two worlds collide

feat. yujin & miree

Tenue -  Ce n'était pas facile d'être à sa place. Être harcelée à l'école est un enfer et elle le sait, elle l'a vu par plusieurs fois. Être à la place du harceleur est aisé. Mais être à la place de Miree, qui elle, faisait partie d'un groupe de harceleurs hors paire alors qu'elle ne souhaitait que l'amour sur le monde, ça, c'était encore plus dur qu'être harcelée. Parce qu'au final, elle prenait les mêmes critiques que ses amis dans la gueule alors qu'elle ne voulait que le bien des gens. Heureusement, Mil était du genre à relativiser sur tout, absolument tout. Elle ne laissait pas les problèmes du quotidien prendre le dessus. Elle laissait plutôt sa situation familiale et l'indifférence son père prendre le dessus sur le reste, ça oui. Ce qui explique les nombreuses fois où elle disparaissait pour s'isoler et pleurer dans les vestiaires. Comme quoi, être le harceleur n'est pas toujours chose aisée. Et malgré ça, elle recevait des menaces dans son casier, au même titre que les autres M.

Alors non. Même si elle était du bon côté, sa scolarité n'a pas été de tout repos non plus. Et avoir le cul entre deux chaises, entre les lycéens et les Majors, ce n'était pas de tout repos.

Elle se concentre sur son interlocuteur. Pour une première rencontre à la fac, elle peut se sentir chanceuse. Elle est tombée sur un garçon qui a l'air adorable, et beau gosse mais ça, ça reste entre nous. Il n'y a nulle besoin qu'il sache ça pour l'instant. Elle se contente alors de l'écoute et de le regarder appuyée sur sa main droite, comme absorbée par lui et par les mots qui sortent de sa bouche. Aussi peu soient-ils. Alors on dira que c'est surtout lui, son regard et tout ce qui fait lui qui l'hypnose. Il a une certaine prestance qui la transporte ailleurs. Quand il parle, elle a l'impression qu'elle peut le suivre dans les lignes de son passé. Mais ce qui retient son attention, c'est qu'il n'a pas connu l'école avant d'arriver à Séoul il y a quelques années. Surprise, sa tête quitte sa main et elle hausse les sourcils, étonnée. Pour autant, elle se retient tout commentaire déplacé, toute façon, ils se connaissent à peine, ce n'est pas le moment de ressasser le passé. Elle s'empresse alors d'attraper ses mains, sentant la différence de température entre leurs mains, dans un élan de gentillesse et d'affection qui lui correspondent bien, et, dans un sourire qui se veut chaleureux et rassurant, elle lui lance. Parlons de choses plus joyeuses! On va éviter de parler des choses qui fâchent... Et quand elle se rend compte du contact entre eux, elle baisse les yeux vers leurs mains. Elle déglutit, gênée. Il faut vraiment qu'elle se contrôle sur ses pulsions affectueuses. Elle lâche alors ses mains progressivement, et esquisse un énième sourire, plus gêné cette fois. Il faut qu'elle trouve un nouveau sujet de discussion, quelque chose de plus tourné vers l'avenir, ou quelque chose qui ne remuera pas le couteau dans la plaie. Tu étudies quoi ici? voilà, ça, c'est beaucoup mieux. Et puis comme ça, elle apprend vraiment à la découvrir. Parce qu'il faut le dire, elle a hâte de faire de nouvelles rencontres et d'accueillir de nouvelles personnes dans son cercle d'amis. Peut-être que Yujin en fera partie?

(c) nightgaunt

two worlds collide

feat. yujin & miree

Tenue -  il jongle, yujin, entre la vérité et le mensonge. il dose ses mots. lâche quelque infos personnelles par moment. mais il reste vague. surf doucement sur le mystère. après tout, c’est un peu ce qu’il est: mystérieux. quand on y pense, même lui sait pas qui il est. c’est pas un rôle bien difficile à tenir. enfin si, quand on sait qu’il est pas du genre à se faire des nouveaux amis facilement. pourtant, il s’en sort. sans le savoir, il enfile un rôle qui a l’air de lui aller à merveille. le pire, c’est qu’il a l’air d’apprécier ce qu’il fait. pour lui, c’est comme être un espion en mission. c’est un peu comme hacker un site dangereux: y’a le challenge, les risques et la récompense à la fin. la récompense là, c’est l’argent que le père de miree lui filera mais surtout, la reconnaissance de son grand frère. le simple fait d’imaginer la fierté qu’il verra dans les yeux d’aran suffit à le motiver à se donner à fond pour cette mission. sauf qu’il a beau faire ce qu’il faut, se cacher derrière un masque plus ou moins proche de sa personnalité, il peut pas s’empêcher de laisser paraître des choses. quand le sujet de la scolarité lui tombe sur la gueule, il tente de faire l’anguille. il esquive comme il peut, tente de faire comprendre à miree qu’il est pas très à l’aise. le sujet lui plait pas. ça fait remonter des souvenirs désagréables. la belle le remarque, elle comprend même et d’un geste rapide, elle vient attraper ses mains. signe de réconfort. signe de proximité. yujin sent ses mains qu’il trouve froides s’accrocher à lui comme s’il en était soudainement prisonnier. touché qui le paralyse puisqu’il ne fait rien. le gosse bouge plus comme figé par ce signe d’affection soudain. il s’y attendait pas. pensait pas non plus se retrouver si perturber par un geste si simple. mais peut-être que c’est cet élan chaleureux qui le brouille. peut-être qu’il est prit de remords en la voyant si douce avec lui. peut-être qu’il se sent vulnérable, d’un coup. un simple touché et le voilà paralysé, incapable de faire quoique ce soit. doucement, il retire ses mains brisant le contact. espoir vain d’échapper aux pensées qui s’agitent dans son bocal. il s’éclaircit la gorge mimant la gêne. les deux étudiants sont pris par l’embarras comme si ce simple contact avait suffit à les troubler. le gamin remet de l’ordre dans ses pensées, enfin essaye. c’est pas le moment d’agir de façon étrange. heureusement pour lui, la belle trouve le moyen de ramener un sujet plus joyeux sur la table. soulagement qu’il ne cache pas. un fin sourire se dessine sur son visage pour la rassurer -et la remercier aussi-. « je suis en première année de technologie. » il en dit pas plus. y’a pas plus à dire, non plus. et pis, il veut ramener le sujet à elle. il veut l’entendre discuter, la voir bouger, la voir agir. le gamin veut apprendre à la connaître en somme. « et toi? » commence-t-il par dire avant d'enchaîner tout de suite. « ne dis rien, je vais deviner plutôt. » il essaye de la jouer cool prétendant ne rien connaître de ses études. pourtant, il sait. elle est en histoire de l’art, en deuxième année. il la dévisage, fait semblant d’être concentré. il penche la tête sur le côté, la regarde de tout son long profitant du voyage pour laisser ses yeux naviguer sur les formes qu’elle a et puis, il revient retrouver son regard. « dans la mode, stylisme par exemple? je me trompe? » il se gourre complètement. et c’est totalement voulu. stratégie pour brouiller les pistes. s’il avait trouvé du premier coup, ça aurait été suspect. le jeu de la maladresse joue en sa faveur. à quoi bon s’en priver?  

(c) nightgaunt