Ses paupières sont lourdes. Elle a veillé tard pour finir son commentaire d’arrêt et elle n’a pas assez dormi quand le réveil sonne. Hojin pousse un soupir à s’en déchirer les entrailles alors qu’elle essaie d’ouvrir les yeux. C’est difficile parce qu’elle a envie de dormir, de rester au chaud dans sa couette et attendre le lendemain. Mais elle a promis à Yijin de l’amener se promener et en tant que grande sœur, elle ne peut pas revenir sur sa parole. C’est pour cette raison qu’elle était restée si tard debout, pour finir ses devoirs et avoir toute la journée de libre pour sa petite sœur. Une journée rien que toutes les deux, entre filles. Depuis le retour des Etats-Unis de Jiho, elles n’en avaient pas eu et quand la plus petite de la famille Kang avait demandé, elle avait dit oui sans hésiter. Alors, Jin s’extirpe de son lit avec difficulté, baillant en ouvrant grand la bouche tandis qu’elle passe rapidement sous la douche. Elle se lave les cheveux et comme à son habitude ne les sèchent pas. Elle engueulait souvent ses frères et sa sœur quand ils le faisaient, mais elle, elle ne les séchait pas non plus. Elle enfile sa tenue, quelque chose de léger malgré le temps et enfile un bonnet sur ses longs cheveux mouillés. Une fois fait, elle se maquille très légèrement et récupère ses affaires dans le but de quitter le dortoir pyo. Elle salue Jitae et Taeyi en pleine discussion, leur faisant un baiser sur le front à chacun et les prévenant qu’elle passait la journée avec la plus petite de la famille mais qu’elle restait dispo pour eux. Un sourire s’affiche sur ses lèvres tandis qu’elle les regarde une dernière fois avant de tourner les talons pour sortir. Elle qui pensait aller directement à sa voiture se retrouve nez à nez avec un torse d’homme. C’était bien sa veine de bousculer quelqu’un. Comme d’habitude, elle ne ressentit aucune douleur. Cependant, elle se recule comme si elle avait été brûlée. Trop près d’un homme, qui plus est à moitié nu. Elle se confond en excuse, tremblant de tous ses membres. « Pardon. Je regardais pas où j’allais. » lance-t-elle, sans lever la tête vers la personne, la peur tordant son estomac. Elle a les larmes aux yeux et elle se recule encore un peu avant de regarder pour la première fois la personne qu’elle a bousculé. Ses yeux tombent sur le visage de Wei et inconsciemment, elle sent son rythme cardiaque s’apaiser, alors qu’elle parcoure du regard ce qu’elle a sous les yeux. Elle ne se gène pas pour observer la carrure du chinois, sans se rendre compte de ce qu’elle fait. Ce n’est que lorsque sa petite voix intérieure lui fait part de la chose que le rouge lui monte aux joues. « Pardon. Je voulais pas… » Pas quoi ? Le regarder ? Le bousculer ? Aimer cette vue ? Elle ne sait pas trop et son esprit est confus à cause de la situation.

Il avait chaud le chinois, très chaud même. Et une des choses qu'il détestait le plus, c'était son t-shirt qui lui collait à la peau à cause de la sueur. Raison pour laquelle sous ce temps glacial, il se trouvait simplement en short basket, courant, écouteurs vissés aux oreilles pour garder un certain rythme et surtout de l'entrain. Aujourd'hui, il s'était forcé à courir. Il n'en avait pas spécialement envie, plutôt lézarder dans son lit que de courir par ce temps.
Mais jamais il n'avait raté un jour d'entraînement. Et il ne comptait pas commencer maintenant. Il devait entretenir son corps au maximum si il voulait aider sa famille. Et surtout, se sentir bien avec lui-même. Après une séance de sport, il était toujours reposé, calme. Et surprenant, il était toujours plus en forme après son jogging matinal. Dans la soirée, il irait à la salle. Mais ça, c'était une tout autre histoire. Tout comme le fait qu'il avait été trop concentré par ses résultats de course, regardant son cardio et toutes les données possibles, il ne vit pas la jeune femme qui lui rentra dedans. Ou lui qui lui rentra dedans. La situation était encore floue alors qu'il relevait la tête vers elle. Un sourire se dessina rapidement sur son visage avant de se figer en voyant sa réaction. Il ne savait pas comment l'interpréter. Il savait que ses larmes n'étaient pas dû à la douleur à cause de sa maladie. Était-ce lui ? Pourtant, il vit le soulagement quand elle l'observa finalement. Oui, observer. Un sourire taquin étira ses lèvres alors qu'il enlevait ses écouteurs et de sa voix il la salua. « Bonjour Hojin, je suis désolé, je ne regardais pas ou j'allais. » Il essuya son visage avec la serviette qu'il avait pris, ressuyant le plus possible de sueur. « Tu ne voulais pas quoi donc ? » Il se pencha vers elle, amusé. « Me bousculer c'est ça ? Ce n'est rien, au moins, je suis rassuré d'une chose, je sais que tu ne t'es pas fait mal, du moins, tu ne l'as pas ressenti. » Et pour une fois, Wei était bien content de toutes ses heures en salle de sport. Pour une fois, il était vraiment heureux de courir en simple short. Réellement. « Ou vas-tu donc ainsi si pressée que tu ne regardes pas devant toi ? »

La peur contracte ses muscles et tout son corps se tend. Elle n’aime pas cette situation. Elle ne supporte plus d’être effrayée à l’idée qu’un homme la touche, ou soit ne serait-ce que près d’elle. Cependant, elle ne contrôle pas ses mouvements et ses réactions et elle se recule aussi loin qu’elle peut, pour se mettre à l’abri d’éventuels coups. Ça ne lui plaisait pas de se sentir si impuissante, si terrifiée. Elle n’aimait pas l’emprise que Jinsun avait encore sur elle et sur sa vie. Hojin se détestait même à ce moment-là parce qu’elle montrait ses faiblesses à un inconnu. Et quand elle lève enfin le visage pour regarder la personne qu’elle a bousculé, elle sent son corps se détendre immédiatement. Inconsciemment, elle se sait et se sent en danger. Pourtant, elle n’arrive pas à lui faire confiance, du moins pas totalement. Ça ne l’empêche pas de le regarder et d’observer ce torse bien dessiné. Jin se surpris à vouloir tracer du bout des doigts ses muscles qu’elle regarde beaucoup trop longuement. C’est la voix de Wei qui la ramène sur terre et elle souffle doucement pour lui répondre. « Bonjour Wei. Non t’excuses pas, c’est ma faute. » Jin garde son regard dans le sien, refusant de reluquer encore ce torse. Elle se crispe un peu plus quand il se penche vers elle et instinctivement, elle se recule encore un peu. « Tu pourrais éviter de t’approcher autant s’il te plait ? » Dehors, la jeune femme se sent un peu plus vulnérable. La dernière fois, elle était sur le canapé et lui par terre. Elle était en hauteur par rapport à lui et ça l’aider à ne pas avoir peur. Là, il la surplombe de par sa taille, et elle n’est clairement pas rassurée. Pourtant, la future avocate ne se sent pas menacée. Ce sont simplement les traumatismes passés qui parlent. « C’est ça, je voulais pas te bousculer. Je ne regardais pas et je te suis rentrée dedans… Tu t’en es souvenu… » dit-elle complètement surprise qu’il se soit rappelé d’un détail aussi insignifiant. Hojin sourit face à cette information. Elle sent son cœur se gonfler et elle est heureuse qu’il s’en souvienne. « Je comptais retrouver ma petite sœur. Je lui ai promis une sortie entre filles. » La jeune femme sourit et un frisson la parcoure quand elle sent l’eau de ses cheveux mouillés lui glisser dans le dos. Elle reporte son attention sur Wei. « Tu ferais mieux d’aller prendre une douche… Tu vas attraper froid… » Son regard descend à nouveau sur son torse et elle rougit de cette vue. « Tu cours toujours torse nu ? » question qu’elle pose par curiosité mais également pour savoir si c’était une habitude ou pas. Elle se surprend à penser que si c’était récurrent, elle lui interdirait de le faire. Parce qu’il pourrait tuer quelqu’un avec ses muscles. Pas parce que la jalousie commençait à se poindre. Mais pourquoi serait-elle jalouse d’ailleurs ?

Wei était amusé de la situation. Une chose le chiffonnait seulement. Les réactions de Hojin. Il ne les comprenait pas. Il n'avait pas assez de pièces de puzzle pour assembler le tout. Wei ne voyait que la peur, même à son égard alors qu'il était complètement inoffensif. Du moins envers une femme. C'était différent avec un homme, il n'aurait aucun remord à le frapper si il devait le faire. Le nombre de bagarre ou il s'était retrouvé dedans, il n'arrivait même plus à les compter. Néanmoins, à la demande de la jeune femme, il fit quelques pas en arrière. Sûrement beaucoup trop mais il préférait la laisser tranquille plutôt que la traumatiser un peu plus.
Wei oscillait entre l'envie de rire et de rester sérieux avec elle. Elle était absolument adorable à ne pas vouloir mater son corps. Ça ne le dérangeait pas. Mais il ne lui dirait pas. « Bien sûr que oui je m'en suis souvenue. Pourquoi ? Tu pensais que je ne t'écoutais pas ? J'étais pourtant très sérieux pendant nos conversations. » Il lui fait un clin d'oeiL Wei n'était pas du genre à oublier ce qu'on lui disait. Était-ce parce qu'il prenait toujours soin de son frère et de sa sœur ? Qu'il devait toujours retenir chacun de leur souhait pour pouvoir les réaliser. Ou alors c'était simplement parce que la jeune femme l'intéressait. Peut-être. Il ne voulait pas y penser. Il sourit un peu plus en entendant la raison de sa sortie. « Oh tu diras bonjour à Yijin alors, ma petite princesse si j'ai bien compris ? » rit il doucement. Il devrait lui aussi sortir avec un des minis Meng. À voir lequel était libre. Le chinois sourit à son conseil. « Je suis pas mal résistant, je tombe très peu malade ; » Mais quand il le faisait, il restait cloué au lit pendant au moins une semaine. Au moins, c'était rare. « Oui, je déteste courir avec un tissu qui me colle la peau par suite. C'est pareil en salle de sport. Je suis souvent juste en short. C'est plus pratique pour aller à la douche. » Il hausse des épaules, soufflant doucement pour relever la mèche de cheveux qui venait devant ses yeux. « Tu as les cheveux mouillés Hojin, ne devrais-tu pas te les sécher ? J'ai un sèche cheveux si le tien ne marche plus. » Un cadeau de leur mère pour être certaine qu'il le fasse. Bien qu'il ne le faisait jamais. Mais c'était comme ça qu'on l'aimait non ? « Puis tes cheveux sont longs, ils risquent d'être emmêlés. » Il coiffait toujours les cheveux de Mei alors il s'y connaissait à force.

Hojin se détend légèrement en voyant Wei. Elle est heureuse que ce soit lui et pas un autre homme. Elle n’aurait pas supporté de contact physique avec quelqu’un d’autre. Elle lui demande quand même de se reculer parce qu’il est beaucoup trop près et ça ne lui plait pas vraiment. Elle souffle discrètement quand il obtempère et lui sourit un peu plus sereine. Jin hausse les épaules quand il reprend la parole. « C’est pas quelque chose dont les gens se souviennent en fait… Ils se souviennent plus de moi comme la femme tatouée et percée mais pas comme celle avec une maladie. Je sais pas si je suis contente ou pas que tu t’en sois souvenue en vrai. » C’était sûrement la première fois que quelqu’un se souvenait de sa maladie. Mais aussi, et ça, elle ne le mentionnait pas, c’était la première fois qu’elle en parlait à un inconnu. Ses amis le savaient, sa famille aussi d’ailleurs. Mais les personnes qu’elle rencontrait pour la première fois, non. Mais Hojin l’avait dit à Wei. Lui faisait-elle confiance ? Certainement un peu, sinon elle aurait pris la fuite dès leur première rencontre. La jeune femme explique donc la raison de sa précipitation et elle sent un léger changement dans son comportement. Elle n’aime pas le fait qu’il ait appelé Yijin sa petite princesse. Encore une fois, elle se retrouve à être potentiellement jalouse. Parce que ce n’était pas de la jalousie, ça ne pouvait pas en être. « C’est ça. C’est ta princesse. » Et elle sourit maladroitement, détournant le regard avant de s’inquiéter de sa santé et pose des questions quant à sa nudité pour courir. Encore une fois la réponse ne lui plait pas. Pourquoi se trimballe-t-il torse nu alors que la moitié des femmes et quelques hommes peuvent le reluquer sans peine ? Jin n’aime pas ça, mais ne dis rien. Après tout, elle n’était pas avec lui et même s’il lui plaisait, elle n’avait rien à dire. « Je vois. J’espère pour toi que la future madame Wei ne sera pas jalouse. Parce que je sais que moi j’accepterai pas trop… » Une façon détournée de lui dire les choses, peut-être bien. Mais aussi et avant tout pour lui montrer que peu de femmes accepteraient que leurs petits amis sortent courir comme ça. Son sourire réapparait sur ses lèvres quand Wei joue au grand frère. « J’en ai un aussi. Mais je me les sèche jamais… » Elle n’en avait pas l’utilité parce que lorsqu’elle l’utilisait ses cheveux gonflaient et ce n’était pas beau. Elle n’aimait pas. « Je demanderai à Yijin de me les démêler. Elle adore jouer avec mes cheveux et ceux de nos frères. Ils ressortent toujours avec des couettes, chignons et autres. » Elle aussi ressortait bien souvent avec des coiffures improbables mais elle n’en aimait pas moins sa petite sœur. Yijin s’amuserait aussi énormément avec les cheveux de Wei si elle en avait l’occasion. Ça fit donc germer une idée dans la tête de Jin. « Tu veux venir avec moi ? » demande-t-elle avec un sourire timide.

Wei lui sourit doucement en voyant qu'elle était plus rassurée maintenant qu'il était loin. Il ne savait pas comment il devait le prendre mais il décida de ne pas y faire attention maintenant. Il rit à sa réponse, honnête et plus que mignonne. « Tu veux savoir de comment je me souviens de toi ? » Il frappa doucement sur son torse comme pour s'éclaircir la voix avant de reprendre. « Alors moi, je me souviens d'une jeune femme qui est tatoué de partout, qui sont d'ailleurs très beaux percés, qui a une maladie qui fait qu'elle ne ressent pas la douleur. Qui a une grande famille et qui tient à eux...qui a les mêmes attentes que moi pour son conjoint, qui est extrêmement nul en dessin mais qui a un sourire adorable alors ça excuse. » Il rit doucement, haussant des épaules.

Il observa la jeune femme avant de sourire doucement à sa réponse. « C'est bien elle alors, il faudrait que je la rencontre un jour. » Plaisante-t-il même si ça ne le dérangeait pas de rencontrer la jeune fille. Mais il ne voulait pas trop envahir Hojin encore plus. Déjà qu'être proche d'elle la dérangeait. Alors il ne voulait pas la faire fuir.
Il ne s'était pas attendu à cette question, se demandant ou elle voulait en venir. « Oh... » Il se gratta la nuque, n'y ayant pas pensé. Genre vraiment. Pour lui, il faisait juste son sport et rien d'autre. « Je n'avais pas pensé à ça...je mettrais un haut du coup.. » Est-ce qu'il venait de prendre en compte l'avis de Hojin ? Absolument pas. Si ?
Il rit à sa phrase, décidément, ils avaient beaucoup de similitudes. « Je suis pareil, je comprends, mais chut, c'est un secret ! » Dit il sur un ton mystérieux avant d'éclater de rire. « C'est bien le truc de petite sœur ! Je ne comprendrais jamais pourquoi elles nous imposent cette torture ! » Il secoua la tête, repensant aux nombreuses tresses et autres coiffures étranges que Mei lui avait fait subir. Subir, oui.
« Venir...avec toi ? » dit-il surpris de la proposition, il ne s'y était pas attendu mais un sourire se dessina sur ses lèvres. « Oui je veux bien mais je peux me laver avant ? Et je n'ai pas pour habitude de me promener torse nu non plus » rit-il doucement. « Je te laisserais choisir mes vêtements si tu veux ! Je dois être beau pour ma princesse ! »

Jin n’était pas sûre de vouloir savoir ce dont Wei se souvenait d’elle. Pourtant, elle était quand même un peu curieuse. Alors, elle l’écoute et au fur et à mesure de ses mots, son visage prend une teinte rosée. Elle se rendait compte qu’il avait été vraiment attentif à ce qu’elle avait pu lui raconter. Ça la flattait et en même temps la gênait. Néanmoins, elle croisa les bras sous sa poitrine, la remontant légèrement, tandis qu’il finit sur un « nul en dessin ». « T’as de la chance que je t’aime bien… Je t’aurais déjà frappé sinon parce que tu te moques de mes capacités de dessinatrice. » et puis le fait que tu aies rajouté mon sourire, te sauve. Elle sourit un peu avant de détourner le visage pour qu’il ne voit pas la potentielle jalousie qui s’installe sur ses traits. Pourquoi était-elle jalouse de sa petite sœur ? S’il y avait bien quelqu’un dont elle ne devrait pas avoir peur, c’était elle. Après tout, elle n’avait que dix ans, jamais elle ne pourrait lui faire de l’ombre pas vrai ? Pourtant, Hojin était clairement jalouse, même si elle le niait en bloc dans son esprit, malgré la petite voix dans sa tête. D’ailleurs, une nouvelle vague de jalousie s’empare d’elle quand elle constate avec effroi qu’il fait tout le temps son sport torse nu. Elle n’aimerait pas que son petit ami le fasse et lui fait part de ça en faisant bien entendu passé ça, pour un conseil pour sa future petite amie. « Après, t’es pas obligé. Ce n’est que mon avis… » et je ne suis pas ta petite amie. Elle ne le dit pas mais le pense. Mais n’était-elle pas la seule à ne pas aimer ça ? Peut-être bien, elle ne savait pas. Elle essayait de s’en convaincre et ça fonctionnait plutôt bien d’ailleurs. Jin sourit un peu plus quand il se prend pour un grand frère et tire presque la langue à sa réponse. « Tu n’as donc aucun droit de me faire la morale, si tu fais pareil. » Et son rire accompagne celui de Wei avant qu’elle ne reprenne. « Parce qu’on est des poupées vivantes. C’est mieux de nous coiffer nous, qu’une vulgaire tête de poupée. » En tout cas, c’était ce que le jeune femme pensait. Yijin préférait sa fratrie à des poupées et Hojin était sûre qu’elle aimerait bien aussi les cheveux de Wei. C’est pour cette raison qu’elle lui propose de venir avec elle, un sourire timide sur les lèvres. « Bien sûr que tu peux te laver… » Quelle idée, elle ne l’empêcherait pas de prendre une douche, pas après du sport. Elle se met à rougir en entendant ses mots. « Je préfère t’attendre dans la salle commune… Je vais prévenir ma mère que je serai en retard. » Hojin pénètre à nouveau dans le dortoir pour se diriger vers le salon et s’asseoir sur le canapé en appelant sa mère pour lui indiquer son retard et la venue d’un ami. Aussitôt, sa mère parle d’un futur petit ami et elle sent ses joues rosir encore un peu tandis qu’elle niait tout avec force. Elle finit par raccrocher pour attendre, en regardant des vidéos le plus vieux.

Est ce que Wei avait été attentif face à la jeune femme ? Très. Peut-être trop ? Allait-elle prendre peur en entendant tout ça. Par chance non, elle accueilli la chose même plutôt bien. Sauf la fin. Un sourire franc se dessina sur les lèvres du chinois. « Je ne vais retenir qu'une chose, tu m'aimes bien ! » Il lui fit un clin d’œil avant de continuer à parler avec la demoiselle, de divers sujets. Dont notamment sa tenue pour courir. Il baissa le regard sur son propre torse. Elle n'aimait pas ? Vraiment ? « Non mais si tu penses ainsi, autant mettre un haut. » Est-ce qu'il se rendait compte qu'il se pliait en quatre pour lui plaire ? Oui. Mais il se taisait sur ce point là. Il ne voulait pas vraiment le voir ou l'accepter encore. Il n'était pas apte à être d'accord avec ce point là. Pourquoi faisait-il ça déjà ? Parce qu'elle lui plaisait plus qu'il ne voulait le dire.
Un sourire taquin ourla ses lèvres. « Je fais la morale si je veux jeune fille ! » L'excuse d'être plus vieux pouvait marcher. Mais absolument pas, ce qui le fit rire doucement. « Tu dois avoir raison ! Je suis sûr qu'ils adorent nous voir grimacer de douleur et demander innocemment si ils nous font mal ! » Il secoua la tête, amusé rien qu'en repensant à tous ses souvenirs qui remontaient peu à peu en lui. Vraiment, c'était adorable. Mais très douloureux.
Il avait été surpris de sa proposition. Mais heureux en même temps. « Très bien, je fais vite alors ! » Wei se dépêcha de se foutre sous l'eau. Il se lava, pris bien son temps pour choisir une belle tenue. Son jean noir destroy, son pull col roulé noir et sa veste en cuir coloré. Il revint dans la salle commune, se plaçant derrière elle, ses bras se posant sur le canapé avant de souffler à côté de son oreille. « Tu regardes quoi? »

La rougeur prend place sur ses joues alors que Wei reprend ses paroles avec un clin d’œil. Elle n’avait pas pensé une seule seconde que ce genre de paroles pourrait sortir de sa bouche. Oui elle l’aimait bien mais elle n’avait jamais pensé le dire à voix haute. Elle détourne le regard, quelque peu gênée et recommence à être gênée quand il reprend la parole. Pourquoi faisait-il en sorte d’écouter ce qu’elle disait. Ils n’étaient rien l’un pour l’autre. Elle ne comprenait rien du tout. « Pourquoi tu m’écoutes ? » Hojin a besoin de comprendre et c’est pour celle raison qu’elle pose la question. Elle veut savoir et même si la réponse l’effraie un peu, elle a besoin de l’entendre. « Ah donc là pour ça tu utilises le fait que tu es plus vieux que moi. Je dois t’appeler Grand Père ? » répond-t-elle taquine. Elle sourit un peu plus à Wei tandis qu’il met des mots sur ce qu’elle pense. « C’est sûrement plus intéressant de nous coiffer nous et pas les têtes à coiffer. Et puis ça fait de belles photos dossiers. » Elle ne comptait plus celles qu’elle avait sur ses frères et celles qu’ils avaient sur elle. Mais jamais au grand jamais, elle ne les dévoilerait. Plutôt mourir que de laisser voir quelqu’un d’autre que sa famille les voir. Jin finit par proposer à Wei de venir avec elle pour aller voir sa petite sœur. Pourquoi ? Elle-même ne le sait pas vraiment. Elle ne voulait certainement pas être seule pour ça. Alors, elle voulait qu’il vienne avec elle. Elle hoche la tête quand il dit qu’il fera vite et part s’asseoir dans la salle commune sur le canapé pour l’attendre. Elle est tellement absorbée par sa vidéo qu’elle ne l’entend pas revenir et ce n’est que lorsqu’il souffle près de son oreille qu’elle se met à gémir involontairement et se lève rapidement, envoyant valser son téléphone. « Fais pas ça !!! » qu’elle couine la main sur son oreille. C’était une partie sensible de son anatomie et il avait été trop près d’elle pendant quelques secondes. Elle se baisse pour récupérer son téléphone afin d’éviter son regard. « Je regardais des vidéos sur youtube… Pas quelque chose de très intéressant. » Elle se relève tout en essayant de ne pas le regarder. « On y va ? »

La question abrupte d'Hojin le coupa quelque peu dans son élan. Bonne question. « Ne parle-t-on pas pour être écouté ? » Il avait été tellement surpris qu'il n'avait pu que lui répondre ça en premier lieu. Il se gratta l'arrière de la nuque, réfléchissant doucement. « Je t'ai écouté puisque ça m'intéressait tout simplement ? Et je me souviens parce que tes réponses étaient claires et nettes ? Je ne sais pas, je me souviens juste. Ne m'as-tu pas écouté toi ? ». Peut-être qu'il avait été le seul mais ça ne le dérangeait pas.
Un sourire amusé ourla ses lèvres alors qu'il prit l'air d'un petit vieux. « Exactement jeune fille, j'en ai vécu des choses contrairement à toi ! » Il secoua la tête, rigolant de nouveau, faisant contracter ses abdos. « Des photos dossiers, ne m'en parle pas...j'en ai tellement de moi ainsi. » Il secoua la tête négativement, grimaçant. On pouvait détruire sa vie rien qu'avec celle-ci.
La tournure des évènements étaient surprenant. Wei ne s'était pas attendu à cette proposition. Mais il accepta, rapidement. Très rapidement. Et il prit encore plus rapidement sa douche comme si elle allait fuir. Chose totalement fausse mais il voulait éviter néanmoins qu'elle disparaisse comme de la fumée. Cela semblait être son point fort à la demoiselle. Et quand il revint, il se pencha naturellement vers elle. Mais une chose dont il n'avait pas prévu était cette réaction. Et ce petit bruit totalement...alléchant à entendre. Il fit craquer son cou, déglutissant. Une vague de possessivité, complètement déplacé, l'enveloppa alors qu'il regardait Hojin. « Tant que d'autres ne le font pas. » dit-il avant de fermer les yeux réalisant. « Désolé. » Il l'écouta et se pinça l'arrête du nez, se maudissant. Mais comment pouvait-il savoir que son oreille était sensible ? « Allons-y » dit-il à sa suite, la suivant d'un peu plus loin que d'habitude. « Tu les as prévenu ? Que je serais là ? Je ne m'incruste pas au moins ? »