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@Li Sui Bian & @Yeo Jim Bae

(tenue) Donner des cours en étant payé lie l'utile à l'agréable. Autant étudier est une chose qui me plaît, mais qui est aussi nécessaire à mon avenir. Alors que l'argent me permet de garder la tête hors de l'eau, de subvenir aux besoins de mon père et aux miens. Ma bourse est pratique, sans elle je ne pourrais pas suivre de telles études, ni me développer dans un domaine que j'affectionne particulièrement. Les gens ont beau dire, la vie est moins difficile quand on a l'argent. Peu importe nos principes ou nos valeurs, si nous n'avons pas de revenus qui entrent fréquemment, nous ne vivons plus. Mon père travaille, je ne sais pas comment il fait pour se traîner sur les chantiers chaque jour avec tout ce qu'il boit à la maison, mais il parvient tant bien que mal à ramener son propre argent. Certainement est-il motivé par le besoin d'alcool, de s'acheter ses bières et autres bouteilles. Le fait est qu'il bosse, qu'il sort de chez lui et qu'il ne pense pas à se mettre la corde autour du cou. Le seul problème avec lui, c'est qu'il ne pense pas au plus important comme le loyer de l'appartement ou les courses pour faire à manger. C'est à moi de songer à ces points-là et surtout à ne pas les négliger. Donc, j'en reviens à ce détail essentiel, l'humain ne peut pas vivre sans argent. Du moins, en société, en ville ou d'un point de vue où il est civilisé.

Cette fois-ci, je ne suis pas payé pour prendre un élève à ma charge, car c'est un professeur qui me l'a demandé. Ce serait étrange de réclamer des sous à un enseignant, mais il m'a quand même promis une récompense. Quoi? Je l'ignore, mais dans le fond, je ne cherche pas à être récompensé contre mon envie d'aider, de prêter main-forte. Le professeur m'a seulement dit d'être là, à telle heure et que l'autre élève aurait le même mot, le même rendez-vous. ça peut sembler amusant, mais dans mon cas de figure, c'est surtout stressant. De ne pas savoir à qui je dois donner des cours, ni pourquoi, ni sur quoi. Juste, soit là et aide-le. L'inconnu fait peur, c'est bien connu. Le rendez-vous a lieu dans la bibliothèque de l'école, après les cours. Je ne sais pas comment reconnaître mon élève, ni si lui-même est au courant de ma présence. D'après l'enseignant, c'est plus simple de voir par nous-mêmes comment s'organiser pour les cours, tout ça. La moindre des choses aurait été qu'il me partage son numéro de portable, que je puisse le joindre... Tant pis. Je reste assis à l'une des tables inoccupées, en scrutant les différents points de la salle à la recherche d'un étudiant paumé. à quoi ressemble-t-il? La seule chose dont je sois au courant, c'est qu'il est un garçon. Je ne sais pas même pas son nom, comme si le savoir aurait pu me dissuader d'accepter. Pourquoi prendre des pincettes avec moi? Ce n'est pas comme si j'avais une raison de refuser ou d'être réticent... Enfin, ça je le pense maintenant, mais qui dit que ce sera toujours pareil une fois devant l'élève en question.

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(tenue) Je me sentais comme une bête de foire, sauf que les regards sur moi n’avaient rien d’amical, même un insecte attirerait plus de sympathie, mais ça, je pouvais le comprendre vu que je préférais les animaux aux humains. Comment cela pouvait en être autrement alors que je sentais sans cesse le jugement dans ses yeux qui m’observait, ses messes basses sur mon passage pour m’enfoncer. Je n’étais pas là pour créer d’ennuyer, j’avais la chance de pouvoir recommencer, de mettre de côté ces trois dernières années qui m’ont rendu méfiant et intimidant. J’imagine que mon silence, mon impassibilité ne me rendait pas service face aux autres et les rumeurs diverses sur mon compte. Grâce à une personne j’avais rejoint cette université, l’appuie et le soutient d’un homme qui a cru en mon innocence et m’a tendu la main quand je me suis retrouvé seul, plutôt que de donner raison à tous ceux qui me voient comme un paria, un monstre sans cœur, un tueur, je préfère tout donner pour réussir à m’en sortir.

Lorsque le professeur m’a proposé de prendre des cours de « base » avec un élève de seconde année, j’ai d’abord hésité, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais au fond c’était pour moi l’occasion d’apprendre et de rattraper mon retard. J’ai accepté et me voilà en route pour mon premier cours, la rencontre avec ce tuteur scolaire qui va devoir s’armer de patience, j’ai beau être assidu, j’ai beaucoup à apprendre, malgré les tentatives de poursuivre mes études seul en prison, ce n’était pas aisé il faut bien l’avouer. Arrivant devant la bibliothèque, je pousse la porte, connaissant bien les lieux pour y trainer souvent depuis mon arrivée dans les locaux. J’aime m’isoler et trainer dans le calme, juste pour avoir un peu de tranquillité et être « oublié ». J’ignore qui est la personne qui doit m’instruire, cherchant d’un regard inexpressif un garçon pouvant ressembler à la description que l’enseignant m’a faite de lui. Je me rapprochais d’un pas lent, m’arrêtant à une table. « C’est toi Yeo Jim Bae ? » Contrairement à lui, j’avais le prénom du garçon. Lorsqu’il posa son regard sur moi je compris que ce n’était pas son cas, il devait ignorait qui j’étais, sentant la peur dans son regard ou quelque chose du genre.

« Je suis ton « élève ». Li Sui Bian. » J’avais encore de bonnes manières, bien que mon ton manque de chaleur, j’aie beau ne pas vouloir paraître froid ou distant, c’est dans mon tempérament, une carapace pour me protéger tout simplement.

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(tenue) Assis là à cette table me fait réaliser que mon professeur aurait pu me faire un rapide descriptif de mon « élève », au moins pour que je sache à quoi m'attendre ou pour ne pas le rater si jamais il venait à me passer devant. Il m'a juste dit d'attendre à la bibliothèque, qu'il finirait par venir et voilà tout. Si jamais su que mon camarade avait plus d'informations à mon sujet que j'en ai sur lui ... De toute façon, il n'y a pas deux étudiants qui semblent attendre sans rien faire, seul à l'une des tables à disposition pour travailler. Le temps continue de filer, quand une voix me surprend au beau milieu de ma réflexion. Dans un premier temps, j'entends mon nom, puis le visage de la personne qui vient de le prononcer. Grand, brun, avec des traits particuliers. Je ne saurais dire s'il est coréen ou d'une autre origine, mais il y a quelque chose chez lui qui m'empêche de répondre clairement à sa question. Un couinement m'a échappé, comme si ma voix ne voulait pas sortir et se manifester. Ce garçon est intimidant! Suffit de croiser son regard pour se demander à quoi il pense. Peur ou intimidation, mon expression faciale me trahit certainement face à cette personne dont je ne sais rien. Élève? Ma mâchoire est sur le point de tomber quand il lève soudainement le rideau. Li Sui Bian, mon élève. Ce n'est pas la première fois que j'entends ce nom, mais où l'ai-je déjà entendu? Du coin de l'oeil, je remarque quelques élèves nous observer en chuchotant, mais impossible de savoir ce qu'ils se racontent. « Li Sui Bian, enchanté. » Dis-je, en l'invitant à savoir à la table. Je ne me sens pas à mon aise avec lui, c'est comme se présenter à quelqu'un qui se moque complètement de toi. Par quoi devrais-je commencer? Je n'ai pas besoin de me présenter, puisqu'il sait déjà mon prénom... « Je... Hm... » Mon cerveau peine à se décider sur quoi se lancer. « On pourrait voir par quoi commencer? » Je parle bien évidemment des cours qu'il doit rattraper ou des choses en rapport avec ses études, avec ce que je pourrais lui apprendre. Pourtant ma question paraît un peu vaste, comme si je ne savais pas où poser les pieds, ni où est-ce que je devrais le faire.

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(tenue) Je ne peux pas entendre ce qu’on dit de moi, j’ignore jusqu'où les rumeurs peuvent aller pour m’accabler et encore moins si ce garçon qui est censé m’aider saura qui je suis, peut-être refusera-t-il de m’apporter l’aide dont j’ai besoin, peut-être me craint-il pour mon parcours et mon emprisonnement pour meurtre, qui sait. J’ai eu des retours malgré tout de certaines personnes, me questionnant sur la prison avant de se rétracter et s’enfuir. Suis-je aussi intimidé ? Est-ce que je fais peur ? Je ne saurais le dire. Ma carapace prend le dessus pour me laisser de marbre face aux attaques, en apparence du moins. Arrivé dans la bibliothèque je retrouve le « professeur » qu’on m’a désigné, l’interrogeant sur son identité. Lorsqu’il entend mon prénom je le vois se figer, son expression en dit longue sur ce qu’il pense de moi, mais je ne renonce pas, attendant de voir s’il prêt ou non à jouer le jeu et à m’aider, je ne suis pas ici pour l’embêter ni lui faire perdre son temps et encore moins le mien. À son invitation je prends place, la première étape semble passée, je sors mon stylo et mon cahier, je n’ai pas besoin de plus, les livres se trouvent tout autour de nous. Je l’observe, sans me rendre compte que mon regard peut perturber, je ne le fais pas intentionnellement, s’il se sent attaqué ou inquiet c’est entièrement à cause de mon tempérament ou peut-être aussi de ce qu’il a entendu sur moi. Divulgue-t-il également des rumeurs sur mon compte ? Je ne peux le confirmer, je ne saurais dire qui aime tant me rabaisser ou parler dans mon dos, mais quelle importance… « Hm, c’est toi le professeur. » Je pensais qu’il aurait une sorte de planning ou des cours préparés, mais ce n’est qu’un étudiant après tout. « J’ai pas mal de choses à apprendre. » Énonces-tu pour qu’il soit prévenu. « Environ trois ans de retard ? » J’ai étudié quand j’étais enfermé, mais ce n’était pas les cours officiels, j’avais du mal à suivre là-bas, même si nous avions des séances collectives dédiées aux études. Je le laisse choisir et voir ce qui lui semble le mieux d’apprendre en premier.

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(tenue) Les rumeurs vont vite, surtout dans une école, aussi grande et peuplée soit-elle. J'ai déjà entendu son nom et je me doute que les regards lancés dans notre direction font écho à cette petite voix dans ma tête. Ce garçon, même si je ne le connais pas, me donne une impression intimidante. Je n'irais jamais l'embêter, ni le provoquer. Est-ce pour cela que mon professeur ne m'a pas plus apporté d'information à son sujet? Pour éviter que les rumeurs ou sa réputation se mettent en travers du chemin et ruine ma motivation? C'est une requête directe d'un enseignant... Comment pourrais-je la refuser? J'ai toujours été bon élève, studieux mais aussi respectueux, à aucun moment je ne comptais fuir en suppliant de m'oublier. Même si une fois devant lui, je me demande pourquoi j'ai accepté. Bref, maintenant que nous sommes là, autant le faire s'asseoir à ma table. Plus je l'observe et plus j'ai la sensation qu'il se révélait être un fauteur de troubles. C'est rare que je juge quelqu'un sur son apparence, mais entre l'aura qu'il dégage, les messes-basses qui circulent un peu partout et les yeux indiscrets qui nous observent dans la bibliothèque... Difficile de faire abstraction du moindre jugement personnel. Ce n'est pas moi qui parlerais sur lui, quant à écouter, je n'y peux rien. ça remonte forcément à la surface, même quand on ne souhaite pas être mêlé à tout ceci. Il marque un point, et pourtant. « On m'a juste demandé de t'aider. » sans vouloir m'expliquer entièrement la situation. Sûrement que le résumé du problème aurait été une raison supplémentaire pour ne pas accepter cette mission. Trois ans? Mes yeux se font plus ronds, exprimant à merveille mon étonnement. « qu'as-tu fait pendant trois ans? » pourquoi je demande? Ai-je réellement envie de savoir ou de confirmer les ragots? secouant ma tête en pinçant mes lèvres, je me concentre à nouveau sur ma tâche principale. « que fais-tu comme étude? Je suppose que je peux t'aider à rattraper ton retard dans les matières générales, comme les mathématiques, l'anglais ou le Coréen. Peut-être l'histoire. » Je ne sais pas trop, il faut que je sache si nous avons des matières en commune. J'apprends l'art, donc s'il étudie une matière totalement différente de la mienne, ça risque d'être compliqué.

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(tenue) Ma réputation à au moins le don de ne pas me faire attaquer par les autres, surement me craigne-t-il assez pour ne pas tenter le diable ? J’ai déjà entendu ce surnom qu’il me donne, croyant surement que je ne réalise pas qu’il parle de moi. Yaoguai, ce mot qui se chuchote dans mon dos pour rappeler mes crimes. Je sais qu’il me voit comme un monstre, certains se demandent surement même ce que je fous à l’université après mes actions impardonnables, ne soupçonnant pas un simple accident ou ne jugeant pas que ma peine de trois ans puisse avoir suffisamment joué sur ma culpabilité. Je les ignore, mais jusqu’à quand ? Combien de temps pourrais-je tenir face à ce jugement permanent qui pèse sur mes épaules et ses regards incessants qui se posent sur moi dès que je passe une porte. Je suis ici pour apprendre à étudier, reprendre ma vie en main et je ne veux pas abandonner et laisser gagner tous ceux qui voient en moi l’unique fouteur de trouble. « On m’a juste dit que tu m’enseignerais. » Donc je ne peux pas savoir ce qui va se passer, autant s’y prendre ensemble alors. Je lui donne approximativement le nombre d’années à rattraper, s’il est au courant il ne me questionnera pas, mais apparemment il ne l’est pas. Je l’observe en silence, essayant de voir s’il fait semblant ou ignore vraiment mon parcours pourtant bien souvent murmuré dans les couloirs. « Rien d’intéressant. » Pas besoin de me planter un couteau dans le dos, je n’ai pas envie de parler de mon emprisonnement s’il ignore que j’étais en enfermer. « Je suis en sport, mais je veux surtout revoir les matières générales oui. » Chacune de celles qu’il a énoncées. « J’ai tenté d’étudier par moi-même, mais je ne suis pas doué pour ça. » Je ne vais pas le cacher.

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(tenue) Ma mère m'a toujours appris à ne pas juger sur les apparences et à donner sa chance à la personne face à soi. Un très bon conseil que je tente d'appliquer tous les jours, même si parfois je me trompe en croyant que tout le monde peut se justifier ou être honnête. Ce garçon me renvoie une sensation étrange, presque étouffante. Je ne saurais dire si c'est son regard, son expression en général ou juste les rumeurs circulantes à son sujet. En tout cas, je me dis que j'aurais dû refuser la requête de notre professeur pour ne pas m'attirer des ennuis avec ce genre de personne à problème. Comme les autres, je vois en lui un fauteur de troubles, capable de déranger mes propres études, pourtant je ne recule pas devant cette situation. Si le professeur l'a mit entre mes mains, c'est forcément qu'il y a une raison derrière tout ça. « Nous voilà bien... » soufflais-je doucement, glissant une main dans mes mèches blondes. D'un côté on m'a demandé de l'aider et de l'autre, on lui a dit qu'il serait aidé. Chouette. ça m'aide beaucoup à savoir où aller avec lui. Si nous n'avons aucune piste, je suppose que c'est à nous de voir ça ensemble. Il y a juste trois années à rattraper... ça remonte à quoi ça? Lycée? Quel âge a-t-il d'abord? Et en quelle année est-il? Il y a tellement de choses à savoir sur son compte. Les rumeurs sont les rumeurs, je ne peux pas savoir si elles sont vraies ou inventées. Pourtant, je commence à croire que ce que j'ai pu entendre à son sujet n'est pas totalement faux. Trois ans d'absence quand même, ce n'est pas rien. Rien d'intéressant? Je lui lance un regard déconcerté, comme si je lui disais qu'il n'aide pas à la communication. Bref, concentrons-nous sur la raison de cet échange. Sport? Rien à voir avec mes études. Donc, c'est bien la base de la base que je dois lui enseigner. « Très bien. » Approuvais-je, sans rien ajouter de plus. Ce qu'il me dit ensuite me fait sourire, presque comme quand on regarde une vidéo d'un adorable chiot. « Certains peuvent le faire sans grande difficulté, d'autres ont besoin d'être aidé. » Je parle de lui, mais il n'est pas le seul dans cette situation. à l'inverse, je n'ai besoin de personne pour étudier, pour comprendre. « prenons ce premier rendez-vous pour mettre les choses bien au clair. à commencer par savoir à partir de quand tu as arrêté l'école? Fin collège? Début lycée? Milieu de lycée? » étant une personne conservatrice et bosseuse, je dois avoir des cahiers de mes années lycées retracent plusieurs, même la totalité de mes cours. Je pourrais lui ramener et travailler dessus.

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(tenue) Les gens n’ont jamais conscience du mal qu’ils peuvent faire, que ce soit par leurs jugements ou leurs indifférences. Je ne demande rien, seulement pouvoir reprendre une vie normale, même si je sais que ça risque d’être un peu plus compliqué. Ce garçon qui doit m’enseigner les matières principales, t’aider à te remettre à niveau ne semble pas méchant, mais je me doute qu’il voudrait être ailleurs avec une autre personne que moi. « Si ça te dérange on peut aller le dire au prof. » Je ne veux pas qu’il se sente obligé de m’aider s’il n’en a aucun désir, je n’apprendrais rien avec quelqu’un qui n’a aucune patience ni envie de me voir m’en sortir finalement. C’est déjà bien assez difficile pour moi, je n’ai pas de temps à perdre avec les conneries, j’ai déjà trois années à rattraper de ma vie. Je ne me vois pas balancer de but en blanc que j’étais en prison, pour l’instant ça reste encore des rumeurs, même si certain le confirme aisément, je n’ai aucun désir d’entendre d’autre surnom sur mon compte, j’en ai bien assez je pense. Nous ne sommes pas dans les mêmes sections mais cela importe peu, je ne cherche pas à apprendre une matière spécifique, juste les bases, revoir ce que j’ai oublié, zappé ou était incapable de retenir tout simplement. « J’imagine oui. » Je sais dans quelle catégorie je me trouve, je ne m’en sens pas honteux pour autant, du moment que je veux apprendre c’est déjà un bon début pas vrai . Je n’ai pas besoin de réfléchir à sa question, c’est une époque que je n’oublierais pas, jamais. La fin de mes études, la fin de la compétition, le début du cauchemar. « Fin de lycée. » je le regarde comme s’il allait me sortir qu’il a une astuce avec cette information ou une sorte de planning.  

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(tenue) Ce n'est pas moi qui choisis mes « élèves », ce sont les gens ayant besoin qui viennent vers moi. Des personnes qui veulent réussir sur un plan scolaire, donc des personnes qui n'ont pas de grandes histoires effrayantes comme j'ai pu l'entendre sur le sujet de ce garçon. Si j'ai envie d'être ailleurs plutôt qu'avec lui? Ce serait un peu méchant de dire une telle chose, surtout qu'il ne m'a rien fait personnellement... Néanmoins, il est certain qu'il me fait un peu peur. « non, ça ne me dérange pas. » ça doit être l'impression que je lui donne avec cette expression embarrassée, presque fuyante. Ce n'était pas mon intention, je ne voulais pas le blesser, ni paraître hautain. S'il ne sent pas à l'aise avec moi, ça sera clairement de ma faute. Alors qu'il n'y est pour rien si je me sens gêné en sa présence, dû aux rumeurs et autres messes basses circulant dans le bahut. De toute façon, maintenant que je suis là, je me vois mal partir et abandonner la mission que l'on m'a confié. En plus, je me pose déjà des questions sur son cas, son parcours scolaire, tout ce qui pourrait m'être utile pour l'aider au mieux dans ce rattrapage de cours, cette remise à niveau. Lui faire remarquer que certaines personnes comme lui ne parviennent à bosser par eux-mêmes n'est sûrement pas la meilleure des choses à dire. Ce n'est pas une honte, tout le monde est différent. Ne sachant quasiment rien de lui, je me permets de demander à partir de quand il a arrêté l'école. Fin de lycée? Oh, ça ne paraît pas si loin ... « Quel âge as-tu? » S'il était sur le point de finir le lycée il y a trois ans, il doit avoir vingt ou vingt-et-un ans, voire vingt deux s'il a déjà redoublé. « J'ai des carnets de cours chez moi, je ramènerais ceux du lycée et de mon année précédente, ainsi que celui que j'ai commencé à écrire cette année. » ça fait beaucoup d'un coup? ça sera à lui de me dire ce qu'il sait ou ne sait pas, quand il aura les leçons sous les yeux. « Je pourrais t'expliquer ce que tu ne comprends pas et te faire faire des exercices ensuite. » ce serait comme suivre un cours supplémentaire, avec une sorte d'examen quand je serais plus ou moins sûr qu'il s'en sort. « J'aurais aussi besoin de savoir ton planning, quand tu es libre. » pour que l'on puisse s'aménager des heures dans la semaine, dès que nous avons du temps.

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(tenue) Je ne suis pas venu spécialement à lui, mais le professeur à juger bon qu’il devienne mon tuteur, donc je ne juge pas et ne refuse en aucun cas. Je sais parfaitement qu’avec les rumeurs sur mon compte, autant les vrais que les fausses d’ailleurs, peuvent couper l’envie d’être vu à mes côtés, mais que dois-je faire ? Continuer de m’isoler jusqu’à ce qu’ils s’en prennent à quelqu’un d’autre de pire que moi ? Je ne suis pas du genre à vouloir perdre mon temps, j’ai envie d’apprendre, de retrouver un niveau d’études qui correspond à mon âge, j’aimerais qu’on m’oublie, qu’on m’ignore, qu’on arrête de me regarder comme si j’étais le pire des enfoirés. Oui, aux yeux de la loi je suis un criminel c’est vrai, j’ai un casier judiciaire, j’ai faits de la prison pour mineurs, mais de la prison tout de même et un homme est mort par ma faute, c’était un accident et pourtant j’ai payé ma dette à la société, je n’ai jamais voulu ça. La façon que ce garçon a de me répondre ou même de me regarder me laisse voir qu’il n’est pas enchanté par ma présence et qu’il a entendu des choses sur mon compte, comme la majorité de l’établissement… S’il n’est pas capable de passer outre je ne le force pas à le faire, mais il dit que cela ne le dérange pas. Que ce soit vrai ou parce qu’il a peur de moi ça n’a pas d’importance, tant qu’il prend ce « travail » au sérieux.

Je réponds à ses questions, mais n’entre pas dans les détails, je ne suis pas là pour ça. Mon âge ? « 21. » Je ne suis pas aussi vieux que certaines rumeurs se plaisent à dire… « Ok, merci. » C’est tout ce que je me vois lui dire pour l’instant, je n’ai pas vraiment de truc à ajouter vu qu’il est celui qui apportera les leçons. Par contre pour la dernière requête c’est facile, je sors mon carnet où le planning se trouve pour lui montrer. « Sinon je suis libre après les cours… » Et en début de soirée, vu que je bosse la nuit. C’est comme ça l’arrange, je le laisse voir ce qui lui convient le mieux pour les prochaines rencontres.

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