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Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3

Lee Seo Joon
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Lee Seo Joon
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Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Sam 28 Déc - 13:46
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Sous le velours de ta peau marquée
Mi Nah  :heart:

Lentement, je quittais l’apparat de l’étudiant, jetant pêle-mêle mes affaires dans le casier qui m’était dédié. Je quittais la a routine de journées qui se ressemblaient toutes pour entrer dans l’arène des aléas de l’hôpital. L’uniforme bleu sur lequel j’ajustais la blouse blanche, l’esthétique relative des chaussures confortables remplaçaient les baskets usées et il ne me fallut pas plus de temps avant de refermer la porte en acier et fouler de nouveau les couloirs à l’odeur de désinfectant de mon autre vie. Sur mon passage, malade et personnel hospitalier se succédaient, certains familiers, d’autres inconnus, mais tous composaient avec le même visage fatigué et emprunt d’angoisse, celui là même dont je m’habillais parfois. En quelques minutes, je retrouvais le bureau ce mon supérieur, et je le retrouvais assis derrière les piles de dossiers de tous les patients qui occupaient les chambres immaculés. Derrière ses cernes, son regard était vif et juste, il n’avait pas son pareil pour gérer un service d’une main de maître. « Seo Joon ! Comment étaient les cours ? » La patience et l’abnégation faisait de lui un homme respecté et admiré, et je pouvais me targuer d’avoir été pris sous son aile afin qu’il me hisse jusqu’à l’excellence médicale dont il savait faire preuve. « Très bien merci ! Je viens prendre mes ordres, quel service pour les prochaines quarante-huit heures ? » « Les urgences ! » Sa réponse ne se fit pas attendre et pourtant… elle m’arracha néanmoins une grimace. Un soupire que je m’efforçais de rendre silencieux. Les urgences… d’un simple merci, je quittais son antre et m’engageais vers le cœur fou de l’hôpital. Loin d’exécrer ce service, il n’était pas celui dans lequel il faisait bon de passer tout une garde. Je préférais de loin le calme plat, le grondement des machines et l’odeur de brûler que je pouvais sentir dans les blocs opératoires, mais qui étais-je pour mettre en question mon affectation ? Je l’ignorais à cet instant, alors que je poussais les doubles battants des urgences, mais la lune me promettait une rencontre que je ne pourrais oublier.

Les premiers patients défilèrent, quelques blessures sans gravité, quelques verres de trop, et quelques bagarres qui avaient mal tournées. Je me contentais de faire mon travail, sans poser de question, sans m’immiscer dans la vie de ceux qui attendaient leur tour pour quelques minutes de soin avant de disparaître de nouveau dans l’obscurité de la nuit. Les visages se succédaient sans que je n’en détaille aucun, jusqu’à ce couple dont le calme tranchait avec la folie ambiante des lieux. Du haut de mon mètre quatre vingt sept, j’attirais malgré moi les regards admiratifs, mais lui… lui faisait exception. « Bonsoir. » Je vis le dédain luire dans ses perles couleur ténèbres, l’impatience se lisait sur ses lèvres pincées et l’empressement étouffait entre ses poings serrés. Et elle… j’ignorais s’il s’agissait de sa sœur, sa femme ou simplement une amie, mais ses yeux qui se voulaient bienveillants, presque aimants étaient voilés d’une émotion qu’elle masquait à la perfection. Ils ne vont pas ensemble. Le jugement s’imposait de lui même à mon esprit pourtant étranger à toute forme de critique. Aussi m’efforçais-je de garder mon professionnel et de les faire entrer dans le bureau afin de traiter les maux dont ils souffraient. « Entrez je vous prie, et dites moi en quoi est-ce que je peux vous aider ? » La question fut jouée sur un ton faussement ignorant alors que j'avais aperçu la brève grimace qui avait fendu son visage lorsqu'elle avait esquissé les quelques pas qui nous séparaient.

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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Mer 5 Fév - 18:31
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Sous le velours de ta peau marquée
Seo Joon  :heart:

Les jours passent et se ressemblent, encore et toujours, comme enfermer dans une spirale infernale, vouée à un éternel recommencement. Encore une journée à nettoyer de fond en comble ce foyer, qui n'est même plus le mien. Encore une journée à chercher ce que je pourrais bien faire pour lui faire plaisir, à lui ce mari qui confond les coups et les caresses. Mais je savais que, quoi que je fasse, quoi que je dises, l'issue serait fatalement la même. Dès l'instant où il passera cette porte, mon sort serait scellé. Je n'étais donc pas impatiente du tout qu'il passe le seuil. Mais il faut croire que j'allais malgré moi aider à ce que les choses ne se passe mal aujourd'hui. En effet, alors que je rangeais et nettoyais le bureau de mon mari, je fis tomber une pile de papier qui était posée là, au bord de la table. Allé savoir pourquoi, alors que je faisais preuve d'une précaution extrême dans cette pièce, j'en étais arrivée à avoir ce geste maladroit. Prise de panique, je me jetais littéralement au sol pour ramasser tout ça, essayant tant bien que mal de remettre les documents dans leur ordre initial. Les mains tremblantes, les larmes aux yeux, l'estomac noué, je ne savais que trop bien les conséquences qu'auraient cette petite étourderie. Je m'arrête un instant pour m'adosser contre le bois du bureau, fermant les yeux et soupirant bruyamment. Comment ma vie a-t-elle pu dégénérer de cette manière ? Comment ai-je pu me laisser entraîner dans une vie si misérable ? Moi qui avais tant de rêve et d'aspiration. Moi qui croyais en un amour sincère et éternelle... Il faut croire qu'on a voulu me remettre violemment les pieds sur terre. Du revers de la main j'essuyais négligemment les quelques larmes qui avaient traversées mon visage avant de me remettre au travail.

J'entendis soudainement la clef tournée dans la serrure de la porte d'entrée. Je regardais rapidement mon reflet dans le miroir le plus proche afin de m'assurer de mon allure générale, m'attardant sur mon visage, afin de vérifier que les signes de ma tristesse de tout à l'heure se soient bien effacés. J'essayais ensuite de sourire, j'étais devenu douée à ça, sourire alors qu'à l'intérieur je hurlais et j'avais envie de courir loin d'ici. Le voilà finalement qui passe le pas de la porte. "Chérie, je suis rentré !" Je m'approche de lui en lui prenant son manteau pour le ranger. "Bienvenu à la maison !" Cette mascarade est la même chaque jour, je me demande parfois s'il croit réellement que je suis heureuse de le retrouver. Je l'étais, avant, mais 'était il y a fort longtemps maintenant. Son premier réflexe est comme toujours d'aller dans son bureau pour y déposer sa valisette de travail et son ordinateur portable. Je retenais inconsciemment mon souffle, espérant qu'il ne se rende compte de rien. "Chérie, tu peux venir voir une seconde s'il te plait ?!" Et là, mon cœur cessa de battre une seconde. Je sentis l'angoisse monter en moi, mais j'essayais de me rassurer tant bien que mal. Il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles il me demande de le rejoindre, pas de quoi paniquer. Entrant dans la pièce je croisais son regard sombre et rempli de colère. Il avait les papiers dans les mains, je n'avais sûrement pas réussis à les reclasser dans le bon ordre. Il les rejeta violemment sur son bureau. " Tu te fous de moi là? Tu n'es pas foutu de faire attention ? Merde ! " Il m'attrapa par le bras et me jeta sans ménagement a terre devant lui. Son pied entra ensuite plusieurs fois en collision avec mes côtés. C'était humiliant, douloureux, j'encaissais tant bien que mal les coups comme je le faisais toujours, retenant mes larmes comme je pouvais ne voulant pas lui donner cette satisfaction.

Il se calma enfin, replaçant doucement une mèche de ses cheveux. Il s'agenouilla devant moi, un air un peu plus apaiser sur le visage et me dit : "Il faut vraiment que tu arrêtes de m'obliger à faire ça ! " Par ce que, comme toujours, tout était de ma faute. Par la suite, j'essayais de me relever, doucement, mais j'avais vraiment un mal fou à le faire. Soupirant de frustration Jae Sun m'aida à me relever et il se rendit compte à ce moment-là qu'il y était aller trop fort. Essayant de marcher, il put constater qu'effectivement quelque chose n'allait pas. "Bon, allons à l'hôpital te faire examiner. Regarde où tu m'obliges à passer mon temps libre ! " Le pire, c'est que j'étais en train de murmurer des excuses. Il m'avait vraiment formater, culpabilisant pour les coups qu'il me donnait, alors qu'en réalité il était le seul et unique coupable.

Après un temps, nous voilà aux urgences, assis sagement dans la salle d'attente, mon mari râlant que cela prenne autant de temps. Il se plaint au moins une fois ou deux à une infirmière qui passait par là. De mon côté, j'avais revêtu le masque de la femme parfaite, qui arrivait à sourire malgré la douleur. Un médecin se présenta, c'était enfin à notre tour passer, mais étrangement je n'étais pas pressée. Je me sentais plus libre ici, à attendre, entrain de souffrir que chez nous, enfermée entre quatre murs sans jamais pouvoir en sortir telle une prisonnière. Je marchais, comme je pouvais, jusqu'à la salle d'auscultation, mon mari se tenant à mes côtés pour m'aider. J'adressais un sourire désolé au médecin. "Désolée de vous déranger..." J'avais toujours l'impression que les maux des autres étaient plus important que les miens, peut-être parce que je pensais mériter ce qui m'arrive. "Tu n'as pas à t'excuser, il est payé pour ça ! " Il m'aida à m'asseoir avant, comme d'habitude, de parler à ma place, de peur que je ne parle trop je suppose, ou que je ne dise quelque chose d'incohérent. "Ma femme est tombée en voulant nettoyer des étagères. Elle s'est prise violemment la chaise au niveau des côtes dans sa chute. " Hésitante une seconde, je finis tout simplement par sourire légèrement en hochant la tête pour confirmer ses dires. Il était toujours très doué pour mentir, ça n'avait pas changée.

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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Jeu 6 Fév - 14:33
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Sous le velours de ta peau marquée
Mi Nah  :heart:

La soirée s’étirait, et plus la lune s’imposait comme maîtresse du monde, plus j’étais enclin à ressentir les émotions. Je laissais mon esprit analyser et divaguer à la vue du couple qui entrait dans le bureau, des pensées auxquelles je tentais de ne pas prêter l’attention qu’elles méritaient pourtant. Elles étaient la preuve indéniable que j’avais pu déceler quelque chose… mais quoi ? Ce furent ses excuses qui me mirent sur la voie, une simple phrase soufflée qui trouva une réponse dure et définitive. Rien, rien ne m’échappa, pas un mot, pas un soupire, pas même une réplique cinglante qui aurait été bienvenue face à celui qui se pensait roi. Aussi l’écoutais-je me narrer le récit d’une femme maladroite, d’une femme qui restait désespérément muette et qui affichait un sourire contrit en confirmant d’un hochement de tête le mensonge qu’il ne me faudrait pas plus de temps à percer. « Tombée donc… vous vous teniez debout sur la chaise donc ? » Mes doigts couraient sur le clavier pour noter les premiers éléments de mon enquête, j’écoutais avec attention les propos de l’homme à la loquacité surprenante tandis qu’il relatait l’histoire d’une femme décidément bien maladroite. Tête en l’air visiblement, un brin téméraire et assurément fautive. Alors pourquoi ses mots ne semblaient être que l'évidence d'un récit faux ? L’instinct alerte, je me méfiais sans pour autant ne l’accuser sur le champ de ce qui était néanmoins la vérité. « Très bien, je pense que j’ai tous les éléments, on va passer à l’examen clinique si vous voulez bien. » D’un geste, je lui désignais le brancard sur lequel s’allonger et me permettre ainsi de m’atteler à démêler le vrai du faux. La talonnant, il la regardait prendre place et dès lors que je m’approchais à mon tour, je vis son regard s’assombrir, son souffle se faire plus court, ses pupilles se dilater et la veine de sa tempe battre au point d’exploser. Il transpirait l’hostilité et la méfiance, et je sentais ses yeux glisser sur mon dos pour surveiller chacun de mes faits et gestes. « Je vais remonter votre haut, juste pour voir l’état de vos côtes, est-ce que vous êtes d’accord ? » Je demandais confirmation, une chose que je ne faisais plus depuis longtemps mais qui me semblait être nécessaire à cet instant. Une question qui s’avérait dangereuse sans que je n’en aie conscience alors que ses prunelles voguaient vers son mari avant d’enfin acquiescer. Alors avec précaution, j’écartais le tissu pour dévoiler son abdomen, et si je parvins à afficher un regard neutre, je n’en fus pas moins choquer de découvrir ce qui ressemblait à un patchwork d’ecchymoses. « Je vous l’avais dit, elle est maladroite. » Sa voix me fit l’effet d’un coup de poignard, froide et dénuée de sentiment, il balançait l’évidence de son quotidien comme on jette de la viande à un fauve. Ne rien dire, ne rien insinuer, ne pas faire de conclusion hâtive… surtout pas… pensais-je. Concentré sur son épiderme coloré, j’examinais du regard avant d’y apposer un toucher professionnel. « N’hésitez pas à me dire si c’est douloureux. » prévenais-je. Sous la pulpe de mes doigts, je pouvais sentir les hématomes d'un épiderme dont la souplesse était contrainte par les contusions, et sans même la presser, elle ne put retenir la grimace de fendre à nouveau son visage. Je m’attendais à une remarque, une réflexion, un avertissement même, mais seul un sourire pénitent étirait ses lèvres. Il ne me fallait pas plus de quelques minutes pour poser mon diagnostic, mais j’optais pour une toute autre option en allant chercher la règle que je maintenais juste au dessus de sa blessure afin d’en prendre une photo. « Je peux savoir ce que vous faites ? » Conscient de sa présence, je fus contraint de mentir. « Je prend la mesure de l’hématome pour m’assurer qu’il ne s’étende pas davantage, c’est une simple procédure de routine. »

Rapidement, je rassemblais toutes mes affaires et décrochais le combiné, poussé par l’instinct. « Ji Hye… Switch ! » Je l’entendais déjà rouspéter à l’autre bout du fil, mais elle me devait cette fleur après l’avoir arrangé de trop nombreuses fois. Loin d’ignorer les ordres qui m’avaient été dispensés, je forçais le destin en choisissant de rester et de m’occuper de son cas. Elle affichait un regard inquiet quand son époux semblait manifestement s’impatienter. « Ne vous inquiétez pas, je vais juste vous faire passer une radio, simplement pour m’assurer qu’il n’y ait pas d’hémorragie, il faut dire que les coins de chaises peuvent être traîtres… » Calme, je pouvais néanmoins sentir la peur se distiller en elle, et alors que l’on venait me remplacer, je l’incitais à rester sur le brancard avant de la pousser hors de la pièce, non sans un regard entendu avec Ji Hye. Concentrer, je la fis rouler jusqu’à bon port, slalomant entre les malades et le personnel hospitalier pour finalement lui désigner la porte. « Je suis désolé monsieur, mais vous ne pouvez pas rentrer, ça ne prendra qu’une minute et je vous la ramène. » Je n’avais aucune idée de ce que pouvait provoquer la promesse que je venais d’émettre, et sans plus perdre de temps, je l’aidais à quitter la lumière du couloir pour glisser dans l’obscurité étouffée par les ronronnements des appareils. « Il y a une chemise derrière le paravent, je vais devoir vous demander de vous dévêtir pour ne mettre que la chemise. Et une fois que vous l’aurez passé il faudra vous allonger ici. » précisais-je en lui montrant la table recouverte d’un simple tissu. « Je serais derrière les vitres, si jamais vous avez besoin. » Je lui accordais un dernier regard avant de ne disparaître derrière la large console, accablé d’un sentiment étrange et presque familier.


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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Jeu 6 Fév - 17:59
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Préférant ne rien dire pour ne pas énervée d'avantage mon mari qui était déjà d'une humeur massacrante, je me contentais d'acquiescer ses propos. Je devais passer pour une fille vraiment pas douée, il faut dire que c'est toujours la même histoire, soit je tombe dans les escaliers, soit quelque chose me tombe dessus. Je dois être la fille la plus malchanceuse des environs. Mais aucun médecin ne s'était jamais posé la question, pourtant il m'est arrivée de voir certains plus d'une fois. Mais il faut croire qu'il y a tellement de patients que je ne finissais par n'en être qu'un qui se noyait dans la masse. Ce n'était peut-être pas plus mal après tout. De toute façon, que pourraient-ils bien faire à leur niveau ses pauvres médecins? Ils étaient déjà bien trop occupés comme ça dans leur quotidien, sans avoir à gérer des crises comme les nôtres, qui n'avaient même pas lieu d'être à la base. Je ne leur en voulais même pas à ceux que j'avais déjà essayé de prévenir une fois, discrètement, lorsque j'avais trouvé un peu de courage après ma fausse couche. Peut-être était-ce parce qu'il était de la vieille école, ou tout simplement qu'il connaissait mon mari de part une connaissance, mais ce jour-là mon appel ausecour n'avait aboutit à rien, à part à un fou rire général des deux hommes et à une énième crise lorsque nous sommes rentrés à la maison. Il est devenu encore plus dur suite à cet épisode. Cela a eu aussi le mérite de m'enlever tout espoir d'évasion de cette vie dont j'allais devoir m'accommoder jusqu'à la fin...

Obéissant sans rien dire au médecin, je prenais place sur le brancard afin qu'il puisse procéder à un examen. A l'intérieur de moi, je ne savais pas si je priais pour qu'il ne trouve pas mes blessures étranges, ou si au contraire je l'espérais. En tout cas, il devait sentir le regard appuyer que Jae Sun portait sur lui. Il faut dire que d'une part il ne supportait pas qu'un autre homme ne me regarde, alors imaginez s'il me touche même si cet homme est un médecin. Et d'autre part, il devait avoir peur qu'il ne trouve tout cela suspect et qu'il ne pose trop de question. Alors que le soignant me demandais la permission de m'examiner, j'eus automatiquement le réflexe de poser les yeux sur mon mari, afin qu'il donne son accord. Oui, s'en était à ce point là, mais je voulais éviter au maximum qu'il puisse avoir quelque chose à me reprocher. J'acceptais finalement qu'il m'ausculte, mais avec une certaine appréhension. La douleur était déjà présente sans que personne n'est à venir toucher cette zone, alors un contact risquerait de l'amplifier grandement. Et effectivement ce fut le cas, je n'eus pas besoin de dire un seul mot, je pense que les traits déformé de mon visage pu le conforter dans l'idée qu'effectivement c'était bel et bien douloureux. L'atmosphère s' alourdie cependant lorsque le jeune médecin se mit à prendre des photos et à mesurer mes hématomes. Étant la première fois qu'une chose pareil se produisait je pouvais sentir la tension artérielle de mon cher mari grimper en flèche sous le stresse. Mais il s'apaisa légèrement suite à l'explication qui venait de lui être fourni.

Je dois avouer que la suite me surpris quelque peu. Je m'attendais à ce qu'il me prescrive simplement des anti-douleurs et qu'il m'envoi me reposer chez moi. Mais non, il parlait de m'emmener passer un radio, de plus il m'y emmenait lui-même. Il faut croire qu'il y avait des médecins vraiment très consciencieux dans la nouvelle génération qui se profilait. Je sentais le regard oppressent de mon mari sur moi alors que l'on se déplaçait dans les couloirs. Je préférais l'éviter, pour ne pas sentir à mon tour une vague de stresse m'envahir, ne faisant que me rajouter d'énormes maux de ventres, et ce n'est pas vraiment le moment. Nous voilà maintenant devant une dernière porte a passée, mais cette fois Jae Sun devait rester en arrière et ne pouvait nous suivre. Cette fois, le médecin ne pris même pas la peine d'attendre une quelconque réponse avant de m'emmener. Et comme par magie, dès le moment où les portes se sont fermées derrière nous, je sentis comme un poids énorme s'en aller, comme si je pouvais enfin respirer. Mon corps entier se décontracta soudainement, et je me senti plus apaisée,  même si tout ceci n'était que temporaire, je me sentais tellement mieux loin de cet être qui ne faisais que pomper mon énergie vitale à longueur de temps...


Je me levais finalement du brancard, hochant légèrement la tête pour signifier que j'avais bien compris les instructions qui venaient de m'être données. Je me dirigeais donc, lentement mais sûrement, vers le paravent avant de m'engouffrer derrière ce dernier et de me poser sur un tabouret qui s'y trouvait. Juste un seconde, j'avais besoin de souffler juste une seconde... Toute l'émotion et le stresse étaient retombé tellement brutalement que je sentis une vague me traverser littéralement. Ma main vint couvrir instinctivement ma bouche afin d'étouffer un sanglot. Je sentais que j'étais à bout de force, que je ne supportais plus ce quotidien qu'était devenu le mien. Les larmes se déversèrent, malgré toute la volonté du monde que je mettais à les contenir. Alleeeer Mi Nah, tu n'es plus une enfant... Je respirais profondément afin de me calmer, je ne voulais pas que l'on me surprenne comme ça. J'accélérais le mouvement afin de me dévêtir, mes douleurs m'empêchant d'aller aussi vite que je ne le voudrais, j'avais peur que l'on finisse par venir me chercher. Je retenais un dernier sanglot, essuyant mes larmes aux maximum avant de devoir finalement sortir de là, prête à passer ma radio. Il était toujours là, ce jeune médecin, entrain d'attendre derrière sa vitre. J'espérais qu'il était assez loin pour ne pas apercevoir les détails de mon visage montrant les vestiges de ma tristesse. Comme un automate, j'allais me placer devant le panneau où se déroulais la radiographie. Je me tenais bien droite, face à cette vitre, face à lui, et je me perdis dans sa contemplation, juste l'espace d'une seconde avant de me réveiller. "Est-ce bon pour vous, si je me place comme ceci?" Disciplinée et soucieuse de bien faire, j'espérais me placer assez bien pour qu'il puisse me guider de loin, et qu'il n'est pas à s'approcher davantage le temps que mes yeux, qui devaient être toujours légèrement inondées de larme est le temps de retrouver leur état habituel. "Je peux peut-être me placer plus comme çelà?" Demandais-je en me tournant légèrement de profil.
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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Jeu 6 Fév - 22:33
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L’ambiance était lourde, pesante… Je sentais toute la pression appuyer sur mes épaules et m’obliger à courber le dos, comme si un simple regarde de son mari avait le pouvoir de faire plier même l’acier. Docile, je pouvais constater qu’aucun de ses faits et gestes n’étaient libre, visiblement orchestré par le maître de maison. J’ignorais tout de ce qu’elle pouvait vivre, et si j’en avais un infime doute, j’espérais bien creuser et découvrir le fin mot de l’histoire. Comment une femme pouvait être maladroite au point de tomber et se blesser de nombreuses fois ? Comment réussissait-elle à marcher sans hurler de douleur ? Comment ses ecchymoses pouvaient elles se confondre en dépit des différentes origines ? Comment… À mesure que j’avançais derrière le brancard, je tentais quelques regards vers celui qui se disait l’aimer au point de l’avoir épousé. Rien. Il ne trahissait aucune émotion si ce n’était l’exaspération d’arpenter les longs couloirs d’un hôpital. Mais ce n’était pas suffisant pour que je ne l’affuble d’un rôle dont je n’avais pas encore les preuves. Mais n’avais-je pas prêté serment ? Celui de venir en aide à chaque personne qui se trouvait dans le besoin ? Aussi me promettais-je silencieusement de partir en quête d’informations pouvant m’aider à lui tendre la main. Une promesse sans doute hâtive, sans doute déplacée… Mais une fois dans passé la porte, l’atmosphère chargée d’électricité laissa place à un soulagement certain. Mes poumons semblèrent à nouveau pouvoir se remplir, et le poids sur mes épaules se leva soudainement. Mais si je fus sensible à ce changement, nul doute qu’elle devait l’avoir ressenti avec bien plus de force.

Quelques indications lancées, puis je me tournais vers la large console sur laquelle s’alignaient les boutons capables de faire fonctionner le monstre électronique. Mais si je pensais voir ma patiente sortir de derrière le paravent, il me fallut attendre quelques minutes de plus avant d’enfin apercevoir le visage marqué par la douleur des pas qu’elle esquissait. Ou du moins c’est ce que je pensais alors qu’elle prenait place. Est-ce que tout va bien ? La question ne fut jouée que dans un esprit déjà trop encombré, et je n’eus qu’un regard emplit de compassion tandis qu’elle se tenait droite face à l’appareil avant de finalement ne pivoter sur elle même. « Non, c’était… » Qu’espérais-je, à demi caché derrière la vitre, loin, à l’abri des injonctions que je lui assénais depuis qu’elle avait passé les portes de l’établissement ? Alors je quittais ma chaise pour m’avancer vers elle, simplement dans le but de l’aider à se placer, simplement dans l’optique de mener à bien une procédure courante. Mais je fus frappé par la douleur qui se lisait sur son visage, les traits fins et parfaitement immobiles que j’avais vus plus tôt avaient fui pour ne laisser que l’affliction les tirer. La souffrance inondait ses yeux, et je pouvais aisément deviner que les sillons sur ses joues avaient été tracés par les larmes qu’elle avait pourtant tenté de dissimulé. Je restais interdit devant la scène qui se déroulait sous mes pupilles attentives. Je n’en perdais rien, pas une seule seconde, pas un seul geste, et j’ancrais malgré moi le souvenir du désespoir personnifié avant d’enfin m’animer de nouveau. « Est-ce que tout va bien ? » Non. Je le savais, je n’étais pas aveugle, mais que pouvais-je faire si elle refusait d’avouer la vérité ? Je le savais… tout simplement pour avoir vu ce même regard… posé sur moi. Mon esprit me renvoyait soudainement l’image de la mère que je n’avais jamais eu, du supplice de la violence dans un regard noyé, les affres d’un passé que je venais lui imposer… je le savais, pour avoir souffert de ce même regard. Il ne me fallut pas plus de temps pour prendre la décision, sans qu’elle ne caresse mes lèvres, je me l’intimais silencieusement avant de l’aider sans ajouter à sa peine le jugement d’un inconnu. Je fis couler mes paumes sur ses épaules pour la guider face à la machine, lui relevais le menton pour qu’elle ne se tienne droite, digne comme elle aurait dû l’être, comme elle le méritait certainement… « Comme ceci c’est parfait ! » Ma voix se brisa sur le dernier mot, mais je refusais de me laisser submergé par des émotions qui n’avaient pas leur place en ces lieux, pas à cet instant… jamais. « Ne bougez pas, ça ne prendra que quelques secondes. » En quelques foulées, je retournais à mon univers, actionnais les boutons et écoutais le ronronnement des clichés pris pour qu’ils ne s’affichent sur mon écran. Rien de cassé, mais quelques côtes fêlées, et quelques unes qui s’étaient mal ressoudées. Rien de critique, ou d’urgent, rien qui ne nécessite une hospitalisation… mais comment pouvais-je la laisser repartir quand je savais que son bourreau se trouvait à quelques mètres de nous ? D’un geste, j’enregistrais les clichés avant de ne lui permettre de quitter l’habit d’hôpital. « Vous pouvez vous rhabiller, et sortir de la pièce. Je vous retrouve au secrétariat, d’accord ? » Je posais sur elle mes perles inquisitrices, à la recherche d’une confirmation avant de ne devoir disparaître quelques minutes de plus. Mais avant même de quitter la pièce, je lui tendais un mouchoir. « Prenez votre temps, je vous retrouve au secrétariat. » insistais-je, juste pour m’assuré qu’elle avait bien compris. Et sur ces mots, je l’abandonnais.

D’un pas pressé, je gagnais le noyaux de l’hôpital, derrière ce grand bureau j’y retrouvais les infirmières que je ne connaissais que trop bien. « Seo Joon ? Tu as besoin de quelque chose ? » « Un formulaire d’hospitalisation, très rapidement s’il te plait. » m’empressais-je de demander. « J’imagines que tu imprimeras le dossier plus tard, c’est ça ? » Pour toute réponse je la gratifiais d’un sourire coupable, mais je ne pouvais pas perdre plus de temps alors que je voyais déjà arriver au loin, le bourreau et sa victime.



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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Jeu 6 Fév - 23:40
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Sous le velours de ta peau marquée
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Il faut croire que Dieu n'avait pas décidé de répondre à mes prières aujourd'hui. Quoi qu'en réalité, ça faisait maintenant des années qu'il avait cessés de répondre, ou de simplement s'intéresser à mon existence de simple mortel. J'étais croyante oui, avant. Avec mes parents on allait à l'église le dimanche, je chantais dans la chorale avec les autres paroissiens. Mais, après mon mariage je fréquentais de moins en moins l'église, pour finir par ne plus y mettre les pieds du tout. Il faut dire que mon très cher mari trouvait ses croyances stupides, pour les personnes qui étaient faibles d'esprits. Lui, il était beaucoup cartésien et terre à terre. Pourtant malgré tout j'ai prié, beaucoup, surtout après la mort de mes parents qui n'a fait que me plonger un peu plus dans la souffrance, car avec leur disparition, c'était les derniers rayons de soleils de ma vie qui s'enfuyaient. Il m'arrivait encore de prier, de temps à autre, mais c'était fugace et sans la moindre croyance. Il vous est difficile de croire que quelqu'un veille sur vous, et qu'on ne vous envoi que ce que vous êtes capable d'endurer. Je crois que j'ai eu mon lot de souffrances ses dernières années. Mon mari me bat, mes parents sont morts tous les deux, et j'ai perdu un bébé... La vie n'avait pas décidé d'être tendre, et effectivement j'ai pu le supporter car j'étais toujours debout aujourd'hui. Mais je savais.. Au plus profond de moi je savais que je dépérissais de jour en jour, et que ce n'était qu'une question de temps avant que je ne finisse par m'éteindre complètement... En tout cas en cet instant précis j'avais priée pour qu'il ne vienne pas près de moi, pour qu'il ne puisse pas voir ses larmes que j'avais honte d'avoir versé. Je voulais qu'il reste loin de moi, comme dans un monde différent, deux mondes qui ne pourraient jamais se rencontrer. Et pourtant il est venu, il s'est approchés et pendant quelques secondes j'ai sentis qu'il était entré dans mon monde. Sans comprendre pourquoi mon cœur s'accéléra à ce moment-là, à ce moment même où je compris qu'il avait vu, qu'il avait compris, et pourtant il était assez charmant pour faire comme si de rien n'était. Mais étrangement, je savais au fond de moi que cela ne l'avait pas laissé indifférent. Il voulait savoir si tout allait bien, mais il connaissait déjà très bien la réponse, il était loin d'être bête au naïf, cela se voyait tout desuite. Je me contentais de lui sourire simplement, un sourire qui se voulait rassurant, juste pour lui faire comprendre que je n'allais pas m'écrouler, que ce n'était pas mon style. Et en même temps, je me voyais mal lui raconter mon histoire là maintenant tout desuite, comme ça. Rien que d'y penser, j'en eu presque lâché un rire. Et quoi, même si je lui disais, il en parlerait à mon mari qui trouverait encore une de ses parades parfaite, et encore, uniquement si ce genre d'information avait la moindre importance à ses yeux. Hors je ne sais pas quoi penser de ce jeune homme pour le moment...

Je prenais donc la position qu'il m'avait indiqué, puis attendit patiemment qu'il prenne les clichés. C'est bête à dire, mais j'étais presque triste que les choses se terminent si rapidement. Je savais qu'à quelques mètres d'ici, derrière cette grande porte se trouvait mon bourreau, l'homme qui disait m'aimer mais qui ne me montrait son affection que par des gestes de violence et d'humiliations. Comment pouvait-il me le dire en face? Qu'il m'aimait? Et qu'il agissait comme ça pour mon bien? Pour m'apprendre à être une meilleure personne, à devenir parfaite. Il voulait juste me modeler à l'image de sa femme parfaite à lui, mais elle était décidément bien loin de ce que j'étais, vu le nombre de punitions que je pouvais recevoir de sa part. Je secouais légèrement la tête afin de chasser mes pensées négative et releva les yeux vers le jeune médecin qui revenait vers moi. C'était terminé, je pouvais me rhabiller et bientôt je pourrais repartir. " Très bien, je vous y retrouve tout de suite. " J'allais m'empresser de retourner derrière le paravent afin de troquer cette blouse d'hôpital contre mes vêtements originaux, mais il me surpris en me tendant un mouchoir, me demandant de prendre mon temps pour le rejoindre. Je le pris simplement, ce mouchoir qu'il me tendait, et je le regardais quitter la pièce, interdite. Au bout de quelques secondes, je ne pu retenir un léger sourire. Il était gentil, vraiment. Et je ne me souviens plus a quand remontait la dernière attention qu'une personne avait pu avoir pour moi. Je restais encore sur place quelques secondes, rassemblant les forces qui me restaient avant de trouver le courage de sortir de là une fois changer.

Comme je m'y attendais il était là, au garde à vous derrière la porte, entrain de m'attendre impatiemment. Lorsqu'il me vit, il m'agrippa le bras violemment pour me tirer vers lui. " Vous en avez mis du temps ! Qu'est-ce que qu'il t'as fait? Une radio du corps entier ou quoi?! " Alors qu'il serrait encore un peu plus son emprise sur moi je rassemblais mon courage afin de lui répondre. "Arrête Jae Sun, tu me fais mal... " Et comme s'il réalisait que nous n'étions pas aussi seuls que nous pouvions l'être chez nous, il me lâcha, non sans me pousser fortement vers l'avant, ravivant par le même temps mes douleurs. Mordant ma lèvre inférieure afin de ne pas laisser échapper de plainte, je me concentrais sur le chemin qu'il me restait à parcourir jusqu'au secrétariat, mon mari sur les talons me surplombant pour surveiller chacun de mes faits et gestes. L'air qui semblait si léger c'était de nouveau alourdit, et mon corps c'était retrouvé à nouveau raide comme une planche due au stresse. Il ne nous fallut pas longtemps pour arriver jusqu'au dit secrétariat, et avant de voir le médecin qui s'était occupé de moi jusque-là, c'est une infirmière qui apparut devant nous. Jeune et jolie, elle devait faire l'accueil de cette partie. Mon cher mari afficha directement un sourire charmeur, qu'il adressait sans nul doute a cette infirmière. Avais-je oubliée de préciser qu'il ne se gênait pas pour se montrer dragueur avec d'autres femmes et cela devant moi? Il s'approcha légèrement de la jeune femme et lui dit simplement : " Nous sommes ici depuis un temps infini, dîtes moi que vous pouvez nous aider à faire en sorte que ça ailles plus vite ! " Et encore un sourire. Et bien entendu, l'infirmière était entrain de lui sourire en retour, pas insensible au charme de ce dernier. Il faut dire qu'il était loin d'être repoussant. Grand, athlétiques, un visage charmant, il avait toute la panoplie de séduction. Si seulement elle savait. "Où est le médecin?.. " Tentai-je d'interrompre les deux personnes qui étaient près de moi, ce qui me valu un regard noir de Jae Sun, pas très heureux que je vienne me mêler de ce qui était entrain de se passer. Bien sur, il drague une fille devant moi et je devais rester de marbre.. Enfaite, je l'étais, de marbre, mais j'étais fatiguée et cette situation était plus gênante qu'autre chose.
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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Dim 9 Fév - 18:38
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Sous le velours de ta peau marquée
Mi Nah  :heart:

Je pris un instant, un moment pour observer le couple qui se dirigeait en ma direction. La carrure imposante de l’homme contrastant avec la frêle silhouette de sa femme. Le regard chargé d’une colère venue de nulle part dominait et étouffait la lueur pâle qui brillait dans les yeux de celle qui se trouvait enchaînée à lui. Avais-je raison ? Ou ne voyais-je que le parallèle d’une histoire qui me concernait dirctement ? Je ne peux pas me tromper pensais-je. Impossible de passer à côté de l’aura agressive de son mari, celle là même qui la faisait ployer. Quelques pas devant lui, elle paraissait traîner un boulet à sa cheville, et avançait ainsi comme une condamnée à mort. Mais avant que je ne puisse être témoin de leur arrivée, je m’empressais de quitter le bureau central pour m’élancer comme un dératé dans les couloirs de l’hôpital, en quête d’un ordinateur. Je m’engouffrais dans la première pièce vide, et me jetais sur l’appareil allumé pour en sortir le dossier complet de ma patiente. « Aller, dépêche… » lâchais-je à l’attention de l’imprimante. Les feuilles en sortaient trop lentement à mon goût, et après ce qui me parut une éternité, j’en saisissais la pile pour rebrousser chemin à la même cadence, en prenant soin d’éviter les malades qui se trouvaient sur mon chemin. À bout de souffle, je ralentissais en apercevant le secrétariat, et m’astreignais à reprendre une respiration moins saccadée. Je vis les yeux noyés de larmes qui ne coulaient pas se lever vers moi, et j’y répondais avec un sourire bienveillant en tendant par la même occasion les feuilles qui n’attendaient plus que de retrouver leurs comparses. Mais si pour l’une mon apparition semblait salvatrice, pour l’autre, ma présence était sans doute semblable à un vulgaire caillou dans sa chaussure, et il ne retint d’ailleurs pas la grimace lorsque nos regards vinrent à se croiser. Je ne peux pas me tromper. me répétais-je. Un mantra qui m’aidait alors que j’outrepassais les règles de l’hôpital. « Je vous laisse voir avec ma collègues pour remplir certaines formalités, et je reviens tout de suite après. » Sans plus attendre, je repartais dans une nouvelle quête. Une mission bien vite remplie lorsque je mis la main sur un fauteuil roulant que j’amenais jusqu’à l’entrée. « Est-ce que l’on vous a tout expliqué ? Avez-vous des questions ? » Mais elle n’eut pas besoin de parler alors que ses yeux s’arrondirent devant le handicap que je lui imposais. « Ne vous en faites pas, c’est une simple procédure, lorsque vous êtes hospitalisé vous ne devez faire aucun effort, question de sécurité. » Je vis l’ombre passer dans les perles noires de mon opposant, et j’attendais une réplique, une quelconque réflexion, mais la présence de l’infirmière semblait supplanter l’envie d’une invective à mon encontre. « Si vous voulez bien vous asseoir, je vais vous conduire à votre chambre. » Celle que j’identifiais d’un coup d’œil sur le registre.

Et de nouveau, j’arpentais les longs tunnels blancs de l’hôpital, sous la surveillance serrée de l’homme qui marchait dans mes pas. J’ignorais s’il s’assurait uniquement des bons soins qui seraient prodigués à sa femme, ou si seulement il tenait à garder le contrôle et l’ascendant sur la brune dont les épaules contractées trahissaient son angoisse. Mais si je voulais lui souffler quelques paroles rassurantes, je n’en fis rien. Me contentant simplement de la faire traverser les immenses ailes du bâtiment pour enfin pousser la porte de sa chambre pour les deux jours à venir. « Prenez vos aises, j’imagine que vous n’aviez pas prévu de rester, mais compte tenu des résultats de votre radio, de vos côtes cassées et des hématomes… il est plus prudent de vous garder en observation quarante huit heures. » J’exagérais volontairement les côtes cassées en espérant qu’il ne réagisse. Comme une preuve. Comme un aveu… Mais rien. Il restait impassible, les sourcils froncés alors qu’il détaillait la pièce. « Où est-ce que je dors ? » Sa question me prit de court, et me m’obligea une nouvelle fois à lancée l’offensive. « Je suis désolé, nous n’avons plus de lits d’appoint. Mais vous pourrez revenir demain dès neuf heures ! » arguai-je d’une moue faussement compatissante. « Vous pouvez vous installer, les infirmières de garde vont prendre le relais. » Presque satisfait, je lui offrais un dernier regard avant de disparaître. Il ne pouvait ainsi ni objecter, ni même réclamer quoi que ce soit, et au travers de cette fausse promesse, je lui garantissais une équipe uniquement féminine pour veiller sur sa possession. Mais était-ce suffisant ? L’intellect aurait-il raison de mes belles paroles ? Je l’ignorais, et tout ce que j’espérais, c’était ne pas retomber sur lui lorsque je pousserais la porte bien plus tard cette nuit là…

J’avais laissé les secondes, les minutes, et même les heures s’écouler. Je m’étais laissé happé par le travail, les patients, les dossiers à remplir, mais je refusais les interventions d’urgence. L’esprit préoccupé par celle que j’avais isolée, ou du moins je l’espérais. La lune était haute dans le ciel lorsque je décidais d’enfin revenir sur mes pas, et de faire pivoter en silence le battant de sa demeure éphémère. « Bonsoir. » tentais-je. Seule, ses yeux semblaient résister obstinément à la fatigue et se tournèrent vers moi aussitôt avais-je passé l’embrasure de la porte. « Je m’excuses de vous déranger, je peux repasser plus tard si vous le souhaitez. »



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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Mar 11 Fév - 18:13
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Sous le velours de ta peau marquée
Seo Joon  :heart:

Les yeux se levant vers le ciel l'espace d'une micro-seconde, j'essayais au maximum de garder contenance face à cette situation. De toute façon que pouvais-je bien dire. J'étais gênée, oui, jalouse? Non, plus maintenant. Mais je le fus effectivement pendant un temps. Malgré les coups, malgré la peine, j'ai continué à l'aimer tellement longtemps.. J'ai espéré qu'il changerait, et finalement tout ceci n'était que des illusions que je me faisais, sachant très bien que jamais les choses n'iraient en s'améliorant. Bien au contraire. Et je ne savais pas ce qui me faisait l'aimer malgré tout. C'était ridicule. J'étais ridicule. Un jour j'ai compris, cet amour irrationnel que je lui portais était bel et bien définitivement parti pour ne laissé place qu'à de la peur et à de la haine. Il avait tout fait pour que ça arrive et n'avait jamais cherché à arranger les choses par n'importe quelle manière que ce soit. Le pire, c'est qu'il ne me voulait que pour lui, sans le moindre partage, mais que lui cette notion lui fût totalement étrangère. Même s'il a toujours nié, je savais qu'il m'avait déjà trompée, et plus d'une fois. Je suppose que j'avais encore un bel exemple devant moi du pouvoir qu'il pouvait avoir sur la gent féminine. Cette jeune infirmière avait les yeux qui brillaient presque, même si elle essayait de rester professionnelle, après tout elle était quand même en compagnie de la femme de l'intéressé, ça peu mettre des barrières, sauf si on est vraiment très libérée. En tout cas je voulais qu'il arrête, simplement. Je voulais que le médecin revienne rapidement, qu'il me dise ce qu'il en est et que l'on puisse rentrer rapidement. Je commençais a être fatiguée, il faut dire que le temps passant, les douleurs se réveillaient et je subissais les contre-coups du stresse même s'il ne m'avais pas encore quitté. Je fus surprise d'entendre l'infirmière me dire qu'en réalité je ne rentrais pas, et qu'au contraire j'allais rester ici pendant deux jours pour une hospitalisation. "Pardon?" Fut le simple mot que Jae Sun put prononcer, sûrement sous le choque de la nouvelle. Il allait devoir passer presque deux jours sans son punching-ball attitré. Bon je savais qu'il me rendrait visite mais vu ses horaires de travail je risque d'avoir pas mal la paix. Étrangement, je sentais mon coeur s'envoler de joie, et je dû me retenir de ne pas sourire. C'est tout bête mais me retrouver éloignée de lui pendant un temps me faisais le plus grand bien au moral, même si lui je pouvais le sentir bouillir.

Le médecin finit par revenir une première fois, nous intiment à remplir quelques papiers et formalités administratives. Ce que je fis rapidement, sous la supervision de mon cher mari adoré. Et finalement je vis arriver un fauteuil roulant, ce qui me laissa un peu perplexe. Je pense qu'il le compris et m'assura que ce n'était qu'une simple procédure de sécurité. Il faut dire que je m'étais pas non plus cassée une jambe, donc cela ne me semblait pas très logique mais bon, qui suis-je pour juger le protocole d'un hôpital? Je m'installais donc dans le fauteuil, ne pouvant m'empêcher de me sentir gêner d'être un fardeau pour ce pauvre médecin, adorable, qui s'occupait de moi depuis notre arrivée. Nous arrivâmes finalement à ce qui me semblait être la chambre dans laquelle j'allais séjourner. Je me levais donc une fois dans la pièce, m'inclinant légèrement devant le jeune soignant pour le remercier de nous avoir accompagné jusqu'ici. Mon mari de son côté ne perdait pas le nord et demandait déjà où est-ce qu'il allait pouvoir dormir. Je me giflais alors mentalement d'avoir cru que j'allais pouvoir avoir un peu de tranquillité et de repos loin de lui et de son aura oppressante. Je sentis à nouveau mon coeur se serrer et le stresse m'envahir lorsque finalement, mon sauveur intervint. Plus de lit d'appoint, pas de place pour lui, Merci... Je me retenais encore une fois de ne pas sourire, et me contenta de jeter à mon mari un regard feignant comme je le pouvais la tristesse de devoir le quitter.. Alors qu'il n'en était rien. " Ça ne me plaît pas de te laisser ici toute seule. Et puis ce médecin là.. Je le sens vraiment pas. Il a une tête qui ne me reviens pas du tout ! " Je lui souriais légèrement, venant me serrer contre lui dans un geste d'une fausse affection que j'avais apprise à jouer parfaitement. " Ne t'inquiètes pas, il te l'a dit, ce sont les infirmières qui vont s'occuper de moi à partir de maintenant. On ne le reverra plus. " qui sait...

Jae Sun avait mis un temps fou à partir, un temps qui me sembla durer des années. Il fallut que l'infirmière de garde lui demande trois fois de quitter la chambre pour qu'il daigne enfin s'en aller. Une fois fait on me donna un habit d'hôpital à enfiler, ce que je fis non sans prendre une douche au préalable. Et pour la première fois depuis longtemps, je me sentais apaiser, l'espace d'un instant. Je savais qu'il n'était pas là, derrière la porte, à guetter ma sortie pour X ou Y raisons. Je savais que lorsque je franchirais cette porte à nouveau, je serais seule, et ça m'enchantais, enfin en partie. Je souffrais également de la solitude au quotidien. Même si j'avais quelques connaissance je n'avais pas beaucoup de moment pour pouvoir m'échapper et les voir. Quant à la famille, je n'en avais plus, il ne me restait que lui... Mais être seule était toujours une meilleure perspective que d'être en sa compagnie. La soirée avança et j'eu même le droit à un repas qu'une infirmière m'apporta gentiment. Plus tard dans la soirée je regardais la télévision afin de me divertir un peu, mais mon esprit était occupé à scruter mon téléphone. Effectivement, Jae Sun ne me laissait pas en paix une seconde, m'envoyant des messages inlassablement. J'éteignais le moniteur et finit par m'asseoir, jambes croisées, répondant au cinquantième message de la soirée qu'il m'envoyais. Je soupirais, si encore je savais qu'il voulait s'assurer que j'aille bien, je répondrais volontiers à ses demandes. Mais je savais que ce n'était qu'une surveillance maladive dû à son trop grand besoin de possessivité. D'ailleurs, il me posa au moins quatre fois la même question "Est-ce que ce médecin bizarre est revenu te voir?" Non... Et puis il n'avait rien d'étrange. Il avait été très gentil et avenant, il avait l'air d'être quelqu'un de bien, alors c'est quoi son problème à la fin. Excédée, je décidais de couper mon téléphone et je l'envoyais valser au loin sur une chaise près du lit, je ne pouvais plus le voir pour ce soir. J'en subirais sûrement les conséquences demain, mais pour le moment c'était trop. Je changeais de position, m'allongeant sur le dos, regardant le plafond. Il était tard, mais mon esprit était trop tourmenté pour trouver le sommeil, même si mon corps, lui, devait le réclamer.

Soudain, le battant de la porte s'ouvrit, et je pus entrevoir une ombre. Je me relevais assez rapidement, entendant une voix d'homme que je reconnu presque immédiatement. "Non vous ne me dérangez pas du tout." Lui répondis-je simplement. Il était là, Il était revenu. Allez savoir pourquoi, mais ça me faisais plaisir de le voir ici, même si j'étais plus que surprise. "Il y a un problème peut-être? L'infirmière m'a dit que personne ne passerait avant demain matin pour les contrôles." Est-ce que j'étais vraiment en train de lui sourire là maintenant? Allez savoir pourquoi, mais il avait un effet rassurant sur moi.


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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Mer 12 Fév - 23:43
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Sous le velours de ta peau marquée
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Je pensais la trouver endormie, ou tout du moins somnolant après avoir été autant éprouvée. J’avais la conviction que cette hospitalisation soudaine et forcée pouvait lui être salvatrice. Un pressentiment, rien de plus, mais avais-je eu raison ? Ignorant tout de ce qui faisait son quotidien, loin de ne serait-ce qu’imaginer ce qu’elle pouvait vivre, je m’imposais en sauveur mais en étais-je ne serait-ce que l’ombre ? Alors j’agissais, à l’encontre des principes et des procédures de l’hôpital. Au nez et à la barbe de mes supérieurs, imbu de ce pouvoir qui me permettait de venir en aide aux plus démunis. Mais avait-elle seulement besoin d’une aide quelconque ? Je faisais fi de ma conscience, et m’avançais vers elle en m’assurant de ne pas plus outrepasser les quelques droits déjà bafoués. La négation s’échappa de sa gorge, et me poussa à m’approcher un peu plus. Je savais parfaitement pour quoi j’étais venu, aussi m’attelais-je à ouvrir les tiroirs pour en sortir le nécessaire. Aiguille, tube, garrot, une prise de sang sans doute inopinée, mais après tout, pourquoi s’arrêter alors que je violais déjà le règlement de l’hôpital ? « Aucun problème ! » répondis-je. « Les infirmières ne repasseront pas effectivement, mais je ne vous embêterais pas longtemps, juste une prise de sang puis vous poser un cathéter, et je vous laisserais vous reposer. » ajoutais-je. Je vis son regard s’arrondir tandis que je préparais le matériel encore stérile. L’inquiétude effleura ses traits, et je m’empressais alors de la rassurer. « La prise de sang c’est uniquement pour vérifier que tout va bien, que vos paramètres son normaux, c’est uniquement pour que l’on puisse compléter votre dossier médical et ainsi parer à toute éventualité à venir. Le cathéter… » désignais-je. « Ce sera pour un cocktail de vitamine, ça vous aidera à cicatriser un peu plus vite, vous avez de larges hématomes, ça demande à votre corps de travailler plus que la normale… » Je dispensais mes explications comme à une enfant, et je me consternais moi même de réagir ainsi.

Disposant le matériel médical sur la tablette qui ornait le lit, je décidais de prendre place sur le matelas, juste à son côté avant de lui demander son bras qu’elle me concéda qu'après une légère hésitation. Du bout des doigts, j’examinais l’épiderme à la lumière du néon aveuglant. Je fis courir mes paumes jusqu’à son coude pour découvrir là encore quelques bleus. Le velours d’une peau marquée par la violence. Mais je ne m’arrêtais pas qu’à ce membre qu’elle m’offrait, et vins saisir l’autre pour lui administrer le même examen. J’y fis couler mon regard pour en détailler chaque centimètre. J’aurais voulu me tromper. J’aurais voulu avoir tort, mais la trace de ses doigts s’était imprimée avec tant de force sur son muscle qu’il était impossible d’en venir à un autre diagnostic. Concentré, je n’oubliais pourtant pas la brune qui retenait sa respiration. Sa poitrine avait cessé de se soulever et je sentais ses yeux figés sur moi. Ce ne fut que lorsque je délaissais ses bras, lorsque je relevais la tête et que je croisais ses perles sombres que je compris. Ses pupilles dilatées criaient, hurlaient toute l’aide dont elle avait besoin. Elle me paralysait de son appel silencieux, et je ne parvenais pas à me défaire de cette aide muette qu’elle réclamait sans ne dire mot. Là, se reflétait son âme torturée. Mais avait-elle seulement été écoutée ? « Désolé, je vais vous faire la prise de sang. » Je m’arrachais avec douleur à sa détresse sans même lui souffler que je venais d'en être témoin, et ce fut avec des gestes lents, doux, précautionneux que je lui subtilisais quelques larmes écarlates. Je prenais garde à ne pas lui infliger plus de douleur qu’elle n’avait déjà subit. « Je vais poser le cathéter, c’est un peu plus désagréable que la prise de sang, je m’en excuse d’avance. » expliquais-je. Et dans des gestes toujours plus mesurés les uns que les autres, je m’astreignais à lui imposer cette nouvelle intrusion à son poignet. « Et voilà » lâchais-je. Sous la pulpe de mon pouce, je lissais le plastique qui maintenait le cathéter en place, sans pour autant parvenir à la relâcher. Je voulais que par ce contact, elle se sente en sécurité, qu’elle comprenne qu’elle pouvait avoir des alliés, qu’elle sache que j’avais compris et qu’il n’y avait nul besoin de mots pour appeler à l’aide. Je voulais lui faire comprendre, que durant ces deux jours, elle n’aurait qu’à appuyer sur un bouton pour que l’on vienne s’occuper d’elle… mais à nouveau, j’outrepassais mes droits, et me relevais comme un ressort trop tendu. « Je vais envoyer votre analyse, et je reviendrais plus tard avec un cocktail sur mesure. » Avec douceur, je reposais sa main sur le matelas et lui redonnais un peu plus d’espace pour respirer, pour se reposer. Mais avant de quitter la chambre, je me retournais une dernière fois. « Je reviens plus tard mais… si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à utiliser la sonnette. D’accord ? » insistais-je.


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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Jeu 13 Fév - 17:33
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Seo Joon  :heart:

Je vis tout son attirail qu'il trimbalait avec lui et ne pu retenir une grimace. Le fait est que, s'il y avait bien quelque chose que je détestais, c'était les aiguilles. Ironique venant de quelqu'un qui subissait des violences bien plus douloureuse qu'une simple piqûre, mais c'était pourtant le cas. Je regardais donc mon très cher médecin, l'interrogeant du regard. Était-ce bien nécessaire? C'est ce que j'avais envie de lui demander de façon très insistante, mais je n'avais pas envie de faire ma chochotte et encore moins de l'enquiquiner avec quelque chose d'aussi futile qu'une peur irrationnelle des aiguilles. Il me demanda donc mon bras, et c'est, plus qu'hésitante, que je lui donnais. Je ne pensais même plus aux multitudes de petits bleus par-ci par-là qu'il aurait pu y trouver, j'avais déjà presque les yeux fermé, comme si j'attendais un châtiment... Qui ne venait pas d'ailleurs. J'ouvrais donc un œil pour constater qu'il était en train d'examiner mon bras, d'une façon plus que poussée. Je me sentis mal à l'aise au moment où son regard se posait sur les autres bleus qui se trouvaient sur ma peau. Décidément... Et encore, il n'avait pas vu le reste de mon corps, je pense que je lui ferais peur, sincèrement. L'autre jour, après avoir pris un bain, j'avais pris quelques secondes pour regarder mon corps dans le miroir avant de me rhabiller et vraiment.. Je m'étais fais peur à moi-même. J'avais du mal à regarder mon reflet depuis. J'ai de plus en plus de mal à supporter tout ceci de manière général de toute façon... Je me reconcentrais sur la scène qui se déroulait devant moi. J'aurais voulu tirer mon bras pour l'empêcher de voir tout ceci, pour ne pas être plus témoin de cette situation dégradante et sans issus, mais je n'y arrivais pas. Et c'est ainsi que je sentis un frisson me parcourir alors que la chaleur de ses mains contrastait avec la froideur actuel de ma peau. Je pus à nouveau contempler les vestiges d'une violence non loin, je ne m'étais même pas aperçu qu'avec son geste brusque de tout à l'heure il avait pu me marquer autant. Je ris intérieurement en pendant à ce que mon mari m'aurait dit: "De toute façon t'as une peau qui marque pour un rien." Ah je l'avais entendu maintes fois celle-là aussi. Toute excuse était bonne à prendre, ça prouvait encore une fois que c'était de ma faute et non de la sienne je suppose. Je me contentais de contempler mon interlocuteur, alors qu'il avait l'air perdu dans ses réflexions. Mais une chose était sûr, il avait compris. Au moment où il m'a regardé, au moment où nos regards ce sont croisés, j'ai su. Mon secret n'en était plus un. Et face à ses prunelles qui me transperçais, je ne pouvais mentir, mes yeux me trahir, comme l'appelant à l'aide, alors qu'il était bien le seul qui m'avais aidé jusqu'à maintenant.

Il fut le premier à s'arracher à notre échange de regard si... Prenant, je m'en voulais de me laisser si facilement déstabiliser par lui. Mais plus le temps de réfléchir, je retenais littéralement ma respiration alors qu'il pratiquait la prise de sang sur mon bras. Il eu la délicatesse de la faire avec tellement de douceur que je sentis presque rien, ce qui eu le don de m'apaiser un peu avant la suite des événements. C'était au tour du cathéter, et là par contre j'ai cru que j'allais m'évanouir. Je ne dis rien, je reste concentrer, je ne fais pas la chochotte, je respire 1, 2, 1, 2... La douleur fut un peu plus vive, mais à nouveau il avait des gestes très précis et sans aucune brusquerie, ce qui me permis de garder conscience, alors qu'en temps normal il aurait peut-être fallut m’aérer pour ne pas que je perde conscience. Malgré mon trouble, je remarquais qu'il mit du temps à me relâcher, et je ne su trop pourquoi, lorsque je croisais son regard à nouveau, une grosse vague d'émotion m'envahis. Je sentais qu'il était de mon côté, qu'il était là pour m'aider, et qu'il avait d'ailleurs fait tout ça pour ça, trouvant même un faux prétexte pour ne pas que mon mari puisse rester à mes côté. Je ne réagis pas tout de suite lorsqu'il se releva. J'avais le regard perdu dans le vide, fixant cette même place qu'il venait de quitter il y a à peine une seconde. Et avant que je ne puisse le réaliser, il était déjà loin de moi, à la porte. Que venait-il de me dire déjà? Je n'entais qu'à moitié, toujours perturbés par cette échange que l'on venait d'avoir. Et là, sans crier gare, sans que moi-même je ne comprenne ce qui m'arrives, Je me levais. " Attendez..." Et alors qu'il se retournait, je couru vers lui et l'enlaça, enserrant sa taille de mes bras, posant ma tête contre son torse. "Merci..." Fut les simples mots que je réussis à prononcé. Le fait que quelqu'un me voyait enfin, dans ce monde où je n'étais devenu qu'un fantôme errant, ça m'avais tellement touchée que je ne pu retenir ce geste. Au bout de quelques secondes, je réalisais ce que j'étais entrain de faire. Je m'écartais donc de lui rapidement, gênée, les joues rosis, mais essayant de sourire pour que ça passe inaperçu. "Excusez-moi, vraiment. J'ai tendance à être quelqu'un de trop expressif. Imaginez ce que je ferais au chirurgien qui me sauverais la vie. " J'essayais de rire de ma bêtises pour masquer ma nervosité, j'essayais aussi de détourner mes propos. Ahh mais qu'est-ce qui m'avais pris de faire une chose comme ça j'vous jure. "On se revoit tout à l'heure alors... Avec mon super cocktail. " Eh oui j'essayais de détourner l'attention comme je pouvais de ma bêtise.


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