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En apesanteur (#JIYI)

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En apesanteur (#JIYI) | Sam 12 Jan - 11:45
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En apesanteur
Ji Hwan & So Yi [JIYI♡]
J'arrive à me glisser juste avant que les portes ne se referment, en apesanteur. Pourvu que les secondes soient des heures, en apesanteur. Pourvu qu'on soit les seuls dans cet ascenseur
Sept heure cinquante-cinq. Un énième employé s’inclina face à Ji Hwan avant de chuchoter à son collègue des interrogations face à la présence de Monsieur Lim devant les ascenseurs du rez-de-chaussée à cette heure-ci. Il ne pouvait pas nier qu’il ne devrait pas être ici à cette heure-ci, surtout à attendre quelqu’un. N’importe qui pouvait deviner qu’il était dans l’attente de quelque chose, à moins qu’il soit ici juste pour regarder si les employés prenaient l’ascenseur correctement. De toute évidence, aussi démoniaque soit sa réputation au sein de l’entreprise, il n’était pas fou à ce point-là. Il ne restait donc qu’une option qui animait déjà les bureaux : le fils du grand président de l’entreprise attendait quelqu’un au rez-de-chaussée de l’entreprise. Ce même président réputé pour n’avoir rien d’autre dans la vie que son travail et des rumeurs avec sa secrétaire. Aussi stupides les rumeurs pouvaient être par moment, Ji Hwan ne pouvait que leur donner raison pour ce jour-là ; il était bien en train d’attendre que So Yi arrive au travail.

Il avait toujours eu conscience que son plan était égoïste. Il n’était pas stupide ni impulsif pour créer des plans sans savoir les conséquences possibles. En amenant So Yi à la fête de son anniversaire, en la faisant porter une si belle robe, en annonçant les ruptures de ses fiançailles à ce même endroit, il savait parfaitement que les rumeurs s’enflammeraient, tout comme les bouches cruelles des actionnaires qui ne pouvaient que maudire les autres. Il était indéniable que, de toute façon, c’était dans cet objectif précis qu’il l’avait traînée à la fête alors qu’elle ne voulait pas y aller ; c’était pour que l’impact soit fort, pour que son père soit furieux. Pourtant, une chose était certaine : il avait sous-estimé l’impact de cette soirée sur So Yi. Aussi inconfortable et en colère qu’elle fut après l’annonce, Ji Hwan s’était dit jusqu’à là que ça finirait par passer. Brin d’innocence ou de stupidité, personne ne le savait, mais dans son plan, So Yi finissait forcément par passer à autre chose et ils retrouvaient leur relation normale. Si tout, jusqu’alors, s’était déroulé parfaitement, c’était une nouvelle fois So Yi qui n’agissait pas comme les calculs du président l’avaient prévu.

Deux semaines étaient passées. Deux semaines où la froideur de la secrétaire à son égard avait sans aucun doute égalé sa froideur à lui à l’égard des autres, si ce n’était surpassé. Elle ne lui adressait plus la parole, elle ne lui parlait plus, c’était à peine si elle le regardait parfois. Pourtant, elle faisait correctement son travail, comme elle l’avait toujours fait : et c’était ça qui avait laissé de l’espoir à Ji Hwan. Si vraiment elle lui en voulait autant, si vraiment cette soirée avait été si horrible pour elle, alors elle se vengerait en ne venant plus du tout, ou en venant pour ne rien faire au travail. Comme s’il ne la connaissait pas. So Yi faisait toujours correctement son travail, il n’aurait pas dû voir là-dedans un signe qu’elle allait lui pardonner avec le temps sans qu’il ne fasse rien. Il avait compris qu’il s’était trompé sur toute la ligne le vendredi précédent, quand il avait trouvé une lettre de démission reposant sur son bureau, au nom de Hong So Yi.

Jusqu’alors, il avait pensé sans douter une seule fois qu’il valait mieux sacrifier sa relation avec So Yi plutôt que sacrifier son plan. Se venger de son père et rompre les fiançailles avait toujours paru plus important que comment So Yi pouvait se comporter après la fête, ou comment elle pouvait se mettre à le détester. Or tout ça, c’était dans l’optique qu’elle finirait par se calmer au bout d’un certain temps. Mais les chances que cela arrive s’envolant avec la présence de la lettre de démission, Ji Hwan s’aperçut que son plan avait peut-être été erroné depuis le début. Peut-être qu’au final, le lien qu’il entretenait avec So Yi avait plus d’importance à ses yeux que le désir de se venger de son père. Sinon, rien ne pouvait expliquer que l’orgueilleux Ji Hwan, celui qui jamais ne s’était excusé pour ses actes cruels, soit ainsi à attendre sa secrétaire – rien de plus que sa secrétaire – simplement pour éviter sa démission et sa disparition. Puis il ne pouvait pas le nier. L’avoir à ses côtés si froide et impassible était insupportable pour lui. D’autant plus qu’il n’avait pas oublié pourquoi il l’avait embauché ici. Ce n’était pas par désir de vengeance comme il lui avait fait croire mais parce qu’il n’avait vu que ce moyen pour la protéger des rumeurs les plus cruelles. Rumeurs qu’il avait lui-même recréées. Alors oui. Son plan était un pur échec parce qu’il avait foutu en l’air son plan initial : celui de ne pas faire d’un enfer le retour de So Yi en Corée.

Huit-heure. Comme prévu, elle était digne à elle-même. Lettre de démission ou non, rancœur ou non, elle embauchait toujours pile à l’heure. Elle ne mit que quelques secondes à marcher jusqu’aux ascenseurs et un rapide regard sur le côté de Ji Hwan lui indiqua que, même si elle ne disait rien et ne le montrait pas, elle l’avait remarqué. Il fallut attendre à peine un peu plus pour que l’ascenseur descende. Tous les employés s’apprêtèrent à le prendre mais reculèrent en voyant le président monter. C’était une des règles de base de ne pas monter dans le même ascenseur que le président, à moins d’être sa secrétaire. Mais comme il s’en était douté, même sa secrétaire ne monta pas dans l’ascenseur. Ils n’étaient plus à une ou deux rumeurs près, les autres pouvaient s’imaginer ce qu’ils voulaient : les portes déjà à moitié refermées, Ji Hwan saisit en quelques secondes seulement le bras de l’employée pour la traîner de force à l’intérieur, contre lui, et une fois les portes fermées et l’ascenseur en mouvement, il appuya sur le bouton d’urgence pour bloquer l’ascenseur. Il ne s’attendait pas à ce que So Yi reste silencieuse face à son geste, mais il n’avait pas d’autre choix que celui-là pour lui parler sans être dérangé ou sans qu’elle ne le fuit.

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Re: En apesanteur (#JIYI) | Dim 13 Jan - 12:44
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Ji Hwan & So Yi [JIYI♡]
J'arrive à me glisser juste avant que les portes ne se referment, en apesanteur. Pourvu que les secondes soient des heures, en apesanteur. Pourvu qu'on soit les seuls dans cet ascenseur
Soyi ne leur donnerait jamais satisfaction. Comme chaque matin depuis la signature de son contrat elle était venue travailler avec les meilleures intentions professionnelles. Elle était restée fière, elle était devenue froide. Elle n'avait que ça à faire de toute façon, travailler, pour ce que ce job chronophage avait déjà pris de sa vie personnelle au cours des derniers mois, et pour ce qu'il venait de lui arracher de sa dignité, pas plus tard que la semaine passée.

Huit heures. Ses habitudes n'ont pas changé. Elle pointe son badge à l'entrée des grands bâtiments, sans faute, soucieuse de ne jamais dépasser son horaire. Elle avait toujours attiré les regards intéressés de certains employés aveuglés par le pouvoir, l'argent et la possession de jolies choses, aussi. C'était devenu pire depuis le début de la semaine "est-ce que je peux vous offrir un verre" et Soyi les fixait longtemps, intensément jusqu'à leur faire ressentir le malaise de son silence pesant. Lorsqu'elle partait, sans leur adresser autre chose qu'un regard désintéressé et vitreux, faute de mieux, ils prenaient la mouche et ajoutaient leur pierre à l'édifice "regarde-la, elle s'croit mieux que tout le monde mais c'est tout ce qui lui reste." Effectivement, il ne restait plus grand chose à Soyi excepté sa dignité, et elle y tenait.

Deux semaines étaient passées et Soyi n'attendait plus de Ji Hwan qu'il bouscule ses habitudes pour elle. Il avait été le parfait connard, héritier sans cœur et condescendant, triptyque typique, qu'il avait toujours été et semblait s'en satisfaire ces jours-ci encore plus que tous les autres jours. Les femmes se pâmaient devant lui à en devenir ridicules, chaebol élégant à la personnalité complexe devenu du jour au lendemain le célibataire le plus en vogue du début d'année. Elle en avait la nausée.

Volontairement, elle avait mis de la distance entre elle et Ji Hwan. Elle avait laissé tomber toute forme de complicité, de proximité ou peu importe ce que c'était entre eux. Elle s'adressait à lui dans un registre poli et formel, celui qu'elle aurait toujours du employé envers lui et qu'elle avait failli d'utiliser, encore une fois par question ô combien stupide de fierté. Il avait été surpris, elle l'avait remarqué. Mais il n'avait pas fait de remarque, tout comme il ne s'était jamais excusé pour son comportement et c'était ça, le vrai Ji Hwan.

Soyi en était certaine à présent, elle voulait démissionner et elle se fichait complètement de l'avis de ceux qui auraient juger sa décision immature et complètement précipitée. Ils n'étaient pas à sa place. Ils étaient confortablement installés sur leur chaise de bureau à ne pas en foutre une de la journée. Le déjeuner était devenu la fourmilière des saloperies les plus dégradantes et même s'ils persistaient à l'inviter à leur table, Soyi préférait déjeuner à son bureau (elle n'avait de toute façon jamais vraiment le temps de profiter d'un bon repas). A présent que Ji Hwan s'était servi d'elle, il n'aurait plus besoin qu'elle vienne travailler pour lui tous les jours. Il trouverait un million d'autres CV bien plus intéressants que le sien, de jeunes femmes toutes plus qualifiées et volontaires les unes que les autres pour sacrifier des pans entiers de leur vie personnelle pour le bien-être de l'entreprise et de son jeune président. Et Soyi retournerait de là où elle vient après qu'on le lui ait rappelé une fois de plus. T'aurais beau essayer, jamais tu ne feras partie de ce monde. Mais le voulait-elle seulement encore.

Alors oui, résolument, indubitablement, Soyi allait démissionner. Et l'idée de ne plus être enchaînée à un quotidien usant et qui rivalisait en créativité pour l'humilier rendait la perspective de cette journée un peu plus légère. Bientôt, tout serait fini.

Elle approchait des ascenseurs et comme à chaque fois, elle avait les mains moites mais s'efforçait de garder la tête haute. Elle avait ignoré Ji Hwan, une fois de plus. Il pouvait monter seul dans son ascenseur parce qu'honnêtement, elle préférait mille fois prendre les escaliers. Elle ignorait les regards curieux qui voguaient entre elle et le président. Il y avait cette tension ambiante, ces regards indiscrets qui inspirent une nouvelle rumeur "elle ne monte pas ? bien sûr que c'est elle qu'il attendait, mais tu crois qu'elle a trouvé mieux ? ou alors il s'est juste lassé d'elle, maintenant que c'est un homme libre d'aller voir ailleurs." Dans leur silence, Soyi entendait le poids de tout ce qu'ils avaient à dire et elle était prête à faire demi-tour pour emprunter la cage d'escaliers. Peu importe le temps, peu importe le nombre d'étages. Toute cette situation était grotesque. Et lorsqu'il attrapa son bras pour la tirer à l'intérieur de la cabine, les portes se refermèrent sur eux et Soyi sentit que tous ses efforts, consciencieusement réunis pour ne pas faire de vague, étaient sur le point de lâcher.

Elle repoussait son étreinte, plaquant ses avant-bras contre la chemise parfaitement repassée de son costume, elle tirait son bras hors de sa grippe sans succès. "Laisse-moi partir." Elle avait mis en garde, furieuse. Il se pencha à l'avant et heurta le bouton d'arrêt d'urgence, plongeant l'ascenseur dans un mouvement de balancier qui l'arrêta complètement. Rien que ça avait rendu Soyi muette, avait étouffé ses mouvements brusques et ses protestations. Elle n'avait remarqué comme le rythme de sa respiration s'était accéléré, le visage tourné, les traits déformés comme si elle venait de se prendre une gifle. Et c'était exactement l'effet que ça lui faisait, la panique enlaçant ses membres et lui glaçant le sang. "Remet-le en marche." Elle était froide, cassante et s'il avait prêté un peu plus attention à son état, il aurait pu voir comme elle avait blêmi.

Elle ne le regardait même pas, concentrée sur les murs de la cabine d'ascenseur. Ils lui rappelaient de lointains souvenirs, des souvenirs qu'elle aurait préféré ne jamais se remémorer.


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Re: En apesanteur (#JIYI) | Dim 13 Jan - 16:20
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Les portes se refermèrent presque trop lentement au goût de Ji Hwan. Il savait ses employés soucieux mais il craignait qu’un d’eux saute dans l’ascenseur et foire complètement le plan qu’il avait mis en place. Un plan parfait en apparence : il l’attendrait, il la forcerait à rentrer dans l’ascenseur et il bloquerait ce dernier afin d’être absolument certain qu’elle ne puisse fuir nulle part. Seulement, ces derniers temps, les plans les plus parfaits de Ji Hwan semblaient échouer misérablement et avaient des conséquences inattendues. Et comme à chaque fois, le président était confiant et était à peu près certain que rien, absolument rien, ne se mettrait en sa route maintenant que les portes étaient fermées et l’ascenseur arrêté. « Non, je ne le remettrai pas en marche. », dit-il d’un ton dur en la regardant droit dans les yeux.

Ce qui était synonyme d’un plan réussi et de rassurement pour Ji Hwan était en train de devenir une énorme angoisse pour l’employée. Il était cependant très loin de sans douter. Oui, So Yi se débattait, mais c’était parfaitement normal. Il ne s’était pas attendu une seule seconde qu’elle se laisse attraper et traîner sans avoir aucune réaction. Elle pouvait s’efforcer pour être la plus froide à ses côtés ces derniers jours, elle n’était pas de nature à se laisser faire et à attendre patiemment dans une telle situation. Oui, So Yi ne le regardait même pas et parlait fermement. Cependant, c’était ainsi qu’elle avait agi ses derniers jours alors Ji Hwan n’y vit pas là un quelconque signe. Il était plus occupé à essayer de retrouver ce qu’il voulait dire, ce qui l’avait poussé à en venir jusqu’à là.

Pourtant quelque chose était étrange. Rien ne devait l’être dans le plan mais quelque chose dans l’atmosphère ne correspondait pas à celle que Ji Hwan s’était imaginée. Il s’était dit que So Yi allait être en colère, chercher à le frapper peut-être, en tout cas lui crier dessus, mais il n’en fit rien. Si froides furent ses paroles, il n’y avait pas cette dose de colère qu’il avait imaginé. Pourtant, il méritait cette colère. Que ce soit son comportement à la fête ou celui actuel, il savait qu’il méritait largement qu’elle s’énerve et qu’elle pète les plombs. Et là, pour péter les plombs, elle les pétait : mais pas de la manière prévue. Il ne l’avait pas lâché du regard pendant les dernières secondes et si au début, il avait été perdu dans ses pensées pour trouver ses mots, il en fut vite sorti : elle était totalement pâle.

C’était difficile à expliquer avec des mots pour lui. Il n’y avait plus aucune fuite possible alors il pouvait lâcher le bras de la jeune femme sans craindre qu’elle ne parte. Néanmoins, il avait l’impression que s’il le faisait, elle risquait de s’effondrer sur place. « So Yi ? » Il ne comprenait pas une seule seconde ce qui se passait mais son calme habituel commençait à disparaître. Était-ce là un plan qu’elle avait mis en place en s’imaginant qu’il puisse en arriver là après avoir vu sa lettre de démission ? Aussi paranoïaque soit-il après avoir grandi dans un milieu sournois, il savait bien que non. Il y avait quelque chose d’anormal qui arrivait et il se sentait complètement impuissant et coupable. Il fallait au moins qu’elle le regarde droit dans les yeux, qu’elle lui parle pour qu’il comprenne. Tout ce qu’il voyait là, c’était sa secrétaire dans un état si faible et inhabituel qu’il commençait lui-même à être pris au dépourvu et inquiet pour elle. Son objectif était de lui parler normalement, pas de la faire tomber dans les pommes.

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Re: En apesanteur (#JIYI) | Mer 16 Jan - 18:44
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Elle ne se débattait plus dans son étreinte. Elle était devenue silencieuse, pâle, tremblotante, et Soyi n'avait jamais été comme ça. Elle ne l'avait plus été depuis si longtemps que la réalisation de la dernière fois que ça lui était arrivé arracha du bout de ses lèvres un souffle si faible qu'elle crut mourir sur le champ. "Je peux pas rester là." Elle s'agite, hochant frénétiquement la tête d’un non qu'elle seule pouvait comprendre, murmurant des suites de mots déconstruites et des débuts de phrases incohérents. L’atmosphère, ponctuées de couinements inaudibles et de lourds silences lui donnait l’impression que l’air s’était resserré d’un seul coup autour de sa gorge. "Je peux pas."




((flashback))

"Tu t'amuses là-dedans ?" L'un d'eux frappe sur le placard en métal pour amuser la galerie. "Laissez-moi sortir !" Soyi frappait des poings sur le matériau froid, les doigts gelés et le visage circonscrit par la terreur. "Uh. Laisse-moi voir ça... merde les gars, on va être en retard pour le cours de maths ! Venez on décale." Elle est capable de sentir la menace dans le fond de sa voix quand sa petite bande lui demande avec effarement si "attends, tu veux vraiment la laisser là ?" et Soyi, frappant encore plus fort, poussant contre les portes scellées en suppliant se tut immédiatement quand il vint abattre son poing fermement sur les portes, le bruit et les cris la terrorisant au point de la réduire au silence. "La ferme ! On y va." Leurs voix commençaient à s'éloigner et bientôt, elle n'entendit plus que le silence qui sifflait à ses oreilles, brisé ici et là par ses sanglots étouffés, et ses poings rougis, bientôt bleus parce que personne ne l'entendait.

((fin du flashback))




Elle n'entend plus Ji Hwan appeler son nom, le tambour battant seul à ses oreilles, incapable de surveiller les battements excessifs de son cœur en course. Les portes en métal de l'ascenseur crispent ses muscles et elle devient complètement livide. Elle ne peut pas expliquer la peur qui grandit et qui la paralyse, tous ses sens en alerte, le bouton d'urgence allumé, faisant clignoter une lumière rouge qui l'hypnotise tandis qu'un bip incessant retentit, attendant que de l'autre côté, le service de sécurité leur réponde pour les calmer et leur dire que les équipes de maintenance sont en route. Est-ce que Ji Hwan avait tout prévu ? Est-ce qu'il avait prévu d'arrêter l'ascenseur et de jouer avec elle, de la terroriser et de la menacer comme il s'apprêtait à le faire pendant que de l'autre côté, les équipes de sécurité s'étaient vues demander de ne surtout pas intervenir ? Elle ne pouvait expliquer ce sentiment d'impuissance suprême et de faiblesse qu'elle s'était jurée de ne plus jamais ressentir. Tout recommence.

Elle n'a pas remarqué comme son souffle saccadé empirait de secondes en secondes, et sa vision trouble qui refusait, elle refusait, de laisser couler ses larmes mais au final, c'était juste impossible de lutter. "POURQUOI TU ME FAIS CA ?" Sa voix se brise sur la fin, tirant son bras de sa grippe et luttant pour garder son équilibre, son dos heurtant l'un des murs de l'ascenseur dans un soupir terrorisé. Elle était terrorisée. "Ouvre les portes. Ouvre les portes..." Et son regard perdu croisa le sien, ses bras croisés contre sa poitrine, à l'autre bout de la cabine d'ascenseur, comme si elle sombrait dans un délire obsessionnel, et qu'elle essayait désespérément de se protéger.

Elle devait se protéger de lui.

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Re: En apesanteur (#JIYI) | Mer 16 Jan - 20:36
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Si l’hypothèse affirmant que Ji Hwan était un robot qui ne ressentait rien paraissait complètement crédible à longueur de journée, n’importe qui assistant à cette scène pouvait avoir la preuve du contraire. C’était un des rares moments, depuis longtemps, qu’il ne parvenait pas à rester calme. So Yi semblait perdre connaissance et dans le même temps, un lueur si présente de colère lui montrait qu’elle était encore bien là. Alors oui, Ji Hwan ne s’attendait pas à ce qu’elle lui sourit après qu’il l’enferme dans un ascenseur mais il trouvait tout de même cette réaction très inhabituelle. Il savait que quelque chose n’allait pas mais il peinait à mettre le doigt dessus. Les larmes naissaient sur le coin des yeux de la secrétaire et sa respiration devenait de plus en plus inquiétante et le président se trouvait plus stupide que jamais, immobile, inquiet dans cet ascenseur bloqué.

Elle se remit à se débattre mais s’il ne voulait pas lâcher son bras, cette fois, c’était surtout parce qu’il avait peur qu’elle tombe vraiment dans les pommes. Elle présentait tous les signes inquiétants d’une crise d’angoisse. Puis elle se mit à crier, sa voix résonnant sur les murs de l’ascenseur, et le silence retomba plus lourd que jamais, laissant Ji Hwan plus muet et abasourdi que jamais. Pourquoi il lui faisait ça. De base, pour parler, juste pour parler ; mais la conversation était impossible dans de telles coïncidences.

Puis au fond la question semblait faire résonner tant de choses en lui. Parce que dès le début, Ji Hwan avait agi comme il n’aurait jamais dû le faire avec elle, tantôt la favorisant, tantôt l’écrasant dans des situations où elle ne pouvait rien faire d’autre que le laisser dominer. Il l’avait embauchée ici de force, et peu importe ses intentions, c’était indéniable qu’elle n’avait pas vraiment eu le choix. Il l’avait emmenée à cette fête de force et il l’avait rendue le principal sujet des rumeurs et des regards de force aussi. Avec elle, il agissait toujours comme il ne devrait pas agir et lui même ne savait pas pourquoi il faisait ça. Au fond il aurait pu trouver quelqu’un d’autre que So Yi. Il aurait pu aller voir une autre connaissance féminine, lui parler de son plan, lui demander de coopérer. Peut-être payer quelqu’un pour faire ce travail. Il aurait pu trouver une autre solution qu’impliquer la secrétaire. Mais il le savait lui même, il ne supportait des rumeurs d’infidélité que quand son nom était cité avec celui de Hong So Yi. Et sous ce prétexte-là, il avait complètement ignoré l’état dans lequel la jeune femme pouvait se mettre. Là encore. Il l’avait entraînée ici de force, enfermée de force. Il aurait pu trouver d’autres solutions qui ne la mettaient pas dans une situation aussi étouffante, mais il avait opté pour celle-là sous le prétexte qu’il ne voulait pas qu’elle fuit. Néanmoins, ne méritait-elle pas au moins ce droit de fuir ? De quel droit agissait-il avec elle de sorte à ce qu’elle ne puisse même pas le fuir ?

Ji Hwan avait entièrement conscience de tout ça depuis le début mais à force d’excuses, il avait juste fait taire sa conscience. Cependant, ce cri, ce reproche crié sonnant presque comme un appel au secours lui révéla à quel point mettre les choses de côté n’étaient pas une solution sur la durée. « Je ne lâcherai pas ton poignet peu importe combien tu te débats alors essaie plutôt de t’appuyer sur moi et de tenir debout. », affirma t-il d’une voix bien moins sûre d’elle qu’il ne le voulait. Si ça ressemblait à un ordre, c’était surtout un conseil dissimulant une énorme inquiétude. Ji Hwan ne savait pas quoi faire d’autre dans cette situation. Il avait assisté à plusieurs crises impressionnantes de sa mère quand elle se privait d’alcool mais tout était si différent dans l’immédiat.

Enfin, il cessa de rester stupidement immobile. Il sortit son téléphone et composa le numéro de la sécurité. À l’apparition de l’ID d’appel « Président Lim », l’employé ne mit que quelques secondes à décrocher. « Démarrez l’ascenseur de suite. » C’était avec la même voix qu’il leur avait ordonné, quelques heures avant, de ne pas intervenir si un ascenseur était bloqué. L’employé hésita quelques secondes mais s’empressa d’obéir à l’ordre du président et quelques secondes après, un bruit dans la cage révéla que le problème était en train d’être réglé. Ji Hwan tourna la tête vers la jeune femme et déglutit en croisant son regard. Jamais Ji Hwan n’avait eu l’air aussi désolé que cette fois-là dans toute sa vie.

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Re: En apesanteur (#JIYI) | Mer 16 Jan - 22:33
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L'idée que l'histoire se répète sans jamais s'arrêter, de s'être faite prendre au jeu tragique une fois de plus lui donnait la nausée. Depuis ce jour, elle avait petit à petit remarqué les prémices d'un traumatisme, celui de n'être qu'une gamine pauvre dans un monde dirigé par les riches. A ça, elle avait répondu par le mensonge en créant de toute pièce sa double-vie aux couleurs bien plus belles. Et naïvement, pendant longtemps, elle s'était dit que ce serait facile d'oublier. Cependant, ces crises de panique revenaient souvent, bien plus souvent qu'elle ne l'aurait voulu ou même imaginé. Elles avaient commencé à l'adolescence, au milieu des autres élèves qui se tassaient en petits groupes pour faire régner leurs lois, ou juste braver un jour de plus dans la jungle qu'est le lycée. Elle s'était poursuivie dans les magasins bondés, les ascenseurs trop petits, les supérettes trop remplies. Rapidement, Soyi avait fui les lieux clos et les foules denses, et chaque fois elle y trouvait un prétexte rassurant ou une excuse difficile à contredire. Elle ne supportait pas de donner à qui que ce soit les moyens de la détruire, encore moins en leur laissant deviner ses faiblesses.

Mais Ji Hwan lui, sans chercher, avait trouvé la pire d'entre elle, la boîte de Pandore ouverte sur l'ensemble de ses insécurités. Lentement, mais certainement pas sans conséquence, Soyi regardait sous ses yeux sa superbe s'égratigner. Pas besoin de jouer aux chevaliers servants.  Mais elle avait beau tirer sur son bras, il n'avait aucune intention de la lâcher.

Elle pouvait à peine tenir debout et les secondes se transformaient en d'interminables minutes durant lesquelles elle n'entendait rien d'autre que sa propre voix paniquée et la vitesse affolante de sa respiration. Elle n'avait même pas la décence de chercher à se raisonner. Respire Soyi. Respire. Elle n'arrivait pas à faire ça parce qu'elle ne pensait à rien d'autre que l'espace clos qui se refermait sur elle, sans nulle part où aller, et tout ce qui était en le pouvoir de Ji Hwan pour la détruire encore un peu plus.

"Démarrez l'ascenseur de suite." Sa voix était froide, chacun de ses mots étaient durs. Une poignée de secondes plus tard, le bruit du métal que l'on frappe et des cordes que l'on vérifie fit sursauter Soyi. D'instinct, elle s'était rapprochée de Ji Hwan, le visage enfoui dans les coutures de sa veste. Chaque bruit d'outil contre le métal était une torture de plus et pourtant, c'est contre lui qu'elle cherchait protection, comme si l'ordre donné par lui de remettre l'ascenseur en marche avait changé la donne.

"Monsieur le Président ? Tout est rentré dans l'ordre." La voix dans le haut-parleur laissa un silence terriblement pesant derrière elle. Soyi avait redressé le visage, cherchant un moment ses repères avant de pivoter, son bras toujours bloqué, mais utilisant le second pour appuyer d'une main tremblante sur le bouton de l'étage supérieur. Et l'ascenseur était en marche. En quelques secondes, il s'était arrêté de nouveau et les portes s'ouvrirent, un comité d'accueil terrifiant sur le pas de la cabine et personne n'osait dire un mot ou faire un bruit.

Soyi la première brisa l'atmosphère, arrachant son bras au jeune président avec une violence dont elle faisait rarement preuve. A ce moment-là, ses yeux auraient pu le tuer, feulant de rage sur un "je te déteste" qui marqua son départ, les yeux rougis et ses longs cheveux bruns complètement tiré de sa queue de cheval parfaite.

Elle sortit de l'ascenseur, créant une fissure entre le flot des employés amassés devant la scène, comme les voyeurs les plus obscènes, affichant un air ébété alors que dans leur tête, coulait à nouveau le flot de la rumeur nouvelle. Je te déteste, Lim Ji Hwan.


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Re: En apesanteur (#JIYI) | Jeu 17 Jan - 10:49
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Jamais il ne s’était imaginé voir une image de So Yi si faible qu’à cet instant. Pourtant il avait vu beaucoup de choses la concernant. D’abord la So Yi de la haute société, celle qu’elle prétendait être, mais il avait aussi observé de loin la jeune femme se faire harceler tous les jours avant qu’elle ne parte. Il pensait que plus jamais il ne la reverrait dans un état si mal que des années auparavant, et malgré la rancœur qu’il ressentait à ce moment-là, cette image si faible de la femme si forte qu’il avait connue lui avait fait mal au coeur. Alors la voir ainsi trembler, serré contre l’homme qu’elle devait sans doute le plus haïr sur le moment, dans l’infime espoir d’y trouver protection alors qu’il était la cause de tout ça le secoua encore plus, comme si cette image ne le quitterait jamais, comme si cette sensation du corps si frêle de la secrétaire cherchant secours contre lui ne le quitterait jamais.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent enfin, libérant une So Yi à bout de nerf, les yeux rouges, la respiration saccadée. Ce qui s’était passé dans l’ascenseur, personne ne le saurait : Ji Hwan avait bien pris soin de demander à éteindre toutes les caméras des ascenseurs pour être certain que rien ne fuite. En revanche, il était à peu près certain que de nombreuses rumeurs allaient s’ajouter à celles déjà présentes. La une des ragots de la journée suivante : que s’est-il passé dans l’ascenseur avec le président et la secrétaire ? , le président a t-il fait pleurer sa secrétaire ? . S’ils pouvaient mettre plus d’entrain à travailler plutôt à qu’à fouiller dans les histoires des autres, Ji Hwan leur en serait fort reconnaissant.

Je te déteste. La phrase méritait largement d’être dite, songea t-il silencieusement. En temps normal, il aurait trouvé inacceptable que So Yi le tutoie devant un si grand nombre de spectateurs, surtout pour lui dire une chose pareille. Mais avec ce qu’il venait de provoquer chez elle en l’enfermant dans l’ascenseur, il savait qu’il n’était pas en position d’être scandalisé par les actes de la jeune femme. D’autant plus que, même s’il avait parfaitement conscience de l’attroupement des employés aux ascenseurs et des regards tournés vers eux deux, il n’y donnait aucune importance. Il ne voyait que So Yi et n’avait qu’un objectif : lui parler. Lui parler vraiment et réparer ses erreurs, ses si nombreuses erreurs. Que les rumeurs courent si elles doivent courir, qu’on le fasse passer pour le pire homme sur Terre, Ji Hwan s’en fichait désormais. Il avait déjà fait face à son père et que ce dernier se dise déçu de son comportement une fois de plus ou de moins ne changerait plus grand-chose.

Pour la première fois, quelque chose passait avant son image.

Il se mit à la suivre, gardant quand même un ou deux mètres entre eux. Il ne savait pas si elle avait remarqué qu’il suivait ses traces, mais tout le monde l’avait vu et ne cessait de chuchoter des choses, cherchant des explications sur ce comportement impulsif que le président-robot Lim n’avait jamais eu jusqu’alors. Assistaient-ils à une dispute de couple ?

So Yi rentra dans une des premières salles qu’elle aperçut. Ji Hwan se doutait que ce dont elle avait besoin dans l’immédiat, c’était d’être seule, de reprendre ses esprits, mais il avait cet instinct qui ne se permettait pas de la laisser seule ainsi. Comme s’il avait la sensation que c’était maintenant ou jamais, que s’il n’était pas honnête de suite, cela ne servirait plus à rien. Alors il s’approcha de la porte, saisit la poignée. Monsieur le président ! Un employé se mit à courir vers lui et s’inclina, empêchant le président de rentrer dans la salle. Je reviens de votre bureau mais ni vous, ni votre secrétaire n’y étiez, je suis désolé de vous interpeller comme ça… Ji Hwan étouffa l’envie de lui dire de revenir plus tard et lui demanda ce qui se passait, et déjà, l’employé s’était lancé dans un grand discours auquel il aurait porté une plus grande attention s’il ne savait pas que derrière la porte dont il tenait la poignée, il y avait So Yi.

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Re: En apesanteur (#JIYI) | Ven 1 Fév - 19:40
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J'arrive à me glisser juste avant que les portes ne se referment, en apesanteur. Pourvu que les secondes soient des heures, en apesanteur. Pourvu qu'on soit les seuls dans cet ascenseur
Elle arrive à peine à respirer. Chaque nouvelle inspiration est un peu plus saccadée que la précédente, tirant sur sa gorge avec une force inouïe. Elle est à bout de souffle, à bout de force et lâchée en furie dans le dédale des couloirs de l'entreprise elle est complètement perdue, traçant un chemin hasardeux jusqu'à la première salle de réunion vide. Ses jambes si rapides dans la fuite tremblent, les épaules secouées par de nombreux spasmes qu'elle sait déjà hors de contrôle. Naïvement, ses doigts encerclent la poignée de porte qu'elle cherche désespérément à bloquer de peur que quelqu'un la surprenne dans cet état. Toujours cette foutue fierté mal-placée.

Effondrée sur le sol contre le mur attenant à la porte, elle laisse le silence calmer son souffle erratique. "Va-t-en." Elle murmure pour elle-même dans la pièce sombre et vide. Mais va-t-en ! Ses mains glissent à la racine de sa longue chevelure brune, arrachant l'élastique à ses cheveux et venant presser les paumes de ses mains contre ses oreilles pour faire cesser sa voix qui résonne de l'autre côté de la porte. Il s'obstine à la poursuivre, seule face au chasseur sans jamais trouver nulle part où se sentir en sécurité. Qu'est-ce qu'il fera la prochaine fois ? Est-ce qu'il la traînera par le bras ou par les cheveux devant tout le monde pour continuer de lui faire payer ses mensonges ? Rien n'a changé depuis tout ce temps et la réalisation que toutes ces années à usurper sa vie rêvée n'ont rien changé à sa personnalité la rend si pathétique qu'elle se dégoûte la première. Elle est toujours aussi lâche. Toujours aussi vulnérable. Toujours aussi malléable. Rien n'a changé. Elle se déteste toujours autant, peut-être même plus qu'elle ne le déteste lui.

Peut-être que tout ça, au bout du compte, elle le méritait.

Agacée, elle se relève en chancelant doucement sur ses hauts talons. Ils sont si fins, elle se demande encore par quel miracle elle ne s'est pas écroulée devant tout le monde tout à l'heure.

A présent, elle était certaine d'une chose : Ji Hwan était de l'autre côté de la porte et n'importe quel employé l'y retenait faisait un merveilleux job à rendre service à Soyi. Il était la dernière personne qu'elle avait envie de voir, tremblant de rage désormais, prête à lui claquer la porte au nez en même temps que sa démission.

Mais sa silhouette était si fragile, faisant dos au mur attenant à la porte derrière laquelle Soyi sentait la président s'agacer. Elle l'entendait rien qu'au son de sa voix, depuis les quelques mois seulement qu'elle travaillait là, elle semblait bien être la seule à sentir les nuances dans la voix du président, excellent pour enfouir ses émotions mais pas non plus complètement infaillible.

Au bout d'un moment, la porte s'ouvre. "T'as aucune limite pas vrai ?" Elle crache son venin, la gorge serrée pour ne pas montrer à quel point tout ça l'affecte. "J'ai pas envie de te parler." Les poings serrés contre son petit corps, elle jouait les dures mais elle n'était même pas capable de se retourner pour lui faire face et le regarder. Elle avait toujours voulu jouer dans la cour des grands mais elle n'avait jamais su jouer comme eux.

Tout ce qu'elle espérait, c'était pour son attitude hostile de le faire lâcher prise afin de ne pas craquer complètement devant lui.


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Re: En apesanteur (#JIYI) | Dim 10 Fév - 22:10
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Ce ne fut que d’une oreille distraite que Ji Hwan écouta son employer, parlant d’une situation, semblant attendre de son supérieur un ordre ou des conseils. Mais en cet instant et sans pour la première fois de sa vie, tout grain de professionnalisme semblait avoir complètement disparu chez le jeune homme. Dans sa tête, une seule pensée tournait en rond : So Yi, So Yi, So Yi. Au fond il n’avait jamais compris pourquoi, depuis que les deux s’étaient rencontrés, elle semblait toujours habiter son esprit et ses pensées ; mais jamais il n’avait pensé si fort à elle qu’en cet instant où il mourait d’envie d’ouvrir la porte et de lui parler. De vraiment lui parler, comme il ne lui avait jamais parlé, comme il n’avait jamais réussi à parler. Il savait qu’il n’aurait pas dû faire ce qu’il avait fait. Que ce soit à la fête ou dans l’ascenseur ; et il pouvait se persuader que ce n’était pas de sa faute, qu’il ne savait pas, il savait que tout ça n’étaient que des excuses.

Pour une fois, Ji Hwan ne voulait pas se chercher des excuses pour passer à autre chose. Il y avait quelque chose qui le pressait intérieurement, comme si c’était maintenant ou jamais, comme si, s’il ne disait pas tout, maintenant, alors plus jamais il ne pourrait et il continuerait à vivre dans le regret des mots qu’il n’avait jamais formulés.

Quelque part, l’employé dût sentir que ça n’était pas le moment. Si stupide pouvait-il être pour l’avoir accosté alors que Ji Hwan n’était normalement pas un homme si facilement accostable dans le couloir de l’entreprise, il avait tout de même ressenti que ses mots étaient entendus mais pas écoutés. Le regard du président se faisait bien trop insistant vers cette porte qui se situait à quelques mètres seulement. Alors il écourta lui-même son discours dont l’objet échappait complètement à Ji Hwan. « Mh… je viendrai vous revoir en fin d’après-midi, vous semblez un peu occupé. » balbutia l’employé, visiblement perplexe.

Il y avait de quoi être perplexe. Jamais Ji Hwan n’aurait été trop occupé pour entendre parler d’une situation qui semblait importante pour le travail. Le workaholic qu’il était, comme tout le monde le savait dans l’entreprise et même en dehors de cette dernière, n’avait de toute façon rien d’autre dans sa vie que son travail et sa position de futur héritier. Alors qu’est-ce qui pouvait bien perturber le président derrière cette porte pour qu’il ne daigne même pas écouter ce qu’avait à lui dire l’employé ? La question était fort présente mais ce dernier savait qu’il valait mieux pour lui de partir vite et de ne pas s’en mêler. Alors bien rapidement, il rejoignit le groupe de ceux qui avaient vu So Yi et Ji Hwan dans le même ascenseur et qui se demandaient pourquoi elle était sortie en pleurant. Et les rumeurs grandissaient, encore et toujours.

Pénétrant enfin dans cette salle qui lui avait semblé hors de portée pendant bien trop longtemps, Ji Hwan ne répondit pas immédiatement aux remarques crues de So Yi. L’orgueilleux qu’il était n’aurait pourtant pas accepté qu’on lui parle ainsi en temps normal. Mais il était nécessaire de rappeler, une énième fois, que le Ji Hwan « normal » n’était jamais celui qui faisait face à So Yi. « Je ne te demande pas de me parler. C’est moi qui aie des choses à dire. » Et pourtant il ne les dit pas. Du moins pas de suite. Comme s’il laissait le silence calmer un peu la jeune femme. Ou comme s’il lui laissait l’occasion de cracher son venin sur lui. Parce qu’après tout il le méritait. Il méritait qu’elle l’insulte, qu’elle s’énerve. Et Ji Hwan était bien prêt à endurer cela, du moment qu’elle l’écouterait après.

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Re: En apesanteur (#JIYI) | Lun 11 Fév - 19:22
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Il pouvait rester dehors, partir, vaquer à ses occupations et ne plus s'occuper d'elle. Elle s'en fichait. Elle en avait eu assez de lui, de son tempérament et de sa vision des relations sociales qui ne profitait qu'à lui même. Elle avait été stupide de s'imaginer qu'il ne serait pas comme les autres et qu'au bout du compte, il pourrait vouloir le protéger et lui promettre un avenir quand tout ce qu'il avait réellement voulu, c'était la détruire pour lui faire payer le fait d'avoir légèrement égratigné son ego il y a quelques années. C'était tout ce qu'il en coûtait de s'attaquer aux puissants. Ce mot, dégoûtant à sa bouche et pourtant le monde était fait comme ça. Une vaste hiérarchie graciant une poignée d'élus de privilèges écœurants, leur donnant à terme la sensation que tout ce qui n'était pas pour eux, tout ce qui n'allait pas dans leur sens, méritait qu'on les écrase.

"Des choses à me dire ?" Elle se moque, ses bras ramenés avec fragilité contre sa poitrine et ramenant ses épaules dans une position crispée plutôt inconfortable. "Et si j'ai pas envie de les entendre ? Parce que c'est la dernière chose dont j'ai envie maintenant." Elle murmure avec une certaine dureté qui ricoche inévitablement sur chacun de ses mots. Elle ressentait un profond désespoir que personne ne semblait saisir, ni même comprendre. Elle se sentait seule, terriblement seule face à tous ceux qui l'avaient jugée sans qu'elle puisse proprement leur répondre par soucis d'éthique et de politiquement correcte. Sans qu'elle puisse se défendre autrement que par l'ignorance qu'elle leur portait et qui passait volontiers pour de l'orgueil, allant sans dire que les idiots qui l'avaient traitée de gamine hautaine n'avaient rien vu de la vraie Soyi, la furie qui se retenait de les dévisager d'un coup de griffes acérés. C'était bien mieux de leur montrer la supériorité, prétextant la paix intérieure avec un élitisme déconcertant, plutôt que de leur laisser voir le pire ; la Soyi déchaînée ou bien la Soyi dévastée.

Elle pivote sur ses talons, rassemblant tout son courage pour planter son regard dans le sien sans perdre pied. "Ça te surprend ? Tu dois vivre dans ton petit monde, je t'envie ce confort. Mais toi et moi on n'est pas si différents que ça." Ses murmures prennent corps et sa voix devient plus forte. "Je suis stupide. J'ai cru que je pouvais te faire confiance et maintenant c'est moi qui suis l'objet de tous les bruits de couloir. J'ai pas réussi à choisir mon préféré encore. Briseuse de couple. Opportuniste. Fille facile. Qu'est-ce que t'en penses ? Lequel me correspond le mieux d'après toi ?" Elle crache ses mots comme du venin. "J'ai compris. Je suis trop pauvre pour être riche et trop misérable pour me satisfaire de ma simple condition de classe moyenne. Je suis peut-être pas exemplaire Ji Hwan. En fait, je suis loin de l’être. Mais toi t’es le pire de nous deux." Elle vient à s'arrêter de parler, réalisant comme sa voix n'était jamais descendue dans des octaves aussi graves. "Alors dis-moi. Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai envie de t'écouter ? Est-ce que tu vas me forcer ?" Elle s'arrête, le regard sombre, cherchant à s'imposer alors qu'en réalité, elle prend sur elle pour ne pas lui montrer comme sa voix menace de trembler, les jambes aussi fragiles que du papier. Elle le provoque pour lui montrer qu'elle n'a pas peur, pour se prouver qu'elle est bien plus forte que ça. "Non. Parce que t'as personne devant qui m'humilier. Et que même si tu le voulais, tu serais incapable d'être réellement, sincèrement désolé." Elle continue sur le même ton prédateur et monotone, s'étant aventurée si près qu'elle n'était plus qu'à quelques centimètres de lui, prête à se défiler et le laisser planté là.


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Re: En apesanteur (#JIYI) | 
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