Il y a comme une chaleur certaine qui s'installe progressivement dans la pièce. Ce corps que tu as tant de fois imaginé, rêvé. Cette femme que t'as aimé et désiré à en perdre la tête. Elle apparaît comme une lueur d'espoir, comme la lumière qui manque à ton chemin pour te rappeler ou tu dois aller. Et te voilà incapable de bouger, laissant vos peaux se frôler, son souffle s'écraser. "Bonsoir." arrives-tu à peine à murmurer alors que tes sens s'éveillent. Brutal contact. L'ivresse qui te gagne, qui se propage comme la braise. Tes lèvres qui se pincent alors que tes mains viennent déjà se poser sur elle. Incensé, et pourtant. Sa présence ôte la douleur, retire cette épine de ton coeur. "Ma princesse..." murmures-tu à son oreille, caressant sa chevelure parfaite. Soigner ton âme de sa présence et de son contact enchanteur. "Reste près de moi." assures-tu, la peur au ventre de la voir s'envoler. L'idée folle qu'elle ne s'échappe dans d'autres bras. Refus de ton esprit d'y songer le temps d'un instant. Déesse qui a capturé ton coeur, pour ne jamais le rendre.

« Je reste près de toi … » souffle-t-elle, délicate et douce, comme toujours. Elle relève son visage vers lui, elle semble toujours aussi jeune, comme avant, quand tout allait bien dans sa vie. « Je croyais que tu m’avais oublié. » dit-elle tristement en embrassant sa mâchoire. « Que tu m’avais remplacé par cette fille … Khaliyan … » et jamais une âme en peine n’a prononcé un prénom avec une telle tristesse. Elle caresse son torse tendrement et remonte doucement jusqu’à sa joue pour qu’il tourne le visage vers elle. « Tu l’aimes pas vrai … ? » et pendant un instant c’est le visage de Srey qui s’affiche devant lui. « Mais ce n’est pas grave … tu en souffres tellement … » dit-elle comme si elle pouvait sentir sa détresse. Elle se serre contre lui avec un peu plus force et pose sa joue sur son torse comme elle le faisait toujours avant … « Il te pardonnera … » souffle-t-elle pour aspirer ses remords. Oui il te pardonnera … elle le berce alors tendrement, son parfum enivrant alors les sens du garçon. Tout dans la pièce respirait Skyla et tout le reste devenait flou comme s’il ne pouvait, ne devait, ne rester qu’elle …

Un souffle sur ta peau, des frissons qui parcourent ton corps, le laissant se cambrer légèrement sous la puissance de ce simple contact. « Jamais… » Jamais, tu n’aurais pu l’oublier, lui assures-tu, malgré ce temps passé loin d’elle. Jamais personne n’aurait pu la remplacer, qu’importe la puissance des sentiments. Et même lorsque cet autre visage apparaît devant toi, tes yeux se plissent pour redécouvrir celui de Skyla. Reine de tes songes ce soir. Reine déchue que tu as si tristement mené vers les abysses. Des mots pour aspirer ces regrets qui te bouffent encore, que tu désires enfin laisser s’échapper. « Pas comme toi… » Jamais ton amour pour elle n’aura d’égal que celui que tu as porté à d’autres. Différente sous toutes les facettes, alors que tes mains glissent le long de son dos, resserrant cette étreinte pour mieux encore la sentir contre toi. « Peut-être… » souffles-tu enfin, alors qu’à cet instant, tout le reste disparaît autour de toi. Plus de barreaux, plus un bruit, simplement son souffle qui cogne contre toi. Le néant absolu pour retrouver celle qui, depuis plusieurs nuits déjà, hante tes nuits. « Embrasse-moi… » Un murmure, un cri du coeur. Une douleur certaine qui ne tient qu’en deux mots. Embrasse-moi, et laisse les souffrances du passé derrière. Embrasse-moi et réchauffe un peu plus ce coeur meurtri par la distance qui nous sépare encore.

Pas comme toi … Skyla se glisse sur lui, caresse son visage, glisse ses doigts jusque dans le creux de son cou et caresse finalement son torse. Tendrement. Elle relève son regard à celui d’Il Kwon et vient trouver sa bouche délicate, sèche d’amour. Elle l’embrasse avec toute la douceur dont elle avait toujours fait preuve à son égard. Un baiser au goût du passé, un baiser qui lui rappelait combien elle avait pu l’aimer, combien ils avaient été fait pour être ensemble. N’était-ce pas des plus étonnant que ce soit elle qui lui vienne à l’esprit dans le plus sombre de ses chaos. Skyla se presse contre lui et guérit ses lèvres douloureuses qui manquaient cruellement d’amour. Elle soupire d’aise contre sa bouche, ses yeux malicieux et son sourire craquant. Elle se redresse, caresse son visage et lui partage sa chaleur. « Tu m’as tellement manqué … » lui confesse-t-elle. Elle caresse sa joue tendrement et souffle « Tu te souviens comme c’était facile toi et moi … ? » combien c’était beau aussi … Elle se redresse un peu plus, assez pour quitter le lit et l’entrainer avec elle. « Viens … suit moi ! » dit-elle avec un rire léger, délicat, amoureux. Et son visage rayonnait, comme chaque fois qu’elle le regardait. Aurais-tu oublié à quel point elle t’aimait Il Kwon ? Ils ouvrent la porte de sa cellule avec une facilité déconcertante, elle lui fait remonter le couloir en le tirant par la main, trottant vers une liberté dont on le privait depuis trop longtemps. Depuis bien avant la prison. Et au détour d’un couloir, la mer. La mer qui s’offrait à eux, les pieds dans le sable. Skyla rit, en nouant ses doigts aux siens. « Viens avec moi ! » comme une supplique amoureuse, elle l’embrasse en reculant, l’attirant avec elle vers ces vagues qui paraissaient effrayante et à la fois si douce. A l’image de la beauté qu’il tenait entre ses bras. Busan, pour le plus beau de leur souvenir.

Des années entières, à croire que tu l’avais oubliée. Mais même dans les moments les plus sombres, elle est celle qui apparait devant toi. Celle qui t’a fait vivre tes plus beaux souvenirs. Celle qui t’a fait croire que la liberté existait bien quelque part. Est-ce cette simple sensation qui t’a manqué ? Ou les sentiments qu’elle avait réussi à te faire ressentir ? Bien loin de tout ce que tu as toujours connu, que tu ne pourras jamais plus connaître. « Tu m’as manqué aussi. » souffles-tu contre ses lèvres. Ce besoin encore bien trop présent de vouloir croire qu’un jour, elle pourrait à nouveau être tienne. Et tu te souviens, cette facilité déconcertante qui rythmait votre histoire. Cette façon bien à vous d’enjoliver l’instant, sans se préoccuper du reste. L’innocence même que tu n’avais jamais connu auparavant, qu’elle t’apportait sans même s’en apercevoir. D’un geste, tu te relèves, commence à la suivre. Sa main ancrée dans la tienne fait battre ton coeur plus rapidement qu’à l’accoutumée. Les barrières tombent déjà. Les barreaux s’effacent lentement devant toi, pour découvrir au détour d’un couloir, un paysage incroyable, irréel. Une plage, la mer. Tout ce que tu n’as plus revu depuis si longtemps. Depuis Skyla. Ses lèvres se scellant aux tiennes ne sont qu’une gourmandise dont tu n’es pas certain de pouvoir te passer, alors que tu t’accroches à ses hanches, la soulève pour la porter jusqu’à l’eau. Un sourire qui nait sur ton visage, bien plus sincère qu’il ne l’a été depuis des mois entiers. Et tes pieds qui foulent la mer, provoque un frisson. Vos corps plongeant à l’unisson dans cette mer d’un bleu parfait. Pour ramener à ta mémoire l’un de vos plus beaux souvenirs.

Et elle rit, se perdant dans les vagues avec lui. Rit d’amour, de cette liberté qu’ils avaient. Elle ferme les yeux, se laisse tomber dans les vagues, plonge sous l’eau en l’attirant avec elle. Elle ne veut plus quitter cette main. Combien de temps à passer mon amour depuis que tu as quitté mes côtés ? Beaucoup trop d’années. Des années qui nous ont détruits. Elle nage, aussi belle et à l’aise qu’une sirène. Ils n’ont pas besoin de respirer sous l’eau, rien ne les gêne. Ils peuvent découvrir le monde. Elle sourit, radieuse et si belle, sa chevelure onyx flottant autour d’elle. Était-elle un ange ou son démon ? Elle était d’une beauté que le temps n’arrivait pas à ternir et le retour à la réalité serait si dur pour lui. Il ne pourrait même pas lui dire combien elle lui manque. Et la jeune femme continuerait sa vie, sans joie, sans plaisir, parce qu’il faut continuer d’avancer alors que les jours défilent. Un par un. Le manque de lui se faisait ressentir malgré tout mais comme une douleur latente à laquelle on ne fait même plus attention. Nageant avec lui, elle l’embrasse, sous cette eau salée, à l’abris du monde avant qu’ils ne soient recraché sur la rive, par une vague soudaine. Elle se laisse tomber au sol, rit en le gardant contre elle, cherchant sa bouche à nouveau. Ils sont seuls au monde sur cette ile où ils peuvent faire ce qu’ils veulent. S’aimer semblait être une bonne idée. « Si seulement tu savais combien tu me manques … »

Se rend-elle compte de la souffrance que tu ressens, depuis ce fameux jour ? Celui où tu l’as finalement laissée derrière toi. Arrive-t-elle à imaginer à quel point elle te manque ? A quel point la vie est si fade lorsqu’elle n’est pas à tes côtés ? Sait-elle à quel point tu regrettes ces mauvais choix, ceux qui t’ont poussé à l’éloigner de toi ? Tu n’en as jamais rien dit, l’a simplement gardé pour toi. Et pourtant, même dans tes rêves les plus fous, tu espères secrètement avoir le courage de lui avouer, un jour. Mais dans ces songes, tu tentes simplement de profiter de l’instant qui t’es offert. De croire qu’elle est toujours là, si près de toi. Ses lèvres se mêlent aux tiennes comme une danse que tu n’as jamais su oublier. Son rire seul ébloui tout ce qui se trouve autour de toi. Et sa beauté te perd dans cet autre monde, sans rien remarquer de tout ce qui se trouve autour de vous. Des éclat de vie, des baisers gourmands. Et cette folie de croire que tu es heureux, à cet instant précis. Ton corps s’échouant sur la rive, tu ne peux t’empêcher de la blottir contre toi, de ce sourire que tu ne montres jamais. Ce bonheur de l’avoir pour toi seul qui se lit sur ton visage. « Est-ce que tu me crois quand je te dis que j’arrive pas à vivre sans toi ? » Une vérité certaine, que tu serais incapable d’avouer dans ce monde trop sombre qui te berce tous les jours. Mais dans cette illusion qui n’appartient qu’à vous, t’espères qu’elle le sait, qu’elle s’en rend compte. Qu’elle le ressentira au moment ou tu te réveilleras.

Elle passe une main sur son visage, d’une tendresse à laquelle il n’avait sûrement plus eu droit depuis son départ à elle … Combien de femmes l’avaient aimé ? Réellement. Combien de femmes auraient tout donnés pour lui ? Combien de femmes avaient-elles fait de lui leur premier choix ? Parce que Skyla l’avait aimé ainsi. Si fort, que son cœur avait rendu l’âme quand Il Kwon s’était détourné d’elle. Elle revoyait encore son dos qui s’éloignait d’elle … Cette façon qu’il avait eu de disparaitre dans la nuit la hantait encore aujourd’hui. Oh bien sûr elle avait essayé de sortir avec d’autres hommes au-delà de ses relations avec ses clients mais rien n’avait jamais été pareil après lui … il était indubitablement l’amour de sa vie. Elle sourit tendrement en croisant son regard et murmure « Alors redis le moi encore … que je ne l’oublie pas … » elle se redresse et lui vole un baiser, à nouveau, et caresse sa nuque tendrement. « Tu viendras me voir quand tu seras libre ? » une idée folle, une envie soudaine. Les vagues venaient se perdre sur leurs jambes entrelacées. Elle caresse ses épaules tendrement et plante son regard dans le sien. « Ou tu vas continuer de me fuir … ? » et pourtant dans sa voix, malgré ces mots durs, aucune rancœur, aucune accusation. Juste un fait dont ils avaient conscience tous les deux et qui était aujourd’hui simplement exposé.