beware, sweetie

ft @harada tomoe strange one ♡



Il y a des gens qu'il ne fait pas bon rencontrer. Croiser leur chemin vous mènera inexorablement vers le mal, une mauvaise fin que vous n'auriez jamais voulu connaître. C'est exactement le cas pour Tomoe, et quelque part, Aran en est désolé pour elle. Il voudrait la laisser tranquille mais le destin s'amuse à les faire se rencontrer encore et encore. Et cette fois, elle s'est retrouvée en très mauvaise posture qui allait la faire tomber directement dans les histoires louches du gang. Pauvre fille, pas chanceuse. Peut-être qu'elle trouverait son compte à connaître le chef des STAGS mais pour le moment, il n'est question que de problèmes. Elle veut en savoir plus sur lui? Elle ne sera pas déçue. Elle va peut-être même regretter d'être aussi curieuse. La conduisant droit dans l'antre du démon, Aran la guide à travers les couloirs de l'hôtel qui sert de QG au gang, tout en lui expliquant les grandes lignes. Ce qu'elle doit savoir et ce qu'elle doit faire. Il l'emmène dans une pièce qui sert d'infirmerie pour le gang et à peine a-t-il refermé la porte derrière lui qu'il coince Moe contre le mur pour lui faire comprendre clairement que son silence sera le fil auquel sa vie tiendra.  

« d'accord, mais on fait quoi ici ? tu vas me tuer ? » les yeux plongés dans ceux de la blonde, Aran finit par esquisser un sourire, amusé de sa naïveté avant de se décaler d'elle pour la laisser respirer. Te tuer? ses sourcils se froncent légèrement, alors qu'il dégrafe son blouson en cuir. Non. J'en vois pas l'utilité. Et il retire enfin le blouson totalement avant de le jeter sur un des fauteuils qui trônaient au centre de la pièce. Sauf si tu commences à parler de ce que tu as vu. Il se dirige vers un congélateur et sort une poche de glace, puis se tourne vers l'étudiante, lui faisant signe de s'asseoir sur un fauteuil. Viens par là, je vais regarder ce que t'as. Parce qu'il faut avouer qu'il l'a un peu mauvaise que ses hommes soient à l'origine de la blessure de Moe. Ne peut-elle pas, après tout, porter plainte et les mettre dans la merde? Ok, elle se mettrait elle aussi dans l'embarras, mais ce serait une situation bien délicate pour le gang. Alors autant réparer les pots cassés...
  

beware, sweetie

ft @choi aran ♡


En effet, sa question pouvait sembler un brin étrange, d'autant plus lorsqu'elle est posée à un camarade de classe, cependant le camarade en question se révélait soudainement être chef d'un gang qui ne semblait pas faire dans la dentelle. La situation dans laquelle elle se trouvait lui paraissait tellement... Irréelle ? Tout droit sortie d'un polar ou d'un des nombreux romans qu'elle lisait si souvent. Difficile de lui reprocher son incompréhension et l'avalanche de questions qui sortait de sa bouche. Elle réagissait même plutôt bien par rapport au reste du commun des mortels qui aurait très certainement hurlé, pleuré, supplié de ne pas se faire tuer. Même si son esprit était un amas bouillonnant en cet instant, elle avait ce visage si inexpressif, qui cachait toujours bien trop son ressenti, parfois trahi dès qu'elle ouvrait la bouche. La pièce close dans laquelle ils se trouvaient faisait apparemment office d’infirmerie, ce qui après réflexion n'était pas le lieu le plus propice aux meurtres, de quoi calmer un peu les martèlements de son cœur dans sa poitrine. Cependant, la crainte de la mort ne semblait pas être la seule raison de ces palpitations qui remontaient jusque dans ses tempes. oh que non. Deux yeux bruns profonds plongés dans les siens, un petit sourire narquois, un visage presque trop plaisant à détailler, voilà la cause de cet emballement. Chose qu'elle ne remarquait pas, à mille lieues d'imaginer qu'il était l'homme avec qui elle passerait le reste de sa vie.

L'amusement non contenu d'Aran la frustra cependant quelque peu, qu'y avait-il de drôle à la situation ? Il était le premier à l'avoir entraînée ici, sans plus d'infos et soudain, il lui révélait qu'elle n'était nulle part ailleurs que dans le QG d'un gang. Normal que la peur lui soit montée à la tête. « pas l'utilité ? mais vivante non plus je ne te sers à rien... Aran. » lui répondit-elle alors plantant également ses yeux dans les siens. Il était certain que jamais elle ne parlerait de tout ça à quiconque, premièrement par crainte de finir tuée et deuxièmement parce qu'elle n'en voyait pas l’intérêt, étant la dernière à vouloir raconter les derniers ragots. Les lèvres pincées exprimant bien son mécontentement et son envie de retrouver sa tranquillité habituelle, elle s'approcha du brun tout en lui tendant son poignet, qui n'avait pas l'air d'être dans le meilleur des états. « il n'est pas cassé. c'est certainement une petite foulure rien de plus. » dit-elle sûre de ce qu'elle avançait. S'il avait été cassé, la douleur aurait été bien pire, insupportable même et dans une position certainement bien moins normale. « pourquoi est-ce que tu t'inquiètes de l'état de mon poignet ? Ce n'est pas comme si on était proches. » Tant incompréhension et de questions sans réponses...

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ft @harada tomoe strange one ♡


Cela devenait de plus en plus flagrant que cette fille avait un problème de comportement, sûrement une maladie, une pathologie mentale ressemblant à l'autisme. Mais pour l'instant, il en était encore au stade de l'observation, tel un prédateur qui observe sa proie, il la surveille, il apprend à la connaître et le destin, dans tous les cas, s'assure que les deux ne soient pas loin l'un de l'autre trop longtemps. Ça l'amuse, et ça le perturbe en même temps. Il est dans une période où il n'a pas trop de temps à accorder à ces rencontres impromptues et aujourd'hui en est-une. Une rencontre impromptue qui aurait tourné au drame s'il n'était pas intervenu à temps. Que serait-il arrivé à Tomoe dans une autre vie? Il l'aurait sûrement retrouvé morte dans cette rue, lui ou la police. Et Aran aurait eu du mal à accepter que son gang soit mêlé à la mort de cette blondinette à qui il avait prêté son livre. Encore plus en se disant qu'un tel destin l'attendait au coin de la rue alors qu'elle était venue pour lui rendre ledit livre. Tout aurait été de sa faute. Alors il se sent redevable, même s'il a déjà bien limité les dégâts, il n'a pas pu tous les éviter.

L'emmener ici pourrait être risqué tout comme ça pourrait être une bonne idée. Il ne la juge pas dangereuse, elle ne semble pas connaître beaucoup de monde. Il peut peut-être même la garder de son côté s'il sait la caresser dans le sens du poil. C'est tout un plan, et s'occuper d'elle tout comme l'impressionner, ça en fait partie. Il s'assoit sur le fauteuil et à la remarque de la blondinette, il lève les yeux vers elle et sourit, presque tendre. Oh, si. Je t'aime bien, je veux que tu restes en vie. Tu me divertis.Il ne le sait pas encore, mais bientôt, il pourra donner sa propre vie pour la voir vivante et la sentir près de lui. Quand elle s'approche enfin de lui, il attrape doucement son poignet et commence à le manipuler doucement pour voir à quel moment ça lui faisait mal. Rien de grave à priori, juste une foulure comme elle le disait. A son énième question, il lève le regard vers elle, gardant le silence pendant un moment. Il se perd dans son regard une fois de plus, avant de reprendre ses esprits et de repenser à ce qu'elle lui avait demandé. Parce que ce sont mes hommes qui t'ont fait ça. Et parce que... Il  repousse la table d'appoint un peu plus loin, relevant la tête vers elle. T'es venue jusqu'ici pour moi. Il a vu le livre, toute à l'heure, dans la rue. Il ne la quitte pas des yeux. Blondie, c'est pas un quartier où tu seras en sécurité ici. Ne prends pas des risques inutiles pour un foutu livre. D'accord? Il ne la quitte pas du regard et lâche enfin son poignet, qu'il tenait encore dans sa main depuis.
  

beware, sweetie

ft @choi aran ♡


Bien qu'elle n'ait jamais été portée sur le jugement, Tomoe ne pouvait s'empêcher de le trouver étrange. Il fallait bien admettre que les espèces de parrains mafieux, aussi jeunes de surcroît ça ne se trouvait pas à tous les coins de rue. Par dessus le marché, il semblait s'amuser de sa présence, chose que la japonaise se trouvait bien incapable de déchiffrer à cause de son asperger, elle ne savait donc pas sur quel pied danser. « Je.. te divertis ? » énième froncement de sourcil de l'étudiante. Il y a quelques secondes auparavant, le brun l'avertissait qu'il la tuerait si elle venait à parler et le voilà maintenant disant apprécier sa compagnie divertissante. Difficile pour moe d'interpréter ça, elle qui d'habitude recevait plus de remarques concernant l'ennui et l'étrangeté qu'elle dégageait. Qui était donc le plus étrange des deux ? Difficile de le savoir. Vus de l’extérieur, ils paraissent normaux, comme tout être humain, dégoulinant d'un banalité ennuyeuse à mourir... Mais à y regarder de plus près, ces deux-là formaient une paire intéressante, deux âmes égarées, en un sens esseulées dans ce monde si vaste, se retrouvant pour mieux briller de concert.

Un simple livre, début de tout, qui aurait également pu se résumer à la fin de tout, brutale... que ce serait-il passé si on avait découvert son corps inerte dans cette ruelle ? Elle n'y pensait pas, ne le concevait pas. Ça semblait déjà si loin derrière elle et pourtant si proche : comme une ombre pesant sur son passé. Mais de toute manière, une de plus ou une de moins, en était elle vraiment à ça près. Il semblait réellement se préoccuper de son bien-être, aussi insensé que cela puisse paraître. Qui se soucierait d'une pauvre japonaise de 22 ans, qui plus est atteinte d'une forme d'autisme. On lui a tellement dit dans sa jeunesse qu'elle ne méritait pas de vivre qu'elle s'en sentirait presque touchée. Ses lèvres s'étirent en un sourire à peine perceptible tandis qu'elle remercie silencieusement Aran, ça semble être le mieux à faire dans ces conditions non ? Après tout, elle lui doit la vie. Maladresse habituelle, la jeune femme tique cependant lorsqu'elle l'entend dire qu'elle est venue pour lui. « techniquement, ce n'était pas pour toi que je me rendais dans ce quartier, mais juste pour rendre un livre emprunté. Mais je prends note du conseil, je ne suis pas tentée de recommencer l'expérience. » ça c'était absolument certain, elle ne remettrait pas les pieds là-bas de son plein gré. La journée avait définitivement été bien trop longue pour la Japonaise, elle se sentait épuisée, éreintée même et si elle ne rentrait pas au dortoir pour prendre un peu de temps en solitaire, elle risquait fortement d'exploser. Tomoe, c'est juste une bombe à retardement. « Merci pour... un peu tout. J'aimerais retourner aux dortoirs maintenant s'il te plaît. » finit-elle par dire en lui tendant son livre, de sa main libre. J'espère qu'on ne se reverra pas de sitôt aurait-elle pu ajouter, cependant... elle n'aurait pas été sincère et elle n'a jamais connu le mensonge.