Un monde sans péché, sans contrainte, sans douleur, sans horreur, où tout est facile, où rien ne tire à conséquence, c'est un monde où le diable a triomphé, sur lequel il a étendu sa paix asphyxiante, qu'il a préparé pour le néant.
T'es sûr que t'es prêt? Une droite, une gauche, front kick, side kick et crescent kick. Ce sont des enchaînements qu'il connaît par coeur mais qu'il a dû laisser derrière lui pendant un an, quand il était aux USA. Mais à peine Jiho a posé un pied en Corée du sud qu'il a vite repris le chemin des entraînements, et donc, des match. Il souffle un coup se tourne vers son coach, 11 ans maintenant qu'il le suit, il est devenu comme un second père pour le jeune Kang.
Mais oui. Son coach hausse les épaules.
Moi je pense que tu aurais dû attendre avant de te relancer là-dedans. J'veux dire, t'as pas pratiqué pendant un an. Jiho se retourne vers le sac et recommence à taper dedans.
J'ai pratiqué là-bas. Dès que je pouvais, je m'entraînais. Son coach hausse les sourcils, il est assez surpris d'entendre ça. Mais s'il le dit, c'est que c'est vrai.
Bonne chance alors. Et une demi-heure plus tard, Jiho était sur le ring face à son adversaire. Dire qu'il n'avait pas le trac serait mentir, mais il était assez confiant pour ce soir. Et pour cause: c'est au bout d'un match de 40 minutes qu'il parvient à venir à bout de son adversaire, par K.O, sous l'acclamation du public. Un violent front kick qui a fait tomber son adversaire au sol aussitôt. Son coach est ravi, un sourire triomphant règne sur son faciès: son plus prodigieux élève est de retour et il compte bien le hisser jusqu'à la plus haute marche du podium cette année.
[...]
Tu vois, j'étais prêt. lance Jiho en s'asseyant sur une table. Il porte encore son short de combat. Son coach attrape un t-shirt et le lui jette dessus pour qu'il puisse l'enfiler.
C'est bien Jiho. Je suis content. Il faut reprendre sérieusement le travail. J'aimerais te voir à nouveau gagner le titre. C'est normal, on peut pas lui en vouloir, il entraîne un des meilleurs de sa génération, ce serait dommage de ne pas en profiter. Le gumiho enfile son t-shirt et acquiesce plusieurs fois, tout sourire, lorsque la porte de sa loge s'ouvre, laissant apparaître le vigile et un mec, à côté, que Jiho n'avait jamais vu avant. Un inconnu. Ce dernier entre dans la loge et Jiho fronce aussitôt les sourcils.
Oui? Vous désirez? Demande le coach, un peu saisi de cette intrusion soudaine. L'inconnu lui fait un signe de tête pour qu'il sorte de la salle, le boxeur hausse les sourcils et s'apprête à intervenir lorsque le vigile fait signe au coach de ne pas insister. Il lui fait même un signe de main très significatif, mais que Jiho ne comprend pas. Et son coach obéit. C'est quoi ce délire?