Il y a une aura certaine entre vous, t'en es persuadé. Pourtant, t'as du mal à croire qu'une demoiselle puisse s'intéresser à toi. Que ce soit Ma Nah ou une autre, t'as gardé cette idée stupide qu'avec autant de blessure, un homme comme toi en devient moins attirant. Pourtant ce soir, à l'orée de la nuit, t'as envie d'y croire. T'as envie d'oublier tout ce qui te retient, mais celà semble si impossible. Alors tu partages ce silence, presque enivrant. Tu laisses ton regard se perdre sur les étoiles brillant sur la capitale. Mais le simple fait se sentir la demoiselle se blottir contre toi te fait frisonner. Ce genre d'instant que t'as imaginé tout en te le refusant. Cette sensation qui te prend et qui confirme un peu plus ces sentiments qui grandissent au fond de toi. Et tu te laisses aller, finalement. Enroule ton bras autour d'elle pour la rapprocher un peu plus de toi. Tu viens poser ta tête contre la sienne, comme pour éviter son regard. Parce que tu sais qu'à cet instant, tu pourrais craquer. A cet instant, t'as l'impression folle que tout ce que tu peut ressentir depuis tout ce temps est partagé, et cette simple idée fait rater un battement à ton coeur. "Pourquoi tu dis ça ?" souffles-tu simplement. Partagé entre l'envie de l'embrasser, et celle de fuir pour éviter les problèmes. Et tu restes comme ça, quelques secondes de plus. Tu libères ton esprit en ne pensant plus à rien, simplement en profitant de ce contact si chaleureux. Mais sa main sur ton torse et sa question te font revenir à la réalité. Une réalité douce et emplie de bonheur qui s'échappe et revient au gré de la brise. "J'ai aucune raison de m'fâcher." réponds-tu, un léger sourire se formant sur tes lèvres. Tu te décides finalement à attraper son visage d'un geste timide pour relever son regard vers le tien, t'y plonger. "Qu'est-ce qui te fait vouloir ça ?" De ton pouce, tu caresses lentement sa joue alors qu'à cet instant, la seule chose que t'aimerais faire serait de l'embrasser.

tenue ★ Ma Nah n’est qu’une enfant. Une enfant qui a connu une vie loin d’ici. Des mois secrets qui l’ont changé. Qui l’ont poussé à devenir une femme. Un stage qui lui avait donné plus que des avantages dans le monde du travail, mais elle n’était pas certaine de vouloir l’avouer. Elle avait son monde, son univers. Et aujourd’hui Evan en faisait partie. Elle avait épinglé son visage, souriant, adorable, craquant, sur son mur au secret. Comme une adolescente (ce qu’elle était toujours dans le fond) elle avait dessiné des cœurs sur ses joues rouges et lorgnait un peu trop souvent sur cette bouche qui paraissait si fine quand il souriait mais si délicieuse quand il se la mordillait, concentré. Ma Nah savait qu’elle n’avait pas le droit de penser ainsi et qu’elle n’était sûrement qu’une enfant de plus à fantasmer sur le bel Evan … mais c’était plus fort qu’elle. Elle avait toujours voulu son bien, d’aussi loin qu’elle se souvienne dans ses souvenirs. C’était toute fois étrange de voir à quel point tout avait changé, évolué. Elle ne le voyait que comme un garçon doux, et adorable, mais à mesure que les années passées et qu’elle grandissait, elle le voyait … craquant, troublant. Oui troublant, comme ce soir et qu’elle se maudissait de n’être qu’une enfant à ses yeux. Pourtant la façon qu’il a de se blottir contre elle et de caresser sa joue de son pouce la font frissonner, lui donne un peu d’espoir, celui de croire qu’ils peuvent être … différent que de simples amis … elle ferme les yeux pour savourer la chaleur de sa paume contre sa joue et frémit en tentant de réprimer ce frisson. Elle rouvre doucement les yeux pour se noyer dans son regard doux et pétillant. Evan semblait toujours si … triste et à la fois si fort. Il dégageait une aura particulière, unique, assez pour donner à Ma Nah l’envie de se rapprocher et de se brûler les ailes. Elle attrape doucement sa main pour lui ouvrir les doigts et pouvoir venir loger sa joue entière dans le creux de sa main. C’était rassurant comme sensation. Bien que ça question lui noue le ventre et fait battre son cœur un peu plus vite. « toi … » souffle-t-elle maladroitement avant d’ancrer son regard au sien avec un peu plus d’audace, de l’audace déguisé adorablement, « J’ai envie que tu ne vois que moi … que tu ne fasses rire que moi … » souffle-t-elle avec un courage démesuré pour ce petit être timide. « Et … toi ? Pourquoi tu es venu ici … ? »

T’es partagé entre l’envie folle de sceller tes lèvres aux siennes, et de partir. Pour ne pas froisser cet ami, pour éviter les emmerdes. Mais tout ça, dans le fond, est allé bien plus loin que ce que t’avais cru. Trop loin. Au point que ta main posée sur sa joue fait battre ton coeur plus fort encore dans ta poitrine. Tes yeux s’illuminent à simplement se poser sur elle. Et t’es pris au piège. Aussi stupide que cela puisse paraître, t’as été happé par l’appel de l’interdit, et tu ne saurais plus t’en sortir. T’en as pas vraiment envie non plus, ce soir. Alors qu’elle se blottit contre toi, que tu n’as pas besoin de te cacher pour la serrer dans tes bras. Sensation douce, qui te fait oublier tout ce qui t’as retenu jusqu’à maintenant. T’as pas envie de briser une amitié, mais ce soir, l’idée t’échappe. Parce que tu le sens au fond de toi, t’es bien quand elle est là. Tu te sens plus fort, tu te sens mieux. C’est ton coeur qui chavire, et t’as envie de le laisser faire. Sans penser aux conséquences. Tes lèvres qui se pincent à ces paroles qu’elle prononce, et ton regard toujours plongé dans le sien. Tu ne saurais pas t’en détacher, pas encore. Un léger sourire, fin et sincère qui se dessine sur tes lèvres. La vérité qui éclate, bien plus belle que tout ce que t’as espéré. Tout ce que t’as cru à chaque instant passé à ses côtés. « T’as pas cette impression que … c’est déjà un peu le cas ? » Tu finis par te détacher un peu d’elle, alors que tes yeux se tournent vers la lune. Tu ne saurais pas réellement quoi répondre à sa question, mais ne met pas bien longtemps à reposer ton attention sur elle. « J’aime pas te voir triste, et… j’avais l’impression que tu l’étais. » Un léger silence, alors que tu te perds dans ses yeux. D’un geste fin, tu finis par remettre une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de poser à nouveau ta main sur sa joue. Ton visage qui se rapproche lentement du sien, tu n’as plus qu’une seule envie à cet instant précis. Et sans un mot de plus, tes lèvres se posent enfin sur les siennes. Légèrement, subtilement. Un baiser, chaste. Tes yeux clos, ton coeur qui s’emballe un peu plus. Tu penses pas à sa réaction, simplement à tout ce qu’un geste peut provoquer en toi. Et tu t’y perds.

tenue ★ La jeune femme reste blottie contre lui. Pourquoi avait-elle l’impression de le forcer ? De devoir lui tirer les vers du nez … elle n’était pas ainsi d’habitude … elle n’avait pas de courage et se montrait des plus timides … mais elle avait envie de voir les choses changer et c’était plus fort qu’elle … elle devait savoir, comprendre … n’avait-elle pas une chance de lui plaire ? Même infime … elle n’était pas aussi jolie que les filles de magazines, ni aussi intéressante (tout du moins elle en était persuadée) mais elle devait bien avoir un charme ou deux qui pourraient plaire au garçon non … ? Jamais Ma Nah ne se serait attendue à cette réponse, pourtant c’était ce qu’elle voulait. Et ce baiser … encore moins … elle reste interdite quand elle sent les lèvres d’Evan se poser sur la sienne. Jamais elle n’aurait cru ça aussi doux. Elle semble se figer, le temps de tout comprendre, de tout assimiler avant que sa bouche ne se mette a bouger. Le baiser chaste et doux prend alors vie et la jeune femme, bien que sûrement maladroite, se met à l’embrasser. Ses lèvres bougent délicatement pour venir capturer celle d’Evan et Ma Nah oublie tout le reste … sa tristesse, la raison pour laquelle elle s’était isolée sur ce toit et tout ce qui avait pu arriver avant. Si on lui avait demandé son prénom à cet instant elle aurait été incapable de le prononcer. Elle se réchauffe alors contre le torse du garçon plus vieux et glisse ses doigts fins dans sa nuque. Elle cherche à le rapprocher délicate et maladroite enfant gourmande. Elle n’en était que plus adorable et touchante. C’est elle qui finis par rompre le baiser, mais parce qu’elle avait besoin de réfléchir, de reprendre ses esprits. Ses joues rouges dont une lovée dans la main du garçon, ses yeux brillant, et son souffle court témoignent de l’intensité de ses émotions. Elle est incapable de parler, elle voudrait quelque chose de mignon, d’intéressant, de drôle, mais sa gorge est nouée. Elle laisse échapper un petit rire gêné et ravi, un de ces gloussements qui lui font toujours honte. Elle vient écraser sa bouche délicate contre celle du garçon comme si elle craignait ne plus jamais avoir droit de l’embrasser à nouveau. Si cela ne devait n’être qu’un rêve alors elle voulait en profiter … 

Tu te rends pas vraiment compte de ce que ce geste peut provoquer. Autant pour elle que pour toi. T’as arrêté de penser correctement. T’as laissé de côté tout ce qui habituellement te retient de tout mouvements et ne pense plus qu’à l’instant présent, à ce dont t’as réellement envie. Et l’embrasser, t’en crèves d’envie depuis bien trop longtemps. Peut-être que dans le fond c’est ce que tu cherchais en venant la retrouver. Mais t’es pas en état de penser convenablement. Alors tu laisses simplement ton coeur palpiter dans ta poitrine, tes sentiments prendre le dessus. Sans plus penser à rien. Simplement profiter de ce contact nouveau. Contact qui semble se rompre trop rapidement. Que t’aimerais faire durer le plus longtemps possible. Ta main qui reste posée sur sa joue, et ce sourire timide que tu lui offres. Et tu la trouves encore plus belle avec ce rosé sur ses joues. Tu la trouves plus attirante encore à l’entendre rire. Tes lèvres qui se pincent et ton regard qui divague. Ta gêne s’échappe peu à peu alors qu’elle pose à nouveau ses lèvres sur les tiennes, brièvement, sans crier gare. Et tu ris à ton tour. T’as l’impression de redevenir cet ado de quinze ans qui vit son premier baiser. Et comme à cet époque là, t’as pas vraiment envie de penser à ce qui se passera après, simplement profiter de l’instant, de la demoiselle perdue dans tes bras. Le silence vous engouffre dans une bulle que tu ne briserais pour rien au monde. Et tu n’as pas vraiment les mots pour t’exprimer, simplement la lumière de la lune pour éclairer son visage, et laisser un frisson te parcourir. « Comment tu t’sens…? » oses-tu à peine demander, de ta voix à peine audible, ce rictus ne te quittant pas. Tu mordilles ta lèvre alors que la seule envie que t’as à cet instant, est de l’embrasser de plus belle. Mais tu restes interdit. Peut-être que quelque part, t’as encore un peu peur. De savoir ce qu’elle veut vraiment, de l’impact de ce geste. Même si t’as pas envie d’y penser, tu sais qu’il le faudra bien.