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[chapter 5] bruises - il kyang
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Re: [chapter 5] bruises - il kyang | Dim 15 Déc - 7:11 Citer EditerSupprimer
Sa question laisse un court silence se former. T'es incapable de répondre à ça. Incapable de savoir ce qui serait réellement possible. T'es pas en état pour ça. T'es loin d'avoir toute cette lucidité que mériterait cette conversation. Et pendant un instant, t'arrives malgré tout à te demander comment vous en êtes arrivés là, lui et toi. Comment arrivez-vous à laisser vos émotions rendre le monde meilleur, et tout détruire la seconde d'après. Comme un cercle vicieux dont vous ne pourriez pas sortir. Comme si le monde se liguait contre cet amour qui ne demandait qu'à être vécu, pleinement. T'en viens à te demander si tout ça est bien réel, si ça doit vraiment se passer comme ça. Une pensée qui laisse un frisson parcourir ton corps, alors que ces larmes coulent déjà sur tes joues. C'est difficile, d'assimiler correctement ces mots, ce qu'il te dit. Même si t'aimerais pouvoir le faire. L'instant est important, pourtant demain, tout ne sera qu'un trou noir dans ta mémoire. Toutes ces blessures que tu lui infliges, tu les aura oubliées, tout comme ces paroles qui devraient prendre un sens nouveau, te faire ouvrir les yeux sur vous. Cette relation oubliée qui a repris place sans réellement crier gare. « Mais j'veux pas ! J'veux... je ... » Les mots te manquent, face à lui. Face à cette autorité dont il fait preuve avec toi. Tout ce que tu arrives à faire, c'est baisser la tête, avant de sentir ses mains se poser sur tes joues. Tes yeux humides qui n'arrivent plus à arrêter ces larmes. Tu suffoques, t'as besoin d'air. T'aimerais te débattre, mais lorsque ses lèvres viennent rencontrer les tiennes, plus rien n'a d'importance, une fois de plus. Tout t'échappe. Cette soirée, cette discussion. Tout disparaît, les souffrances, les injures. Tu restes interdite lorsque son visage s'éloigne du tiens, ton regard posé sur lui, qui ne saurait s'en détacher. Quelques secondes tout au plus, qui semblent durer une éternité. Mais c'est plus fort que toi, la tentation est trop forte. Tu te jetterais presque dans ses bras, alors que ta main se glisse instinctivement dans sa nuque pour le rapprocher à nouveau de toi, l'embrasser une nouvelle fois. Comme si tu n'attendais que ça, depuis tout ce temps. Parce qu'il n'y a que ça qui compte réellement pour toi. L'avoir près de toi, encore. Être véritablement capable de passer outre cette rancune, ces plaies laissées en toi et qui n'ont jamais vraiment cicatrisé. Peut-être qu'il est le seul à être capable de recoller ces morceaux brisés. Certainement même. Mais il y a cette part de fierté aussi, quelque part, qui disparaît dans ses bras. Cette faiblesse face à lui, que tu lui montres une nouvelle fois. Sans y penser, sans chercher à la cacher. Il est cet antidote à tes souffrances, même si t'as encore du mal à l'accepter. Mais il le faudra bien un jour.
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Re: [chapter 5] bruises - il kyang | Dim 15 Déc - 7:29 Citer EditerSupprimer
Je ne pensais pas que les choses se compliqueraient autant entre elle et moi. Notre relation était si simple à l’époque. Du moins, avant la drogue… avant ça, il n’y avait que nous, la musique et rien de plus. Je n’avais pas besoin de réfléchir, d’être sans cesse partagé entre ce que je ressens et la réalité. Aujourd’hui, tout est devenu si complexe. Est-ce que c’est ça alors ? Une vraie relation. Je veux dire, tenir vraiment à quelqu’un, c’est censé être aussi dur ? Je ne sais pas si je suis assez fort pour ça. Moi qui n’avais toujours que choisis la facilité. Est-ce que ça vaut le coup de se battre quand on voit tous ses efforts détruits en quelques secondes ? Je suis terrifié à l’idée d’avancer avec elle, mais si elle n’est pas là, j’en crèverais. Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi tout est devenu si difficile avec elle. Peut-être parce-que je me rends compte réellement de ce qu’elle représente pour moi. Et je suis perdu. Je ne sais plus ce que je fais. Inconscient de mes gestes, j’ai fini par l’embrasser une nouvelle fois alors qu’elle me déteste. Je ne sais pas à quoi je joue, je crains subitement de briser les quelques morceaux qui tenaient encore en place. Mais elle ne me repousse pas… pourquoi ? Je m’attendais à ce qu’elle se braque, qu’elle m’insulte de tous les noms. Et je me perds encore plus, mon regard dans le sien, je cherche une réponse qui ne viendra jamais. Je n’ai le temps de rien dire, qu’elle me saisit pour venir me donner un baiser. Encore un de plus, alors que je perds pieds. Je ne sais plus Ye Won… je suis perdu. Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Si tu me détestes, alors dis-le moi ! Dis-moi que tu ne veux plus jamais me revoir. Notre échange est presque douloureux, il a un goût amer et salé par ses larmes qui ont coulées. Je déteste ça ! Je ne sais plus. « Je… » je marmonne contre ses lèvres, fronçant les sourcils, alors que mes mains se posent sur sa taille. Et dans un geste brusque, je me force subitement à me reculer. « Je peux pas ! » m’éloignant d’elle, je me laisse retomber sur le lit. « Je peux pas faire ça. Tu sais pas ce que tu fais. » Elle est ivre. Comment je pourrais apprécier ? à quoi ça nous servirait. Elle n’a pas la moindre idée de ce qu’elle veut j’en suis certains. Je me fais avaler par ce que je ressens. C’est si dur de lutter, encore plus quand nos regards se croisent. Je déteste voir ses yeux humides, et je mène un combat contre moi-même. Ces émotions diverses qui me transpercent. Je suis partagé entre la tristesse et l’envie. J’ai peur aussi… si elle savait comme je suis effrayé par ce qui se passe entre nous. Ça me dépasse, je crois. Je n’ai jamais ressenti ça auparavant. Sa lèvre rougie par notre baiser m’attire… et ses yeux me rappellent à quel point je lui fais du mal. Pourtant j’ai l’impression d’y voir cette lueur… la même que la mienne. Celle qui la désire alors que tout devient interdit. Sans m’en rendre compte, je me rapproche à nouveau. D’un geste doux, je passe mon pouce sur sa joue, pour essuyer ses larmes. « Ne joue pas à ça… » à quoi ? à ce jeu stupide qui ne nous mènera à rien. A faire semblant ? A franchir les limites, pour mieux le regretter demain. « C’est tout ce que t’as à m’offrir… » ce n’est pas vraiment une question, presque une constatation. Douloureuse, alors que je m’approche un peu plus. Incapable de rester loin d’elle, je n’ai pas envie de lutter. Ma tête me crie de me raisonner, de ne pas céder à ce jeu qui me détruirait. Mais mon cœur me hurle d’aller vers elle. D’accepter, si c’est tout ce qu’elle veut. Juste un instant de plus, sans en assumer les conséquences. Brûlant, il ne m’en faut pas plus avant de coller ma bouche à la sienne. Cette fois, ça n’a rien de doux. C’est pressant, si douloureux aussi, mais tellement intense. Je la veux plus quiconque, c’est elle que mon cœur à choisis. Dans l’urgence de notre baiser, je me recule juste assez. Mon regard plein d’envie, croise le sien quelques secondes qui paraissent durer une éternité « Laisse-moi t’aimer. » et je comble à nouveau cet espace entre nous. Pour céder, faible comme je suis. Je voudrais qu’elle arrête d’avoir peur. Qu’elle me fasse confiance. Mais j’ai conscience que ces mots elle ne s’en souviendra pas, que demain cette soirée ne comptera plus.
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Re: [chapter 5] bruises - il kyang | Dim 15 Déc - 9:02 Citer EditerSupprimer
Cette soirée, c'est comme un ascenseur émotionnel. Un instant cette dispute, une seconde plus tard cette délivrance lorsque ses lèvres viennent se poser sur les tiennes. Malgré ton état d'ivresse avancée, il y a cette part de sincérité qui s'échappe de toi. Des mots que tu ne contrôle pas, mais qui reflètent cette franchise dont t'aurais aimé faire preuve en d'autres circonstances. Ces gestes que t'aurais aimé être capable de faire, sans tout cet alcool dans tes veines. Parce que finalement, ces substances laissent tes envies te guider. Tu n'as pas envie de le détester, tu veux simplement retrouver ce que vous étiez, avant ce départ. Même si parfois encore, tu gardes ces réserves, pour te protéger. Cette lucidité qui disparaît cette nuit, qui fait que tu ne réclames que lui, éternellement. Ca crève les yeux, que tu l'aimes, mais que tu n'as pas oublié. Que tu n'as pas encore le courage de passer outre. Que tu cherches encore à être rassurée, pour réellement te laisser aller. T'as besoin de lui pour ça, de sa présence, de sa tendresse. T'as besoin de lui à tes côtés pour oublier le passé, celui qui t'as enfermée dans cette prison invisible. Ca n'a rien d'un jeu, t'es simplement perdue, bloquée dans ces appréhensions et ces envies qui ne sont pas compatibles. Ton corps se presse contre le sien dans un geste de détresse sentimentale. Dans ce besoin constant de ne plus penser à ce qui vous a détruit. Mais c'est à lui de te repousser cette fois, c'est à son tour de fuir, quelque part. Tu n'oses plus bouger, alors que ces sanglots continuent de rythmer les mouvements de ton corps. T'aurais envie de t'excuser, certainement, de disparaître d'un seul coup. Tu n'es plus maître de ce que tu fais, tu ne regrettes pas, mais te rend peut-être compte de ton erreur. Un cours instant, une seconde dans le temps. Mais son pouce venant effacer ces larmes te ramène à toi, ton regard qui se pose sur lui. Tu n'arrives plus à comprendre le sens de ce qu'il ose te dire. T'aimerais lui répondre, mais rien ne te vient. T'aimerais lui dire, tout ce que tu ressens, mais tu restes bloquée, ne sachant plus quoi faire. Ta main vient s'agripper à son tee shirt, de toutes tes forces. Refusant quelque part l'idée qu'il s'en aille une nouvelle fois. Tu voudrais le tirer vers toi, te perdre dans ses bras, mais ce nouveau baiser te paralyse. Tes yeux qui se ferment alors que tu sens une certaine douleur dans ce geste. Comme si l'amour était trop important pour qu'il devienne ce bonheur que tout le monde recherche. « Reste avec moi... » Ces seuls mots que t'arrives finalement à souffler entre ses lèvres. T'es faible face à lui, face à la réalité. Face à cet amour qui vous bouffe depuis si longtemps. Ton bras qui s'enroule autour de son cou, ce besoin constant de coller son corps au tiens, les yeux clos sur le monde. Vivant simplement ce contact, comme tu le peux, comme si on allait à nouveau te l'arracher demain.
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Re: [chapter 5] bruises - il kyang | Dim 15 Déc - 11:20 Citer EditerSupprimer
J’aurais aimé être plus fort. Ne pas céder, écouter ma raison. Mon cœur saigne à l’idée de m’éloigner, mais il se braque si elle se joue de nous. Je n’ai pas le pouvoir de savoir ce qui se passera demain. Si elle m’ouvrira son cœur ou si elle le refermera. Mais je laisse le temps décider pour moi, tout comme ma folie. Car oui, je suis un idiot ! Je tombe dans le piège, parce-que je la veux. Plus que tout ! Et si c’est cette relation qu’elle veut m’offrir alors je la prends. Ça me suffira, me dis-je sans réellement y croire. Parce-que je ne veux pas que du sexe entre nous. Juste des nuits passées parfois l’un avec l’autre. Je veux une vraie relation, je veux avoir le droit de l’inviter à sortir si j’en ai envie, juste l’appeler pendant des heures même pour rien dire. C’est toutes ces petites choses qui me manquent, ces habitudes qu’on avait prises et qui n’existent plus. J’ai peur de demain… peur de me réveiller sans elle, peur d’affronter la suite. Je me sens réellement perdu, pour la première fois depuis ma cure, j’ai à nouveau ce sentiment d’échec. Mais la folie est plus forte que le reste, comme une belle addiction à laquelle on cède. Dans ses bras j’en oublie ma peine, malgré que notre échange ce soir-là est douloureux. Je n’ai plus seulement envie de l’aimer, j’ai envie de la détester. Pour le mal qu’elle me fait et qu’elle me fera. Une douloureuse vengeance qu’elle me donne, alors que j’ai de si nombreuses fois piétiné son cœur. Je l’embrasse avec passion et méprit. Parfois, j’en viens à ne plus vouloir d’elle, mais mon corps s’accroche. Incapable de faire demi-tour. Alors, finalement je me noie une fois de plus sous ses mains, étouffé par nos soupirs jusqu’à en perdre complètement la raison.
…
La nuit que nous venons de partager, n’avait rien de magique. Mon esprit embué, mon estomac noué, je la regarde quelques secondes. Pleins de remords et de tristesse. Cette fois, c’est moi qui ne m’endors pas à ses côtés. Rongé par la culpabilité. Je suis accablé par l’incompréhension qui règne entre nous deux. C’est la tête chargée d’interrogations que je regagne ma chambre. Me reprochant une nouvelle fois d’avoir osé y croire. Ne sachant pas non plus ce qui en adviendra. Je ne sais plus ce que je veux après ces deux nuits passés avec elle. Tout me paraissait simple avant et désormais, tout est flou. Je ne sais pas où je vais… et je peine à croire qu’on pourra en parler normalement. Et il y a ce frère, celui que je ne connais pas… lui aussi m’hante de plus en plus. Je me sens faible, seul sur ma chaise. Avec ce sentiment encore plus fort que lorsque je l’ai quitté ce matin. Je ne peux pas revenir en arrière, ce qui est fait est fait. Et je m’imagine parfois que ça sera une fin à quelque chose. Peut-être était-ce une façon de tirer un trait sur notre histoire ? J’ai peur… je ne veux pas. Je tiens tellement à elle. Mais malgré les sentiments, il a toujours cette crainte entre nous. Je n’appellerais personne cette journée là, tout comme je ne sortirais pas de ma chambre. Cette idée m’avait quitté depuis des semaines. Celle d’avoir peur de la croiser à nouveau. Et comme un recommencement, je chercherais surement à l’éviter.
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Re: [chapter 5] bruises - il kyang | Dim 15 Déc - 12:50 Citer EditerSupprimer
Tu veux le sentir proche de toi, tu veux sentir cette distance entre vous diminuer jusqu'à tomber dans ses bras. Ces trois années de silence, d'absence, ont été trop douloureuses pour toi. Tes pensées sont restées tournées vers lui, trop longtemps. Et si tu étais moins craintive, vous n'en seriez pas là. A vous déchirer le coeur, à vous aimer tout en vous détestant l'un l'autre. Vous auriez arrêté de déclencher toutes ces disputes, vous auriez arrêté de vous comporter comme de véritables adolescents, incapables d'exprimer ce que vous désirez réellement. Et finalement, tu te sens toujours aussi faible devant lui. C'est plus simple de succomber à la tentation que de tenter de s'en détacher. Et c'est ce que tu fais une nouvelle fois, ce soir. Tu te laisses aller, cet espoir au fond de toi qu'il arrivera à soigner tes plaies. Pourtant, c'est différent d'hier. Il y a cette peine qui rythme vos gestes, cette haine de l'autre qui vous pousse à tomber dans les bras de l'autre. Mais tu t'en contenteras, essayant une nouvelle fois de remplir ce vide en toi, qu'Il Kyang est le seul à savoir combler.
Au petit matin, tu te surprends à te réveiller dans ton lit, pour la deuxième fois consécutive. Ta tête est douloureuse, tes côtes et ton bras aussi. Tu te relèves difficilement, ta main frottant ton visage. T'as le sentiment de sentir l'odeur d'Il Kyang, partout autour de toi, mais t'es bel et bien seule dans cette chambre. Tes affaires de la veille qui jonchent le sol, dans un désordre qui ne te ressemble pas. Mais t'étais trop ivre hier soir, tu te rends compte rapidement que tu ne sais même plus comment tu es rentrée. Un soupire qu'il s'échappe de tes lèvres, alors que t'as besoin de reprendre tes esprits. Un long moment avant d'être capable de sortir de ton lit, enfiler des vêtements, ranger ce qui traîne. Tu finis par trouver un bracelet, celui d'Il Kyang. Un simple accessoire pour laisser de nouvelles questions illuminer ton esprit. Tu n'as pas le souvenir de l'avoir vu, hier soir. Mais ce bracelet n'était pas dans cette pièce, hier après-midi. T'observes l'objet de longues secondes, avant de te décider à le laisser sur ton bureau. Une nouvelle journée commence, même si tu n'as pas oublié ta décision de la veille, boire pour oublier une nuit dans ses bras. Pour oublier ces papillons qui te prennent au ventre quand tu l'imagines dans ce lit, l'autre matin, un sourire certain sur ses lèvres. Ta tête que tu secoues, avant d'aller te préparer, quitter le dortoir pour la journée. Le besoin omniprésent de prendre l'air. Cette sensation d'étouffer ici. Peut-être parce qu'à chaque fois que tu observes ce lit, depuis hier, tu te rappelles avec une douceur et une douleur certaines, cette nuit entière dans ses bras. Et tu ne sais toujours pas comment tu dois réagir à ça.
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