#JIYI Just friends don't steal secret glances at each other. Just friends don't get jealous when the other talks about someone else. Just friends don't get butterflies from each other.
Ji Hwan fut silencieux pendant de longues secondes. Ce n'était un secret pour personne qu'il n'était pas du genre bavard, et sauf quand une émotion forte prenait possession de lui - vraiment très, très forte - il réfléchissait toujours avant de parler. Il n'était pas le genre d'homme à dire des choses sans les avoir longtemps pensées avant, ce qui rendait au final ses erreurs plus graves encore. Il ne pouvait pas les mettre sous le compte de l'impulsivité : il devait en prendre l'entière responsabilité. Heureusement, il n'avait pas tendance à fuir ses responsabilités, bien trop habitué à en supporter le poids depuis son enfance. Il n'avait donc pas prévu de chercher des excuses au comportement de son père, ni de se dégager de sa part de responsabilité dans ce que la jeune femme avait vécu : si, de base, il ne l'avait pas utilisée pour sa propre vengeance, jamais les quelques rumeurs sur une adultère n'auraient atteint les oreilles de son père. Il en était le premier fautif et il n'était pas question de le nier. C'était justement une meilleure raison pour contre-attaquer, parce que déclarer forfait ici ne lui ressemblait pas. S'il s'engageait dans une guerre, il le faisait jusqu'au bout. Ou, du moins, jusqu'à ce qu'il soit sûr qu'il en ressorte gagnant. Dès le moment où les possibilités de gagner devenaient trop basses, il préférait battre en retraite pour mieux attaquer quand l'ennemi s'y attendait le moins.
C'était, plus ou moins, ce qu'avait fait son père. Il avait bien dû s'apercevoir qu'il ne pouvait rien faire contre la rupture des fiançailles, car Ji Hwan avait su prévoir ses tentatives et les avait déjouées à l'avance. Il avait donc battu en retraite plusieurs semaines, avant de mieux attaquer quand son fils s'y attendrait le moins en virant son employée. Mais sans prévoir que le futur héritier se rendrait dans son bureau avant de ne plus se présenter dans l'entreprise, permettant aux rumeurs de se créer et de circuler.
Néanmoins, Ji Hwan n'était pas si sûr de lui que ce qu'il montrait. L'adversaire était coriace, c'était celui qui lui avait enseigné toutes ses techniques sournoises et il ne doutait pas qu'il en avait gardé quelques unes dans sa manche que son fils n'aurait jamais imaginé. Il ne pouvait pas dire que la guerre était déjà terminée, qu'il allait en sortir gagnant. Mais en l'occurrence, il n'allait pas abandonner. Qu'il perde ou qu'il gagne, il n'était plus question d'abandonner. C'était déjà ainsi qu'il pensait avant d'entendre le récit de So Yi, mais c'était encore plus le cas maintenant. S'il laissait tomber, tout retomberait sur elle.
Il continuait de secouer son verre d'un geste machinal quand il répondit. « Je ne pense à rien en particulier, autre qu'un moyen de te venger. » répondit-il sincèrement. Ca ne servait à rien de faire semblant d'avoir des idées, il n'en avait pas : il avait, pour l'instant, déployé une de ses plus grandes armes, celle de ne pas se présenter au travail. « Ca ne restera pas comme ça. Enfin, sauf si tu préfères ne plus revenir en tant que secrétaire du président. » La sienne, autrement dit, mais il n'avait pas voulu dire ma secrétaire. « Ton avis est plus important que le mien pour l'instant. Comment tu veux te positionner, ce que tu veux faire. Pour une fois, j'écouterai. » admit-il sérieusement. Il n'était pas question de prendre, de nouveau, une décision sans la consulter, alors qu'elle était concernée.