je parlais. Sa simple réaction, cette simple étreinte m’avais suffit pour ressentir tout le poids qu’il portait, l’épée de Damoclès qui devait menacer au dessus de lui depuis trop longtemps. Son impression d’être le vilain petit canard, le mouton noir et a douloureuse tâche de renier ce qu’il était vraiment pour être accepté, pour être intégré dans son milieu et même dans sa famille. On a pas tous la chance de grandir avec un entourage compréhensif, pas tous la chance de naître et grandir dans un milieu qui nous permet d’être celui qu’on veut, celui qu’on est tout au fond de nous. Puis, il n’est pas toujours facile d’affirmer son vrai sois, sa personnalité au beau milieu des gens qui verront tes actions sous un mauvais oeil. On dit toujours de vivre pour soit, de pas faire attention au regard des autres, on devrait oui, mais c’est impossible. On ne peut pas devenir sourd aux remarques déplacées, aveugle aux regard de travers et insensible aux coups. Aussi indifférent qu’on voudrait être à tout ça, on entend, on voit et on sent … et ça fait mal, à certain plus que d’autres.

Le problème est que la vie est mesquine, l’univers ne s’intéresse pas à notre petite personne et à nos coeurs fragile. On ne nous laisse pas le choix entre souffrir ou être heureux, rien n’est noir ou blanc, le tout est de choisir le gris qui nous convient le mieux. Qu’est-ce qui est moins douloureux ? Continuer de vivre cacher, vivre la vie de quelqu’un qui n’est pas nous, se forcer à faire ce qui fait bonne image … ou alors encaisser toute les remarques et les coup bas en étant non même. Si dans tout les cas non souffrons, alors autant faire ce qu’il nous plait. De toute façon l’humanité continuera à juger. Et si … on finissait tous par être des clones qui font exactement la même chose, il y aura matière a rabaisser et critiquer, encore et toujours.

J’ai cette chance, d’avoir grandi dans un pays plus ouvert que la Corée sur de nombreuses choses, mais ça n’a pas rendu les gens moins cruel. Au final personne ne rentre dans l’idéal parfait de quelqu’un d’autres, il y aura toujours quelque chose à redire. Mais il faut avouer que la Corée est beaucoup plus stricte sur l’image et que, en arrivant ici ça m’a fait très bizarre et parfois je peine encore avec les honorifiques. Je comprends pourquoi ils sont là, mais pas leur logique. J’ai toujours trouver que le respect se méritait et que l’âge ou le statut d’une personne n’était pas définisseur du respect qu’on lui porte.

« Oui … j’ai grandis en Australie, ça simplifie beaucoup de choses, mais ça n’empêche pas les gens de juger» Je le laissais continuer, le regardais essuyer ses larmes d’un revers de manche. « Je sais, j’ai été jugé aussi, au fond tout le monde l’es et ce n’est jamais facile de faire avec, surtout quand ça peut avoir de grosse conséquence » Je serrais un peu plus mon étreinte. « ça fait du bien d’en parler pas vrai ? » Les mots qui devaient peser lourd dans son coeur depuis si longtemps « Tu mérites de te battre pour qui tu es vraiment, pas de vivre dans l’ombre de l’image que les gens projette pour toi »

Oui il a raison, un monde qui tourne à l’envers, on même un monde qui ne tourne pas. Un monde à la con qui reste bloqué sur des choses futiles, sur des idéaux qui date de si longtemps que peut-être même les dinosaures en étaient victimes. Les gens ne changent pas. Enfaite si, le monde tourne, mais les humains sont resté bloqué quelque part dans le passé.

« T’excuse pas, t’a pas besoin … pas avec moi … sent toi libre de t’exprimer, de te lâcher, au moins une fois dans ta vie, au moins avec une personne »

Si je pouvais lui permettre d’être une rare personne avec qui il se sent à l’aise, avec qui il peut être lui-même sans se soucier des conséquences, avec qui il peut partager ses doutes et ses peur sans se faire juger. J’aimerais être cette personne, ce petit havre de liberté pour lui.

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