Bip … Bip … Bip … Toujours ce même son incessant qui vient emplir la pièce immaculée de blanc, d’un bien triste son, celui d’un cœur que l’on surveille. D’un cœur beaucoup trop jeune pour battre si faiblement aux yeux du futur chirurgien, qui un stylo à la main note quelques remarques sur le dossier du jeune homme dont il s’occupe depuis quelques jours déjà. Il aurait pu passer à autre chose et oublier ce garçon, mais lorsqu’il l’avait vu arriver ce soir-là aux urgences, les veines ouvertes et le teint livide. Il n’avait pas attendu pour accourir à ses côtés et vérifier ses constantes, tenter de le sauver d’une mort certaine, aux côtés d’une ribambelle d’infirmiers et de médecins. Et aujourd’hui, cela va faire trois jours que le bel apollon dort profondément dans cette chambre d’hôpital bien trop austère aux yeux de Min Seok. D’ailleurs, celui-ci quitte enfin l’écran des yeux pour se concentrer quelques secondes sur le doux visage de son patient, et sans le savoir un petit sourire triste vient se dessiner sur son visage. Oui, Min Seok perd espoir de le voir se réveiller un jour, et pourtant il sait au fond de lui que trois jours ce n’est rien, qu’il a encore toutes ses chances sous un point de vue médical mais … lui, avait-il véritablement envie de se réveiller ? Il imaginait bien que non, et cette simple idée brise le cœur de l’interne qui dépose son calepin sur la commode aux côtés du lit de son patient, un lit dont il s’approche lentement pour venir passer sa main dans les cheveux du garçon. Il sait qu’il ne devrait pas le toucher, ni s’inquiéter autant, mais c’est plus fort que lui ; lui qui a vécu la même chose et qui a survécu … Lui qui avait envie de mourir et qui aujourd’hui désire tant sauver les autres. « Je sais que tu n’as pas envie de te réveiller Yuchan … Mais la vie est plus belle que tu n’as pu le voir. Laisse-toi une chance d’accord ? » murmure-t-il avant d’abandonner la chevelure du garçon, pour récupérer son dossier et quitter la pièce. Mais alors qu’il était sur le point de s’éloigner du lit un étrange mouvement l’arrête soudainement. Il avait bougé les doigts, il en était sûr. Ainsi, sans attendre une seconde de plus il abandonne son dossier pour s’approcher à nouveau du lit et se pencher sur le visage de Yuchan. Il avait les yeux ouverts. « Rebienvenue parmi nous la belle au bois dormant. » murmure alors l’interne, tandis qu’il l’observe reprendre petit à petit ses esprits. « Est-ce que tu m’entends Yuchan ? Si c’est le cas je vais te demander de cligner une fois des yeux, tu peux faire ça pour moi ? »

un bip constant le ramène à la réalité. il entend vaguement une voix, une voix qui veut le tirer vers le haut. sauf que yuchan ne veut pas revenir. il voudrait rester dans ce flou dans lequel il vit depuis quelques minutes, quelques heures, peut-être quelques jours. il ne sait pas combien de temps il avait passé dans cet état. il ne savait plus rien. mais petit à petit il remonte à la surface, il papillonne des yeux et bouge légèrement en couinant tout doucement. aussitôt, une ombre vient lui cacher la clarté de l’hôpital, il se doutait qu’il était dans un établissement médicale, et il cligne des yeux pour répondre à sa question sans réellement en comprendre le sens. il l’entend mais ne comprend pas. « eau… » qu’il demande parce que sa gorge était sèche et qu’il a la bouche pâteuse. il papillonne encore des yeux alors qu’il regarde vraiment pour la première fois le mec qui est au-dessus de lui. « je suis mort ? » questionne-t-il en connaissant déjà la réponse. il n’est pas mort parce qu’il sentait bien trop la douleur dans ses bras. il avait encore une fois coupé trop fort et trop profond. mais cette fois-ci, ça avait était fait exprès. il avait envie de tout arrêter mais vu qu’il se réveillait ça n’était pas le cas. « mes parents sont venus ? » plein de questions lui brûlent les lèvres, mais il n’a pas envie de les poser maintenant. est-ce que son ex était venu ? est-ce qu’il avait eu vent de sa tentative de suicide ? est-ce que si c’était le cas, il s’en foutait royalement ? repenser à lui, lui fait un mal de chien. pourquoi pensait-il encore à lui alors qu’il l’avait laissé comme une merde ? il était encore un peu amoureux de lui et n’était pas encore prêt à lui dire au revoir. il sent alors des larmes couler le long de son visage et il lève maladroitement un de ses bras pour cacher son visage. il n’aime pas être faible, n’aime pas que les gens le voient pleurer. il voudrait que ce soit simplement des petits pleurs, mais ce sont de gros sanglots qui lui secouent le corps. il couine et serre le drap dans sa main. il voudrait stopper cette douleur qui lui comprime le cœur. il voudrait que tout s’arrête maintenant. mais il avait échoué. il n’avait pas réussi à se tuer. alors, il devait vivre avec cette souffrance.

Peut-être était-ce un heureux hasard ou le fruit du destin, mais à l’instant même où l’interne allait quitter la chambre de celui qui n’avait de cesse de le préoccuper, celui-ci présenta des signes d’éveil et il ne fallut pas plus de deux secondes pour revenir aux côtés de son patient. De sa douce voix il se mit alors à parler au jeune homme, l’encourageant à ouvrir les yeux et lui souhaitant un bon retour parmi eux. Celui-ci papillonne des yeux et bouge légèrement les doigts tandis que Minseok lui parle lentement lui demandant de lui signifier si il l’entendait. Le dénommé Yu Chan cligne alors des yeux, et un léger sourire se dessine sur ses lèvres « c’est parfait Yu Chan. Tu fais du bon boulot. » murmure-t-il pour l’encourager, alors qu’il hoche la tête et s’empresse de servir un verre d’eau au garçon, ne pouvant s’empêcher de sourire tristement sous ses mots. « Je suis désolé Yu Chan, mais ce n’est pas aujourd'hui que ça arrivera. Tu es bel et bien vivant. » lui dit-il en venant s’asseoir sur le bord du lit et redresser légèrement celui-ci pour l’incliner de façon à ce qu’il boive correctement. « Ne bouge pas d’accord ? Laisse-moi faire je vais m’occuper de toi. Bois calmement surtout, tu veux bien faire ça pour moi ? » lui demande-t-il en approchant délicatement le verre du bord de ses lèvres afin de faire couler le liquide entre ses lippes « Doucement … Ne te précipites pas. » lui demande-t-il en le surveillant attentivement avant de reposer le verre sur le meuble, et répondre « Ta mère est passé te voir il y a quelques jours … Elle était très inquiète pour toi tu sais ? »

la lumière agresse sa rétine et il cligne plusieurs fois des yeux, autant pour répondre à la question du médecin que pour s’accoutumer à la luminosité. il écoute d’une oreille les mots qui lui parviennent sans réellement les comprendre. il saisit que celui qui s’occupe de lui, le tutoie et ça le dérange un peu. cependant, il n’est pas encore assez réveillé pour lui dire quelque chose et préfère demander de l’eau parce que sa bouche est sèche et pâteuse. il déteste cette sensation et yuchan voudrait boire de suite, seulement le médecin ne semble pas vouloir lui donner le verre. à la place, il demande s’il était mort. il sait bien que c’est le cas, sinon il n’aurait pas aussi mal à ses bras. la réponse ne se fait pas attendre et il lève les yeux au ciel. « putain. » jure-t-il entre ses dents. il s’est loupé et il allait devoir vivre avec la douleur d’avoir été pris pour un con, pour un vide couilles. pourquoi le destin s’acharnait-il à ne pas lui accorder le répit qu’il cherchait ? s’il avait réussi à se tuer, il n’aurait pas à souffrir autant d’avoir perdu l’homme qu’il aimait. pas plus qu’il n’aurait aussi mal là où il avait coupé. ça lui brûlait et le grattait en plus. c’était insupportable. le médecin s’assied sur le lit et yuchan tourne son visage baigné par les larmes dans sa direction. il se laisse faire parce qu’il n’a plus que ça à faire. ce n’était pas comme s’il avait encore quelque chose qui le rattachait à la vie. même s’il a eu pour ordre de ne pas boucher, il lève les bras pour prendre le verre d’eau, pour boire plus rapidement que ce que le docteur lui faisait boire. ça lui enlève cette sensation qu’il n’aime pas, mais ce n’est pas encore ça. il voudrait plus, mais il ne peut pas. chan demande alors si ses parents sont passés et quand celui qui s’occupe de lui ne parle que de sa mère, il ressent un pincement au cœur. son père n’a même pas pris la peine de se déplacer pour son fils. est-ce étonnant ? pas vraiment. quel connard ! pense-t-il alors qu’il détourne le regard. « ouais elle était inquiète parce que je suis leur seul enfant et le seul héritier… » et ce n’était pas vraiment la vérité. sa mère était celle qui l’avait aidé le plus dans sa vie et qui l’aimait le plus par rapport à son père. elle l’encourageait même pour faire de sa passion, son métier. il était mauvaise langue, mais la déception de ne pas avoir eu son père était trop importante.

Alors que son patient s’éveille lentement Min Seok évalue les premiers réflexes du garçon, ainsi il lui demande de cliquer des yeux si celui-ci arrive à le comprendre et lorsqu’il répond le médecin ne peut s’empêcher de sourire. « C’est parfait Yu Chan. » murmure-t-il d’une voix douce alors qu’il continu de lui parler le plus lentement possible, il lui explique alors qu’il va lui donner à boire mais que celui-ci doit impérativement le laisser faire, ne relevant même pas les lapsus de langage du garçon. Mais son patient semble bien têtu et alors qu’il s’installe sur le rebord du lit pour lui offrir de quoi boire, celui-ci lève les bras pour boire plus vite « Yu Chan ! » crie-t-il dans le but de le réprimander, alors qu’il lui retire le verre des lèvres « Je t’avais dis de me laisser faire » bougonne-t-il avant de déposer le verre sur la table de nuit, et répondre à la question de Yu Chan vis-à-vis de sa famille. Mais la réponse que celui-ci lui donne fait perdre le doux sourire qu’avait habitude  de porter Min Seok. « Ne dis pas ça. Ta mère était très inquiète pour toi, elle ne voulait pas quitter ton chevet. J’ai du lui promettre de dormir dans ta chambre pour qu’elle aille se reposer. » explique-t-il avant de quitter le lit du plus petit et sortir une petite lampe de sa poche « ça va être chiant mais je vais devoir te faire faire quelques petits tests pour vérifier que tout va bien. Suis la lumière des yeux s’il te plait. » demande-t-il en la faisant glisser de droite à gauche, puis de haut en bas à chaque œil avant de sourire « Tout est bon par ici. Tu as des douleurs particulières ? Mal au crâne ? Envie de vomir ? » questionne-t-il en ancrant son regard dans le sien durant un très long moment, avant de venir frotter nerveusement sa nuque « Désolé si je t’agresse de questions. Mais je veux être sûre que tout va bien. Tu es resté quelques jours dans le coma, et je dois vérifier que tu n’as aucuns effets indésirables. »

Yuchan aurait voulu ne pas se réveiller. C’était trop douloureux de se rendre compte que sa vie était merdique autant sur le plan familial que sentimentale. Mais le pire, c’était ce médecin qui restait à ses côtés. Il commençait à taper sur le système de Chan et en plus, il le tutoyait et ça, ça l’agaçait. Ils ne se connaissaient pas et il se permettait ce genre de familiarité. Où est-ce qu’il avait été élevé ? Il le fusille du regard quand il lui crie dessus. « Mais laissez-moi boire bon sang. » Il se retient d’être vulgaire tandis qu’il détourne les yeux. Il serre les dents en l’entendant parler de sa mère tandis qu’il émet un rire froid et sarcastique. « Qu’est-ce que vous en savez ? Les gens dont la famille n’est qu’apparence savent très bien jouer la comédie. Croyez-moi. » Il fronce les sourcils en plantant son regard à nouveau sur lui. Il n’aimait pas beaucoup l’idée qu’un inconnu ait dormi dans sa chambre avec lui. Il était médecin certes, mais il n’en était néanmoins pas quelqu’un qu’il connaissait. Ça l’ennuyait profondément et il aurait aimé pouvoir être tranquille à son réveil. Sauf qu’apparemment ça ne pourrait pas être le cas alors qu’il se prend une lampe torche dans les yeux et la lumière éclatante lui brûle la rétine. Il hurle alors sur le médecin. « Putain mais vous lisez jamais vos rapports sur les patients ? Je suis achromate et une lumière trop blanche m’aveugle et me fait mal. » Incompétent qu’il a envie crier alors qu’il soupire en entendant les questions du médecin. « Non je n’ai pas de douleurs particulières. Non je n’ai pas mal au crâne et non je n’ai pas envie de vomir. » Il se redresse pour planter son regard dans le sien. « Je veux juste qu’on me foute la paix. » lance-t-il un peu méchamment mais il s’en fout. Il l’a énervé à se mêler de sa vie privée. « Puis d’ailleurs pourquoi vous me tutoyez ? On ne se connait pas que je sache ! » L’agacement pouvait s’entendre dans sa voix alors qu’il se tourne sur le côté pour montrer son dos à Minseok.

« Aish … Visiblement t’es pas le genre de mec à être très matinal. T’es toujours aussi désagréable ? » lui demande Minseok en lui arrachant le verre des mains « Si je te dis de boire lentement ce n’est pas pour te faire chier loin de là. » il repose le verre sur la table de nuit avant de quitter le lit du jeune homme pour lui laisser un peu plus d’espace. Rapidement la discussion se base sur les visites qu’il avait reçu, et bien entendu la réponse qu’obtient par la suite Minseok n’est pas très glorieuse, ce jeune homme était beaucoup plus brisé qu’il n’aurait pu le croire. Mais maintenant il était là et il comptait ben le remettre sur les rails, quand bien même celui-ci tente à l’ignorer. « Ce que j’en sais ? Rien du tout,  tu as raison. Je sais juste que ta mère est arrivée en pleurant et en hurlant sur tout le personnel de l’hôpital. J’ai bien cru qu’elle allait me tuer si je ne l’emmenais pas te voir illico presto. Ta mère était dévasté par ce que tu as essayé de faire, alors même si tu ne t’entends pas avec elle maintenant tu sais qu’elle tient à toi et qu’elle n’aurait pas supporté de te perdre. Tu as une mère qui t’aime même si elle ne semble pas te le montrer visiblement … » lui dit-il semblant visiblement lui faire la moral  tandis qu’il s’empare de sa lampe torche pour l’examiner, mais à nouveau son patient s’énerve et sa réponse fait froncer les sourcils à Minseok. « Bordel mais tu peux pas t’arrêter deux secondes de râler toi ? » s’énerve-t-il en rangeant sa lampe dans la poche de sa blouse avant de répondre « Pour ta gouverne, sache que j’ai lu ton dossier, je connais tout de toi dans les moindres détails mais achromate ou pas j’ai l’obligation de vérifier tes réflexes pupillaires. Donc maintenant ferme là et ne remets pas en cause mes actions, ici tu n’es qu’un patient rien de plus d’accord ? » lance-t-il froidement avant de siffler d’agacement sous le ton qu’emploi son patient vis-à-vis de ses questions « Visiblement t’es plus têtu que je ne l’aurais cru, je te foutrai la paix seulement lorsque je serais sûr et certain que ton sommeil n’a pas eu d’effets secondaires sur toi. Ensuite petit con, saches que je suis plus vieux que toi, que tu es mon patient et qu’en l’occurrence je suis celui que tu dois respecter, donc je te tutoie si je veux surtout lorsque j’ai passé mes putains de journées à m’occuper de toi. Alors, je vais terminer ce que j’ai à faire, vérifier que tout va bien et après seulement tu auras la paix. Estimes toi heureux de ne pas finir dans l’aile psychiatrique pour la simple et bonne raison que je me suis battue pour t’avoir sous mon aile et que je sais que ce ne sont pas des putains d’antidépresseur qui t’aideront. »

Sa réflexion sur le fait d’être désagréable le rend encore plus de mauvais poil et Chan fusille du regard ce médecin qui a trop pris ses aises avec lui. Il n’aime vraiment pas le ton qu’il utilise avec lui. Ça lui porte sur le système, vraiment. « C’est bon, je vais pas m’étouffer. » râle-t-il, toujours le regard noir posé sur lui. il en a marre de ses réflexions et encore plus quand il commence à lui faire la morale sur sa famille et notamment sa mère. Ça a le don d’énerver encore plus Yuchan qui se relève un peu pour planter un regard dur et noir dans le sien. « Qu’est-ce que vous en savez ? Puis vous êtes qui pour juger de tout ça basé simplement sur une femme éplorée ? Vous ne la connaissez pas et vous ne me connaissez pas. » Il est agacé parce qu’il a quand même un peu raison malgré tout et ça le fout dans tous ses états de savoir qu’il n’a pas tort parce qu’il aime sa mère plus que tout et qu’elle lui rendait bien. Seulement, il est tellement mal, qu’il pense que la terre entière lui en veut et qu’il n’est aimé de personne. Il n’a pas le temps de s’apitoyer sur son sort que le médecin fait une nouvelle bourbe qui énerve encore plus si c’était possible Chan. Il ne comprend pas comment on peut être aussi incompétent. « Et me prévenir que vous allez le faire, ça vous ferrait un deuxième trou au cul ? » crache-t-il avait de remettre en question ses compétences dans la médecine et le fait qu’il soit si familier avec lui. Il prend les réflexions dans la gueule et un sourire mauvais s’affiche sur ses lèvres alors qu’il le foudroie du regard. « Je t’ai rien demandé moi. Alors, tu sais quoi. Après avoir fini de m’examiner, tu ne me touches plus. Je veux un autre médecin et pas un petit con imbu de lui-même. Plus vieux que moi ou non, tu me connais pas et ça ne te donne pas le droit d’être si familier avec moi. Alors, maintenant fini ce que tu as à faire et dégage de cette pièce. N’y remets plus les pieds sinon, je porte plainte pour harcèlement. » Il le menace parce qu’il en ras le cul de ce mec qui se prend pour le plus fort simplement parce qu’il est médecin. Non mais il a cru qu’ils étaient potes juste parce qu’il a passé son temps à s’occuper de lui. Chan ne se rend même pas compte qu’il a laissé tomber la politesse et le tutoie comme lui le fais.

« Oui peut-être que tu ne t’étoufferas pas. Mais évitons les risques inutiles. » lui dit-il en roulant des yeux tandis que très vite l’attitude du jeune homme commence à l’agacer. Ainsi, il lui fait rapidement part de ses pensées, ne se gênant pas le moins du monde pour le lui faire ressentir, allant même jusqu’à lui faire la morale. Chose que Yu Chan semble ne pas apprécier du tout, et lorsque son regard noir de colère se plante dans le sien Min Seok ne baisse pas les yeux, bien au contraire. « Tu as raison, je ne te connais pas. Mais je connais la vie Yu Chan, je connais ce regard emplis de tristesse qu’elle a eu en te regardant couché dans ce lit. Je connais la douleur des bras que l’on a lacérés en espérant disparaitre. Je connais la honte et le dégoût de sa propre personne. Je sais ce que tu as ressenti en essayant de t’ôter la vie. Je sais que tu te disais que tout irait pour le mieux, que toutes tes peines et tes douleurs disparaîtront avec toi. Je connais tout ça Yu Chan…Plus que personne. » lui dit-il en faisant référence aux épreuves qu’il avait lui-même vécu quelques années plus tôt. Cependant, il ne lui donne pas l’occasion de rebondir sur ce fait, s’occupant plutôt de vérifier sa vue, action qui ne plaît pas au jeune patient. A nouveau les voix s’élèvent et c’est dans un calme presque olympien que Min Seok range sa lampe de poche dans sa blouse. Bien entendu, ce fameux calme ne reste guère longtemps le médecin décidant à son tour d’élever la voix sur Yu Chan pour le remettre à sa place. Ses mots sont crus, presque tranchants et sûrement beaucoup trop familier de la part d’un médecin envers on patient. « Très bien. Tu auras un autre médecin si c’est ce que tu désires. Mais ne viens pas pleurer lorsque celui-ci te traitera comme un vulgaire numéro sur un putain de papier. Oh et au passage, ça sera vous pour toi. Aurais-tu oublié les règles de politesse envers tes hyung ? » lui demande-t-il en serrant les dents de rage, tandis qu’il attire le plateau de premier soin vers lui, pour finalement lui prendre le bras avec une délicatesse contrastant avec la rage l’habitant. Prudemment il retire les bandages de son bras, examinant les plaies avant de les désinfecter, appuyant peut-être un peu plus fort volontairement avant de lui passer une nouvelle bande propre. En règle générale cette tâche était délégué aux infirmières mais Min Seok se devait de s’en occuper, non plutôt il voulait s’en occuper. Quand bien même le jeune homme s’était montré aussi ignoble avec lui, il ressentait ce besoin de le protéger et de s’occuper de lui, de passer quelques minutes de plus avec lui. « Voilà, j’ai terminé. » lui dit-il en quittant finalement sa place pour récupérer ses affaires sans un mot. Il range rapidement son dossier, classant les dernières feuilles avant de se tourner vers Yu Chan pour déposer son regard noir de colère sur lui. « Je vais transférer ton dossier à mon supérieur. Mais ne pense pas pouvoir rester ici bien au chaud, tu finiras bientôt dans l’aile psychiatrique shooté aux antidépresseur. Sur ces mots je te souhaite une bonne journée Bang Yu Chan. Et au passage le petit con imbu de lui-même a un nom, et c’est Yi Min Seok. » lui dit-il avant de se diriger vers la porte et sortir non sans oublier de la claquer violemment.

Yuchan lève les yeux au ciel une nouvelle fois en l’entendant prononcer ces mots. Bordel qu’il commençait sérieusement à lui taper sur le système. Il ne répond même pas. Ça n’en valait pas la peine. Par contre, qu’il se permettre d’émettre un jugement sur ce qu’il avait vécu et la relation qu’il avait avec ses parents, ça l’énervait encore plus que ce qu’il aurait pensé. Il serre les dents et le fusille du regard. « Grand bien vous en fasse docteur. Mais vous ne savez pas ce que je vis ou vécu. Alors vos morales à deux balles vous pouvez vous les garder pour vous. » Il ne rebondit pas sur le sujet de sa mère parce que clairement, il allait s’énerver encore plus mais il lui fait comprendre avec ses mots que c’était la fin de la conversation. Il aurait même aimé que ce soit la fin de la consultation mais le médecin ne semblait pas vouloir partir et c’est pour cette raison que Chan s’énerve. Il rit quand il le reprend sur la politesse envers ses aînés. « Je serai poli avec toi Hyung, le jour où tu arrêteras d’être aussi familier avec moi. C’est pas parce que tu m’as soigné que tu me connais et que t’as le droit de me traiter comme si ça faisait des années qu’on se connaissait. Tu. Ne. Me. Connais. Pas. » Yuchan appuie bien sur chacun des mots de sa dernière phrase. Ce n’était pas des mots dans un dossier médical qui allait lui apprendre à connaitre le patient qu’il avait sous les yeux. Même avec quelques heures de psychanalyse, il ne connaitrait pas encore Chan. Alors il le laisse le soigner, non sans couiner de douleur à chaque fois qu’il appuyait plus fort pour faire exprès. Il lui lance des regards noirs, mais ne dit rien, le tolérant à ses côtés jusqu’à ce qu’il finisse. Quand ce vu fait, il sourit moqueur au jeune homme et hausses les épaules. « Peut-être que cette fois, je ne me raterai pas… » Parce qu’il comptait bien réessayer et quitter définitivement la terre. « Bonne journée petit con imbu de lui-même. » lance-t-il se souciant peu de savoir son prénom. Ça ne lui serait d’aucune utilité parce qu’il ne le reverrait jamais.