tu pousses la porte du commissariat sans appréhension. tu n’es pas là parce que tu as commis un crime. tu es là parce que tu as récupéré dans la rue un portemonnaie et que tu veux qu’il retrouve son propriétaire. tu l’as quand même ouvert, mais tu n’as pas réussi à trouver la personne autour de toi qui l’avait perdu. du coup, tu avais pris la décision de le remettre à la police pour qu’ils s’occupent de retrouver cette personne. tu cherches d’un signe de tête un policier libre et tu remarques que la personne qui justement a perdu son portefeuille est là. tu t’avances légèrement vers l’officier et l’inconnu qui porte plainte pour vol. tu t’inclines légèrement en toussant un peu pour leur signaler ta présence. « je suis désolé, mais j’ai entendu votre conversation. » tu sais que ce n’est pas quelque chose à faire, mais tu t’en fiches, faut que tu lui rendes son portemonnaie. « vous avez perdu votre portemonnaie non ? » tu attends une confirmation de sa part avant que tu ne lui tendes avec un sourire sur les lèvres. « je l’ai trouvé par terre en me promenant. je l’ai amené à la police pour qu’ils vous retrouvent mais en fait vous étiez déjà là. » tu espères simplement que la personne ne t’accuse pas de l’avoir volé. parce que tu n’es pas ce genre de personne et qu’honnêtement tu n’as aucune preuve que tu n’as pas volé cette pauvre personne. mais les gens ne sont pas si méchant pas vrai ?

Il n'avait pas fallu grand chose, simplement un petit moment d'inattention, pour que les choses basculent en la défaveur de Lan Huan. Une seconde pendant laquelle elle n'avait pas fait attention au poids manquant dans sa poche, pendant laquelle son porte-monnaie avait eu l'occasion de s'échapper sans aucune vergogne. Elle ne s'en était rendue compte que plus tard, après une bonne distance déjà, et avait rapidement refait le chemin inverse sans retrouver quoi que ce soit. S'il n'y avait surtout que de l'argent dans le porte-monnaie... C'était suffisant pour contrarier la jeune femme. Elle qui ne gagnait pas énormément avec son salaire de réceptionniste et qui faisait en sorte de renvoyer une partie de sa paie à ses parents... Elle avait tout de même besoin d'argent pour vivre. « Je viens pour signaler un vol. » Le commissariat avait été un de ses espoirs et quand elle entendit quelqu'un interrompre son échange avec l'officier, elle tourna la tête aussi sèchement qu'un coup de fouet avant de regarder l'objet incriminé. « C'est bien mon porte-monnaie... Vous l'avez retrouvé par terre ? » A part le retrouver là, où aurait-il pu le trouver ? Dans la poche de Lan Huan, sans doute, mais elle n'y pensait pas encore. « Et bien, merci de l'avoir ramené ici, c'est très gentil... Désolé de vous poser cette question mais, vous n'avez rien pris à l'intérieur, n'est-ce pas ? » Elle tenait à son argent, regardant Ki Hyun - cet inconnu - dans les yeux.

t’avais toujours été comme ça. le bon petit citoyen qui essayait d’aider la population. mais toi, on ne t’aidait jamais. tu avais toujours des personnes pour te prendre de l’argent et t’arnaquer. du coup, encore une fois aujourd’hui, tu te dépêches d’aller au commissariat pour rendre ce portemonnaie que tu as retrouvé par terre. tu reconnais la jeune femme parce que tu l’as ouvert pour voir à qui il appartenait et tu t’introduis dans la conversation entre l’agent et la jeune femme. son regard te transperce et tu es de suite quelque peu intimidé. tu lui tends pour qu’elle l’attrape avant de répondre à sa question. « oui je l’ai trouvé par terre. je l’ai ramassé pour le ramener dans un commissariat. » tu sens son regard accusateur et son ton l’est quelque peu. tu pousses un discret soupir. « je n’ai rien pris à l’intérieur. je l’ai simplement ouvert pour regarder l’identité de la personne à qui il appartenait et essayé de la trouver dans la foule. » tu es de bonne foi. tu ne vois pas pourquoi tu mentirais pas plus que tu ne veux le faire. t’es comme ça, tu es gentil kihyun, plus que ce que les gens pensent à cause de ta taille et de ton visage qui peut ne pas sembler avenant. « il y a des caméras de sécurité partout en ville. vous n’avez qu’à vérifier avec monsieur l’agent si vous ne me croyez pas. » parce que c’est clairement l’impression que tu as. elle ne semble pas te croire et tu peux la comprendre dans un sens. un inconnu qui lui ramène son portemonnaie, ça fait suspect.

N'était-ce pas normal d'avoir des soupçons envers cet inconnu, même s'il avait l'air d'être innocent et bienveillant ? Il était impossible pour Lan Huan de faire confiance au premier venu, d'avaler ses mots attirants comme si ce n'était que de l'eau, même si on pouvait presque lui donner le bon Dieu sans confession. Elle prit donc le porte-monnaie que le jeune homme lui tendait, l'observant encore un instant avant de l'ouvrir. « Je n'ai pas besoin de caméras de sécurité pour savoir ça, je n'ai qu'à recompter ce qu'il y a à l'intérieur. » Oui, son ton était quelque peu incriminant et son regard n'en disait pas moins. Mais même à l'intérieur de ce commissariat de police, les déclarations de ce jeune homme n'étaient pas suffisantes pour qu'elle réussisse à se convaincre de sa bonne volonté et de sa bonne foi. Elle ne pouvait pas lui faire confiance si aisément sur un sujet aussi sensible que son argent, pour lequel elle travaillait dur. Elle se mit alors à recompter ce qu'elle avait à l'intérieur de son porte-monnaie, avant de légèrement hocher la tête d'un air satisfait. « J'ai l'impression que tout est encore à l'intérieur, merci... Je ne pouvais pas vous croire sans vérifier, ce n'est pas dans mes habitudes de simplement écouter et hocher la tête docilement. » Oh non, loin de là... « J'espère que vous ne m'en voulez pas pour ça. » Et quand bien même Ki Hyun lui en voudrait... Ce n'était pas si important que ça, si ?

tu hoches la tête aux mots de la jeune femme sans même tiquer à cause du ton qu’elle employait. tu n’en faisais pas fi parce que ça ne t’atteignais pas réellement. tu comprenais que les gens ne soient pas comme toi. tu étais trop naïf et avais tendance à trop croire ce qu’on te disait comme un enfant alors que tu ne l’étais clairement plus. pourtant, tu le savais que les gens malhonnêtes étaient partout, qu’ils se servent des gens sans scrupules et surtout qu’ils savaient trouver où étaient les plus faibles comme toi. cependant, tu n’arrivais pas à être méchant et ne plus faire confiance aux gens. c’était ton plus grand défaut et tu le savais. tu ne pouvais pas changer qui tu étais malheureusement, même si tu voulais essayer parce que ça te pesait d’être comme ça. sauf que tu ne le pouvais tout simplement pas. tu étais voué à rester comme ça à vie. tu attends donc qu’elle finisse de recompter et tu souris quand elle se rend compte qu’elle a tout. « ne vous inquiétez pas. je comprends tout à fait. » après tout, tu n’étais qu’un inconnu et elle n’avait aucune raison de te faire confiance. les autres personnes n’étaient pas comme toi à se faire arnaquer à tout va. dans la même situation, toi, tu n’aurais même pas vérifier que tout était là. tu aurais fait confiance presque aveuglément à la personne, parce que tu étais comme ça. « ah non je vous en veux pas. c’est normal d’être suspicieuse quand un inconnu vous ramène votre porte-monnaie. » tu n'étais pas en colère, au contraire. tu comprenais.

Une fois que la jeune demoiselle avait eu l'occasion de vérifier le contenu de son porte-monnaie avec une certaine attention, elle put paraître un peu moins agressive sans baisser sa garde pour autant. Pouvait-on dire qu'elle avait l'air aussi sympathique et agréable qu'une porte de prison ? Dans une situation telle que celle-ci, c'était un peu le cas... Lan Huan n'était pas fondamentalement méchante, elle refusait juste de faire confiance au premier venu, surtout sur une affaire aussi triviale que celle de l'argent. « Vous auriez peut-être fait la même chose si vous aviez été dans la même situation, l'argent n'est pas quelque chose avec lequel je peux plaisanter facilement. » Minuscule parcelle de sa vie dévoilée dans ces quelques mots, pour lesquels elle ne dirait rien de plus. La jeune demoiselle n'avait pas pour habitude de beaucoup parler d'elle-même, elle préférait largement parler des autres. Les commérages étaient même devenus un jeu pour elle, un jeu amusant auquel elle prenait part. « Et bien alors, merci encore une fois... Vous devez avoir des choses à faire et je m'en voudrais de vous faire attendre plus longtemps ici. » Et puis, comme elle n'allait pas déposer de plainte, elle n'avait plus grand chose à faire ici non plus.

tu secoues la tête aux mots de la jeune femme. non tu n’aurais pas fait pareil dans sa situation parce que tu avais tendance à trop faire confiance aux gens malgré que tu te fasses avoir bien trop souvent. pourtant, tu ne dis rien préférant simplement acquiescer à ses mots. « peut-être. » tu ne veux pas lancer de débat parce que tu sais que tout le monde ne pense pas comme toi. pire, tu dois être l’un des seuls à penser de cette manière. mais c’était comme ça que tu étais et tu ne pouvais pas faire autrement malheureusement. tu ne pouvais pas changer ta façon d’être. tu souris à la jeune femme quand elle te remercie encore une fois. « ne vous inquiétez pas c’est normal. c’est mon rôle de citoyen. » rôle que tu prenais certainement trop à cœur. parce que tout le monde n’aurait pas ramené ce porte-monnaie à la police. tu t’inclines donc devant la jeune femme avant de faire la même chose devant les officiers et tu prends la direction de la sortie. qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? tu prends alors ton téléphone et tu sens quelque chose tomber de ta poche. tu le ramasses et tu ne reconnais pas ce bout de papier. ça ne doit pas être à toi. il a du sortir du porte-monnaie de la jeune femme. tu attends qu’elle sorte et tu l’interpelles à nouveau. « excusez-moi. ceci est resté coincé dans ma poche. je vous le rends. »

Lan Huan continua d'observer le jeune homme après qu'il ait pris le temps de s'incliner devant elle et les policiers en guise d'au revoir respectueux, le regardant sortir de la station de police avant de finalement déporter son regard sur les agents de police. « On dirait donc que le problème est résolu, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps... Désolée pour le dérangement, passez une bonne journée. » Elle s'inclina doucement à son tour, d'un air neutre comme on lui avait si bien appris à le faire à l'hôtel. Quand elle était arrivée pour demander un poste au Sheraton, à Séoul, ils l'avaient regardée comme si elle était un alien, comme si elle était incapable de faire quoi que ce soit. Mais elle était capable de parler, elle maniait les mots et les langues, ne restait plus qu'à lui apprendre tout le reste pour en faire une parfaite employée. Elle recompta une dernière fois dans son esprit l'argent qu'elle avait gagné à la sueur de son front et qu'elle avait retrouvé dans son porte-feuille avant de doucement remettre en place une mèche de cheveux rebelle, quittant le poste de police pour retomber sur... Ce jeune homme, qui semblait encore avoir quelque chose à lui dire. Quand il lui tendit le papier, elle le regarda fixement d'un air incrédule. « Vous attendiez d'être dehors pour me redonner encore quelque chose après avoir fait mine que vous n'aviez plus rien sur vous... Vous avez encore des choses à cacher que les agents de police auraient bien aimé savoir par rapport à mes affaires ? » Elle prit alors le papier dans un soupir, un soupir lassé, comme si tout ce petit manège allait devoir recommencer, encore et encore.

tu n’étais pas le genre de personne à être mauvaise. tu passais ton temps à aider quand tu pouvais et à te faire avoir quand on te prenait pour un con. jamais tu n’avais pensé voler quelqu’un ou même être quelqu’un de mauvais. c’est pour cette raison que tu attends la jeune femme pour lui rendre ce que tu avais dans la poche et qui est tombé de son portemonnaie. tu comprends la réaction de la jeune femme même si tu ne l’approuves pas totalement. si les gens étaient moins méfiants peut-être qu’il y aurait moins de guerres, moins de disputes. ou alors, c’est parce que toi, tu es trop naïf. « mais absolument pas. » t’es pas vraiment outré, juste un peu déçu qu’on puisse penser que tu es malhonnête. certes, elle ne te connait pas. mais quand même quoi. tu pousses un soupir agacé avant de reprendre la parole. « écoutez, si vous voulez on retourne à l’intérieur. je me fais interroger et ils regardent les vidéos des caméras. ça me dérange pas, parce que je n’ai rien à me reprocher mademoiselle. » et c’était vrai, tu n’avais fait que ton boulot de citoyens. « ils peuvent même me fouiller si ça vous rassure et vous permet d’enfin admettre que je n’ai rien fait de mal. » parce que ça commençait à légèrement te courir sur le haricot qu’elle soit si suspicieuse. la prochaine fois, tu le donneras aux flics et puis tu t’en iras sans rien dire.

Moins aimable que Lan Huan tout en restant dans la politesse, à ce moment précis, c'était sûrement difficile à trouver. Mais elle avait toujours été ainsi et la confiance envers les autres n'était pas quelque chose qu'elle pouvait accepter facilement. Non pas qu'elle était paranoïaque et qu'elle considérait que le monde entier pouvait lui en vouloir, mais elle refusait d'être blessée par des personnes en qui elle aurait pu croire. Elle refusait de se laisser berner par des belles paroles. Elle refusait d'être aussi crédule que quelques demoiselles dont elle entendait parfois parler, quand les rumeurs circulaient, qui tombaient dans des situations inimaginables à cause de fausses promesses de rêve qu'elles gobaient sans mal. « Alors pourquoi avez-vous attendu ? Pourquoi me donner des raisons supplémentaires de ne pas croire en votre potentielle bonne foi ? Votre pensée et vos actions sont contraires, vous n'êtes pas logique. » Mais elle ne voulait pas encore perdre de temps à essayer de se dépêtrer de cette situation fâcheuse, elle voulait juste pouvoir retourner vaquer à ses occupations sans avoir à se préoccuper d'affaires perdues. Elle continua d'observer l'homme en l'écoutant parler, lui qui semblait lui aussi lassé d'être traîné en rond. « Et si vous plongiez encore une fois vos mains dans vos poches, pour vérifier que vous n'avez plus rien qui m'appartient ? Soyez honnête en le faisant et rendez moi ce que vous avez encore, si vous avez oublié des choses, s'il vous plaît. Après ça, je vous laisserai une bonne fois pour toutes. Promis. »