Intérieurement le jeune pâtissier bouillonnait de rage et de colère, jamais auparavant il n’avait eu tant envie de frapper quelqu’un que cet imbécile qu’il avait recueilli par pur bonté. Au lieu de le remercier et d’apprécier ce qu’il était entrain de lui offrir, c’est-à-dire une amitié et une seconde chance, celui-ci était tout bonnement entrain de douter de sa personne et de ses intentions. Mingqi n’était pas un mauvais garçon, loin de là il était même un véritable ange gardien et pourtant l’inconnu doutait encore de lui. Ainsi, lorsque sa patience atteint finalement ses limites le chinois ne peut s’empêcher de venir abattre à plusieurs reprises son carnet sur l’épaule du jeune homme. Lorsque toute sa colère s’estompe, il décide de baisser les armes observant de son regard noir de haine le jeune homme face à lui. Celui-ci prends la parole, tente de comprendre son geste mais Ming Qi ne pipe pas un mot, mieux encore il se redresse faisant grincer la chaise avant de s’éloigner. Il disparait alors de longues secondes durant lesquelles il laisse le jeune homme seul, peut-être celui-ci allait-il s’enfuir et le voler qui sait ? Mais Ming Qi avait confiance, sûrement un peu trop. Lorsqu’il revient enfin à ses côtés, il lui présente une assiette finement dressé rien que pour lui, mais très vite les mots du blessé viennent à nouveau le blesser. Il reprend alors l’assiette, le fusillant du regard et hésitant même à faire demi-tour tandis qu’au même moment le pauvre homme dévoile qu’il ne s’agissait que d’une blague. Furieux, il repose l’assiette non sans violence avant de retourner s’asseoir à l’extrême opposé du jeune homme. D’ailleurs, il ne le regarde pas manger se contentant de scruter la pièce du regard avant d’hausser les épaules à sa question. Etait-il idiot ? Se demande-t-il avant de soupirer, il reprend donc son carnet pour y écrire quelques mots avant de le jeter sur la banquette du garçon. « Je suis pâtissier. » y avait-il écrit.

Donghun n’avait que très rarement confiance. Que ce soit en lui comme en les gens autour de lui. Il voyait un peu le mal partout et c’était normal. Après tout, sa propre tante l’obligeait à lui rembourser ses frais médicaux et de crémation de ses parents. Tout ça parce qu’il n’était pas leur fils biologique mais qu’il avait été adopté. Cependant, ce n’était pas de sa faute si ça avait été le cas. Il n’avait pas demandé que son père se barre à cause des dettes, pas plus qu’il n’avait demandé à ce que sa mère les maltraite son grand frère et lui. il n’avait pas voulu de tout ça pas plus qu’il ne le voulait maintenant. Cependant, il n’avait pas le choix et il avait appris à ne faire confiance à personne. C’était pour cette raison qu’il blagua sur le fait que le gâteau était drogué quand il lui amena. Il savait que ce n’était pas vrai et au vu du regard que lui lança le jeune homme, c’était une blague de mauvais goût. Donghun soupira et essaya de détendre l’atmosphère mais n’y parvint pas réellement. Il lui demanda s’il avait fait le gâteau qui se trouvait devant ses yeux et sa réaction le fit sourire. « Bah il est réussi. Et non je suis pas idiot. Tu pourrais juste être le serveur ou je sais pas, l’homme à tout faire qui fait le ménage le soir. » Sans qu’il n’eut à parler, le pyo avait compris ce qu’il avait en tête. Il n’était pas un abruti et avait pu voir dans son regard et entendre dans son soupir que c’était ce qu’il avait pensé. Le jeune homme finit la part rapidement un sourire aux lèvres. « Tu es doué. » Vrai compliment qui sortit de ses lèvres tandis qu’il lui offrit un nouveau sourire franc. « T’en fais depuis longtemps ? » Donghun était sincèrement intéressé par la réponse à cette question et ne la posait pas simplement pour ne pas laisser un silence gênant entre eux. D’ailleurs, c’était compliqué pour lui de faire la conversation. Il n’y avait que le son de sa voix qui emplissait la pièce et les gribouillages sur le carnet du bon samaritain.