In ho regarda la porte avec une certaine angoisse. Il prit le temps de moduler parfaitement sa voix pour ne pas être étrange. « Oui c'est moi ». Elle continua avec sa deuxième question dont il savait qu'elle avait la réponse. « Oui, je vais bien ». Il se mordit l'intérieur de la joue, il détestait lui mentir mais elle allait s'inquiéter et lui faire la fête en voyant son visage tuméfié. In Ho soupira de nouveau en entendant sa voix lui redemander si il avait besoin d'aide. Continuer de mentir ou lui dire la vérité ? « Tu ne diras rien hein ? Tu le promets ? » Il avait déjà posé sa main sur la poignet de porte, prêt à ouvrir. Il soupira de nouveau avant d'ouvrir doucement la porte, la tête baissée, sa capuche toujours ancré, cachant pour le moment ses blessures. Elle ne pouvait voir que ses mains abîmés. Il se poussa pour la lancer entrer, restant silencieux. Il détestait lui imposer tout ça, lui imposer ses bêtises en pleine poires. Mais en même temps, il avait besoin de Bae. Surtout quand il allait mal.

A l’entente de ses mots Bae serre les dents et souffle de sa voix la plus douce « évidemment mon cœur … » évidemment que tout ira bien parce quoi qu’il ait pu faire, quoi qu’il ait pu dire Bae ne lui en tiendra jamais rigueur … elle savait à quel point son fils se battait contre la vie pour lui en tenir rigueur … il s’accroche à la vie, se bat contre ses démons, il porte sur ses épaules tant de colère et de rancœur que Bo Bae était bien incapable d’en rajouter. Malgré ses maladresses et ses propres faux pas, elle s’employait aujourd’hui à faire de sa vie un paradis confortable. Elle voulait pouvoir lui offrir un endroit où il viendrait se réfugier quand dehors la guerre faisait rage et que dans sa tête tout explosait … rien n’était parfait, rien ne pouvait être infaillible et magistral, mais la jeune femme (grâce à la pureté de son cœur) s’épuisait à transformer sa bonté en douceur pour son protégé. Ils avaient grandi ensemble et aujourd’hui plus qu’à un autre moment il était hors de question qu’elle lâche sa main … elle entre doucement dans la salle de bain retenant son souffle. Elle ne jugera pas, elle n’essayera pas de savoir pourquoi, juste s’assurer que tout va bien … elle déglutit doucement et observe ses mains déjà bien abîmées … elle ne se mettra pas en colère, elle n’a pas besoin, tout ce qu’elle voit c’est la détresse de son protégé, c’est sa douleur, c’est son appel à l’aide … tout ce qu’elle voit ce sont ces émotions trop fortes, celles qui le détruisent … mon pauvre amour … pense-t-elle en caressant sa joue en glissant sa main délicate dans la capuche, sans la retirer, sans chercher à lui relever le visage. Son pouce remplie de douceur vient lui caresser la pommette alors qu’elle souffle « Je peux … ? » demandant la permission de faire basculer cette capuche et voir l’entendu des blessures …

Elle mordille sa lèvre et fait glisser doucement la capuche sur l’arrière de sa tête. Les contusions et hématomes lui soulèvent le cœur, mais elle ne dit rien. Son regard reste doux, masquant la tristesse et la colère de voir son fils ainsi. Une colère dirigée vers ses agresseurs qu’importent qu’ils puissent être les victimes d’In Ho dans un premier temps, elle ne les voyait que comme les bourreaux de son protégé. Elle attrape sa main délicatement et lui embrasse la paume. « Je vais te soigner mon cœur. » murmure-t-elle en caressant le dos de sa main, seul endroit qui semblait être dépourvu de blessure. Elle attrape la trousse de secours qu’elle avait l’habitude de garder à portée de main et l’entraine dans le salon où elle sait qu’il pourra trouver un meilleur endroit pour s’installer. Elle l’assoit dans le canapé et prends place sur le bord de la table basse. Dans un premier temps elle s’arrange pour lui retirer son pull, observant les potentielles grimaces sur son visage. Elle savait, dans ce genre de situation, que son torse avait aussi servi de punching ball. Dieu qu’elle détestait la violence, et pourtant elle serait la première à frapper ceux qui s’en prennent à son fils. Elle souffle d’une voix douce « tu as mal ? » Elle connaissait la réponse mais elle cherchait surtout à savoir à quel endroit il avait mal. Elle se saisit des premières compresses et attaque dans un premier temps les blessures de son visage. Celle qu’elle peut aisément soigner comme à son habitude. Le mal être de son bébé transpirait si fort qu’elle aurait aimé pouvoir lui arracher et la prendre à sa place. Elle supportait difficilement l’idée qu’In Ho puisse souffrir. Alors dans un élan d’amour inconsidéré elle se penche vers lui et embrasse son front. Ses lèvres paraissent si douces sur cette peau abîmée alors qu’elle murmure « Je t’aime tellement mon bébé. » avant de croiser son regard lui criant son amour maternel. Elle reprend ses soins avec douceur et ne pose aucune question.

Les mots s’enchainent et son cœur se brise un peu plus. Pensait-il réellement ce qu’il disait ? Peut-être qu’elle lui avait trop montré son inquiétude à un moment donné … peut-être avait-elle trop montré ce qu’elle ressentait et qu’il avait pris ses craintes pour de la tristesse ? Jamais Bae n’avait été triste ou déçu de son fils, jamais. Elle avait eu peur, elle avait eu envie de le sauver, de l’aider, elle avait eu envie de lui offrir une vie de rêve. Elle s’était inquiété comme le ferait n’importe qui pour sa famille, mais jamais elle n’avait été … déçue. Ça non jamais. Elle savait dans le fond qu’In Ho avait toujours été très dur avec lui-même. Il ne se pardonnait que très rarement ses erreurs et ses faux pas. Bae avait toujours tenté de rester bienveillante avec lui depuis leur retrouvaille, de l’aider sans être intrusive ou donner l’impression de contrôler sa vie. Elle voulait qu’il prenne confiance en lui et qu’il voit combien il était une belle personne … Mais il ne semblait pas le voir. Quelque chose était cassé en lui mais Bae n’arrivait pas à comprendre quoi. « T’abandonner a été la pire erreur de ma vie In Ho. La pire. » souffle-t-elle. Elle se redresse et vient se glisser derrière lui pour l’enlacer en posant sa joue sur son épaule. « Pourquoi tu dis ça … ? Qu’est-ce qu’il s’est passé quand je n’étais pas là pour que tu sois cassé. » finit-elle par murmurer.