Tenue (sans la cravate) +Je me sens étrangement nerveux, ce soir et la raison est très simple à deviner puisqu’elle est la même que celle qui me tient en vie maintenant. Ella. Nous nous voyons aujourd’hui dans mon appartement pour une occasion assez spéciale de mon point de vue. J’ai préféré que l’on fasse ça dans un cadre plus intime, un cadre où nous n’aurons pas besoin de nous cacher des personnes qui pourraient nous reconnaître. Notre relation étant encore secrète, nous ne pouvons pas être vu ensemble et déjà que je n’apprécie pas vraiment de devoir cacher mes traits de masque et de lunettes, j’aime encore moins qu’Ella soit également munie de ces accessoires quand je peux la voir. J’ai passé toute l’après-midi à tenter –ou plutôt à me battre- en cuisine pour pouvoir servir quelque chose de mangeable à la jeune femme. Je pense que le résultat n’est pas trop mal, peut-être un peu trop cuit mai je préfère me convaincre que c’est l’attention qui compte. L’heure approchait lorsque j’ai eu terminé mon combat culinaire et j’ai pris la douche la plus rapide jamais prise pour être sûre que je pourrais l’accueillir en étant présentable.

Il y a aujourd’hui un mois, ma petite amie avait pris la charmante initiative de m’offrir des chocolats à l’occasion de la Saint-Valentin. Comme la tradition asiatique le demande, c’est en ce jour le tour des garçons de retourner l’attention à leur compagne. Je ne me suis jamais vraiment préoccupé des traditions trop romantiques mais depuis que je suis avec Ella, je peux profiter de chaque occasion si c’est pour la voir. J’ai même essayé de faire mes chocolats moi-même, je n’ai pas vraiment réussi et les pralines ont une forme douteuse mais j’ai vérifié et le goût y était. Je n’ai plus qu’à espérer que la jeune mannequin ne se préoccupe pas trop de l’apparence de ce qu’elle mange sinon le repas sera une catastrophe. J’ouvre un bouton de ma chemise pour ne pas m’enfermer dans un style trop sérieux et jette un coup d’œil à l’horloge, elle ne devrait pas trop tarder… J’ai plongé l’appartement dans une ambiance tamisée, ce ne sera pas non plus le repas autour de chandelles et décoré de centaines de pétales de rose avec une musique digne des plus grands films d’amour en fond mais j’ai tout de même fait l’effort de donner à ce moment une touche romantique pour qu’il soit différent des autres. C’est le White Day après tout. Elle sonne alors et, avec un sourire léger sur mes lèvres, je m’approche de la porte pour lui ouvrir…

Trench fermé + Eau bleue claire. Je la regarde couler sur moi avant de fermer les yeux et de profiter de cette douche revigorante. Un peu comme si elle était une marée haute. Elle est venue et m'a amené à l'endroit précis où je souhaitais être. Près de lui. Et je pourrais la continuer encore et encore, la poursuivre encore et encore. Et ne plus en finir. Mais toute bonne chose a une fin. Les cieux s'assombrissent, les courants m'ont à nouveau balayés. Le retour à la réalité est quelque peu brutal. Toujours sous cette douche mais seule. Il me manque tant. Je me dis, alors, qu'il est juste parti. Dans des cris silencieux et des rêves les plus fous, je n'ai jamais rêvé de cela. Jusqu'à ce que je le rencontre. Cet amour est bon. Mais cet amour est mauvais, également. Cet amour est une vie d'entre les morts. Ses mains devraient laisser aller et cet amour me reviendra, alors. Je suis à un tournant de ma vie. Je lutte dans la nuit pour quelqu'un de nouveau, pour un avenir que j'espère radieux. Et je pourrais continuer d'y croire encore et encore, à en perdre la raison encore et encore. Les lanternes allumées, dehors, vacillent dans mon esprit. Je subis presque ce qu'on peut appeler une perte d'adhérence sur des navires en perdition.

Mais il est arrivé, juste à temps. Mon sauveur de cette soirée solitaire. Je m'étais habillée, dignement pour ce jour, et j'étais allée jusqu'à chez lui. Pourquoi ? Le White Day, bien sûr. Et il a décidé de m'offrir sa bienveilance et sa compagnie, pour l'occasion. J' ai accepté, sans trop de difficultés. Je l'aime tant. Mais alors que je patiente derrière sa porte, je repense encore à lui. Cet amour est si bon. Cet amour est tellement mauvais. Je n'arrête pas de me le répéter. Pourquoi est-il mauvais ? Car je ne peux plus m'en défaire. Cet amour a laissé une marque permanente en moi. Cet amour brille dans le noir. Dans la nuit, surtout. Et le temps d'un instant, je crois le sentir juste à côté de moi. Son baiser, ma joue. Son sourire, mon fantôme. Je pourrais presque tombé à genoux tellement ces souvenirs me bouleversent. Mais encore une fois, il arrive juste à temps pour me sortir de ma rêverie et me plonger dans la soirée qui nous attend, tous les deux.

- Bonsoir ! Dis-je, en lui offrant mon plus beau sourire.

Je me dépêche d'entrer afin de retirer mes lunettes. Il fait si bon chez lui. Je me tourne de nouveau vers lui et lorsque la porte se ferme, je vais le saluer comme il se doit. Avec un tendre et passionné baiser.

- Tu m'as manqué !

Tenue (sans la cravate) +Je l’attends depuis ce qui ressemblait à une éternité. Sa présence me manque quand elle n’est pas là. C’est une absence un peu étrange, les premiers jours, je me dis que je la reverrais rapidement, que se voir trop souvent ne serait pas bénéfique et qu’on se lasserait. Mais au fil du temps, l’absence pèse, comme un point invisible qui, plus l’on est séparé, m’empêche de respirer. Avant qu’elle n’arrive, j’avais la sensation que respirer ne faisait plus partie d’une de mes fonctions. Ouvrir la porte m’a permis de reprendre mon souffle, croiser son regard est comme une bouffée d’air frais dans ce monde. Je la laisse entrer et elle retire ses lunettes de soleil. Fermant la porte derrière moi, je l’attire contre moi alors qu’elle s’approche et dépose sur mes lèvres le baiser d’un Ange. Je passe mes mains sur sa taille et la blottis contre moi pour continuer un peu plus longtemps de l’embrasser.

-Tu m’as manqué aussi, Ella, tu n’imagines pas à quel point…

Nos emplois du temps nous empêchent de nous voir comme on le souhaiterait et le fait que l’on garde notre relation secrète, est loin d’arranger nos rendez-vous. Je veux alors profiter de chaque seconde où je suis avec elle. Ses lèvres contre les miennes, son odeur quand je viens blottir mon visage dans son cou, la douceur de son étreinte quand je la serre contre moi. Ella a fait de moi un autre homme, un homme que je ne reconnais pas mais que je ne déteste pas. Après la longue étreinte que je lui réclame, je m’éloigne d’elle avec un sourire léger sur mes traits. Je prends sa main dans la mienne et l’emmène dans mon salon où j’ai préparé un petit apéritif avant de nous mettre à table, j’invite donc Ella à prendre place sur le divan.

-Comment vas-tu ? J’ai l’impression de ne pas t’avoir vue depuis une éternité…

Je tends la main et frôle sa joue de la mienne avant de me redresser et de prendre les deux verres de cocktails pour lui en tendre un. Je souris, fièrement, même si je n’ai aucune idée sur l’appréciation qu’elle aura de ce repas fait main.

-J’ai tout fait moi-même, même le cocktail, j’espère que je ne me suis pas trop planté !

Dress + Il arrive que les circonstances nous séparent d'une personne chère. Et cette personne, c'est toi. Kwang Min. Ces derniers temps, étant séparée de toi, je me rends compte que tu m'accompagnes dans ma vie quotidienne malgré la distance. Les plus petites choses te relient à moi.  Tout ce qui me parait beau me fait penser immanquablement à toi. Ce qui me manque le plus... Est-ce ton sourire mutin ? Ou tes yeux qui me rassurent... Est-ce la douceur de ta paume contre la mienne ? Ou ta voix douce et envoûtante... Est-ce ta façon câline de m'enlacer ? Ou tes paroles qui me bercent... Ce qui me manque le plus ? C'est tout cela à la fois... Dont je ne peux plus me passer ! Tout comme toi, je me sens souvent triste que nous soyions séparés pour le moment. Et pourtant je ne peux m'empêcher de me sentir portée par une conviction positive et belle, celle que notre amour en sortira fortifié. Il est possible que la distance sépare ceux qui s'aiment d'un amour peu profond. Mais pour tous ceux qui s'aiment d'un amour intense comme le nôtre, la distance ne fait qu'attiser le désir de se revoir et l'envie de construire pour ne plus jamais avoir à se quitter. N'est-ce pas mon amour ?

- Oh si, j'imagine bien... Très bien même...

Je souris, doucement. Je profite de cette étreinte prolongée et tellement désirée. Ce contact m'avait terriblement manqué. Je souhaite donc savourer chaque seconde passée dans ses bras. Contre lui. Amoureusement. Mais chaque belle et unique chose a une fin et nous venons à nous séparer physiquement. Je le laisse, alors, prendre ma main et le laisse me guider jusqu'à son salon. Je souris en regardant autour de moi. Ses efforts sont visibles et me touchent déjà. Je le remercie lorsqu'il m'invite à prendre place sur le divan et retire, juste avant, mon trench. Je lui fais, donc, découvrir la jolie, et sans doute un peu osée, robe que j'ai décidé de porter pour l'occasion. Son regard m'importe beaucoup et j'espère ne pas en avoir trop fait. Quel sera le verdict ?

- Je vais bien, merci ! lui dis-je, en souriant. Et toi ?

Je le regarde avec une tendresse infinie et accepte, volontiers, le verre qu'il m'offre.Je continue de lui sourire, comme pour le rassurer et lui montrer que de telles attentions me touchent.

- Ce sera parfait, je n'en doute pas !

Tenue (sans la cravate) +Le manque est une des choses que je supporte le moins dans un couple mais je ne peux pas nier que les retrouvailles ne sont que plus passionnées. Je me retrouve très vite blotti contre elle une fois la porte ouverte et je goûte à nouveau à la douceur de ses lèvres et la chaleur de son corps contre le mien. Je retrouve l’amour qui m’a trop longtemps manqué et j’ai l’impression que je ne veux plus la laisser repartir. Son sourire… Il fait apparaître le mien immédiatement et je me sens de nouveau heureux. Sommes-nous condamnés à nous manquer ? Peut-être mais tant que je peux la retrouver au bout de long jours de séparation, je ne me plaindrais jamais. Je glisse ma main dans la sienne et l’emmène jusqu’au salon. J’espère qu’elle ne trouvera pas que mes efforts sont de trop dans cette soirée, j’ai essayé de la rendre la plus parfaite possible. Je l’invite à s’installer dans le divan mais juste avant, elle retire son manteau et ma mâchoire s’en décroche. J’ai beaucoup de mal à détourner mon regard de sa tenue et de son corps que l’on peut facilement deviner sous la dentelle noire. Mes joues s’empourprent malgré moi et je me racle la gorge pour essayer de me reprendre alors qu’elle m’a posé une question.

-Euh o-ouais ça va…

Je passe une main dans mes cheveux et retire également ma veste alors que j’ai soudainement très chaud. A-t-elle conscience que ce choix de tenue n’est pas très judicieux sauf si son but était justement de me déstabiliser. Je parviens avec le peu de contenance qu’il me reste de lui proposer le cocktail que j’ai préparé un peu plus tôt. Elle me sourit et je détourne le regard, toujours pas remis de son choix de tenue pour ce soir. J’essaye de calmer les battements de mon cœur et la chaleur que j’ai ressentie dans tout mon corps à la découverte de sa tenue.

-Merci… Ella tu es vraiment magnifique…

De ma main libre, je remets une de ses mèches de cheveux derrière son épaule et l’observe avec un sourire qui montre à quel point elle me plaît. Je tends mon verre vers le sien pour porter un toast alors que je m’installe, posant mon bras sur le dossier du divan derrière elle.

-À nous ?

Dress + « Ah… Le monde n’en serait pas là où il en est aujourd’hui si Eve n’avait pas mangé le fruit défendu ! » Combien de fois a-t-on entendu cette réflexion ? Pauvre Eve, elle porte bien trop souvent à elle seule le discrédit de l’introduction du péché dans notre monde !

Mais où était donc son mari, Adam ? Dieu ne lui avait t-il pas confié la garde du jardin d’Eden ? « L’Eternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. ». Quand Eve se laissa séduire par le mensonge du serpent : « Dieu a t-il réellement dit ? », où donc était Adam ? Il était là, avec elle ! « La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. ».

L’homme et la femme sont donc bien conjointement responsables de l’entrée du péché dans la création !

Cette désobéissance à Dieu entraina pour la première fois un sentiment de honte chez Adam et Eve. Ils cherchèrent à se couvrir avec des feuilles de figuiers, et se cachèrent au milieu des arbres du jardin d’Eden. Ils s’esquivèrent en rejetant la responsabilité l’un sur l’autre. Adam accusa même Dieu : « La femme que TU as mise auprès de moi… » .

Aucun des deux ne voulait assumer la responsabilité des conséquences de leur péché : Dieu prononça une malédiction sur eux et l’humanité toute entière bascula loin de son Créateur.

« Dieu dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. » Comment comprendre ce mot désirs ?
« Ce n’est pas la femme qui dispose de son corps, c’est son mari. De même. Ce n’est pas le mari qui dispose de son corps, c’est sa femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente en raison de votre manque de maîtrise. »

Le féminisme qui pousse les femmes à la rébellion, prend ainsi racine dans la malédiction liée au péché… Voilà bien un débat qui dure depuis le début de l’humanité !

Dieu a établit un ordre parfait : « Femmes, que chacune soit soumise à son mari, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme comme Christ est le chef de l’Eglise... » Si le mari aime sa femme jusqu’au point de donner sa vie pour elle, sa femme le respectera. Si la femme respecte son mari, il l’aimera jusqu’à donner sa vie pour elle…

Mais qu'importe cette soumission ou ses débats. Le pouvoir des femmes est réel sur les hommes. Et une preuve supplémentaire vient de voir le jour. Car lorsque Kwang Min découvrit ma robe, je vis à travers ses yeux la puissance et l'attraction que j'exerçais sur et envers lui. Et cela me fit plaisir.

- Oui, à nous !

Je lui souris et bois donc une gorgée en le regardant fixement dans les yeux. Je reste près de lui et ose, ensuite, lui poser une petite question.

- J'espérais que ma robe ne te perturbe pas trop... Négativement j'entends. Car si elle te perturbe mais que cela est positif, j'en suis contente. C'est le cas ? dis-je, avec un petit sourire rempli de malice dans le coin de mes lèvres.

Tenue (sans la cravate) + Le désir est peut-être le plus grand ennemi de l’homme. Il peut rendre fou, il peut faire perdre la tête. Les pensées ne répondent plus, il n’y a plus que le corps et le cœur. La courbe féminine a toujours réussi à faire craquer les hommes les plus forts. Elles arrivent dans nos vies et renversent tout sur leur passage. Il y a différentes sortes de désirs, certains plus dévastateurs que d’autres. Pour Ella, j’en ai déjà ressenti plusieurs. À notre rencontre, cette nuit que nous avons passé ensemble, il y avait évidemment le désir de son corps, l’envie de l’étreindre et de sentir la chaleur de son corps contre le mien. À partir de ce jour, elle a déposé en moi un désir d’une toute autre nature, une convoitise qui, inassouvie, m’a longtemps perdu dans des sentiments que je ne pensais jamais ressentir. Je la désirais mais ça n’avait plus rien de sexuel, ça ne s’arrêtait plus au désir des corps. Ce que je voulais, c’était son cœur.

Ce désir n’a rien de malsain, c’est le plus beau désir que de vouloir qu’une femme soit sienne. On rêve d’elle, on la veut à nos côtés et s’imaginer lui tenir simplement la main rend heureux. Dans une vie, on ne ressent ce désir qu’une seule fois, ce désir qui vire à une douce obsession. Alors on ne pense plus qu’à elles, elles guident nos actes, elles règnent sur nos pensées, elles bercent nos nuits, elles nous donnent le sourire. On commence alors à rêver d’une vie avec elle, une vie où, en rentrant le soir, on retrouve la chaleur de ses bras, la beauté de son sourire et si problèmes il y avait, ils disparaissent contre ses lèvres.

Il suffit d’un sourire, d’une robe un peu sexy, d’un regard et l’homme ressent un désir pour la femme. Celui parfois sauvage de passer une nuit avec elle, une nuit inoubliable. Celui, plus tendre, de la revoir, ne serait-ce qu’une fois, pour croiser son regard et être encore réchauffé par son sourire. Puis il y a celui de passer sa vie avec elle, de la voir dans toutes les tenues de sa garde-robe, de connaître chacun de ses sourires et regards. Ce désir-là a un autre nom que j’ai appris auprès d’Ella : l’amour. Il n’y a plus d’elle ni de moi. Il n’y a plus qu’un nous. Et c’est à ce nous que nous trinquons. Elle me sourit et boit une gorgée du cocktail sans me quitter des yeux. Je déglutis, difficilement et bois à mon tour alors qu’elle doit savoir pertinemment ce qu’elle me fait ressentir. Elle aborde d’ailleurs le sujet de sa tenue et je me mords la lèvre devant son petit sourire malicieux avant de m’éclaircir la voix.

-Elle ne me perturbe pas ! Enfin si mais je… tu es magnifique Ella et très, très sexy.

Je souffle ces mots en la regardant intensément. Ma main vient caresser ses joues alors que je m’approcher d’elle jusqu’à ce que nos nez se frôlent. Je passe mes doigts sur son épaule nue et caresse celle-ci sans que mon regard ne lâche le sien.

-Tu me fais beaucoup d’effets dans cette tenue, Ella.

Dress + La satisfaction, le bonheur, comme l'appellent les hommes, n'est au propre et dans son essence rien que de négatif, en elle, rien de positif. Il n'y a pas de satisfaction qui, d'elle-même et comme de son propre mouvement, vienne à nous, il faut qu'elle soit la satisfaction d'un désir. Le désir, en effet, la privation, est la condition préliminaire de toute jouissance. Or, avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi. Donc la satisfaction, le contentement, ne sauraient être qu'une délivrance à l'égard d'une douleur, d'un besoin , sous ce nom, il ne faut pas entendre en effet seulement la souffrance effective, visible, mais toute espèce de désir qui, par son importunité, trouble notre repos, et même cet ennui qui tue, qui nous fait de l'existence un fardeau. Maintenant, c'est une entreprise difficile d'obtenir, de conquérir un bien quelconque, pas d'objet qui ne soit séparé de nous par des difficultés, des travaux sans fin, sur la route, à chaque pas, surgissent des obstacles. Et la conquête une fois faite, l'objet atteint, qu'a-t-on gagné ? Rien assurément, que de s'être délivré de quelque souffrance, de quelque désir, d'être revenu à l'état où l'on se trouvait avant l'apparition de ce désir. Le fait immédiat pour nous, c'est le besoin tout seul, c'est-à-dire la douleur. Pour la satisfaction et la jouissance, nous ne pouvons les connaître qu'indirectement : il nous faut faire appel au souvenir de la souffrance, de la privation passées, qu'elles ont chassées tout d'abord. Voilà pourquoi les biens, les avantages qui sont actuellement en notre possession, nous n'en avons pas une vraie conscience, nous ne les apprécions pas , il nous semble qu'il n'en pouvait être autrement, et en effet, tout le bonheur qu'ils nous donnent, c'est d'écarter de nous certaines souffrances. Il faut les perdre, pour en sentir le prix, le manque, la privation, la douleur, voilà la chose positive, et qui sans intermédiaire s'offre à nous. Tout comme il s'est offert à moi.

- C'était l'effet voulu ! Je ris doucement avant de boire une nouvelle gorgée. Alors, dis moi tout ! Qu'as-tu préparé pour ce soir ?

Je détourne le sujet sur un autre. C'est mieux ainsi. Sinon, je sais exactement comment cela va finir et je veux d'abord profiter de tous ses efforts pour faire de cette soirée la plus belle.

Tenue (sans la cravate) + Ella sait que son choix de tenue aurait cet effet sur moi. C’est un choix loin d’être innocent et le mieux, c’est qu’elle en rit. Et qu’elle change de sujet de façon très peu convaincante mais la situation m’amuse. Je bois une nouvelle gorgée du cocktail et trouve que je ne me suis pas planté pour ce premier essai. Je sais que je ne suis pas cuisinier professionnel mais pour Ella, j’ai fait de mon mieux et je me suis refusé de commander la moindre nourriture toute faite. Mes pensées se sont éloignées de la robe magnifique d’Ella et de son corps tout aussi magnifique qui se trouve dedans. C’est ce qu’elle cherchait à faire et je sais que ce n’est que partie remise, peut-être pour plus tard dans la soirée ? J’ai un petit sourire alors que je crois que ce soir sera rempli de surprises, j’espère pas d’indigestions ! Je la regarde avec une douceur dans les yeux alors qu’un petit sourire en coin naît sur mes lèvres.

-Je ne vais pas te dire ce qui t’attends ! Tu le découvriras pendant la soirée si tu n’as pas fuis avant !

Je ris un peu mais ce n’est qu’à moitié faux, je n’ai pas envie que ce repas soit empoisonné par mes catastrophiques talents. Je me lève alors, m’éloignant à regret de la jeune femme qui m’a tant manquée et je m’excuse auprès d’elle. Je me rends vite en cuisine et vais chercher les plats d’apéritifs que j’ai préparés un peu plus tôt. Ce n’est rien d’extraordinaire, des petits toasts, des petites brochettes et autres. Je n’ai pas fait trop lourd pour qu’elle puisse goûter au plat principal. Je les amène dans le salon et les dépose sur la table pour les présenter à ma copine. Je m’assieds à côté d’elle et me demande si elle appréciera ce que j’ai fait.

-Je t’en prie, sers-toi !

Dress + J'arrive à faire changer le sujet principal de notre discussion et j'en suis contente. Il le fallait. Ce serait déplacé de ne pas agir ainsi. Il a fait tant d'efforts pour me faire plaisir, ce soir. Je dois découvrir chacun d'eux et le féliciter. En profiter et pouvoir me délecter de toutes ces petites merveilles qu'il m'a préparé amoureusement. Je profite, dans un premier temps, de son cocktail maison et je dois dire qu'il est très à mon goût. Je pensais, ensuite, pouvoir lui extraire quelques informations mais il est tenace et je boude légèrement. Il connaît ce visage, désormais. Il sait très bien que j'agis ainsi dans l'unique but de le faire craquer plus vite. Mais cela ne semble pas très fonctionner, ce soir.

- Maiiiis... Je veux savoir ! dis-je, en me plaignant et en faisant la moue.

Il s'excuse, alors, et me laisse seule. Tout en haussant un sourcil de curiosité, je bois une gorgée supplémentaire. Je le suis des yeux. Je me demande qu'elle va être la suite. Je le vois revenir, assez rapidement, et je souris d'émerveillement en voyant le plateau qu'il m'apporte.

- C'est incroyable ! Tu as, toi même, fais tout ça ??