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you light my darkness ft andybb
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Re: you light my darkness ft andybb | Sam 29 Déc - 18:33 Citer EditerSupprimer
Skyla cessa de parler et garda ses yeux fixement sur le sol devant elle. Elle regardait ses pieds se demandant à quel moment elle avait été aussi nerveuse ? Ce qu’elle redoutait le plus c’était sûrement la déception, le dégoût … Oui ce qu’elle redoutait sûrement bien plus que la fureur de l’homme c’était d’apparaitre soudain répugnante à ses yeux. Que des haut-le-cœur lui soulèvent la poitrine quand il pose son regard sur elle. Elle ne serait plus l’inconnue du parc, elle ne serait plus cette jolie femme qui parlait avec lui de tout et de rien, celle qui apportait un peu de soleil à sa vie. C’était léger mais c’était là, chaud et plaisant … Finalement tout avait volé en éclat, et une fois encore ses choix de vie la poussaient dans le précipice de la solitude. Skyla se détestait et se promettait d’en finir avec tout ça rapidement … Il lui restait encore une année d’étude pour son frère à mettre de côté … après ça, elle pourra enfin s’enfuir, sortir de cet enfer … elle économisait le moindre centime et suait son corps à s’en détruire l’âme. Il fallait qu’elle passe à autre chose … vraiment … et ce silence accusateur et pesant n’aidait en rien. Il ne semblait pourtant pas hostile, tout du moins pas vis-à-vis d’elle… Skyla ne savait comment réagir alors quand il lui demanda ce qu’était le paquet elle sortit doucement de sa torpeur en crispant ses doigts sur le papier. « C’est … c’est pour toi … c’est … » Faire une phrase cohérente lui paraissait soudain bien compliqué. Elle déglutit et lui tend alors, le déposant sur la table basse entre eux. Etrangement cela ressemblait à un cadeau pour faire la paix, enterrer leur hache de guerre … mais Skyla avait conscience que c’était bien loin d’être suffisant. Elle avait choisie des draps simple, couleur bleu nuit, comme les yeux de l’homme qui lui faisait face.
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Re: you light my darkness ft andybb | Dim 30 Déc - 4:00 Citer EditerSupprimer
Andrew ne savait pas comment il devait réagir à ce qu’elle lui disait. Il ne savait pas lui-même ce qu’il ressentait. Il voulait lui tirer de toutes responsabilités mais il ne pouvait pas nier qu’elle l’avait entrainé là dedans. On ne parlait pas d’une simple affaire de désaccord à propos du port d’arme. Elle l’avait presque impliqué dans une affaire d’homicide. Encore aujourd’hui ils risquaient de se faire attraper et qui irait les croire… Une pute et un étranger ! Il posa ses yeux sur elle, l’observant plus attentivement. Il n’aurait jamais cru qu’elle pouvait aller si loin pour de l’argent. En avait-elle tant besoin ? Il ne pouvait pas se mentir… Ca le rebutait. Imaginer qu’autant d’hommes l’avaient touché pour de l’argent ne le mettait pas à l’aise. Mais il avait surtout pitié. De la peine d’être aussi désespéré qu’on puisse en arriver là. Andrew avait encore plus de questions mais il ne voulait pas les réponses. Elle posa le cadeau devant lui. Sa gorge se serra. Il voulait accepter ce cadeau mais à la fois il voulait le jeter de la table. Il le prit entre ses immenses mains et le déballa. Il ne savait pas à quoi s’attendre. Quel genre de cadeau pouvait-elle lui faire ? Un livre ? C’était des draps aussi bleus que le ciel de cette nuit. Il sourit légèrement forcé et leva les yeux vers elle. < Merci > Il regarda à nouveau son cadeau qu’il tenait dans la main. < Je vais faire du thé. > Il se leva rapidement pour fuir cette pièce où l’ambiance lui devenait trop pesante. Il s’appuya avec élan sur le rebord de son évier tout en soufflant. Il essaya de se calmer avant d’attraper la teiller qu’il rempli d’eau. Pendant qu’elle chauffait, il passa son visage sous le robinet. Il avait trop chaud, il devait juste reprendre ses esprits.
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Re: you light my darkness ft andybb | Sam 23 Fév - 22:31 Citer EditerSupprimer
Elle suffoque. Skyla voudrait partir mais ses jambes ne pourraient pas la porter. Elle le regarde quitter la pièce et ravale ses larmes. Elle ne sait pas ce qui lui faisait le plus honte. Son histoire, ses problèmes, l’avoir entrainé dedans … ou sa réaction, ou plutôt son manque de réaction. Elle ne savait comment l’interpréter même si elle avait bien vu cette lueur de dégoût dans son regard quand elle lui avait dit ce qu’elle faisait. Elle essayait de ne pas en avoir la nausée. Personne ne pourrait comprendre pourquoi elle fait, pourquoi elle a commencé, et comment l’engrenage l’a détruit … et ce qu’elle redoutait le plus c’était le jour où son frère l’apprendrait … Skyla n’était pas croyante mais elle priait de toutes ses forces pour que son frère ne l’apprenne jamais. Elle ne supporterait pas de le voir dégoûté, furieux … non elle ne le supporterait vraiment pas et elle était certaine que ce jour-là elle aurait l’impression de mourir de l’intérieure. Allez Skyla tient le coup encore un peu et tu pourras tout cesser … Il faut juste que tu puisses espérer que la vie ne te joue pas plus de mauvais tour. Elle crispe ses doigts sur ses manches, comme chaque fois qu’elle est tétanisée et dépassé par la situation. Elle renifle doucement en fixant dans le vide et écoute Andrew faire ses affaires dans la cuisine pour leur préparer du thé. Etait-ce vraiment nécessaire pour elle de rester ? Il l’avait remercié pour les draps mais ne montrait rien de plus de que la froideur et de l’incompréhension. Elle ne pouvait pas lui en vouloir mais elle mentirait si elle disait que ça ne la blessait pas. Elle appréciait Andrew, c’était un homme doux et gentil, un homme qui avait toujours pris le soin de la saluer dans le parc … et quand elle était encore la fille du parc il posait toujours un regard doux sur elle. Il tenait son commerce, répétait tous les jours cette même routine et il affichait toujours des sourires chaleureux qui donnait à Skyla l’envie de le regarder sans se lasser … elle allait parfois à sa tarterie juste pour le plaisir de le voir discuter avec ses clients. De rire quand il se trompait dans son coréen, ou d’afficher un air perdu quand il ne comprenait pas une commande … elle le trouvait adorable et craquant, rassurant et calme … c’était peut-être pour ça que s’est lui qu’elle était venue trouver … lui et pas un autre ? Ou bien était-ce parce qu’elle avait son cœur qui s’emballait parfois quand elle reconnaissait sa silhouette au loin. Elle se mentait à elle-même et restait confortablement dans un son déni. Elle avait tout gâchée. Prenant son courage à deux mains elle se redresse et s’avance doucement vers la cuisine « Andrew … » souffle-t-elle sur le pas de la porte « Tu n’es pas obligé de te forcer … » murmure-t-elle comme pour lui oter un poids des épaules. Elle ne lui en voudrait pour rien au monde. « Si tu as des questions j’y répondrais … mais je peux partir et ne jamais revenir. » elle ne voulait pas s’imposer à lui, ni l’incommoder de sa présence. « Personne ne sait que je … je fais ça … » souffle-t-elle pour lui demander, malgré que ça puisse paraitre être évident, une discrétion totale … elle s’incline bas vers lui et déglutit restant baissée de longues secondes avant de se redresser pour partir vers la porte d’entrée. Elle ne sait même plus si elle partait pour le soulager ou pour fuir.
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Re: you light my darkness ft andybb | Lun 25 Fév - 0:54 Citer EditerSupprimer
Andrew jouait à ce jeu qu’il avait inventé. Il observait les clients, les passants, les gens et il leurs inventait des vies qu’ils ne vivaient certainement pas. A la tarterie il y avait le vieux monsieur du comptoir. Il l’imaginait être un ancien capitaine de navire. Il avait connu des centaines de femmes sans jamais briser leur cœur pour autant. Son seul grand amour était l’océan. Elles lui avaient pardonné car on ne peut rien y faire quand la mer vous appelle et elles le savaient parfaitement. Aujourd’hui il était peut être trop vieux pour continuer sa vie sur l’eau mais il n’était pas seul. Il avait un fils avec qui il mangeait de temps en temps. Il devait surement lui raconter ses aventures, aventures que le plus jeune devait connaitre par cœur mais qu’il adorait entendre encore et encore. Quand il les voyait, Andrew souriait. Il savait que rien de tout ça n’était réel mais tant qu’il ne connaissait pas la vérité, il avait encore l'espoir que son histoire ne soit pas complètement fausse. Il aimait croire qu’en les transformant en héros de romans il leur accordait une vie qu’ils auraient voulu avoir mais qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion de vivre. Et qui ne voudrait pas être le héros d’une belle histoire ? Ca faisait des années qu’il jouait à ce jeu et il ne s’en lassait pas pour autant. Quant à son histoire préférée, c’était une récente. Celle de la fille du parc. Il n’avait jamais parlé de ce jeu à personne mais il avait failli lui raconter à elle, lui raconter son histoire. Cette jolie femme. Elle était heureuse, c’était sûr. Il n’avait jamais inventé une histoire triste de toute façon. Parfois, lorsqu’elle riait, elle riait comme un petit cochon. Ce n’était que des détails mais c’est ce qui rendait les histoires plus intéressantes et vraies. Quand elle était nerveuse, elle jouait ses cheveux les replaçant sans cesse derrière son oreille. Elle disait ne pas croire aux fantômes mais dans le fond, elle avait parfois peur quand elle entendait un bruit suspect chez elle. Elle aimait lire des romans policiers. Elle avait voyagé, elle avait fait le tour du monde et parlait plusieurs langues, elle collectionnait même des objets qu’elle avait ramené de chaque pays visités. Elle était gentille. Elle devait aider sa voisine, une vieille dame, à monter ses courses. Il était persuadé que ses voisins l’appréciaient. Elle lisait ses romans assise sur le rebord de sa fenêtre. Elle trouvait qui était le meurtrier presque à chaque fois. Finalement il ne lui inventait pas vraiment une autre vie, il se demandait juste comment elle était dans la réalité. Mais jamais il n’avait pensé qu’elle pouvait… Que sa vie était si triste. Il aurait préféré que son histoire soit vraie. C’était pour ça qu’il les gardait pour lui. Il réalisait qu’il n’avait jamais trouvé de métier qui lui correspondait. Il avait pensé à bibliothécaire, agent secret, professeur des écoles, architecte, archéologue et même astronaute mais ça ne collait jamais vraiment. C’était surtout parce que ce n’était pas ce qui l’intéressait. Ce n’était pas son métier qui la définissait. Ce n’était pas ce qu’elle faisait pour subvenir à ses besoins qui faisait d’elle, elle… Il rouvrit les yeux en entendant le son strident du sifflement de la teiller indiquant que l’eau était bouillante. Il la prit et la plaça sur un plateau avec des tasses et le thé. Il avança dans le salon veillant à ne rien renverser. Il posa le plateau sur la table basse et remplie les tasses avec l’eau. < Je te laisse choisir le thé. > lui dit-il en souriant. < A moins que tu préfères du café… ? > ajouta-t-il réalisant qu’il avait oublié de lui demandé ce quelle voulait. Elle se contenta du thé qui était déjà là alors il s’assit dans son fauteuil, croisant ses mains entre elles et appuyant ses coudes sur ses genoux. Il se racla la gorge dans ce silence de mort. < Hum… Tu, tu sais pourquoi je suis venue ici ? Je veux dire en Corée. > Il la regarda, attendant sa réponse. < J’avais besoin de changement. J’ai été marié. > Il leva sa main gauche lui montrant son alliance toujours à son doigt. < Elle me trompait… Et avec un mec plus jeune ! > Il souffla du nez, se remémorant le moment où ils les avaient surpris. < On se connaissait depuis très longtemps elle et moi. On était tout petits quand on 'est connus, on était voisins. Et on s’est marié jeunes… Trop jeunes. > Il se gratta la tête. < A cette époque je croyais qu’elle était l’amour de ma vie. En fait j’y avais jamais vraiment réfléchi je pense, on était juste ensemble et puis c’est tout… Et puis il s’est passé un truc… > C’était le plus grand euphémisme qu’il pouvait faire. Mais il ne se sentait pas encore prêt à lui parler du décès de sa mère. < A partir de là, tout est allé très vite. C’était la dégringolade. C’est peu de temps après que j’ai découvert qu’elle me trompait. C’était un peu la goutte d’eau qui venait de faire déborder le vase. > Il soupira, regardant le sol. < Je me demandais ce que j’avais bien pu faire de si mauvais pour mériter un tel châtiment… Si j’étais resté chez moi… Je sais pas ce qu’il me serait arrivé… J’avais touché le fond… Sur un coup de tête j’ai tout plaqué pour tout recommencer ici. Un nouveau départ… > Il releva la tête vers elle, la regardant tendrement. < Là où je veux en venir c’est que, parfois on doit faire ce qu’on a à faire pour survivre… On a pas tous la chance d’avoir une vie tranquille. On a tous une histoire à raconter. > Il fit une pause, ne sachant pas s’il pouvait continuer. < C’est quoi ton histoire ? > Lui demanda-t-il la regardant droit dans les yeux.
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Re: you light my darkness ft andybb | Mar 26 Fév - 12:37 Citer EditerSupprimer
Skyla ne savait pas si Andrew l’ignorait parce qu’il était furieux contre elle ou si c’était parce qu’il était perdu dans ses pensées. Il semblait se complaire dans une bulle où il était difficile de l’atteindre et Skyla avait beau tenter de lui parler elle n’avait droit qu’au silence. Il ne semblait même pas avoir remarqué qu’elle s’était tenue sur le pas de la porte et qu’elle lui avait proposé de partir. Il n’avait perçu que son thé et s’était très largement perdu dans son monde. Elle l’avait suivi en silence, reprenant place sur le canapé en triturant ses manches plus encore. Elle n’était pas certaine de la suite des événements et ne comprenait pas la logique de l’homme en face d’elle. Chacun réagissait aux événement à sa façon. Ce qui était le plus douloureux pour Skyla à cet instant c’était de savoir s’il aurait toujours un peu de considération pour elle. Comment pouvait-elle affronter son regard ? Comment pouvait-elle ne serait-ce que vouloir qu’il puisse encore lui adresser la parole ? Se voyait-elle assez courageuse pour lui dire qu’au-delà de tout ce qu’il avait vécu, avant tout ça, avec cette nuit-là, qu’Andrew lui plaisait. Qu’il avait une aura apaisante et rassurante et qu’elle donnerait tout pour redevenir cette inconnue du parc où elle pouvait à loisir observer son sourire et se sentir … normal. Maintenant que la vérité avait explosé elle ne serait plus jamais que cette pute qu’il avait aidée dans une ruelle sans trop savoir pourquoi. Elle baisse les yeux et l’écoute lui raconter son histoire. Andrew semblait avoir vécu assez de peine pour le restant de sa vie, elle culpabilisait plus encore de lui avoir faire rater son nouveau départ. Elle n’osait imaginer l’état de colère qu’il devait ressentir face à cette femme qui l’avait entrainé dans une spirale écœurante mais surtout dangereuse. La pute et l’étranger. Quelle histoire romanesque. Toute fois ces derniers mots la frappe en plein cœur et elle doit planter ses ongles dans la paume de ses mains pour ne pas pleurer. Parfois on doit faire ce qu’on a à faire pour survivre… C’était sûrement la première fois que quelqu’un mettait des mots sur le calvaire qu’elle vivait depuis des années. Calvaire qu’elle avait choisi et qu’elle choisissait encore aujourd’hui. Elle passa une main sur son visage pour se cacher et déglutit. Son histoire à elle … ? Elle n’était pas des plus reluisantes mais elle n’avait pas envie d’en avoir honte … Elle renifle en essuyant brièvement sa joue et souffle « Une descente aux enfers assez classique … » murmure-t-elle avant de lever son regard vers la fenêtre où le ciel bleu bien que froid se découpait. « On a découvert l’intelligence avancé de mon petit frère dès son plus jeune âge. Mes parents étaient issus de la classe moyenne mais ils ont pourtant tout fait pour mettre de l’argent de côté pour nous offrir des études en adéquation avec notre niveau… Le plus grand rêve c’était de voir Seeley rejoindre la Yonsei. Je les revois assis autour de cette table à faire des plans sur l’avenir et les crédits qu’ils pourraient contracter pour lui offrir l’avenir décent qu’il méritait. J’avais rapidement accepté l’idée de viser une université moins renommé mais qui m’aiderait dans tous les cas à devenir la femme que je voulais être … » elle grimace, ce qui ressemblait davantage à un sourire triste et désabusé. « Mes … mes parents sont morts dans un accident de voiture quand j’avais 16 ans, seeley n’était encore qu’un gamin … on a été confié à notre tante, nous et l’argent mit de côté par nos parents … C’était une femme gentille mais … qui n’avait pas envie de porter le poids de deux enfants … » souffle-t-elle ne comprenant toujours pas pourquoi elle trouvait encore des excuses à sa tante. Peut-être parce qu’elle ne voulait pas se dire que le seul parent qui leur restait avait été aussi abjecte qu’écœurant avec eux. « Quand j’ai eu 18 ans j’ai voulu récupérer l’argent pour qu’on puisse déménager, j’ai fait les demandes pour devenir la tutrice légale de Seeley, j’ai arrêté mes études et j’ai commencé à bosser. » les larmes lui montent encore aux yeux lui faisant pousser un râle d’agacement en basculant la tête en arrière. « Pardon … » souffle-t-elle gênée d’ainsi étaler sa peine. Elle souffle, reprends ses esprits et reprends « Ma tante a vidé les comptes avant qu’on ne puisse voir la couleur de cette argent. J’avais de quoi tenir quelques mois dans cet appartement maudit. Seeley bossait comme un dingue pour réussir ses études, on avait parfois à peine de quoi manger dans le mois. C’était pas une vie, pas pour lui … » elle grimace « J’ai essayé … j’ai essayé de cumuler les petits boulots, de faire des heures supp. Mais je n’arrivais jamais à avoir assez d’argent pour rembourser nos crédits et acheter de quoi manger … j’ai commencé à voler et à piquer dans les caisses. Quel genre de vie c’était ça hein … » souffle-t-elle pour elle-même. « Seeley est entrée à l’université à l’âge de 15 ans … J’avais besoin d’argent … il n’était pas au courant pour notre tante, pour l’argent et il livrait des journaux tous les matins avant de commencer les cours … on était déjà épuisé de vivre avant d’avoir atteint notre majorité. » dit-elle tristement. « Puis un peu avant mes 19 ans un homme m’a approché, il m’a proposé … il m’a … contre de l’argent. A partir de là j’étais foutu … j’avais réussi à me faire autant d’argent en heure que je ne passais à le faire en une semaine … » elle avait fui son regard tout le temps de lui raconter son histoire mais à cette partie, la plus importante elle ne voulait pas avoir honte. Elle soutient alors son regard en soufflant « Ce qui au début n’était qu’occasionnel pour arrondir les fins de mois est devenu mon métier … Seeley pouvait aller à l’université sans se soucier de l’argent, et on pouvait enfin manger à notre fin sans devoir se partager un paquet de pâte … » Ça pouvait paraitre stupide mais ce n'était que cette décence que voulait Skyla. « Puis l’engrenage est devenu de plus en plus difficile à contenir et j’ai l’impression que je ne pourrais jamais me sortir de ce monde … je dois encore mettre de côté 1 an de frais pour l’université de Seeley et après j’arrête. C’est ma limite … » souffle-t-elle bien qu’elle ajoute dans un souffle « mais je suis fatiguée de tout ça … j'en peux plus » elle se penche en avant et passe une main sur son visage pour cacher le malheur qu’elle ressentait. « Je ne peux pas te demander de comprendre Andrew … Mais Seeley mérite tout ça. Il mérite l’avenir qui l’attend et il mérite d’avoir de quoi manger tous les jours dans son assiette. C’est mon petit frère … et plus encore. Je donnerais tout pour lui … tout. » conclut-elle avec un sourire triste.
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Re: you light my darkness ft andybb | Mar 26 Fév - 19:11 Citer EditerSupprimer
C’était comme ça depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Andrew restait piégé dans son monde, un monde fade et sans couleurs. Il y était seul. Il ne pouvait faire confiance à personne. Il mourrait d’envie de parler à quelqu’un de ce qu’il s’était passé, déballer ce qu’il avait sur le cœur, faire sortir toute cette colère qu’il avait accumulé contre elle, contre l’homme, contre tout le monde mais contre la vie, surtout. Hurler sur qui le laisserait faire, faire simplement sortir cette rage, ses peurs, trouver un fautif qui n’avait rien demandé et se libérer à ses dépends même si ça ne l’apaiserait pas plus que de tout garder pour lui. Ce n’est pas parce qu’on a besoin de dire les choses qu’elles ont besoin d’être entendues… Non, ça ne le libèrerait pas, parce que c’était s’attaquer à la mauvaise personne et de la mauvaise manière et si soulager sa conscience signifiait alourdir celle d’un autre alors il préférait s’enfoncer toujours plus loin dans sa solitude et sa perdition. Parfois il s’y complaisait, parfois il se sentait dépérir à petit feu. En réalité, il perdait pieds. Il ne contrôlait plus rien, c’était comme tomber dans le vide sans aucunes attaches pour se rattraper. Il faisait tout pour ne pas voir les flammes qui l’entouraient mais il savait qu’elles étaient là et qu’elles finiraient un jour par le consumer. Il faisait à peine attention à Skyla qui ne savait pas où se mettre. Ce n’était pas contre elle, c’était juste qu’il avait disparu. Certes, son corps était là mais c’était bien la seule chose présente. Skyla devait regretter amèrement de s’être déplacer jusqu’ici. Tout ça pour ça, quelle déception pour elle. Quand Andrew reprit enfin ses esprits, il voulait des réponses à ses questions même si ça ne l’aiderait en rien. Il se disait qu’après tout, il méritait au moins de connaitre toute la vérité. Et puis… On ne se prostitue pas par plaisir, elle avait forcément ses raisons et il voulait les connaitre même si ça voulait dire entrer sans impunité dans son intimité. Il trouvait ça idiot dans un sens. Pourquoi avait-il tant besoin de réponses ? Ne pouvait-il pas simplement oublier et passer à autre chose ? C’était surement parce que, bizarrement il aimait la sentir dans les parages. Ca aurait pu être simplement à cause du secret qu’ils avaient en commun, ils étaient tous les deux impliqués dans cette histoire, mais ça ne datait pas de cette soirée là. Il avait toujours aimé être avec elle. C’était bien pour ça que c’était son histoire préférée, parce qu’il se sentait bien quand elle était là et même aujourd’hui, dans le pire moment de sa vie, il était content que ce soit elle qui soit à ses cotés. Il avait l’impression qu’il pouvait tout lui dire, qu’elle serait là, prête à l’écouter, assise à coté de lui sur ce banc. Cette affaire les avait éloignés. La fille du parc lui manquait péniblement. Il y a toujours deux faces à une pièce, plusieurs vérités à une histoire, ils se devaient peut être, simplement, la vérité l’un à l’autre déjà que personne d’autre ne pouvait l’entendre. C’est pour ça qu’il décida de lui raconter pour sa femme. Son ex-femme. Pourquoi avait-il encore cet anneau à son doigt ? On s’accroche parfois à des détails parce que ça nous rassure. Ca nous rappelle ce qu’on avait même si ça appartient au passé. C’est pour ça qu’on garde nos vieux jouets. Ils restent dans un coin du grenier mais on aime le sentiment de les savoir là, pas loin. Peut être dans l’espoir que tout n’est pas complètement terminé et que tout n’est pas totalement perdu, même si on sait parfaitement que ce qui appartient au passé, reste dans le passé. Il détestait que son ex-femme ait pu le blesser comme elle l’avait fait mais le temps l’avait aidé. Il avait été en colère contre Skyla et parfois haineux de l’avoir connu mais il savait qu’il n’avait pas le droit de lui en vouloir. Aujourd’hui, il trouvait Skyla courageuse. Il savait à quel point c’était difficile de laisser tomber le masque et elle le faisait pour lui. Il était reconnaissant qu’elle lui accorde sa vérité. Andrew avait souffert, c’était un fait, mais Skyla avait survécu à davantage. La voyant si bouleversée, Andy s’en voulait de lui demander tant. Il écoutait attentivement, cherchant simplement à comprendre pourquoi… Pourquoi s’était-elle infligé ça ? Il jouait avec ses mains tellement il était nerveux, son cœur battait plus fort. Comment ses parents avaient-ils pu la laiss... Ils étaient morts… C’était pour ça. Plus il l’écoutait et plus la boule qu’il avait dans le ventre lui donnait la nausée. Il ne savait que trop bien ce que ça faisait que d’être l’enfant délaissé. Il était enfant unique mais Shinji avait été comme un grand frère pour lui et surtout un meilleur fils pour son père. Il ne comprenait pas que les parents de Skyla aient privilégié son petit frère à son détriment. Andrew avait les larmes aux yeux. L’histoire de Skyla faisait écho à la sienne mais il était surtout triste de connaitre de quoi était fait son quotidien. Il avait presque envie de l’arrêter, lui dire qu’il n’en pouvait plus mais il lui devait au moins ça. Si lui n’en pouvait plus, alors elle ?! Que devait-elle dire ? Il lui avait demandé de parler alors il devait l’écouter. Il regardait ses mains relevant de temps en temps le regard vers elle, se taisant. Il sentit qu’elle le regardait. Elle n’avait pas honte, elle n’avait jamais eu honte dans tout ce qu’elle venait de raconter à Andy. Elle souffrait juste terriblement et Andrew comprenait, en partie, sa souffrance, il ressentait la même. Il lui en avait voulu et s’en voulait de lui en vouloir mais il n’avait pas pensé qu’elle se sentait coupable d’avoir eu besoin d’aide. Elle était pieds au mur, sans issues, et quand on perd tout espoir la seule solution c’est d’appeler au secoure. Il ne savait pas pourquoi elle s’était adressée à lui. Quand on n’a plus rien à perdre, on fait des choix irrationnels. Il leva rapidement vers elle, ses joues devenaient rouges de colère. « Mériter » ?! Il méritait le meilleur qu’elle pouvait lui apporter, ça il n’en doutait pas mais elle, elle méritait mieux. < Dis pas ça ! > dit-il d’un ton sec essayant de se calmer. < Ne dis pas qu’il mérite si ou ça ! Qu’est ce que tu mérites toi ?! Tu crois vraiment qu’il mérite que tu te sacrifies comme ça ? > Il mit sa tête dans ses mains puis inspira longuement avant de reprendre. < Je comprends pas comment tu peux dire ça ?! Tu crois vraiment que c’est ce que voudrait ton petit frère ? Qu’il voudrait que tu fasses ça pour lui ? > Andrew était envahi de colère. Penser qu’elle fasse ça parce que son petit frère méritait mieux qu’elle le mettait hors de lui. Pourquoi ça le touchait autant ? Elle faisait bien ce qu’elle voulait, après tout.
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Re: you light my darkness ft andybb | Mar 26 Fév - 20:46 Citer EditerSupprimer
Skyla n’avait raconté son histoire qu’une seule fois, au seule homme avec qui elle avait essayé d’avoir une histoire. Mais elle avait tout fait à l’envers et l’avait perdu. Comment ça aurait pu être autrement ? Qui voudrait d’une femme qui vend son corps ? Qui voudrait d’une femme qui a vendu son corps ? Elle n’était que souillée et sales aux yeux des hommes désormais. De ceux qui la prenne comme un jouet à ceux que l’on dit de bon. Qui voudrait d’elle … si ce n’est un fou pervers ? Qui pourrait l’aimer ? Et Andrew n’avait pas la moindre idée de ce que peut ressentir Skyla à cette idée. C’est une femme, belle, délicate, avec un visage de poupée, qui pourrait faire tourner les têtes. Elle aurait pu devenir mannequin, ou actrice. C’est vrai elle aurait pu devenir n’importe qui sauf ça … quelle tristesse. Elle ne se sent pas vraiment soulagée d’avoir balancé son histoire, au contraire, tout ça lui parait si cliché, si grotesque … Elle s’attend déjà à le voir lui dire tu aurais pu faire d’autres choix ! Tu es la seule qui t’ai précipité dans cette histoire saugrenu et glauque … mais que sait-il du désespoir ? Que sait-il de la faim ? De la peur ? De l’avenir incertain ? A-t-il dû, du haut de ses 18 ans, s’occuper d’un enfant ? De devoir enchainer les petits boulots, en oublier de vivre sa vie … ? Elle ne lui en voulait pas, il ne savait pas, c’était aussi simple, il ne savait pas. Elle garde le visage baissé parce que lui montrer ses larmes étaient bien trop difficile. Elle soupire, avant que son souffle ne se coupe à sa réponse. Elle est surprise de sa colère, plus encore de ses mots. C’était la première fois qu’on lui disait que ce n’était pas ce qu’elle méritait elle. Vraiment la première fois que quelqu’un la plaçait à une place de victime. Elle le fixe surprise, sonnée, scotchée. Elle déglutit difficilement avant de se redresser lentement. Elle aurait pu lui dire merci, lui être reconnaissante … mais la colère de Skyla contenue depuis bien trop longtemps avait besoin d’exploser. Elle serre son poing et souffle « Comment tu peux dire ça ? » Mais la vérité c’est qu’Andrew avait touché une corde sensible. Sa voix qui cri le fait crier plus encore. Elle vacille et lui réponds alors montant d’un ton « Comment tu peux savoir ce qu’il voudrait tu ne nous connais pas ! » pourtant il avait raison. Tu as raison, il me détesterait, il serait déçu, en colère, il serait tellement amer qu’il n’osera plus me regarder en face et il serait bien capable de m’abandonner, mais ça, est-ce que tu peux le comprendre ? Elle secoue la tête avant de lâcher un rire douloureux. Elle ne pouvait plus mentir, pas comme ça, pas quand Andrew avait tout compris « Evidemment qu’il va me détester ! Mais qu’est-ce que je suis sensé faire maintenant hein ?! tout arrêter et nous endetter ?! je n’ai pas de diplôme, pas de qualification ! Qui voudrait m’embaucher pour un salaire décent ! » suffoque-t-elle à la simple idée de devoir tout arrêter et reprendre sa vie en main. Son souffle commence à lui manquer alors qu’elle éclate en sanglot en pointant un doigt accusateur vers Andrew qu’elle ne semble même plus voir … Il n’y avait plus qu’elle et son reflet qu’elle détestait « Je mérite pas ça ! Je ne mérite pas ça ! » et alors qu’elle s’approche de lui, son poing s’abat sur ce torse ferme et musclé pendant que sa voix se casse dans un sanglot brisé « J’ai le droit de vivre ma vie ! » Skyla ne retient plus ses larmes et vacille en avant en répétant « J’ai droit de vivre ma vie … » avant de repousser Andrew comme si sa proximité la brûlait …
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Re: you light my darkness ft andybb | Mar 26 Fév - 21:52 Citer EditerSupprimer
SIl se sentait si en colère. Elle ne réalisait donc pas tout son potentiel ?! Il en voulait tellement à ses parents. Il concevait tous les efforts qu’ils avaient du faire pour leur fils, pour qu’il s’épanouisse au maximum mais ne pensaient-ils donc jamais à leur ainée ?! Qui ne voudrait pas lui donner la terre entière ? Ils lui avaient appris qu’elle était moins que son frère et cette idée lui nouait la gorge. Il savait comme c’était difficile de passer au second plan, de n’être qu’un grain de sable sur une plage. Ce sentiment de n’être rien face à cette autre personne dont on ne sait pas pourquoi elle est si exceptionnelle pour tout le monde. Ca le rendait fou qu’elle puisse penser qu’elle doive mettre sa vie entre parenthèses, qu’elle doive sacrifier sa dignité, ses rêves pour son petit frère parce qu’elle pense qu’il vaut mieux qu’elle. Si seulement elle savait ce qu’elle représentait pour Andrew. La fille du parc. Elle n’imaginait même pas à quel point il tenait à elle ! Comment pouvait-elle savoir ? Andrew qui était arrivé dans ce pays, si loin de chez, ce nouveau monde, il était seul et effrayé. On le considérait comme un étranger, un terroriste, les gens avaient peur de lui. Il n’avait que sa tarterie et ses pâtisseries. C’était des temps difficiles pour lui. Il sortait d’un divorce et, surtout, sa mère l’avait quitté. Elle qui le protégeait, qui l’aimait, qui l’aidait. Il n’avait plus personne et plus personne ne l’avait. Pourtant cette fois là, le ciel était d’un bleu éclatant, sans aucuns nuages, comme un signe du destin. C’était une belle journée d’hiver. Le parc était désert et les bancs vides. Une autre journée sans compagnie. Pourtant cette jeune femme s’était approchée, elle lui avait sourie. Son cœur rata un battement sans qu’il ne s’en rende compte. Cet instant fut fugace mais ça l’avait marqué. Elle ne l’avait pas dévisagé, ni été surprise, ni pensé qu’il allait la pourchasser pour avoir son numéro de téléphone. Elle avait été amicale et ça avait réchauffé son cœur. Lorsqu’il revint au parc quelques jours plus tard, il espérait la revoir. Les premières fois il venait en vain et puis il la revu, elle lui sourit à nouveau et ils répartirent chacun de leur coté. Plus ils se voyaient et plus leurs sourires se faisaient insistants, jusqu’à ce qu’ils s’assoient l’un a coté de l’autre et qu’ils discutent. Elle ne savait pas à quel point ça l’avait touché. Elle ne savait pas que cette simple inconnue avait fait bien plus que la plupart de ses proches. Comment faisait-elle pour accepter son sort aussi facilement. Il fut surpris lorsqu’elle le montra du doigt, qu’elle le frappa. Il s’attendait à quoi ? Qu’elle accepte qu’il s’énerve contre elle sans rien dire ?! Quand elle s’était approché, il avait voulu la prendre dans ses bras, lui caresser le dos, la réconforter mais, au moment où il allait le faire, elle le repoussa. Elle devait le haïr. Il lui rappelait tant de mauvais souvenirs. < Ca c’est sûr, je vous connais pas mais je suis certain qu’il voudrait que tu sois heureuse et qu’il s’en voudrait de t’avoir fait subir ca ! > Il serrait les dents, il voulait lui dire, lui crier qu’elle était trop bien pour s’affliger ça. < Tu, tu te rends même pas compte ! > se souffla-t-il à lui-même. < Tu vis pas… T’attends de pouvoir vivre. > Il éclaircit sa voix. < Tu travaillais avant ça pourquoi c’est si différent maintenant ?! Tu mérite tellement plus que ce que tu crois mériter et on dirait que tu t’en rends même pas compte ! > Sa voix était inquiète plus qu’en colère. Il lui prit une main et la regarda droit dans les yeux. < T’étais gentille. Si j’allais au parc c’était pour te voir. C’est… C’est pour te voir. > Andrew continuait à y aller dans l’espoir qu’il la reverrait. Il ne savait pas trop pourquoi il lui racontait ça, peut être parce qu’il se disait qu’elle serait contente de le savoir. < T’as le droit de vivre, mais tu dois le faire pour toi et pas pour quelqu’un d’autre. > Il l’amena vers le canapé pour l’assoir et s’assit avec elle. Il plaça une main dans son dos. < Il y a. > Il réfléchit. < Il y a 3ans et 2mois ma mère est morte. Elle était très malade et je travaillais dur pour l’aider. Quand elle est morte, j’ai tout perdu. J’ai essayé de vivre comme je le faisais mais j’ai fini par réaliser que je devais faire ce qu’il y avait de mieux pour moi parce que, sinon, personne d’autre ne le ferait à ma place. Arrete d’avoir peur et vit ta vie. Ne soit pas un tremplin pour quelqu’un d’autre. >
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