Elle me fatigue avec son air arrogant et sa démarche féline. Quelle garce ! C’est ce que je pense encore, en la voyant me snober. Je grimace, l’observe me passer devant avant de jurer encore une fois. Je vide mon verre, peste contre elle. « Bah c’est ça casse toi. » ouais, va loin de moi. Je la hais !! Si elle savait. Tout ce qu’elle a fait dans ma vie. J’ai tout perdu à cause d’elle. Dire que j’ai été assez con pour la comprendre, pour la soutenir. Mais c’est qu’une garce ! Je fais claquer mon verre sur le bar, m’essuies la bouche violemment avant de me mettre à la suivre. Si elle croit qu’elle peut m’échapper elle se goure. Dehors, je manque de tomber, maladroit, chancelant. J’ai du mal à marcher droit. Mais déjà la silhouette de Sawan s’éclipse dans ce taxi. « Hey !! » je crie plus fort, comme si je pouvais encore le retenir. Elle me fait chier ! Pourquoi elle se barre ? J’ai pas finis de lui parler. Elle m’évite depuis des jours, alors je compte bien lui faire savoir ce que j’ai à lui dire. Elle doit affronter ses erreurs aussi ! Alors à mon tour, d’appeler un taxi, d’attendre comme un con à moitié conscient sur le trottoir. Le chemin me parait interminable jusqu’au dortoir. Et je me souviens que trop bien du trajet pour aller jusqu’à sa chambre. Arrivé devant sa porte je frappe fort « Hey Sawan !! Sawan ! Ouvre-moi. » je me fous que les autres dorment. De faire du bruit comme un taré. Je veux qu’elle m’ouvre « On doit parler ! Arrête de me fuir, assume putain. Sors de là ou je défonce la porte. » je ne suis pas certain d’avoir assez de force pour le faire. Je tiens à peine debout, accroché à la poignée, je tente de l’ouvrir comme en forçant dessus.

Elle s’était laissé tomber sur son lit sans avoir eu la force de se démaquiller ou de retirer sa robe. Du bout du pied elle avait réussi maladroitement à retirer ses escarpins. Sa tête lui tournait dangereusement. Elle inspirait lentement pour s’éviter de vomir. Elle aimerait ne pas y penser mais elle n’arrêtait pas de penser aux mots d’Il Kyang. Que voulait-il de plus ? Elle avait quitté sa vie. Elle s’était faites discrète. Elle avait disparu des radars de tout le monde. Il n’y avait qu’avec Mei et Seo Joon qu’elle avait gardé contact. Elle allait en cours, et la plupart du temps elle restait chez son père. Elle n’allait même plus voir sa mère et se comptait de lui envoyer des lettres auxquelles elle n’avait jamais aucune réponse. Mais c’était plus simple ainsi. Elle n’était pas certaine de pouvoir tenir. Elle se tourne dans son lit et avise ce qu’elle n’arrivait pas à se résoudre à jeter. Qu’importe … de toute façon tout ça n’avait plus aucune importance. Elle jette une basket qui trainait près de son lit pour éteindre la lumière et tente de sombrer dans le sommeil en espérant ne pas avoir à rêver … parce qu’elle ne faisait que des cauchemars. Ce qu’elle détestait d’ailleurs. Elle n’avait pas eu de nuit sereine depuis … depuis un bon moment. Sa tristesse prenant toujours le pas. Elle ne sait pas vraiment au bout de combien de temps mais ce qui la tira de son sommeil fut les cris et les coups portées à sa porte par Il Kyang. Putain. Elle essaya de l’ignorer pendant un temps mais l’insistance du garçon était tout à son honneur. Enervée elle finit par craquer et se lève en chaloupant et fini par ouvrir sa porte rageusement « Putain de bordel tu fais chier ! » cri-t-elle. « Tu vas casser les couilles encore longtemps comme ça ?! » elle lui balance un coussin au visage et s’énerve « Casse-toi putain, c’est quoi que t’as pas compris dans : Tu peux considérer que je suis définitivement morte pour toi Il Kyang. Tu ne fais, et ne fera plus jamais partie de ma vie. » lui citant mot pour mot les paroles qu’elle lui avait soufflé le soir du concert.

Je ne pensais pas tomber sur Sawan ce soir. En réalité j’avais espéré ne jamais la revoir. Mais c’était compliqué. Comme à chaque fois qu’elle était là. Incapable de l’ignorer surement. Je lui en voulais pour ce qui était arrivé. Tout était sa faute, du moins je le croyais. Je suis surprit, esquisse un geste de recule en la voyant ouvrir la porte. J’écarquille les yeux, avant de me prendre un coussin en pleine figure. Je grogne une nouvelle fois, la regarde l’air énervé. En fait je ne sais plus vraiment si je la regarde ou si je suis dans un autre monde. Mais sa voix m’irrite ! « Quoi ?! Mais c’est pas toi qui choisis merde. » ouais voilà bien balancé. Enfin je crois ? « Tu crois quoi ? Que tu peux tout foutre en l’air et décider de disparaitre ? » Elle se fourre le doigt dans l’œil. Je ne suis pas aussi con que ça. Je fronce les sourcils, m’appuie sur la porte pour tenir encore droit. Je suis agacé. Tellement en rage contre elle. Je me suis persuadé au fil des jours que tout était arrivé par sa faute. Mais en vérité qui était le vrai coupable de cette histoire ? Moi ? Peut-être, mais c’est plus facile de lui rejeter la faute. Alors je suis en colère, j’insiste « Tu sais quoi ? j’aurais pu m’excuser d’avoir été un con avec toi. Mais t’es… t’es tellement condescendante ! Pas une seule fois t’es venu me dire que tu regrettais ! » je me recule, la regarde en la toisant « Tu te fais passer pour la gentille, mais toi qui a tout foutu en l’air. Entre nous et dans ma vie. Alors arrête de faire ta victime. Tu m’insupportes. » je le pense vraiment. Ça m’énerve de la voir se faire passer pour une gentille. Comme si tout était arrivé par ma faute. Mais c’est elle qui a tout fait dérapé. Pas moi ! « T’es qu’une… qu’une égoïste ! Tu penses qu’à toi ! J’ai replongé à cause de toi, merde Sawan ! » et tout ne serait jamais arrivé si elle n’avait pas fait ça cette nuit-là. J’ai été odieux, je le sais mais c’était à cause d’elle.

Elle s’en voulait, évidemment, qu’il ait replongé par sa faute … mais le voir incapable de se remettre en question la tuait. Elle lâcha un sifflement qui n’avait plus rien d’humain et s’approcha de lui menaçante dans un calme qui faisait froid dans le dos. « Jusqu’à ce que ta Ye Won revienne dans ta vie tout allait très bien Il Kyang ! » siffle-t-elle avant d’ajouter « Et pour venir te dire que je regrette faudrait-il encore que je le pense … » elle serre les dents et avant de lui laisser l’occasion de parler ajoute « Qui est venu me baiser parce que sa meuf l’a rejeté ? Qui m’a utilisé pour se vider les couilles et la tête ? Qui t’a appelé, laissé des chances et s’est montré patiente hein ?! Qui c’est qui t’a soutenu pendant deux ans ? Qui t’a encouragé pour ta musique et qui t’a donné un toit quand t’en avais plus ?! T’as joué au chevalier servant en prenant le sac pour toi, mais j’étais tout aussi prête à prendre le blâme à ta place ! Alors ne vient pas me le reprocher aujourd’hui ! » elle tape sur son torse de son doigts en sifflant « J’ai TOUJOURS, TOUJOURS, été là pour toi ! Et tant que tu réaliseras pas que TU as fait de la merde alors je ne viendrais pas m’excuser de t’avoir filé ce cachet d’ectasie ! » elle le repousse avec force finalement et se recule « Maintenant va décuver avant d’empirer ta situation de minable ! » elle est blessée, mais ce qui la blesse davantage c’est de réaliser qu’il n’est pas foutu de tirer un trait sur elle et que ça ne pouvait que témoigner que leur relation était bien plus intense qu’ils ne pouvaient le dire et qu’ils gâchaient tout. Ou peut-être la blâmait-il simplement d’être la responsable de tout ça et ne pouvait s’empêcher de venir l’insulter pour se soulager. N’était-elle devenue que ça à ses yeux … ? La fautive.