Bien que deux années avaient passés entre ses deux relations, Euigeon avait l’impression de revivre le même cauchemar qu’avec Narae. Sauf que cette fois-ci, ça faisait encore plus mal. Pourquoi ? Parce que le jeune homme avait fermé son cœur à toutes les femmes et que Malia avait réussi à se frayer un chemin à l’intérieur. Il s’était promis de ne plus jamais tombé amoureux, mais il avait failli à sa promesse, parce qu’il avait été éperdument amoureux de la jolie danseuse. Maintenant ? Il ne lui restait plus rien que ses yeux pour pleurer, mais même ça, il n’y arrivait pas. Depuis la mort de sa mère, Euigeon n’avait pas versé une seule et unique larme. Alors, il ne pouvait même pas pleurer la perte de cet amour. Il en parlait donc avec Evan et haussa les épaules à sa réflexion. L’étudiant ne savait pas s’il y avait autre chose qui avait pu faire partir la femme qu’il pensait être de sa vie. C’était la deuxième fois qu’il perdait celle qu’il aimait et il n’y aurait pas de troisième fois. Il pousse un soupir et pars dans un délire prendre un petit ami à la place d’une petite amie. Il hoche la tête aux mots de Evan. Comme son ami lui dit, ça ne changera pas grand-chose que ce soit un mec ou une fille. Les relations humaines étaient compliquées quelque soit le sexe de la personne. « T’as raison… Ça ne changera rien. » Euigeon relève le regard vers son ami et soupire une nouvelle fois. « Désolé de t’emmerder encore une fois avec mes problèmes de cœur. J’ai l’impression que je suis toujours dans une peine de cœur quand on prend le temps de discuter. » Ce n’était pas vrai et le pyo dramatisait tout. Il n’y avait eu que deux femmes, si on ne comptait pas sa mère, dans sa vie qui lui avait fait connaitre ce genre de souffrance. Et cette fois-ci c’était réellement terminé. Cette fois-ci, il n’ouvrirait plus jamais son cœur à personne.

Tu n’aimes pas voir tes amis tristes, c’est un fait. Mais plus encore - et bien malgré toi - tu n’es pas le plus doué pour savoir réconforter, rassurer les autres. Pourtant, tu crois en ce que tu dis à Eui Geon. Tu serais prêt à l’aider à retrouver Malia, même si tu te doutes qu’il a déjà cherché partout, et que tu ne trouveras pas grand chose de plus. Mais si ça peut l’aider un tant soit peu, alors tu le feras. C’est toujours mieux que de faire le pitre, surtout en le voyant dans un tel état. Tu sais qu’il n’a pas besoin de ça. Un autre sourire que tu lui offres, posant ta main sur son épaule. Un geste amical, qui tu l’espères, pourra lui faire comprendre que t’es là pour lui, comme tu l’as toujours été. « Dis pas de conneries. C’est pas parce qu’on a fait les défis les plus timbrés de la fac ensemble qu’on peut pas se soutenir quand il le faut ! » Et tu le penses vraiment. Certes, ce temps là s’éloigne de plus en plus, par ceux qui ont déjà quitté les bancs de l’école, mais ça ne vous empêche pas de vous revoir, au contraire. Et surtout, ça ne t’empêchera pas de continuer d’être présent pour eux, si le moindre problème leur tombe dessus. « Allez… Je sais que c’est pas évident, mais va falloir se reprendre ! Et non, promis, j’vais pas te pousser à sortir ! » Tu ris légèrement, tente à ta manière de le voir esquisser ne serait-ce qu’un sourire, même si la tâche risque d’être compliquée. « Alors voyons ce qu’on peut faire… Les courses ? Ca va être chiant non ? … Le ménage ? C’est pas mon tour, et j’avoue que j’suis pas trop enchanté par l’idée … On commande un truc à bouffer ? Sinon on a toujours l’option chercher ma canne. » Voilà une bonne idée à tes yeux. Quoi de plus réconfortant que la nourriture, de toute façon ? En tout cas, pour toi, elle est un très bon remède. Alors t’espère que ça sera un peu le cas pour ton ami aussi.

C’était vraiment déprimant d’être dans le flou comme ça en plus d’avoir été quitté comme une merde sans explications. Au moins, avec Narae, Euigeon savait à quoi s’attendre. Elle l’avait trompé et il savait pourquoi il était triste. Là, avec Malia, il ne savait rien du tout. Et il avait beau tourné la chose dans tous les sens, il n’y arrivait pas. Il était complètement perdu et heureusement que Evan était là. Il était content d’avoir un ami comme lui dans sa vie parce qu’au moins, il écoutait ses plaintes et essayait même de le conseiller, même si ça n’apaisait pas sa peine du tout. « C’est vrai. Les amis sont là pour ça après tout. Pas que dans les bons moments. » Et souvent, c’était dans les coups durs que l’on voyait qui était ses véritables amis et Evan en était vraiment là pour Euigeon. Il sourit quand il reprend la parole. « On peut sortir. Ça me dérange pas. Ça me ferait du bien même. » Vraiment, sortir pourrait l’aider à se vider la tête et boire jusqu’à ne plus se souvenir de son prénom semblaient être un bon plan. Seulement, Evan en énonça impliquant moins d’alcool dans le sang et sûrement moins dangereux. A chaque proposition, Euigeon fit la grimace. Il n’était pas bon pour faire les courses, achetant souvent plus que nécessaire et rarement des choses utiles. Pour le ménage, il n’était pas très doué non plus et comme ce n’était pas son tour, il n’allait pas le faire. Les tâches ménagères n’étaient vraiment pas faites pour lui. Il était capable de laisser son linge pendant des heures dans la machine et oublier de l’étendre. Donc, tout ça, ils allaient oublier. « Commander à manger et chercher ta canne, c’est parfait ça. » Euigeon se leva, écrasa sa cigarette presque éteinte dans le cendrier et attrapa son téléphone. « Tu veux manger quoi ? Comme ça, pendant que ça arrive on met la main sur ta canne. » Penser à autre chose, lui ferait du bien. Du moins l’espace de quelques temps. Après, tout lui reviendrait à la gueule. Mais il ne voulait pas penser à ça maintenant.