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Qui t'a donné la permission de te faire virer ? ♡ #JIYI
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Re: Qui t'a donné la permission de te faire virer ? ♡ #JIYI | Ven 20 Sep - 0:06 Citer EditerSupprimer
S'il savait combien de vengeances j'avais comploté dans ce même canapé sur lequel il était installé. Une assise avec bien trop de nonchalance pour la valeur du mobilier ; rien que son costard faisait déjà trop dans le décor pittoresque de cet appartement sans aucun cachet.
Entre ses mains, la vengeance avait un goût de séduction et je lui trouvais quelque chose qui seyait timidement à son teint.
Au final, il n'avait pas apporté avec lui la moindre solution et je me demandais s'il y en avait seulement une. Obtenir gain de cause face à l'une des plus grandes entreprises financières du pays semblait relever du véritable conte de fée, une prouesse que même le plus grand avocat de la capitale douterait être en mesure de réaliser.
Pourtant, s'il n'avait pas la solution, Jihwan avait autre chose : les armes, et il semblait plus que déterminé à me les prêter pour se faire amende.
Dans d'autres circonstances, le cadeau m'aurait ravi. "Pourquoi ce serait à moi de décider pour toi ?" Ma voix est calme, toute trace de légèreté subitement disparue alors que je fuis son regard et que je me lève pour aller observer la ville depuis la fenêtre de l'autre côté du salon. "C'est toi le nouveau président, personne n'en a rien à faire de ce que je pense ou de ce que je veux. Si ce n'est pas toi qui fait tes propres choix, alors qui ?" Quelqu'un d'autre les ferait pour lui et une fois que le schéma s'est installé, il se répète. Comme il se répète depuis bien trop longtemps avec son père.
J'aurais pu me saisir mille fois de l'occasion mais à quoi bon, elle ferait de moi ce que tout le monde pensait déjà : opportuniste, avec peu de principes et manipulatrice. A Jihwan, ça ne lui ferait rien de bien ; j'aurais ma vengeance mais lui n'y gagnerait rien, ni honneur, ni crédit.
Les bras croisés contre ma poitrine, je me retourne et pose mon dos contre le béton du mur. "Ce travail, c'est pas le job de mes rêves. Parfois je rentre chez moi et j'oublie qui je suis tellement je suis fatiguée. Mes pieds me font mal à cause des escarpins et de la cadence à tenir toute la journée. C'est usant de devoir sourire malgré les commentaires désobligeants et je serais incapable de me souvenir quand était la dernière fois que j'ai pris un vrai repas qui ne soit ni un sandwich, ni un traiteur à emporter dont la moitié finit à la poubelle, faute de temps." J'esquisse un soupir amusé par le ridicule et le chaos de la situation. Est-ce que ce serait pas mieux de se laisser virer, alors ? "Est-ce que tu as vu mon CV ?" C'est évident qu'il l'a vu sinon je n'aurais jamais été embauchée. Après un silence, ma voix s'éclaircit. "J'ai jamais terminé l'université. J'avais les meilleures notes en commençant et malgré ça, j'ai pas de diplôme. Je pourrais sans doute jamais prétendre à mieux qu'un poste d'assistante pour des gens qui font moins bien un travail que je serais capable de faire." Je ris nerveusement, amèrement à tout ce bordel qui ne fait aucun sens. C'est un job de merde avec des horaires de merde et une paye affreuse. Sur le papier, elle ferait rêver n'importe quelle autre secrétaire du pays mais ramenée au taux horaire ? Huh !
Le silence ne dure pas longtemps mais il est pesant avant que je poursuive. "Pourtant, tu m'as jamais traitée comme une moins que rien. Contrairement aux autres, tu m'as toujours fait confiance dans mon travail et même sur les dossiers que je me serais crue incapable de gérer au début, t'as jamais remis en doute mes compétences." Indirectement, j'admets un peu que travailler avec lui n'aura pas été la pire chose de cette expérience ; comme si la compagnie avait été appréciable, au final. Dans un sens, elle l'avait été.
Un sourire énigmatique orne à présent mes lèvres. "Alors si quoi que ce soit, c'est plutôt moi qui devrais te proposer mon aide." Mes yeux se posent silencieusement sur lui. "Qu'est-ce que tu veux faire, Jihwan ?" J'insiste cette fois-ci avec plus de fermeté.
#JIYI Just friends don't steal secret glances at each other. Just friends don't get jealous when the other talks about someone else. Just friends don't get butterflies from each other.
S'il savait combien de vengeances j'avais comploté dans ce même canapé sur lequel il était installé. Une assise avec bien trop de nonchalance pour la valeur du mobilier ; rien que son costard faisait déjà trop dans le décor pittoresque de cet appartement sans aucun cachet.
Entre ses mains, la vengeance avait un goût de séduction et je lui trouvais quelque chose qui seyait timidement à son teint.
Au final, il n'avait pas apporté avec lui la moindre solution et je me demandais s'il y en avait seulement une. Obtenir gain de cause face à l'une des plus grandes entreprises financières du pays semblait relever du véritable conte de fée, une prouesse que même le plus grand avocat de la capitale douterait être en mesure de réaliser.
Pourtant, s'il n'avait pas la solution, Jihwan avait autre chose : les armes, et il semblait plus que déterminé à me les prêter pour se faire amende.
Dans d'autres circonstances, le cadeau m'aurait ravi. "Pourquoi ce serait à moi de décider pour toi ?" Ma voix est calme, toute trace de légèreté subitement disparue alors que je fuis son regard et que je me lève pour aller observer la ville depuis la fenêtre de l'autre côté du salon. "C'est toi le nouveau président, personne n'en a rien à faire de ce que je pense ou de ce que je veux. Si ce n'est pas toi qui fait tes propres choix, alors qui ?" Quelqu'un d'autre les ferait pour lui et une fois que le schéma s'est installé, il se répète. Comme il se répète depuis bien trop longtemps avec son père.
J'aurais pu me saisir mille fois de l'occasion mais à quoi bon, elle ferait de moi ce que tout le monde pensait déjà : opportuniste, avec peu de principes et manipulatrice. A Jihwan, ça ne lui ferait rien de bien ; j'aurais ma vengeance mais lui n'y gagnerait rien, ni honneur, ni crédit.
Les bras croisés contre ma poitrine, je me retourne et pose mon dos contre le béton du mur. "Ce travail, c'est pas le job de mes rêves. Parfois je rentre chez moi et j'oublie qui je suis tellement je suis fatiguée. Mes pieds me font mal à cause des escarpins et de la cadence à tenir toute la journée. C'est usant de devoir sourire malgré les commentaires désobligeants et je serais incapable de me souvenir quand était la dernière fois que j'ai pris un vrai repas qui ne soit ni un sandwich, ni un traiteur à emporter dont la moitié finit à la poubelle, faute de temps." J'esquisse un soupir amusé par le ridicule et le chaos de la situation. Est-ce que ce serait pas mieux de se laisser virer, alors ? "Est-ce que tu as vu mon CV ?" C'est évident qu'il l'a vu sinon je n'aurais jamais été embauchée. Après un silence, ma voix s'éclaircit. "J'ai jamais terminé l'université. J'avais les meilleures notes en commençant et malgré ça, j'ai pas de diplôme. Je pourrais sans doute jamais prétendre à mieux qu'un poste d'assistante pour des gens qui font moins bien un travail que je serais capable de faire." Je ris nerveusement, amèrement à tout ce bordel qui ne fait aucun sens. C'est un job de merde avec des horaires de merde et une paye affreuse. Sur le papier, elle ferait rêver n'importe quelle autre secrétaire du pays mais ramenée au taux horaire ? Huh !
Le silence ne dure pas longtemps mais il est pesant avant que je poursuive. "Pourtant, tu m'as jamais traitée comme une moins que rien. Contrairement aux autres, tu m'as toujours fait confiance dans mon travail et même sur les dossiers que je me serais crue incapable de gérer au début, t'as jamais remis en doute mes compétences." Indirectement, j'admets un peu que travailler avec lui n'aura pas été la pire chose de cette expérience ; comme si la compagnie avait été appréciable, au final. Dans un sens, elle l'avait été.
Un sourire énigmatique orne à présent mes lèvres. "Alors si quoi que ce soit, c'est plutôt moi qui devrais te proposer mon aide." Mes yeux se posent silencieusement sur lui. "Qu'est-ce que tu veux faire, Jihwan ?" J'insiste cette fois-ci avec plus de fermeté.
SIAL
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Re: Qui t'a donné la permission de te faire virer ? ♡ #JIYI | Mer 16 Oct - 21:29 Citer EditerSupprimer
Au début du discours de So Yi, le président fut un peu déboussolé, remis à sa place avec une politesse bien trop étrange, presque tout aussi étrange que lui et sa droite posture dans ce décors-là. Ou peut-être un peu moins, parce que Ji Hwan devait l'admettre, il ne se fondait pas dans le décors. Peut-être aurait-il dû venir avec des habits beaucoup plus naturels : c'était à se demander ce qu'il foutait ici en costume alors qu'il n'était même pas allé travailler. Il avait sans doute pensé que ce serait étrange pour So Yi de le voir dans une autre tenue, ou bien peut-être s'était-il dit que c'était incongru d'apparaître dans des habits qu'il jugeait "simples" devant elle. Ou bien, encore, mais ça il ne l'admettrait jamais et rien que le penser pourrait constituer un crime pour lui, avait-il voulu garder cette image absurde de gardien-bien-habillé qu'il s'était auto-donnée en embauchant la jeune femme pour "la protéger des rumeurs à l'égard de son retour", comme il s'était dit à l'époque.
Quoi qu'il en soit, il fut secoué de ne pas voir So Yi accepter l'offre de suite - en s'en voulut immédiatement. Pourquoi devrait-elle accepter la première de ses offres ? Qu'avait-il jamais fait de bien envers elle pour qu'elle soit enchantée à l'idée de devenir son compagnon d'armes ? Encore une fois, il avait fait preuve d'une prétention qui le caractérisait bien. Il encaissa cependant le coup sans rien répondre. Il ne savait même pas si la jeune femme attendait une réponse. Si jamais il avait usé de sa voix, il aurait sans-doute surenchéri en disant qu'il ne demandait pas de choisir à sa place, parce qu'il se battrait avec ou sans elle, dans tous les cas. Mais était-ce seulement vrai ? Ji Hwan n'avait pas songé une seule fois qu'il aurait à affronter son père seul ; et par seul, il entendait sans So Yi, car aussi profond cela soit-il enterré en lui, elle représentait un soutien bien plus important à ses yeux que celui de n'importe quel actionnaire de l'entreprise. La pensée, en soit, de ne pas l'avoir comme camarade commençait même à lui faire regretter ses actions et il se rendit compte bien trop brutalement, que jamais il n'aurait osé provoquer son père comme il l'avait fait si elle n'avait pas été là. Il se voulait gardien de la jeune femme quand il se parlait à lui-même, or dans l'immédiat, il ressentait que les positions étaient inversées. Est-ce que ce n'était pas plutôt elle, qui avec son sarcasme avait veillé sur lui et guidé ?
Il écouta toujours avec silence le rapport de So Yi sur les difficultés de son travail. Il avait lui-même émis l'hypothèse qu'elle ne veuille pas revenir à ses côtés en tant que secrétaire, mais n'avait pas songé qu'elle ferait ce choix non plus. Pour conclure ce pic de prétention, le jeune homme ne s'était jamais demandé combien le travail de secrétaire pouvait être difficile. Il avait résumé les difficultés de la jeune femme aux rumeurs qui couraient à son sujet, jamais il ne s'était dit qu'elles pouvaient trouver leur base bien plus loin. Dans le simple fait d'exercer ce travail.
Là où il finissait de se traiter d'arrogant fils de riche - chose qui prouvait, déjà, combien il avait progressé, car jamais Ji Hwan ne se serait vu tel qu'il était quelques mois auparavant - les mots de SoYi devinrent soudainement plus doux et eurent le même effet que celui d'un verre d'eau après un aliment épicé. Ca ne calmait pas la douleur, mais donnait l'illusion de le faire durant quelques secondes, le temps de se dire silencieusement qu'il n'avait pas été si horrible avant de se rappeler que si la situation était telle qu'elle était actuellement, c'était avant tout à cause de lui et de ses décisions.
La parole lui était maintenant donnée, mais il n'avait même pas organisé ses pensées. Il continua de regarder droit dans les yeux So Yi durant de courtes secondes et fuit son regard aussitôt, signe qu'il était tellement déboussolé qu'il n'arrivait pas à le dissimuler. "Euh…" Une hésitation qu'il ne montrait normalement jamais, lui qui parlait toujours avec certitude et conviction, même pour dire le plus gros des mensonges. Mais là, de suite, il ne savait pas. Il chavirait entre le positif et le négatif sans rien pour l'équilibrer, il découvrait des nouveaux sentiments qu'il ne se connaissait pas, comme cette soudaine peur - parce qu'il fallait l'appeler comme telle - que So Yi le laisse tomber là, lui dise qu'elle ne voulait plus se battre et qu'il ait à le faire tout seul. "Je… n'ai pas vraiment pensé jusqu'à là." admit-il finalement, avant de relever le regard vers la jeune femme. "Les choses se sont passées trop vite pour que je puisse anticiper. Je suis en voyage d'affaire, je rentre et j'apprends que tu es virée. A partir de là, je ne pense pas à ce que je veux faire, mais à ce qu'il convient de faire, comme je l'ai toujours fait." Impossible de savoir ce qui venait de provoquer ce monologue, ce qui l'avait poussé à se confier sur lui de cette façon. Il représentait un mystère autant pour les autres que pour lui. "Tu me connais maintenant, So Yi. Je n'ai pas été dressé à faire quelque chose que je veux faire, mais à faire les bonnes choses au bon moment." Pas élevé, mais bien dressé, comme un chien qui doit donner la patte que au moment où elle est demandée. "Et en même temps, je ne pense pas que je sois quelqu'un qui fasse des choses que je ne veux pas faire. Ou plus exactement, oui ça m'est arrivé, mais je pense pouvoir avancer que jamais je ne serais venu, à une heure aussi tardive, proposer quelque chose que je ne veux pas faire à quelqu'un envers qui je ressens un sentiment de culpabilité immense." Il déglutit. "Je pense d'ailleurs que je pense plus à moi qu'à toi dans l'immédiat. J'utilise de grands mots. Je dis que je veux te venger." Il eut un sourire ironique. "Mais au fond je me demande si ce n'est pas moi que je veux venger dans cette histoire, si je ne suis pas encore en train de me servir de toi. Regarde ; je n'ai pas songé à si tu voudrais vraiment le faire, à si tu voulais retourner à mes côtés en tant que secrétaire soumise aux règles de son emploi. Si c'était vraiment te venger que je voulais, j'aurais songé à un plan exact, aux possibilités qu'il échoue ou réussisse, aux conséquences exactes de ce dernier, et aux chances que tu acceptes de le joindre."
Maintenir le regard de So Yi lui avait rarement été aussi difficile. "Je pense que je prétends encore beaucoup, mais qu'au fond, j'ai juste toujours attendu quelqu'un qui puisse se battre à mes côtés. Quelqu'un que je reconnaisse comme capable. C'est pour ça que je te demande de choisir, So Yi." Cette fois-ci, une lueur grave passa dans son regard. "Tu es en droit de refuser mon offre, parce je me sers de toi, de ton potentiel et de ton pouvoir sur moi pour me rendre indépendant." Comme s'il en avait beaucoup trop dit, il baissa de nouveau le regard et eut un sourire amer. "J'ai beau utiliser de grands mots, la vérité pure et dure, c'est que j'ai besoin de toi pour faire ce que j'ai toujours voulu faire." Et dans sa famille, ça a toujours été à celui dans le besoin de demander de l'aide.
#JIYI Just friends don't steal secret glances at each other. Just friends don't get jealous when the other talks about someone else. Just friends don't get butterflies from each other.
Au début du discours de So Yi, le président fut un peu déboussolé, remis à sa place avec une politesse bien trop étrange, presque tout aussi étrange que lui et sa droite posture dans ce décors-là. Ou peut-être un peu moins, parce que Ji Hwan devait l'admettre, il ne se fondait pas dans le décors. Peut-être aurait-il dû venir avec des habits beaucoup plus naturels : c'était à se demander ce qu'il foutait ici en costume alors qu'il n'était même pas allé travailler. Il avait sans doute pensé que ce serait étrange pour So Yi de le voir dans une autre tenue, ou bien peut-être s'était-il dit que c'était incongru d'apparaître dans des habits qu'il jugeait "simples" devant elle. Ou bien, encore, mais ça il ne l'admettrait jamais et rien que le penser pourrait constituer un crime pour lui, avait-il voulu garder cette image absurde de gardien-bien-habillé qu'il s'était auto-donnée en embauchant la jeune femme pour "la protéger des rumeurs à l'égard de son retour", comme il s'était dit à l'époque.
Quoi qu'il en soit, il fut secoué de ne pas voir So Yi accepter l'offre de suite - en s'en voulut immédiatement. Pourquoi devrait-elle accepter la première de ses offres ? Qu'avait-il jamais fait de bien envers elle pour qu'elle soit enchantée à l'idée de devenir son compagnon d'armes ? Encore une fois, il avait fait preuve d'une prétention qui le caractérisait bien. Il encaissa cependant le coup sans rien répondre. Il ne savait même pas si la jeune femme attendait une réponse. Si jamais il avait usé de sa voix, il aurait sans-doute surenchéri en disant qu'il ne demandait pas de choisir à sa place, parce qu'il se battrait avec ou sans elle, dans tous les cas. Mais était-ce seulement vrai ? Ji Hwan n'avait pas songé une seule fois qu'il aurait à affronter son père seul ; et par seul, il entendait sans So Yi, car aussi profond cela soit-il enterré en lui, elle représentait un soutien bien plus important à ses yeux que celui de n'importe quel actionnaire de l'entreprise. La pensée, en soit, de ne pas l'avoir comme camarade commençait même à lui faire regretter ses actions et il se rendit compte bien trop brutalement, que jamais il n'aurait osé provoquer son père comme il l'avait fait si elle n'avait pas été là. Il se voulait gardien de la jeune femme quand il se parlait à lui-même, or dans l'immédiat, il ressentait que les positions étaient inversées. Est-ce que ce n'était pas plutôt elle, qui avec son sarcasme avait veillé sur lui et guidé ?
Il écouta toujours avec silence le rapport de So Yi sur les difficultés de son travail. Il avait lui-même émis l'hypothèse qu'elle ne veuille pas revenir à ses côtés en tant que secrétaire, mais n'avait pas songé qu'elle ferait ce choix non plus. Pour conclure ce pic de prétention, le jeune homme ne s'était jamais demandé combien le travail de secrétaire pouvait être difficile. Il avait résumé les difficultés de la jeune femme aux rumeurs qui couraient à son sujet, jamais il ne s'était dit qu'elles pouvaient trouver leur base bien plus loin. Dans le simple fait d'exercer ce travail.
Là où il finissait de se traiter d'arrogant fils de riche - chose qui prouvait, déjà, combien il avait progressé, car jamais Ji Hwan ne se serait vu tel qu'il était quelques mois auparavant - les mots de SoYi devinrent soudainement plus doux et eurent le même effet que celui d'un verre d'eau après un aliment épicé. Ca ne calmait pas la douleur, mais donnait l'illusion de le faire durant quelques secondes, le temps de se dire silencieusement qu'il n'avait pas été si horrible avant de se rappeler que si la situation était telle qu'elle était actuellement, c'était avant tout à cause de lui et de ses décisions.
La parole lui était maintenant donnée, mais il n'avait même pas organisé ses pensées. Il continua de regarder droit dans les yeux So Yi durant de courtes secondes et fuit son regard aussitôt, signe qu'il était tellement déboussolé qu'il n'arrivait pas à le dissimuler. "Euh…" Une hésitation qu'il ne montrait normalement jamais, lui qui parlait toujours avec certitude et conviction, même pour dire le plus gros des mensonges. Mais là, de suite, il ne savait pas. Il chavirait entre le positif et le négatif sans rien pour l'équilibrer, il découvrait des nouveaux sentiments qu'il ne se connaissait pas, comme cette soudaine peur - parce qu'il fallait l'appeler comme telle - que So Yi le laisse tomber là, lui dise qu'elle ne voulait plus se battre et qu'il ait à le faire tout seul. "Je… n'ai pas vraiment pensé jusqu'à là." admit-il finalement, avant de relever le regard vers la jeune femme. "Les choses se sont passées trop vite pour que je puisse anticiper. Je suis en voyage d'affaire, je rentre et j'apprends que tu es virée. A partir de là, je ne pense pas à ce que je veux faire, mais à ce qu'il convient de faire, comme je l'ai toujours fait." Impossible de savoir ce qui venait de provoquer ce monologue, ce qui l'avait poussé à se confier sur lui de cette façon. Il représentait un mystère autant pour les autres que pour lui. "Tu me connais maintenant, So Yi. Je n'ai pas été dressé à faire quelque chose que je veux faire, mais à faire les bonnes choses au bon moment." Pas élevé, mais bien dressé, comme un chien qui doit donner la patte que au moment où elle est demandée. "Et en même temps, je ne pense pas que je sois quelqu'un qui fasse des choses que je ne veux pas faire. Ou plus exactement, oui ça m'est arrivé, mais je pense pouvoir avancer que jamais je ne serais venu, à une heure aussi tardive, proposer quelque chose que je ne veux pas faire à quelqu'un envers qui je ressens un sentiment de culpabilité immense." Il déglutit. "Je pense d'ailleurs que je pense plus à moi qu'à toi dans l'immédiat. J'utilise de grands mots. Je dis que je veux te venger." Il eut un sourire ironique. "Mais au fond je me demande si ce n'est pas moi que je veux venger dans cette histoire, si je ne suis pas encore en train de me servir de toi. Regarde ; je n'ai pas songé à si tu voudrais vraiment le faire, à si tu voulais retourner à mes côtés en tant que secrétaire soumise aux règles de son emploi. Si c'était vraiment te venger que je voulais, j'aurais songé à un plan exact, aux possibilités qu'il échoue ou réussisse, aux conséquences exactes de ce dernier, et aux chances que tu acceptes de le joindre."
Maintenir le regard de So Yi lui avait rarement été aussi difficile. "Je pense que je prétends encore beaucoup, mais qu'au fond, j'ai juste toujours attendu quelqu'un qui puisse se battre à mes côtés. Quelqu'un que je reconnaisse comme capable. C'est pour ça que je te demande de choisir, So Yi." Cette fois-ci, une lueur grave passa dans son regard. "Tu es en droit de refuser mon offre, parce je me sers de toi, de ton potentiel et de ton pouvoir sur moi pour me rendre indépendant." Comme s'il en avait beaucoup trop dit, il baissa de nouveau le regard et eut un sourire amer. "J'ai beau utiliser de grands mots, la vérité pure et dure, c'est que j'ai besoin de toi pour faire ce que j'ai toujours voulu faire." Et dans sa famille, ça a toujours été à celui dans le besoin de demander de l'aide.
SIAL
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