why you?

@Li Sui Bian & @Yeo Jim Bae

(tenue) Qu'ils sachent l'histoire ou non, les gens parlent quand même et cela amène à des rumeurs certainement fausses ou exagérées. C'est difficile de savoir où est la vérité, si les autres disent vrai ou si ce n'est qu'un ramassis de mensonge pour faire parler. Je n'en sais rien, j'ai entendu des tas de choses par inadvertance, parfois sans le vouloir, parfois avec une pointe de curiosité. On n'échappe pas totalement aux messes basses, ni à ce qui circule dans les couloirs. Tôt ou tard, ça tombe dans le creux de ton oreille et tu deviens au courant des derniers ragots. J'ignore si ce Sui Bian sait pour son compte mais je ne tiens pas à lui dire, ni à l'interroger sur ce qu'il a pu faire ou ne pas faire. Ce n'est pas le sujet de notre rencontre, bien que les questions me brûlent les lèvres. Si le professeur m'a demandé de l'aider, c'est qu'il ne doit pas être bien dangereux. J'espère. Il est vrai que je me force un peu, que je me retiens de plier bagage et filer loin de lui pour ma sécurité, mais je ne peux pas. Personne ne m'oblige à le faire, si ce n'est moi-même.

Mes questions s'enchaînent, pour pouvoir se mettre d'accord et avoir l'opportunité de se lancer convenablement dans ce projet d'entraide. Tout ce que j'ai besoin de savoir, c'est à partir d'où il doit apprendre. Son âge n'est pas important, mais ça m'intrigue tout de même. 21? Je lâche un « oh » d'approbation, avant d'ajouter. « Donc, tu aurais dû être en troisième année. » Il est plus vieux que moi, d'un an ou quelques mois. Ce n'est qu'un détail, mais désormais je sais qu'il aurait dû être à un niveau supérieur au mien. Bref, j'en viens à faire mes petits plans, à parler de cahier, etc. C'est à voir au prochain rendez-vous, d'ailleurs je l'interroge sur son planning. Sui Bian me donne directement son carnet, avec son emploi du temps scolaire. Récupérant mon portable, je le prends en photo sous plusieurs angles, histoire de ne rien manquer. « Tu n'as ni club, ni Job à mi-temps après les cours? » que je sache si je suis limité dans mes heures ou pas du tout. De toute façon, je ne vais pas l'appeler tard, ni lui demander de bosser des heures d'affilée. « Tu me laisses te faire un planning? » sait-on jamais, si ça l'ennui que je m'immisce autant dans sa vie. « D'ailleurs, as-tu kakaotalk? » pour échanger, sans devoir se donner notre numéro de téléphone.

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(tenue) Je ne peux pas savoir tout ce qui se dit, mais n’étant pas naïf j’entends des choses, je remarque des comportements, je me protège des attaques invisibles, celles qui me font mal sans savoir d’où le coup est venue, j’ai passé trois ans enfermés dans une cage avec d’autres personnes « coupables » je n’étais pas en vacances, j’ai souffert et payé ma dette pour cet accident, je ne pensais pas que je devrais aussi le payer en sortant. Bien entendu, je sais que les gens sont naturellement méchants, ils s’en tiennent à une version et le reste importe peu, la vérité ? Qu’est-ce que c’est quand une opinion est déjà totalement partagée malgré le fait qu’elle soit infondée. Je ne sais pas où je vais, mais je ne compte pas abandonner ! Ce diplôme je l’aurais, je recommencerai à zéro pour regagner ma place dans la société, je réussirais à sortir la tête du trou, mais je sais aussi que je ne peux pas y arriver seul. Ce garçon semble intelligent, il accepte de me donner des cours ce qui est déjà un bon point… Évidement, cela ne veut pas dire que je ne reste pas méfiant, après tout il peut cacher son jeu, ne sachant rien sur son compte cela pourrait être une possibilité. Je reste sur mes gardes, mais donne assez d’informations pour que ce tutorat marche, j’ai besoin qu’il marche ! Hochant la tête à sa remarque, en effet, j’aurais dû être en troisième, mais ce n’est pas le cas. « Je suis libre après les cours. » Je le répète, mais c’est ce que ça veut dire, je n’ai pas de club, mais j’ai un boulot, sauf qu’il commence tard donc je ne suis pas inquiété par les horaires de mes jobs. « Hum, vas-y. » Je lui donne carte blanche pour le planning, c’est pour moi après tout donc je m’arrangerais pour suivre ses dispositions. « Ah ? Ouai. » Il m’a surpris en me demandant ça, je ne suis pas habitué à échanger quoi que ce soit avec les autres, numéro, émail, tout ça personne ne me le demande. Sortant mon portable je me connecte à mon compte et lui tend pour qu’il s’ajoute. « Donc, le prochain cours c’est quand ? » Ce sera le premier officiellement.

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(tenue) Je ne sais pas à quel point les rumeurs ou le comportement des autres rendent la vie difficile à Sui Bian. Je ne vois que la partie émergée de l'iceberg, celle que beaucoup cherchent à creuser sans trop savoir où ils vont. Sui Bian veut s'en sortir, recommencer à zéro, être quelqu'un d'autre mais sûrement pas celui que tout le monde juge sans connaître. Et moi. Moi. Je l'ignore. Je ne sais rien de ce qu'il a vécu ou affronté, ni si les ragots sont infondés ou à l'inverse, une partie de la réalité. Je devrais m'en moquer et une part de moi s'en moque, néanmoins c'est difficile de ne pas voir le regard que portent les autres sur nous. De toute évidence, je suis là pour l'aider à reprendre un niveau de cours, pas pour être son ami. C'est l'idée de base, ce que je pense en ayant un point de vue restreint sur la situation actuelle. Il aurait dû être en troisième mais les choses ont fait qu'il n'est pas dans la bonne année, ni au bon niveau. ça donne du boulot mais je ne pars pas perdant, ni défaitiste. S'il s'en donne les moyens, il peut réussir facilement. Sui Bian me répète la même phrase et je le regarde comme s'il venait de dire une bêtise. « J'ai compris. » Je suppose qu'il ne souhaite pas m'en dire plus sur ses activités hors école. C'est son droit et je n'ai pas vraiment besoin d'en savoir plus, tant que j'ai son planning. D'ailleurs, je lui demande si je peux lui en faire un avec nos heures de tutorat, ce qu'il accepte. Je souris, hochant ma tête. Maintenant j'ai besoin d'un moyen pour échanger avec lui, sans devoir se donner des rendez-vous par l'intermédiaire du professeur. Sui Bian prend son portable, trafique dessus et me le tend. Je le prends et m'ajoute, m'envoyant un message pour avoir le sien. Comme ça, c'est fait. « demain? Puisque tu es libre après les cours. » une pointe d'ironie dans la voix, je l'observe comme si je le taquinais. Autant commencer tôt, puis je n'ai rien de prévu demain après les cours. « ça me laissera le temps de récupérer ce qu'il me faut. » C'est du rapide avec moi, mais je préfère ne rien laisser traîner.

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(tenue) Ce n’est pas que je ne souhaite pas parler de ce que je fais après les cours, c’est seulement qu’il m’a posé une question et la réponse est dans ma phrase, je ne vois pas ce qu’il veut de plus que ce que je lui dis. Être libre veut dire être libre, voilà tout. Il a compris, cool. Maintenant que les détails sont réglés, qu’on a fait la présentation l’un de l’autre, je m’interroge sur le prochain cours. On a un moyen de discuter grâce à Kakao, mais autant le demander de vive voix vu qu’il est en face de moi. « Demain, ça marche. » Je ne soulève pas son ironie quant à la fin de sa phrase, j’y vois juste là une évidence, je suis libre après les cours, je ne vais pas le répéter et accepter de le retrouver donc pour étudier. « Ici ? » Je parle de la bibliothèque, je ne sais pas où il compte faire les cours, mais n’importe où m’irait, même en extérieur si ça l’arrange, il n’a peut-être pas envie qu’on me voit avec lui et d’avoir des problèmes par ma faute… Je ne suis pas une bonne fréquentation pour avoir une vie tranquille on dirait, c’est malheureusement une vérité qui m’échappe, mais une vérité tout de même. « Pas de souci, merci. » Pour accepter de me prendre en charge et de s’occuper des dossiers, cahier et tout le reste. Je lui fais un signe comme quoi je m’en vais, je ne vais pas le déranger davantage pour aujourd’hui.

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(tenue) Il m'a répondu comme si j'étais stupide, l'air de dire que je n'écoute pas ce qu'il dit. Ai-je le droit de m'offusquer pour si peu? Non, pas la peine. Ce n'est pas le moment de faire des histoires, surtout que ce n'est pas mon genre de me plaindre du comportement d'autrui. J'ai compris, c'est l'essentiel. Bon, au moins je sais que je peux lui coller une heure après ses cours, quand moi-même je n'ai rien de prévu. Au pire, je peux décaler mes activités à plus tard dans la journée, ce n'est pas tellement un souci. Maintenant que nous sommes d'accord et qu'il a l'heure du prochain rendez-vous, nous pouvons repartir chacun de son côté jusqu'à la prochaine fois. « Oui, je pense que c'est le meilleur endroit pour ça. » Nous avons les livres qu'il faut à disposition en étant à la bibliothèque, c'est pratique dans un sens. Je ne songe pas vraiment aux problèmes qu'il pourrait m'apporter si nous étions en dehors, au grand public. C'est surtout que c'est calme ici et que nous n'avons pas besoin de courir si besoin d'un ouvrage, d'un ordinateur ou quoi. « Y a pas d'quoi. » Répondis-je, osant un sourire discret mais un sourire tout de même. Sui Bian semble plus pressé que moi, à moins qu'il n'ait pas envie d'attirer plus les regards sur nous, en tout cas il part en premier. Par politesse je le salue d'un mouvement de tête et récupère mes affaires pour partir à mon tour. Je suis seulement venu ici pour le rencontrer, mais sinon je n'ai rien à faire de plus.

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