Tu sais pas vraiment pourquoi t’as suivi les autres ce soir. Ce qui t’a pris d’accepter de te rendre à l’autre bout de la capitale, pour te retrouver dans un quartier des plus lugubres. Certes, ils t’ont promis la découverte d’un nouveau nightclub, mais vu le résultat, t’aurais mieux faire de rester chez toi. L’endroit ressemblait à un grand entrepôt qu’on a tenté de décorer avec des néons de toutes les couleurs. Un simple bar où tout le monde s’agglutine pour avoir un verre, et certaines personnes auraient pu te faire peur si tu t’étais retrouvée seule ici. Une heure, c’est le temps que t’as réussi à tenir dans cet endroit, avant de partir, ne supportant plus tous ces regards sur toi. Tu fais tâche il faut dire, dans ce décor. De hauts talons aiguille, une mini-jupe et un chemisier caché par une veste en fausse fourrure. Définitivement à l’opposé de ces autres, vraisemblablement fringués à la va-vite avant de sortir. Un soupire, et tu finis par quitter l’endroit, ne te sentant définitivement pas à l’aise. Sans attendre une seconde de plus, tu te mets à marcher le long de la rue, sans faire attention aux prostituées qui traînent non loin de toi. Une voiture passe, s’arrête à ta hauteur. Surprise, tu ne réponds que d’un simple doigt d’honneur, espérant au fond de toi que cela suffira à faire déguerpir cet homme qui n’inspire pas confiance. Finalement stoppée au milieu de la rue, t’observes autour de toi, sans rien reconnaitre. Tu marmonnes des insultes à l’attention de tes amis restés à l’intérieur, et te décide à sortir ton téléphone de ton sac pour réserver un taxi. Il serait bien plus raisonnable de rentrer, cette fin de soirée étant vouée à l’échec. Mais ça, c’était sans compter plusieurs voitures de police, débarquant tout autour de toi…

il saute dans la voiture sans poser de question. ils allaient arrêter pas mal de prostitués ce soir et il s’en frottait les mains. pourquoi ? parce que ça allait mettre de la vie dans ses journées monotones. il allait enfin faire quelque chose parce qu’il fallait être honnête, l’enquête sur la crimson stagnait et il en avoir marre de faire des rondes sans intérêt. là au moins, il y allait avoir de l’action. il pourrait même en venir à sourire tellement il était pressé. il ne faut pas plus de cinq minutes pour quadriller les rues et il sort de la voiture, son arme à son côté. il parcoure du regard la zone et remarque quelques filles qui essaient de s’échapper et d’autres qui ne semblent pas comprendre ce qui se passe. haknyeon en repère une qui n’a pas l’air d’être inquiétée par la présence de la police. « je m’occupe de celle-là. » annonce-t-il en pointant du doigt la jeune femme à l’opposé de lui. il s’avance vers elle et prend les menottes qu’il a à sa ceinture. « bonsoir mademoiselle. je vous prierai de vous tourner. vous êtes en état d’arrestation. » il ne sait pas qu’elle n’est pas celle qu’il pense qu’elle est et qu’il se trompe. en même temps, toute personne saine d’esprit ne se retrouverait pas dans ces lieux. ils étaient connus pour être mal famé et réputé pour être un endroit de rendez-vous pour les prostitués et autres trafics. hak en venait à la conclusion que si elle agissait de cette manière c’est qu’elle savait et qu’elle était trop confiante. ça ne lui plaisait donc pas.

T'aurais du te douter, que finir dans ce quartier n'allait t'apporter que des emmerdes supplémentaires. Certes, l'alcool et la crimson dans ton corps ne t'aident pas vraiment à avoir les idées claires, mais t'aurais du savoir, qu'en traînant ici, ça allait davantage encore mal se terminer. Les filles qui se mettent à courir non loin de toi auraient du te mettre la puce à l'oreille. Les sirènes de police aussi. Mais t'es bien trop concentrée par ce que t'as en tête. A peine as-tu le temps de lancer ton application, qu'une voix t'interpelle. Tu te retournes vers le jeune homme, un sourcil arqué, croyant à une mauvaise blague. « Très drôle ! Vous m'excusez, j'ai un taxi à prendre. » T'es assez agacée par ta soirée pour qu'on en rajoute une couche, à vrai dire, tu ne penses même pas aux conséquences que ces paroles pourraient bien avoir. A tel point que ton attention se porte à nouveau sur l'écran de ton téléphone, bien décidée à appeler ce taxi pour pouvoir rentrer chez toi. Quelques heures de sommeil avant de reprendre ton quotidien, voilà tout ce qu'il te faut à cet instant précis. Quitter ce quartier de malheur et retrouver le confort des dortoirs. Mais tout acte a des conséquences, en sachant que ce n'est pas la première fois que t'as à faire à la police. Heureusement pour toi, papa a toujours fait en sorte que ton casier reste vierge. Le seul avantage que tu pourrais avoir, et encore... A en voir le policier devant toi, il y a ces doutes qui s'installent en toi. Non, il ne risque pas de lâcher l'affaire comme ça.

la vie lui donnait enfin un moyen de faire passer la monotonie des journées qu’il passait au commissariat. là, sans dire que ça allait pimenter sa vie et lui donner plein de rebondissement, il allait au moins pouvoir sortir de sa zone de confort et faire les choses pour laquelle il était devenu policier : faire régner l’ordre. et ça allait commencer avec la jeune femme là. il allait l’interpeller et lui passer les menottes. d’ailleurs, haknyeon croit rêver quand elle lui répond après qu’il lui ait fait part de son arrestation. c’est ça, il pense à un mauvais film américain des années soixante-dix. un film où l’officier de police s’en va après que l’héroïne ait sorti quelque chose dans le genre. sauf que là, il ne rigole pas du tout et ne compte pas s’en aller non plus. à la place, il lui prend son téléphone des mains et lui met sa plaque d’officier sous les yeux. « officier bae. » commence-t-il alors qu’il la regarde froidement, un léger sourire narquois sur les lèvres. « je ne sais pas où vous voyez la plaisanterie mademoiselle. mais vous allez me suivre au poste. » il ne rajoute pas, le « je ne me répèterai » pas, mais il est clairement audible et visible dans ses yeux. hak ne supporte pas qu’on lui désobéisse et encore moins dans ce genre de situation. il place le portable de la jeune femme dans sa poche et lui place les menottes devant les yeux. « soit vous coopérer, soit j’utilise la manière forte. » et haknyeon n’hésitera pas à la brusquer si jamais. il ne faisait pas de mal aux femmes mais lorsqu’elles n’écoutaient pas les ordres d’un policier, il n’avait aucun scrupule à le faire. il attend donc patiemment que la jeune femme obtempère avant de se mettre à faire le mauvais flic.

Tu vois rouge, quand le jeune homme devant toi attrape le téléphone dans tes mains. Un regard noir qui le toise alors qu'il sort une insigne de police. Comme si cela allait te faire peur. « Ouais, et alors ? » Cette insolence ne t'aidera en rien, tu le sais, mais tu ne peut pas t'en empêcher. Tu veux simplement rentrer chez toi et oublier cette soirée, rien de plus. « Vous suivre au poste ? Et en quel honneur ? Vous avez que ça à foutre d'arrêter des innocents ? Retournez plutôt faire vos putains de contrôles de vitesse, vous aurez moins d'mal à vous planter sur vos sujets hein. » Tu t'énerves, haussant légèrement le ton. Tu devrais pourtant montrer un peu plus de respect à l'agent qui te fait face, mais la situation te dépasse, en fin de compte. Tu ne fais même pas attention à tout ce qui se passe autour de toi, reste concentrée sur celui qui te fait face. Et même s'il n'a pas l'air de vouloir plaisanter, il est hors de question pour toi de te laisser faire. Pour une fois que t'as peu de choses à te reprocher, tu ne vois aucune raison qui pourrait te faire finir au commissariat ce soir. « La manière forte, vraiment ? Vous avez pas peur de perdre votre taff vous dis-donc. Dites-moi déjà pourquoi vous voulez m'arrêter et on en reparle ! » Parce que là, tu ne vois vraiment pas ce qui pourrait pousser ce mec à vouloir te passer les menottes. Tes potes ne se sont pas battus, tu n'as aucune drogue sur toi - pour une fois, et t'as simplement quitté une soirée des plus minables. T'as beau réfléchir, il n'y a pourtant rien qui te vient.

Le fait que la jeune femme n’obtempère pas commence à sérieusement porter sur le système de Haknyeon. Déjà que d’ordinaire, il n’est pas du genre à accepter qu’on lui refuse son autorité, là c’est encore pire parce qu’elle est insolente et semble totalement se croire au-dessus des lois, comme si quelqu’un de haut placé l’a protégé. Seulement, ça, Hak s’en moque totalement et il ne compte pas faire de traitement de faveur parce qu’elle connait telle ou telle personne. Elle hausse de plus en plus le ton et ça commence encore plus à énerver le jeune policier. S’il n’avait pas été en service, il y a bien longtemps qu’il aurait fait taire la jeune femme. Mais là, il ne devait pas faire de bavure parce qu’il en avait déjà trop à son palmarès. Il pousse un soupir. « Putain vous écoutez jamais ce qu’on vous dit vous… » Il essaie de ne pas être trop agressif avec elle, en vain. Sa patience a des limites et il l’a presque atteint. Cependant, il prend sur lui pour ne pas la plaquer contre un mur et lui passer les menottes avec la manière forte. La jeune femme continue de le chercher et il pousse un soupir exaspéré. « Regardez autour de vous demoiselle. On fait une descente de flics pour arrêter des prostituées… Donc maintenant coopérez, s’il vous plait. J’ai pas toute la nuit. » Hak avait beau avoir voulu de l’action et sortir de sa petite routine de paperasse et de circulation, là, il se rendait compte que ça aurait peut être été mieux s’il avait été devant un écran de pc. « Donnez moi vos poignets… Qu’on en parle plus. » Il était vraiment exaspéré par la situation et espérait réellement qu’elle se laisse faire et le suive sans faire d’histoire parce qu’elle commençait à le fatiguer.

« Ne jamais écouter ? J'connais mes droits surtout. » lances-tu, l'air de rien. Etudiante en droit le jour, gosse de riche qui flambe la nuit. Ca pourrait avoir certains avantages, mais pas ce soir. T'as beau être spécialisée, t'as quand même de quoi te défendre un minimum. Et il est hors de question que tu te laisses menotter sans savoir pourquoi. Tes sourcils froncés, ton regard toujours posé sur lui, un éclat de rire te prend en entendant l'officier. Incontrôlable, surprenant même. Il te faut quelques secondes pour reprendre ton sérieux, te redresser sur tes jambes. « Attendez, vous m'prenez réellement pour une de ces prostituées ? J'aurais tout entendu dans ma vie ! » Et tu ris de plus belle, parce que tout ça te semble complètement insensé. Tu ne t'attendais clairement pas à ça, ta main posée sur ton ventre, alors que t'as du mal à t'arrêter. « Le truc le plus improbable ! » Certainement oui, mais l'officier lui, semble toujours aussi sérieux, n'en démord pas. Tu ne te demandes même pas comment tu pourrais te défaire d'une telle situation tant elle te surprend, t'amuse. Même s'il va bien falloir trouver une solution. Tu n'en es pas encore là pour autant, au contraire. « J'ai hâte de voir la gueule de mon père quand j'vais lui dire ça. Vous êtes pas prêts. » Tu joues la carte du père protecteur, bien haut placé pour que tu puisses encore te sortir de ça. Et tu ne sais que tu ne te trompes pas, parce que malgré ses défauts, il te laissera pas croupir dans une cellule, même après tout ce que tu lui as fait subir. Maintenir l'image parfaite de cette famille, c'est tout ce qui compte. Et avoir à faire à la police ne fait pas partie du tableau.

La rengaine de la personne arrêtée qui connait ses droits était vue et revue. Hak en avait un peu marre qu’à chaque personne qu’il arrête, on lui sort ce disque. Ouais elle connaissait ses droits, mais lui n’était qu’un policier qui faisait son travail. On lui avait dit de passer les menottes à toutes les prostituées du quartier, c’était ce qu’il faisait. Et la réaction de la jeune femme ne fait qu’augmenter son énervement. Il est agacé d’être tombée sur elle, malgré le fait qu’il l’avait lui-même choisi. « Ecoutez, j’ai pas toute la nuit. Si je devais ne pas arrêter toutes les personnes qui me disent ne pas être des prostituées, je n’arrêterai personne. » Parce que ça aussi, on lui avait déjà fait. Il n’allait pas se faire avoir. Avec le temps, il avait appris qu’il valait mieux dire pardon que de demander la permission. La jeune femme reprend la parole et cette fois, elle utilise la carte du père au placé. Un soupir agacé s’échappe des lèvres du plus vieux. Elle commence doucement, mais sûrement, à lui taper sur le système. « Je me fiche bien que votre père soit quelqu’un d’important ou non. La loi est la loi et ce pour tout le monde. Maintenant cessez de discuter et obtempérez. » Lui qui d’ordinaire était assez patient, voit sa patience être mise à rude épreuve par cette jeune femme. Elle ne semble pas vouloir le suivre malgré ce qui se passe. « Si vous saviez le nombre de fois qu’on m’a fait le coup du « mon père est quelqu’un d’important. Vous allez vous mordre les doigts ect… » Encore une fois, si j’écoutais toutes les personnes qui m’ont dit ça, j’aurais jamais mis personne derrière les barreaux. » Il lui indique la voiture de la main, espérant que cette fois-ci, elle le suive d’elle-même avant qu’il ne décide d’utiliser la force et lui mettre les menottes.

A croire que cette soirée est vouée à l’échec depuis le départ. Et tu ne pouvais pas imaginer pire scénario pour la fin de celle-ci. T’es dos au mur, quelque part, et tu détestes ça. Parce que tu ne comprends pas comment on peut imaginer te considérer comme une prostituée, et encore moins croire qu’on aura aucun problème en sachant de quelle famille tu viens. Mais il n’a pas dit son dernier mot, et toi non plus, vraisemblablement. « Si j’peux me permettre, vous être le pire des policiers que j’ai pu rencontrer. » Un sourire narquois sur les lèvres, tu ne devrais pas le provoquer, mais c’est plus fort que toi. « Ne pas savoir faire la différence entre une prostituée et une meuf qui sort de soirée. J’vous jure… » Un nouveau rire qui te prends, bien malgré toi. Tu n’as pas l’intention de monter dans cette voiture, et continue de le faire comprendre, qu’importe les conséquences que cela pourrait entraîner. « Vous voulez peut-être qu’on l’appelle ? Il va être ravi de se faire réveiller à cette heure. Allez-y ! Prenez mon téléphone et voyez directement avec lui. Vous allez prendre tellement cher… » Et cette simple idée te fait rire davantage encore. Malgré l’image qu’il donne avec toi, quand il faut te sortir de ce genre de situations, il est assez doué pour faire peur aux autres. Une façon de faire comprendre que sa fille n’a rien à faire dans un commissariat, ou pire encore, avec des menottes aux poignets. Toujours dans l’optique de ne pas te retrouver dans les discussions de mégères que peuvent avoir les autres familles que vous côtoyez. « J’aime beaucoup le fait que vous vous obstiniez pour rien. J’vous jure, j’ai hâte de voir votre tête quand mon père va se retrouver en face de vous. » Le comique d’une situation que t’aurais préféré éviter, à laquelle tu es obligée de faire face. Mais tu n’as plus vraiment la force de te mettre en colère, surtout face à cet officier qui ne veut rien entendre de ce que tu as à dire.

Une ébauche de sourire narquois s’afficha sur les lèvres du policier en question quand la jeune femme osa lui dire qu’il était le pire qu’elle ait pu rencontrer. Elle pouvait être honorée de voir ne serait-ce qu’un mouvement sur le visage de Haknyeon, lui qui d’ordinaire était si stoïque et impassible. Pourtant, elle le fait presque rire avec son comportement, en plus de lui taper sur le système. Il ne releva pas les propos de la jeune femme et leva les yeux au ciel quand elle reprit la parole. Encore une fois, il jugea préférable de ne pas répondre à ce qu’elle disait. Certes, plus il la regardait et moins il voyait une pute, mais en attendant, il était persuadé qu’elle avait abusé de la boisson et de la drogue. Alors, il l’embarquerait quand même. La jeune femme continua de parler et encore une fois, Hak leva les yeux au ciel. Sérieusement, elle en venait à faire son petit numéro de fille à papa. « Et est-ce qu’il sera heureux d’apprendre que sa chère petite fille est bourrée et a pris de la drogue ? Sans oublier qu’elle était dans un quartier de la ville réputé pour ses prostituées… Qui va prendre le plus cher à votre avis ? » Ce n’était pas une menace mais simplement une constatation et une affirmation. Haknyeon se fichait pas mal de qui était le père de cette inconnue, mais à en croire ses remarques et le fait qu’elle l’invoquait pour se sortir d’un mauvais pas, il ne serait pas content de savoir ce que sa progéniture faisait la nuit. « Et moi, j’aimerai beaucoup que vous m’écoutiez et montiez dans cette foutue voiture. J’ai pas toute la nuit et je commence à m’impatienter. Je vais commencer à être moins aimable… » Hak marqua une pause pour planter son regard dans le sien. « Et croyez moi, vous ne voulez pas de ça. »