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Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3

Lee Seo Joon
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Lee Seo Joon
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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Ven 14 Fév - 21:08
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Sous le velours de ta peau marquée
Mi Nah  :heart:

J’avais pris soin de ne pas être brusque, de ne pas heurter davantage sa peau maquillée de bleus. Je m‘étais montré précautionneux autant que je le pouvais, et pourtant, je craignais qu’elle ne garde les vestiges de ces examens que je lui imposais. C’était absurde, mais je ressentais cette boule en plein milieu de ma gorge qui me poussait à me montrer bien plus prudent que d’ordinaire. Elle restait là. Lourde, elle refusait pourtant de quitter mon cou. J’avais la sensation de manquer quelque chose, de pouvoir faire bien plus… mais quoi ? La fiole de son ADN gisait entre mes doigts et je repartais avec tout le matériel que j’avais amené, l’esprit à l’affut. Je comptais lui laisser prendre du repos, qu’elle puisse ainsi se retrouver seule et souffler, loin de son bourreau, loin de son enfer. Un cauchemar dont j’étais loin de m’imaginer à quel point il était terrifiant… J’allais tourner la poignée, retrouver mes autres malades et m’occuper des dossiers qui attendaient en pile sur mon bureau. J’allais sortir jusqu’à ce que je ne sois interrompu par sa voix. Elle brisa le silence, et j’eus à peine le temps de me retourner que je la vie s’élancer hors de son lit pour m’enlacer. De ses bras frêles, elle enserrait ma taille et je fus frapper par ce dont je n’avais pas encore pris la mesure. Elle n’atteignait pas mes épaules, de sa petite taille, elle m’apparaissait encore plus fragile tandis qu’elle m’étreignait. Mais je fus incapable de répondre à cette étreinte. Les mains levées, comme si la toucher signifiait m’impliquer d’avantage, mais j’étais loin, bien loin d’imaginer que je ne pourrais plus revenir en arrière. Je venais de rencontrer mon destin, sans même le savoir, et ce fut un véritable crève cœur que de la voir s’accrocher à moi sans ne pouvoir y répondre d’une manière ou d’une autre. J’ignorais si, de cette façon, elle pouvait sentir mon cœur cogner contre mes côtes, il frappait avec force toute la douleur que j’avais pu lire dans ses yeux, toute la haine que je pouvais porter à ceux qui se sentaient trop puissant, ceux qui marchaient sur les autres sans sourciller. Ceux qui frappaient sans s’arrêter. Je les haïssais. Puis un mot soufflé, une gratitude que je n’avais pourtant pas l’impression de mériter. Après tout, je n’avais rien fait, rien qui puisse la sortir de son calvaire. Une hospitalisation ? Quelle blague ! Un maigre répit, car après ce laps de temps, qu’adviendrait-elle ? Et après la reconnaissance, le pardon. Elle se cachait derrière un brin d’humour qu’elle maniait maladroitement, mais auquel je répondis d’un sourire bienveillant. « Faites attention, je suis aussi chirurgien… » plaisantais-je. Les mots m’avaient échappé sans que je ne puisse les retenir, et je me demandais ce que j’avais pu vouloir sous entendre. Crétin me fustigeais-je intérieurement. Et sans plus attendre, je quittais la chambre en même temps qu’elle regagnait son lit et prenais soin de refermer la porte sans bruit avant d’y coller mon front. Derrière l’opaque de mes paupières, était figée l’image de ses yeux agrandis par la peur, le soulagement et l’inquiétude. Autant d’émotions qui s’entremêlaient alors que je venais de percer son secret. Mais en était-ce seulement un ? Avait-elle déjà appelé à l’aide ? L’avait-on ignoré ? Ou avait-elle seulement décidé de garder le silence de cet amour qui l’assassinait lentement ? Le soupire m’échappa, et je décidais finalement de retourner à mon devoir.

Peu importait le nombre de patients. Peu importait leurs sourires, leur bonne humeur, mon esprit était resté à un seul et même endroit depuis plusieurs heures. Sur l’horloge, l’aiguille continuait sa course folle jusqu’à ce que mon téléphone ne sonne finalement. « Seo Joon, j’ai les résultats ! Je te prépare le culot et tu pourras passer le chercher d’ici vingt minutes ! » À cette annonce, je ne pus retenir le sourire d’étirer mes lèvres, un soulagement bienvenu alors que l’octogénaire qui me faisait face en était témoin malgré lui. « Et bien jeune homme, si vous souriez un peu plus de cette façon, je suis sûr que vous feriez un malheur ! En mon temps, moi aussi je les faisais toutes fondre ! » Sa phrase m’arracha un rire amusé. « Je n’en doute pas une seconde ! Et que me conseillez vous pour avoir du succès ? » Je ne faisais que la conversation, une discussion banale et sans conséquence qui replongeais l’aîné dans des souvenirs chaleureux. Mais vint le temps de quitter sa compagnie agréable pour être appelé ailleurs. Sur mon chemin, mon cœur léger s’alourdissait à mesure que j’approchais de sa chambre. Ce n’était pas de la voir, mais plutôt de poser à nouveau les yeux sur la souffrance de son quotidien. La poche de plastique reposait sans vie dans mes mains, attendant patiemment son heure de gloire. En poussant la porte, je ne fus cependant pas étonné de découvrir qu’elle avait succombé à l’appel de Morphée. Là dans la pénombre, ses traits étaient détendus. Elle ne ressemblait plus du tout à la femme qui était arrivée quelques heures plus tôt, et paraissait bien plus jeune loin de son tortionnaire et de la peur qui l’avait animée jusqu’à cet instant. Prudemment, j’avançais pour suspendre le culot à sa tige de métal, mais abandonnais l’idée de la réveiller pour le lui connecter. Et ce fut presque en retenant mon souffle que j’allais faire demi-tour et retourner à l’agitation silencieuse des couloirs de l’hôpital endormi. Mais ce fut aussi à cet instant précis que je sentis une main sr refermer sur la manche de ma blouse, me faisant sursauter au passage, et je vis ses deux perles dardées sur moi. « Je suis désolé, je ne voulais pas vous réveiller… » murmurais-je.



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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Ven 14 Fév - 23:22
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Sous le velours de ta peau marquée
Seo Joon  :heart:

Est-ce que j'avais vraiment fait ça? Est-ce que j'avais vraiment eu la bêtise de faire ça? Sérieusement? Est-ce qu'il est trop tard pour feindre la démence ou la schizophrénie? C'est n'importe quoi Mi Nah, vraiment.... Il faut vraiment que j'arrête d'être aussi émotive et d'agir comme ça sur des coups de tête. Il n'avait pas l'air de m'en vouloir, et sa remarque sur le fait qu'il était également chirurgien me fit rire également, a savoir si je devais y voir un sous-entendu ou pas... Ou pas, arrête Mi Nah ne commence pas comme ça. Non restons calme. Voilà il est parti c'est bon. Je couru vers mon lit et me jeta sur ce dernier, lâchant un "aïe" au passage, oubliant presque mes côtes qui en avaient pris un sacré coup il y a quelques heures maintenant. M'allongeant finalement sur le dos, les yeux rivés vers le plafond, je réfléchis un instant... Avant de prendre l'oreiller que je mis sur mon visage pour crier de temps en tapant des pieds, tellement gênée et fatiguée de ma propre bêtises. C'est bon ce moment allait me hanter pour, au minimum, le reste de mon séjour ici. Restant un petit moment sous mon oreiller, je me dis que si je mourrais étouffée là-dessous je n'aurais pas à subir la gêne de le revoir lorsqu'il passera m'apporter les vitamines dont il parlait tout à l'heure. Je finis par sortir de là-dessous afin de retrouver l'air libre et respirer à nouveau tout en m'asseyant. Bon Mi Nah, voit les choses de façon positive, il ne t'a pas rit au nez, il ne t'a pas non plus jeté comme une malpropre, il n'a.. Rien fait tout simplement, en même temps j'ai le don de prendre les gens par surprise. Qu'aurait-il bien pu faire? M'enlacer en retour? HA.. Non, arrête d'avoir des idées comme ça dans la tête s'il te plaît, ça commence comme ça après tes pensées partent en sucette, non non et non. Et voilà, un homme est sympa avec moi trente secondes et j'en fais tout un patacaisse, c'est bien pour ça que j'en suis dans cette situation actuellement. Alors maintenant Mi Nah tu te calmes, tu gardes tes mains et tes yeux dans tes poches, tu dis bonjour aurevoir ET TU TE CALMES. Je posais la main sur mon coeur qui s'était mis à battre plus vite, afin de le calmer. Je me mis alors à penser à celui qui me servait de mari.. Étrangement ça avait le don de me calmer instantanément. Je jetais un œil vers l'endroit où j'avais jeté mon téléphone précédemment. Mes pieds touchèrent de nouveau le sol, et je m'avançais jusqu'à la chaise, approchant ma main de ce maudit appareil téléphonique.. Pour finalement retenir mon geste et revenir sur mes pas. Non, je ne voulais pas lire ses messages qui devaient être menaçant étant donné que j'avais coupé mon téléphone depuis bien trop longtemps à son goût. Tant pis, j'en assumerais les conséquences demain, car je savais qu'il y en aurait.


Le fait est que ce soir j'étais torturée de tous les côtés, aussi physiquement que psychologiquement, et là encore de différentes manière. Et pourtant, Dieu seul sait comment je réussis à trouvé enfin le sommeil. Compter les moutons ça a dû aider, surtout au bout du 4512 èmes. Oui, le berger dans ma tête a un très grand troupeau. Et en réalité, j'aurais mieux fait de rester éveillée et de ne pas forcer le sommeil, car la première partie de ma nuit fut agitée.. Même très agitée. Au lieu d'avoir des rêves pleins la tête ce sont les cauchemars qui s'y sont installée sans demander d'entente préalable. Et comme dans la plupart de mes rêves les plus effrayants, c'est SON visage que je voyais. Il me poursuivait, pour la plupart du temps, et moi j'avais un mal fou à lui échapper, manquant parfois de peu de me faire tuer... Je ne sais pas si ses rêves avaient le don de refléter une certaine réalité, ou de me mettre en garde contre le futur sombre qui s'annonce, tout dépend de l'interprétation. En tout cas ce qui était sûr, c'est que l'ombre de celui que j'étais censé aimer et qui devait me protéger, hantais sans relâche mes jours et mes nuits, mais jamais pour de bonnes raison... Le fait est que, plus la nuit avançais, plus je me sentais mal, angoissée et perdue. Soudain, alors que je courais pour la énième fois, essayant de me cacher de mon poursuivant, j'entendis un bruit, et une aura chaleureuse parvint jusqu'à moi. Je me réveillais presque brusquement, mais le sommeil étant trop fort sur mon subconscient actuellement, j'étais plutôt dans un état de mi-conscience. Je m'agrippais à cette aura brillante et lumineuse qui semblait être venu pour sortir des ténèbres. Non... Elle ne pouvait pas partir. " Non, reste avec moi... S'il te plait... " Presque plaintive et rempli de désespoir, ma voix devait refléter à la perfection ce que je ressentais actuellement. En réalité ce que je prenais pour une aura protectrice était enfaite ce pauvre médecin qui n'avais décidément pas de chance d'être tombée sur une patiente comme moi.. Je lui agrippais la manche tellement fort.. Comme l'on pourrait s'accrocher à une bouée de sauvetage en pleine mer. " Ne pars pas... " Ma tête, qui s'était légèrement relevée afin de l'empêcher de partir, se reposa doucement sur l'oreiller, mes yeux se fermant à nouveaux.  Ma main, quant à elle, resta fermement accrocher au vêtement du jeune homme.

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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Mer 19 Fév - 21:47
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Mi Nah  :heart:

Minutieux, précautionneux, j’avais pris soin de ne faire aucun bruit, de ne pas la déranger dans le sommeil qui devait terriblement lui manquer. Du bout des doigts je jouais avec le plastique pour le ficher sur la tige en métal, pour retourner ensuite à d’autres patients, mais ce fut à cet instant précis que sa main s’accrocha à la manche de ma blouse. Dans la pénombre de sa chambre, je pus voir son regard tourné vers moi, et ce que j’ignorais encore, c’est qu’elle était toujours plongée dans son repos, sourde à mes excuses. Des iris assoupies que je ne pu voir que brièvement avant que ses paupières ne chutent pour les couvrir, mais toujours à sa merci. Ses doigts refusaient de céder, agrippés au coton immaculé pour ne plus le laisser s’échapper. Je restais immobile, pensant que Morphée la rappellerait à elle et qu’ainsi elle lâcherait prise. Mais c’était sans compter sur les mots qui parvinrent à filtrer ses cordes vocales endormies. Une supplique déchirante, bouleversante. Un appel à l’aide que je prenais de plein fouet. Restes… Mon cœur souffrait soudainement de cette plainte douloureuse. Ne pars pas… Je ne savais à qui elle était destinée, et j’espérais que peut être, elle pouvait trouver son destinataire. Les yeux rivés sur elle, je ne cherchais pas à me défaire de son emprise et me contentais ainsi de la détailler. La commissure de ses lèvres tressaillait sous la peur, ses sourcils se froncèrent avant de se relâcher subitement, ses paupières se plissèrent sous l’effort et sa mâchoire se serra brusquement. J’étais témoin malgré moi d’un nouveau pan de sa détresse. L’avait-elle dévoilée à quelqu’un ? Étais-je le seul à comprendre ce cri de désespoir ?

J’aurais sans doute dû partir, lui faire lâcher prise et retourner à ma vie… j’aurais dû… Mais au lieu de ça, j’attrapais le dossier de la chaise non loin pour la rapprocher et m’y installer. Je redoutais de la laisser seule avec ses démons et ses cauchemars. Visiblement, ils la suivaient jusque dans son subconscient. J’appuyais alors mes avant-bras sur le matelas, lui laissant ainsi tout le loisir de conserver le bout de ma manche entre ses doigts, approchant ma main libre de son visage. À quelques centimètres seulement, je retins mon geste. Étais-je en train d’outre passer à nouveau mes droits ? Abusais-je de la situation ? Si mon supérieur entrait à cet instant… comment lui expliquer mon geste… J’étais perdu, partagé entre la conscience médicale et les sentiments d’un jeune homme qui ne pouvait décemment pas abandonner une femme qui ne demandait qu’à être protégée. Alors, j’achevais mon geste, ma paume vint se poser au sommet de son crâne et du bout des doigts je faisais danser quelques mèches brunes. Je redoutais de venir ainsi troubler son sommeil, mais contre toute attente, j’eus droit à un soupir avant que je ne puisse remarquer ses muscles se relâcher un à un. La tension retomba et son corps sembla enfin cesser de lutter contre son monstre invisible. « Vous pouvez dormir, il n’est pas là… » murmurais-je. Je voulais seulement la rassurer, la soulager. Mais ses doigts restèrent fermement accrochés, si bien qu’elle m’arracha un sourire sans même le savoir. Je constatais la force dont elle pouvait faire preuve, une poigne qui trahissait néanmoins sa fragilité.

Depuis mon observatoire, je l’examinais. Elle était tellement différente, j’ignorais en quoi, mais j savais seulement qu’elle l’était. Et je ne pus m’empêcher de penser à une autre brune, une autre demoiselle en détresse. Qu’avaient-elle en commun ? Des cauchemars… des démons… des peurs enfouies et qui ne se dévoilaient que rarement… hormis la psyché… elles ne se ressemblaient pas. Sawan était grande, là où ma patiente peinait à atteindre mes épaules. Sawan se jetait souvent dans mes bras, peut être était-ce là un point commun… Mon esprit cherchait, sondait et partait en quête de réponse. Comment venir en aide à une femme ? Il suffisait de faire rire Sawan, mais dans son cas à elle ? Je divaguais, lentement gagner par la fatigue, cherchant une idée pour qu’à son réveille, elle ne soit pas victime d’une angoisse impromptue. Je cherchais… une main prisonnière tandis que l’autre glissait sans sa chevelure. Et doucement, je me penchais sur le matelas, le poids du sommeil appuyant sur mes épaules jusqu’à ce que finalement je n’ose poser la tête. Une erreur que je n’eus pas le temps de regretter sur l’instant alors que mes yeux ne se fermaient. Juste une minute… pensais-je. Une minute qui se transforma finalement en plusieurs heures. Je sombrais dans une léthargie que j’accueillais à bras ouvert, un repos durant lequel j’obligeais mon subconscient à travailler. Dans les méandres de mon inconscient, je partais en quête de ce que je pouvais lui offrir, pour l’aider… pour la libérer. Là, au beau milieu de la nuit, je m’étais invité dans sa bulle, et je m’y étais assoupi à mon tour…



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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Mer 19 Fév - 23:09
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La lumière du jour commença peu à peu à inonder la chambre de ses rayons. Il était encore tôt ce matin-là, mais déjà mes yeux commençaient à s'ouvrir. J'avais l'habitude de me lever tôt, avant mon mari afin de préparer toutes ses affaires, son repas et d'autres choses dans ce style. C'est sûrement ce qui allait Le sauver dans les instants à venir. Émergeant lentement d'une nuit de cauchemar agitée, je n'avais pourtant pas plus envie que ça de quitter les bras de Morphée. Le fait est que je me sentais bien, en sécurité, je sentais quelque chose me tenir chaud, m'apaisant l'âme et le coeur. Je ne voulais pas me réveiller complètement, je ne voulais pas que la réalité me rattrape quand l'irréel m'enveloppe d'un sentiment si agréable. Et pourtant, le moment des songes était terminé, je devais me confronter au reste du monde. C'est donc empli d'amertume que je finissais pas ouvrir les yeux, laissant mon esprit prendre connaissance un à un des éléments qui se trouvaient autour de moi. Ah oui , j'avais presque oubliée que je me trouvais à l'hôpital. Raison de plus pour traîner un peu au lit, je n'avais personne d'autre que moi à gérer aujourd'hui. Quoi que... Cette chaleur que j'avais sentie plus tôt, je la sentais toujours maintenant, même en étant éveillée. Il y avait quelque chose d'étrange. Je me rendis finalement compte que quelqu'un avait sa main dans mes cheveux. Lentement, je fis glisser ma main contre celle qui s'était glissée dans ma chevelure, et sans geste brusque je la délogeais, la ramenant contre moi. Tournant les yeux, je m'aperçus qu'elle n'appartenait à nul autre qu'à ce charmant médecin, celui qui m'avais permis de m'évader un temps de ma vie. Celui que j'avais déjà embarrassée un peu avant dans la soirée. Mais qu'est-ce qu'il faisait là? Assoupi près de moi comme ça? Je réfléchis un moment à vive allure, mais rien ne me revenais. Forcément, j'avais dû faire un truc. Le contraire n'était pas possible, il ne serait pas venu ici pour la sieste quand même !

Il me fallut un temps pour réaliser que mon autre main se trouvait au niveau de sa manche.. Bah voilà où était donc le responsable ! Je sais pas comment je m'y suis prise encore, mais le fait est que j'allais avoir une honte internationale quand il allait ouvrir les yeux à son tour. Je me gifflais mentalement de faire des choses si stupide, même si je ne savais pas encore trop ce qui s'était passé. Je devrais bouger là, maintenant, tout de suite. Mais je n'en fis rien. Je gardais sa main  dans la mienne, venant la poser instinctivement sur ma joue, profitant de sa chaleur l'espace d'une seconde, ne pouvait m'empêcher de contempler son visage. Il était vraiment très beau, sûrement le plus beau médecin qui ne s'était jamais occupé de moi. Il était jeune, mais ses traits étaient cependant mâtures, il ressemblait bien à un homme et non à un gamin. Je me perdis un moment dans sa contemplation avant de réaliser ce que j'étais entrain de faire, éloignant immédiatement sa main de moi, la posant doucement sur le lit. J'essayais de calmer les battements de mon cœur qui s'étaient de nouveau accélérés. Décidément, il me faisait vraiment agir de façon étrange et complètement imprévisible. Il fallait que je me calme, il fallait que j'arrête, vraiment. Je devais remettre les pieds sur terre, les deux et bien les encrer au sol pour arrêter de rêver et reprendre le cours de ma vie réelle dans lequel les gentils médecins sexy ne sont que des fantasmes que l'on garde dans un coin de sa tête. Il fallait que je fasse ça tient, que je le case dans un coin de ma tête et que je stoppe mes actions complètement folles en sa présence. Le pire c'est que je dis ça, mais pendant que j'étais en train de le penser, mes yeux étaient déjà repartis dans une contemplation presque admirative. Non franchement reprends-toi Mi Nah s'il te plaît ! Penses qu'une infirmière peu débarquer à tout moment et que ce charmant jeune homme risquerait d'avoir de gros ennuis si on le trouvait comme ça, entrain de dormir près d'une patiente, car mon petit doigt me disais que ce n'était pas une prestation offerte par la maison.

Après un très long moment d'hésitation, je me décidais à le réveiller. Je posais une main sur son épaule, le secouant doucement afin de le réveiller en douceur. "  Docteur Lee... Réveillez-vous... " Et alors qu'enfin il émergeai de son sommeil, je sentis la gêne m'envahir puissance mille en une fraction de seconde. J'aurais voulu me cacher dans un trou de souris, loin d'ici, très loin. Sans vraiment attendre de réaction ou de parole de sa part, je préférais prendre les devant en m'inclinant légèrement en guise d'excuse. " Je suis désolée.. Je ne me souviens pas vraiment de ce qui s'est passée cette nuit, mais j'ai encore dû faire quelque chose d'étrange n'est-ce pas? Excusez-moi vraiment je ne fais pas de choses aussi bizarre d'habitude. J'espère que je ne vous ai causé aucun ennuies ! " Je le fixais, réellement soucieuse d'avoir pu être une gêne pour lui. ll avait été si gentil et moi je le remercie en étant la patiente chiante de l'étage. Je ne sais pas ce qu'il pensait de moi, mais pour le coup cela ne devait pas être très brillant.
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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Sam 22 Fév - 22:28
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Je ne voyais rien. Je n’entendais rien. Mais je ressentais. Une chaleur qui étreignait ma main, douce et diffuse, elle caressait ma peau et je l’accueillais avec joie. Et là où tout n’était que ténèbres, elle chassa l’obscurité pour que le voile de la clarté ne se lève finalement. Et elle était toujours là, cette chaleur douce et diffuse. J’aurais voulu ouvrir mes yeux, la découvrir, mais de sa lumière elle m’aveuglait. Pourquoi ne me laissait-elle pas la voir alors qu’elle m’appelait. De sa présence, de son ardeur, et de ce rayonnement si fort qui émanait d’elle. Mais rien, rien que cet éclair, cette flamme incandescente qui brûla mes pupilles. Je fis alors tomber le rideau de mes cils et replongeais à nouveau dans cette demi obscurité, l’éclat de ce feu ne parvenant pas à disparaître. Que pouvais-je faire ? D’une main que je tendais, j’espérais pouvoir la toucher, sentir sous mes doigts la réalité que je voulais à tout prix lui donner… et sous ma paume, un instant je crus la sentir. Loin de la brûlure dont je craignais souffrir, ce fut une énergie bien plus suave qui irradiait mon épiderme. J’en appréciais le toucher volubile, je m’en nourrissais, et je chassais à mon tour les ombres d’un passé qui me rongeaient. Je m’en abreuvais jusqu’à ce que finalement, elle ne fuie. Soudainement. Brutalement. Elle s’arracha à mon étreinte et ne laissa plus que le froid, la glace de la solitude qui vint emprisonner mes membres et geler le muscle battant… Et il cessa. Un instant, un court instant seulement, il cessa de battre…

Ce fut à cet instant précis que j’ouvrais les yeux sur une pièce dans laquelle je ne pensais pas me trouver. Oubliant la visite nocturne et l’outrecuidance d’avoir osé m’asseoir à ses côtés. Le dos endolori d’une position peu confortable, j’émergeais avec lenteur pour redécouvrir le visage de ma patiente. Sa main sur mon épaule trahissait ses efforts à me tirer de mon sommeil, sans doute trop profond, et il me fallut un moment avant de me souvenir, de remettre en ordre les fragments de ma mémoire jusqu’à cet instant, et d’effacer les quelques vestiges d’un songe étrange et pourtant si puissant. « Hmmm… » fut le seul son qui parvint à filtrer mes carmines alors que je me redressais en grimaçant des courbatures d’un sommeil improvisé. Et je n’eus pas le temps de m’excuser de ma présence non désirée qu’elle me devançait. La gêne et la culpabilité la rongeait au petit matin, pour une chose dont elle n’était pourtant pas responsable, mais elle présentait la situation d’une manière inédite et m’arracha ainsi un sourire. « Quelque chose d’étrange ? » arguais-je non sans humour en posant les yeux sur ma manche désormais libre. « Si par ennuis vous entendez que j’ai pu dormir lors de l’une de mes gardes… alors effectivement, j’ai été très ennuyé. » plaisantais-je. Mais en une fraction de seconde, je repris un air plus sérieux face à l’écho angoissé que laissait échappé sa voix. « Ne vous inquiétez pas, vous n’avez rien fait de mal. S’il y avait eu une urgence, j’aurais été appelé ! » Par acquis de conscience, mais aussi pour me rassurer, je jetais un coup d’œil à mon téléphone, vierge de tout appel, et le lui dévoilais, un autre moyen de faire taire l’affliction que je pouvais lire dans ses perles sombres. L’heure affichée était en revanche une alarme bien plus dangereuse que n’importe quelle injonction de l’un de mes supérieurs. Aussi me levais-je pour remettre la chaise à sa place initiale et me pencher sur ma patiente afin de terminer ce que j’étais venu faire quelques heures plus tôt. Du bout des doigts, je reliais enfin le culot à son poignet. « Il est temps de prendre votre cocktail maintenant. » Et avant de quitter son chevet, je m’assurais que tout soit en place, mais surtout, qu’elle aille bien. « Je vais devoir y aller, mais… » J’hésitais. Allais-je de nouveau imposer mes recommandations, mes conseils ? « Surtout, n’hésitez pas à appeler… les infirmières ou moi même… si quelque chose ne va pas… » Que sous entendais-je exactement ? Je m’y perdais moi même dans ces préconisations douteuses… si elle n’allait pas bien ? Physiquement ? Psychologiquement ? Les deux … ? Et après un dernier regard, je refermais la porte de la chambre que je ne visiterais à nouveau qu’à la nuit tombée.

Dans les couloirs, dans les chambres, aux urgences, dans les bureaux… je diagnostiquais, je reportais, je conseillais, je soignais… je travaillais, sans relâche, sans même prendre une pause en espérant simplement ne pas penser à ce battant derrière lequel la détresse personnifiée attendait une main tendue. Puis vint enfin cet instant de répit, ce court moment de flottement durant lequel je m’autorisais une escapade secrète. Je remontais les allées aux murs immaculés pour rejoindre le poste des infirmières de l’étage. « Seo Joon ! Ça faisait longtemps, qu’est-ce que tu fais ici ? » Distrait, j’accordais un bref regard à mes collègues avant d’enfin les gratifier d’une attention à peine soutenue. « C’est l’heure de la pause, je pensais la passer avec vous. Je ne vous dérange pas j’espère ! » Là, en face de leur bureau se trouvait sa chambre. Porte fermée, rideaux tirés, rien ne semblait pouvoir filtrer la pièce close alors que j’étais accueilli avec des sourires non dissimulés. « Dites… » tentais-je. « Est-ce que tout se passe bien à l’étage ? » « Ici ? Il ne se passe absolument rien, je dirais même que c’est mort tellement c’est calme. » Le choix de ses mots me frappa et me choquait, mais je n’en fis rien, les yeux toujours rivés au même endroit. « Tu connais la femme qui est dans cette chambre ? » Je lui offrais une réponse, d’un simple hochement de tête alors que j’ignorais pourtant tout d’elle. « Ne t’inquiète pas va, son mari est là depuis ce matin, il prend bien soin d’elle ! » ajouta-t-elle avec la mine enjouée. Mais je n’étais pas de son avis. Rien ne pouvait plus m’inquiéter que de savoir la violence avoir pu passer les portes de l’hôpital, et rester aux côtés de son souffre douleur. « Je… je dois y retourner, mais appelez moi quand son mari sera parti… d’accord ? » J’avais conscience de l’absurdité de ma demande, et de leurs moues inquisitrices. Mais sans plus leur donner de raison, je les gratifiais une dernière fois d’un sourire avant de disparaître dans les couloirs, le cœur lourd, l’esprit alerte, redoutant de découvrir le résultat de cette fameuse journée de soin. Ce ne fut que tard, bien plus tard dans la soirée que je recevais enfin l’appel tant attendu, et il ne me fallut que quelques minutes pour traverser à grandes foulées les longs tunnels à l’odeur de désinfectant. Passant devant les collègues qui m’incitais à les rejoindre, je décidais sans plus tarder d’appuyer sur la poignée en plastique, et de pousser la porte trop longtemps restée close.



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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Mar 25 Fév - 23:33
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Sous le velours de ta peau marquée
Seo Joon  :heart:

J'étais inquiète oui, inquiète d'avoir pu être un boulet pour lui, lui qui avait pour vocation de sauver des vies et qui, au final, se retrouvait à mon chevet pour Dieu seul sait quelle raison. Je monopolisais son temps, alors que ce dernier était précieux. Je ne pouvais sortir ce détail de ma tête, même si j'appréciais qu'il est pu rester avec moi suite à une demande que j'aurai pu lui formuler à moitié endormie ou autre. Je crois que je ne voulais même pas savoir le pourquoi du comment. Tous ce que j'avais sous les yeux était le résultat. Et pendant un instant, j'espérais qu'il disait vrai, que je ne lui avais pas causé d'ennuis et qu'il n'est pas manqué une urgence malgré lui en restant à mes côtés. La main posée sur ma poitrine, je ne pu retenir un soupir de soulagement en voyant l'écran du téléphone qu'il me montrait comme preuve à ses dires. Si tout allait bien alors je pouvais me détendre un peu, respirer, et reprendre lentement pied dans cette réalité où il allait disparaître pour laisser place à ce quotidien qui me pourchassait même jusqu'ici. Le médecin posa ma perfusion de vitamine. Je le gratifiais d'un sourire alors qu'il était sur le départ, m'adressent un dernier regard et ses dernières recommandations. " Promis. " Un simple mot sortit comme ça, même si je savais que je n'étais pas du genre à appeler pour le moindre pied de travers, voir pas du tout enfaite même si j'étais entrain de souffrir le martyr dans un coin. Il quitta finalement la chambre, me laissant seule face à mes pensées et mes interrogations. La journée commençait étrangement, et je voulais déjà qu'elle se termine pour entamer une nouvelle nuit et rester au calme un peu plus longtemps. Car oui, le matin n'amenait pas que la lumière, elle l'amenait aussi lui. Je suppose qu'il allait passer ce matin, ou après le travail. En tout cas, je savais que je ne pourrais échapper à sa venu. Mais pour l'heure, il était encore tôt et il n'allait pas arriver tout desuite, je profitais donc du calme et de l'ambiance reposante pour dormir un peu et prendre des forces pour la journée qui arrivait.

Ce fut le bruit de la porte qui s'ouvrait avec quelqu'un parlant au téléphone qui me tira du sommeil sans ménagement. Finalement, je me sentais plus fatiguée maintenant qu'à mon réveil précédent, je n'aurais peut-être pas dû me rendormir comme ça. Je restais tranquillement posée sur mon lit d'hôpital alors que mon mari entrait dans la chambre avec ses affaires, incluant son ordinateur portable. Sur le moment, je me demandais pourquoi il l'avait trimbalé jusqu'ici. Malheureusement, il était trop occupé pour que je ne puisse lui poser la moindre question pour le moment. Il m'embrassa sur le front en passant avant de continuer sa conversation. Intérieurement je priais pour que cette dernière dure longtemps, histoire que je sois tranquille le plus possible avant que la journée ne commence réellement. Mais ce fut sans compter sur ma malchance légendaire. Il raccrocha peu de temps après. " J'ai dit au bureau que je ne viendrais pas aujourd'hui, je vais travailler ici pour prendre soin de ma petite femme ! " Et voilà ce qui le caractérisait si bien, et qui avait fait que j'étais resté aveugle si longtemps lorsqu'il avait commencé à être violent avec moi. Comme souvent avec ce genre d'individu il y avait la phase de l'humiliation et de la violence, qui était presque automatiquement suivit par une phase de séduction et d'attention, comme pour faire oublier les moments douloureux par un peu d'amour surjoué. Pourtant, depuis le temps, il devait savoir que je n'étais plus touchée par ce genre de chose, que ce n'était finalement qu'un répit pour moi, sur lequel je ne crachais pas. C'est pour cela que pendant ses périodes je faisais mine d'être heureuse et de rentrer ans son jeu. " C'est génial, merci de prendre soin de moi.. " Plus ironique tu meurs, mais il avait tellement fier de lui que s'en était risible, comme s'il croyait réellement en ses paroles. Malgré tout, un loup reste un loup et sa nature profonde n'était jamais loin. J'aurai donc dû me méfier et rester sur mes gardes. Sans plus faire attention à lui, je me levais lentement du lit, encore un peu sonné par cette petite sieste matinale que je m'étais accordée. Seulement, il y avait un détail que j'avais oublié, un détail très important: mon téléphone. Eh oui, je l'avais éteins la veille, ne voulant plus répondre à ses messages, mais il s'avère que je l'avais laissé dans un coin de la pièce. Cela me revint rapidement en mémoire au moment où il m'attrapait le poignet avec une force si forte que j'en laissais échapper un gémissement de douleur. " Tu peux m'expliquer ça? " Demanda-t-il en me collant l'écran devant le nez. L'appareil était allumé et on pouvait voir qu'il y avait toujours de la batterie, je ne pouvais donc plus me cacher derrière l'excuse simple du "désolé ma batterie était à plat je ne pouvais plus te répondre". Il enserra un peu plus fort mon poignet me faisant me tordre sous la douleur. Je vis ensuite ses yeux changer à nouveau, et il se décida à me lâcher, laissant une belle marque sur mon poignet, une nouvelle marque que j'allais devoir soigneusement cacher tout le reste de mon séjour ici. " Je vais resté zen, je vais mettre ça sur le compte de la fatigue. Aller viens t'allonger tu as l'air exténuée. " Dit-elle en m'indiquant la place sur le lit. Je m'installais donc sans plus de cérémonie et une infirmière entra au moment où il retapais mon oreiller. Il la gratifia d'un sourire et de parole qui pourrait vraiment faire croire qu'il se souciait de moi et de mon confort. C'est ainsi que je passais la journée avec lui à mes côtés.

L'atmosphère était pesante pour moi, mais pour lui tout allait bien. Il travaillait tout en essayant de jouer le mari parfait. Alors que de mon côté je ressemblais plutôt à une coquille vide sans âmes, qui fixait avec intensité la porte d'entrée de la chambre. Je ne savais pas vraiment pourquoi, je ne savais pas ce que j'attendais, ou ce que j'espérais. Et bien évidemment c'est à ce moment-là que l'imagine du docteur Lee me revint en tête. Je la secouais légèrement pour faire partir cette image aussi vite qu'elle était arrivée, car je ne pouvais définitivement pas me permettre de penser à ça. Et pourtant je n'arrivais pas à l'éclipser. Est-ce que j'espérais qu'il vienne et qu'il me sauve de cette horrible atmosphère suffocante dans laquelle j'avais l'impression de mourir peu à peu étouffer. Ou est-ce que, au contraire, j'espérais qu'il ne franchisse pas cette porte en la présence de Jae Sun, sachant très bien la colère que cela pourrait lui déclencher. Je soupirais, intérieurement évidemment. J'étais complètement perdue, mal, et j'avais hâte que cette journée se termine. Et bien évidemment, elle n'allait pas se terminer de la meilleure des façons, sinon cela aurait été trop beau. Alors qu'approchait l'heure de la fin des visites, je sentais un poids se faire de moins en moins lourds sur mon estomac. Et alors que mon mari était occupé à ses affaires, concentré sur son écran, je me suis dit qu'il était peut-être le bon moment pour prendre une douche. Cela permettrait de m'isoler un peu et de le laisser tranquille. Sans vraiment réfléchir, je commençais à me déshabiller dans la chambre en me dirigeant vers la salle de bain. C'est à ce moment que je pu sentir son regard sur moi.. Ce regard lubrique et animal qui voulait dire bien trop de choses. j'entrais donc rapidement dans la pièce, feignant de ne rien avoir vu, et par réflexe je voulais fermer le verrou, sauf qu'il n'y en avait pas, question de sécurité, mais pour le coup c'est ce qui m'aurais permis de me protéger. J'attendis un peu, et ne le voyant pas arriver je me détendis. Assez en tout cas pour reprendre l'activité principale qui m'avais emmené jusqu'ici. Je poursuivie donc, prenant ma douche tranquillement, profitant du calme et de la distance qui me séparait de Jae Sun. Et pourtant, je le connaissais, je connaissais chacune de ses habitudes, chacun de ses gestes, chacun de ses regards, alors je me demande encore comment j'ai pu être si surprise lorsqu'il a débarqué dans la salle de bain en me collant à lui pour m'embrasser de force. Je savais ce qu'il avait en tête, et il en était hors de question. Je le repoussais donc, le plus fort que je pus afin de l'éloigner de moi. "Arrête voyons, on est dans un hôpital ! l'infirmière ne va pas tarder à repasser... " J'essayais de trouver tous les prétextes possible et inimaginable pour qu'il me lâche, pour qu'il m'oublie, et surtout qu'il oublie le pourquoi il était venu. Il avait l'air de réfléchir un instant, soupirant par la suite avant de me gifler au visage, égratignant ma lèvre par la même occasion. " Tu deviens trop capricieuse Mi Nah. " Il m'attira de nouveau à lui. " C'est la première et dernière fois que tu me dis non.. C'est clair? " Sur ce, il me repoussa avant de sortir de la pièce, se retenant de ne pas flanquer la porte derrière lui pour ne pas attirer l'attention extérieur. Il me fallut un moment pour me remettre du stresse que cette petite rébellion avait engendré. Mon coeur battait à cent à l'heure et j'avais l'impression que j'allais vomir sous le stresse. Des larmes s’échappèrent silencieusement alors que je terminais de laver mon corps meurtri par toutes ses sautes d'humeur incontrôlable.

Le temps était venu, enfin, libérateur. Il devait partir, une infirmière était venue le lui notifier en passant, en lui souriant, sourire qu'il lui rendit alors qu'il ne cherchait pas plus à argumenter les consignes qu'on lui donnait. Il savait que ce n'était pas dans son intérêt. Il rassembla ses affaires avant de déposer un baiser sur mes lèvres, dernière endroit où il avait posé sa marque. "Je passerais te chercher à la première heure demain matin pour te ramener. " Le contraire m'aurais étonné. Demain, déjà.. Je me sentais presque prise de panique à l'idée de rentrer dans cette maison où je n'étais qu'une prisonnière. Mais je n'avais guère le choix. Avant de partir, il déposa sur la commode près du lit ma trousse a maquillage. Il avait décidément penser à tout. Il quitte enfin la pièce, de mon côté il me fallut quelques minutes avant de m'animer à nouveau. J'empruntais le chemin de la salle de bain afin de constater les dégâts sur mon visage. Heureusement pas de marque significative, seulement la déchirure au niveau de ma lèvre inférieure, j'essayais de la camoufler, mais ce n'était pas réellement possible, alors je me contentais de l'atténuer autant que possible. Je retournais ensuite me poser sur le lit pour la suite. Maintenant, c'était la marque sur mon poignet que je devais effacer. Je me concentrais sur ma tâche, ne m'attendant pas à ce qu'une visite me soit faite si tardivement. Effectivement, la dernière infirmière était passée et je ne devais plus avoir de passage jusqu'au lendemain avant ma sortie. Mais cette fois, ce n'était pas une infirmière qui poussa la porte... Il était là, il était revenu. Et alors qu'il entrait je me rappelais automatiquement de ce que j'étais entrain de faire. Posant les yeux sur mon maquillage, je rangeais tout précipitamment dans la trousse en essayant de sourire et de détourner son attention avec des paroles. " Bonsoir Docteur.. Je ne m'attendais pas à vous voir ici ce soir. Il vous arrive de rentrer chez vous vous reposer ? Vous avez offensé quelqu'un pour avoir toutes les gardes de nuit ? " Je parlais, sans vraiment réfléchir. Mais il est vrai que je ne m'attendais pas à le voir à nouveau, pendant qu'il serait en repos ou autre, ou qu'il aurait simplement pensé à des patients avec une pathologie plus urgente que la mienne. En tout cas, même si le timing n'était pas le meilleur, j'étais heureuse de le voir...

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Lee Seo Joon
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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Ven 28 Fév - 15:24
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Sous le velours de ta peau marquée
Mi Nah  :heart:

J’ignorais tout, absolument tout de ce qu’elle avait pu vivre durant cette journée. Accaparé par d’autres patients, d’autres dossiers, d’autres impératifs avant d’enfin revenir sur mes pas et pousser la porte d’une chambre que j’avais espéré être son sanctuaire pendant le temps qu’elle l’habitait. J’ignorais tout, absolument tout du calvaire qui l’avait suivi jusqu’entre les murs d’une institution qui était censée la protéger. J’ignorais tout, et c’est avec un soupçon d’optimisme que j’espérais retrouver ma patiente, calme, rassurée, sereine… Mais à peine eus-je passé la porte que je sentis s’abattre sur mes épaules la douleur, l’angoisse, la violence et tout le poids d’un quotidien qui l’attendait en dehors du bâtiment. J’étais à la merci de cette impression de mal être ambiant, d’une aura sombre et froide qui avait sévit quelques instants plus tôt. Mais je faisais fi de ce ressenti et m’avançait vers celle qui s’empressait de cacher ce qu’elle tenait entre ses mains. J’observais tandis qu’elle me noyait sous le flot de paroles soudain qui s’échappait de ses lèvres. Une nouvelle tentative pour essayer d’enfouir la douleur qu’elle éprouvait. Aussi avançais-je lentement, tranquillement pour finalement m’arrêter juste à son côté, feignant de regarder le niveau de la poche qui se diluait avec paresse dans ses veines. « Je n’ai offensé personne, je suis simplement de garde pour une durée de quarante huit heures consécutives. » Bien vite, je délaissais la tige de métal pour reporter mon attention sur ma patiente. Elle jouait nerveusement avec ses mains pour finalement tenter de cacher son poignet, et il ne me fallut pas plus de temps pour me pencher vers elle et attraper délicatement son bras. « Vous vous êtes cogné ? » demandais-je. Une question sans aucun doute futile, mais j’espérais, je priais pour que cette mauvaise impression ne se révèle être qu’une impression.

Mais en plongeant mon regard dans le sien, je ne vis qu’une lueur faible, une âme torturée et qui se mourrait avec le temps. Je n’eus pourtant pas plus le temps de sonder ses perles noyées qu’une autre blessure m’interpellait. Maquillée à la hâte comme pour masquer la blessure qui ornait son sourire. « Que s’est-il passé ? » Le poids qui appuyait sur mes épaules se fit soudain plus lourd et enveloppait à présent ma poitrine. Mon cœur se pinçait à l’idée qu’elle n’ait encore souffert de son mariage. Du bout des doigts, je venais tracer les contours de sa plaie, calant ma paume sous sa mâchoire, comme pour l’empêcher de se soustraire à cet examen impromptu. Et je bouillonnais. Je sentais se mêler l’incompréhension à la colère, mais étais-je seulement en droit d’éprouver une quelconque rage ? M’impliquais-je trop ? Sans aucun doute, mais je ne pouvais pas laisser l’histoire se répéter pour une autre et avant même qu’elle ne prenne la parole, je plantais mes onyx dans les siens. « La vérité, s’il vous plait. Vous êtes ici depuis à peine plus de vingt quatre heures et en seulement douze heures de temps vous avez de nouvelles ecchymoses… vous pouvez me dire que vous vous êtes cogné, que vous avez perdu l’équilibre, ou même que vous n’avez pas fait attention en descendant du lit… je n’y croirais pas. » D’un ton calme, avec des mots simples et une élocution claire, je voulais lui signifier qu’elle pouvait se confier, qu’elle pouvait simplement parler et demander de l’aide. Mais aucun son ne s’échappa de sa gorge visiblement nouée par l’émotion. « Pourquoi ? » L’incompréhension. « Pourquoi ne pas avoir appelé une infirmière ? Pourquoi ne pas m’avoir appelé ? Vous êtes supposée ne rien risquer ici, être à l’abri, pourquoi ne rien dire ? » Sans lui demander son accord, je m’asseyais sur le matelas, faisant glisser mes doigts jusqu’à son poignet endolori. « On ne peut rien faire si vous ne parlez pas. » ajoutais-je en désignant son poignet. « Quelques contusions pour le moment, mais après ? » Je ne connaissais pas son histoire dans son ensemble, et sans doute que si j’en avais eu vent, j’aurais tenu un discours sensiblement différent. « Mon but, c’est de soigner, de donner tout ce que j’ai pour guérir un patient, pas de l’enfermer dans un sac… » Ma voix se brisa. Il y avait d’autres chemins, d’autres options qui laissaient des cicatrices indélébiles… et pour une femme, j’étais l’une d’elles…



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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Ven 28 Fév - 23:39
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Seo Joon  :heart:

Je le savais. Je l'ai su dès l'instant où il est entré. J'ai su que je ne pourrais cacher ses nouvelles blessures que mon cher mari avait eu la gentillesse de m'offrir à son dernier passage. Pourtant, encore et toujours, j'essayais de masquer les bleus, les marques, les vestiges de cette vie qu'était devenu la mienne depuis si longtemps maintenant. Une mascarade qui durait depuis un temps infini, une comédie dont les scènes étaient bien rodées. La seule chose que je pouvais faire était de camoufler la réalité, d'y trouver une alternative, pas que pour lui, pas que pour sa tranquillité d'esprit. Mais aussi pour la mienne. Car, malgré la douleur, quand je pose les yeux sur ma peau je ne vois rien, et alors pendant une seconde je m'imagine que tout vas bien, que cette douleur n'est pas réel. Mais cette vérité fabriquée s'écroule très vite, elle s'estompe et finit par disparaître. Et encore une fois, sans me poser de question je maquillais pour recréer cette vérité, cette illusion que tout allait bien, que tout était normal, que cette douleur était inventé qu'elle n'existait que dans ma tête. Et lui... Je voulais maquiller cette vérité, pour lui aussi, et surtout pour lui. Pourquoi? Je n'en avais aucune idée pour le moment. Mais je ne voulais pas qu'il voit ça, qu'il assiste à cette déchéance qu'était ma vie. Je ne voulais être que la patiente un peu spécial et souriante, pas trop chiante sur les bords, mais pas la patiente qui le marquerait pour ça. C'est sûrement pour ça que je parle, que je débite des mots plus vite que la lumière pour détourner son attention de mes faits et gestes, pour cacher cet instrument qui me servait à transformer la vision, à tromper le monde. Pourtant, pendant un instant, j'avais cru réussir cet exercice avec brio. Je me détendis pendant un moment, pensant avoir à nouveau réussis cette exercice que je maîtrisais à la perfection. Mais cette fois, je n'avais pas eu assez de temps pour soigner mon oeuvre, pour effacer le moindre détail et rendre invisible cette manifestation "d'amour". Je tentais cependant, maladroitement, de cacher mon poignet de façon discrète avec mon autre main. Et voilà que je me figeais, parce que non je n'avais pas réussis cette fois. Malgré les espoirs que j'avais eu, il l'avait vu. Il me demandait si je m'étais cogné, et j'eu envie de rire, j'aurai pu, j'ai faillis, mais je me suis retenue. Si seulement. J'aurais préférée me blesser par moi-même pour changer un peu. Mais une détresse m'envahi soudainement, je ne sais pas d'où elle vient, mais elle me submerge, et devait se lire dans mes yeux. J'aurais préféré qu'il ne le voit pas.. Vraiment. J'aurai préféré qu'il continu à n'imaginer que vaguement la situation, je ne voulais pas qu'il en est confirmation. Mais les choses étaient soudain devenu plus compliqués. Et brusquement, il réussis à voir cette autre blessure, je l'avais presque oubliée... Ses doigts sur ma peau m'arrachèrent un frisson pendant un instant. Je savais que c'était la blessure de trop, celle qui lui ferait se poser encore plus de questions. Mais, dans un coin de mon esprit, je me disais que je l'avais peut-être idéalisé ce médecin, celui qui avait l'air de comprendre et de s'inquiéter de ma santé. Je me disais que peut-être il fuirait devant cette vérité, qu'il ferait comme si il n'avait rien vu tout simplement, et qu'il repartirait vaguer à ses occupations. Ca aurait été le mieux, mais ce n'est pas ce qu'il fit...

Je l'écoutais, j'écoutais chacune de ses paroles, chacune de ses interrogations, et a aucun moment je n'avais réussis à ouvrir la bouche pour parler, pour m'expliquer, je préférais le laisser terminer et retrouver mes esprits. J'étais sonnée, je ne m'attendais pas à ce qu'il me tienne un tel discours, qu'il soit si franc, qu'il me confronte et me demande des explications. Il n'était décidément pas comme toutes ses personnes que j'avais pu rencontrer au cours de ma vie maritale chaotique. La plupart ne se doutaient de rien, et ceux qui avaient des doutes préféraient sourire et faire comme si de rien n'était, ne voulant pas se mêler d'une affaire qui ne les concernaient guère. Et lui, pourquoi était-il ainsi? Mon esprit était embrumé et mon coeur était perdu entre tristesse et joie. Tristesse car j'avais tellement honte de tout ça.. Ce n'était pas évident de savoir qu'il était au courant, vraiment au courant. Et joie car sa réaction me montrait qu'il avait de l'intérêt pour ma situation, sinon il aurait fait comme les autres, il aurait simplement passé son chemin pour ne plus regarder en arrière cette pauvre fille qui avait bien accepté son destin. Mais ses mots, ses derniers mots... J'eu soudainement l'impression que des milliers d'aiguilles me transperçaient le coeur en même temps. Évidemment, je me doutais qu'il ne disait pas ça par plaisir ou pour me faire du mal, mais plutôt pour me faire un électrochoc, et il avait réussi. Les yeux baissés, regardant ailleurs, je sentais les larmes montées. " Qu'est-ce que vous voulez que je dise? Qu'est-ce que vous voulez entendre? " Je tournais finalement mon regard vers lui. " Est-ce que suis tombée? Est-ce que je me suis cogné? Non, biensur que non et vous le savez. Est-ce que c'est mon mari qui m'a fait ça? Oui. Est-ce qu'il le fait régulièrement? Oui, très. Est-ce qu'il va finir par me tuer? Oui sûrement. " Il voulait que je sois direct, alors je vais l'être. C'est fou, c'est n'importe quoi, et surtout ça ne changera sûrement rien, mais il fallait qu'il comprenne, il fallait qu'il sache que les choses n'étaient pas aussi simple qu'on pourrait le penser. Il veut parler de ma situation, alors autant qu'il est tous les paramètres. " Si je vous avez appelez que croyez-vous qu'il se serait passé à votre avis? Moi je le sais. Il vous aurez mis une droite pour vous faire taire et il aurait été voir votre supérieur pour vous faire virer. Mon mari a des connaissances ici, dans cette hôpital. " Je me mis ensuite à sourire, mais d'un sourire triste et résigné. " Il y a deux ans de cela j'ai déjà essayé de parler à quelqu'un, a un médecin, un de vos supérieurs d'ailleurs. Et vous savez ce qu'il a fait?... Rien, absolument rien. Il s'est moqué de moi. Il connaissait mon mari et forcément ça a fait fortement pencher la balance. " Maintenant que la machine était lancée je n'arrivais plus à l'arrêter. Trop longtemps réduite au silence, j'avais l'impression de me libérer d'un poids bien trop lourd à supporter. " Je n'ai pas d'argent, pas de travail, pas d'amis ni de famille. Je suis... Seule. S'il suffisait d'appeler à l'aide, cela ferait longtemps qu'il ne ferait plus partie de ma vie. Mais les choses ne sont pas aussi simple. Nous ne sommes pas dans un conte de fée où les méchants perdent et les gentils gagnent à la fin. La réalité est beaucoup plus cruelle que ça. " Je me tournais finalement complètement vers lui alors qu'il s'était installer à mes côtés sur le matelas. Sans trop savoir pourquoi j'eu le réflexe de prendre sa main entre les mienne. Je pris une petite seconde pour réfléchir avant de continuer. " Docteur Lee... Je vous suis reconnaissante, vraiment. Je sais que vous voulez m'aidez. Vous faites partis de ses gens qui voudraient sauver le monde. Mais tout le monde ne peut pas être sauvé. " Mon coeur se serra soudainement, face à cette réalité que j'avais finis par acceptée, mais qui était toujours dur à dire à haute voix. Derrière moi, j'avais cette prison, cette vie de douleur et de tristesse. Et face à moi j'avais cette jeunesse, cette inconscience, l'idéalisme, celui de pouvoir changer le monde. Et pendant un instant, je me suis senti attirée par ce qu'il dégageait, par ce qu'il représentait, par lui tout simplement. Et avec une émotion grandissante, m'envahissant par tous les pores, j'encadrais son visage de mes mains et laissa mes lèvres venir se poser sur les siennes. Ce fut doux, bref, et complètement incontrôlé. Cette impulsion me fit du bien, comme si, pendant une seconde, je pouvais m'imaginer ce qu'aurait été ma vie si j'avais été libre de faire ce que je voulais, si je n'avais pas les pieds et les mains liées. Alors que je m'éloignais de lui, je ne m'excusais pas cette fois comme j'avais pu le faire la nuit précédente, car non je ne regrettais pas, j'en avais eu besoin, autant que de respirer à ce moment précis. Et alors que je m'éloignais de lui, je ne pus que lui dire: " Vous devez oublier ce que vous savez... Vous devez oublier mon existence, Docteur Lee. ".

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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Jeu 12 Mar - 14:53
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Animé par la douleur et l’incompréhension, je ne me rendais pas compte que je la sermonnais, comme à une enfant, je lui faisais la leçon. Je tentais, au travers d’une impulsivité peu commune, de quelques mots sans doute mal choisis, d’une inquiétude pourtant bien réelle. J’avais pu côtoyer nombre de femmes, j’avais pu découvrir certains pans de leur vie en échangeant avec elles, et j’avais pu être témoin de cette lueur, ce reflet douloureux dans leurs yeux. J’avais pu converser, échanger, et tenter de protéger certaines d’entre elles, mais j’avais toujours su garder mes distances. Après tout, que pouvais-je réellement faire ? Je n’étais qu’un homme, qu’un inconnu de passage. Qu’un ami pour l’une d’entre elles. Je m’étais toujours attaché à aider sans pousser, guider sans forcer, inciter sans influencer. Je me voulais être l’âme réconfortante vers qui se tourner, que cette présence qui les ferait se sentir capable de déployer leurs ailes et décider. Je m’étais efforcé de ne jamais dépasser cette limite, cette ligne si fine qui me séparait de leur quotidien, mais elle… Je ne pus rester de marbre, je ne pus retenir le flot de paroles de s’échapper de ma gorge en une longue plainte. J’avais mal pour elle, et encore plus alors qu’elle restait muette. Le silence semblait être sa solution, comme si le simple fait de l’évoquer rendait la situation plus réelle qu’elle ne l’était déjà. Et à la fin de mon discours, une autre vérité, déchirante, une fin qu’elle pouvait, qu’elle devait éviter. Alors que je pensais me retrouver de nouveau face à son mutisme, sa voix résonna soudainement. Mes mots avaient su la réveiller, et si je devais en ressentir du soulagement, je ne pus que souffrir de mon cœur pincé en l’écoutant. C’était à mon tour de garder le silence, de l’entendre, et de respecter ce qu’elle avait besoin de laisser échapper. Sur l’ourlet de chair, le venin qui la tuait lentement s’évaporait. Sa douleur, sa peine, sa solitude, elle verbalisait ce qu’elle avait tenté de gardé cacher derrière des rires forcés. Dans ses yeux, deux perles qui s’inondèrent peu à peu sans pour autant que les larmes ne parviennent à déborder. Si entamer cette conversation avait semblé être presque insurmontable, elle ne parvenait désormais plus à s’arrêter, et sous ses déclarations, je sentais mes épaules s’affaisser. Mon cœur saignait avec le sien, j’ignorais pourquoi, après tout, j’avais été témoin de bien plus de souffrance, alors pourquoi la sienne se répercutait en écho dans chacun de mes membres ? Pourquoi est-ce que ses mots résonnaient comme si elle les avait hurlé ?

Elle riva son regard au mien, me gratifiant de quelques dernières paroles, mais je restais sourd à ces dernières. Je ne voyais que l’affliction et la résignation, deux émotions auxquelles je refusais qu’elle ne succombe. Mais, la gorge nouée, aucun son ne filtra mes carmines. Pas même lorsqu’elle saisissait ma main, pas même lorsqu’elle souffla mon nom, pas davantage lorsqu’elle m’assénait de sa réalité. Tout le monde ne peut pas être sauvé. Si tel était le cas… pourquoi avais-je choisi cette voie ? Pourquoi voulais-je désespérément devenir médecin ? Pourquoi prêter serment ? Au travers de sa réflexion, elle remettait en cause ma vocation, mon choix de vie. J’étais abasourdi, figé, assommé par les murs qu’elle érigeait autour d’elle… Elle ne voulait pas d’aide, elle avait déjà baissé les bras. Alors comment pouvais-je seulement imaginer lui venir en aide ? Comment tendre la main si personne ne la saisit ? Je sentis un poids écraser mon estomac. Elle ne veut pas d’aide… Était-ce fini ? Devais-je réellement me résigner à mon tour ? Attendre simplement qu’elle ne passe à nouveau les portes de cet hôpital pour finir sur le registre nécrologique ? Cette lueur que j’avais pu voir briller alors qu’elle venait seulement d’arriver, n’était plus. Elle s’était éteinte, volontairement. Mais a fond, que pouvais-je faire de plus ? Mon esprit semblait se noyer sous le flot de mes pensées, tentant de lui laisser le choix, c’était sa vie, elle méritait de décider, et pourtant. Sans m’en rendre compte, elle avait glisses ses paumes sous ma mâchoire pour venir déposer un baiser sur mes lèvres scellées. Un contact bref et éphémère devant lequel je restais interdit. Comme paralysé, je l’écoutais à nouveau alors qu’une nouvelle supplique fut soufflée. Oublier… Telle était sa requête, oublier qu’elle s’écrasait sous les coups d’un mari violent… comment effacer de ma mémoire une telle détresse ? Elle se disait résignée. Elle affirmait avoir accepté son destin, alors pourquoi m’avoir embrassé ?

Plus rien dans mon corps ne semblait en phase, chaque cellule œuvrait indépendamment des autres dans le chaos le plus total me faisant perdre tout discernement. Mais la seule chose dont j’étais certain, c’est qu’elle n’était pas résignée. Elle n’était pas prête à échapper son dernier souffle, juste parce qu’elle tentait de s’en convaincre. Il me fallut alors puiser au plus profond de mes ressources pour pouvoir m’animer et prendre la parole de nouveau. « J’ai prêté serment… » soufflais-je. « Je ne peux pas vous imposer quoique ce soit, c’est votre vie, elle vous appartient. » lui concédais-je. Et rapidement, j’attrapais un morceau de papier et un stylo, j’y griffonnais alors mon numéro. Un geste sans doute dérisoire… « Tenez. Je sais que vous voulez que j’oublie, mais à contrario, j’aimerais que vous n’oubliiez pas. Qu’ici vous pouvez trouver de l’aide. Alors si un jour, sait-on jamais, vous avez besoin d’aide, ou si vous estimez que avez le droit de vivre… appelez-moi. » Maladroitement, je lui glissais le papier dans la main. Et ce fut à cet instant précis que mon téléphone sonna. Retentissant avec fracas dans le calme de sa chambre, je m’arrachais alors à son regard pour poser le mien sur l’urgence qui m’appelait. « Je… » Perdu, j’aurais souhaité pouvoir la convaincre avant d’avoir le sentiment de l’abandonner à ses démons. « Il faut que j’y aille, mais… encore une fois… si vous avez besoin de quoi que ce soit… les infirmières sont là. » Les jambes raides, je me levais pour finalement lui tourner le dos et appuyer sur la poignée avant de me retourner, une dernière fois. « Je passerais demain matin, juste avant votre sortie. » promettais-je. Si seulement j’avais pris le temps, avant de refermer le battant en bois pour courir soudainement dans les allées désertées de l’hôpital.

J’allais, appelé d’urgences en urgences, je pansais les plaies tandis que mon âme écorchée de cette rencontre ne parvenait à refermer la faille qu’elle avait rouverte. J’affichais un sourire de circonstance avant d’enfiler masque et calot. Là sous le jet d’eau, je frottais le savon sur ma peau avant de rejoindre la fraicheur du bloc. Debout, de longues heures durant, l’esprit concentré sur ma mission. Sans même avoir le temps de regarder l’horloge dont les aiguilles tournaient sans relâche. Jusqu’à ce que le dernier coup de ciseau ne soit donné et que les dernières sutures ne soient recouvertes d’un bandage. J’expirais le soulagement, la fatigue, sans pour autant que la gêne qui m’accompagnaient ne fuit à son tour. « Merci Seo Joon. Ce fut une longue nuit, mais il me semble que tu arrives à la fin de ta garde pour cette semaine ? Rentres chez toi, et dors ! » Les paupières lourdes, les muscles contractés et douloureux d’avoir ainsi lutté contre le sommeil, je me contentais de le remercier d’un hochement de tête avant de quitter l’habit de chirurgien. Mes yeux se posèrent rapidement sur l’horloge, et mon cœur fit un bond. Précipitamment, j’attrapais ma blouse sans prendre le temps de la passer sur mes épaules pour remonter les couloirs à la hâte. Le soleil filtrait les fenêtres de l’hôpital depuis un moment, et je priais pour arrive à temps. Mais en poussant la porte, la déception et le chagrin me lacérèrent. La pièce était vide, le lit avait déjà été défait, et je ne pus retenir le soupir de déception alors qu’une voix se fit entendre dans mon dos. « Seo Joon ? Ta patiente est partie il y a un peu moins d’une heure, tu avais des recommandations ? » « Non. Je… » Puis une idée me traversa l’esprit. « Tu as son dossier, ou il est déjà en route pour les archives ? » Ses yeux chutèrent sur le bureau avant d’en extraire le fameux dossier dont je me saisissais sans en demander mon reste. J’en parcourais les quelques feuilles jusqu’à trouver l’information que je cherchais et la griffonnais à la hâte pour la conserver avant de rendre son bien à l’infirmière. « Merci… à plus tard ! » « Attends Seo Joon… c’est l’heure de ma pause… un café ? » Je n’ignorais pas l’amitié qui nous liait… en quelque sorte, mais je restais imperméable à ses avances. Aussi me contentais-je de lui offrir un sourire amical. « Un autre jour, ma garde est terminée, je rentre chez moi… » Le cœur lourd et l’esprit torturé par la détresse dont j’avais été témoin.


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Re: Sous le velours de ta peau marquée - Mi Nah <3 | Ven 13 Mar - 22:53
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Sous le velours de ta peau marquée
Seo Joon  :heart:

Décidément, je me surpassais depuis que j’étais ici. d’abord je l’avais enlacé, maintenant je l’embrassais.. Enfin embrasser était un bien grand mot, j’avais plutôt déposer mes lèvres sur les siennes. Mais ça ne changeais pas l’audace du geste. Il faut dire que je me sentais tellement perturbée, tellement chamboulée que ma tête ne répondait plus de façon cohérente. J’étais attirée par cet homme, ça ne faisait pas le moindre doute, et le fait qu’il veuille me protéger me touchais au plus profon de moi. Même si je sais que je m’emballais pour pas grand-chose, après tout il était médecin et c’était normal qu’il s’inquiète pour ses patients je supposes… Il était resté de marbre sur l’instant, je l’avais un peu prit au dépourvu aussi, quoi qu’il aurait pu partir en courant… Mais au lieu de cela, il avait prit un bout de papier pour y noter son numéro… Je ne savais plus vraiment quoi penser à ce moment précis. Il me mit le bout de papier dans la main, je le scrutais quelque secondes avant de reposer mon regard sur lui. A quoi bon ? Je ne comprenais pas spécialement. Je savais que jamais je n’en ferais usage, je ne pouvais même pas le garder, c’était bien trop dangereux d’avoir ce genre de chose en ma possession… Mais je le gardais la, fermement encré dans ma main alors que je regardais mon interlocuteur répondre à une urgence. C’était ma dernière soirée ici, la dernière où nous pouvions nous voir.. Il fallait croire que c’était le destin qui l’éloignait de moi pour que j’arrête de faire n’importe quoi et que je retourne encore plus rapidement à la réalité de ma vie solitaire. Je me contentais de lui sourire alors qu’il promettait de revenir me voir avant mon départ. Et dans ma tête se livrait alors une bataille, est-ce qu’il n’était pas préférable que l’on ne se revoit pas d’ici là finalement…

Pendant un long moment, le bout de papier ne quitta pas la chaleur de ma main, bien encré au plus profond de cette dernière, comme si elle s’y accrochait désespérément. Je finis simplement par me lever pour me diriger vers la table. A côté de cette dernière se trouvait une corbeille. J’allais y jeter le morceau de papier… Quand finalement une énergie étrange s’empara de moi et alla le cacher dans les tréfond de mon sac à main, dans un endroit où, je l’espère, mon mari n’irait pas l’idée d’aller chercher. Je retournais ensuite m’asseoir sur le lit pour m’y allonger juste après, soupirant bruyamment. « Tu es vraiment folle Min Ah... » Réflexion pour moi-même, je cherchais définitivement les ennuis. Mais je n’avais clairement pas pu me résoudre à jeter ce numéro… son   numéro. Je ne sais pas ce que j’espérais, je ne sais pas ce que j’en attendais, mais cela m’avais apaiser, de le savoir là alors que j’allais quitter cet endroit d’ici peu. Je me décidais, après m’être torturer l’esprit un long moment, d’aller me coucher afin d’être en forme pour la journée compliquée qui allait m’attendre à mon retour. Et bien évidemment, je peinais à trouver le sommeil, l’esprit bien trop torturé par toutes les questions qui trottaient dans ma tête.

Le matin arriva rapidement, les rayons du soleil annonçait une nouvelle journée, mais elle était grise et pluvieuse, de circonstance en somme . Et comme il me l’avait promis, il était là à la première heure, mon bourreau, celui qui m’avais amené ici, et qui m’y emmènerait sûrement de nombreuses fois dans l’avenir. Par contre lui, il n’avait pas tenu sa promesse. Il avait dit qu’il serait là avant que je ne parte, hors il n’est jamais revenu passé la porte de cette chambre d’hôpital. J’étais déçue, oui, mais au fond, c’était mieux comme ça. Le contact avec la réalité s’établit plus facilement sans qu’il ne vienne interférer, soulevant de nouvelles questions. De plus, je pense que j’aurais eu du mal à le regarder en face maintenant qu’il savait clairement vers quoi je retournais. Mais les choses sont ce qu’elles sont. Je me consolais en me disant qu’il avait dû répondre à l’appel de son devoir, et que le destin avait dû intervenir dans cette petite entreprise pour ne pas rendre les choses plus compliquées. Alors adieu… Docteur Lee.

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