we were just kids. we weren't doing any wrong. and now we've grown up. we both changed. we both made mistakes. and none of us can change the past. so why? who said there always should be someone who's wrong and someone who's right?  

Tu ne savais pas quoi faire, ni quoi dire. Bien sûr que tu avais imaginé qu'il puisse être en colère contre toi, mais tu t'attendais pas à ce que ça te touche autant. C'est drôle, t'avais l'impression d'être redevenue cette gamine de 10 ans, effrayée par les plus grands qu'elle, qui n'élevait pas la voix, incapable de se défendre. A cette époque-là, c'était Jin Hyun qui volait à ton secours. C'était ce meilleur ami qui te rendait plus forte. Mais ce temps était révolu. Peut-être que t'avais eu tort de te raccrocher à ces souvenirs, d'espérer le retrouver un jour. De le voir si plein de rancune, si blessé, et de savoir que c'était en grande partie ta faute, ça t'insupportait. Peut-être que t'aurais dû faire comme il l'avait dit? Et oublier. Peut-être que ça aurait été mieux? Ça te faisait mal d'y penser. Tu respirais profondément, essayant du mieux que tu le pouvais de contenir ces larmes qui menaçaient de tomber. De l'entendre te parler si froidement, c'était un sentiment que t'aurais préféré ne jamais ressentir. Sa voix prononçant le mot "idiote" se répercutait dans ta tête, comme un écho interminable. « Parce que tu crois que je l'ai bien vécu moi? Que j'ai été contente qu'on m'annonce que je devais déménager loin? Qu'on m'interdise de te dire au revoir? Que ça a été facile de me retenir de pleurer pour pas que ma mère s'inquiète? Que ça été facile de la voir galérer pendant des années à cause de mes conneries? Que j'avais pas mal? Que mon meilleur ami ne me manquait pas? » Tes émotions prenaient le dessus, comme pour lui. Les souvenirs de ces dernières années te revenaient en plein cœur comme des vagues qui se fracassaient contre un rocher sans répit. Une culpabilité qui n'avait jamais cessé de se cacher en toi. Et finalement, la flèche qui arrive en plein dans le mille. Tu t'en étais tellement voulue, de ne pas avoir résisté plus, de ne pas avoir fait plus. D'avoir été si lâche, si trouillarde. "C'était comme si tu n'avais jamais existé". Un simple fantôme qui raccrochait dès qu'on répondait au téléphone. « J'ai essayé! J'ai... » Tu t'étranglais avec tes propres mots. Tu pourrais lui parler des coups de fils que tu avais essayé de passer, sans jamais réussir à l'avoir lui au bout du téléphone. Toutes ces fois où tu avais paniqué en entendant ces voix d'adultes plutôt que la sienne te répondre. Ou bien de ces fois où tu avais imaginé prendre un bus pour rentrer à Séoul, rien que le temps d'une journée, rien que pour le revoir, même cinq minutes. Des rêves qui en étaient restés à ce stade. Sans parler de ces dizaines et dizaines de lettres, cachées précieusement dans une boîte à chaussures. Lettres que tu n'avais jamais envoyées. Parce que tu savais que ce serait inutile. Tu savais que son père ne l'aurait jamais laissé les lire. Tout comme il ne t’aurait jamais laissée le voir, ou lui parler. Tu pourrais lui parler de tout ça, mais à quoi bon? Il t'en voulait, et il avait le droit de le faire. Il n'y avait pas plus légitime que lui pour ça. Ton impuissance te sautait une fois de plus aux yeux, et fit s'échapper une larme qui perla sur ta joue. Tu détournas le visage, essuyant vivement tes yeux. Une vibration dans ta poche te fit sursauter, c'était probablement un message pour te dire de te grouiller, que le prof était là. Ah oui, tu avais cours... Tu rias malgré toi, un rire de résignation. « Tu sais quoi, t'as raison. Je suis une idiote. Et peut-être que ton père avait raison aussi, ta vie aurait été bien mieux sans moi. Au moins t'aurais pas toute cette rancune, et au moins t'aurais pas souffert à cause de moi... » Tu souris dans la douleur de tes paroles, tu t'avouais vaincue. S'il voulait te détester, t'oublier. Qu'il fasse donc, si ça l'aidait à se sentir mieux. « Navrée que l'idiote que je suis t'ai fait perdre ton temps. Au revoir Jin Hyun. » La tête baissée, tu n'osais même plus le regarder en face, fuyant vers ta salle de classe. Le cœur serré, tu ne pus t'empêcher de te retourner une dernière fois. « Si tu dois en vouloir à une Eun Mi, choisis celle d'aujourd'hui, en face de toi, c'est elle qui le mérite. Mais pas la gamine de 10 ans, elle elle t'a jamais oublié, et elle aurait tout fait pour rester si elle avait pu... » Tu réussis une dernière esquisse de sourire avant de t'éclipser une bonne fois pour toute. Mais tu n'allais pas en cours. Tu ne pouvais pas, pas dans cet état. Tu fuyais pour qu'il ne te voit pas t'effondrer et pleurer comme cette enfant que tu venais d'évoquer. C'est bête, toi qui pensais avoir dépassé ce stade. T'étais vraiment qu'une idiote...

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Tout au fond de lui, Jin Hyun sait très bien qu'Eun Mi n'y est pour rien dans cette histoire. Que tout cela n'est la faute que d'une seule et unique personne, à savoir son père. Et, même si, le jeune danseur donne carrément l'impression de penser le contraire, il sait aussi pertinemment qu'elle n'aurait pas pu faire grand chose à l'époque. Après tout, ce n'était qu'une gamine. Et que peut bien faire une gamine face à la bêtise des adultes ? Absolument rien du tout... D'ailleurs, Jin Hyun est plutôt bien placé pour le savoir puisque lui-même a tenté bien des choses pour essayer de revoir son amie. A vrai dire, il était même allé jusqu'à fuguer, une fois. C'était en pleine nuit et, alors qu'il pensait que tout le monde dormait, il avait pris son sac à dos dans lequel il avait simplement glissé une bouteille d'eau et un paquet de ces bonbons dont raffolait sa meilleure amie, puis il avait fait le mur, déambulant dans les rues désertes de la ville. Parce qu'il y croyait... Il pensait réellement être capable de la retrouver. Malheureusement, le petit garçon qu'il était fut vite rattrapé par la réalité lorsqu'au détour d'une rue, il vit les sbires de son père débarquer et le faire monter de force dans une voiture. Encore une tentative qui se soldait par un échec... Et des échecs comme celui-là, il avait dû en essuyer bien d'autres encore, avant de finalement comprendre que cela ne servait à rien. Que du haut de son jeune âge, il ne pouvait tout simplement pas rivaliser avec son géniteur. Alors, si lui-même n'avait pas été capable de faire quelque chose, il y a 15 ans, comment pouvait-il s'attendre à ce qu'il en ait été autrement du côté d'Eun Mi ? Il ne le pouvait pas, bien évidemment... Toutefois, la colère et la rancune qu'il ressent en ce moment sont telles qu'il lui est clairement impossible de faire correctement la part des choses. Et ni les paroles de la jeune femme, ni même cette larme qui perle le long de sa joue ne pourraient y changer grand chose dans l'immédiat. D'ailleurs, lorsque cette dernière lui tourne finalement le dos, il ne réagit pas. Ne la retient même pas... A quoi bon ? Ils sont tous les deux bien trop sous le joug de leurs émotions pour espérer tenir une conversation un tant soit peu cohérente, à présent. Alors il se contente de la suivre du regard, sans bouger, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champs de vision. Puis, à son tour, le jeune professeur tourne les talons, prenant la direction de la salle de danse où l'attendent déjà certains de ses étudiants. Et il repense à ce qu'il vient de se passer. Aux quelques paroles qu'ils ont échangé... Pour être honnête, il ne se rappelle déjà plus de tout ce qu'il a bien pu dire mais il sait. Il a conscience d'avoir été un peu... dur. Voire même blessant. En même temps, c'est toujours comme ça avec lui, quand il a l'impression de ne plus avoir le contrôle de la situation. Parce que c'est la seule façon qu'il a trouvé de se protéger. De le protéger. Son coeur...