Voilà quelques mois seulement que Ming Qi avait posé les pieds sur les terres du pays du matin calme, dans le but premier d'y poursuivre les études que son père avait décidé pour lui. Mais soyons honnêtes le commerce international et autres business n'étaient clairement pas aux goûts du chinois. Non, lui ce qu'il aimait par dessus tout c'était la pâtisserie. Il aimait concocter des gâteaux plus sucrés et délicieux les uns que les autres, des gâteaux plus colorés et travaillés les uns que les autres. Oh oui, Ming Qi pourrait passer des heures dans une cuisine à la recherche du mélange parfait, du mariage inédit plutôt entre deux saveurs, et cette passion qu'il avait appris à entretenir au fil des années il la tenait de sa nourrice, la seule présence maternelle à ses côtés. Ainsi, lorsqu'il était tombé sur cette annonce devant la vitrine d'un salon de thé, il n'avait pas hésité à sauter sur l'occasion. Il était rentré dans ce petit bout de magie, ce petit morceau d'Harry Potter et il avait proposé sa candidature. Honnêtement, même aujourd'hui alors qu'il était derrière le comptoir pour remplacer quelques secondes sa collègue, Ming Qi se demandait encore ce qui avait pousser Ri An à l'accepter... Lui, jeune pâtissier dont la voix avait été volé. Mais alors qu'il était perdu dans ses pensées une voix s'élève dans la pièce, faisant sursauter le garçon qui s'empresse de récupérer son carnet et de le pointer vers son client.

« Que puis-je vous servir ?  »

BAM... Le carnet tombe alors que son regard croise celui du jeune homme devant lui... Sung Joo.

ses pieds l’avaient mené devant la devanture de cette pâtisserie sans qu’il ne s’en rende compte. elle lui avait tapé dans l’œil et inconsciemment, il s’était avancé vers la vitrine. sungjoo venait voir ce qu’ils avaient à proposer. ce n’était pas la première fois que ça arrivait et qu’il se retrouvait devant des devantures remplies de nourriture sans s’en rendre compte. traumatisme de ses années passées en chine à se priver de nourriture. maintenant, ce n’était plus le cas. maintenant, il se gavait presque jusqu’à en avoir mal au ventre. il fallait aussi que joo éponge la quantité d’alcool qui se présentait dans son sang. il mangeait donc plus que de raison parce qu’il avait peur qu’on le prive encore une fois. il ne survivrait pas à ça. il était hors de question pour lui d’être privé. alors, quand il s’arrête devant la pâtisserie, il ne peut pas s’empêcher d’avoir l’eau à la bouche. il entre donc avec dans l’idée de ramener quelque chose pour yibo aussi. il sait qu’il ne mange pas ce genre de chose, mais s’il lui fait les yeux doux et qu’il lui dit qu’il l’a acheté rien que pour lui, ça pourrait le faire non ? il a l’espoir de le voir manger. l’espoir fait vivre non ? en tout cas sungjoo s’avance vers le comptoir, se manifestant avant de lever les yeux vers le carnet qu’on lui présente. il lit rapidement et rebaisse les yeux vers le présentoir pour savoir ce qu’il allait prendre. sauf que le carnet tombe au sol et il fronce les sourcils. que s’est-il passé ? il relève le regard vers l’inconnu et sa bouche s’ouvre sous la surprise. c’est un inconnu pas si inconnu que ça. « mingqi-ge, c’est vraiment toi ? » dit-il alors que des larmes silencieuses coulent le long de ses joues. jamais il n’aurait pensé le retrouver ici à séoul et encore moins dans une pâtisserie.

Jamais de la vie Ming Qi aurait pensé revoir son veille ami Sungjoo, et plus encore jamais il n'aurait pensé tomber sur lui de cette manière. En Corée du Sud, dans ce petit salon de thé à l'apparence calme et à l'ambiance familiale où il avait élu domicile en tant que pâtissier. Oh non, jamais il n'aurait pensé retrouver Sungjoo un jour. Alors, lorsque son regard croise ce visage qu'il avait tant aimé, il panique, son carnet tombe dans un bruit sourd et le jeune homme redresse le regard. Sungjoo. C'était bien lui qui se tenait devant lui et cette simple vision suffit à lui faire monter les larmes aux yeux, et plus encore lorsque celui-ci murmure son nom. Il l'avait reconnu et ce simple fait gonfle le corps du jeune pâtissier qui n'attends pas une seconde de plus pour passer de l'autre côté du comptoir. Il quitte alors un instant son poste pour rejoindre le jeune homme derrière le comptoir. Ses lèvres s'en trouvent alors pour murmurer le nom de son ami, mais une fois de plus aucun son n'en sort et il éclate en gros sanglots. Il aimerait tellement lui dire qu'il lui avait manqué, tellement manqué, mais il ne pouvait pas le faire... Il ne pouvait plus. Alors Ming Qi s'avance simplement vers lui pour finalement passer ses bras autour de son corps, et l'attirer avec toute la tendresse du monde contre lui. Il était là. Sungjoo était vraiment là devant lui, et cette simple confirmation entraînent une énième vague de larmes sur ses joues déjà bien rouges.

son passé, joo l’avait laissé derrière lui. il ne voulait plus rien à voir à faire avec la chine, les usines de textiles et ses anciens contremaîtres. il voulait simplement oublier cette partie de sa vie qui l’avait complètement détruit. certes, c’était grâce ou à cause de ça, suivant les points de vue, qu’il avait rencontré yibo et qu’il était devenu l’homme qu’il était maintenant. mais à part yibo, il n’y avait pas de positif dans sa vie d’avant. alors, il ne s’attendait absolument pas à voir leur sauveur en ces lieux. c’était totalement par hasard qu’il relève les yeux vers l’inconnu lui qui d’ordinaire ne fait pas attention à ce qui l’entoure. mais là, comme il ne parle pas et qu’il est obligé de lire son carnet, sungjoo est curieux. quelle ne fut pas sa surprise en rencontrant le regard de cet homme qui avait fait de sa vie un paradis en le sortant de la merde dans laquelle il avait été pendant des années. il murmure alors son prénom, lui demandant même si c’était vraiment lui, dans leur langue maternelle. le chinois laisse même des larmes inonder son visage alors qu’il ne quitte pas des yeux son aîné. il n’arrive pas à croire qu’il se tient devant lui, là. mingqi ouvre la bouche comme pour parler et aucun son ne s’échappe de ses lèvres. le plus jeune n’y prête pas attention, il y ferait attention un autre jour. pour le moment, il était trop ému et retourné pour réaliser qu’il ne parlait pas. il le laisse le prendre dans ses bras et comme avec yibo, il ne ressent pas de réel inconfort. il entoure ses bras autour de son corps et pose même son menton sur sa tête. « tu m’as manqué ge. vraiment. je suis content de te revoir. » geint-il alors qu’il le serre un peu plus fort contre lui. et alors, sungjoo se met à pleurer comme un enfant, comme il n’avait plus pleurer depuis des années. il a l’impression d’être redevenu un gamin et que maintenant qu’il avait retrouvé mingqi, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Ming Qi n'en croyait pas ses yeux, Sung Joo était là en face de lui, en chair et en os, plus en forme qu'il n'avait jamais pu le voir. Il était beau, et grand. Il avait du prendre encore quelques centimètres depuis la dernière fois et ce constat fait doucement sourire le pâtissier, qui s'abandonne très vite à ses émotions pour le tirer tout contre lui. C'est donc avec toute la tendresse du monde que le chinois avait attiré son ami de longue date vers lui, pour l'entraîner dans une étreinte puissante, une étreinte qu'ils partagent tous les deux durant de très longues minutes avant que Ming Qi ne mette fin à celle-ci. Immédiatement ses mains viennent se poser de parte et d'autre de son visage, pour encadrer celui-ci et lui permettre de l'observer sous toutes les coutures, l'obligeant à tourner la tête à droite puis à gauche, comme pour vérifier qu'aucune blessure n'avait fait une quelconque apparition sur son doux visage. Mais rien ne vient heurter le regard du pâtissier qui retire alors ses mains, pour venir essuyer délicatement de son pouce les larmes que le garçon n'avait de cesse de verser. Il était heureux. Tellement heureux. Mais ce bonheur le chinois ne pouvait le transmettre oralement auprès de Xiao , et cette pensée arrache rapidement le sourire du pâtissier qui sent à nouveau les larmes lui monter aux yeux. Il était impuissant et dieu seul sait à quel point ceci lui faisait mal. Il reste alors quelques secondes à simplement observer son ami, avant de lui offrir un petit sourire et retourner rapidement derrière le comptoir pour y récupérer son carnet et écrire les mots qu'il adresse directement à son ami par la suite " Toi aussi tu m'as manqué Xiao...énormément."

le chinois n’était pas quelqu’un de très expressif. il gardait souvent ce qu’il ressentait en lui pour ne pas inquiéter ses proches et notamment yibo. le plus vieux n’était pas quelqu’un sur qui il pouvait s’appuyer quand il avait quelque chose, parce qu’il était trop instable sentimentalement parlant et qu’il ne voulait pas rajouter son mal être en plus. alors, sungjoo enfouissait tout et ne se laissait aller que lorsqu’il avait de l’alcool entre les mains et dans le sang. cependant, aujourd’hui, alors qu’il retrouvait la personne qui l’avait fait sortir de son enfer en chine, il ne peut pas s’empêcher de se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps. il se sent soulagé de le revoir et de se dire qu’il allait pouvoir se reposer à nouveau sur quelqu’un. il en avait besoin et mingqi serait la personne sur qui il allait s’appuyer. il le prend même dans ses bras et le serre contre lui en posant sa tête sur la sienne. il a besoin de cette étreinte. elle le fait se sentir en sécurité et plus seul du tout. joo lui fait même part du fait qu’il lui a manqué. première fois qu’il parle de ses sentiments de façon si claire et précise, lui qui d’ordinaire se cache derrière la bouteille ou sa mauvaise humeur. là, il se laisse être faible et est surpris de ne recevoir aucune réponse. il fronce les sourcils et penche la tête de côté pour essayer de comprendre observant son interlocuteur. mingqi le laisse seul pour aller récupérer quelque chose derrière le comptoir, et il revient avec un carnet et il écrit dessus. sungjoo peine a déchiffrer le chinois parce qu’il ne l’a jamais appris et qu’à l’écrit, il est plus à l’aise avec le coréen. mais il comprend le sens et sourit tristement. « c’est sungjoo maintenant. j’ai changé de prénom en arrivant ici. » il n’était plus lu xiao comme il avait pu l’être par le passé. quand on lui avait donné la nationalité coréenne, il avait changé son prénom et yibo avait changé son nom de famille. « mais pourquoi tu écris ? tu peux pas me parler ? » il trouve ça bizarre et n’hésite plus à lui demander ce qui se passe. joo n’a aucune idée de ce qui lui est arrivé.

Sans vous mentir jamais Ming Qi n’aurait cru un jour revoir Xiao, et plus encore il n’aurait jamais cru le recroiser dans de telles conditions. Ainsi, le chinois n’attend pas une seule seconde plus pour rejoindre son ami et le prendre dans ses bras, le serrant contre lui comme si il avait peur que celui-ci disparaisse la seconde suivante. Et pour la première fois depuis dès années Ming Qi en vient à regretter de ne pas pouvoir lui parler, il aurait tellement aimé lui dire à quel point il avait pu lui manquer, il aurait tant aimé lui demander de ses nouvelles, lui dire qu’il avait bien grandi et qu’il était heureux pour lui. Mais, rien de tout cela ne pourra un jour sortir d’entre ses lèvres, alors il se contente de le serrer contre lui un peu plus encore et pleurer contre son épaule avant de finalement le relâcher pour aller chercher son carnet. Autant, il ne pouvait plus parler mais il pouvait toujours écrire et aujourd’hui l’écriture était devenue son quotidien. Ainsi, il s’applique alors à écrire de sa plus belle écriture avant de tendre le carnet à son ami, mais la réponse qu’il obtient de lui l’étonne. Sung Joo ? Il avait donc changé de prénom en arrivant ici, et quand bien même le changement paraissait rude aux yeux de Ming Qi un sourire se dessine sur ses lèvres parce qu’il se dit que son ami a enfin trouvé ses marques. Il reprend alors son carnet pour y écrire tout simplement « Magnifique prénom Sung Joo. » avant de sourire tristement et passer ses doigts sur ses lèvres lorsque celui-ci fait référence à sa voix désormais perdue. Il baisse alors les yeux et évite volontairement le regard de son ami durant de longue seconde avant de secouer la tête. Non il ne pouvait plus parler, parce qu’il l’avait aidé à s’enfuir. Il ne pouvait plus parler, car il avait choisi de sauver ses amis. Mais ça il ne lui dira jamais, alors en guise de réponse Sung Joo reçoit alors «  Un accident. Ma voix est perdue depuis. Mais ce n’est pas grave, je me suis habitué, ce n’est pas dérangeant. » lui explique-t-il alors que la vérité en est pourtant tout autre. .

Xiao, cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas lu ou entendu ce prénom. Même Yibo ne l’utilisait plus quand il s’adressait à lui. Alors, ça lui faisait bizarre et l’espace d’un instant, son cœur se serre et sa respiration se fait plus difficile. Il se revoit dans cette usine, sous les coups de ses contremaîtres, la faim tiraillant ses entrailles et la maigreur le rendant toujours un peu plus laid chaque jour. Heureusement, Mingqi avait réussi à les faire sortir de cet enfer et maintenant les deux frères étaient heureux et loin de la Chine. Cependant, il ne manque pas de corriger son sauveur en lui donnant sa nouvelle identité. Sungjoo, prénom qu’il s’était choisi pour la sonorité mais également parce qu’il le trouvait beau. Les caractères du Hangeul était magnifique. Il avait donc adopté ce prénom, reniant son ancien avec beaucoup plus de facilité qu’il n’avait eu à apprendre la langue coréenne. D’ailleurs, en parlant de langue, il ne comprenait pas pourquoi Mingqi n’utilisait pas la sienne pour lui parler. Qu’est-ce qui lui était arrivé pour qu’il ne fasse qu’écrire ? Il ne saisit pas et pose la question. Cependant, la réponse qu’il lui donne ne le satisfait pas. Il lit les mots inscris sur le carnet et fronce les sourcils. Ce n’est pas la vérité. Il ne sait pas comment il le sait, mais il le sait. Leur sauveur à Yibo et lui, lui ment. Pourquoi ? Sûrement parce que la vérité était tout autre et surtout beaucoup plus moche. Il pousse un soupir en levant les yeux au ciel. « T’es pas obligé de mentir ge. » Il hausse les épaules en reposant son regard sur lui. « Ca éveille plus ma curiosité qu’autre chose. » Il lui apprend ainsi, qu’il cherchera la vérité même si lui ne veut pas lui dire. « Tu sais que je peux être coriace tant que je sais pas. » Il avait prouvé plus d’une fois que c’était le cas. Il hausse les épaules encore une fois et finit par se tourner vers le comptoir. « Tu me recommandes quoi ? » demande-t-il autant pour changer de sujet que pour que Mingqi ne l’oblige pas à ne pas faire de recherches.

Savoir que Xiao avait changé de prénom ne devrait pas étonner Ming Qi, pourtant au fond de lui il a du mal à se faire à l’idée que son ami a bel et bien refait sa vie. Il était heureux pour lui, il ne fallait pas en douter, mais il était aussi nostalgique de comprendre que d’une certaine manière son Xiao n’était plus. Qu’il avait grandi, mûrit, qu’il s’était sûrement trouvé de nouveaux amis. Pourtant d’un autre côté, Ming Qi est fier, fier de savoir que celui-ci à pu renier son passé, l’oublier et tourner la page pour écrire un nouveau passage. Alors, dorénavant il allait l’appeler Sungjoo et accepter le fait qu’il avait écrit une toute nouvelle page de sa vie. Mais, lorsque celui-ci le questionne sur sa voix le chinois ne peut s’empêcher de perdre son sourire. Il mordille alors nerveusement sa lèvre, mal à l’aise à l’idée de mentir à son ami, mais c’est tout naturellement qu’il le fait dans l’idée de le protéger de la vérité qui elle est bien trop laide pour lui. Bien entendu, son ami ne le croit pas et se montre quelques peu réticent à sa réponse, alors il fait de nouveau glisser son carnet devant lui où celui-ci pourra y lire « Je ne mens pas Sung Joo. Tu ne fais donc pas confiance à ton aîné ? Et n’essaye pas de changer de discussion. » le questionne-t-il, son questionnement s’accompagnant d’un froncement de sourcils désapprobateur. Il se devait de brouiller les pistes, parce qu’il ne voulait pas que Sung  Joo ne replonge dans son passé et dans le sien. Néanmoins, il ne cherche pas à lui faire changer d’avis plus longtemps, préférant lui changer les idées en glissant devant ses yeux une assiette, s’accompagnant d’une part de tarte à la fraise en guise de réponse à sa question.

Sungjoo avait beau ne pas avoir reçu d’éducation quand il était enfermé dans cette usine de textile en Chine, il n’était pas pour autant con. C’est pour cette raison qu’il ne croit pas Mingqi quand il lui dit qu’il a perdu sa voix. Il ne croit pas à ce qu’il dit et lui fait savoir. Seulement, Mingqi joue la carte de l’ignorance et ça a le don de l’emmerder royalement. « Je ne te crois toujours pas Ge. Arrête d’essayer de me faire culpabiliser. C’est pas parce que t’es plus vieux que je dois te faire confiance. » Il lève les yeux au ciel et sourit un peu en reprenant. « Mais je ne poserai pas plus de question. Tu m’en parleras quand tu voudras… Si tu veux un jour. » Joo n’était pas certain qu’il lui en parlerait mais il lui avait mentionné le fait qu’il serait là pour lui si jamais il avait envie de le faire. Il louche sur la tarte aux fraises qui apparait presque comme par magie sous ses yeux et sourit en ayant l’eau à la bouche. « Merci Mingqi Ge. » Il attaque la part comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours et sourit au plus vieux. « Tu travailles ici ? Ça fait longtemps que tu es en Corée ? » Il n’aurait jamais pensé revoir le jeune homme et ça lui faisait réellement plaisir. Cependant, il avait tellement de questions à lui poser qu’il ne savait pas par où commencer.