Je ne désirais aucunement bouger. J'appréciais cette sensation de lourdeur sur mon corps. Cette sécurité qui ne pouvait être libérée que par mon accord. Mais, je ne voulais aucunement. Il était si bien de sentir la chaleur contre ma peau dénudée de mon corps tendis que la fraîcheur de la matinée caressait mes petites joues rosées. Mais, mon réveil sonna de nouveau. Il allait sonner dans moins d'une minute à l'autre pour la troisième fois. Quelle idée de mettre plusieurs réveils sur mon téléphone. Une n'aurait certainement pas suffi ! J'approuve ! Cependant, avoir programmé dix rappels était une idée cupide. J'ai encore passé une moitié de la nuit éveillée , comptant les moutons sautant au-dessus de moi. Un, deux, trois ...etc. Je ne me souviens pas le dernier chiffre m'ayant passé en tête. J'étais trop énerver ou trop paranoïaque. Malgré un emploi du temps bien établi, je savais très bien que j'allais oublier un élément important de celui-ci. J'ai eu beau me rapasse chaque note dans ma tête, j'ai tout oublié ce matin. Je ne suis pas organisée normalement, mais lorsque le travail se mêle de mes études, je viens à tout calculer. Je me transforme en une maniaque du contrôle. Je m'exaspère ! Mon père ne cessait de me dire que la meilleure façon d'apprendre un emploi, c'est de passer beaucoup de temps à regarder faire les autres. Mais, ai-je autant de temps à perde que lui ? Après tout, il est rendu PDG et cette femme me servant de mère est directrice et propriétaire d'une clinique de chirurgie qui fait fureur depuis des années auprès de la haute société, alors a quoi bon l'écouter. Il pouvait me citer autant de fois que pour arriver en haut de l'échelle, il faut commencer par le bas que sa formule d'encouragement ne m'impressionnait pas. Je sors grognant de mon petit lit, étroit, mais confortable en poussant les draps de mes pieds. Il est hors de question que je fasse ce lit ! Je traine les pieds vers la salle de bain. J'entre dans la douche, mon corps évacue une partie de ma fatigue lorsque l'eau chaude vient à caresser mes courbes. La tension qui savait installer en moi a disparu rapidement. Je reste là, debout sous le jet puissant de l'eau en fermant les yeux et levant la tête. Je soupire en pensant mes mains dans ma chevelure en les repoussant vers l'arrière. C'est si relaxant. Au moment où je m'enveloppe dans une serviette, mon téléphone sonna encore une fois. Il me restait une heure et demie pour déjeuner, me maquiller, me coiffer et partir pour mon premier cours de trois heures suivit d'une mini pause et deux autres cours pour terminer par un shooting. Quel bordel ! J'ai le ventre noué en pensant que je ne pouvais manger que des pommes et des oranges tout la journée pour éviter un ballonnement. Moi qui désirais dévorer un gros repas. Adieu mon café, mon verre de jus de fruit et on salue le verre d'eau classique sans saveur. Je pose rapidement mon regard sur le sac rempli de croissant sans oeuf poser sur mon bureau. Je tente de me convaincre, mais mon ventre laisse son mécontentement apparaitre. Je m'assois sur le banc devant mon miroir et commence les premières étapes de mon maquillage. Je détestais ses journées surcharger. Mais, il faut bien que je vivre de mes propres ailes un jour ! Je refuse tout simplement de vivre comme les enfants venant d'une faille aisée. Il est hors de question que mes parents me soutiennent économiquement toute ma vie ! Je prends alors mon temps et ignore les avertissements qui me parviennent de cet appareil. Je n'ai jamais été en retard , vraiment jamais. Alors c'est normal que je ne sois pas réellement, préoccuper par ce bruit qui commence, à être strident. Au bout de quelques minutes, je finis par enfiler un jean laissant quelques bouts de peau apparaitre, un chandail noir affichant fièrement un groupe de musique rock américain et des bottines à semelle prononcer créer par une Coréenne. J'attrape au passage mon sac à main et mon manteau et file en cours. Bref, je ne me dépêchais pas, mais j'aurais bien du. Car, j'arrivais de justesse à mon cours. Je m'assois au premier rend ayant manquer ma chance de sélection des chaises. Je soupirais et me laissais guider par les paroles de mon enseignant.

Je lui jette un coup d'oeil. Il bouge et ne cesse de fixer son regard devant lui. Il regardait le chemin libre sans personne sur sa route. Me voilà sur les bancs de cette université depuis cinq ans. J'ai délaissé ma première option pour changer de route. J'espère avoir trouvé le choix concret après tout, je ne serais pas jeune toute ma vie.

Je mordille le bout de mon stylo en observant l'enseignant. J'ai beau vivre en Corée du Sud depuis l'âge de cinq ans, je n'ai toujours pas l'habitude d'être celle qu'on observe comme une bête de foire. Je n'ai pas d'accent comme mes soeurs aines ni mes parents, mais je me sentais comme le tableau dans un musée d'art. Mes souvenirs me reviens en tête, mes études au lycée, mes voyages, mon début dans l'univers du mannequinat à seize ans, mes fiançailles à dix-huit ans, ma relation qui prit fin à mes vingt-deux ans. Je me remémore tous les bons souvenirs J'entends alors mon prénom apparaitre. Je levais les yeux vers l'enseignant et remarqua qu'il n'avait plus personnes dans la classe. La première pause. Il était bel être âgé, il nous laissait quinze minutes avant de revenir s'assoir une heure et demie. Je le saluais et sortis mon téléphone afin de regarder mon instagram.

C'est ma vie ! Une vie simple d'étudiante qui bosse comme mannequin. Une jeune immigrante qui a quitté son pays lorsqu'elle avait cinq pour venir vivre ici. Une femme qui a connus les premiers souvenirs douloureux tout comme ceux joyeux. En fait, j'ai une vie qui consiste à dormir, manger, étudier, travailler avec les extras que les étudiants possèdent.