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[Chapter 8] Don't judge me - Ye Won
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[Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Dim 16 Fév - 18:18 Citer EditerSupprimer
- Sorry:
Assit devant ce grand piano, je laisse mes doigts trouver les notes. Sans aucune partition ni rien, j’écoute juste. Grimace, lorsque que quelque chose me parait étrange. Attentif, concentré, je ferme les yeux pour écouter cette mélodie. Je connaissais les sons par cœur sur ma guitare, il me fallait surement plus de temps pour les retenir sur un piano. Nouvelle lubie qui m’avait prise lorsque j’avais mis les pieds au studio de l’agence pour la première fois. L’idée me trottait dans la tête depuis plusieurs mois déjà et je trouvais l’occasion parfaite pour apprendre à en faire. Quand j’en avais parlé à Kitae il avait souri, sans réellement donner son avis. Entre nous les choses étaient tendues. Je mettais trop peu souvent les pieds à l’agence. Ce matin encore j’aurais dût y aller. Mais j’avais préféré m’isoler pour me consacrer à ça. Il n’était pas content, comme d’habitude mais il avait fini par lâcher l’affaire. Nos conversations tournaient en rond. Je n’en faisais qu’à ma tête. Au moins, il me savait ici, au studio de l’école. C’était toujours mieux que d’être en train de boire dehors. Pour l’instant l’envie ne me prenait pas. J’étais mal pourtant, les jours passaient et se ressemblaient. J’avais passé des nuits mouvementées entre Si Hyun et Ji Won… un vrai calvaire. Mais je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Pas réellement décidé à tourner la page, je m’entraine sur cette musique que je connais par cœur. Ce titre que j’avais écrit pour elle. Pour m’excuser, lui demander pardon pour ce que j’avais fait… le premier qui était personnel, le seul qui me correspondait. Aujourd’hui les paroles avaient encore un sens, bien que certaines auraient dut changer. Mais je le laissais tel que. Maso, je me laissais juste plonger dans cette noirceur. A oublier tout le reste, à ne plus savoir vivre autre chose que cette tristesse qui m’envahissait. Je déteste ces moments. Où je ne sais plus ce que je veux, ni même ce que je suis. Je fais la moue, rate une note et fronce les sourcils contrarié. Je ne cherche à rien à revivre cette musique. A me la repasser sans jamais m’en lasser. De quoi ais-je l’air tout à coup ? D’un type désespéré ? Qui n’est pas prêt à oublier celle qu’il aime ? Je ne sais pas. J’ai essayé pourtant, mais le sort a voulu que je tombe sur cette fille... une amie de Ye Won. Comment j’aurais pu le savoir ? Je n’avais jamais entendu parler d’elle. Aujourd’hui, j’étais prêt à en rire. Trouvant la situation plus que dérangeante, mais une part de moi se sentait coupable. J’espérais juste que cette fille ne soit pas assez dingue pour parler à… Ye Won. Impossible ! Je chasse l’idée rapidement. Avant de me concentrer à nouveau. Trouvant enfin les bonnes notes qui correspondaient à ce que je cherchais, je chantonne cette chanson. Le cœur serré, comme à chaque fois que je repense à nous. A notre histoire et ce moment où je l’ai écrite. J’aurais dût lui envoyer cette lettre… avoir le courage de lui chanter plus tôt…
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Dim 16 Fév - 19:30 Citer EditerSupprimer
ootd// Ses talons qui claquent contre le sol, cette silhouette frêle qui se faufile à travers cette foule d’étudiants. Elle laisse sa rage parler à sa place, sa colère la guider à travers les couloirs de l’université. Il n’a fallu que quelques messages échangés avec Kitae, pour savoir ou il se trouvait. Et elle n’a pas hésité, pas une seule seconde. Elle ressemblerait à une furie, mais s’en contre-fous. Elle a mal, bien plus encore depuis que la vérité a osé franchir les lèvres de Ji Won, lui avouant ce qu’il a osé faire. Elle ne devrait pas, il n’a plus aucun compte à lui rendre, pourtant, la simple pensée d’eux ensemble lui donne la nausée. Elle se demande, ce qui l’a poussé à terminer cette nuit avec elle. Si c’était un véritable hasard, ou s’il a tenté de la blesser bien plus encore qu’elle ne l’est déjà. Elle craint simplement de découvrir que la seconde possibilité est la bonne, car elle ne le lui pardonnerait jamais. Pas après Sawan. Pas après avoir appris qu’il s’amusait avec une autre tout en revenant dans sa vie. Et elle avance, d’un pas pourtant si peu assuré. Elle essuie ces dernières larmes, de ces perles d’eau qui n’ont que trop coulé ces derniers jours. Elle se déteste à être aussi faible, aussi remplie de tristesse face à une fin aussi minable. Pourtant, elle n’arrive plus à se détacher de toutes ces émotions, ne parvient plus à penser correctement. Elle ne maîtrise plus rien, ses sentiments qui prennent inévitablement le dessus. Et c’est dans cet état d’esprit qu’elle entre dans ce studio de musique. Elle ne prend pas la peine de toquer, ni même d’attendre qu’on vienne lui ouvrir. Elle force le passage, ferme brusquement la porte derrière elle pour faire face à celui qui brise un peu plus son coeur à chacun de ses actes, de ses gestes. Son regard noir ne saurait traduire tout ce qu’il se passe en elle à cet instant précis. Elle garde pourtant cette allure de femme brisée, bien malgré elle, et ne saurait revêtir cette carapace, même avec la plus grande des volontés. « T’es vraiment un enfoiré. » Contrairement à ce qu’elle dégage, sa voix est cassée, la rendant incapable de s’énerver contre lui comme elle le voudrait. « D’abord Sawan, maintenant t’essaies de te taper Ji Won. C’est quoi la prochaine étape ? Tu vas essayer de te taper Hye Mi peut-être ? C’est quoi ton but ? » Elle n’a plus la force de rien. Ne saurait trouver aucun courage pour continuer d’affronter tout ce qui lui tombe dessus chaque jour. « Tu voulais quoi ? Tu voulais me briser Il Kyang ? J’ai un aveu à t’faire, t’as réussi depuis bien longtemps. » Et elle pèse ses mots, refuserait en temps normal de montrer cet état déplorable à qui que ce soit, mais n’y arrive plus. Elle ne sait plus comment gérer sa propre vie, toutes ces personnes qui continuent de rajouter du poids sur ses épaules pourtant si frêles. Et à cet instant, elle le sait, elle est bien loin de voir le bout de ce tunnel.
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 7:55 Citer EditerSupprimer
Perdu dans les paroles de ma chanson, je me fais brusquement surprendre par la porte qui s’ouvre. Sursautant, je me redresse instinctivement et me sens défaillir en voyant Ye Won entrer. Je n’ai pas vraiment le temps de dire quoique ce soit qu’elle m’agresse déjà. Je suis un quoi ? Je fronce les sourcils, subitement perdu sans comprendre de quoi il s’agit. Pourquoi vient-elle ici pour m’engueuler ? Est-elle sérieuse ? Je suis presque sur le point de l’interrompe mais quand elle prononce le nom de Ji Won, je me glace. Ma mime déconfite, le regard fuyant, je ne m’attendais pas à ce qu’elle s’ache… aussi rapidement. La garce, me dis-je en pensant à Ji Won. Pourquoi avait-elle été tout lui raconter ? J’étais assez crétin pour l’avoir suivis, mais pas assez pour tout lui reprocher. Après tout, il fallait être deux dans cette situation, mais j’aurais dut être assez fort pour lui refuser quoique ce soit. Les poings serrés, je me sens défaillir, encore plus lorsque j’ose croiser son regard. Ye Won à une sale mine… ces derniers jours j’ai tout fait pour l’éviter, mais la revoir me brise le cœur. Ne voit-elle pas à quel point je souffre aussi ? J’aimerais pouvoir lui dire que je suis désolé encore une fois. Qu’on devrait laisser tout ça derrière nous. Mais je n’en ai plus la force. Au lieu de ça ses remarques m’agacent. Je n’en peux plus de ses reproches. A toujours me dire quoi faire, n’être jamais contente de ce que je fais ou non. Merde ! Je ne suis pas un saint et je ne l’ai jamais été. Est-ce ma faute si elle s’est fait des illusions sur moi ? Je ne peux pas être parfait, je ne peux pas toujours répondre à ses attentes. Avec le recul, je me trouve finalement plus indulgents qu’elle. Oh oui je sais ! Je suis un con, je suis le fautif. Mais je n’étais pas tout seul dans cette histoire non plus. Elle n’avait qu’à avoir la force de me dégager de sa vie plus rapidement. Alors finalement, je suis énervé. A tel point que je finis par crier « Attends, t’es venue jusqu’ici pour me déverser ta haine ?! Mais t’as pas autre chose à foutre ? » Bon, j’étais plus violent que je ne l’aurais cru. Mais je suis lassé ! Je n’en peux plus de tout ça. « En quoi ça te regarde hein ? » j’aurais dût apaiser le jeu. Lui donner ma version des faits. Mais est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Je n’en suis pas certains… « Oui ! T’as parfaitement raison. Je voulais te briser, je voulais que tu souffres au point de me détester comme jamais tu m’as détesté. Parce-que tu vois je suis comme ça ! Désolé de t’ouvrir les yeux sur ce que je suis vraiment. » C’est faux. Je ne sais même pas pourquoi je lui dis ça. La colère me fait dire n’importe quoi, mais j’en ai marre de ramper devant elle. De devoir m’excuser à chaque fois pour toutes les conneries que je fais. M’approchant un peu plus d’elle, je viens lui hurler « C’est toi qui a dit que je vivais dans le passé. Bah voilà sois contente, j’avance !! » j’avais essayé, mais le sort m’avait mis Ji Won entre mes mains. Je regrettais cette soirée, évidement je n’avais pas envie de la blesser. J’avais pensé bêtement qu’elle garderait ça pour elle… je suis foutu, je le sais… et quelque part, mon cœur saigne à nouveau.
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 12:42 Citer EditerSupprimer
Une rage folle qui la guette, qui attend le moment opportun pour exploser, et tout dévaster sur son passage. Voilà ou elle en est. Voilà tout ce que ces dernières semaines ont eu comme effet sur elle. Elle ne se reconnait plus, n’a jamais été au plus bas qu’à cet instant. Dieu qu’elle se déteste à être comme ça. Mais elle n’y arrive plus, ne supporte plus rien, pas même son reflet dans un miroir. Son coeur a été brisé tant de fois, et même si elle a tenté, vainement, de le réparer à chaque fois, tous les coups qu’elle prend ne font que l’exploser en plus petits morceaux encore, le rendant impossible à reconstruire correctement. L’attitude d’Il Kyang face à elle ne l’aide en rien, au contraire. Et si elle n’a suivi que ses sentiments, elle se rend bien rapidement compte qu’elle a commis une erreur, une de plus. Parce que les mots qu’ils échangeront aujourd’hui seront bien plus ancrés en elle, l’enfonceront davantage encore dans le néant. « En quoi ça m’regarde ? Tu fais tout, absolument tout pour me briser, mais j’en peut plus ! » Une vérité certaine. Elle est a bout de souffle, à cours d’espoir, de celui qui lui permettait de croire qu’elle pourrait, un jour lointain, parvenir à surmonter ces épreuves. Et tout tombe en ruines, une fois de plus. « A quoi ça t’avance de faire ça, hein ?! Qu’est-ce que t’y gagnes ? Ca t’rend heureux de m’voir comme ça, c’est ça ? Ca t’fait plaisir de me marcher dessus comme tu le fais ?! T’es un connard Il Kyang ! Rien de plus ! » Elle crache sa haine et son désespoir. Sa douleur qui la maintien éveillée chaque nuit. Sa peine qui ne la quitte plus une seule seconde. Le regret d’être à nouveau tombée dans ses bras, de ne pas avoir su lui dire non, malgré tout son être qui n’a fait que le réclamer tout ce temps. Et si elle le déteste à cet instant précis, sa haine contre elle-même est bien plus violente encore. Elle se sent damnée à tout jamais, simplement faite pour être détruite par ceux qu’elle ose aimer. « T’avances ? En te tapant des personnes aussi proches de moi ? Pourquoi tu m’fous pas la paix tout simplement hein ?! Pourquoi tu t’obstines à vouloir me détruire autant ? Qu’est-ce que je t’ai fait pour mériter ça ?! » Une question qui tourne en boule dans sa tête, depuis trop longtemps. Qu’a-t-elle fait de mal pour qu’on s’obstine à la faire souffrir autant. Elle se le demande, tourne le problème dans tous les sens sans arriver à trouver une réponse logique. Elle pensait naïvement lui avoir donné le meilleur d’elle-même, avant qu’il ne la laisse seule. Elle avait espéré qu’il puisse lui laisser un peu de temps, pour qu’elle puisse sereinement leur donner cette seconde chance qu’elle attendait tant. Et maintenant, plus rien n’a de sens. Tout s’écroule, trop lourdement, au sol. Le gouffre sous ses pieds n’a jamais été aussi profond qu’à cet instant, alors qu’elle se sent dépérir un peu plus encore. « Vas-y, dis-moi ! Qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mal pour que tu veuilles autant me faire souffrir ? Parce que j’en peut plus ! J’suis à bouts, tu comprends ça ?! J’te déteste ! J’ai été trop conne de te faire confiance une seconde fois ! Mais soit sûr d’une chose, plus jamais ça n’arrivera ! T’es allé beaucoup trop loin ! » Elle pèse ses mots, se promet à elle-même qu’elle ne flanchera plus. Pas après tout ça. Comment pourrait-elle ? Alors que désormais, elle n’est plus qu’une ombre qui ne sait plus avancer correctement.
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 13:35 Citer EditerSupprimer
Je n’en peux plus non plus Ye Won. Je n’ai plus la force de rien… d’être loin de toi, de te voir autant souffrir. Je n’ai aucune réponse à ses questions, à sa détresse. Je me sens si mal… terrible culpabilité qui vient envahir ma gorge. J’ai envie de vomir ! Je me déteste si tu savais. Pourquoi j’ai fait tout ça ? Comment j’ai pu en arriver là ? Je me hais ! Je voudrais disparaitre à jamais de sa vie. Qu’elle et moi, on ne se soit jamais connu… car la voir aussi malheureuse me tue. Mais je n’ai aucune volonté, aucune force pour lui dire ce que je ressens. J’ai envie de m’écrouler, devant elle… la supplier de tout recommencer. Mais plus rien n’a de sens désormais. Même ce que nous avons été. Je n’ai pas les mots, je suis terrifié et à la fois si énervé. Contre elle, mais surtout contre moi. Si elle savait… je donnerais n’importe quoi, pour que tout n’existe plus. Je me perds un peu plus, restant debout face à elle, sans savoir comment je fais. Je suis fatigué de tout ça, je suis autant à bout qu’elle mais je suis surement le plus responsable des deux. Alors j’écoute, j’encaisse et je serre les dents. Chacune de ses révélations me tords l’estomac. « Ce que tu m’as fait ? » je ris désabusé, détournant le regard. Avant toi, Ye Won je ne savais pas ce que ça signifiait d’aimer. Je ne savais pas que ça pouvait être aussi douloureux. Je n’avais pas conscience qu’être attaché à quelqu’un ça pouvait faire aussi mal. Je voudrais que tu me rendes mon innocence, toutes ces années où j’étais heureux. Où je ne pensais à rien, où tout était plus léger. Rend-moi, ce que tu m’as volé ! Rend-moi mon cœur et tout ce qui va avec. Parce-que je n’en peux plus de me battre. J’abandonne ! Regarde-moi, ici devant toi, je n’ai plus envie de rien. « Bah qu’est-ce que tu crois hein ? C’était qu’un jeu tout ça de toute façon. Je me suis foutu de toi à la minute où on s’est reparlé. » Rien n’est vrai, mais elle est tellement persuadé que je suis un connard. Elle le dit elle-même. Je suis un putain d’enfoiré qui se joue des autres. Egoïste ! J’en ai rien à faire, n’est-ce pas ? C’est ce que tout le monde croit. Alors pourquoi est-ce que je ne dirais pas qu’ils ont raison pour une foi ? Tout le monde est persuadé de mieux savoir que moi. « J’en ai marre de devoir me justifier. Tu sais faire que des reproches de toute façon. T’avais pas confiance en moi ! Bah je t’ai donné des bonnes raisons de le croire. Soit heureuse, t’avais raison, je suis un connard. » Je prends un air insolent, désabusé encore une fois et insiste bien sur mes derniers mots. « T’es contente ? Tu vas pouvoir dire à tout le monde, que je suis un enfoiré. Qu’ils avaient tous raisons ! » Et je me sens encore plus mal. Mais plus rien ne tourne correctement dans mon monde. Alors à quoi bon se battre. Pourquoi je la rattraperais. Pourquoi est-ce que je lui dirais que je l’aime à en crever ? « Je suppose qu’elle t’a tout raconté, alors j’ai pas grand-chose à ajouter. A part qu’elle était bonne, dommage que j’ai pas pu finir ce que j’avais commencé. » Désinvolte et provocant, je m’enfonce je le sais. Kitae me dirait surement que je joue au con. Mais je m’en fiche, je lui donne encore plus de raison pour me haïr. Ça sera surement plus facile comme ça. Si elle me déteste au point que plus jamais on ne puisse se croiser. Finalement j’avais voulu continuer mes études en même temps que ce contrat, mais je trouve ça brusquement stupide. Je n’aurais pas force de poursuivre si je dois encore la croiser jusqu’à mon diplôme. Je lève un sourcil, cet air qui ne me ressemble pas sur le visage. Je n’ai jamais été aussi violent dans mes propos avec elle. Parce-que bêtement je pensais toujours qu’on finirait par se réconcilier. Même après cette dispute avec Young Min. Mais cette fois, il n’y plus aucun espoir. Je vais l’aider à aller mieux. Si elle me fait, ça sera plus facile de tourner la page. « Bon, je crois qu’on s’est tout dit non ? A moins que t’es envie d’ajouter un truc ? » je serre les dents, en réalité je me cache derrière une façade. Un visage qui n’est pas le mien, mais que tout le monde m’attributs. « Ah si ! J’ai oublié ma veste chez elle, elle te la pas donné par hasard ?! ».
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 14:29 Citer EditerSupprimer
Pendant longtemps, elle avait cru au prince charmant. Elle voulait croire en un amour véritable, sincère, rempli de lumière. Elle voulait croire que ce qu’elle voyait dans tous ces films était possible. Mais jamais, elle n’aurait cru que l’amour pouvait détruire autant une personne. Pousser deux âmes à se déchirer autant, jusqu’à se détester du plus profond de son être. Elle avait mis Il Kyang sur un piédestal, trop longtemps. Il était cette touche d’espoir, cette lumière scintillante dans le ciel qui l’aidait à avancer. Il était celui auquel elle se raccrochait sans sourciller. Elle lui avait offert tout son amour, toute sa confiance. Elle lui avait tout donné, même dans les pires moments, jusqu’à ce qu’il ne l’abandonne. Et pire encore, elle était prête à recommencer, malgré ses faiblesses, malgré ce qu’il avait provoqué en elle. Juste un peu de temps, c’est tout ce qu’elle lui a demandé, et c’est certainement le seul bon choix qu’elle ai fait dans tout ça, quand elle voit ou ça l’a menée. Et si elle avait déjà compris qu’elle l’aimait encore, peut-être davantage qu’avant, elle ne pensait pas que tout ça soit aussi douloureux, que ça puisse la détruire autant. Elle se déteste plus encore qu’elle ne le haït, à cet instant précis. Ses mots ne sont que des coups de poignard qu’elle prend en plein coeur. Qui l’assène davantage encore, alors qu’elle se recule d’un pas, incrédule. Elle ne peut pas croire ce qu’elle entend, elle ne peut pas imaginer qu’il se soit autant joué d’elle, pas après tout ce qu’ils ont traversé ensemble. Tout ça semble trop irréel. Un haut-le-coeur, un gémissement, alors que des larmes commencent lentement à glisser sur ses joues. A force de reculer, son dos percute la porte derrière elle, dernier barrage pour pouvoir s’enfuir. « J’te reconnais plus… » arrive-t-elle à peine à articuler face à son insolence, ses provocations. Elle ne reconnait plus celui qu’elle a tant aimé, à s’en damner. Elle ne retrouve plus rien de ce qu’il était, même ces dernières semaines, avant que la tempête ne vienne tout emporter avec elle. Et si sa colère l’avait aidé à trouver le courage de le retrouver ici pour s’expliquer, elle sent désormais ses jambes flancher, n’arrivant plus à la soutenir correctement. « T’es encore pire que quand t’étais défoncé… » Et sa rage, progressivement, ne devient qu’une terrible souffrance. L’enfer lui-même semble si paisible face à lui, ce qu’il provoque en elle. Il ne lui reste plus qu’à ramasser son coeur, le jeter tant il n’en reste plus rien désormais. Elle pourrait bien lui dire, tout ça n’a plus d’importance. S’il s’est réellement joué d’elle, alors il n’y a définitivement plus rien à quoi se raccrocher. Elle suffoque, manque d’air, face à ces dernières provocations. Sa tête qu’elle secoue, elle n’est plus vraiment sûre de comprendre exactement tout ce qu’il se passe. Pourtant, ce n’est pas un simple cauchemar, bien au contraire. C’est pire que ça. « Et dire que j’étais prête à te donner une seconde chance… T’es devenu un monstre. » Seuls mots qu’elle arrive finalement à articuler correctement. Son être tout entier se décompose à ces sons qui peinent à franchir la barrière de ses lèvres. Sa main fini par se poser sur la poignée de la porte, même si elle n’a plus assez de force pour l’ouvrir. Le simple fait de le voir encore face à elle transperce son âme, la déchire un peu plus encore. Des spasmes qui font frémir son corps alors qu’elle arrive enfin à se retourner, prête à partir. Un soubresaut face à un énième sanglot, et sans avoir la force nécessaire de le regarder une fois de plus, quelques mots viennent se perdre dans la pièce. Les derniers qu’elle osera lui dire. « J’te félicite, tu pouvais pas plus me détruire. J’espère que t’es fier de toi. » Un dernier souffle, et elle ouvre enfin cette porte pour s’enfuir. Loin de lui, loin de tout ce qu’il a pu représenter. Ses pas rapides trahissent les tremblements qui la secoue, alors qu’elle court vers la sortie la plus proche, la moins peuplée. Pour enfin se laisser tomber au sol, se vider de toutes ces larmes qui la font vaciller. De longues minutes, sans être capable de bouger, de respirer correctement. Elle se contre-fous de ces gens autour qui peuvent la voir, elle a besoin qu’on s’éloigne d’elle, qu’on lui donne l’air dont elle a besoin pour rester en vie, si tant est que cela semble réellement possible.
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 15:03 Citer EditerSupprimer
Ses mots finissent par m’achever. Son regard me glace et je sais qu’il me marquera, que jamais je ne pourrais l’oublier. Déception, paroles qui ravagent un peu plus mon cœur. Une de plus à dire qu’elle ne me reconnait plus… mes parents, Kitae… Ye Won. Il ne manquait plus qu’elle pour finir par m’achever. Je n’aurais pas la force nécessaire pour la retenir cette fois de plus. Je n’aurais plus le courage d’assumer cette relation qui prenait fin. Réelle rupture, gouffre qui s’étire entre nous… la porte se referme sur elle et sur notre histoire. Une fois de plus, mais celle-ci sonne réellement comme la dernière. Et je me laisserais une nouvelle fois retombée sur le siège, face à ce piano. Mélodie qui me ravage et me prends aux tripes. Des larmes s’échappent à nouveau de mes yeux, sanglots qui me donnent plus aucun courage. Je la déteste… encore plus maintenant que tout est terminé. Je suis désolé Ye Won… d’avoir été trop peureux pour te dire que je t’aimais. D’avoir été un idiot qui n’osait pas. Je la hait, cette crainte au fond de moi, celle qui me possède et qui m’a longtemps empêché d’avancer. Je n’ai plus rien désormais… juste un futur trop trouble, un présent dévasté… mais je sais une chose… demain elle ne sera plus là.
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« Excusez-moi. Vous êtes bien Kitae ? » Le garçon grimace, inquiet. Lui qui s’attendait à avoir la voix d’Il Kyang à l’autre bout du fil, il tombe sur un homme, un inconnu. « Oui, c’est moi. Qu’est-ce qui se passe ? » Parce qu’il le sait, au fond de lui quelque chose l’angoisse déjà. « C’est le premier numéro que nous avons trouvé. Votre ami… il est dans un sale état, si vous pourriez venir le chercher… » Ses épaules s’affaissent, il reste silencieux, de longues secondes avant de souffler un « J’arrive. » Désespéré et agacé. Il a encore recommencé ! Une nouvelle fois, ce cercle vicieux le mènera jusqu’à son meilleur ami. Kitae n’a pas vraiment envie d’y aller. Trop souvent contrarié par Il Kyang ces derniers temps, il se dirait dans un coin de sa tête, qu’il n’a plus la force de faire tout ça. Mais c’est Il Kyang… et lorsqu’il s’agit de lui, il abdique toujours. Amitié trop précieuse qu’ils ont tous les deux, Kitae est surement le seul à s’en rendre compte, alors que son idiot de meilleur ami ne fait que foirer tout ce qu’il touche. Il serre les dents, attrape sa veste et se rend sur les lieux qu’on lui a indiqué. C’est avec une certaine crainte qu’il rentre dans le club. Il a peur de voir son état. A-t-il prit de la drogue ? Dieu, qu’il espère que non. Qu’il touche à l’alcool, le désespère déjà assez. S’il devait replonger, il n’était pas sûr de pouvoir assurer pour lui. Le cœur serré, il s’avance vers le gérant qui lui indique une silhouette presque inerte sur une banquette. Il Kyang est allongé là, le bras pendant dans le vide, débraillé, des tonnes de verres vides sur la table. Il pousse un soupir, agacé mais si inquiet. Lorsqu’il s’approche de lui, il a presque peur qu’il se soit évanouit, mais le grognement qui s’échappe de ses lèvres, le rassure ne serait-ce qu’un tout petit peu. Il tente de l’attraper pour le soulever, Il Kyang est un poids lourd, presque mort et il se replonge aussi vite dans ce passé trouble qu’il détestait. Toutes ces nuits où il allait le chercher, quand lui et Il Kyang étaient sur les routes. Loin de Ye Won, il ne lui racontait pas toutes ses péripéties, et une fois de retour à Séoul c’était trop souvent elle qui prenait le relais. Il ne pensait pas qu’il revivrait ça un jour. Il pensait que tout avait fini par s’arrêter… Il passe son bras autour de lui, croit entendre son ami marmonner quelque chose, mais il a du mal à le porter jusqu’à la sortie. Il tente de se faire discret, s’avance jusqu’à sa voiture et l’exercice se complique un peu. Il décide de le mettre à l’arrière, retrouve ses manies, ses habitudes désespérantes. « Tu fais chier. » lâche-t-il, presque désemparé. Parce-que même si il est énervé, le voir dans cet état lui fait du mal. Il ne comprend pas pour être honnête. Il n’arrive pas à saisir pourquoi Il Kyang se détruit autant. Avec le talent qu’il a, il pourrait faire de grande chose, se concentrer davantage sur son art et devenir quelqu’un. Mais au lieu de ça, il passe son temps à se noyer dans les problèmes. En conduisant il entend de bref paroles qui ne ressemblent à rien. Cette fois-ci, il ne s’est pas raté. Et ça l’exaspère un peu plus. Arrivé face à l’université, il ouvre de nouveau sa portière. « Fais un effort s’il te plait. » bref demande, que son meilleur ami saisit à peine. Petit sourire qu’il esquisse, en replongeant dans un monde trop lointain du sien. Il tente de le soulever, mais Il Kyang n’en fait qu’à sa tête. Encore plus lourd, il ne fait aucun effort pour aider son ami. Un bref « Laisse-moi. » s’échappe de sa lèvre fendue, il se demande brusquement s’il s’est battu une fois de plus. Sa nuit au poste de police ne lui avait donc pas suffit. Il ne sait trop comment il parvient jusqu’à l’entrée du dortoir. Mais monter les escaliers semblent insurmontable. Prenant une pause à la deuxième marche, Kitae s’agace, rage intérieurement jusqu’à ce qu’il aperçoive cette silhouette. Ye Won… leurs regards se croisent, il se sent gêné, autant bien pour elle que pour lui. Il ne pourra de toute façon pas lui cacher l’état d’Il Kyang, qui s’affale un peu plus sur les escaliers. « S’il te plait… est-ce que tu peux m’aider ? ».
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 15:39 Citer EditerSupprimer
La trajectoire d’une perle d’eau qu’elle essuie d’un mouvement vif, ce téléphone qu’elle balance contre le mur à y revoir ces clichés. Ye Won est à bout de force, manque de courage, pour s’évader bien loin d’ici. De ce campus qui voit depuis plusieurs mois les désastres rythmer sa vie. Elle ne compte plus le nombre de fois ou elle a cru pouvoir se relever, mais désormais, tout lui semble impossible. Il Kyang a brisé tant de choses, et sa rage ne suffira pas à le détester assez pour ça. Elle le sait bien, même si elle aimerait trouver le courage de tout effacer une bonne fois pour toute. Son corps qui s’écroule dans son lit, le silence qui l’entoure. Elle aimerait simplement que tout s’arrête, définitivement. Qu’il disparaisse de sa vie, qu’il arrête de la détruire comme il le fait. Mais il faut croire qu’il a encore plus d’un tour dans son sac pour la faire plonger plus profondément encore dans ces abysses. D’un geste las, elle ouvre le tiroir de sa table de chevet, en sort un sachet de pilule, et prendre une dose de crimson. Encore une, alors qu’elle en a déjà abusé ces derniers jours. Il semble pourtant que ce soit la seule chose qui arrive encore à la faire tenir debout. Un soupire, quelques minutes à rester sans bouger, attendant que cette drogue ne commence à faire effet. Elle n’est bonne qu’à ça, pleurer ces souffrances qui la prennent aux tripes, qui entachent un peu plus cet avenir qu’elle espérait brillant, avec un peu de bonheur, si possible. Un sanglot vient secouer son corps, ses yeux rougis par cette dernière dispute. Elle n’arrive pas à croire ce qu’il a osé lui dire, trouve impensable l’idée qu’il ai pu si bien jouer avec elle. Elle se voit comme une poupée de chiffon, usée et débraillée, qui n’est là que lorsqu’on a rien d’autre à faire. Qu’on souille et qu’on abandonne, jusqu’à avoir envie de s’amuser de nouveau. Et elle ne le supporte plus, laisse de nouvelles larmes perler sur sa peau à cette simple idée. Son corps qui se contorsionne, sans être capable de trouver une position dans laquelle elle pourrait se sentir un peu plus sereine. Même lorsqu’elle croit entendre son téléphone sonner, elle ne prend pas la peine de répondre, n’en a ni la force, ni le courage. Las, épuisée, elle sait pourtant que ce soir encore, elle ne trouvera pas le sommeil. Et ça la tue à petit feu, ça la consume toute entière, de repenser à lui, encore et encore. D’imaginer cette scène, Ji Won et lui. De se souvenir, de Sawan et lui. De réentendre, les mots qu’il a osé lui dire. Son visage déformé par la peine, elle pleure encore, ses draps sont trempés de ces perles d’eau qu’elle laisse échapper sans pouvoir le contrôler. De longues minutes ainsi, n’espérant même plus réussir à se calmer. Puis elle se décide, attrape son paquet de cigarettes, un briquet, et glisse enfin hors de son lit, qu’elle n’a pas quitté depuis qu’elle est rentrée de l’université. La manche de son pull dont elle se sert pour effacer à la va-vite toutes ces larmes sur son visage, et elle sort enfin de sa chambre, s’assurant qu’il n’y a personne pour la voir. A pas feutrés, elle se dirige vers l’escalier, mais ces bruits la perturbe alors qu’elle continue d’avancer. Elle finit par croiser le regard de Kitae, découvre la silhouette d’Il Kyang affalé sur le sol. Sa tête se penche sur le côté, ses lèvres se pincent en sentant la gêne de son ami. « Me demande pas ça Kitae… » Une supplique, un coup en plus en plein coeur. Pourtant, ses pas l’entraînent déjà vers l’entrée, descendant lentement les escaliers, pour découvrir au fur et à mesure l’état déplorable dans lequel se trouve Il Kyang. Elle ne comprend pas, se sent démunie face à cette scène. « Je… Je peut pas Kitae. J’t’en supplie me fais pas ça. » Et ces pleurs qui reprennent, ce paquet de cigarettes qui s’écrase au sol, laissant rouler sur plusieurs centimètres ces bâtons de nicotine qu’elle s’apprêtait à aller fumer. Des sanglots qu’elle ne maîtrise plus, qu’elle ne pourrait cacher alors que ses mains recouvrent son visage. Et même si son coeur crie à l’aide, il n’y a plus personne pour l’entendre. Et même si la colère est encore omniprésente, une part d’elle ne peut pas lutter face à ça. Cette infime partie de son âme qui lui crie, lui hurle de l’aider une dernière fois, comme elle l’a si souvent fait. Elle serait prête à s’écrouler par terre, mais même pour ça, elle n’a plus aucune force. Ces mots qui continuent de résonner en elle. ‘Je me suis foutu de toi à la minute où on s’est reparlé.’ Ca tourne en boucle. Et pourtant, la voilà déjà accroupie face à Il Kyang, cette vérité qui la frappe en plein visage. A se rendre compte de l'état pitoyable dans lequel il se trouve. A se demander ce qui l'a poussé à en arriver là. Chacun de leur côté, ils sombrent, à leur manière. A trop se faire du mal, ils se détruisent un peu plus chaque jour.
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 16:09 Citer EditerSupprimer
Son regard perdu, sa détresse, la lueur dans son regard… il se souvient que trop bien de ces instants. De ces gênes, de ces incompréhensions qu’ils partageaient. Mais ce soir, l’atmosphère est lourde, Ye Won est au bord du gouffre. Kitae se sent mal, interdit presque et il s’en veut. Lui imposer ça une nouvelle fois, devoir lui infliger cette douleur. Lui aussi serait prêt à craquer en la voyant aussi démunie. Son cœur se serre, alors qu’il esquisse un geste vers elle. Le temps semble s’être arrêté, alors qu’il observe ses gestes, ses peurs les plus profondes… que s’est-il encore passé aujourd’hui ? Il n’a pas eu de nouvelle d’Il Kyang de la journée. Mais il savait que Ye Won le cherchait… lui en voudra-t-il aussi ? Il aurait pu, il aurait dût mais Kitae n’est pas de ces hommes qui jugent. Il tient à Il Kyang, tout comme il a appris à tenir à Ye Won. Et ça le tue, de voir que tous les deux se détruisent autant. A voir qu’ils s’aiment sans jamais savoir se le dire. Il avait beau s’amuser d’Il Kyang, rire parfois de leurs différences, il savait qu’entre eux c’était une évidence. Alors pourquoi n’y arrivaient-ils pas ? Il se pince les lèvres à son tour, maladroit, sans savoir quoi lui dire. Il regrette déjà ses paroles. « Je suis désolé… » Murmure-t-il seulement, incapable de pouvoir lui demander de partir. Il n’y arrive pas lui non plus, parce-que voir Il Kyang dans cet état le ronge aussi. « J’y arriverais pas tout seul… » Ose-t-il lui confier, alors que son meilleur ami reste toujours aussi inerte. Il ne sait pas où il est, espère presque que dans son monde il se sent mieux. Car dans le leur Ye Won et Kitae, eux souffrent. Ils souffrent de le voir dans cet état. De l’imaginer re-sombrer sans comprendre pourquoi il fait ça. A son tour il s’accroupie face à lui, lance un regard à Ye Won, sans avoir le courage de lui dire quoique ce soit. Il sait qu’il ne devrait pas, mais en cet instant il compte sur elle. Et sur l’aide qu’elle pourrait lui apporter… sans réfléchir, il glisse ses bras autour de son ami, et attend qu’elle en fasse autant. Désormais il fuit son regard, perdu et triste à son tour. Le soulever est un calvaire. Monter les marches, devient pesant, l’escalier interminable. Kitae tente de la soulager, prend plus de poids de son côté. Déjà qu’il lui impose tout ça… il s’en veut, et une fois arrivé à son étage, il retient une insulte. Ça ne servira à rien de toute façon, Il Kyang s’en foutra. Il préférait encore lorsqu’il était euphorique. A voyager dans un monde plus joyeux et plus beau. Là il a bien trop poussé sur l’alcool, il se demande même encore comment il fait pour être un minimum conscient. Il put cette boisson si forte, des tâches de sang sur son tee-shirt, d’autres surement d’alcool sur sa veste. Devant sa porte, il reste encore silencieux, il ose à peine regarder Ye Won. Il le maintien comme il peut, fouille déjà dans sa poche pour trouver ses clés. Une fois qu’il ouvre la porte, il le traine à l’intérieur « On va le poser sur son lit pour l’instant. » parce qu’il n’en peut plus pour être honnête. Il a mal aux muscles, et il n’a pas la moindre idée de ce qu’il va faire de lui. Dernier efforts avant de le laisser s’écrouler sur son matelas. Il Kyang est loin, il bouge à peine, seul nouveau râle qui franchit ses lèvres, alors qu’il sombre un peu plus. « Je… » Il ne sait pas quoi dire. L’engueuler ne changera rien. Alors il relève ses yeux vers elle, se mord la lèvre « Je sais pas ce qui lui a prit. » quelque part il jauge son amie. Il sait qu’elle doit surement être au courant de quelque chose. Mais quoi ? Doit-il l’accuser pour ça ? Il baisse les yeux, relève les jambes de son meilleur ami qui tombent déjà. « Vous vous êtes encore disputés ? » voix un peu plus dure, Kitae est lassé. Il n’avait pas remarqué mais la chambre d’Il Kyang est en bazar. Des tonnes de feuilles volantes partout étalées sur le sol. Son bureau rempli de déchet, de feuilles griffonnées. Même sa guitare qui ne traine jamais est lâchement abandonnée dans un coin de la pièce. Des bouteilles de verres vides, par terre… des bières et autres alcool un peu plus fort. Alors il ne mesure pas vraiment ce qu’il fait, se dirige vers le bureau, et soulève tout ce qu’il trouve. A la recherche d’un signe, de quelque chose qui le tromperait. Quelques secondes où il s’agace seul, pour venir vers Il Kyang et brusquement attraper son visage blessé « Est-ce que t’en as prit ? Hein ! Dis-le Il Kyang, est-ce que t’as prit de la drogue ? » Si jusque-là il savait rester patient, Kitae s’agace. Il ne devrait pas être aussi brusque, mais il a peur. Surtout lorsqu’il voit son meilleur ami, aussi peu réceptif. Il semble même devenir inconscient… « Et merde ! » lâche-t-il subitement, avant de se précipiter pour le porter. « Putain, aide-moi on va l’emmener dans la douche. » autre scène qu’ils connaissaient trop. Il en a marre de voir les choses se répéter.
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Re: [Chapter 8] Don't judge me - Ye Won | Lun 17 Fév - 17:08 Citer EditerSupprimer
Elle se déteste. Elle se déteste à un point qu’elle n’aurait pas cru possible. D’être aussi faible, fébrile face à lui, face à Kitae. Ces morceaux de coeur brisé crient, la supplient de l’aider une dernière fois. D’être à ses côtés dans un de ces moments qu’elle a tant détesté. Et elle n’arrive pas à lutter contre ça. Contre l’appel de son coeur meurtri, qui aimerait tant pouvoir espérer de nouveau. Les excuses de Kitae ne changeront rien, le corps inerte d’Il Kyang non plus. Alors que c’est son amour pour lui qui la pousse une nouvelle fois à porter à bout de bras ce poids mort. A le faire monter jusqu’à sa chambre. Un effort considérable pour elle, affaiblie par ce manque de sommeil, de nourriture, de vie. Ses larmes continuent de couler sans qu’elle n’arrive à les stopper, laissant une trace de leur passage sur les marches de cet escalier qu’elle peine à monter. Elle en veut à Il Kyang, d’être toujours là, trop proche d’elle. D’être toujours sur son passage, plus encore lorsqu’elle tente maladroitement de l’oublier. Elle l’aime à en crever, et c’est surtout pour ça qu’elle le déteste autant. Parce qu’elle est encore là, à supporter une nuit de plus dont il ne se souviendra pas de la fin. Elle appréhende déjà le moment ou il ouvrira à nouveau les yeux, et qu’il découvrira qu’elle est encore là, à le tenir avec le peu de force qu’elle n’arrive pas à trouver pour elle-même. La voilà à le tenir contre elle, lorsque Kitae cherche ses clés pour ouvrir la porte de cette chambre. Elle sent ces odeurs parvenir à ses narines, celles de l’alcool et du sang mélangés, et elle déglutit. N’arrive pas à remettre ses idées en place pour comprendre ce qui l’a poussé à se mettre dans un tel état. Un dernier effort pour le traîner jusqu’à son lit, et son attention qui se reporte sur Kitae. Comment lui dire, comment lui expliquer, tout ce qu’il s’est passé ces derniers jours entre eux ? Lui-même doit être épuisé de ces histoires. Lui-même doit en avoir marre de tout le temps entendre les mêmes choses, voir les mêmes dégâts que provoque leur amour. « Il … Il s’est quasiment envoyé en l’air avec ma meilleure amie d’enfance. » oses-t-elle avouer, comme s’il y avait besoin de donner une raison à cette énième dispute. Et au fond d’elle, elle a le sentiment que tout est de sa faute. Qu’elle aurait certainement évité ça si elle n’était pas venue le retrouver pour s’expliquer. Pourtant, il avait été clair avec elle. Elle taira les mots qu’il a osé lui cracher au visage, si tant est que c’est possible. Pourtant, ils tournent en boucle dans son esprit, alors qu’elle se rend compte de l’état de la pièce, lorsque Kitae se met à fouiller sur le bureau. Un frisson la parcoure, une vérité qu’elle refuserait d’entendre si tel était le cas. Parce qu’elle se souvient, de cette autre nuit, ou elle a du prendre soin de lui. Quand Sawan, coup de grâce dans leur histoire, l’a forcé à prendre de la drogue. Elle ne sait plus ce qu’elle ressent, de la haine, des remords. De la culpabilité, de la tristesse. Tout se confond en elle, et elle ne sait plus comment réagir à ça. Sans s’en rendre compte, ses pas la guident à nouveau vers Il Kyang, suivant les instructions de son meilleur ami. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Un fantôme du passé qui répète une énième fois ces gestes qu’elle pensait avoir oublié. Un bras autour de ses épaules, elle tente de faire au mieux pour l’emmener jusqu’à la douche, le glisser dans la cabine avec l’aide de Kitae. Elle est usée, à bout de force, alors qu’elle arrive à peine à ouvrir le robinet d’eau. Un jet glacé qui s’abat sur lui, qui l’éclabousse au passage, alors qu’elle se recule violemment. Mais elle n’est plus capable d’assister à une telle scène, refuse l’idée d’y faire face une fois de plus. Elle se recule jusqu’à pouvoir sentir le mur derrière elle la stopper dans ses mouvements. Et elle se glisse le long de ce dernier, fermant les yeux. « J’suis désolée … Tout est ma faute … » Ses jambes qu’elle recroqueville contre sa poitrine, et sa tête qu’elle niche entre ses genoux. Elle s’en veut, de faire encore et encore les mauvais choix. « J’aurais pas du aller le voir… » souffle-t-elle entre deux sanglots. Ses bras s’enroulent autour de ses jambes, et elle reste là, sans bouger, sans avoir le courage d’affronter le réveil d’Il Kyang. Parce qu’elle sait, que lui non plus, ne supportera pas de la voir si près de lui, si peu de temps après lui avoir craché tant de haine au visage.
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