L’audace n’est pas le trait de caractère le plus frappant chez le jeune homme tant il ruine son image chaque année, le jour de son anniversaire. Pour autant, elle existe et se manifeste quand on ne le confronte pas à ses peurs et démons. Les rumeurs qui entourent le propriétaire de la concession ne sont pas des plus tendres, mais pour autant, parce qu’il a face à lui un homme de sang et de chair, Daeul ne perd pas encore ses moyens. L’assurance dont il fait preuve n’est pas une façade trompeuse, soigneusement édifiée pour tromper ce dernier, bien au contraire, il est confiant d’avoir une chance de remporter la course, mais ce qu’il lui faut, c’est une voiture. Peut-être que les autres concurrents seront bons, mais il sait qu’il est capable de se frayer un chemin en haut du podium. Le goût du risque le différencie. Il a presque l’impression de n’avoir rien à perdre maintenant qu’elle n’était plus. « S’il n’y avait pas votre visage sur les affiches, je n’aurais pas non plus l’impression que vous êtes le propriétaire de ces lieux », il peut paraître effronté mais il ne cherche pas à le provoquer, tout comme il ne compte pas tomber dans ses grâces en le flattant (cela ne semble pas être le genre de ce dernier).

« Est-ce que ces fils de, savent au moins utiliser leur potentiel ? à part s’exhiber avec pour quelques sourires, je n’ai pas le souvenir d’en avoir vu des brillants sur les pistes », il prend presque un ton dramatique, mais son regard ne flanche pas. Ironiquement, il pourrait faire partie de ces enfants de riche, car son père l’élève à ce rang, mais il refuse de l’accepter. Il préfère rester fidèle à ce qu’il avait été avant de l’avoir rencontré, être le fils qu’elle a toujours connu. « Cent million de won. », il ne pouvait pas dire qu’il n’était pas certain de la somme pour laquelle il allait concourir, sinon on pourrait l’accuser de ne pas être sérieux, déterminé à gagner. L’argent n’était pas une chose qui lui manquait au quotidien, il survivait mieux que la plupart des gens, mais cela remplissait, d’une certaine façon, un vide en lui. Et puis, cela lui permettait de maintenir une distance, de revendiquer une indépendance, une parfaite autonomie. Soutenant le regard de cet hyung qu’il rencontrait pour la première fois, il osait finalement poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début de cette discussion qu’il avait. « Est-ce que je peux interpréter ça comme un oui ? »