est-ce qu’il te reconnaissait ? tu étais là, debout près de ce grand lit d’hôpital et incapable de dire quoi que ce soit. est-ce qu’il savait que son fils aîné se tenait à ses côtés ? maman semblait penser que oui. c’était en tout cas ce qu’elle voulait vous faire penser. la vérité, c’était que tu regardais ton père allongé dans son lit, et tu n’avais plus l’impression que c’était lui. depuis longtemps maintenant. il vous avait quitté, il était parti et vous avait laissé seuls. la maladie l’avait emmené loin de vous. c’est peut-être pour ça que tu as toujours cette peur que d’autres fassent comme lui et te laissent aussi. t’étais le plus grand, c’est toi qui avais le plus de souvenirs de ton père, alors tu te devais de protéger ta petite-sœur et ton petit-frère et de prendre soin de ta mère. tu devais tout faire pour qu’ils ne manquent de rien.

respirer. t’élever au-dessus de tes problèmes.
c’était dans la danse que tu parvenais à faire ça. tu dansais pour des tas de raisons, mais surtout pour toi. tu dansais parce qu’en dansant tu avais l’impression de devenir tellement plus léger. après la danse, ce fut la musique en générale, et puis plus particulièrement le rap.

can i have this dance
« je te présente taeyang ». tu le connaissais déjà, sans lui avoir jamais parlé. tu savais qu’il ne vivait pas très loin de chez toi, et tu n’avais jamais vraiment fait attention à lui. et puis ce soir-là vos yeux se sont croisés, et quelque chose s’était passé. quelque chose d’invisible au début, d’inaudible, presque comme si ça n’était pas arrivé. mais c’était comme si deux êtres s’étaient rencontrés, forcés par une force inexplicable et fatale. tu n’avais rien vu venir, mais plus tu passais du temps avec lui et plus tu t’en rendais compte. au départ il y avait sa volonté d’être idol, comme toi. puis il y a eu son sourire, son regard, lui. lui. lui. lui. toujours lui. quand vos lèvres se sont unies ce jour-là, tu savais que tu l’aimais. que tu devais être destiné à l’aimé avant même la première fois que vous vous étiez rencontré. il y a eu un baiser, puis un deuxième, et d’autres. tu savais que tu l’aimais, mais tu ne le lui as jamais dit. il y avait eu beaucoup d’occasions. même si vous vous cachiez, même si tu ne pouvais pas le crier au monde entier, tu aurais pu le lui chuchoter. t’en étais incapable : et s’il finissait par partir lui aussi ? et il allait partir.
avant que votre histoire ne commence réellement, taeyang avait dû quitter jeju. ses parents étaient morts, il s’en allait pour séoul. qu’est-ce que tu pouvais lui dire ? que tu voulais qu’il reste ? t’avais pas le droit. alors vous vous êtes séparés. et tu as essayé de l’oublier.    

respirer. t’élever au-dessus de tes problèmes. encore.
quelque temps après, ta mère s’était remariée et tu avais quitté l’île toi aussi. tu avais emménagé à busan chez ton beau-père et ton quotidien avait totalement changé. il avait beaucoup d’argent, alors tu fréquentais les écoles et clubs privés. en réalité tu n’avais pas changé. tu poursuivais toujours le même rêve, sans jamais abandonner. t’as eu raison.
yg. ce bâtiment dans lequel tu avais toujours voulu entrer. siwan, à juste quelques mètres de celui que tu voulais devenir. c’était il y a presque deux ans maintenant. peu de temps après ton arrivé à l’agence tu avais déjà rejoint un groupe de trainee.