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Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ?
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Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 18:19 Citer EditerSupprimer
Kwon Il Ae
Welcome into my Wonderlands
IDENTITY CARD |
Il parait que... ● Sa taille est de 1m85. ● Il n'est pas rare de voir son œil droit se vêtir d'une couleur hazel électrique. Lentille de contact qui lui octroie temporairement les yeux vairons de ses rêves. ● Sa langue est percée d'une bille métallique inoxydable. ● Inscris aux clubs de volleyball et de taekwondo par curiosité, il exerce malheureusement ces activités en pure dilettante. Si Ilae est un excellent sportif, en revanche, ce n'est pas un membre très impliqué puisque Monsieur est un grand absentéiste... ● Au bercail, ils ont toujours parlé ses deux langues maternelles et Ilae s'est fait d'importants correspondants français -et francophones-. Ce qui fait de lui un parfait bilingue. Sa maîtrise de l'anglais n'est pas mauvaise non plus. ● La fragrance de fleur d'oranger l'apaise et est même capable de l'endormir s'il se sent d'humeur sereine. Là non plus il n'est pas rare d'en sentir le parfum dans son sillage. ● La cerise ! Le meilleur fruit de cette planète corrompue. Tout ce qui est à la cerise lui fait perdre les pédales et il collectionne tout ce qui en porte dignement l'effigie. Sa paire de boucles d'oreille favorite ? Deux petites cerises rouges aux deux mignonnes tiges vertes. Un classique. Mais le seul bijou fantaisiste qu'il porte tout le temps c'est une bague coûteuse faîte de pierres précieuses en forme de son fruit préféré. Cadeau d'anniversaire, fait sur-mesure, de son paternel. Son annulaire droit la porte en permanence. ● Ilae monte à cheval depuis son plus jeune âge. C'est un cavalier émérite qui a remporté plusieurs Concours de Saut d'Obstacle et de Cross. Là est le sport en lequel il excelle : l'équitation. Reconnu dans le milieu équestre, ses chevaux sont parmi la crème des étalons de compétition. Son précédent pur-sang étant parti à la retraite, aujourd'hui il monte un cheval arabe de quatre ans, à la soyeuse robe alezane et aux crins lavés, au nez tout blanc et aux muscles saillants. Rebaptisé Absolem par son nouveau propriétaire, le couple fait sensation parmi les adeptes de CSO. Ilae n'utilise que des rênes sans mors. Leur équipement se compose de beige clair et de blanc neige. Cavalier et destrier ont une noble allure, ensemble, et bien que le jeune homme ait une personnalité haïssable... Leur talent et leur expérience, leur prestance dans le manège et sur la carrière, force le respect de leurs concurrents éblouis. ● Cheshire est une erreur. Il a été surnommé ainsi parce que c'est un grand fan d'Alice au Pays des Merveilles et de Tim Burton. Et parce qu'il a l'habitude d'accessoiriser ses tenues avec excentricité. Sauf que son personnage favori de l'histoire, ce n'est pas l'affreux chat au pelage rayé. C'est la sage -et colérique ?- chenille bleue fumeuse de chicha répondant au nom d'Absolem. Elle mériterait d'être mieux connue à son avis. ● Être friqué, ça attire les convoitises et motive les actions criminelles. Alors qu'il était collégien, Ilae s'est fait kidnappé par des malfrats très organisés. Ses gardes du corps n'ont pas réussi à le protéger. Ils ont été renvoyés. On a pas pu localiser sa position ainsi que celle de ses ravisseurs pendant deux interminables semaines. L'affaire a fait les gros titres dans les journaux. Cette histoire n'est un secret pour personne en Corée du Sud... Ce que les gens ignorent totalement, en revanche, c'est le vrai moyen par lequel le fils Kwon a été retrouvé. La version officielle, sortie dans les médias, raconte simplement qu'ils ont retrouvé sa trace grâce à une technologie de pointe. La réalité est tout autre... Ilae a tué ses agresseurs et a joint son père avec l'un de leurs téléphones. Un épisode traumatisant de sa vie qui le fait encore trembler rien qu'en se remémorant tout ce qui s'est passé... dans les moindres détails. ● Depuis, il prend des calmants pour apaiser ses anxiétés, sa culpabilité, sa dépression épisodique. Ilae lutte contre lui-même pour avancer et regarder vers l'avenir. Le centre équestre, les compétitions, la mode, son entourage, toutes ces choses l'aident à passer le cap et à éviter de trop obscurément cogiter. C'est un battant. Sans sa hargne intérieur, il ne serait pas devenu un remarquable artiste ni un sportif respecté dans ses milieux de prédilection et... il n'aurait pas réussi à perpétrer le pire de tous les actes, non plus... Malheureusement, un tel traumatisme reste assurément gravé toute notre vie dans notre mémoire et, certes, s'il a fait ça pour sa propre survie... Il n'en a pas moins l'atroce sensation d'être un monstre. Et un assassin. ● Suite à cet affreux enlèvement sous le nez de ses protecteurs, son père lui a payé un professeur particulier de self-defense pour qu'il ait quelque chance d'assurer sa propre sécurité, au cas où il ait besoin d'en passer par-là. Au début, les cours étaient crevants à cause de leur intensité mais cela a contribué à finement le muscler, ainsi qu'à renforcer son corps et son mental. Habitué à l'exécution de ces prises offensives et défensives, il en suit toujours l'enseignement pour éviter de perdre la main. Ça fera bientôt sept ans que ça dure mais son emploi du temps devenant de plus en plus chargé, la fréquence de ses entrainements n'ont plus la même régularité. Je vous préviens néanmoins, sa poigne de fer n'en démord pas moins. ● Implacable -ou presque- aux courses de vitesse. Il peut piquer un sprint qui ne vous donnera même pas le temps de comprendre ce qui vient de se passer, son signal aura déjà disparu de vos radars ! A l'inverse, le fripon peut apparaître tout d'un coup sans prévenir, juste à côté de vous. Flippant, hein ? Vous l'aurez compris, Ilae se téléporte. Un peu comme un fantôme. -non, en vrai, il est juste rapide et discret quand il veut- ● Sa boisson par excellence ? En fait, il y en a deux notables sortes : les jus de fruit et le thé glacé. Dès qu'il y un nouveau parfum qui sort, il faut qu'il y goûte. Absolument ! Dans l'instant-même ! Jamais son frigo ne manque de l'un ou de l'autre breuvage. ● S'il y a un trait de son caractère qu'il abhorre plus que tout c'est bien l'impulsivité ravageuse qu'il peut atteindre quand il se met sérieusement en colère. D'ordinaire, Ilae n'est pas de nature à s'emporter si sauvagement. Le jeune homme donne même l'impression d'être plutôt maître de lui-même de ce côté-là. C'est rare de le voir publiquement s'énerver, même quand on le provoque. Sauf que s'il se lâche... l'objet de sa révolte risque de ne pas s'en sortir indemne et même de repartir avec des fractures osseuses. Démolir la porte d'un casier, fracasser une chaise, utiliser son plateau repas comme batte pour la coller dans la figure du mec qui l'a cherché ou envoyer valser une fille sur le carrelage dur en la tirant brutalement par le bras. C'est un aperçu de l'abominable attitude qu'il peut adopter et il s'exècre lui-même quand ça lui arrive. Insupportant d'être si subitement et à ce point cruellement méprisable... D'où lui viennent de tels troubles du comportement ? De son orgueil... ou d'ailleurs ? Il l'ignore. Ce que l'on murmure dans les couloirs, c'est que ça lui viendrait du traumatisme de son enfance. Quand il s'est fait enlevé... ● Un foulard ou une écharpe lui encercle souvent le cou. Accessoire de mode fétiche de ce coquet oiseau aux plumes d'ébène. ● Ilae fait un peu d'hypotension. Rien de grave en soi mais cela le rend vulnérable aux pertes de connaissance quand il reste debout pendant des heures d'affilées. Il a besoin de manger salé et est censé porter des bas de contention pour limiter les risques de malaise mais sa fierté lui interdit formellement de les mettre donc ils restent cloîtrés dans les oubliettes du fin fond de ses tiroirs bien rangés. Quand il ressent un vertige, le styliste se contente de s'asseoir un moment et de boire un peu d'eau ou de grignoter un met énergétique, le temps que ça passe. | Dis nous qui tu es ! Qui est Ilae ? Quelqu'un de très jeune en pleine découverte de la vaste planète sur laquelle il vit. Quelqu'un qui pose des yeux grands ouverts sur ce qui l'entoure mais qui ne s'intéresse qu'à ce qu'il aime. Quelqu'un qui se raille des autres sans en être réellement fier contrairement aux airs qu'il se donne. On peut déjà en déduire que c'est un garçon égoïste, progéniture de riche qui ne fait que ce qui lui plait sans se préoccuper des répercutions qu'auront ses actions. Diablotin moqueur qui n'assume pas tous ses mauvais côtés et mériterait d'être raillé à la place des âmes en détresse dont il mord injustement les plaies. Mais ce serait vertigineusement réducteur de s'arrêter là. Nous sommes tous bien plus que ce que les autres perçoivent et croient savoir de nous. Ici est la porte qui mène vers son coeur et son âme. Ici est ce qu'il y a au-delà de Cheshire Fox. Ici est ce que seule une poignée d'individus émérites -ou purs- ont compris. Ici est le tout de Kwon Il Ae. Son univers est celui du rêve, de la magie et de la fantaisie. Sans ces trois conceptions, il ne serait pas en vie. Il ne serait pas lui. Rien qu'une enveloppe répondant aux volontés de ceux qui l'ont fait naître. Sans sa propre volonté, sans ses propres aspirations, sans son propre but. L'art est ce qui le sauve de ses blessures, de ses faiblesses et de ses incertitudes. L'irréelle et merveilleuse raison pour laquelle il se bat, parfois jusqu'à l'épuisement. Ilae est un acharné, c'est grâce à sa grande passion qu'il a appris l'obstination. La persévérance. La patience. La minutie. Au point d'en négliger sa santé. Souvent, ses phalanges sont enroulées de fins bouts de sparadrap dû aux piqûres répétées de son aiguille à coudre. On ne se rend pas compte, on se dit que c'est rien en le regardant. Mais il peut passer plusieurs nuits d'affilées sur une création en cours, pour ne pas perdre le fil de ses inspirations et dynamiser la productivité de ses idées. La journée il griffonne tout ce qui lui passe par la tête dans ses carnets à dessin, quitte à louper quelques minutes ou plusieurs heures de cours. Les cernes sous ses yeux ? Pff, quelle importance ? C'est éphémère ces choses-là. Si ses chevaux étaient des machines, il les ferait travailler jusqu'à chuter de sa selle. S'il s'en abstient c'est uniquement pour leur bien-être parce qu'il a conscience que ce sont des êtres vivants qui éprouvent des émotions, de la douleur et qu'ils ont autant besoin de repos qu'un être humain. Il les aime profondément et ne coupe jamais les ponts avec eux à leur départ à la retraite. Quand l'un meurt de vieillesse ou de maladie, ça lui trou atrocement le palpitant. Sensible, grâce à eux, au sort des animaux, son sens des responsabilités s'est accru à leur contact. Bien évidemment, il n'a pas le temps de s'occuper de ses protégés tous les jours, à son propre regret... Mais quand le jeune cavalier rend visite à ses fidèles montures, ce n'est pas le palefrenier qui se charge de les chouchouter. Lesdites "basses besognes", Ilae les fait lui-même. De quoi décrocher la mâchoire de ceux qui le prennent pour un total snob immature. On ne devient pas un crack des concours sans lier de vrais liens avec ses courageux partenaires aux quatre sabots. L'assiduité. La discipline. Des notions qui lui ont été inculquées très tôt. Fier de sa lignée, il aspire à lui faire honneur et, si l'on oublie ses négligences épisodiques, Ilae est un élève studieux. Attentif. Vif d'esprit. Intelligent. Il ne fait ses devoirs que pour mieux comprendre un sujet, autrement ce n'est pas nécessaire pour récolter de bonnes notes aux examens. Du moins, au lycée, il pouvait se le permettre. A l'université, ça devient hard core. Est-ce qu'il a bien fait d'y venir au lieu de se consacrer pleinement à sa carrière ? Après-tout, il a déjà un succès naissant dans le monde de la mode. Est-ce bien utile de suivre ces enseignements ? Esprit présomptueux parasité de doute pernicieux. Trop confiant en ses facultés d'artiste pour imaginer dégringoler jusqu'au gouffre. Ses échecs passés n'effritant pas assez sa confiance en lui-même. En travaux de groupe, c'est un partenaire soit oisif soit dirigeant. Dès qu'il s'agit de couture, c'est lui qui prend les commandes. Capable de reprendre publiquement un professeur s'il l'estime s'être trompé. Et il se peut que son expérience poussée bluffe la salle. De quoi se demander ce qu'il fabrique sur le siège de l'étudiant. Jeune homme franc qui ne dissimule ses opinions qu'en cas de bénéfice et aime occuper la position du sournois persécuteur psychologique. Habile forgeur de mots aiguisés qui entaillent la fierté jusqu'au coeur. Il est doué pour dénicher vos hontes, dévoiler vos défauts et profiter de vos faiblesses. Lui, ce n'est pas le gros bras qui vous menace en roulant des mécaniques. Lui, c'est le fourbe qui s'attaque à votre mental par les magouilles indiscernables. On le sent venir mais on ne sait ni où ni quand ni comment la sentence va nous frapper et elle pourra être de toute intensité. Faible, minime voire étonnement suave... ou impitoyable, mauvaise et blessante. Tout dépend de son humeur et de ce qu'il ressent à votre égard. Empathie ou antipathie. Il se doit d'être manipulateur, de savoir attirer les autres sur de fausses pistes, de mentir sur ses intentions. Sinon comment survivrait-il dans l'inlassablement concurrentiel monde du business ? Certes, l'image qu'il renvoie aux autres est démoniaque. Filou sans scrupule qui clash autrui juste par caprice ou par envie. Renard rancunier ou simplement farceur qui vous attend au tournant pour vous humilier dans un piège insoupçonné. Eh bien, sachez que l'odieux garnement qui s'amuse à faire de votre vie un enfer pour son petit plaisir s'avère être le plus loyal des amis. Eux ne font pas les frais de sa malice. S'il les met dans son viseur c'est pour les taquiner avec une espièglerie affectueuse. Dévoué frère protecteur qui donne son soutien sans condition, peu importe l'heure ou le jour. Métamorphosé en fripon tactile parfois collant. Eux peuvent compter sur lui, il ne trahira pas leur confiance et se mettra en quatre pour remonter le morale des troupes. Les proches, les amis véritables, sont sacrés. Ces privilégiés sont bien les seuls à pouvoir se vanter de passer avant sa passion obsessionnelle du 3ème art. Ils sont aussi les seuls à savoir qu'en réalité Ilae a le coeur sur la main et qu'il a beau chercher à démontrer le contraire, son attitude exécrable est fausse. Aveu : ses méchants p'tits jeux rusés commencent à le harasser. Ne soyez pas surpris et ne le pensez pas malade de constater une baisse de son taux de machiavélisme. |
SILJAE Bonjouuur, STW ! Je le dis tout de suite : I am a newbie ! Dîtes-donc, elle est incroyable votre liste de tumblrs où on peut trouver des avatars asiatiques ! J'en avais jamais vu autant Et votre nouveau design est très beau, vraiment agréable à regarder. Bon alors, moi j'ai vingt ans + sept, je suis née au mois d'octobre 91. Je suis une demoiselle -parfaitement, oui- et j'habite en banlieue parisienne. Je rp depuis loooongtemps ! J'aime tellement écrire que je suis devenue une sacrée pavétiste... J'en reviens déjà pas de la longueur de ma fiche, je vous promets que c'est à peu près allé comme ça N'ayez pas peur, en générale on me dit que mes pavés se lisent tout seul... Donc j'espère que ça sera le cas ici En espérant que mon personnage vous plaise même si j'en ai fait un petit démon farceur Promis, en vrai c'est un gentil, il a juste besoin de grandir encore un peu -et de se recevoir quelques coups sur la caboches ?- Dans la vie j'aime beaucoup, beaucoup les sucreries... Sauf que je fais pas beaucoup, beaucoup de sport du coup bah j'ai un petit peu de hanches et un petit peu de ventre... Et alors, hein ?! Il faut s'assumer tel qu'on est //PAN Sinon je suis fan de mes SHINee d'amour, de BTS, de NU'EST, de Wanna One, ATEEZ, SUJU, SNSD -snif-, Tiffany Young et j'en passe Y a intérêt à ce que vous les aimiez tous aussi -ou pas- ! Je tiens à préciser que j'aime plein de perso' dans Game of Thrones... Mais vraiment, mes plus grands chouchous de chez plus grands chouchous sont : ma Khaleesi -Daenerys- et Bran J'arrête là mon blabla et je vous donne rendez-vous inrp en vous faisant des bisous ♡
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 18:19 Citer EditerSupprimer
It's my life...
We all have many worlds and many lives in only one
On dit des enfants prodiges qu'ils savaient faire ceci ou cela avant même d'apprendre à marcher. Ilae, sa spécialité, c'était de customiser tout ce qui tombait sous ses mains miniatures. Les bébés font vraiment n'importe quoi, ce n'est pas une nouveauté... On peut être sûr que leurs bêtises seront à la fois originales et bizarres. Des critères de style que l'artiste gardera toute sa vie avec toujours plus de beauté et de caractère, la maturité venant. Quand il était tout petit, ce qu'il fabriquait n'était pas bien joli, pas bien identifiable non plus... A quoi s'attendre de mieux d'un tout petit poupon de quelques mois qui joue encore avec ses compotes et ses petits pots de légume pour en salir innocemment la nappe blanche immaculée qui couvre la table de la salle à manger ? Je vous préviens, ne lui ressortez pas ces archives de l'humiliation où vous en pâtirez -vous ou votre précieuse garde-robe-. La croissance faisant son œuvre, il s'entoura petit à petit de peintures, de crayons, de feutres et de papiers. Les gribouillis n'en finissaient plus, il consommait des tonnes de feuilles à lui tout seul ce petit ogre du coloriage et des images ! Et quand ça avait plus la bonne teinte de pigment ça pleurait comme si c'était la pire catastrophe qu'il puisse lui arriver ! Vite, au ravitaillement ! Entrèrent également en scène les premiers accessoires, en carton ou en plastique. D'abord tout ce qui attirait son attention faisait l'affaire mais avec l'âge l'enfant cygne devint plus exigeant et capricieux. Des animaux, des plantes, des planètes, des signes indéfinissables mais qui attiraient sa curiosité insatiable et ses goûts en plein développement. En permanence, un adulte veillait sur lui de crainte qu'il ne s'étouffe avec ces objets fantaisistes lilliputiens... Étonnement, il était ceci dit rare qu'il mette ces outils de confection pour enfant dans sa bouche édentée. Ses supports artistiques varièrent aussi davantage, ne se contentant plus uniquement de feuilles délavées/colorées. Il lui fallait plus ! D'autres surfaces à embellir ! D'autres appuis où exercer son imagination, en ce temps-là, si vulnérable car aussi vacillante et maladroite qu'un nouveau-né. « Mais qu'est-ce... Oh ! Ilae s'en est de nouveau pris aux rideaux. Cela ne lui suffit plus de s'en prendre aux murs et aux meubles. Ce n'est pas possible, faut-il donc lui ôter ses feutres et ses pinceaux des mains ? » Sa Mère n'en pouvait plus par moment et le Père pouvait surgir de son bureau avec un costume hors de prix tout barbouillé d'encre ou d'acrylique suspendu à son bras. Il avait eu le malheur de le laisser trainer une heure à la portée du bébé... Son erreur n'avait pas loupé ! Et pourtant, il n'était pas fâché. « Très chère, notre fils laisserait exprimer son imagination par tout outil susceptible de laisser un dépôt dans son sillage et sur toute surface capable d'en garder la trace. Nous ne devons pas restreindre sa créativité, seulement prendre garde à protéger ce que nous ne voulons pas voir se dégrader sous la surexpression de ses assauts artistiques. » Le puissant milliardaire posa ses yeux perçants d'intelligence et de culture sur son mini lui... et une pétillante lueur de malice étincela avant qu'il ne murmure. « Comment n'y avons-nous pas songer plus tôt ? » Et de soudain se détourner sous l'appel intrigué de sa raffinée compagne. Une petite étoile argentée, pendant précairement de sa veste noire personnalisée par son petit bout d'à peine deux ans, tomba derrière lui dans un discret cliquetis.
Il venait d'avoir un coup de génie capital pour l'avenir de son fils. La salle serait réaménagée à plusieurs reprises au cours de sa vie. Mais son utilité resterait, au fond, la même : l'Atelier de l'Expression Créative d'Ilae. Soit, son coeur personnifié.
La plupart des enfants ont leur propre salle de jeux... La sienne était plutôt une salle d'arts plastiques. Rangements, commodes, tiroirs, conservaient en leurs ventres des ribambelles de crayons de couleur et de feutres multicolores tous méticuleusement alignés par teinte. La pièce comportait aussi tout un tas de nécessaires à peinture. L'on pouvait même compter des jeux de colorisation numéroté ou non-numéroté et d'autres activités possédant toutes les mêmes points communs principaux : Colorisation et Création. Tout était impeccablement rangé, bravo à la gardienne des lieux. Il y avait également des étagères murales soutenant des dossiers composés des dessins d'Ilae, des plus anciens aux plus récents. Bon, ils n'y étaient pas tous, seulement les plus marquants -dirons-nous-. En comparaison, peu de place était réservé aux jeux d'apprentissage tels que des activités d'assemblage, de construction ou de réflexion. Cependant, au moins, il aimait les histoires et les livres illustrés. « J'ai tenté de l'initier à d'autres jeux ludiques, comme vous me l'aviez demandé Madame, mais il ne s'y intéresse pas. Quand je lui propose un simple puzzle d'assemblage géométrique basique, il s'en détourne et court vers les meubles où sont rangés ses palettes et ses feuilles à dessin. » Le voyou a toujours fonctionné ainsi. S'il comprend la "corvée" éducative qu'on lui demande de faire, il ne juge pas utile ou intéressant de l'exécuter. Sauf que ses aînés ne comprenaient pas son intelligence futée et prenaient ça pour de futiles égarements. La volonté de satisfaire ses loisirs plutôt que ses enseignements. Mais il faut aussi préciser qu'en effet, il n'aimait pas beaucoup les jeux de construction. Pauvre gouvernante, elle n'en menait pas large avec cet entêté. La Mère soupira légèrement aux mots de la domestique. « Mon petit Ilae... Combien de tracas me causeras-tu encore, mon ange ? Ton grand-frère n'est pas comme ça, lui. Au même âge que toi il jouait comme tous les autres petits garçons. Son penchant pour les bijoux est arrivé très tôt... Mais il ne s'enfermait pas autant dans son monde de strass et d'alliage. Devrais-je prier Dieu pour qu'il t’insuffle l'envie d'apprendre et la soif de savoir ? » Elle se parlait à elle-même en le regardant, pas assez haut pour qu'il puisse l'entendre, triturant du bout des ongles la croix dorée de 5cm accrochée à son cou. La tête tournée vers son fils aux mains multicolores et aux joues inconsciemment teintes de quelques traits oranges, bleus et violets, elle l'observait avec une préoccupation toutefois attendrie d'amour maternel. S'il ne stimulait pas ses neurones avec des jeux logiques et plus variés, allait-il juste devenir un pauvre benêt accro aux arts visuels ? ... ou y accordait-elle trop d'importance ? S'alarmait-elle pour rien ? La matriarche se mordilla la lèvre pour évacuer son état de stress naissant. La nourrice, qui l'avait entendu, sembla hésiter un instant... avant de se décider à rapporter quelques carrés de tissus laissés dans une autre pièce. Le bébé cygne la vit faire et poussa aussitôt une exclamation excitée qui la fit sourire. Mme Kwon fut étonnée de le voir réagir aussi joyeusement... C'était la première fois qu'elle le constatait enthousiasmé à ce point par quelque chose. Même ses interminables activités d'arts plastiques ne le faisaient pas réagir avec une vivacité si réjouie. « J'ai remarqué qu'il aimait beaucoup regarder et toucher ces échantillons, oubliés dans le salon par votre tailleur, Madame. Et... » Elle s’accroupit près de lui pour étaler en désordre sur le sol les morceaux de soie brillante allant du pourpre au turquoise, en passant par la lavande. Quelques-uns des carrés étaient à motif, d'autres avaient une texture différente et le reste était simple. « Regardez. » Pour l'écrire de façon chic : il s'amusa instinctivement à les classer. Que se passait-il dans sa tête ? Je ne suis pas sûre de pouvoir fidèlement le décrire. Comment réellement connaître ce que les bambins pensent ? Ce qui va suivre, sachez-le, ne sera que mon interprétation de ses réflexions. Ilae fut d'abord attiré par son éternelle couleur préférée : la lavande. Il la prit dans ses petites mains pour en identifier le tissu dont il ne connaissait pas le nom. Qu'est-ce que c'était ? Aucune idée mais c'était doux et beau. Il la posa enfin et passa à une autre couleur : turquoise. Trop éloignée de la première, il la mit à l'écart puis son manège continua patiemment. Les minutes passèrent sans que les deux femmes ne l'interrompent. Elles semblaient aussi fascinées par lui qu'il l'était des soieries. Sauf qu'il ne s'en rendait pas compte. Finalement, parmi les types de motif, il y eu quelques erreurs car certains imprimés étaient de formes bien trop complexes pour son si jeune cerveau... Mais il n'y en eue aucune dans les couleurs, même lorsque la différence entre deux pigments était plus difficile à discerner. Le dégradé final fut un sans faute. Mme Kwon n'en croyait pas ses yeux. « Est-il censé... avoir un sens des tons aussi poussé à trois ans ? » La gouvernante secoua légèrement la tête. « Non, Madame. Le sien est plus développé que la moyenne. » Lui, dans son innocence et son envie de jeu, mélangeait les couleurs, prenait les carrés qu'il aimait pour les poser avec d'autres comme s'il s'agissait d'une activité d'assemblage, là était son puzzle, son jeu de réflexion, créant des combinaisons pour la plupart pas mauvaises du tout et les deux femmes en train d'observer l'artiste en herbe devaient bien reconnaître qu'il avait bon goût pour son âge. « Comment peut-on faire pour développer ses dons ? » Demanda la Mère admirative pour elle-même alors que son fils repoussait une proposition de sa gouvernante pour choisir un tissu qui lui plaisait mieux. Il savait déjà ce qu'il voulait créer.
A six ans, Ilae était déjà un étrange spécimen qui attirait les curiosités et motivait les critiques par sa personnalité particulière. Parmi toutes les tignasses naturellement corbeaux de l'école, il y avait cette tête médisante au cuir chevelu et aux sourcils d'un gris argenté si clair qu'il en était presque lunaire. Le garçon avait pour habitude de porter des bijoux coûteux en forme de cerise ou de renard. Les lobes de ses oreilles étaient déjà percés. Son uniforme scolaire était le plus beau de la cour de récré. Il était accessoirisé d'astres, de broches représentant les quatre saisons et de quelques autres ornements spécifiques liés à ce qu'il était, à ce qu'il aimait. Son caractère était marqué, il avait l'air de savoir qui il était et à quoi son avenir devait ressembler. Tout le monde le projetait dans l'univers de la mode et ils avaient raison. Quand le Prince des Cygnes Noirs s'ennuyait en cours, il recouvrait ses cahiers de dessins fantaisistes centrés sur le domaine du stylisme. Son sac pouvait cacher des carrés de tissus luxueux soigneusement rangés qu'il montrait à ses camarades intrigués pour leur expliquer d'un air malicieux, fier et vantard qu'il s'agissait-là d'un morceau d'une des vestes de sa collection. La sienne, réalisée de ses dix doigts habiles. « Mais c'est une collection de quoi ? » Il rit gaiement. « De vêtements, Joohee. Je crée des vêtements. Tu pourras venir voir mon défilé privé, si tu veux ! Tu pourras même faire la mannequin. Tu seras parfaite pour ma robe boréale d'inspiration elfique. » Un défilé privé signifiant, en réalité : pour la famille. Tous confortablement installés dans la pièce à vivre de la villa avec tasses de thé et petits gâteaux pour accompagner le divertissement ! « Oh ouiii, je veux être la mannequin et porter ta robe boréale ! Comment est-elle ? Est-ce qu'elle a des perles ou des petits bijoux brillants comme sur ton uniforme ? » Il lui offrit un joli sourire de canaille et s'apprêta à répondre... « Alors, le bariolé, on fait encore le frimeur avec ses vieux cheveux ? Qu'est-ce que tu as dans les mains, c'est un mouchoir couleur crotte de pigeon ? » La brute lui avait arraché son carré des mains et Ilae le fixait en silence avec des yeux mauvais. La jalousie, le rejet, la marginalité, combien de fois ferait-il les frais de ces blessantes étroitesses d'esprit ? Oh, il ne le montrait pas. Mais cela l'affectait à cette période de sa vie contrairement à ce qu'il s'évertuait, pour le salut de sa fierté et de son image assurée, à faire croire aux autres. Il n'avait que 6 ans, bonté divine... « Rend-le lui, Chulhei ! C'est pas à toi, espèce de méchant ! » La petite tenta un coup de pied dans le tibia mais le garçon s'esquiva avec un rire méprisant. « Apprends à viser, Joo la bigleuse ! » La pauvre en eu les larmes aux yeux... « Rend-le moi, Chulhei. » Le ton du Cygne était froid et maîtrisé. Ses poings étaient serrés et sa posture rigide aux prunelles menaçantes murmurait qu'il était prêt à bondir d'une seconde à l'autre. Du moins, c'est ainsi que l'interprétèrent les élèves venant s'attrouper autour d'eux. « Sinon quoi, le petit prince des oiseaux à cou de girafe ? Tu vas me donner un coup de bec sur le nez ? Aïe, c'est vrai que ça doit faire mal ! » La scène était observée avec gravité... Comment allait réagir le fils du Cygne Noir sud-coréen ? Selon sa fidèle recette secrète : avec imprévisibilité. Un sourire peu rassurant naquit sur ses lèvres fourbes. « Quel est le travail de ton père, Chulhei ? » Les premières secondes, le garçon parut déconcerté... Puis un air narquois et hautain apparut sur ses traits faciaux. « Il est propriétaire d'une très grande boutique de mode avec des centaines de vêtements et des centaines de bijoux de luxe. Beaucoup de personnes riches et même des étrangers du monde entier viennent les acheter. Mais pourquoi tu demandes, microbe, tu le sais, non ? Ah non, c'est vrai que t'es un vieux. C'est pour ça que tu perds la mémoire ! » Et il se croyait drôle plutôt que lourd... Le visé haussa nonchalamment les épaules, mains dans les poches. Il prit sa voix innocente. « Bah... Je pensais juste que ce serait triste que ton père perde la boutique. Parce que vous vous retrouverez à la rue, toi et ta famille... J'ai pas très envie que ça vous arrive, tu vois ? Je suis égoïste, je sais bien, mais pas à ce point-là. » Chulei fronça les sourcils, l'insinuation ne lui plaisait pas... surtout qu'il n'était pas sûr de comprendre. « De quoi tu parles, moustique ? » Ces surnoms à la noix qui n'en finissaient pas... Il avait bien envie de lui faire manger son carré de tissu couleur "crotte de pigeon". « Je vais te le dire, Chulhei. C'est mon père qui vend ses cristaux au tien. J'ai vu le magasin, presque toutes les pierres sont de chez nous et même les vêtements en sont couverts. Si mon père ne vend plus de diamants à ton père... » FAUX, archi-faux. La société de Mr Kwon ne vendait bien évidemment pas directement de pierres précieuses à un gérant de magasin. A moins qu'il ne soit question d'un marché illicite ou d'un accord spécial entre deux businessmans ?... Elles étaient achetées par ceux qui créaient les pièces et les bijoux dans leurs ateliers de confection. Encore fallait-il... que Chulhei soit au courant. Quelqu'un voulu émettre une protestation d'ailleurs mais Ilae lui lança un regard acéré qui le cloua sur place. Qu'on ne tente pas de mettre sa supercherie à l'eau ou ça allait mal finir ! Bref, c'était quoi l’expression que les adultes utilisaient, déjà ?... « Vous coulerez. » « Hein ?? » Raaaah, mais il était si simple d'esprit qu'il ne savait même pas ce que ça voulait dire ?! A son âge, bon sang ! Il avait le même que lui et pourtant, son vocabulaire était plus fourni. « Les gens ne lui achèteront plus rien donc sa boutique sera finie ! Tu comprends, tête de pioche ? » A vrai dire, il ne s'attendait pas à ce que son coup de bluff soit si efficace car le garçon devint tour à tour rouge de colère puis blême. « Ça n'arrivera pas ! » « Tu crois ça ? » Ils se jaugèrent du regard avec défi, menace et méfiance. « Rend-moi mon "mouchoir", tu veux bien ? » Il tendit la main, les yeux rivés aux siens... Finalement, le bluffé le lui rendit et la foule se dispersa avant que les surveillants n'interviennent. Si seulement il savait à quel point ces choses de grands, le monde du business et des affaires, étaient tortueusement plus complexes que le jeune Kwon l'insinuait. Chulhei ne se serait pas laissé avoir. Mais son ignorance eu le bénéfice de le rendre plus docile. Dans la situation immédiate comme dans l'avenir. Envers Ilae, avant-tout, qui avait gagné une nouvelle tête à brimer et un "homme" à tout faire.
Seulement à la petite école et déjà diabolique manipulateur.
A neuf ans, la population nationale de la République de Corée avait l'habitude de voir sa bouille d'ange apparaitre sur les écrans de leurs télévisions ou sur les écrans publicitaires dans les rues des villes les plus connectées et sa mince silhouette poser dans les magazines de mode pour enfant auprès de sa fratrie ainsi qu'auprès d'autres mannequins de sa génération. Précoce égérie incontournable de la marque Swarovski, Corée du Sud. Il était toujours au centre, sans cesse mis en avant, portait les plus beaux articles de la plus grosse société productrice de composants en diamant internationale dont la direction générale sud-coréenne n'appartenait à nulle autre qu'à son Père. Dit, dans le pays : le Grand Cygne Noir. Qu'est-ce qu'on craquait pour ce visage souriant avec ses moues à croquer ! Son frère aîné, Namnae, avait conquis les médias et le public avant lui... Pourtant, l'arrivée de son petit-frère a fini par l'évincer. Il était plus solaire, plus dynamique, plus attachant. On aimait chaque enfant Swarovski mais les grands favoris restaient Ilae et sa petite-soeur chérie : Eunsil. Deux inséparables qui se comprenaient d'une seule œillade synchro. Submergé d'attention et de favoritisme en puissance depuis son enfance, dans sa croissance Ilae se persuada tout naturellement d'être le point central du monde par toutes les fibres de son être. Au sein de ses établissements scolaires, il abusait avec effronterie de son statut social et, pour exemple, insistait catégoriquement pour prendre en charge la confection des costumes de la pièce de théâtre de l'école ainsi que pour diriger l'atelier de couture dans lequel ces petits trésors devaient voir le jour. Gare à celui qui refusait ses exigences tyranniques, mieux valait éviter de contrarier son influente famille. Il fallait qu'il ait le mot sur tout et il vérifiait la moindre esquisse -le moindre ourlet aussi-. Dans sa conception visuelle de la représentation, c'était le décor qui devait s'adapter aux tenues et pas l'inverse. Le comédien devait savoir porter "ses" créations comme il convenait où il se recevrait des remarques assez tranchantes pour avoir envie d'abandonner le rôle. Un enfer pour les professeurs et les élèves qui devaient subir ses quatre volontés autoritaires. De plus, Eunsil étant sa chouchoute, pour l'implication et la contribution qu'Ilae apportait à la pièce, il réclamait qu'elle ait à la fois le premier rôle ainsi que le plus beau costume. Ce qui avait davantage le don de la mettre dans l'embarras que de lui faire plaisir à la pauvre petite...
A l'époque, il ne se doutait pas une seconde...
Que son poids en diamant ferait de lui une cible alléchante.
A 12 ans, il lui est arrivé sa première tragédie.
En plein dans son centre équestre... Mais comment ont-ils fait ?? Le lieu était privé et sécurisé ! On avait entendu des hennissements affolés puis un cheval avait surgi des boxes désertés, galopant à en perdre haleine. C'était celui de Kwon Il Ae... Lui, il avait essayé de crier mais on l'avait attrapé sans crier gare et coller un chiffon humide sur le visage qui l'avait endormi presque aussi sec. Quand l'enfant s'était réveillé, il s'était trouvé dans un endroit lugubre qui sentait la moisissure. Nom de dieu, c'était aux antipodes de la chambre luxueuse qu'il avait à la maison... Quelques insectes bourdonnaient, rampaient ou virevoltaient autour de lui. La vue de cette baraque en bois miteuse et les odeurs de verdure qui planaient dans l'air faisaient hurler son instinct... Il était loin, très loin de Séoul. Autre surprise... Il n'était pas le seul gamin de riche à être piégé ici et, tous les deux, ils se connaissaient de vue. Les soirées huppées, les réceptions privées, etc... Ces longues sorties vite ennuyeuses ouvraient les portes d'innombrables rencontres. Caractériellement pas fait pour s'entendre, ces deux-là risquaient de devoir se serrer les coudes et faire des efforts de coopération pour espérer s'en sortir les prochains jours. Si seulement l'alliance de leurs matières grises s'avérait fructueuse... « Toi, je ne sais pas, mais moi j'en ai assez d'être nourri à la bouillasse protéinée, au pain et à l'eau comme un vulgaire prisonnier. » Ce qu'ils étaient, du reste. Deux semaines qu'ils ne s'étaient pas lavés, qu'ils n'avaient pas mangé un repas correct et qu'ils avaient été à la merci de leurs malfaisants ravisseurs -ou plutôt de leurs chiens de garde humanoïdes-. Le visage hargneux du Lion arborait des hématomes très laids, prix de ses audacieuses révoltes. Le Renard sur son "lit" lui renvoyait un regard vif, plein de malice mais indéniablement teinté d’appréhension. « Le type maigre, là, il crache de plus en plus de sang. L'autre, il a l'air plus coriace... Mais aucun des deux ne semble se douter que leurs alcools et leurs liqueurs ont été dénaturés. On... On fait ça cette nuit ?... » Il lui jetait maintenant un regard hésitant. L'autre se tourna avec un regard sombre vers le tiroir qui renfermait les couteaux... « Ouais, pendant qu'il y en a un qui dort et l'autre qui surveille la radio. » « Et celui qui est dehors, on le prend en embuscade. » Le premier hoche la tête, décidé. Le deuxième soupire, les bras croisés autour de ses jambes et baisse les yeux vers le sol, une lueur d'incertitude dans ses souffrantes prunelles... « On a pas le choix, Kwon. C'est eux ou nous... Si on attend encore, ils seraient assez cons pour nous tuer de rage avant de recevoir la rançon que leurs chefs exigent de nos parents ou même avant de se décider à nous vendre en esclavage dans je ne sais quel pays. Mec... Sérieux, tu verrais ta tête, c'est pire que tes bras. T'aurais pas dû prendre ma défense. » « T'es pire que moi et puis j'ai besoin de toi pour partir d'ici. » « Je vois, on ne change pas le règne de l'égoïsme en puissance, c'est ça ? » « J'aime bien cette image, elle fait de moi un roi. » Éclats de rire étouffés. « J'avais oublié la couronne des Majors. » Les Majors, nom de dieu... Ses amis devaient tellement se ronger les sang. Penser à eux dans un moment pareil lui donna envie de pleurer comme une misérable madeleine. Qu'est-ce qu'ils diraient s'ils savaient ce qu'il mijote, maintenant ? Si seulement il s'en sortait, il pourrait avoir le luxe de s'en inquiéter une fois de retour au foyer. « Comment tu connais notre bande, t'es dans notre collège ? » « Oui, à mon grand damne. J'ai tout le temps envie de cogner vos six têtes à claque. Bon, pas celles des filles en vrai. La vôtre surtout. » Ils se jaugèrent un moment comme deux adversaires... Puis se sourirent avec un amusement à l'arrière-goût agressif. Avec tous leurs bleus et leur allure clocharde, ça ne leur donnait pas un air d'enfants de chœur.
A la nuit tombée, le premier à y passer fut le "RadioMan". Ils l’assommèrent à deux en visant la tête par derrière puis, pour être sûr qu'il ne les pourchasse pas pour leur tordre le cou... le fauve lui trancha sauvagement la jugulaire. Aucun d'eux ne s'attendait à ce que ça projette autant de sang et ils se regardèrent avec des yeux horrifiés... Le deuxième, celui qui crachait du sang, était déjà mort. Son oreiller, ses couvertures et le sol étaient imbibés de rouge si frais que la pièce puait le fer... Ilae en vomit son piteux repas. C'était lui qui avait fait ça... Le résultat de petites quantités chimiques ajoutées aux bouteilles d'alcool était devant lui. Empoisonnement sournois visiblement efficace. Une chance qu'il buvait comme un trou. Le dernier cas fut le plus dur sur tous les plans... Mais il y tomba aussi. Aveuglé, égorgé... Le Lion s'était pris une balle de plomb dans l'épaule. La dernière étape, ce fut de s'enfuir avec les téléphones avant que les têtes pensantes du complot ne débarquent. Eux, n'avaient été que des sentinelles.
A 15 ans, leur fréquence avait certes diminué mais Ilae demeurait sujet à des crises d'angoisses instables et imprévisibles. Des flashs de la scène de crime lui revenaient en mémoire pour lui torturer l'esprit avec morbidité. Entre deux cours, il pouvait être assailli d'un besoin urgent d'isolement. Ses nuits étaient agitées. Il se réveillait en sueur entre ses draps en bataille, humide d'effroi, oreillers à terre et souffle court. Parfois il criait, d'autrefois il avait trop l'impression d'étouffer pour être capable de sortir un son. Son adolescence était chamboulée, perturbée, fissurée comme du verre ayant subit un choc trop faible pour se briser mais trop brutal pour ne pas se fendre affreusement, irréversiblement. Autrefois, il se sentait suffisamment en sécurité pour ne pas penser à sa protection et oublier littéralement la présence de ses gardes du corps. A présent, ce n'était plus le cas, il avait conscience de sa vulnérabilité. Les cours d'auto-défense particuliers payés par son Père n'y ont rien changé. Il a appris à parer les coups, à les esquiver et à les rendre avec une technique, une précision presque militaire. Mais savoir se défendre ne suffisait pas... Son sentiment d'insécurité demeurait quasi' intact et ça le poussait à la vigilance, aux anticipations vives, à une conscience accrue de son environnement lorsqu'il se retrouvait seul. Son malêtre se ressentait jusque dans certains de ses nouveaux dessins au stylisme d'inspiration glauque qui respiraient une ambiance digne des films d'épouvante. Ses cauchemars en étaient les authentiques auteurs... Et malgré tout ça, ce calvaire, cette expérience traumatisante qui a gâché son adolescence, sa vie, il devait avoir le cran d'avancer en mettant un pied devant l'autre. Tel qu'il le faisait avant que ça ne le frappe de plein fouet. Avant qu'il n'ait à prendre des cours d'auto-défense ou à suivre un accompagnement psychologique régulier. Avant qu'il n'ait eu à passer devant le tribunal pour enfant. Une affaire complexe et totalement secrète qui a nécessité bien des ressources pour lui éviter de justesse les peines trop lourdes. Maintenant, certes, c'était du passé. Mais un passé qui le rendait malade...
Aurait-il réussi à remonter la pente sans eux ? Assurément pas. Il en fallait bien un minimum de six amis d'enfance pour avoir le courage de gravir les pentes abruptes dont l'adversité leur imposait les affrontements. A eux tous, ils formaient une sorte de bande d'impitoyables privilégiés depuis le collège, connue sous le surnom très redouté des : Majors. Individuellement connus sous les pseudonymes suivant : le Leader, l'Agité, l'Affranchi, l'Affable, la Poupée et le Renard. Outrageusement plein aux as, enfants à la lignée terriblement clinquante, rois et reines suprêmes qui se partageaient un seul et même royaume : leur lycée. Ils régnaient en maîtres ultimes sur les autres élèves. Quand ils arrivaient, on s'écartait hâtivement de leur passage au risque de se faire piétiner comme des insectes. Ils ne s'arrêtaient pas pour nos pitoyables minois ces fils et filles gâtées par la chance écrasante d'être sacrément bien nés. Leur union a depuis le début fait leur force. On ne peut rien contre les quatre volontés de semblable association de puissants jeunes bourgeois, même le corps enseignant de l'établissement était à leur merci -enfin, à celle de leurs parents-. Une règle établie sur-mesure. Un insigne en forme de couronne dorée accroché à la veste. Leurs pouvoirs étaient exceptionnels car ils leur conféraient jusqu'au droit de renvoyer un étudiant du lycée et... les motifs légitimes n'étaient pas le plus courant chez les Majors.
Ilae, aka Le Renard, avait ses propres méthodes pour régler les conflits entre lycéens. Il aimait jouer avec le mental et les sentiments, faire le faux allié pour mener ses proies à la faute et lancer alors un compromis qui, en fait, ne bénéficierait qu'à lui -ou à la personne de son choix-. Vous n'êtes pas certains de comprendre ? Eh bien, il se faisait passer pour amical avec ses mots mielleux et guérisseurs, pouvait gagner votre confiance avec une gentillesse modelée de toute pièce. Les naïfs étaient si aisément manipulables, confrontés à ce sournois procédé. Ensuite, il vous demandait de lui rendre un service risqué ou trouvait le moyen de vous faire agir comme un petit démon en vous garantissant en échange sa protection, son silence. Sauf qu'au dernier moment, vous vous retrouviez seul face à vos condamnations. Le seul rempart entre vous et l'exclusion, c'était lui. Résultat, vous deveniez la nouvelle marionnette de ses fourbes orchestrations. C'était ainsi qu'il recrutait ses yeux, ses oreilles, ses messagers. Autrement dit : ses espions et ses exécuteurs. Le Renard s'était ainsi créé un petit réseau de comploteurs complices de ses facétieux coups-montés, minoritairement embringués de grès dans ses ingénieux méfaits. Était-il là pour éduquer des élèves à peine plus jeunes ou plus âgés que lui ? Non. Néanmoins, en cas de situation critique il se pointait en personne pour régler le litige. Ne lui faites pas perdre patience, vous ne vouliez pas être victime d'un coup du lapin. Cash.
Ses manipulations étaient odieuses et révoltantes mais c'était votre chance de rattraper vos propres fautes. Celles qu'il vous avait mené à perpétrer ou celles que vous aviez créé par vos propres et seules bêtises. Les pièges qu'il tendait pouvait parfois rendre leur cible dingue et lui faire volontairement quitter l'établissement pour toute autre école bénie, sans Majors pour faire de sa vie un cauchemar, sans Renard pour persécuter son mental fragilisé... Mais si toute bonne chose a une fin, c'est que toute mauvaise chose doit avoir un end aussi, non ?
En 2016,l'Affable devint le Fantôme.
Et lesMajors furent dissous.
Ses yeux n'exprimaient rien d'autre qu'une morosité intersidérale. Le soleil, lui, brillait comme une lampe haut dans le ciel. Illuminant tout Séoul de ses prodigieux rayons. Un modeste crayon à la mine grise tournoyait entre ses doigts, près de sa tempe droite. Le Cheshire Fox réfléchissait sans arriver à se concentrer, le regard perdu sur l'horizon. Assis avec élégance sur un des bancs de la cour, sa charismatique et plaisante silhouette était encerclée par un désordre de multiples mannequins posés sur papier. Des femmes, des hommes, des chevaux arboraient les tenues insolites spécialement dessinées à leur gabarit. Quand le vent souffla, il réussit à subtiliser une des feuilles coincées sous des poids censés les maintenir immobiles. La femme en robe de cocktail fantaisiste indigo et thème cosmique s'envola sous l'indifférence de son créateur. Vrrr. Vrrr. Claquement de langue impatient. Qui ça peut être ? Soupirant, il décroche son portable sans même regarder le numéro qui s'y affiche. « Allô ? » « Ilae. » Namnae. Son frère aîné. Ilae lui faisait la gueule depuis à peu près quatre ans et refusait radicalement d'entendre parler de lui depuis un an. « Qu'est-ce que tu me veux ? » Sec et cassant. « ... J'ai vu comment s'est passé ton dernier concours de saut. Ça ne te ressemble pas de faire autant de fautes. Tu vas bien ? Est-ce que... » « C'est Absolem qui n'était pas dans un bon jour, pas de quoi te fêler les bagues. Retourne à ta bijouterie, j'ai pas... » « Ne me raccroche pas au nez, Ilae ! Il faut qu'on se parle, on ne peut pas... » « C'est déjà fait. Je n'ai rien à te dire de plus, je pense que tu as parfaitement compris où tu as enfoncé tes épines. Notre Mère est fière de toi mais notre Père est blessé. Tu l'as déçu et tu as fait en sorte de ne pas avoir à affronter sa peine au quotidien. Nous, nous en sommes témoins chaque jour. Et à cause de ta décision égoïste, c'est sur moi qu'il place toutes ses attentes depuis ton départ. Tu ne te représentes pas la lutte que... Bref. Tu veux que je te pardonne ? Reprend l'héritage que tu m'as mis sur l'échine. Autrement, je te le répète pour la dernière fois : sors de ma vie. » « Si, je connais la lutte que tu mènes. J'ai traversé la même, Ilae. Tu me reproches sans cesse une chose que tu vis toi-même et que tu fais toi-même.... Tu devrais me comprendre au lieu de me mettre le blâme. Je n'ai abandonné personne, c'est vous qui me fermez votre porte. Et toi, petit-frère, tu as juste la chance que Eunsil soit heureuse dans la voie qu'elle se trace sous ton influence. Cette voie qui t'arrange tellement parce qu'elle va te permettre de lui délaisser au moment opportun le poids qui t'incombe en tant qu'héritier de la société. Soit, quand tu auras officiellement décider de renoncer à ce même héritage que tu me reproches d'avoir rejeté. » Silence pesant.« Qu'a-t-il dit de ton choix de cursus universitaire ?... » Nouveau silence. Ilae baisse les yeux vers le sol grisâtre sous le pincement désagréable de son palpitant. « Je peux t'aider à traverser ça, tu sais... Je peux... » « C'est à cause de toi que j'en suis là. Tu aurais dû repenser à deux fois aux conséquences avant de faire ton choix. J'ai pas besoin de l'aide de quelqu'un sur qui sa propre famille ne peut même pas compter. Lâche-moi et n'essaie pas de me recontacter. » Sur ce, il raccroche sans crier gare. C'est dur... Très dur d'être en situation conflictuelle avec ses parents ou ses frères et sœurs. La douce brise de Mars lui fait du bien d'habitude... Mais là, il était imperméable à sa froide caresse. Les yeux rivés sur son téléphone et le numéro qui venait de lui passer ce houleux coup de fil, il se pince inconsciemment les lèvres en manipulant son portable pour bloquer les appels et les messages du contact renommé "Namnae". Puis, prenant une bonne inspiration et rangeant sa machine dans sa poche, il se lève. Ses doigts claquent à l'intention d'un élève qui attendait à quelques mètres de là. Celui-ci se précipite pour l'aider à porter ses nombreuses affaires et le suit dans sa marche matinale en direction du grand studio qu'Ilae avait loué dans la Digital City. Il lui faisait office d'atelier de couture, le temps de compléter son parcours universitaire.
Sa joyeuse enfance semble faire partie d'une autre dimension désormais. Ils étaient tous proches quand ils étaient petits. Ilae, Namnae (de trois ans son aîné), Eunsil (de deux ans sa cadette), Ahki (de cinq ans son cadet) et leurs parents. Tout faisait le terrain de jeu idéal pour cette fratrie de fripouilles, ils étaient impossibles lors des réceptions et des soirées chics où était invitée la prestigieuse famille Kwon. Infernaux sous le voile de l'innocence, même chez eux, partout où ils se rendaient... Les chamailleries étaient choses courantes mais les réconciliations ne se faisaient que peu prier pour tout régler avec des échanges de sucreries, des séances de fous rires ou de câlineries. Puis le temps a commencé à faire son œuvre. L'héritage de la société de leur Père, c'était Namnae qui devait l'assumer. Le premier né, c'était lui. Sauf qu'il avait une passion et qu'il voulait en vivre, une passion liée à ce qu'il avait toujours connu : la joaillerie. Au fil des ans, il a appris la création de bijoux artisanaux. Aujourd'hui, il est boursier à la Yonsei University pour fortifier ses connaissances et son expérience dans la voie qu'il s'est lui-même choisie. Son caractère humble et courageux l'a mené à rejeter la fortune colossale dans laquelle il a baigné depuis sa naissance pour se prendre en charge tout seul. Ses choix, Ilae ne les a jamais compris et une crevasse de plus en plus profonde, de plus en plus large s'est formée entre eux. Il le déteste car l'héritage de la société lui incombe alors que ce qu'il veut... c'est vivre de sa passion, exactement comme son hyung ! Sauf que son départ à remis toutes ses anciennes responsabilités sur le dos de son petit-frère qui ne le lui pardonne pas. C'est hypocrite de sa part... Puisque avant que ça n'arrive, il planifiait déjà de grands projets pour leur petite-soeur. Eunsil est a son écoute, Ilae est son modèle et il n'a pas cessé de lui mettre en tête quel avenir grandiose elle pourrait avoir si elle le voulait. Leur objectif a un nom : Asian Women Are Alive ! Ce qu'ils veulent c'est que la femme asiatique, notamment sud-coréenne, prenne une place plus importante dans leur république en cassant leurs mœurs confucéennes. Un but honorable qui motive le coeur volontaire d'Eunsil. Ilae n'était pas fait pour les finances et les affaires de cet ordre... Elle, si. Bougrement intelligente et maligne, autant que ce soit sa cadette qui hérite de la société paternelle. Elle, paslui. Elle deviendrait une grande figure du pays et, il en était persuadé, elle ferait bouger les choses par son obstination sublimée de son aura lumineuse. De plus, cette perspective allégeait sa culpabilité de faire les mêmes choix traitres que leur frère aîné...
Une fois dans son atelier, il se contenta de déposer ses dossiers sur l'un de ses bureaux et s'en retourna s'écrouler dans son sofa en cuir blanc où il sortit ses écouteurs pour activer une musique censée le relaxer. Puis, le coude gauche appuyé contre le bras du siège rembourré, il massa l'arrête de son nez en lâchant un soupir alourdi. Bon sang, pourquoi la vie n'était-elle jamais simple ? ou bien était-ce en grandissant que tout se complexifiait ? Non, ça ne voulait rien dire. Les embûches, les tuiles, les merdiers nous frappaient sans se soucier de notre âge. Son kidnapping et... la mort de sa meilleure amie ont été les pires épreuves qu'il ait eu à traverser. Or il n'aurait que 19 ans dans moins de deux mois. Ce serait également un non-sens de croire que c'était une question de justice ou de mérite... Elle, justement, n'avait pas mérité ça. Fallait-il s'auto-agoniser en se demandant pourquoi ? Non, toutes ces questions n'étaient que de sottes pertes de temps. Quand ces choses-là arrivaient, on ne pouvait rien y changer. En revanche, ça lui a appris qu'il faut pouvoir compter et pouvoir se reposer sur les autres si on veut avoir la force de se relever. Il n'y a rien de plus requinquant que le soutien inégalable de ces gens qui ont établi domicile dans notre coeur, tant qu'on ne s'y ferme pas. C'est grâce à ses proches et aux Majors qu'il a pu combattre ses crises d'angoisses dû à son enlèvement et aux horreurs qui s'en sont suivies. C'est grâce à ses familles et à son Pilier, son Âme-sœur, sa Balance, son Équilibre qu'il a pu combattre la torture de cet abominable décès. Sans la présence de toutes ces personnes, sans leurs épaules sur lesquelles s'appuyer quand il se sentait trop faible pour tenir debout par lui-même... Il ne serait plus qu'une ruine à l'heure qu'il est. Mais ce n'était pas le cas. Il était là. Bien vivant. Campé avec cette fierté éternelle sur ses deux deux jambes de top-modèle. Prêt à créer jusqu'à l'usure de ses doigts. Jusqu'à la saturation de son système neuronale. Grâce à eux et il éprouvait une reconnaissance indescriptible à l'égard de chacun. Une reconnaissance qui n'était pas près de faner.
Il venait d'avoir un coup de génie capital pour l'avenir de son fils. La salle serait réaménagée à plusieurs reprises au cours de sa vie. Mais son utilité resterait, au fond, la même : l'Atelier de l'Expression Créative d'Ilae. Soit, son coeur personnifié.
La plupart des enfants ont leur propre salle de jeux... La sienne était plutôt une salle d'arts plastiques. Rangements, commodes, tiroirs, conservaient en leurs ventres des ribambelles de crayons de couleur et de feutres multicolores tous méticuleusement alignés par teinte. La pièce comportait aussi tout un tas de nécessaires à peinture. L'on pouvait même compter des jeux de colorisation numéroté ou non-numéroté et d'autres activités possédant toutes les mêmes points communs principaux : Colorisation et Création. Tout était impeccablement rangé, bravo à la gardienne des lieux. Il y avait également des étagères murales soutenant des dossiers composés des dessins d'Ilae, des plus anciens aux plus récents. Bon, ils n'y étaient pas tous, seulement les plus marquants -dirons-nous-. En comparaison, peu de place était réservé aux jeux d'apprentissage tels que des activités d'assemblage, de construction ou de réflexion. Cependant, au moins, il aimait les histoires et les livres illustrés. « J'ai tenté de l'initier à d'autres jeux ludiques, comme vous me l'aviez demandé Madame, mais il ne s'y intéresse pas. Quand je lui propose un simple puzzle d'assemblage géométrique basique, il s'en détourne et court vers les meubles où sont rangés ses palettes et ses feuilles à dessin. » Le voyou a toujours fonctionné ainsi. S'il comprend la "corvée" éducative qu'on lui demande de faire, il ne juge pas utile ou intéressant de l'exécuter. Sauf que ses aînés ne comprenaient pas son intelligence futée et prenaient ça pour de futiles égarements. La volonté de satisfaire ses loisirs plutôt que ses enseignements. Mais il faut aussi préciser qu'en effet, il n'aimait pas beaucoup les jeux de construction. Pauvre gouvernante, elle n'en menait pas large avec cet entêté. La Mère soupira légèrement aux mots de la domestique. « Mon petit Ilae... Combien de tracas me causeras-tu encore, mon ange ? Ton grand-frère n'est pas comme ça, lui. Au même âge que toi il jouait comme tous les autres petits garçons. Son penchant pour les bijoux est arrivé très tôt... Mais il ne s'enfermait pas autant dans son monde de strass et d'alliage. Devrais-je prier Dieu pour qu'il t’insuffle l'envie d'apprendre et la soif de savoir ? » Elle se parlait à elle-même en le regardant, pas assez haut pour qu'il puisse l'entendre, triturant du bout des ongles la croix dorée de 5cm accrochée à son cou. La tête tournée vers son fils aux mains multicolores et aux joues inconsciemment teintes de quelques traits oranges, bleus et violets, elle l'observait avec une préoccupation toutefois attendrie d'amour maternel. S'il ne stimulait pas ses neurones avec des jeux logiques et plus variés, allait-il juste devenir un pauvre benêt accro aux arts visuels ? ... ou y accordait-elle trop d'importance ? S'alarmait-elle pour rien ? La matriarche se mordilla la lèvre pour évacuer son état de stress naissant. La nourrice, qui l'avait entendu, sembla hésiter un instant... avant de se décider à rapporter quelques carrés de tissus laissés dans une autre pièce. Le bébé cygne la vit faire et poussa aussitôt une exclamation excitée qui la fit sourire. Mme Kwon fut étonnée de le voir réagir aussi joyeusement... C'était la première fois qu'elle le constatait enthousiasmé à ce point par quelque chose. Même ses interminables activités d'arts plastiques ne le faisaient pas réagir avec une vivacité si réjouie. « J'ai remarqué qu'il aimait beaucoup regarder et toucher ces échantillons, oubliés dans le salon par votre tailleur, Madame. Et... » Elle s’accroupit près de lui pour étaler en désordre sur le sol les morceaux de soie brillante allant du pourpre au turquoise, en passant par la lavande. Quelques-uns des carrés étaient à motif, d'autres avaient une texture différente et le reste était simple. « Regardez. » Pour l'écrire de façon chic : il s'amusa instinctivement à les classer. Que se passait-il dans sa tête ? Je ne suis pas sûre de pouvoir fidèlement le décrire. Comment réellement connaître ce que les bambins pensent ? Ce qui va suivre, sachez-le, ne sera que mon interprétation de ses réflexions. Ilae fut d'abord attiré par son éternelle couleur préférée : la lavande. Il la prit dans ses petites mains pour en identifier le tissu dont il ne connaissait pas le nom. Qu'est-ce que c'était ? Aucune idée mais c'était doux et beau. Il la posa enfin et passa à une autre couleur : turquoise. Trop éloignée de la première, il la mit à l'écart puis son manège continua patiemment. Les minutes passèrent sans que les deux femmes ne l'interrompent. Elles semblaient aussi fascinées par lui qu'il l'était des soieries. Sauf qu'il ne s'en rendait pas compte. Finalement, parmi les types de motif, il y eu quelques erreurs car certains imprimés étaient de formes bien trop complexes pour son si jeune cerveau... Mais il n'y en eue aucune dans les couleurs, même lorsque la différence entre deux pigments était plus difficile à discerner. Le dégradé final fut un sans faute. Mme Kwon n'en croyait pas ses yeux. « Est-il censé... avoir un sens des tons aussi poussé à trois ans ? » La gouvernante secoua légèrement la tête. « Non, Madame. Le sien est plus développé que la moyenne. » Lui, dans son innocence et son envie de jeu, mélangeait les couleurs, prenait les carrés qu'il aimait pour les poser avec d'autres comme s'il s'agissait d'une activité d'assemblage, là était son puzzle, son jeu de réflexion, créant des combinaisons pour la plupart pas mauvaises du tout et les deux femmes en train d'observer l'artiste en herbe devaient bien reconnaître qu'il avait bon goût pour son âge. « Comment peut-on faire pour développer ses dons ? » Demanda la Mère admirative pour elle-même alors que son fils repoussait une proposition de sa gouvernante pour choisir un tissu qui lui plaisait mieux. Il savait déjà ce qu'il voulait créer.
A six ans, Ilae était déjà un étrange spécimen qui attirait les curiosités et motivait les critiques par sa personnalité particulière. Parmi toutes les tignasses naturellement corbeaux de l'école, il y avait cette tête médisante au cuir chevelu et aux sourcils d'un gris argenté si clair qu'il en était presque lunaire. Le garçon avait pour habitude de porter des bijoux coûteux en forme de cerise ou de renard. Les lobes de ses oreilles étaient déjà percés. Son uniforme scolaire était le plus beau de la cour de récré. Il était accessoirisé d'astres, de broches représentant les quatre saisons et de quelques autres ornements spécifiques liés à ce qu'il était, à ce qu'il aimait. Son caractère était marqué, il avait l'air de savoir qui il était et à quoi son avenir devait ressembler. Tout le monde le projetait dans l'univers de la mode et ils avaient raison. Quand le Prince des Cygnes Noirs s'ennuyait en cours, il recouvrait ses cahiers de dessins fantaisistes centrés sur le domaine du stylisme. Son sac pouvait cacher des carrés de tissus luxueux soigneusement rangés qu'il montrait à ses camarades intrigués pour leur expliquer d'un air malicieux, fier et vantard qu'il s'agissait-là d'un morceau d'une des vestes de sa collection. La sienne, réalisée de ses dix doigts habiles. « Mais c'est une collection de quoi ? » Il rit gaiement. « De vêtements, Joohee. Je crée des vêtements. Tu pourras venir voir mon défilé privé, si tu veux ! Tu pourras même faire la mannequin. Tu seras parfaite pour ma robe boréale d'inspiration elfique. » Un défilé privé signifiant, en réalité : pour la famille. Tous confortablement installés dans la pièce à vivre de la villa avec tasses de thé et petits gâteaux pour accompagner le divertissement ! « Oh ouiii, je veux être la mannequin et porter ta robe boréale ! Comment est-elle ? Est-ce qu'elle a des perles ou des petits bijoux brillants comme sur ton uniforme ? » Il lui offrit un joli sourire de canaille et s'apprêta à répondre... « Alors, le bariolé, on fait encore le frimeur avec ses vieux cheveux ? Qu'est-ce que tu as dans les mains, c'est un mouchoir couleur crotte de pigeon ? » La brute lui avait arraché son carré des mains et Ilae le fixait en silence avec des yeux mauvais. La jalousie, le rejet, la marginalité, combien de fois ferait-il les frais de ces blessantes étroitesses d'esprit ? Oh, il ne le montrait pas. Mais cela l'affectait à cette période de sa vie contrairement à ce qu'il s'évertuait, pour le salut de sa fierté et de son image assurée, à faire croire aux autres. Il n'avait que 6 ans, bonté divine... « Rend-le lui, Chulhei ! C'est pas à toi, espèce de méchant ! » La petite tenta un coup de pied dans le tibia mais le garçon s'esquiva avec un rire méprisant. « Apprends à viser, Joo la bigleuse ! » La pauvre en eu les larmes aux yeux... « Rend-le moi, Chulhei. » Le ton du Cygne était froid et maîtrisé. Ses poings étaient serrés et sa posture rigide aux prunelles menaçantes murmurait qu'il était prêt à bondir d'une seconde à l'autre. Du moins, c'est ainsi que l'interprétèrent les élèves venant s'attrouper autour d'eux. « Sinon quoi, le petit prince des oiseaux à cou de girafe ? Tu vas me donner un coup de bec sur le nez ? Aïe, c'est vrai que ça doit faire mal ! » La scène était observée avec gravité... Comment allait réagir le fils du Cygne Noir sud-coréen ? Selon sa fidèle recette secrète : avec imprévisibilité. Un sourire peu rassurant naquit sur ses lèvres fourbes. « Quel est le travail de ton père, Chulhei ? » Les premières secondes, le garçon parut déconcerté... Puis un air narquois et hautain apparut sur ses traits faciaux. « Il est propriétaire d'une très grande boutique de mode avec des centaines de vêtements et des centaines de bijoux de luxe. Beaucoup de personnes riches et même des étrangers du monde entier viennent les acheter. Mais pourquoi tu demandes, microbe, tu le sais, non ? Ah non, c'est vrai que t'es un vieux. C'est pour ça que tu perds la mémoire ! » Et il se croyait drôle plutôt que lourd... Le visé haussa nonchalamment les épaules, mains dans les poches. Il prit sa voix innocente. « Bah... Je pensais juste que ce serait triste que ton père perde la boutique. Parce que vous vous retrouverez à la rue, toi et ta famille... J'ai pas très envie que ça vous arrive, tu vois ? Je suis égoïste, je sais bien, mais pas à ce point-là. » Chulei fronça les sourcils, l'insinuation ne lui plaisait pas... surtout qu'il n'était pas sûr de comprendre. « De quoi tu parles, moustique ? » Ces surnoms à la noix qui n'en finissaient pas... Il avait bien envie de lui faire manger son carré de tissu couleur "crotte de pigeon". « Je vais te le dire, Chulhei. C'est mon père qui vend ses cristaux au tien. J'ai vu le magasin, presque toutes les pierres sont de chez nous et même les vêtements en sont couverts. Si mon père ne vend plus de diamants à ton père... » FAUX, archi-faux. La société de Mr Kwon ne vendait bien évidemment pas directement de pierres précieuses à un gérant de magasin. A moins qu'il ne soit question d'un marché illicite ou d'un accord spécial entre deux businessmans ?... Elles étaient achetées par ceux qui créaient les pièces et les bijoux dans leurs ateliers de confection. Encore fallait-il... que Chulhei soit au courant. Quelqu'un voulu émettre une protestation d'ailleurs mais Ilae lui lança un regard acéré qui le cloua sur place. Qu'on ne tente pas de mettre sa supercherie à l'eau ou ça allait mal finir ! Bref, c'était quoi l’expression que les adultes utilisaient, déjà ?... « Vous coulerez. » « Hein ?? » Raaaah, mais il était si simple d'esprit qu'il ne savait même pas ce que ça voulait dire ?! A son âge, bon sang ! Il avait le même que lui et pourtant, son vocabulaire était plus fourni. « Les gens ne lui achèteront plus rien donc sa boutique sera finie ! Tu comprends, tête de pioche ? » A vrai dire, il ne s'attendait pas à ce que son coup de bluff soit si efficace car le garçon devint tour à tour rouge de colère puis blême. « Ça n'arrivera pas ! » « Tu crois ça ? » Ils se jaugèrent du regard avec défi, menace et méfiance. « Rend-moi mon "mouchoir", tu veux bien ? » Il tendit la main, les yeux rivés aux siens... Finalement, le bluffé le lui rendit et la foule se dispersa avant que les surveillants n'interviennent. Si seulement il savait à quel point ces choses de grands, le monde du business et des affaires, étaient tortueusement plus complexes que le jeune Kwon l'insinuait. Chulhei ne se serait pas laissé avoir. Mais son ignorance eu le bénéfice de le rendre plus docile. Dans la situation immédiate comme dans l'avenir. Envers Ilae, avant-tout, qui avait gagné une nouvelle tête à brimer et un "homme" à tout faire.
Seulement à la petite école et déjà diabolique manipulateur.
A neuf ans, la population nationale de la République de Corée avait l'habitude de voir sa bouille d'ange apparaitre sur les écrans de leurs télévisions ou sur les écrans publicitaires dans les rues des villes les plus connectées et sa mince silhouette poser dans les magazines de mode pour enfant auprès de sa fratrie ainsi qu'auprès d'autres mannequins de sa génération. Précoce égérie incontournable de la marque Swarovski, Corée du Sud. Il était toujours au centre, sans cesse mis en avant, portait les plus beaux articles de la plus grosse société productrice de composants en diamant internationale dont la direction générale sud-coréenne n'appartenait à nulle autre qu'à son Père. Dit, dans le pays : le Grand Cygne Noir. Qu'est-ce qu'on craquait pour ce visage souriant avec ses moues à croquer ! Son frère aîné, Namnae, avait conquis les médias et le public avant lui... Pourtant, l'arrivée de son petit-frère a fini par l'évincer. Il était plus solaire, plus dynamique, plus attachant. On aimait chaque enfant Swarovski mais les grands favoris restaient Ilae et sa petite-soeur chérie : Eunsil. Deux inséparables qui se comprenaient d'une seule œillade synchro. Submergé d'attention et de favoritisme en puissance depuis son enfance, dans sa croissance Ilae se persuada tout naturellement d'être le point central du monde par toutes les fibres de son être. Au sein de ses établissements scolaires, il abusait avec effronterie de son statut social et, pour exemple, insistait catégoriquement pour prendre en charge la confection des costumes de la pièce de théâtre de l'école ainsi que pour diriger l'atelier de couture dans lequel ces petits trésors devaient voir le jour. Gare à celui qui refusait ses exigences tyranniques, mieux valait éviter de contrarier son influente famille. Il fallait qu'il ait le mot sur tout et il vérifiait la moindre esquisse -le moindre ourlet aussi-. Dans sa conception visuelle de la représentation, c'était le décor qui devait s'adapter aux tenues et pas l'inverse. Le comédien devait savoir porter "ses" créations comme il convenait où il se recevrait des remarques assez tranchantes pour avoir envie d'abandonner le rôle. Un enfer pour les professeurs et les élèves qui devaient subir ses quatre volontés autoritaires. De plus, Eunsil étant sa chouchoute, pour l'implication et la contribution qu'Ilae apportait à la pièce, il réclamait qu'elle ait à la fois le premier rôle ainsi que le plus beau costume. Ce qui avait davantage le don de la mettre dans l'embarras que de lui faire plaisir à la pauvre petite...
A l'époque, il ne se doutait pas une seconde...
Que son poids en diamant ferait de lui une cible alléchante.
A 12 ans, il lui est arrivé sa première tragédie.
En plein dans son centre équestre... Mais comment ont-ils fait ?? Le lieu était privé et sécurisé ! On avait entendu des hennissements affolés puis un cheval avait surgi des boxes désertés, galopant à en perdre haleine. C'était celui de Kwon Il Ae... Lui, il avait essayé de crier mais on l'avait attrapé sans crier gare et coller un chiffon humide sur le visage qui l'avait endormi presque aussi sec. Quand l'enfant s'était réveillé, il s'était trouvé dans un endroit lugubre qui sentait la moisissure. Nom de dieu, c'était aux antipodes de la chambre luxueuse qu'il avait à la maison... Quelques insectes bourdonnaient, rampaient ou virevoltaient autour de lui. La vue de cette baraque en bois miteuse et les odeurs de verdure qui planaient dans l'air faisaient hurler son instinct... Il était loin, très loin de Séoul. Autre surprise... Il n'était pas le seul gamin de riche à être piégé ici et, tous les deux, ils se connaissaient de vue. Les soirées huppées, les réceptions privées, etc... Ces longues sorties vite ennuyeuses ouvraient les portes d'innombrables rencontres. Caractériellement pas fait pour s'entendre, ces deux-là risquaient de devoir se serrer les coudes et faire des efforts de coopération pour espérer s'en sortir les prochains jours. Si seulement l'alliance de leurs matières grises s'avérait fructueuse... « Toi, je ne sais pas, mais moi j'en ai assez d'être nourri à la bouillasse protéinée, au pain et à l'eau comme un vulgaire prisonnier. » Ce qu'ils étaient, du reste. Deux semaines qu'ils ne s'étaient pas lavés, qu'ils n'avaient pas mangé un repas correct et qu'ils avaient été à la merci de leurs malfaisants ravisseurs -ou plutôt de leurs chiens de garde humanoïdes-. Le visage hargneux du Lion arborait des hématomes très laids, prix de ses audacieuses révoltes. Le Renard sur son "lit" lui renvoyait un regard vif, plein de malice mais indéniablement teinté d’appréhension. « Le type maigre, là, il crache de plus en plus de sang. L'autre, il a l'air plus coriace... Mais aucun des deux ne semble se douter que leurs alcools et leurs liqueurs ont été dénaturés. On... On fait ça cette nuit ?... » Il lui jetait maintenant un regard hésitant. L'autre se tourna avec un regard sombre vers le tiroir qui renfermait les couteaux... « Ouais, pendant qu'il y en a un qui dort et l'autre qui surveille la radio. » « Et celui qui est dehors, on le prend en embuscade. » Le premier hoche la tête, décidé. Le deuxième soupire, les bras croisés autour de ses jambes et baisse les yeux vers le sol, une lueur d'incertitude dans ses souffrantes prunelles... « On a pas le choix, Kwon. C'est eux ou nous... Si on attend encore, ils seraient assez cons pour nous tuer de rage avant de recevoir la rançon que leurs chefs exigent de nos parents ou même avant de se décider à nous vendre en esclavage dans je ne sais quel pays. Mec... Sérieux, tu verrais ta tête, c'est pire que tes bras. T'aurais pas dû prendre ma défense. » « T'es pire que moi et puis j'ai besoin de toi pour partir d'ici. » « Je vois, on ne change pas le règne de l'égoïsme en puissance, c'est ça ? » « J'aime bien cette image, elle fait de moi un roi. » Éclats de rire étouffés. « J'avais oublié la couronne des Majors. » Les Majors, nom de dieu... Ses amis devaient tellement se ronger les sang. Penser à eux dans un moment pareil lui donna envie de pleurer comme une misérable madeleine. Qu'est-ce qu'ils diraient s'ils savaient ce qu'il mijote, maintenant ? Si seulement il s'en sortait, il pourrait avoir le luxe de s'en inquiéter une fois de retour au foyer. « Comment tu connais notre bande, t'es dans notre collège ? » « Oui, à mon grand damne. J'ai tout le temps envie de cogner vos six têtes à claque. Bon, pas celles des filles en vrai. La vôtre surtout. » Ils se jaugèrent un moment comme deux adversaires... Puis se sourirent avec un amusement à l'arrière-goût agressif. Avec tous leurs bleus et leur allure clocharde, ça ne leur donnait pas un air d'enfants de chœur.
A la nuit tombée, le premier à y passer fut le "RadioMan". Ils l’assommèrent à deux en visant la tête par derrière puis, pour être sûr qu'il ne les pourchasse pas pour leur tordre le cou... le fauve lui trancha sauvagement la jugulaire. Aucun d'eux ne s'attendait à ce que ça projette autant de sang et ils se regardèrent avec des yeux horrifiés... Le deuxième, celui qui crachait du sang, était déjà mort. Son oreiller, ses couvertures et le sol étaient imbibés de rouge si frais que la pièce puait le fer... Ilae en vomit son piteux repas. C'était lui qui avait fait ça... Le résultat de petites quantités chimiques ajoutées aux bouteilles d'alcool était devant lui. Empoisonnement sournois visiblement efficace. Une chance qu'il buvait comme un trou. Le dernier cas fut le plus dur sur tous les plans... Mais il y tomba aussi. Aveuglé, égorgé... Le Lion s'était pris une balle de plomb dans l'épaule. La dernière étape, ce fut de s'enfuir avec les téléphones avant que les têtes pensantes du complot ne débarquent. Eux, n'avaient été que des sentinelles.
A 15 ans, leur fréquence avait certes diminué mais Ilae demeurait sujet à des crises d'angoisses instables et imprévisibles. Des flashs de la scène de crime lui revenaient en mémoire pour lui torturer l'esprit avec morbidité. Entre deux cours, il pouvait être assailli d'un besoin urgent d'isolement. Ses nuits étaient agitées. Il se réveillait en sueur entre ses draps en bataille, humide d'effroi, oreillers à terre et souffle court. Parfois il criait, d'autrefois il avait trop l'impression d'étouffer pour être capable de sortir un son. Son adolescence était chamboulée, perturbée, fissurée comme du verre ayant subit un choc trop faible pour se briser mais trop brutal pour ne pas se fendre affreusement, irréversiblement. Autrefois, il se sentait suffisamment en sécurité pour ne pas penser à sa protection et oublier littéralement la présence de ses gardes du corps. A présent, ce n'était plus le cas, il avait conscience de sa vulnérabilité. Les cours d'auto-défense particuliers payés par son Père n'y ont rien changé. Il a appris à parer les coups, à les esquiver et à les rendre avec une technique, une précision presque militaire. Mais savoir se défendre ne suffisait pas... Son sentiment d'insécurité demeurait quasi' intact et ça le poussait à la vigilance, aux anticipations vives, à une conscience accrue de son environnement lorsqu'il se retrouvait seul. Son malêtre se ressentait jusque dans certains de ses nouveaux dessins au stylisme d'inspiration glauque qui respiraient une ambiance digne des films d'épouvante. Ses cauchemars en étaient les authentiques auteurs... Et malgré tout ça, ce calvaire, cette expérience traumatisante qui a gâché son adolescence, sa vie, il devait avoir le cran d'avancer en mettant un pied devant l'autre. Tel qu'il le faisait avant que ça ne le frappe de plein fouet. Avant qu'il n'ait à prendre des cours d'auto-défense ou à suivre un accompagnement psychologique régulier. Avant qu'il n'ait eu à passer devant le tribunal pour enfant. Une affaire complexe et totalement secrète qui a nécessité bien des ressources pour lui éviter de justesse les peines trop lourdes. Maintenant, certes, c'était du passé. Mais un passé qui le rendait malade...
Aurait-il réussi à remonter la pente sans eux ? Assurément pas. Il en fallait bien un minimum de six amis d'enfance pour avoir le courage de gravir les pentes abruptes dont l'adversité leur imposait les affrontements. A eux tous, ils formaient une sorte de bande d'impitoyables privilégiés depuis le collège, connue sous le surnom très redouté des : Majors. Individuellement connus sous les pseudonymes suivant : le Leader, l'Agité, l'Affranchi, l'Affable, la Poupée et le Renard. Outrageusement plein aux as, enfants à la lignée terriblement clinquante, rois et reines suprêmes qui se partageaient un seul et même royaume : leur lycée. Ils régnaient en maîtres ultimes sur les autres élèves. Quand ils arrivaient, on s'écartait hâtivement de leur passage au risque de se faire piétiner comme des insectes. Ils ne s'arrêtaient pas pour nos pitoyables minois ces fils et filles gâtées par la chance écrasante d'être sacrément bien nés. Leur union a depuis le début fait leur force. On ne peut rien contre les quatre volontés de semblable association de puissants jeunes bourgeois, même le corps enseignant de l'établissement était à leur merci -enfin, à celle de leurs parents-. Une règle établie sur-mesure. Un insigne en forme de couronne dorée accroché à la veste. Leurs pouvoirs étaient exceptionnels car ils leur conféraient jusqu'au droit de renvoyer un étudiant du lycée et... les motifs légitimes n'étaient pas le plus courant chez les Majors.
Ilae, aka Le Renard, avait ses propres méthodes pour régler les conflits entre lycéens. Il aimait jouer avec le mental et les sentiments, faire le faux allié pour mener ses proies à la faute et lancer alors un compromis qui, en fait, ne bénéficierait qu'à lui -ou à la personne de son choix-. Vous n'êtes pas certains de comprendre ? Eh bien, il se faisait passer pour amical avec ses mots mielleux et guérisseurs, pouvait gagner votre confiance avec une gentillesse modelée de toute pièce. Les naïfs étaient si aisément manipulables, confrontés à ce sournois procédé. Ensuite, il vous demandait de lui rendre un service risqué ou trouvait le moyen de vous faire agir comme un petit démon en vous garantissant en échange sa protection, son silence. Sauf qu'au dernier moment, vous vous retrouviez seul face à vos condamnations. Le seul rempart entre vous et l'exclusion, c'était lui. Résultat, vous deveniez la nouvelle marionnette de ses fourbes orchestrations. C'était ainsi qu'il recrutait ses yeux, ses oreilles, ses messagers. Autrement dit : ses espions et ses exécuteurs. Le Renard s'était ainsi créé un petit réseau de comploteurs complices de ses facétieux coups-montés, minoritairement embringués de grès dans ses ingénieux méfaits. Était-il là pour éduquer des élèves à peine plus jeunes ou plus âgés que lui ? Non. Néanmoins, en cas de situation critique il se pointait en personne pour régler le litige. Ne lui faites pas perdre patience, vous ne vouliez pas être victime d'un coup du lapin. Cash.
Ses manipulations étaient odieuses et révoltantes mais c'était votre chance de rattraper vos propres fautes. Celles qu'il vous avait mené à perpétrer ou celles que vous aviez créé par vos propres et seules bêtises. Les pièges qu'il tendait pouvait parfois rendre leur cible dingue et lui faire volontairement quitter l'établissement pour toute autre école bénie, sans Majors pour faire de sa vie un cauchemar, sans Renard pour persécuter son mental fragilisé... Mais si toute bonne chose a une fin, c'est que toute mauvaise chose doit avoir un end aussi, non ?
En 2016,
Et les
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Deuxième rentrée à :
Yonsei University.
Yonsei University.
Ses yeux n'exprimaient rien d'autre qu'une morosité intersidérale. Le soleil, lui, brillait comme une lampe haut dans le ciel. Illuminant tout Séoul de ses prodigieux rayons. Un modeste crayon à la mine grise tournoyait entre ses doigts, près de sa tempe droite. Le Cheshire Fox réfléchissait sans arriver à se concentrer, le regard perdu sur l'horizon. Assis avec élégance sur un des bancs de la cour, sa charismatique et plaisante silhouette était encerclée par un désordre de multiples mannequins posés sur papier. Des femmes, des hommes, des chevaux arboraient les tenues insolites spécialement dessinées à leur gabarit. Quand le vent souffla, il réussit à subtiliser une des feuilles coincées sous des poids censés les maintenir immobiles. La femme en robe de cocktail fantaisiste indigo et thème cosmique s'envola sous l'indifférence de son créateur. Vrrr. Vrrr. Claquement de langue impatient. Qui ça peut être ? Soupirant, il décroche son portable sans même regarder le numéro qui s'y affiche. « Allô ? » « Ilae. » Namnae. Son frère aîné. Ilae lui faisait la gueule depuis à peu près quatre ans et refusait radicalement d'entendre parler de lui depuis un an. « Qu'est-ce que tu me veux ? » Sec et cassant. « ... J'ai vu comment s'est passé ton dernier concours de saut. Ça ne te ressemble pas de faire autant de fautes. Tu vas bien ? Est-ce que... » « C'est Absolem qui n'était pas dans un bon jour, pas de quoi te fêler les bagues. Retourne à ta bijouterie, j'ai pas... » « Ne me raccroche pas au nez, Ilae ! Il faut qu'on se parle, on ne peut pas... » « C'est déjà fait. Je n'ai rien à te dire de plus, je pense que tu as parfaitement compris où tu as enfoncé tes épines. Notre Mère est fière de toi mais notre Père est blessé. Tu l'as déçu et tu as fait en sorte de ne pas avoir à affronter sa peine au quotidien. Nous, nous en sommes témoins chaque jour. Et à cause de ta décision égoïste, c'est sur moi qu'il place toutes ses attentes depuis ton départ. Tu ne te représentes pas la lutte que... Bref. Tu veux que je te pardonne ? Reprend l'héritage que tu m'as mis sur l'échine. Autrement, je te le répète pour la dernière fois : sors de ma vie. » « Si, je connais la lutte que tu mènes. J'ai traversé la même, Ilae. Tu me reproches sans cesse une chose que tu vis toi-même et que tu fais toi-même.... Tu devrais me comprendre au lieu de me mettre le blâme. Je n'ai abandonné personne, c'est vous qui me fermez votre porte. Et toi, petit-frère, tu as juste la chance que Eunsil soit heureuse dans la voie qu'elle se trace sous ton influence. Cette voie qui t'arrange tellement parce qu'elle va te permettre de lui délaisser au moment opportun le poids qui t'incombe en tant qu'héritier de la société. Soit, quand tu auras officiellement décider de renoncer à ce même héritage que tu me reproches d'avoir rejeté. » Silence pesant.« Qu'a-t-il dit de ton choix de cursus universitaire ?... » Nouveau silence. Ilae baisse les yeux vers le sol grisâtre sous le pincement désagréable de son palpitant. « Je peux t'aider à traverser ça, tu sais... Je peux... » « C'est à cause de toi que j'en suis là. Tu aurais dû repenser à deux fois aux conséquences avant de faire ton choix. J'ai pas besoin de l'aide de quelqu'un sur qui sa propre famille ne peut même pas compter. Lâche-moi et n'essaie pas de me recontacter. » Sur ce, il raccroche sans crier gare. C'est dur... Très dur d'être en situation conflictuelle avec ses parents ou ses frères et sœurs. La douce brise de Mars lui fait du bien d'habitude... Mais là, il était imperméable à sa froide caresse. Les yeux rivés sur son téléphone et le numéro qui venait de lui passer ce houleux coup de fil, il se pince inconsciemment les lèvres en manipulant son portable pour bloquer les appels et les messages du contact renommé "Namnae". Puis, prenant une bonne inspiration et rangeant sa machine dans sa poche, il se lève. Ses doigts claquent à l'intention d'un élève qui attendait à quelques mètres de là. Celui-ci se précipite pour l'aider à porter ses nombreuses affaires et le suit dans sa marche matinale en direction du grand studio qu'Ilae avait loué dans la Digital City. Il lui faisait office d'atelier de couture, le temps de compléter son parcours universitaire.
Sa joyeuse enfance semble faire partie d'une autre dimension désormais. Ils étaient tous proches quand ils étaient petits. Ilae, Namnae (de trois ans son aîné), Eunsil (de deux ans sa cadette), Ahki (de cinq ans son cadet) et leurs parents. Tout faisait le terrain de jeu idéal pour cette fratrie de fripouilles, ils étaient impossibles lors des réceptions et des soirées chics où était invitée la prestigieuse famille Kwon. Infernaux sous le voile de l'innocence, même chez eux, partout où ils se rendaient... Les chamailleries étaient choses courantes mais les réconciliations ne se faisaient que peu prier pour tout régler avec des échanges de sucreries, des séances de fous rires ou de câlineries. Puis le temps a commencé à faire son œuvre. L'héritage de la société de leur Père, c'était Namnae qui devait l'assumer. Le premier né, c'était lui. Sauf qu'il avait une passion et qu'il voulait en vivre, une passion liée à ce qu'il avait toujours connu : la joaillerie. Au fil des ans, il a appris la création de bijoux artisanaux. Aujourd'hui, il est boursier à la Yonsei University pour fortifier ses connaissances et son expérience dans la voie qu'il s'est lui-même choisie. Son caractère humble et courageux l'a mené à rejeter la fortune colossale dans laquelle il a baigné depuis sa naissance pour se prendre en charge tout seul. Ses choix, Ilae ne les a jamais compris et une crevasse de plus en plus profonde, de plus en plus large s'est formée entre eux. Il le déteste car l'héritage de la société lui incombe alors que ce qu'il veut... c'est vivre de sa passion, exactement comme son hyung ! Sauf que son départ à remis toutes ses anciennes responsabilités sur le dos de son petit-frère qui ne le lui pardonne pas. C'est hypocrite de sa part... Puisque avant que ça n'arrive, il planifiait déjà de grands projets pour leur petite-soeur. Eunsil est a son écoute, Ilae est son modèle et il n'a pas cessé de lui mettre en tête quel avenir grandiose elle pourrait avoir si elle le voulait. Leur objectif a un nom : Asian Women Are Alive ! Ce qu'ils veulent c'est que la femme asiatique, notamment sud-coréenne, prenne une place plus importante dans leur république en cassant leurs mœurs confucéennes. Un but honorable qui motive le coeur volontaire d'Eunsil. Ilae n'était pas fait pour les finances et les affaires de cet ordre... Elle, si. Bougrement intelligente et maligne, autant que ce soit sa cadette qui hérite de la société paternelle. Elle, pas
Une fois dans son atelier, il se contenta de déposer ses dossiers sur l'un de ses bureaux et s'en retourna s'écrouler dans son sofa en cuir blanc où il sortit ses écouteurs pour activer une musique censée le relaxer. Puis, le coude gauche appuyé contre le bras du siège rembourré, il massa l'arrête de son nez en lâchant un soupir alourdi. Bon sang, pourquoi la vie n'était-elle jamais simple ? ou bien était-ce en grandissant que tout se complexifiait ? Non, ça ne voulait rien dire. Les embûches, les tuiles, les merdiers nous frappaient sans se soucier de notre âge. Son kidnapping et... la mort de sa meilleure amie ont été les pires épreuves qu'il ait eu à traverser. Or il n'aurait que 19 ans dans moins de deux mois. Ce serait également un non-sens de croire que c'était une question de justice ou de mérite... Elle, justement, n'avait pas mérité ça. Fallait-il s'auto-agoniser en se demandant pourquoi ? Non, toutes ces questions n'étaient que de sottes pertes de temps. Quand ces choses-là arrivaient, on ne pouvait rien y changer. En revanche, ça lui a appris qu'il faut pouvoir compter et pouvoir se reposer sur les autres si on veut avoir la force de se relever. Il n'y a rien de plus requinquant que le soutien inégalable de ces gens qui ont établi domicile dans notre coeur, tant qu'on ne s'y ferme pas. C'est grâce à ses proches et aux Majors qu'il a pu combattre ses crises d'angoisses dû à son enlèvement et aux horreurs qui s'en sont suivies. C'est grâce à ses familles et à son Pilier, son Âme-sœur, sa Balance, son Équilibre qu'il a pu combattre la torture de cet abominable décès. Sans la présence de toutes ces personnes, sans leurs épaules sur lesquelles s'appuyer quand il se sentait trop faible pour tenir debout par lui-même... Il ne serait plus qu'une ruine à l'heure qu'il est. Mais ce n'était pas le cas. Il était là. Bien vivant. Campé avec cette fierté éternelle sur ses deux deux jambes de top-modèle. Prêt à créer jusqu'à l'usure de ses doigts. Jusqu'à la saturation de son système neuronale. Grâce à eux et il éprouvait une reconnaissance indescriptible à l'égard de chacun. Une reconnaissance qui n'était pas près de faner.
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 18:34 Citer EditerSupprimer
#teampavétiste
je t'épouse, j'arrive ! Du coup, je me réserve 10 petites minutes ce soir pour lire déjà ce début de fiche avant d'avoir l'histoire pour me régaler
Bienvenue demoiselle Les mauvais garçons ont les aiment bien ici (sauf Euijin, c'est un gentil, un amour /jem'arrête/ )
J'ai survolé et j'ai lu des mots et des phrasées qui me titillent donc, courage pour la suite
je t'épouse, j'arrive ! Du coup, je me réserve 10 petites minutes ce soir pour lire déjà ce début de fiche avant d'avoir l'histoire pour me régaler
Bienvenue demoiselle Les mauvais garçons ont les aiment bien ici (sauf Euijin, c'est un gentil, un amour /jem'arrête/ )
J'ai survolé et j'ai lu des mots et des phrasées qui me titillent donc, courage pour la suite
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 18:50 Citer EditerSupprimer
azy what :bago: jpp t'es trop mignonne
j'aime beaucoup ta plume en tout cas bienvenue sur le forum beauté
team suju & team shinee au rapport présente
bon courage pour la rédaction de ta fichette (ce qu'il reste du moins jpp) et amuse toi bien parmi nous ♡♡
j'aime beaucoup ta plume en tout cas bienvenue sur le forum beauté
team suju & team shinee au rapport présente
bon courage pour la rédaction de ta fichette (ce qu'il reste du moins jpp) et amuse toi bien parmi nous ♡♡
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 18:54 Citer EditerSupprimer
je ne sais pas ce qui me choque le plus: cette fiche déjà bien entamée ou le fait que quelqu'un aime bran. (je croyais que ce phénomène était rare MAIS j'en suis très ravie )
BIENVENUE PARMI NOUS
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 18:56 Citer EditerSupprimer
Bienvenue à toi et déjà sache que OMG. J'ai commencé à lire cette fiche et je me suis tellement régalée ? Alors déjà sache que je 1, tu as fait un bébé de 2000 et en plus en stylisme ? Je viendrai t'embêter pour un lien avec Siyeon, 400% obligatoire
BTW bon courage pour ta fiche et si tu as la moindre question n'hésite pas
OH ! Je suis d'octobre 90, je me sens moins seule dans la "team de vieux"Kwon Il Ae a écrit:moi j'ai vingt ans + sept, je suis née au mois d'octobre 91
Toi, t'es mon amieKwon Il Ae a écrit:SHINee d'amour [...] ATEEZ, SUJU
Bienvenue à toi et déjà sache que OMG. J'ai commencé à lire cette fiche et je me suis tellement régalée ? Alors déjà sache que je 1, tu as fait un bébé de 2000 et en plus en stylisme ? Je viendrai t'embêter pour un lien avec Siyeon, 400% obligatoire
BTW bon courage pour ta fiche et si tu as la moindre question n'hésite pas
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 19:03 Citer EditerSupprimer
TEAM SUJU RPZ
TEAM SNSD RPZ
TEAM ATEEZ RPZ
TEAM BRAN RPZ (on sait tous que bran c'est le meilleur des starkavec sansa n'en déplaise aux rageux) (jsuis team jaime, c'est contradictoire mais yolo)
bienvenue par ici avec le beau baejin ce choix absolument parfait, vraiment je
bon courage pour ta fichette
TEAM SNSD RPZ
TEAM ATEEZ RPZ
TEAM BRAN RPZ (on sait tous que bran c'est le meilleur des stark
bienvenue par ici avec le beau baejin ce choix absolument parfait, vraiment je
bon courage pour ta fichette
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 19:04 Citer EditerSupprimer
OMMMGGGGG TON PERSO ME
Je vais venir te voir en MP de ce pas parce que j'ai quelque chose à te proposer genre RIGHT NOW
BIENVENUE
Je vais venir te voir en MP de ce pas parce que j'ai quelque chose à te proposer genre RIGHT NOW
BIENVENUE
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 20:05 Citer EditerSupprimer
radar nu'est activé.
we have to talk.
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Re: Kwon Il Ae • You say that 'Cheshire Fox' doesn't suits you ? Why ? | Lun 11 Mar - 20:14 Citer EditerSupprimer
SHINee d'amour, de BTS, de NU'EST, de Wanna One, ATEEZ, SUJU, SNSD -snif-, Tiffany Young
je t'aime déjà
BIENVENUEEEEEEEEEEE
je t'aime déjà
BIENVENUEEEEEEEEEEE
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