J'ai tout pour plaire. Pour moi. Pour lui. Pour tous les hommes, je suis la femme parfaite. Quiconque le dira. Les hommes que je rencontre pensent tout le temps à moi, chaque jour c’est un casse-tête pour eux. Je les comprends. Je suis si belle, dans leurs rêves. Je trouble leur sommeil. Dans le ciel gris, je deviens le rayon de soleil. Je le sais et j'en profite. J'en joue, à ma manière. Afin de parvenir à mes fins. Et ce soir, je me comporterais une fois de plus ainsi. On me présente. Je rencontre. Je découvre. Jusqu'à ce que l'on me le présente, lui. Cet homme qui, je dois bien l'avouer, est assez séduisant par sa façon de se tenir, par sa façon de boire, par sa façon de me regarder lorsque nos yeux se croisent. Cette présentation est à mon goût. Baek Ho. Un homme qui peut m'aider. Oui. Il pourrait très bien me servir. Je compte bien en profiter. Je lui souris tout en me présentant à lui.

- Tae Hee. Enchantée.

Sans le savoir, il vient de tomber dans le panneau. Vais-je faire chavirer son cœur ? Bien entendu. Normal, je le mènerais en bateau. Intelligente et si ravissante, en plus dans ma tête je suis mature. Derrière mon visage d’ange, je cache ma vraie nature. Mais il ne la découvrira jamais. Je manipule, en temps normal. Mes belles paroles manquent de sincérité, parfois. Cette fois, ce sera différent. Je serais parfaite. Ainsi, pour moi il décrocherait la lune, il donnerait sa vie sans hésiter. Je promettrais de ne jamais le quitter, quoi qu’il arrive. Mais dès la première vague, les rats quittent le navire. C'est bien connu. Est-il seulement dans l'attente de trouver la femme de sa vie ? Ou cherche-t-il simplement à s'amuser ? Comme moi. Peut-être est-il marié. Non. Pas de bague. Il aurait pu l'enlever, c'est vrai.

- Vous me permettez de boire un verre avec vous ?

Alors c’est ça, être une fille droite comme elles le prétendent toutes. Ni paroles, ni principes, elles se contredisent même avec le temps. Voici ma définition. À m'entendre, il me manquera. Rapidement, j'aurais besoin de lui parler. De le voir. De le toucher. Je ne mords pas, je mens, juste, et je vais encore me barrer. Ne jamais me faire confiance, même si je fais tout pour. Seule ma vengeance compte. Seul mon fils restera dans ma vie. Mes mots doux sont la preuve que je mentirais toujours. Ainsi est la vie à mes côtés. Je me dis fille réservée, pas trop du genre à parler. Pourtant au téléphone, ce ne sera pas avec lui que je passerais mes soirées. Bizarrement, mon profil tourne sur tous les sites de rencontres. Mais les hommes sont trop cons pour pouvoir s’en rendre compte.

- C'est la première fois que je vous vois,  ici... dis-je, en le regardant avant de lui sourire doucement.

Tous se voyaient déjà, main dans la main la bague au doigt. Mais hélas, dans mon répertoire il y en avait tant. Et il y en a toujours autant. L’amour à sens unique. Maintenant, direction la fourrière. Désormais ils ne sont plus que des fourmis dans une fourmilière. Trop sûre et fière, incapable de reconnaître mes torts. Pour elle tout est de leurs fautes, ils n'ont jamais fais le moindre effort. Romantisme et tendresse. C'est un piège. En vrai, je suis une sale chienne. Ta future petite princesse. Je laisserais tous tes messages en attente. À chaque appel je te ferais croire que je suis toujours absente. Je me jetterais dans les bras du plus beau des mecs. Une diablesse cachée derrière un sourire éclatant. Voilà qui je suis. Es-tu prêt Baek Ho ? J'ai hâte de pouvoir jouer avec toi.
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Affrontant les supplices d'une énième soirée, je cherche une once de divertissement parmi cette foule de gens mais mon butin est maigre voire inexistant. Les invités ne sont pas censés respirer la banalité, et pourtant, les gens influents ne sont pas les rencontres les plus enrichissantes. Peut-être que je suis devenu blasé à force de supporter ces soirées à répétition. Moi qui n'apprécie pas la routine, je dois avouer que cette année se résume par ce vilain mot de vocabulaire. Accoudé au comptoir, je commande un alcool au barman et attends avec plus ou mois avec de la patience mon verre. J'ai dû faire face à de multiples présentations, ce qui me pousse à demander si un jour, j'arriverais à retenir le prénom de l'un d'entre eux plus de dix secondes. Je jette discrètement un coup d'oeil à ma montre avant de finalement abandonner toute tentative de résistance. Ce n'est pas pour autant que je décide de défiler parmi les invités qui se tiennent à droite et à gauche dans cette salle assez grande pour accueillir tous nos égos.

C'est un quart d'heure plus tard que l'on me tient présenter une jeune femme. Une jolie jeune femme mais ça ne sera pas la première que je croise ce soir. Je ne veux pas sous-estimer ses compétences, ni ses charmes mais je ne tiens pas à les sur-estimer. Cependant, cela ne m'empêche pas d'esquisser un sourire en coin à cette vue. Comme toujours dans ce genre d'événements, je me tiens droit bien que mon flegme pourrait être flagrant si on se concentrait un peu sur les envies et les besoins d'autrui, comme celle de partir d'ici par exemple. " Jung Baek Ho. " Est-ce que je serais capable de retenir son prénom après avoir bu une gorgée de ma boisson ? A l'entente de sa question, je me dis que je ne vais pas avoir trop le choix. Qui serait capable de lui dire non ? Encore plus dans ce type de circonstances ? Une charmante compagnie ne fait jamais de mal, n'est-ce pas ? On verra si cette fameuse Tae Hee aura assez de prestance pour me divertir. Dans le cas contraire, je ne peux pas m'ennuyer encore plus, alors bon... Je ne suis pas perdant. " Je vous en prie. Ce bar n'est pas encore ma propriété. " C'est open bar. Je la regarde prendre place à côté de moi avant qu'elle me sourit doucement. Pour tout dire, je préfère aux démons aux anges mais je ne dois arrêter de faire la fine bouche. Je réponds. " Ou la première fois que vous me remarquez. " Bien que j'aurais du mal à le croire. J'échappe un léger rire.  " Qu'est ce que je peux vous ouvrir, Tae Hee ? Vous vous amusez bien ce soir ? "

Je remercie intérieurement la personne qui vient de me présenter à cet homme. Je sens que ma soirée risque d'être bien meilleure que je ne la pensais au départ. Cela me rendait heureuse. J'avais ce besoin de me changer quelque peu les idées. Je continuai de sourire. Sincère. Ou pas.

- Pas... encore ? soulignais-je, en riant légèrement. Auriez-vous des vues sur ce bar ?

Je hausse un sourcil. Maligne. Intelligente. Curieuse. Moqueuse. J'aimais sa façon de me répondre. Loin d'être comme tous ces hommes perdus par ma beauté et qui n'arrivent plus à aligner quelques mots. Il semble maître de lui-même et cela me plait davantage. Décidément, je sens que cette soirée sera riche en surprises.

- Croyez-moi que je vous aurais remarqué bien avant ce soir, si nos chemins s'étaient déjà croisés... Je peux vous l'assurer.

Je le regarde fixement. Droit dans les yeux. Un petit instant avant de détourner le regard et de fixer tout ce "beau" monde autour de nous. Je soupire, comme ennuyée. Je déteste ce genre de soirée. Je ne m'y sens jamais à ma place. Est-ce qu'il saura le voir ? Je ne pense pas car je joue la femme amusée de ce genre de moments. Mais en réalité, me retrouver là est comme un retour dans le passé. Un retour à l'enfance, pour être plus précise. Là où les autres apprenaient à jouer avec un ballon, j'ai appris à jouer avec les gens. J'agissais sans subtilité. J'utilisais mes amis comme des pions dans le seul but d'accéder à leurs jouets ou à ce qu'ils avaient à m'offrir. En général, il ne m'était pas nécessaire de recourir à des ruses compliquées, au contraire de celles que j'ai élaborées par la suite.

Je me contentais du minimum pour m'insinuer dans les bonnes grâces d'autrui afin d'obtenir ce que je convoitais : de quoi manger à la pause déjeuner, alors que nos placards étaient vides, être véhiculée de la maison à l'école ou à diverses activités quand mes parents manquaient à l'appel ; être invitée à des anniversaires dans des parcs d'attraction ou des salles de jeux qui n'étaient pas dans nos moyens ; et ce qui m'importait par dessus-tout, voir la peur des autres, qui m'indiquait que c'était moi qui avais le pouvoir, qui dominais la relation. Je crois que mes fréquentations étaient un brin agacées par le peu de cas que je faisais de ce qui leur tenait à coeur, comme le bien-être d'autrui ou ma propre sécurité physique. Quand un camarade de classe pleurait parce que je lui avais fendu la lèvre d'un coup de poing, je restais là à l'observer, puis m'éloignais dès lors que j'étais lassée du sang et du drame que ce dernier avait provoqué. J'aimais les joujoux et les bonbons comme tout le monde, mais il était impossible de me manipuler ou d'exercer un chantage sur moi avec eux, car je refusais d'être roulée en vue de partager ou d'être gentille, contrairement aux autres enfants.

Rien n'a changé depuis. Si ce n'est que mon comportement a évolué. En pire.

- Je m'ennuie, surtout. Peut-être que votre présence m'aidera à passer un meilleur moment... répondis-je, en le regardant de nouveau. Et vous ? Passez-vous une bonne soirée ?

Je ne sais plus à quel moment j'ai décroché de ces soirées, sûrement quand j'étais encore qu'un simple adolescent. Ma famille m'a entraîné dans ces soirées mondaines dés le moment où j'ai pu éliminer toute trace d'acné. J'étais bien trop jeune pour m'amuser dans cet endroit où il n'y a aucune source d'air. Tout le monde s'ennuie. Au fond de moi, je ne peux pas croire qu'une personne soit ravie d'être ici, excepté les individus qui vivent seuls. C'est peut-être leur sortie de la semaine. Au lieu d'enquiquiner les caissières pour avoir une discussion, ils décident de se rappeler que leur vie n'a pas été qu'une simple misère. Un nouveau moment de gloire, une lumière au tableau assombri par le temps qui passe. J'espère que je ne deviendrais pas comme eux, c'est la seule pensée que je peux avoir à ce sujet. Heureusement, je suis encore jeune pour quelqu'un qui a déjà une carrière professionnelle bien entamée. C'est ainsi, c'était écrit contrairement à l'arrivée de cette demoiselle qui répond au nom de Tae Hee. Je ne suis pas certain d'avoir croisé le chemin d'une Tae Hee dans ma vie. Pourtant, j'ai l'impression d'en avoir vu des demoiselles de son genre. Par chance, je ne compte pas m'arrêter aux apparences de chacun ce soir, bien que ça soit le maître mot de ce type d'événements. Je peux faire preuve de contradiction quand le jeu en vaut la chandelle. " Pourquoi pas ? Il est bien placé et la clientèle semble agréable. " Un compliment mesuré s'échappe donc de ma bouche. Flatter une femme que l'on vient de rencontrer ici, mais, je pense que cette fameuse Tae Hee préfère l'entendre de ma part au lieu de ce petit vieux isolé dont je faisais référence juste avant. Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres, seule réponse à sa réplique. Elle n'avait pas besoin de le dire. Au fond, je le savais déjà mais flatter l'égo d'un homme fait aussi partie des usages. Je sais juste qu'elle n'a pas eu trop à se forcer. Jouant avec son regard, je dois avouer que je m'amuse de la situation. J'ai enfin de quoi me divertir, que voulez-vous. " Vraiment ? Je suis surpris de l'apprendre. Vous ne trouvez pas cette absence d'ambiance, charmante ? " L'ironie est frappante. Je bois une nouvelle gorgée avant de reprendre sur un ton nettement plus neutre. " Plutôt quelconque jusqu'à présent. Qu'est-ce qui vous oblige à venir ici, vous ennuyer ? " Je suis bien curieux de savoir ce qu'elle peut faire dans sa vie. Son prénom ne me dit vraiment rien.  

Je l'observais. Je le jugeais. Discrètement, bien entendu. Mes yeux le dévoraient et le notaient en même temps. Sa réponse et son petit commentaire sur la clientèle de cet endroit me fit sourire. Franchement. Je secoue légèrment la tête, amusée. Je prends ce petit compliment pour moi et tant pis, si ce n'était pas le but premier. J'apprends déjà à apprécier cet homme. Il me semble être différent de bien des hommes que j'ai rencontré jusqu'à maintenant. Un petit quelque chose de différent. Un petit quelque chose en plus. Même si je ne saurais dire quoi exactement. Ses yeux rencontrent les miens longuement et je dois bien avouer que rencontrer quelqu'un qui s'amuse de la situation et de notre rencontre tout autant que moi est assez plaisant.

- Vous êtes bien plus charmant que l'ambiance en question.

Une nouvelle fois, il m'a amusé avec son jugement ironique. Je ne cache pas mon amusement. À quoi bon ? Cela ne sert à rien de mentir. Cet homme me fait passer un bien meilleur moment que si j'étais en compagnie d'un groupe de copains. C'est dans cette optique que je lui ai répondu, en gardant cet air amusé. Jusqu'à ce qu'il pose une question, légèrement plus sérieuse. Du moins, je la voyais ainsi. Sérieuse.

- Disons qu'une mannequin a aussi besoin de se mêler à la population et de se libérer l'esprit, de temps en temps.

Ma réponse n'était pas la plus sincère mais elle n'était pas fausse pour autant. J'étais bien mannequin et j'avais besoin de me vider la tête. Même si la vérité sur ma présence était bien plus sérieuse que cette vulgaire excuse.

- Et vous ? Car je suis certaine que vous vous ennuyez autant que moi ! Quelle est votre raison ?

cette demoiselle saute sur l'occasion pour flatter mon égo déjà bien surdimensionné. il est difficile d'avoir un tout autre type de rencontre dans ces événements. tout le monde paraît superficiel avec une once d'hypocrisie en plus pour certaines personnes. par chance, j'ai arrêté d'espérer que ces soirées prennent une autre tournure inattendue. au fond, je suis conscient d'être devenu comme eux et c'est ce qui est le plus regrettable pour moi. la différence, c'est que je ne cherche pas à me mettre en tête d'affiche volontairement. quand on décide de me prendre en photo, je le dois aux récompenses et donc indirectement à mon dur labeur. alors, je reste en retrait. la jeune femme m'a retrouvé au bar, à plusieurs mètres du coeur de la soirée. " c'est la première fois que j'entends un tel compliment. " être plus charmant qu'une ambiance... est-ce réellement un compliment ? j'arque un sourcil, je finis par l'interroger sur les raisons de sa venue. je pourrais me faire une idée sur son identité, sa profession et tout le reste. " à la population ? je vais garder ce secret pour vous. à mon avis, certains invités n'apprécieraient pas l'idée de faire partie du bas peuple. " mon interprétation ne me paraît pas bancale. je doute qu'une mannequin se sente à l'écart du restant de la société. frappez-moi si je me trompe. " c'est plus une question de business. je suis le propriétaire d'une concession automobile. ils sont pour la plupart des clients ou de futurs clients. du coup, ... " je la gratifie d'un sourire d'un coin et la questionne à nouveau. " vous avez posé pour quelle marque alors ? j'ai du mal à vous imaginer vous contenter de petits magazines ou de boutiques en ligne. pardonnez-moi si je me trompe. " il y a un début à tout. et si c'était encore le cas, taehee semble ambitieuse.

La première fois qu'il entend un tel compliment. Comme c'est étonnant. Je ne fais que sourire, sans rien répondre à cette remarque. Que pourrais-je répondre, de toute façon ? Que cette situation est évidente puisque c'est la première fois qu'il rencontre une femme comme moi ? Il devrait finir par s'en rendre compte. Mais quand on y réfléchit, était-ce réellement un compliment de lui dire cela ? Je l'ignore moi même. Voilà pourquoi ne rien répondre et laisser la conversation partir sur de nouveaux horizons était la meilleure décision que je devais prendre. Lui, par contre, il semble déterminé à réagir à ce que j'ai pu dire un peu plus tôt. Le moins que l'on puisse dire est que sa réaction m'amuse assez. Je finis de regarder la population comme j'aime les appeler, ces autres personnes, pour le regarder à nouveau.

- C'est pourtant ce qu'ils sont, pour moi. Commençais-je, à dire. Loin de moi l'idée de me sentir supérieure à eux, bien entendu. Mais comment pourrais-je  les considérer autrement ? Regardez cet homme, par exemple. Je lui indique discrètement et rapidement celui dont je parle. Il fait semblant d'être célibataire et drague toutes les nouvelles femmes du milieu chaque soir. Sa bague se trouve dans sa poche et il n'oublie jamais de la remettre lorsqu'il quitte les lieux, seul. Il doit avoir peur de l'oublier et de rentrer chez lui sans l'avoir remise à son doigt.

Je soupire, comme si cet homme me paraissait pathétique. Il l'est, à n'en point douter. Je bois une gorgée de ma boisson.

- Et lui ? Je lui montre un autre homme. Honteux d'aimer les hommes, il oblige son compagnon à l'accompagner en tant que meilleur ami. Il se fait ainsi passer pour un homme à femmes qui embrasse et touche tout ce qui bouge. Et tout ça, devant les yeux dévastés de l'élu de son coeur. Un rictus. Quant aux femmes présentes ce soir, je pourrais vous sortir bien des histoires sur bon nombre d'elles.

Je bois une nouvelle gorgée, finissant ainsi mon verre. Je continue de le regarder.

- Ce manque cruel de respect d'autrui mais aussi d'eux même... Seules les personnes faibles se comportent ainsi. Ils ne méritent même pas de faire parti du bas peuple.

Une concession automobile. Tiens donc. Alors, il connaît la plupart des personnes présentes ici, ce soir. Je me demande si finalement j'ai bien fait d'être aussi franche. Cela risquait de se retourner contre moi. Ce que je sais, par contre, c'est que lui peut m'aider. Je n'ai, cependant, pas le temps de rebondir sur le sujet de son travail puisqu'il prend les devants et se renseigne sur le mien.

- Je suis pourtant l'égérie d'une boutique en ligne.

Je ris légèrement. Loin d'être offensée.

- Pour ce qui est des magazines... BNT, Vogue et FHM sont mes principaux contrats, actuellement.

Ne pas trop en dire. En dire assez, tout de même. Tout était vrai mais la réalité était pourtant très différente de ce que je lui annonçais.

sa façon de s'exprimer reflète à mes yeux une once de prétention. la jeune femme précise ses propos avec une toute interprétation. je n'ai rien contre les personnes imbues d'elles-mêmes tant qu'elles ont des arguments pour prouver qu'elles sont bien meilleures que les autres. j'aurais pensé que cette demoiselle en fasse partie mais à croire que j'ai tendance à trop la glorifier alors que je ne sais rien d'elle. tant mieux, ça la rend d'autant plus intéressante. je suis son regard et observe à mon tour les autres convives. je pouffe légérement de rire à son premier récit. " quel est l'intérêt d'enlever une bague si c'est pour rentrer seul ? " autant finir ce qu'il a commencé. je peux paraître être un goujat pour le coup mais je ne comprends pas la logique de cet homme. " c'est pathétique dans tous les cas. " mais je me demande si les faits qu'elle cite sont bien concrets ou a t-elle une imagination débordante ? " tiens donc... et vous n'avez donc aucune faiblesse ? je ne sais pas si vos propos sont justes ou non mais dans peu importe. si je bois vos paroles, vous venez tout simplement de briser l'intimité de ces personnes à un inconnu ? qui vous dit que je ne pourrais pas raconter à tout le monde que cet homme préfère les personnes du même sexe que le sien ? vous devriez faire attention à ne pas trop en dire sur les autres, ce n'est pas très respectueux non plus. " bien sûr, je la taquine même si je trouve qu'il y a une part de vrai dans mes propos. je suis curieux de savoir comment elle pourra se défendre et tant mieux si elle me cloue le bec. c'est juste que nous sommes tous humains et nous naissons tous avec des failles. la perfection n'existe pas, y compris chez un robot. bug technique oblige. je la gratifie d'un sourire: " vous me montrez votre travail ? " je ne suis pas du genre à lire ce type de magazines.

- Posez-lui la question...

Un petit rictus. En effet, c'est pathétique. Nous sommes bien d'accord. Je souris, amusée. J'oublie, rapidement, tous ces imbéciles et me concentre sur l'homme qui se trouve à mes côtés. Il me donne son point de vue. Il me met en garde, aussi. Je l'écoute avec attention et sérieux. Je souris, un peu plus franchemet, à la fin de son discours. Il m'amuse. Il est évident qu'il ne me fait pas une vraie morale. Ou peut-être que si ?

- Chaque être humain possède une faiblesse. Celui qui assume le contraire ne fait que se mentir à lui-même. Commençais-je, à répondre. Dans le plus grand des calmes. Je ne brise pas leur intimité. Ils la brisent eux-même. Si une nouvelle mannequin, arrivée depuis peu dans leur monde, arrive à découvrir autant de choses, c'est qu'ils ne gardent pas leur intimité secrète. Vous êtes libre de le répéter. Je ne suis certainement pas la seule à le savoir. Mais je suis certainement la seule à avoir le courage de dévoiler la face cachée de ces imposteurs. Mais j'entends ce que vous dites... Je ferais plus attention.

Je lui souris doucement. Est-ce que cette discussion signe la fin de notre entretien ? Non, puisqu'il poursuit sur mon travail. Je continue de sourire et demande, alors, un nouveau verre. Il semblerait que je vais rester un peu plus au bar. J'acquiesce doucement et prends mon téléphone.

- Je peux vous montrer quelques tirages. Parmi les derniers que j'ai pu faire.

Je fouille, le temps de quelques secondes, s'approchant de la minute. Je souris un peu plus lorsque je trouve mon bonheur et pose mon téléphone sur le comptoir. Devant lui. Pour qu'il puisse regarder et voir par lui même.

- Vous pouvez les faire défiler... Ce sont les derniers extraits que l'on m'a envoyé.

Pour éviter d'encombrer ma réponse:

- Ne vous attendez pas à de grands modèles, cependant. J'ai encore beaucoup à apprendre.

Interroger cet inconnu ne m'enchante guère et à mon avis, l'invitation de la jeune femme ne correspond pas à un défi. Si c'est le cas, je me sens un peu navré de la décevoir mais je possède des qualités bien plus intéressantes. Je n'ai pas non plus la prétention pour devenir un investigateur ou un journaliste. Les commérages me débectent la majorité du temps. Alors, j'ai beau être captivé par les propos de la demoiselle, je ne suis pas certain de vouloir en être la victime ce soir. Méfiant, je reste discret concernant ma vie privée lors de ces événements. J'espère juste que les intentions de la jeune femme n'étaient pas de soutirer quelques informations, elle risquerait d'être profondément déçue. Et malgré la morale que je viens de lui faire, j'aurais moins de scrupules à parler sur le dos de ces gens que de moi. Toutefois, cela reste des clients. Non, je suis convaincu que je ne dois pas baisser ma garde, en tout cas pas si facilement. Et puis, je devrais arrêter d'être aussi pessimiste quand il est question de la nature humaine mais c'est juste qu'on n'apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces. " Bien. je disais ça pour vous même si je suis certain que vous n'avez pas besoin de mes conseils. apparemment, vous avez l'air d'avoir assimilé le fonctionnement de ce monde plus que moi. " Je lui renvoie son sourire et jette un coup d'oeil quand elle commande un nouveau verre. De mon côté, je n'ai pas encore terminé le mien, occupé à boire ses paroles au lieu de son contenu. Je lui demande si je peux voir son travail, question à laquelle Tae Hee doit certainement habituée, même en étant novice. Je me tourne et me tiens de nouveau bien face du comptoir quand la mannequin sort son téléphone. " D'accord. " Je ne compte pas émettre de critiques à son travail. Je me sens mal placé pour le faire. Toutefois, une photo attire plus mon attention. Je défile de nouveau les photos pour la retrouver. Il s'agit de la cinquième de la série. " Celle-ci est vraiment jolie même si je préfère les petits diables aux anges. " J'échappe un léger rire. " En tout cas, c'est sympa. Tous les styles vous vont. " Je la complimente une nouvelle fois et surenchéris avec une autre question pour apprendre à la connaître. " Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir cette voie et pas une autre ? " Cette question est digne d'un entretien d'embauche, et pourtant, elle me paraît essentielle pour la découvrir derrière tous ces échanges superficielles. " Et en dehors de ça, qu'est-ce que vous faîtes ? Vous avez des hobby ? A part faire connaissance avec des hommes séduisants. " Ah finalement, elle était pas trop loin ma bonne copine la prétention.